J'en parlais ici il y a six jours à propos des zététiciens et tout particulièrement du propédophile Jean-Marc Donnadieu de Béziers :
http://satanistique.blogspot.com/2023/03/thomas-durand-de-la-tronche-en-biais.html
Bien. Très bien. Super.
J'aimerais voir aussi fact-checker tout le reste.
Justice : Pourtant controversé, le « syndrome d’aliénation parental » continue d’être utilisé contre les mères
FAKE OFF Le « syndrome d’aliénation parentale » est controversé depuis des années, mais toujours utilisée par la justice
- Voici des décennies que le « syndrome d’aliénation parentale » pose question dans le débat public. Certains avocats notamment continuent à le défendre, alors que les scientifiques s’y opposent.
- Le terme, théorisé par Richard Gardner, expliquerait la rupture soudaine et brutale d’un enfant vis-à-vis d’un parent, amenée par la manipulation de l’autre parent.
- Mais d’après des sociologues, derrière l’utilisation de ce terme se cache souvent un contexte de violence conjugale, voire incestueuse.
Il s’appellerait SAP, ou Syndrome d’aliénation parentale. Mais derrière un nom effrayant, se cache une controverse scientifique longue de plusieurs décennies et le sujet divise toujours sur les réseaux sociaux. Sur TikTok, une nouvelle vidéo virale met en lumière le sujet à travers une chronique diffusée sur le plateau du « Magazine de la santé », sur France 5. Le 6 juin 2019, l’avocate Brigitte Bogucki revenait sur la définition du terme. « C’est une espèce de rupture parentale brutale », « un rejet soudain d’un parent par un enfant », « une coupure complète ». Cela se traduirait par l’éloignement de l’enfant qui couperait les ponts avec un de ses parents sous le joug du deuxième parent.
Le concept est né au milieu des années 1980 aux Etats-Unis. Son auteur, le psychiatre Richard Gardner le définit comme un « trouble de l’enfance » qui se justifierait par « une campagne de dénigrement injustifiée, menée par l’enfant contre un parent ». Outre ses ouvrages écrits sur le sujet, le psychiatre avait son propre cabinet et aidait des familles en plein divorce. Seulement, la plupart du temps, seuls les pères étaient défendus.
Selon le psychiatre, les accusations par exemple de violence sexuelle sur l’enfant sont inventées par la mère et il s’agirait d’une manipulation. En France, c’est l’expert psychiatre Paul Bensussan qui s’empare de la notion dans les années 1990, notamment lors de la médiatisation de l’affaire Outreau.
Des situations de violence conjugale et d’inceste
De fait, ces dernières années, le syndrome dit « d’aliénation parentale » a été de nombreuses fois remis en cause par la communauté scientifique. En 2019, à l’occasion d’une question posée par la députée Charlotte Parmentier-Lecocq à l’Assemblée nationale, le secrétaire auprès du ministre des solidarités et de la santé rappelait que le « syndrome d’aliénation parentale » ne faisait l’objet d’aucun consensus médical.
Récemment, le chercheur en sociologie Pierre-Guillaume Prigent et la doctorante en sociologie Gwénola Sueur ont consacré un ouvrage à ce sujet dans Mères « aliénantes » ou pères violents ?, publié chez Empan. A travers plusieurs entretiens auprès de mères accusées d’aliénation parentale, les chercheurs ont cherché à comprendre le contexte d’allégation.
Une notion majoritairement implicite
Première hypothèse : les femmes interrogées sont possiblement victimes de violences conjugales. Deuxième hypothèse : les accusations « d’aliénation parentale » ne sont pas forcément explicites, mais aussi implicites. Lors des vingt entretiens passés, les chercheurs observent également un contexte de violence sexuelle incestueuse. « Nous repérons dans le récit des femmes les tactiques de l’agresseur : isolement, contrôle, intimidation, violence », décrit Gwénola Sueur.
Pourtant, aujourd’hui, la justice continue à utiliser cette notion « d’aliénation parentale » dans des affaires de divorce. « La notion n’a aucun fondement scientifique pour autant la justice l’emploie encore », fustige Pierre-Guillaume Prigent. Si l’accusation peut être explicite et utilisée par des experts, des travailleurs sociaux et validés ensuite par des juges, la plupart du temps, elle reste implicite. Le comportement de la mère serait visé principalement : elle serait trop fusionnelle ou elle chercherait à exclure le père de la vie de l’enfant. Et les conséquences sont lourdes avec parfois la restriction des droits de la mère vis-à-vis de l’enfant.
