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jeudi 3 octobre 2024

La Cène de Léonard de Vinci, une oeuvre subversive

 

 

Et personne ne l'a retenu...

C'est pourtant vrai : en se tournant vers Platon et non Jésus, Léonard de Vinci et son amant reconnaissent pour maître Socrate, le corrupteur de la jeunesse...

Par ailleurs, le principal personnage en jaune de ce tableau n'est pas Judas mais Saint André. 

Seul son frère Saint Pierre porte aussi du jaune, peu visible car son corps est masqué par celui de Judas, et c'est le personnage dont le comportement est le plus inquiétant : il menace son frère en douce d'un couteau tout en susurrant quelque parole aussi choquante à l'attention de Jean - par exemple : "Donne-moi la prééminence dans ton évangile..."

L'intéressé est le seul à ne pas agiter les mains dans tous les sens, elles restent croisées, signifiant : "Cause toujours, beau merle..."

D'aucuns diraient encore : "La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe."


Abel et Caïn :

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Cain?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=rq

Caïn [ a ] est un personnage biblique du livre de la Genèse dans les religions abrahamiques . Il est le frère aîné d' Abel et le fils aîné d' Adam et Ève , le premier couple de la Bible. [ 1 ] C'était un agriculteur qui offrit à Dieu une partie de ses récoltes . Cependant, Dieu n'était pas content et préféra l'offrande d'Abel à celle de Caïn. Par jalousie, Caïn tua son frère, ce pour quoi il fut puni par Dieu avec la malédiction et la marque de Caïn . Il eut plusieurs enfants, à commencer par Enoch et dont Lamech .

Le récit n'est pas très clair sur la raison pour laquelle Dieu a rejeté le sacrifice de Caïn. Certaines interprétations traditionnelles considèrent Caïn comme l'initiateur du mal, de la violence ou de la cupidité. Selon la Genèse, Caïn était le premier humain né et le premier meurtrier.

Une question se pose dès le début du récit : pourquoi Dieu a-t-il rejeté le sacrifice de Caïn ? Le texte déclare : « Au fil du temps, Caïn apporta des fruits de la terre en offrande à l’Éternel. Abel apporta aussi une offrande : la graisse des premiers-nés de son troupeau. L’Éternel regarda Abel et son offrande avec faveur, mais Caïn et son offrande ne le regardèrent pas avec faveur. » [ 2 ] Il convient de noter la différence dans le type de sacrifice : les fruits de la terre sont renouvelables et sans effusion de sang, tandis que la graisse est mise à part pour l’Éternel [ 3 ] et prélevée sur les premiers-nés, ce qui indique un acte de foi, car il n’est pas garanti qu’il y en aura davantage. Le Midrash suggère que bien qu’Abel ait apporté la meilleure viande de son troupeau, Caïn n’a pas mis de côté pour Dieu le meilleur de sa récolte. [ 4 ]

Selon Genèse 4:1–16 , Caïn a traîtreusement assassiné son frère Abel, a menti à Dieu sur le meurtre et a été maudit et marqué à vie. La terre étant maudite pour boire le sang d'Abel, Caïn n'était plus en mesure de cultiver la terre. Il devient un « fugitif et un vagabond » et reçoit une marque de Dieu - communément appelée la marque de Caïn - afin que personne ne puisse se venger de lui. [ 6 ]


Osiris et son frère Seth :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Osiris

Osiris (du grec ancien : Ὄσιρις / Ósiris) est un dieu du panthéon égyptien et un roi mythique de l'Égypte antique. Inventeur de l'agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant et civilisateur. Il meurt noyé dans le Nil, assassiné dans un complot organisé par Seth, son frère cadet. Malgré le démembrement de son corps, il retrouve la vie par la puissance magique de sa sœur Isis. Le martyre d'Osiris lui vaut de gagner le monde de l'au-delà dont il devient le souverain et le juge suprême des lois de Maât

 

N.B.: Si Saint Pierre a bien pris le pouvoir à Rome, Saint André est pour sa part considéré comme le fondateur de l'Eglise de Constantinople. 

Or, Léonard de Vinci est le fruit d’une relation amoureuse illégitime entre un Italien, Messer Piero Fruosino di Antonio da Vinci, notaire âgé de 25 ans et descendant d’une famille de notaires, et une jeune femme de 22 ans (ou plutôt 15 ans) nommée Caterina, qui pourrait être une esclave venue du Moyen-Orient (Wikipédia) :

Pourtant qualifiée de « fille de bonne famille » par le biographe Anonimo Gaddiano, la mère de Léonard, Caterina, serait selon la tradition fille de paysans pauvres et, donc, fort éloignée de la classe sociale de ser Piero. Depuis , des recherches menées sur les documents communaux et paroissiaux ou sur les registres fiscaux tendent à l'identifier à Caterina di Meo Lippi, fille de petits cultivateurs, née en et orpheline à l’âge de 14 ans. Cependant, d'après les conclusions disputées d'une étude dactyloscopique de , elle pourrait être une esclave venue du Moyen-Orient8,9. Selon Alessandro Vezzosi, directeur du Musée Leonardo da Vinci, il est établi que Piero était le propriétaire d'une esclave du Moyen-Orient appelée Caterina, qui a donné naissance à un garçon appelé Leonardo. Cette thèse d'une esclave venue du Moyen-Orient est soutenue par la reconstruction de l’empreinte de l'index gauche de Léonard à partir de quelque 200 empreintes digitales — la plupart fragmentaires — tirées d'environ 52 feuillets des notes de Léonard10. En , le professeur Carlo Vecce identifie la mère de Léonard, Caterina, comme étant probablement une esclave circassienne, vendue et revendue plusieurs fois à Constantinople puis à Venise. Finalement achetée par le père de Léonard, celui-ci l'affranchira après avoir eu un enfant d'elleN 5,11.

