Arrêtez Luraghi et il retrouvera peut-être la mémoire.
La première des victimes de l'auteur des faits du 29 octobre 2020, qu'il a quasiment décapitée, avait écrit son autobiographie qui a été publiée à titre posthume par son mari et sa meilleure amie : une enfance cahotique, douloureuse, en raison de maltraitances... Il s'agissait donc d'une des nombreuses concurrentes du malade mental Pascal Edouard Cyprien Luraghi, dont il n'a jamais supporté les succès, non seulement en librairie, mais déjà sur la toile où fin 2010 il se plaignait que depuis 2001 où il s'y trouvait presque seul avec ses lecteurs il avait été noyé ou éclipsé par quantité de publications selon ses dires "médiocres" ou "nulles à chier", notamment celles de femmes, de victimes se plaignant de violences diverses et variées... sans aucun doute parce que celles-là étaient authentiques et les siennes en grande partie totalement inventées...
Rappelons donc que lorsqu'il a commencé à m'attaquer sur le site Rue89 en 2008 il s'y présentait comme la victime d'une mère pire que Folcoche (c'était sa bio, associée à son compte sur le site), et qu'il n'a jamais toléré que d'autres riverains de ce site, notamment les victimes de harcèlement moral en entreprise, puissent aussi se dire victimes de faits de violence ou de maltraitance. Il était LA victime absolue et définitive, unique. Aucune autre n'aurait jamais dû exister ou pouvoir également se présenter comme victime de quoi que ce soit. Il prétendait avoir subi, lui, dans sa famille, les pires maltraitances possibles, en comparaison desquelles celles des autres n'étaient vraiment rien et pouvaient être "moquées" comme il n'a jamais cessé de le faire lorsqu'il s'attaquait à des victimes de ceci ou de cela, peu importe quoi. Aucune ne lui arrivait à la cheville en tant que victime et ne pouvait dès lors décemment se prétendre victime ou se plaindre de quoi que ce soit, et comme écrivain, n'en parlons pas, Hervé Bazin pouvait se rhabiller...
Encore une fois, donc, à mon avis, il faut chercher des relations entre ce malade mental ou l'un de ses complices, par exemple le Niçois de sa bande de cybercriminels dits "déconnologues", et la victime principale de cette attaque, qui a probablement été personnellement visée pour son profil particulier.
Voir ci-dessous deux de ses textes toujours publics de décembre 2010, le second étant dédié à "Nono" (Noëlle), la copine de sa fille qu'il dit baiser dans un autre billet de blog. On y trouve même à un i près le patronyme de Nadine Devillers.
Attentat à la basilique de Nice : des avancées dans l'enquête
Le 29 octobre 2020, vers 8h30, Brahim Aouissaoui pénétrait dans la basilique de Nice armé d'un couteau. Nadine Devillers, Vincent Loquès, sacristain de la basilique et Simone Barreto Silva perdaient la vie sous les coups acharnés du jeune Tunisien. Nos confrères de l'AFP ont eu accès à certains documents qui révèlent la détermination du suspect à invoquer une amnésie. Samia Maktouf, l'avocate de la famille de Vincent Loquès, et Philippe Soussi, avocat de la partie civile, partagent avec nous leurs sentiments sur cette affaire.
Je ne m'en souviens pas, je n'ai rien à dire.
Brahim Aouissaoui
Ce sont ces mots qu'a répondu Brahim Aouissaoui le plus souvent au juge d'instruction antiterroriste. Ce dernier l'a interrogé cinq fois entre le 6 avril 2021 et le 28 novembre 2022, selon des documents concernant l'attentat de la basilique de Nice en octobre 2020, qu'ont pu consulter nos confrères de l'AFP. Des mots qui révéleraient la détermination de Brahim Aouissaoui, accusé d'avoir tué trois personnes, mais qui refuse d'expliquer son acte, en plaidant une amnésie.
Rappel des faits
Le 29 octobre 2020, vers 8h30, Brahim Aouissaoui, 21 ans, pénètre dans la basilique de Nice armé d'un couteau d'une lame longue de 17 cm. D'abord il s'en prend à Nadine Devillers, une fidèle de 60 ans qu'il laisse pratiquement décapitée. Puis il poignarde la Franco-Brésilienne Simone Barreto Silva, 44 ans, mère de trois enfants, qui se réfugie dans un restaurant avant de mourir, et enfin le sacristain Vincent Loquès, 55 ans, père de deux filles.
Deux policiers municipaux lui tirent dessus à plusieurs reprises alors qu'il se jette sur une patrouille en brandissant son couteau et criant "Allah akbar". Gravement blessé et menotté en attendant les secours, il récite des prières en répétant plusieurs fois "Allah akbar".
