https://www.leparisien.fr/archives/le-marin-denonce-par-un-indic-31-05-2014-3884537.php
Le Marin dénoncé par un indic
La Louvière (Belgique)
Son nom n'est pas inconnu pour les enquêteurs de la cellule consacrée aux Tueurs du Brabant. Jean-Marie Tinck, 67 ans, dit le Marin, avait déjà été suspecté en 1997 lorsque des témoins avaient cru reconnaître cet homme fort en gueule comme étant le portrait-robot n o 17 élaboré par la police dans une liste des 33 suspects. Et reconnu grâce au bonnet de marin que ce charpentier de profession, passionné de voile, portait d'ailleurs le jour de son arrestation à Bruxelles dans l'appartement de sa mère.
Un homme connu et condamné pour des affaires d'homicides lors de beuveries en 1981 et 1991. La dernière fois, il avait tué le tenancier du bar le Champlain à Uccle car le patron avait « servi un Arabe » en pleine guerre du Golfe. Il est désormais soupçonné d'avoir volé deux des voitures ayant servi au gang des tueurs.
Le 10 mai 1982, une Austin Allegro est volée à Ixelles, dans la banlieue de Bruxelles. Cette voiture servira à en voler une autre, une Volkswagen Santana, la même nuit à Lembek. Cette Volkswagen sera identifiée lors du cambriolage de l'épicerie Piot à Maubeuge (Nord) le 14 août 1982. Et six semaines plus tard, cette même Volkswagen était utilisée encore pour l'attaque de l'armurerie Dekaise, à Wavre le 30 septembre 1982.
Là aussi sans nécessité, les tueurs ouvrent le feu sur les policiers. L'un d'eux n'en réchappera pas. Cette Santana sera retrouvée près de Uccle, là où résidait à l'époque le Marin. Un élément troublant vient perturber les enquêteurs car Jean-Marie Tinck boite comme l'un des suspects des Tueurs du Brabant. Aujourd'hui, les enquêteurs vont tenter de comparer les éléments de preuves datant de l'époque des faits pour des comparaisons génétiques, impossibles à réaliser en 1997, avec celui du suspect incarcéré sous haute protection à la prison de Nivelles. Une course contre la montre est engagée.
« Les éléments à charge contre mon client ne sont pas sérieux un seul instant. Il n'y a aucune preuve de culpabilité. M. Tinck est serein et déterminé à prouver qu'il n'a rien à se reprocher. La meilleure preuve est qu'il n'a jamais refusé de donner son ADN pour cette expertise », martèle M e Jean-Edmond Mairiaux, l'avocat du suspect, qui tourne en ridicule la façon dont la police belge est revenue sur lui : « Un indicateur de la police française attiré par la promesse d'une récompense. » La société des magasins Delhaize a toujours promis une prime conséquente aux témoins.
C'est effectivement un amateur de voile, originaire de Montpellier (Hérault), qui a fait remonter l'information à la police judiciaire française, qui a transmis le tuyau à la justice belge. Tout deux ont navigué ensemble et effectué des convoyages de voilier. Au cours de soirées arrosées, Tinck a confessé à celui qui l'hébergeait « avoir été le chauffeur » des Tueurs du Brabant. En avril, un magistrat belge accompagné de deux enquêteurs et de la juge d'instruction Martine Michel sont venus écouter le témoin. Leur conviction était faite.
L'un des présumés « tueurs du Brabant » identifié
Jean-Marie Tinck, un homme de 68 ans bien connu de la justice, serait le suspect mis en examen vendredi 16 mai par la justice belge.
Les médias belges ont identifié le présumé « tueur du Brabant » mis en examen la semaine dernière, dont les magistrats n'avaient pas révélé l'identité lors d'une conférence de presse tenue vendredi 16 mai, à Charleroi.
Il s'agit de Jean-Marie Tinck, un homme de 68 ans, déjà inquiété en 1997 au cours de cette enquête qui aura été l'une des plus longues de l'histoire judiciaire du royaume. Les « tueries du Brabant », une série d'agressions n'ayant apparemment d'autre lien entre elles que leur caractère hyper-violent, firent 28 morts au total, entre 1982 et 1985.
Divers suspects, truands ou anciens gendarmes liés à l'extrême droite, furent soupçonnés et incarcérés, mais aucun ne fut désigné comme l'un des membres de la bande. C'est en 1997 seulement que trois témoins dirent qu'ils avaient identifié M. Tinck à partir d'un portrait-robot. Le suspect, désigné comme « numéro 17 » y porte un bonnet en laine, de grandes lunettes et une fine moustache noire. L'analyse des empreintes et de l'ADN de M. Tinck ne fournirent toutefois aucune preuve de son implication.