Ses modèles pour Saint Pierre et Saint André, ainsi que Saint Jean / Marie Madeleine, pourraient ainsi être des membres de sa famille représentant ses deux affiliations, d'autant que La Cène est réalisée de 1495 à 1498 alors qu'en juillet 1493 Léonard a accueilli chez lui une femme nommée Caterina qui pourrait être sa mère âgée de 58 ans, qu'il aurait prise en charge jusqu'à son décès en 1495 ou 1496. Après sa naissance, son père ser Piero l'avait mariée avec un fermier et chaufournier local ami de la famille de Vinci, Antonio di Piero del Vaccha dit « Accattabriga (bagarreur) », dont elle avait eu cinq autres enfants.

Le sombre Judas tenant fermement sa bourse serait-il un des personnages ayant vendu ou acheté sa mère, ou éventuellement reçu une dot pour l'épouser ?

Devenue livide, résignée, très affligée, voire cadavérique, les yeux fermés et les mains jointes comme sur son lit de mort, cette dernière est le double en miroir du Christ.

Enfin, Léonard de Vinci a été formé à l'atelier d'Andrea del Verrocchio, ami de son père lui-même prénommé Pierre.

Avant de se mettre en scène avec Salaï et d'indiquer ses orientations personnelles (Platon), il a bien précisé quelles étaient ses origines et sa formation, les églises auxquelles il a tourné le dos.

 

P.S. : Des portraits des parents de Léonard de Vinci se trouvent sur Geneanet, confirmant que Saint Pierre est bien son père et Saint Jean / Marie Madeleine sa mère :

https://gw.geneanet.org/pbernard30?n=de+vinci&oc=&p=leonard


  • Né le 14 avril 1452 - Vinci (Toscane)
  • Décédé le 2 mai 1519 - Château du Clos Lucé, Amboise (France), à l'âge de 67 ans
  • Peintre, ingénieur, astronome, philosophe, anatomiste, mathématicien, sculpteur, polymathe, architecte, ingénieur civil, diplomate, inventeur, compositeur, poète, musicien, physicien, physiologiste, botaniste, chimiste, zoologiste, caricaturiste, scientifique, dessinateur en bâtiment, designer, écrivain
3 médias disponibles

 Parents

 Union(s)

  Photos & documents

leonard de vinci

leonard de vinci

Leonardo da VINCI

Leonardo da VINCI

Léonard de Vinci

Léonard de Vinci

  Aperçu de l'arbre

portrait
Antoine de VINCI 1373-1469
  portrait
Lucia ZOSO de BACCHERETO 1393-1470
   
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portrait
Pierre de VINCI 1429-1504

 
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Catherina de MEO LIPPI 1430-1494


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portrait
Léonard de VINCI 1452-1519


https://gw.geneanet.org/peter781?lang=fr&pz=peter&nz=bachelier&p=catarina&n=di+meo+lippi

(Catarina Buti del Vacca)
Princesse Caucasienne - Hypothèse non vérifiée

  • Née en 1436 - à Vinci en Toscane
  • Décédée le 26 juin 1494 (mardi) - à Milan, à l'âge de 58 ans
  • Princesse caucasienne devenue esclave puis achetée par Genevra et vendue à Piero da Vinci (non vérifié)
3 médias disponibles

 Parents

 
 

 Union(s) et enfant(s)

 Relations

 Notes

Notes individuelles

Léonard de Vinci n'est qu'à moitié italien : sa mère Caterina était une princesse caucasienne devenue esclave*

La découverte du professeur Carlo Vecce, philologue et historien de la Renaissance.

Un document découvert aux Archives d'État de Florence révèle que la mère de Léonard de Vinci s'appelait Caterina et qu'elle était une princesse circassienne, fille du prince Yakob, qui régna sur l'un des royaumes des plateaux des montagnes du nord du Caucase : après avoir été kidnappée, probablement par les Tartares, elle fut asservie et revendue aux Vénitiens. Les détails sur la nouvelle identité de la mère du génie de la Renaissance, qui n'aurait donc été qu'à moitié italienne, ont été découverts par le professeur Carlo Vecce, philologue et historien de la Renaissance, professeur à l'Université de Naples "L'Orientale" , qui pendant dix ans de recherche s'est surtout consacré à la figure et à l'œuvre de Léonard.

Le professeur Vecce a mis en lumière l'acte de libération de Caterina «filia Jacobi eius schiava seu serva de partibus Circassie». L'acte fut dressé le 2 novembre 1452, environ six mois après la naissance de Léonard, à la demande du propriétaire de l'esclave, une certaine Ginevra d'Antonio Redditi, épouse de Donato di Filippo di Salvestro Nati.

Léonard était le fils aîné de Piero mais pas de Caterina, car, explique Vecce sur la base des documents des Archives d'État de Florence, comme les "Mémoires" du savant humaniste Francesco di Matteo Castellani, il semble qu'en 1450 elle avait déjà été enceinte résultant en fait une infirmière infirmière. Vecce émet également l'hypothèse que le notaire Piero a fait l'amour avec Caterina au Palazzo Castellani, aujourd'hui siège du Museo Galileo, sur les rives florentines.

D'après la reconstitution de Carlo Vecce, l'audacieux voyage depuis les montagnes du Caucase amena Catherine, les chaînes aux mains, jusqu'à Azov, l'antique Tana, à l'embouchure du fleuve Don, d'où elle fut ensuite transportée à travers la mer Noire en 1439 jusqu'à Constantinople : ici, elle passa entre les mains de marchands vénitiens, qui la transférèrent dans la lagune de Venise l'année suivante, tandis qu'en 1442, elle arriva à Florence vers l'âge de 15 ans, où elle était servante et infirmière dans la maison de Ginevra. C'est ici que Caterina rencontra Piero da Vinci, le notaire avec qui elle conçut son fils illégitime né le 15 avril 1452, à Anchiano, un petit village de la commune de Vinci.