Qui est Brahim Aouissaoui
- Originaire de Sfax en Tunisie, il côtoie des adeptes de l'idéologie salafiste dont au moins deux sont connus des services antiterroristes tunisiens. Consommateur d'alcool et de drogues, il change de comportement fin 2018 et "devient assidu" dans sa pratique religieuse, relatent sa famille et des amis d'enfance. Il jeûne les lundis et jeudis - comme les musulmans d'obédience salafiste ou rigoriste- et multiplie les injonctions religieuses à sa famille et ses amis. Vendeur d'essence au noir, il a quitté son pays dans la nuit du 19 au 20 septembre à bord d'une embarcation avec dix autres personnes,sans prévenir sa famille.
- Arrivé sur l'île italienne de Lampedusa, il est placé en quarantaine en raison du coronavirus et rejoint la Sicile le 11 octobre. Il y travaille deux semaines dans le "seul but de se procurer l'argent permettant de voyager jusqu'en France", selon les enquêteurs. "Normalement demain je partirai en France, le pays des mécréants et des chiens", écrit-il à un contact le 25 octobre. "Mon ami je travaille un peu, j'ai un projet, que dieu me le facilite", envoie-t-il la veille à un autre, "j'ai quelque chose à faire, j'espère que dieu facilitera les choses".Si aucun message explicite sur un projet d'attaque n'a été retrouvé, les investigations ont démontré "la radicalisation à caractère terroriste" du Tunisien et "sa haine de la France". Dans son portable ont été retrouvées des photos d'Abdullakh Anzorov, l'assassin de Samuel Paty, et du président Emmanuel Macron devant le cercueil de l'enseignant, publiées le 22 octobre dans un magazine du groupe Etat islamique avec un appel "à tuer les mécréants français". Brahim Aouissaoui réfute toute radicalisation, même si sa pratique rigoriste est confirmée.
- Il arrive dans la soirée du 27 octobre en gare de Nice.
- Sur Facebook, il envoie régulièrement à ses proches un lien vers un prêche de Khaled Al-Rashed, salafiste ayant appelé à la fermeture de l'ambassade du Danemark après la publication de caricatures de Mahomet. "Qu'est-ce que la pratique religieuse très stricte ? Moi je fais la prière", rétorque-t-il au magistrat qui relève qu'il s'est rendu plusieurs fois à la mosquée lors de son séjour à Nice.
Amnésie et confusion feinte ?
Lorsqu'il se réveille à l'hôpital, il affirme avoir "tout oublié de ses actes, assure à tort que ses parents sont morts et se trompe dans la composition de sa fratrie".
Lors
de son premier interrogatoire, il pousse les dénégations jusqu'à
l'absurde, refusant de se reconnaître sur des photos trouvées dans son
téléphone ou les images de vidéosurveillance. "Si cela avait été vraiment moi sur ces images, je me reconnaîtrais", s'impatiente-t-il. "Allez-vous enfin cesser de nier les évidences !", s'agace le magistrat en soulignant son "indéniable mauvaise foi".
Deux interventions chirurgicales et un séjour en réanimation ont pu altérer ses souvenirs dans les jours précédant les faits, notent deux experts psychiatres, mais pas au point de lui faire perdre totalement la mémoire et ses repères biographiques.
Une stratégie de défense ?
"Le caractère systématique et opportuniste" de son amnésie ne constitue pas "un déni" mais "un système de défense qui relève d'un refus de toute collaboration avec la justice", considèrent les deux experts psychiatres.
"Il est enfermé dans une mémoire défaillante qui l'empêche de savoir exactement ce qu'il s'est passé pendant les quelques jours du périple meurtrier qu'on lui prête", analyse son avocat, Tewfik Bouzenoune. "Rien ne permet de dire qu'il mente sur cette amnésie".
Des propos que réfute Samia Maktouf, avocate de la famille de Vincent Loquès : "Cette amnésie révélée lors de l'instruction n'est que stratégie et n'est que moyen de disperser les éléments et de ne pas avouer l'évidence".
L'avis des experts
Selon les experts, Brahim Aouissaoui, longtemps accro à l'alcool et aux stupéfiants, "se rachète dans le rigorisme et l'ascétisme avant de basculer dans l'engagement radical puis l'action terroriste". Son discernement lors de l'attaque n'était ni aboli ni altéré et il présente un "profil psychopathique violent".
Les coups portés aux victimes, notamment à la gorge, confirment "l'acharnement et la détermination à tuer de Brahim Aouissaoui", ajoute une note de synthèse. Les policiers qui sont intervenus se souviennent de son "regard noir", de son "cri de haine", un "cri de guerre". "Cet homme voulait nous tuer", dit l'un d'eux.
