«On
est venu leur rappeler que pour les Européens et pour la France, le
risque premier est le terrorisme islamiste sunnite et que la
collaboration antiterroriste entre services de renseignement est
absolument indispensable», a souligné Gérald Darmanin dans un entretien à l'AFP à New York. Et
«au moment où les Américains ont peut-être une vision plus nationale
des contestations - suprémacisme blanc, fusillades à répétition,
complotisme - il ne faut pas qu'ils oublient ce qui pour nous apparaît
en Europe comme la première menace: le terrorisme sunnite», a insisté le ministre français.
Gérald Darmanin a bouclé une visite de deux
jours à Washington, à New York et à l'ONU, afin de doper la coopération
policière et judiciaire entre la France et les États-Unis, prévue par un
accord de 2016, pour la lutte contre le terrorisme et la grande
criminalité. Il s'est entretenu avec la ministre adjointe de la Justice
Lisa Monaco et le ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas,
puis a visité le centre de formation de la police fédérale FBI à
Quantico, en Virginie (est). À New York, il a rencontré la cheffe de la
police de la mégapole (NYPD), Keechant Sewell, pour parler de maintien
de l'ordre et de sécurité de grands évènements internationaux, citant
les JO-2024 à Paris (26 juillet-11 août 2024), la Coupe du monde de
rugby (8 septembre au 28 octobre 2023) et la visite du pape François à
Marseille le 23 septembre.
«Le risque reprend»
Dans ce contexte, mais sans évoquer de menaces précises, Gérald Darmanin a affirmé que «le risque reprend» en matière de «terrorisme islamiste» qui viserait de nouveau la France et ses voisins européens. Il a pointé «une
menace endogène de personnes sans réseaux mais qui, se radicalisant,
passent à l'acte en quelques heures, en quelques jours (...) Quelqu'un
qui prend un couteau, rentre dans une boulangerie et va tuer des gens». Et «il y a le risque exogène, des gens de l'extérieur organisés qui viennent en France faire un attentat du type Bataclan» à Paris le 13 novembre 2015.
Gérald Darmanin a ainsi déploré le «départ des Américains d'Afghanistan» et celui de la France de «la bande sahélo-saharienne», «la reconstitution de cellules de Daech (groupe État islamique) au
Levant, qui font que ces menaces exogènes, dans la perspective des
grands événements que va organiser la France, sont des moments de
risques importants d'attentats terroristes.»
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