Notes concernant l'union

Union avec Piero da VINCI

Elle n’avait que 15 ans quand elle a été séduite, en juillet 1451, par Piero da Vinci, alors âgé de 25 ans. L’homme de loi était marié ; sa famille aurait fourni une dot à la jeune femme.

  Photos & documents

Catarina

Catarina

Caterina

Caterina

Caterina da Vinci

Caterina da Vinci

  Aperçu de l'arbre

     




Bartolomeo di Meo LIPPI, Prince Yakob 1421
 
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portrait
Catarina di MEO LIPPI, Princesse Caucasienne 1436-1494




Voir aussi articles ci-dessous en complément.


La Joconde selon le même auteur :

 

 

 

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P.S.: Encore quelques précisions sur les parents de Léonard de Vinci, notamment sa mère Caterina qui était très probablement une Juive circassienne née dans le Caucase, enlevée à l'adolescence et vendue comme esclave sexuelle à plusieurs reprises en Russie, à Constantinople et à Venise. Elle avait déjà eu plusieurs enfants de son précédent maître avant d'être achetée et affranchie par Pierre de Vinci. 

Né de mère juive, Léonard était donc juif.

Egalement des précisions sur Salaï, élève, amant et fils adoptif de Léonard que celui-ci avait lui-même acheté à dix ans à son père Pietro di Giovanni, locataire d'un domaine viticole lui appartenant près de la Porta Vercellina à Milan

Salaï s'est marié après la disparition de Léonard de Vinci qui, lui, est toujours resté célibataire et sans enfants.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_de_Vinci

Pierre de Vinci


Pierre de Vinci
Les armes da Vinci sur la Maison natale de Léonard de Vinci.
Fonction
Ambassadeur
Biographie
Naissance
Décès
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
D'or, à trois pals de gueules1,2,3

Pierre de Vinci4 ou Piero Da Vinci, de son nom complet Ser Piero d'Antonio di ser Piero di ser Guido Da Vinci ou Messer Piero Fruosino di Antonio Da Vinci (1426 – ) est un notaire, puis un chancelier et ambassadeur de la République florentine5 et descendant d’une riche famille de notables italiens. Il est le père de Léonard de Vinci et d'autres enfants.

Nom

Le nom « Vinci » provient de celui des vinchi, plantes assimilables à des joncs, utilisées dans l'artisanat toscan et poussant près du ruisseau Vincio6.

Les Da Vinci tirent ainsi leur nom du ruisseau et du hameau Vinci (Vincio ; latin médiéval : Vincus, Vinci) en Toscane, près de Florence7.

Dès le XIIIe siècle, « Vinci » est le patronyme dérivé du toponyme de provenance ou de résidence pour la famille de Léonard, mais pour elle, « Da Vinci » peut s'écrire avec une majuscule pour se différencier d'autres habitants de Vinci dits da Vinci et di Vincio, certains également notaires7.

Biographie

Origines

Ser Piero da VinciNote 1 est issu d'une famille faisant fonction de notaires ou magistrats depuis quatre générations au moins ; son grand-père devient même chancelier de la ville de Florence. Il est le fils d'Antonio da Vinci (v. 1371 - v.1464) (fils du notaire Piero da Vinci (1360 - 1417), petit-fils de Guido da Vinci et arrière-petit-fils de Michele da Vinci), propriétaire terrien, et de Lucia di ser Piero di Zoso da Bacchereto (v. 1393 - 1469/80) (fille du notaire ser Piero Zosi de Bacchereto et petite-fille d'un potier), de vingt ans sa cadette7.

Cependant, Antonio, père de ser Piero et grand-père de Léonard, anciennement marchand au Maroc et en Espagne7, préfère se retirer à Vinci pour y mener une paisible vie de gentilhomme campagnard en profitant de rentes que lui rapportent les métairies et les vignes qu'il possède dans la petite ville. Même si certains documents le nomment avec la particule Ser, il n'a officiellement pas droit à ce titre dans les documents officiels : tout semble prouver qu'il n'a pas de diplôme et qu'il n'exerce pas de profession définie9 mais il tient cependant les registres notariaux de son père et rédige des accords privés10.

D'Antonio et Lucia, quatre enfants sont documentés : Piero Frosino, Guliano (1428 - v. 1431), Violante Elena (née en 1432) et Francesco Guido (1436 - v. 1504)7.

Activités

Le Bargello (actuellement « palais du Podestat ») où travaille Piero da Vinci, par Zocchi ()

Ser Piero, l'aîné d’Antonio et père de Léonard, reprend le flambeau de ses ascendants notaires et trouve le succès à Pistoie puis à Pise pour s’installer, vers , à Florence. Son bureau se situe au palais du Podestat, le bâtiment des magistrats qui fait face au palazzo Vecchio, le siège du gouvernement, alors appelé Palazzo della Signoria. Des monastères, des ordres religieux, la communauté juive de la ville et même les Médicis font appel à ses services11,9.

Outre notaire et en 1474 pour la taxe sur le vin (gabella del vino), il est également propriétaire terrien et entrepreneur (maisons, terres agricoles, moulins, fours...). En 1478, il est élu avec son père Antonio syndic et procureur de la commune de Vinci7. Dans la même annonce, les Conseils des Douze et des Seize approuvent la concession perpétuelle d'un moulin qu'ils doivent restaurer, appartenant à la commune, à Piero et Francesco da Vinci, ainsi qu'à leurs enfants12.