Un récent réexamen des pistes abandonnées et des indices accumulés, ainsi qu'un recours à des techniques d'identification plus perfectionnées auraient finalement permis aux enquêteurs de désigner à nouveau le sexagénaire. L'un des trois témoins de 1997, un Français, aurait par ailleurs confirmé que ce dernier lui avait confié qu'il avait participé aux tueries. Les deux autres témoins sont décédés.
UN PROFIL « INTÉRESSANT »
Refusant de confirmer l'identité de son client, l'avocat commis d'office pour défendre le suspect, Me Jean-Edmond Mairiaux, estimait, dimanche 18 mai, que le dossier ne comporte « ni indices sérieux, ni éléments solides ». Il affirme que son client est prêt à coopérer avec la justice mais qu'il nie toute implication. Il n'a d'ailleurs fait aucun aveu, contrairement à des informations diffusées vendredi.
L'avocat le décrit comme « coopérant et sage » alors que des sources judiciaires insistent sur son passé violent (il a commis diverses agressions et tué le patron d'un bar à Bruxelles). Un détenu interrogé dimanche par le quotidien La Dernière Heure et inquiété dans le cadre du même dossier affirme pour sa part lui avoir vendu des armes au moment des faits.
Vendredi, les hauts magistrats insistaient sur le profil « intéressant » de M. Tinck : ce solitaire « très violent » n'a apparemment rien à voir avec les pistes prioritairement suivies par la police depuis près de trente ans : le grand banditisme ou un groupe d'extrême droite qui aurait cherché à déstabiliser les institutions.
Un tribunal décidera dans quinze jours du maintien, ou non, du suspect en détention. La justice joue, à l'évidence, très gros dans ce dossier qui a bouleversé le pays : si elle n'apporte pas rapidement des preuves irréfutables, l'affaire des tueurs – qui sera frappée de prescription en novembre 2015 – restera sans doute définitivement inexpliquée.
https://www.7sur7.be/belgique/tueurs-du-brabant-qui-est-l-homme-arrete~a4ac00dc/
Tueurs du Brabant: qui est l'homme arrêté?
VideoIl s'agit de Jean-Marie Tinck, un Bruxellois de 67 ans, révèle Sudinfo.
Un mandat d'arrêt a été décerné ce mardi à l'encontre d'un Bruxellois suspecté
d'avoir participé aux Tueries du Brabant. Selon Sudinfo, il s'agit de
Jean-Marie Tinck, un Bruxellois originaire de Binche, qui a été arrêté
dans le sud de la France.
Les enquêteurs de la Cellule du Brabant wallon, chapeautés par la juge d'instruction Martine Michel, ont récolté au début de l'année le témoignage
d'un citoyen français affirmant avoir reçu les confidences du suspect.
Or, ce dernier faisait partie du panel de portraits-robots diffusé en
1997: il portait le numéro 17. Trois personnes, à l'époque, l'avaient
reconnues mais deux d'entre elles sont décédées depuis lors et les
analyses ADN de l'époque n'avaient pas confirmé les suspicions. Les
nouvelles techniques pourraient par contre donner un autre résultat.
L'individu,
bien connu de la Justice pour des faits graves "d'atteintes aux
personnes", a été placé sous mandat d'arrêt mardi sous neuf chefs
d'inculpation, dont celui de vol avec violence avec la circonstance
aggravante de meurtre. Selon Sudinfo, il a été condamné pour des
meurtres commis à Bruxelles dans les années 1980 et a purgé sa peine à
la prison de Forest. Il en a été libéré avant de récidiver en 1991
lorsqu'il avoue le meurtre d'un cafetier, rue Vanderkindere, à Uccle. Il
sera condamné à huit ans de prison en 1992 pour ce nouvel homicide.
https://www.7sur7.be/belgique/le-parcours-sanglant-de-jean-marie-tinck~acc984b1/
Le parcours sanglant de Jean-Marie Tinck
Video Même s'il nie formellement, Jean-Marie Tinck pourrait bien avoir participé aux historiques "tueries du Brabant", série de braquages sanglants commis entre 1982 et 1985 dans la province du Brabant. Le parquet de Charleroi en est convaincu, et ne se base pas uniquement sur les confidences qu'il aurait faites à un ami dans un café dans le sud de la France. Lors de son arrestation, l'individu portait toujours le même bonnet que celui qu'il avait sur le crâne sur le portrait-robot numéro 17 des "tueurs du Brabant". En 1999, trois témoins l'avaient d'ailleurs reconnu. À lire dans Het Laatste Nieuws.