« On est face à un mythe »
Toutefois, un changement sur l’utilisation de ce terme semble s’opérer. L’ancienne garde des Sceaux Nicole Belloubet affirmait - toujours lors d’une question écrite à l’Assemblée nationale - que la prise en compte du prétendu SAP dans les jugements rendus par les juges pour enfants conduisait « à décrédibiliser la parole de la mère, exceptionnellement du père ou de l’enfant, et par conséquent à en nier le statut de victime en inversant les responsabilités ». Par la suite, une note avait été publiée pour informer les magistrats de son caractère controversé et les incitait « à regarder avec prudence ce moyen lorsqu’il est soulevé en défense et leur rappeler que d’autres outils sont à leur disposition en matière civile ».
Du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le syndrome avait été intégré dans la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM-11) pour finalement être retiré un an plus tard.
Mais est-ce cette reconnaissance suffit ? « Tant que la notion est utilisée de manière implicite, le changement va être compliqué. L’idée est toujours là que la mère manipule les enfants. On est face à un mythe », regrette Gwénola Sueur qui voit une notion « par essence antiféministe, voire misogyne ». Ainsi, la formation des magistrats mais aussi des policiers à ces questions reste un axe d’amélioration majeur pour les prochaines années en France.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Bensussan
Paul Bensussan
MascaraNationalité Formation Activité Autres informations Site web Distinction Paul Bensussan (/pɔl bɛn.sy.sɑ̃/ ; Écouter), né le à Mascara, est un médecin, auteur et orateur français1.
Il est connu pour ses interventions et expertises psychiatriques au cours d’affaires judiciaires sensibles, telles que l’affaire d’Outreau et pour son militantisme en faveur de la reconnaissance du syndrome d'aliénation parentale.
Biographie
Famille
Paul Bensussan naît le à Mascara, alors en Algérie française2.
Formation
Il obtient en 1985 à la faculté de médecine de l’université Paris Diderot – Paris VII un diplôme d'État de docteur en médecine, puis un certificat d’études spécialisées (CES) en psychiatrie. À l’université Pierre et Marie Curie - Paris VI il obtient en 1986 un diplôme d'études approfondies (DEA) de neuropsychopharmacologie et psychopathologie des comportements1.
Il est interne des hôpitaux psychiatriques de Paris, puis prépare le Diplôme d'université de criminologie du professeur André Féline, au Kremlin-Bicêtre3. En 2001 il complète sa formation par un diplôme d’université (DU) de sexologie et santé publique1.
Carrière professionnelle
Paul Bensussan est expert psychiatre près la cour d’appel de Versailles4 depuis 1996, agréé par la Cour de cassation5 depuis 2007 et par la Cour pénale internationale de La Haye depuis 20111,3.
Il est installé à Versailles en cabinet libéral, en activité professionnelle depuis 1983.
Depuis 2000 il enseigne à l’université de Paris : de 2000 à 2008 à la faculté de médecine Lariboisière Saint-Louis de l’université Paris Diderot – Paris VII, et depuis 2016 à l’université Paris Descartes – Paris V. Il a été le coordinateur et principal enseignant du module consacré à la délinquance sexuelle du diplôme universitaire (DU) de 3e cycle, et depuis 2016 il est chargé de cours en 1re et 2e années du diplôme inter-universitaire (DIU) de sexologie « Étude de la Sexualité Humaine »3.
Approche expertale
En tant qu'expert judiciaire, Paul Bensussan intervient fréquemment dans des affaires où des enfants font état d'inceste de la part de leur père6. Fervent soutien du syndrome d'aliénation parentale qu'il a vainement tenté de faire inscrire sur le DSM-5, il signe une tribune regrettant que « [son] absence des classifications actuelles [soit] souvent présentée comme la preuve de sa non-existence »6. Il reconnait toutefois s'être prononcé dans une expertise sur la seule base d'une observation de fillettes en salle d'attente et reconnait qu'« Il serait excessif de parler d’entretien »6.
Domaines de recherche
Depuis 1998, dans la sphère de la justice et de la psychiatrie française, Paul Bensussan a travaillé et publié sur des sujets sensibles ou controversés, tels que les fausses allégations d'abus sexuels dans des séparations hautement conflictuelles, la dictature de l’émotion, l’aliénation parentale, la délinquance sexuelle, le poids de l’expertise dans la décision judiciaire, l’infanticide et la responsabilité pénale du malade mental criminel.
Il est considéré comme le chef de file français du lobby œuvrant pour l'insertion du syndrome d'aliénation parentale dans le DSM et tentant de le faire reconnaitre comme maladie7.