Un écho aux attentats jihadistes de 2015 ?
En France, la menace d'un attentat jihadiste renaît avec la republication début septembre des caricatures de Mahomet par Charlie-Hebdo à l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015. Plusieurs groupes jihadistes appellent à viser la France.
Fin septembre, un Pakistanais poignarde deux personnes devant les anciens locaux de l'hebdomadaire satirique à Paris. "Votre projet de départ est à peu près concomitant à ces appels", constate le magistrat instructeur. Mais l'attaque de la basilique n'est pas revendiquée par les groupes jihadistes, qui s'en félicitent néanmoins.
Sur Brahim Aouissaoui, les enquêteurs ne découvrent aucune preuve d'allégeance à l'un de ces groupes. Mais pour eux, son parcours migratoire semble s'inscrire "dans une logique terroriste".
Dernières révelations de Brahim Aouissaoui
Après quasiment deux ans à éluder le sujet ou invoquer une amnésie, Brahim Aouissaoui laisse entendre à l'un de ses frères, incrédule, qu'il est bien l'auteur de l'attaque lors d'une conversation téléphonique en juillet 2022. "Tout est fonction du destin du seigneur (...) Je suis satisfait de ce que le seigneur a écrit pour moi", lui dit-il. En détention, où il enchaîne les incidents et se rapproche de détenus radicalisés, il se vante aussi d'être l'assaillant de Nice.
Deux semaines après son arrivée en juin 2022 au centre pénitentiaire de Meaux (Seine-et-Marne), il est transféré en urgence à Beauvais (Oise), soupçonné de préparer une attaque contre les surveillants avec deux autres détenus radicalisés. "Le caractère terroriste de sa démarche ne repose que sur des éléments recueillis a posteriori. Qu'en est-il de sa radicalisation avant son arrivée en France et de son éventuelle participation à un groupe terroriste ? Pour l'instant, il n'y a rien", estime son avocat. Rien si ce n'est les confidences faites à l'un de ses frères qu'il est bien l'auteur de l'attaque lors d'une conversation téléphonique en juillet 2022, selon Philippe Soussi, un des avocats des parties civiles.
Dans ce dossier, aucun complice ou commanditaire n'a pu être identifié, selon les documents consultés par l'AFP.
L'avis des avocats de la partie civile
"Je vous parle dans le principe du respect du contradictoire" nous explique Samia Maktouf, avocate de la famille de Vincent Loquès, "Nous sommes très très loin de la théorie du loup solitaire. Nous avons à faire à quelqu'un qui avait décidé de frapper la France et de tuer des mécréants en les égorgeant. Il y a des éléments dans ce dossier qui ne laisse aucun doute sur sa détermination, son profil, ses échanges téléphoniques et Facebook quant à son adhésion à l'idéologie terroriste."
Selon maître Maktouf et maître Soussi, avocats des parties civiles, le prochain rendez-vous judiciaire serait la date de clôture et l'ouverture des voies de recours pour le suspect. Seul regret pour maître Maktouf : " Malheureusement, nous n'avons pas eu assez d’éléments par le biais de la convention franco-tunisienne d'entraide judiciaire. C'est bien dommage. C'est également la même situation pour l'attentat du 14 juillet sur la promenade des anglais de Nice".
Autobiographie à titre posthume de Nadine Devillers, victime de l'attentat de la basilique de Nice : son mari témoigne
Son livre "Arrête de faire ta Cosette !" a été publié à titre posthume par son mari et sa meilleure amie. L'autobiographie d'une femme forte qui est décédée le 29 octobre 2020 dans la basilique Notre-Dame de Nice. Son mari témoigne de cette formidable histoire d'amour.
Joffrey Devillers nous rencontre dans le grand Café de Lyon sur l'avenue Jean Médecin, à deux pas de la basilique Notre-Dame de l'Assomption. Pour lui, rien de plus normal. C'est son quartier. Et il ne compte pas le quitter.
Je lui rends un dernier hommage en réalisant son plus grand rêve.
Nadine Devillers, sa femme, est décédée dans la basilique Notre-Dame le 29 octobre 2020 sous les coups de couteau d'un terroriste islamiste. Une femme forte, aimante, au passé douloureux. Elle avait commencé à écrire une autobiographie, avec l'aide de son mari. Comme un dernier hommage, pour réaliser son rêve, Joffrey a terminé le livre et l'a publié.
"Au départ, ce livre était une vraie thérapie pour ma femme. Je l'ai encouragée à écrire, comme un journal intime". Nadine Devillers est née d'une relation adultérine, délaissée par son père, maltraitée par des nounous. Son enfance a été cahotique. Cette histoire, elle l'a écrite pendant deux ans sur des centaines de pages.