En
mai 1982, le suspect est recherché pour le vol d'une vieille Austin
Allegro à Ixelles. Deux hommes - parmi lesquels probablement Jean-Marie
Tinck - sont les auteurs d'un vol de voiture. C'est le premier fait
imputé à la bande de Nivelles. La même nuit, l'Austin (dont le réservoir
était quasi vide) est retrouvée dans un garage à Lembeek, où les deux
mêmes individus ont volé une VW Santana exposée dans un show-room.
Ce
véhicule servira d'ailleurs à plusieurs fusillades et braquages cette
année-là. Cinq jours après le vol de la VW, Tinck déménage d'Uccle à
Ixelles. Il y habitera pendant un an, et coïncidence troublante, tous
les faits qui lui sont reprochés ont eu lieu cette année-là.
Braquages des Delhaize
Le
30 septembre 1982, trois hommes font irruption dans l'armurerie Dekaise
à Wavre. S'en suit une fusillade avec la police à Hoeilaart, un agent
est abattu. Pour ce hold-up, c'est à nouveau la même VW Santana qui est
utilisée.
À partir d'avril 1983, l'individu n'aurait plus
activement fait partie de la bande. Cette année-là, il est condamné pour
une affaire de coups et blessures et purge 30 mois de prison. En 1984,
c'est le silence radio autour de Jean-Marie Tinck. L'année d'après,
trois Delhaize sont la cible d'un braquage à Braine l'Alleud. Les dégâts
humains sont considérables avec respectivement 3, 5 et 8 morts. À ce
moment-là, le suspect ne fait plus partie de la bande de malfrats, même
si les autorités judiciaires le soupçonnent de rendre encore service à
ses anciens complices. Il a même peut-être été leur chauffeur pour
certains "coups". C'est ce qu'il aurait confessé à son ami français.
https://www.rtbf.be/article/tueries-du-brabant-le-confident-de-jean-marie-tinck-temoigne-8295491
Tueries du Brabant: le confident de Jean-Marie Tinck témoigne
© RTBF
C’est par intermittences lors de balades en voilier que Jean-Marie Tinck a confié son histoire à ce témoin. Tout aurait commencé par un recrutement à l’armée: "Il m’a parlé qu’il aurait tué ou blessé quelqu’un, je ne sais pas exactement. Et qu’il a été obligé de faire ce qu’on lui a demandé de faire pour éviter la prison. Et donc il y est allé quoi…"
Il aurait alors reçu une formation très dure sur le plan psychologique. Avec un ultime test : exécuter par balle un autre candidat qui ne convenait pas.
L’organisation lui aurait alors assuré une relative impunité lors de ses ennuis ultérieurs. "Il a été une fois condamné. Il m'a dit qu'il n’est pas resté en prison parce qu'il a fait marcher des relations. Et la deuxième fois, au lieu de faire 20 ans, on lui a dit : ‘tu feras cinq ans’".
Un fusil à pompe sous sa couchette
Jean-Marie Tinck aurait confié aussi avoir participé dans le même cadre aux Tueries du Brabant : "Il m'a dit qu'il y a un enfant qui était dans une voiture et qui a été tué par un de l’équipe à bout portant. Et que le soir, cela ne leur avait pas plu comme le gars avait fait pour tuer cet enfant dans la voiture. Ils l’ont pris, ils ont été dans un endroit, creusé un trou. Et le gars leur a demandé pour qui était ce trou. Ils lui ont répondu ‘c’est pour toi, pour le gosse que tu as tué’. Et ils l'ont tué et ils l'ont mis dedans." D'autres victimes de la bande auraient aussi été enterrées sur ce même terrain.
Le témoin ajoute que, sur le bateau, Jean-Marie s’enfermait toujours dans sa cabine avec un couteau et parfois un fusil à pompe sous sa couchette.
Jean-Marie Tinck n’est pas mythomane, selon une première expertise psychiatrique. Mais il peut mentir. Son système de défense présenterait des failles. Les enquêteurs cherchent maintenant à tirer tout cela au clair.
RTBF
Un deuxième témoin lie Jean-Marie Tinck aux Tueurs du Brabant
Un deuxième témoignage lie Jean-Marie Tinck aux Tueurs du Brabant. "Il m'avait également avoué..."
Publié le 23-05-2014 à 05h00 - Mis à jour le 23-05-2014 à 16h54
L’étau se resserre autour de Jean-Marie Tinck, le principal suspect dans l’affaire des Tueurs du Brabant. Après le témoignage de l’ami français qui avait mené à son inculpation la semaine dernière, c’est, cette fois, un de ses amis belges qui s’est rendu à la police pour y faire une déposition sous serment. "Il m’a également avoué son terrible secret", a déclaré l’homme aux enquêteurs. Ce nouveau témoin et Tinck seraient de vieux amis, tous deux marins en mer du Nord.