Les accusations infondées d'abus sexuel
Son avis médical sur le manque de crédibilité des enfants dans un procès en appel d'une affaire d'abus sexuels dans le cadre familial est très sévèrement jugé par la justice suisse. Celle-ci lui reproche un avis personnel manquant d'objectivité et entaché d'erreurs factuelles, tout en condamnant « les multiples casquettes endossées par ce spécialiste qui s’est mué en expert du prévenu, en sur-expert de l’expertise de crédibilité des enfants et en censeur du premier jugement »8
L’élaboration d’une définition
Indexée sous la codification QE52 dans la Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes (CIM-11) adoptée en mai 2019 par les États membres de l’OMS9, la mention d’aliénation parentale est finalement retirée en septembre 2020 précisant qu’il s’agissait d’un terme et d’une notion d’ordre juridique10. Son inscription dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) publié en 2013 était prévue, mais ne s’est finalement pas faite car la définition incluait à l’époque une cause de ce désordre relationnel11, à savoir le parent aliénant l’enfant.
En 2013 déjà, Paul Bensussan expliquait que « [l]a situation n'a plus rien à voir avec ce qui se passait il y a 20 ans, et de plus en plus de mères souffrent aujourd'hui d'éloignement avec leurs enfants »11.
L'affaire d'Outreau (2001-2015)
Paul Bensussan est intervenu comme témoin de la défense face aux sept experts de l’affaire d'Outreau, une affaire d’inceste et de proxénétisme très médiatisée12.
Dans cette affaire, Paul Bensussan expose une différence entre vérité psychologique et vérité judiciaire13. Cité en tant que témoin de la défense pour donner un avis sur la méthodologie des experts judiciaires, il dénonce une « dictature de l'émotion » devant le récit de violences sexuelles faites aux enfants, et appelle à la prudence et au doute dans l'écoute des enfants, afin de ne pas porter atteinte aux droits élémentaires de la défense14: les enfants victimes n’avaient pas été confrontés aux adultes qu’ils accusaient, et les experts psychologues avaient posé aux enfants des questions hautement inductrices.
Requêtes pour manquements déontologiques
En avril 2022, quatre associations spécialisées dans la protection de l’enfance et la lutte contre les violences sexuelles (CDP-Enfance, Collectif féministe contre le viol (CFCV), Innocence en danger et Réseau de professionnels pour la protection de l’enfance et l’adolescence (REPPEA)) portent plainte contre Paul Bensussan auprès du Conseil de l'Ordre des médecins, en lui demandant « de constater [s]es manquements déontologiques lors des expertises menées » et d'en tirer les conséquences, et demandent à la cour d’appel de Versailles de ne pas le réinscrire sur la liste des experts pouvant « être missionnés dans des dossiers de violences sur mineur ».
Ces requêtes s'appuient sur des dossiers d'expertises collectés lors de décisions rendues, où il apparait que Paul Bensussan s'appuie sur des entretiens sommaires ou sur de simples déductions probabilistes pour émettre des doutes sur les reproches d'agression sexuelle émis à l'encontre du père et conclure assez systématiquement à une forme d’aliénation parentale. Ces conclusions sont aggravées par le fait qu'il entretienne un vernis pseudo-scientifique autour du syndrome d'aliénation parentale dont il est un militant. Sa nomination comme expert en l'absence de tout diplôme ou en pédopsychiatrie s'oppose, selon ces associations, au consensus établi par la commission d'audition de 2007 après l'affaire d'Outreau, et renouvelé par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE), même si ces consensus n'ont pas de valeur contraignantenote 1,6.
Distinctions
Chevalier de la Légion d'honneur 2010
Publications
- Inceste, le piège du soupçon, Éd. Belfond, 1999 (ISBN 9782714436931).
- avec Florence Rault, La Dictature de l’émotion – la protection de l’enfance et ses dérives, Éd. Belfond, 2002 [PDF] [lire en ligne [archive]] (ISBN 2714438865 et 9782714438867).
- avec Jacques Barillon, Le désir criminel, Éd. Odile Jacob, 2004 (ISBN 9782738113788 et 9782738171139).
- Ouvrage collectif Divorce & Séparation - L'aliénation parentale, Éd. Labor, (ISBN 2804020894).
- Ouvrage collectif La protection des enfants lors des séparations parentales conflictuelles, « Juge et Expert : pour une juste partition des rôles », Ed. Fondation pour l’Enfance, 2007.
- avec Jacques Barillon, Le nouveau code de la sexualité, Éd. Odile Jacob, 2007 (ISBN 9782738118660 et 9782738192219).
- Ouvrage collectif La famille pour grandir. De l'enfance cabossée à la famille rêvée sous la direction de Marc Favez, collection de l'Ecole d'études sociales et pédagogiques de Lausanne, 2009 (ISBN 2882840551).