Pour moi c'est un témoignage pour toutes les femmes et les enfants qui subissent des violences.
Sa meilleure amie Joëlle Guichard a pu se rendre compte de la violence que Nadine a subie en lisant des chapitres au fur et à mesure : "Je connaissais son passé. Mais de le lire, c'est encore plus fort". Pour elle, c'est un témoignage puissant : "Pour toutes les femmes et les enfants qui subissent des violences c'est important, elle est l'exemple même de la résilience. Nadine n'aurait pas voulu être vue comme une victime. Plutôt comme une battante".
Son mari Joffrey l'a beaucoup accompagnée, en réécrivant des passages avec elle. Le couple a vécu 26 ans ensemble, une relation fusionnelle et équilibrée. Ils vécurent une belle histoire d'amour.
Quelques années avant l'attentat, le couple traverse une période difficile : Nadine est au chômage. Lorsqu'elle décide d'écrire sa vie, elle caresse l'espoir d'être un jour publiée.
Après sa mort, son mari reprend l'écriture pour terminer l'ouvrage : "Pendant six mois, tous les week-ends, j'ai travaillé dessus. C'était difficile mais c'était important de lui rendre cet hommage". Joffrey Devillers fait face. C'est un homme combatif, décidé à vivre, qui se tient face à nous et nous explique : "Je ne me projette pas dans le futur, je ne veux pas y penser. Mais Nadine m'avait toujours dit que si jamais elle venait à disparaitre il fallait aller de l'avant. Chacun fait comme il peut. Moi, j'ai décidé d'être entouré et d'avancer."
J'habite dans le quartier de la basilique Notre-Dame. Je passe devant tous les jours. Mais y entrer seul, je ne peux pas.
Joffrey Devillers n'a pas voulu quitter le quartier. L'enterrement de sa femme a eu lieu dans la basilique. Il y retourne parfois, mais jamais seul : "J'ai été touché de voir tous ces anonymes venir à la basilique, ça fait du bien d'être soutenu".
Quelques mois après l'attentat, Joffrey a trouvé du travail à la Métropole Nice Côte d'Azur. Il a pu se concentrer sur ses missions : "J'ai trouvé une grande famille, c'est en partie grâce à ça que j'ai pu tenir".
Ce que je veux retenir, c'est l'amour et le soutien. Ma femme croyait beaucoup en l'humanité.
Cette année a été rude. Mais il a réussi à prendre le recul nécessaire pour témoigner aujourd'hui : "Je n'avais pas parlé il y a un an, mais aujourd'hui je veux perpétuer la mémoire de Nadine". Pendant le temps que nous avons passé avec lui, assis à une table du grand Café de Lyon, Joffrey a tenu bon, se refusant de parler de la douleur, de l'horreur : " Ce que je veux retenir, c'est l'amour et le soutien. Ma femme croyait beaucoup en l'humanité".
Le livre de Nadine Devillers est disponible en librairie depuis le 21 octobre 2021, soit quasiment un an après l'attentat qui lui coûté la vie. Nadine Devillers a eu une enfance terrible, une mort tragique mais ses proches veulent retenir le plus beau : une force incroyable et une personnalité attachante.
Attentat de Nice : portrait de Nadine Devillers, la troisième victime
Nadine Devillers, 60 ans, était une passionnée de théâtre. Assassinée dans l'attentat de Nice (Alpes-Maritimes) jeudi 29 octobre, elle était encore présente sur les planches un mois auparavant.
Le 26 septembre dernier, Nadine Devillers réinterprétait les paroles d'une chanson sur la scène du théâtre Le Phoenix, à Nice (Alpes-Maritimes). Passionnée, elle répétait fréquemment dans l'établissement. Samedi 31 octobre, deux jours après son assassinat, lors de l'attentat survenu à la basilique Notre-Dame, sa professeure, une amie de 30 ans, peine à trouver les mots. "C'était une femme d'une gentillesse incroyable, pleine de douceur, toujours le sourire, raconte avec émotion Béatrice Saggio, comédienne et professeure de théâtre. Elle va vraiment beaucoup nous manquer".
Une femme dévouée
Nadine Devillers était mariée et n'avait pas d'enfants. Une femme dévouée qui n'hésitait pas à donner un coup de main au président du théâtre et à sa femme dans les tâches administratives. Elle était croyante et habitait près de la basilique Notre-Dame. "Elle n'était pas très pratiquante, mais elle y allait, elle priait", se remémore Alain Clément, le directeur du théâtre Le Phoenix. Une messe devrait être célébrée dans la paroisse en la mémoire des trois victimes de l'attentat, dimanche 1er novembre à 18 heures.
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