Mariages et enfants

En 1452, naît son fils, Léonard de Vinci, d’une relation amoureuse illégitime avec une jeune femme de 22 ans nommée Caterina di Meo Lippi (v. 1431 – v. )Note 2,14, qu'il rencontre chez l'un de ses clients, Vanni di Niccoló di ser Vanni15. Des recherches ultérieures montrent qu'elle était très probablement une Juive circassienne née dans le Caucase, enlevée à l'adolescence et vendue comme esclave sexuelle à plusieurs reprises en Russie, à Constantinople et à Venise16,17. À cette époque, il existait plus de 500 esclaves à Florence15. Finalement, elle est achetée à Ginevra d'Antonio Redditi et Donato di Filippo di Salvestro Nati par son notaire Piero da Vinci qui affranchit la jeune fille, le 2 novembre 1452, après avoir eu un enfant d'elle en avril de la même année17,16,18,Note 3. Ayant déjà eu plusieurs enfants avec son précédent maître florentin Donato, Caterina aura encore d'autres enfants, après Léonard, avec son futur mari Antonio di Piero del Vaccha dit Accattabriga (« le Querelleur »)16.

Lors de la cérémonie du baptême de Léonard, le dimanche suivant sa naissance13 dans l'église de Vinci par le curé de la paroisse, son père Piero et sa mère Caterina sont absents car ils ne sont pas mariés19. En revanche, y assistent de nombreux notables de la ville et d'aristocrates importants des environs, dont dix seront les parrains de l'enfant19. Le lendemain du baptême, ser Piero retourne à ses affaires à Florence. Ce faisant, il prend des dispositions pour que Caterina se marie rapidement avec une personne acceptant sa situation délicate, soit le fermier et chaufournier - et probablement aussi mercenaire comme son frère Andrea19 -, ami de la famille de Vinci : Antonio di Piero del Vaccha da Vinci dit « Accattabriga (bagarreur) », originaire de Campo Zeppi dans la ville de San Pantaleo, près de Vinci, où le couple de circonstances s'installera 20 : peut-être agit-il ainsi pour éviter les commérages d'avoir abandonné une mère et son enfant21. Caterina di Meo Lippi sera alors connue sous le nom de « Cattabriga ou Accattabriga » (dans les archives locales)22 ou de « Buti del Vacca »23.

Malgré son statut d'enfant illégitime à l'époque, Léonard est accueilli avec joie par sa famille paternelle da Vinci19. Il semble qu'il soit resté auprès de sa mère le temps du sevrage — soit environ 18 mois —, puis ait été confié à son grand-père paternel, Antonio da Vinci, chez qui il passe les quatre années suivantes en compagnie notamment de son oncle Francesco24,25. Les familles maternelle et paternelle demeurent en bons termes : le beau-père Accattabriga travaille dans un four loué par ser Piero, ils font tous deux partie du Conseil des Seize de Vinci et ils apparaissent régulièrement comme témoins dans des contrats et actes notariés les uns pour les autres26,27,12.

L'année de naissance de Léonard, Ser Piero épouse sa fiancée, la fille d'un riche cordonnier de Florence, âgée de 16 ans, Albiera di Giovanni Zanobi Amadori, mais elle meurt en couches, à 28 ans en 28. Il se marie trois autres fois : en - avec Francesca Nicolosia di ser Giuliano Lanfredini, âgée de 15 ans, qui elle aussi meurt jeune ; en avec Margherita Innocenzia di Francesco di Jacopo di Guglielmo/Guilli, dont sept enfants documentés; à partir de avec Lucrezia Alessandra di Guglielmo di Gherardo Cortigiani Lanfredini, dont neuf enfants documentés19,29. Léonard semble entretenir de bonnes relations avec ses belles-mères successives30,31.

Des deux derniers mariages de Piero da Vinci naissent dix garçons et deux filles légitimes, ainsi qu'au moins deux autres enfants illégitimes32,7. Dans les faits, il s'agit d'« au moins seize » enfants33 dont Antonio Matteo (-av. 1532), Maddalena Maria (-1477), Giuliano Salvestro (-1525) (le meneur dans la dispute pour l'héritage contre Léonard), Lorenzo Miniato (-1544), Violante Caterina (1481/85-), Domenico Matteo (-1485), Bartolomeo Paolo (1485-1485), Guglielmo Francesco Romolo (1486-1486), Margherita Romola (), Benedetto Francesco Romolo (-1530), Pandolfo Vittorio (-1506/20), Guglielmo Francesco Romolo (-v. 1551), Bartolomeo Vittorio (-v. 1532), Giovanni Francesco Romolo (-1549), Lucrecia (1505-), Pierfilippo (-1516)7.

En février 1458, le grand-père Antonio fait écrire par son fils Piero le nombre de « bouches à nourrir » : il s'agit dudit Antonio âgé de 85 ans, sa femme Monna Lucia âgée de 64 ans, son fils Piero de 30 ans, son fils Francesco de 22 ans, Albiera âgée de 21 ans, l'épouse de Piero et Leonardo âgé de 5 ans12.

Vers , Léonard qui a 10 ans rejoint son père biologique et sa belle-mère Albiera à Florence. Bien que son père le considère dès sa naissance comme son fils à part entière34, il ne légitime pas Léonard qui ne peut donc accéder au notariat35,36.

Vers — en au plus tard —, alors qu'il a une douzaine d'années, Léonard entre en apprentissage à Florence. Pressentant de fortes dispositions, son père le confie à l'atelier d'Andrea del Verrocchio36. De fait, ser Piero da Vinci et le maître se connaissent déjà37 : le père de Léonard effectue plusieurs actes notariaux au bénéfice de Verrocchio ; de plus, les deux hommes travaillent non loin l'un de l'autre. Dans sa biographie de Léonard, Giorgio Vasari relate que « Piero prit quelques-uns de ses dessins et les apporta à Andrea del Verrocchio, qui était un bon ami, et lui demanda si le garçon gagnerait à étudier le dessin ». Verrocchio « s'étonna beaucoup des débuts particulièrement prometteurs » du garçon et l'accepte comme apprenti, non pour son amitié pour ser Piero mais pour son talent38,39.