- Ouvrage collectif Traité de Psychiatrie Légale, Éd. Bruylant, 2017 (ISBN 9782802757511).
- Expertise psychiatrique civile et pénale, in Encyclopedia Universalis, janvier 2021 [lire en ligne [archive]].
- Les Troubles sexuels, in Encyclopedia Universalis, janvier 2021[lire en ligne [archive]].
- Ouvrage collectif Séparations conflictuelles et aliénation parentale, Enfant en danger, Éd. Chronique sociale, troisième édition revue et augmentée, 2021 (ISBN 978-2-36717-772-4).
- Ouvrage collectif, "Aliénation parentale" Regards croisés, sous la direction de Blandine Mallevaey, Éd. mare & martin, 2022 (ISBN 978-2-84934-605-1).
Filmographie
En 2009, Paul Bensussan est incarné par Sidney Wernicke15 dans le docudrama Parcours meurtrier d'une mère ordinaire de Jean-Xavier de Lestrade qui reconstitue le procès de Véronique Courjault, jugée en juin 2009 pour avoir tué trois de ses bébés à leur naissance16. Ce documentaire a été diffusé pour la première fois dans l'émission Hors Série sur France 315.
Notes et références
Notes
- La CIIVISE indique dans son rapport de mars 2022 : « Il est notamment primordial de vérifier que les expertises soient confiées à des praticien.ne.s psychologues ou pédopsychiatres spécialistes de la clinique des enfants et des violences, notamment sexuelles. » et précise « De même qu’il est essentiel de vérifier que les expert.e.s n’auront pas recours à des concepts dangereux tels que le pseudo syndrome d’aliénation parentale, comme la CIIVISE l'a expliqué dans son premier Avis du 27 octobre 2021. » Violences sexuelles: Protéger les enfants [archive] 31 Mars 2022
Références
- Who's Who in France, édition 2006, consultation en ligne du 17/08/2021.
- Biographie de Paul Bensussan [archive]
- CV de Paul Bensussan [archive], paulbensussan.fr, consultation en ligne du 17/08/2021.
- Liste des experts judiciaires, établie pour le ressort de la cour d’appel de Versailles, année 2021 [archive].
- Liste des experts agréés par la Cour de cassation, année 2021 [archive].
- Hugo Lemonier, « Violences intrafamiliales : quatre associations attaquent l’expert Paul Bensussan » [archive], sur Mediapart, (consulté le )
- Phélip Jacqueline, « 4. Syndrome d’aliénation parentale (SAP)/aliénation parentale (AP) », dans : Hélène Romano éd., Danger en protection de l'enfance. Dénis et instrumentalisations perverses. Paris, Dunod, « Enfances », 2016, p. 63-71. DOI : 10.3917/dunod.roman.2016.03.0063. lire en ligne [archive]
- « La victime du sadique de Romont est bien devenue un coupable », Le Temps, (ISSN 1423-3967, lire en ligne [archive], consulté le )
- Christian Furling, « Marcq-en-Barœul : reconnue par l’OMS, l’aliénation parentale entre dans une ère radicalement nouvelle » [archive], sur lavoixdunord.fr, 27/07/2019.
- Réseau International des Mères en Lutte, L’Organisation Mondiale de la Santé supprime l’aliénation parentale de l’index de sa classification [archive], 20/09/2020.
- Dimitri Mazzuchini, « Faut-il prendre systématiquement à la lettre la parole de l'enfant ? [archive] », sur lexpress.fr, 28/02/2013.
- Brigitte Axelrad, Paul Bensussan « Procès d’Outreau : quand l’idéologie biaise l’expertise » [archive], Science et pseudo-sciences n°314, octobre 2015.
- Florence Aubenas, Il existe différents types de vérité [archive], Libération, 17/05/2004.
- Pascale Robert-Diard, « Procès d'Outreau : les experts en psychologie mis à la question par la cour d'assises de Paris » [archive], sur Le Monde, (consulté le )
- (en) « Hors Série (TV Series) - Parcours meurtrier d'une mère ordinaire: L'affaire Courjault (2009) » [archive], sur imdb.com (consulté le ).
- Jean-Xavier de Lestrade, Parcours meurtrier d’une mère ordinaire, ARTE Éditions, Ref. TI0721 [archive], produit en France en 2009 : https://video-streaming.orange.fr/actu-politique/affaire-courjault-faut-il-rejouer-le-proces-CNT00000195fSi.html [archive]
- Site officiel [archive] Ressources relatives à la recherche
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