"Il y a longtemps, il m’a fait certaines confidences, explique le témoin, qui n’en fit pas état à l’époque. "À l’époque, tout cela ne paraissait pas très cohérent."
Mais lorsqu’il apprit l’arrestation de Jean-Marie Tinck, il décida de se rendre à la police. "J’ai effectué ma déposition et je ne tiens pas à en dire plus", se fige l’homme.
La justice ne se montre pas plus loquace sur ces nouvelles révélations, mais de bonnes sources il nous revient que Tinck aurait également avoué à cet homme qu’il faisait partie de la bande des Tueurs du Brabant.
Rappelons que Jean-Marie Tinck avait été interpellé lundi dernier à la suite du témoignage d’un ami français originaire de Montpellier. Ce dernier aurait également été témoin des aveux de Tinck. Il s’agit donc du deuxième témoignage dans ce sens.
Cependant, face à la justice, Jean-Marie Tinck continue à nier farouchement toute implication, soulignant qu’il était saoul lorsqu’il se confia à son ami français. Impossible aussi de savoir actuellement dans quel état il était lors de ces autres aveux privés, puisque son avocat restait injoignable hier…
Jean-Marie Tinck , comparaîtra mardi prochain à 14 h 30 devant la chambre des mises en accusation, a-t-on appris hier auprès de son avocat, Me Jean-Edmond Mairiaux.
L’avocat avait fait appel du mandat d’arrêt émis par la chambre du conseil et demandé sa libération la semaine dernière. Jean-Marie Tinck est écroué depuis le début de la semaine dernière.
Tueurs du Brabant: pourquoi la justice a libéré Jean-Marie Tinck?
Le cas Tinck reste bien troublant. Le suspect des tueries du Brabant a été libéré sans conditions. Explications.
Publié le 10-07-2014 à 19h16 - Mis à jour le 11-07-2014 à 08h34
Le suspect des tueries du Brabant a été libéré sans conditions.
La libération de Jean-Marie Tinck, accordée hier sans conditions par la chambre des mises en accusation de Mons, signe-t-elle la fin de cette piste dans les tueries du Brabant ? Non. Dans leur arrêt, les magistrats montois ont simplement dit hier qu’il n’y avait "à ce jour pas d’indices suffisants" de culpabilité pour le maintenir en détention.
Mais cela montre que, depuis l’arrestation de cet homme de 68 ans, le 12 mai dernier, les enquêteurs n’ont guère pu recueillir de nouveaux éléments à sa charge. Or, il faut, au fil de la détention, un renforcement des indices de culpabilité pour maintenir un individu en détention préventive.
Aujourd’hui libre, Jean-Marie Tinck peut entrer en contact avec qui il le désire. Ce que ne souhaitait pas le parquet général qui avait notamment justifié son réquisitoire de maintien en détention par le risque de collusion avec des tiers.
Avec cet arrêt, la chambre des mises accrédite, d’une certaine manière, la position de Tinck. Depuis son arrestation, Jean-Marie Tinck ne conteste pas s’être vanté à plusieurs reprises d’avoir été un des tueurs du Brabant.
Ses confidences ont été faites, au fil du temps, à différentes personnes. Et celles-ci étaient plus que troublantes.
Jean-Marie Tinck avait ainsi déjà affirmé en 1997 qu’un des auteurs de la tuerie d’Overijse - qui a fait cinq morts le 27 septembre 1985 - n’avait pas accepté qu’un adolescent ait alors été tué gratuitement. Ses complices l’avaient alors exécuté en raison de cette opposition. Cet élément n’était apparu en cours d’enquête qu’en 2003. Il avait conduit à des fouilles - infructueuses - en 2004 dans le bois de la Houssière.
Initialement, après son arrestation, Jean-Marie Tinck avait dit qu’il n’avait pas tenu ces propos. Devant l’accumulation des témoignages, il avait indiqué le mois dernier qu’il avait été informé de cette exécution par la presse.
Ce qui, avait pu prouver la justice, était bien sûr impossible. Tinck, qui dit qu’il fanfaronnait, parle maintenant d’une "coïncidence". Ce qu’a donc accepté la chambre des mises en accusation de Mons. "C’est positif pour lui, c’est clair", admet une source judiciaire.
D’autres devoirs seront menés au sujet de Tinck - et d’autres personnes - qui était loin d’être un enfant de chœur. De plus, un témoin entendu sous hypnose a permis la confection du portrait-robot 17. Cet homme au bonnet avait été vu lors du vol de l’Austin qui servira pour voler une autre voiture avec laquelle les tueurs attaqueront l’armurerie Dekaise en 1982. Ce portrait ressemble beaucoup à Tinck. Mais cela reste un portrait-robot…
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