Lorsqu'Antonio da Vinci meurt à l'âge de 96 ans en , il mentionne son petit-fils Lionardo dans son testament, avec sa grand-mère Lucia, son père Piero et sa nouvelle épouse Francesca Lanfredini, et ses oncles Francesco et Alessandro40. L'année suivante, la famille de Piero da Vinci, devenue notaire de la république de Florence, ainsi que celle de Francesco da Vinci, sont inscrites à la guilde de la soie, et bien domiciliées à Florence5.

Mort

Alors que quelques jours auparavant, il exerce encore sa profession41, le mardi , ser Piero meurt à 78 ans42, ; Léonard, écarté de l’héritage en raison de son illégitimité43, écrit d'une main émue commettant des erreurs et contrairement à son habitude, pas en miroir : « Le , un mercredi, à sept heures, est mort ser Piero de Vinci, notaire au palais du Podestat, mon père - à sept heures, âgé de quatre-vingts ans, laissant derrière lui dix garçons et deux filles »44.

Il est enterré le 11 juillet dans le caveau familial à Badia Fiorentina7.

Héritage et postérité

Après la mort de leur père en 1504, les neuf fils de Pierre de Vinci et de ses troisième et quatrième épouses, dont certains sont encore mineurs, se retrouvent face à une succession complexe et longue dans la mesure où le notaire n'a pas rédigé son propre testament et que sa dernière épouse donna Lucrezia y renonce41.

En outre, plusieurs enfants de Pierre de Vinci disputent sa part d'héritage dans la succession du son grand-père Antonio, à Léonard en tant qu'enfant illégitime, et il est exclu de la succession45,46. En 1507, un accord est signé entre eux pour l'héritage, lui aussi contesté, de leur oncle Francesco décédé : Léonard devient usufruitier des terres de son oncle47.

À partir de 1666, soit plus de 150 ans après la mort de Pierre de Vinci, plusieurs actes sont produits concernant la lignée de ser Piero en raison d'une affaire contre Venceslao Vinci qui prétend être l'héritier du père de Léonard - ce qu'il n'est pas7. En 1700, une dispute est également lancée par « Pietro di Lorenzo di Piero di Lorenzo di Domenico di ser Piero Da Vinci » contre plusieurs personnes de Larrini de la commune de Vinci pour occupation illégale d'une ferme agricole avec domaine, vignes et bois à Vinci, héritée d'un frère de Piero Da Vinci7.

À l'époque contemporaine, des recherches généalogiques ont lieu pour établir la continuité de la lignée masculine directe depuis ser Piero et son fils Domenico (génération VI) jusqu'à la génération XXI7.

Notes et références

Notes


  • Piero da Vinci jouit du titre « Ser », contraction du latin « senior » (« signore »), petit titre pour les notaires et les prêtres8.

  • Son existence est connue notamment à travers une déclaration faite par Antonio à l'État florentin le en vue de l'établissement de son impôt, mais elle n'y apparaît que sous son seul prénom13.

    1. L'historien Carlo Vecce a notamment retrouvé l'acte notarié d'émancipation de Caterina, « fille d'un certain Jacob, originaire des montagnes du Caucase », datant de  : filia Jacobi eius schlava sue serva de partibus Circassie.

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  • Vezzosi et Sabato, op. cit., p. 21-22

    1. Vezzosi et Lifran, 2010, op. cit., p. 100

    Bibliographie

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    https://lepetitjournal.com/milan/actualites/secret-mere-leonardo-da-vinci-esclave-du-caucase-ete-decouvert-357989

    Le secret de la mère de Leonardo da Vinci, esclave du Caucase, a été découvert


    leonard de vinci et sa mère catherine
     
    Écrit par Marie-Astrid Roy
    Publié le 16 mars 2023, mis à jour le 16 juin 2024

    Le secret de Caterina, la mère du grand génie de la Renaissance, vient d’être découvert dans les Archives d'État de Florence par le professeur Carlo Vecce, qui réécrit son histoire. La découverte se voit enrichie par une surprenante et récente trouvaille, au cœur de Milan.


    La femme qui a mis au monde le génie italien Leonardo da Vinci, était une esclave. Selon le document original retrouvé dans les Archives d’Etat de Florence par le chercheur Carlo Vecce, elle serait arrivée du Caucase en Italie, en bateau, après avoir traversé Constantinople, Venise et enfin Florence. C’est là que Caterina aurait conçu, clandestinement, le génie qui a changé le cours de l’art et de la science. C’est aussi à Florence qu’elle été libérée par un acte écrit par le notaire Piero da Vinci, le père de Léonard, le 2 novembre 1452.
    La découverte confirme une hypothèse qui circulait depuis quelques années, mais que les chercheurs n’avaient jusqu’à maintenant réussi à documenter.

    Avec les mots "filia Jacobi eius schlava sue serva de partibus Circassie", en effet, l'acte retrouvé certifie la libération de l'esclave Catherine.

    Sa maîtresse à Florence, une certaine Ginevra d'Antonio Redditi, épouse de Donato di Filippo di Salvestro Nati, l'avait louée comme nourrice deux ans plus tôt à un chevalier florentin. Et la signature est celle du notaire Piero da Vinci, le père de Léonard, qui n'avait que six mois à l'époque, étant né le 15 avril 1452.

    De cette découverte, le chercheur en un fait un roman Il sorriso di Caterina (Giunti), une biographie romancée de la mère du génie Leonardo da Vinci, basée sur une histoire vraie.


