Le ministère de la Justice d'Éric Dupond-Moretti est
abondamment critiqué dans un long rapport de l'Inspection générale des
finances sur l'année 2022. La raison ? Son recours à des cabinets de
conseil comme Boston Consulting Group (BCG) ou encore EY (anciennement
Ernst & Young) pour des missions qui auraient pu être menées en
interne.
L'Inspection
générale de la justice (IGJ) ne mâche pas ses mots. Sa cible ?
La tendance de la Chancellerie à recourir aux cabinets de conseil pour
l'aiguiller dans ses choix. Dans un long rapport publié par l'Inspection
générale des finances, la place Vendôme est particulièrement critiquée,
relate La Lettre A,
ce jeudi 9 mars. Le document, consacré à la mise en œuvre de la
nouvelle circulaire gouvernementale relative à ces cabinets privés,
passe au crible les dix marchés les plus conséquents du ministère d'Éric
Dupond-Moretti.
Pour
l'IGJ, un certain nombre de missions confiées à des cabinets de conseil
auraient en fait pu être menées en interne, et notamment par ses soins,
car elle dispose de compétences dans les domaines de l'audit, de
l'expertise et du conseil. « L'Inspection générale a pour but
d'identifier les dysfonctionnements des services, de les porter à la
connaissance de monsieur le Ministre en vue de prendre les mesures
idoines allant dans le sens de l'amélioration de la qualité des
services », indique effectivement une présentation officielle des objectifs de l'instance.
Des contrats à six chiffres
Les
inspecteurs citent plusieurs exemples pour illustrer leurs critiques.
En 2022, un marché de 324 000 euros a été confié au Boston Consulting
Group (BCG), un cabinet américain, au sujet de « l'assistance au transfert intégral de missions d'extractions judiciaires à l'administration pénitentiaires ». Un
type de mission que l'Inspection générale de la justice rappelle avoir
réalisé à plusieurs reprises par le passé (2012, 2016, 2021) sur demande
du cabinet du garde des Sceaux. Autre cas cité dans le rapport : une
prestation confiée au cabinet d'audit EY (anciennement Ernst et Young)
concernant la « simplification des procédures à l'aide juridictionnelle ». Un sujet qui avait, lui aussi, pourtant déjà fait l'objet de plusieurs inspections ministérielles.
Une
somme non négligeable (environ 700 000 euros) concerne des missions
liées à l'administration pénitentiaire, relève par ailleurs La Lettre A.
Le cabinet d'avocats De Gaulle Fleurance & associés s'est notamment
vu confier un marché à hauteur de 436 690 euros en ce sens. Tout comme
Eurogroup Consulting, qui a effectué une mission visant à « renforcer les capacités d'ingénierie des directions ressources ministérielle » pour « imaginer et déployer de nouvelles politiques RH »,
le tout pour 231 000 euros. Convivencia Conseil a de son côté proposé
une prestation sur la protection judiciaire de la jeunesse face aux « phénomènes de radicalisation violente dont le fait religieux » et a reçu 267 000 euros de la place Vendôme.
sous-directeur, chef du casier judiciaire national à la direction des
affaires criminelles et des grâces à l'administration centrale du
ministère de la justice
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