    Une surprenante découverte aussi à Milan

    Alors même que l’historien-chercheur présentait son livre, une nouvelle trouvaille vient d’émerger à Milan, sur le chantier du nouveau siège de l’Université Cattolica situé derrière Sant’Ambrogio. Une partie de la caserne Garibaldi a été vidée ces derniers mois pour faire place à l’agrandissement de l’Université. Or durant les travaux, les voûtes de certaines chapelles ont émergé, et parmi elles la chapelle de l’Immaculée Conception, où le peintre Leonardo a réalisé la « Vierge aux Rochers ». Et parmi les sépultures également découvertes, l’une d’entre elles pourrait être celle de Caterina, la mère de Leonardo.
    A cet endroit en effet, se trouvait l’église de San Francesco Grande, à l’époque la deuxième plus importante en taille après le Duomo. L’église a été abattue en 1806, pour laisser sa place à la construction de la Caserne aujourd’hui nommée Garibaldi.


     

    https://www.finestresullarte.info/fr/art-ancien/que-savons-nous-vraiment-de-la-mere-de-leonard-de-vinci

    Que savons-nous vraiment de la mère de Léonard de Vinci ?


     
    Que sait-on de la mère de Léonard de Vinci ? Esclave circassienne ou paysanne de Vinci ? Tout, mais absolument tout, ce qu'il est actuellement possible de savoir sur Caterina, la mère du génie.

    Que sait-on vraiment de Caterina, la mère de Léonard de Vinci? Hier, la nouvelle de la découverte, par l’historien et philologue Carlo Vecce, de l’acte d’affranchissement d ’une esclave circassienne, nommée Caterina, rédigé le 2 novembre 1452 par le père de Léonard, le notaire Piero da Vinci, a fait grand bruit. Vecce, professeur à l’université de Naples L’Orientale, ayant déjà à son actif des publications sur Léonard de Vinci et reconnu comme un érudit faisant autorité, a annoncé qu’il avait trouvé le document auxarchives d’État de Florence et qu’il avait tissé autour de l’histoire de la probable mère de Léonard un roman intitulé Il sorriso di Caterina. La madre di Leonardo, publié par Giunti (l’annonce de la découverte a été faite lors d’une conférence de presse de présentation du livre). Le livre mêle réalité et fiction et comprendra également le document nouvellement trouvé.

    Lors de la présentation du livre, Vecce a déclaré avoir opté pour une approche de type docu-fiction afin que la découverte touche le plus grand nombre, même si, joint par téléphone par le New York Times, il a fait savoir qu’un article scientifique sur le sujet était en préparation. De nombreuses questions ont été soulevées par le public à propos de cette nouvelle : s’agit-il vraiment d’une percée ? S’agit-il vraiment d’une “découverte historique d’importance révolutionnaire”, comme l’a dit Antonio Franchini, directeur éditorial de Giunti, dans une opinion partagée par un autre chercheur faisant autorité, Paolo Galluzzi, académicien des Lincei ? Sur quelle base l’acte signé par le père de Léonard permet-il de conclure que la Catherine mentionnée dans le document, où elle est dite “filia Jacobi eius schiava seu serva de partibus Circassie” (“fille de Jacob et esclave ou servante d’origine circassienne”), est bien la mère de Léonard de Vinci ?

    Nous pouvons partir précisément de la nouvelle de la découverte de Vecce. L’existence de l’acte, rédigé à Florence le 2 novembre 1452, était déjà connue : il est en effet mentionné dans les Ricordanze (Réminiscences ) de Francesco di Matteo Castellani, chevalier florentin du XVe siècle, gendre de Palla Strozzi (l’un des hommes les plus riches de la Florence de la Renaissance) ayant épousé sa fille Ginevra, et personnage intéressant aux yeux des historiens contemporains notamment pour les relations qu’il entretenait avec certaines des personnalités les plus illustres de son temps (comme Luigi Pulci et Lorenzo il Magnifico). Dans le livre de souvenirs de Castellani, on peut lire que “Ser Piero d’Antonio di ser Piero [le père de Leonardo, ndlr] a été notarié pour la libération de Catherina balia della Maria, facta per monna Ginevra d’Antonio Redditi, patrona di detta Caterina e donna di Donato di Filippo di Salvestro di Nato, a dì 2 novembre 1452, puisque le journal dit par erreur dì 2 di dicembre et donc moi, Francesco Matheo Castellani, ce dì 5 di novembre 1452”.

    Acte de naissance de Léonard de Vinci
    L’acte de naissance de Léonard de Vinci

    Que s’est-il donc passé le 2 novembre 1452 ? Une certaine Ginevra d’Antonio Redditi, épouse (“femme”) de Donato di Filippo di Salvestro di Nato (ou Donato di Filippo di Salvestro Nati), décide d’affranchir une de ses esclaves, Caterina, qui servait de nourrice à la fille de Ginevra, Maria. Castellani, qui voit le document trois jours plus tard, le 5 novembre, se rend compte que Ser Piero da Vinci s’est toutefois trompé de date, ayant écrit “2 décembre” au lieu de “2 novembre” (une circonstance qui a conduitAGI à imaginer un Piero da Vinci qui se serait trompé parce que “sa main tremble” d’émotion, car “cette esclave est ”sa“ Caterina, celle qui lui a donné son amour”). L’acte découvert par Vecce, selon l’annonce faite lors de la conférence de presse, ajoute deux nouveaux éléments : le nom du père de la jeune fille (Jacob) et son origine, à savoir la Circassie, une région historique située au nord du Caucase, le long des rives de la mer d’Azov et de la mer Noire. L’hypothèse est que Catherine a été enlevée dans son pays par des Tartares, emmenée vers 1439 à Constantinople où elle a été achetée par des marchands d’ esclaves vénitiens (la traite des êtres humains était un phénomène très répandu au XVe siècle sur les routes de la Méditerranée), puis amenée à Florence en 1442.

    Quels sont les documents qui relient sans équivoque l’acte de 1452 à la mère de Léonard de Vinci ? La réponse courte est : aucun pour le moment, bien que Vecce ait déclaré lors de la conférence de presse, comme le rapporte le New York Times, que “la preuve que le document se réfère spécifiquement à la mère de Léonard est renforcée [...] par d’autres documents qui retracent une chaîne de propriété et de familiarité avec Caterina, qui sont tous liés au père de Léonard”. Or, d’après ce qui s’est passé jusqu’à présent, nous ne disposons pas de preuves irréfutables qui nous permettraient d’établir avec certitude que la Caterina en question est la mère du génie. Il existe cependant un certain nombre d’indices (qui, comme tous les films policiers nous l’enseignent, ne font pas une preuve, mais peuvent contribuer à une piste très plausible) qui ont conduit certains chercheurs, notamment Renzo Cianchi, Francesco Cianchi, Alessandro Vezzosi et Viacheslav Chirikba, à considérer comme très probable l’hypothèse selon laquelle la mère de Léonard était une esclave circassienne.

    C’est Renzo Cianchi (1901 - 1985), fondateur du Museo Ideale Leonardo da Vinci, basé à Vinci, qui a le premier émis cette hypothèse sur la base de la découverte de certains documents. Tout d’abord, ceux attestant que Piero, bien qu’originaire de Vinci, a exercé à Florence entre 1451 et 1452 (il est donc fort probable qu’il y ait résidé), ce qui a conduit Renzo Cianchi, puis son fils Francesco, à qui l’on doit l’organisation et la publication des études de son père en 2008, à penser que Léonard avait été conçu dans la capitale toscane. À l’époque, Piero da Vinci avait un client, un certain Vanni di Niccolò di ser Vanni, qui rédigea son testament en 1451 : dans ce testament (Piero da Vinci était l’un des exécuteurs testamentaires) est mentionnée une “Caterina schiava”, et l’hypothèse était que Piero da Vinci avait tellement fréquenté l’usurier Vanni di Niccolò qu’il avait appris à connaître son esclave et avait eu une liaison avec elle.

    En 2015, une étude de l’Université de Chieti et de Pescara, qui avait soumis les empreintes digitales laissées par Léonard sur ses feuilles à une longue investigation, avait fait débat : sur un échantillon de plus de 200 empreintes, elle avait été retrouvée, avait déclaré Luigi Capasso, directeur de l’Institut d’anthropologie et du Musée d’histoire des sciences biomédicales de l’Université de Chieti et Pescara. de Chieti et Pescara, et Alessandro Vezzosi, directeur du Museo Ideale de Vinci, une “structure tourbillonnaire à branches en Y, connue sous le nom de triradio”, qui serait “commune à environ 65 % de la population arabe”, une circonstance qui, selon Capasso et Vezzosi, renforce l’idée que du sang levantin coulait également dans les veines de Léonard. Cependant, cette recherche a été accueillie avec beaucoup de scepticisme par Simon Cole, professeur associé de criminologie à l’université de Californie, qui a déclaré qu’il était impossible de déterminer l’appartenance ethnique d’une personne sur la base de ses empreintes digitales.

    En revanche, l’universitaire russe Viacheslav Chirikba, en 2018, a insisté sur certains détails, en premier lieu le fait que, contrairement à la coutume de l’époque, l’acte de naissance de Léonard de Vinci ne mentionne pas le nom de sa mère, ce qui laisse penser, écrit Chirikba, que “Catherine n’avait pas de nom de famille officiel, ni même de patronyme, et qu’elle n’était pas native de Vinci. Par conséquent, elle devait appartenir à la classe la plus basse de la société italienne : elle était une esclave domestique, une catégorie courante dans l’Italie des XIVe et XVe siècles”. Chirikba précise toutefois que “Caterina était le plus commun des noms féminins donnés aux esclaves orientales après le baptême catholique”. Il n’est donc pas certain que la Catherine affranchie en 1452 soit bien l’esclave Catherine qui fut finalement la mère de Léonard. Il existe cependant d’autres indices qui suggèrent que la mère de l’artiste était une esclave : par exemple, selon Chirikba, le fait que Piero n’ait pas épousé la femme après l’avoir mise enceinte, en raison d’un écart social trop important, et le fait que le grand-père paternel de Leonardo, Antonio, ne la mentionne pas dans le document privé dans lequel la naissance de l’enfant est consignée. Ce n’est qu’après le mariage de Caterina (donc, dans le cas où elle était esclave, après sa libération), et donc l’acquisition d’un nom de famille légalement reconnu, qu’elle est mentionnée par Antonio da Vinci dans les documents, bien que sans son nom de jeune fille et sans patronyme. Toujours selon Chirikba, Leonardo étant le fils illégitime, qui plus est d’un esclave, il n’a pas pu suivre les traces de son père et devenir notaire en s’inscrivant à l’Arte dei Giudici e dei Notai (Guilde des juges et des notaires) en raison de son statut. Cependant, Chirikba avait déjà spéculé sur l’origine circassienne de Catherine, puisque la Circassie était la terre d’origine de nombreux esclaves vendus sur les marchés de Venise, Gênes et Florence, et aussi en raison du fait, écrit l’érudit russe, que “les écrits de Léonard dénotent un intérêt évident pour l’Asie mineure, le Caucase et la mer Noire”. Enfin, selon Chirikba, “il est très probable que Catherine n’ait pas été achetée par Ser Piero, mais qu’elle ait été une esclave domestique appartenant à l’un de ses amis ou collègues à Florence”.

    Francesco Melzi, Portrait de Léonard de Vinci (vers 1510 ; sanguine sur papier, 275 x 190 mm ; Windsor, Royal Collection)
    Francesco Melzi, Portrait de Léonard de Vinci (vers 1510 ; sanguine sur papier, 275 x 190 mm ; Windsor, Royal Collection)

    Mais comment savons-nous que la mère de Léonard de Vinci s’appelait Caterina ? Nous le devons à son grand-père Antonio, qui mentionne pour la première fois la mère de l’artiste dans sa déclaration pour le cadastre de Vinci en 1457 : Dans ce document, Antonio se déclare âgé de 85 ans, résidant dans le quartier de Santa Croce à Florence, époux de Lucia, 64 ans, père de Francesco et de Piero, 30 ans, marié à Albiera Amadori, 21 ans (Piero da Vinci se serait marié trois fois, donnant à Léonard douze demi-frères et demi-sœurs), et père de “Lionardo figliuolo di detto ser Piero non legittimo nato di lui e della Chaterina che al presente è” (Lionardo figliuolo di detto ser Piero non legittimo nato di lui e della Chaterina che al presente è). femme d’Achattabriga di Piero del Vacca da Vinci, âgée de 5 ans". À partir de là, l’histoire de la mère de Léonard est assez bien connue : elle a épousé un habitant de Vinci, Antonio Buti, dit “ Attaccabrighe ” (de toute évidence, c’était un homme qui n’était pas connu pour son caractère tranquille et doux), et a eu cinq autres enfants, quatre filles et un garçon. Il semble que vers la fin du XVe siècle, elle ait retrouvé Léonard à Milan et qu’elle ait vécu avec lui pendant un certain temps.

    Le nom de mariage de la mère de Léonard était donc Caterina Buti. Pour être complet, il convient de mentionner qu’il existe également une autre hypothèse sur l’origine de Caterina, formulée par Martin Kemp et Giuseppe Pallanti, et résolument moins exotique : il s’agirait d’une pauvre paysanne de Vinci. Par ailleurs, Kemp et Pallanti soulignent que les naissances d’enfants illégitimes, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ne suscitaient pas de scandale et étaient assez courantes dans les familles florentines, surtout les plus riches. En outre, le fils d’une servante ou d’une esclave pouvait facilement cohabiter avec les enfants de l’épouse légitime du père, et ces naissances étaient régulièrement signalées aux autorités civiles. Cependant, les enfants illégitimes étaient soumis à certaines restrictions (par exemple, ils étaient exclus de l’héritage et, comme nous l’avons vu plus haut, ne pouvaient pas être inscrits dans certaines corporations, y compris celle des juges et des notaires, ce qui explique pourquoi Léonard n’a pas pu exercer la même profession que son père). La naissance de Léonard elle-même n’a pas été cachée, et nous savons par des documents que l’enfant a été célébré comme il se doit (c’est-à-dire que le baptême a eu lieu en présence de dix témoins, cinq hommes et cinq femmes, parmi lesquels se trouvaient certains des citoyens les plus riches de Vinci).

    Jusqu’à présent, rien qui ne s’oppose à l’idée que Catherine était une esclave. Kemp et Pallanti écartent cette idée d’abord parce qu’“il n’y a aucune preuve de la présence d’esclaves dans le Vinci provincial”. Ensuite parce que, selon les deux chercheurs, la “meilleure candidate” pour le rôle de la mère de Léonard est probablement Caterina di Meo Lippi, alors âgée de 15 ans, qui vivait dans une maison (qui existe toujours) à environ un kilomètre du village de Vinci. La famille de cette Caterina vivait à Mattoni, près de Vinci, depuis au moins deux générations : son grand-père, Lippo di Nanni Lippi, avait épousé une Giovanna et, ensemble, ils avaient donné naissance à Bartolomeo, dit Meo, le père de Caterina. Les familles de Lippo et de son frère Giusto (qui avait épousé une Antonia dont il avait eu quatre enfants) vivaient ensemble. À la mort de Lippo, sa femme Giovanna réclame, selon la loi de l’époque, la restitution de la dot, mais elle se dispute avec son fils Meo au sujet du partage des biens de Lippo et décide de porter l’affaire devant les tribunaux. Le juge décida que Giovanna recevrait la ferme familiale et quelques parcelles de terre qui l’entouraient, tandis que le fils se retrouvait dans une situation plus difficile, car il ne recevait que le quart d’une maison (définie comme “triste” dans les documents, c’est-à-dire délabrée) dans le village de Vinci, et trois parcelles de terre, dont l’une était détenue en copropriété avec son oncle Giusto. Il s’agit en somme d’un partage inégal : c’est probablement ce qui est à l’origine de la vie dissolue de Meo et de sa mort à un âge relativement jeune (environ quarante ans), de surcroît pauvre (comme l’atteste une déclaration d’impôts de 1427). Catherine est née en 1436, et en 1449 Meo a donné naissance à un fils (la mère des deux enfants de Meo est inconnue), qui est mort peu après. Après la mort de Meo, les deux enfants sont pris en charge par leur grand-mère, qui meurt en 1451, laissant seuls Catherine et son frère Papo, âgé de deux ans à peine. Ils sont alors recueillis par leur oncle Giusto, le seul parent qui leur reste.

    Catherine, à l’âge de quinze ans, était déjà en âge de se marier selon les canons de l’époque, mais compte tenu de sa situation, sans famille et sans dot, elle n’aurait pas trouvé facilement un époux et, écrivent Kemp et Pallanti, “aurait pu trop facilement se retrouver dans les bras d’un homme opportuniste, en particulier d’un homme d’une classe supérieure qui s’intéressait à elle”. Elle ne put résister aux avances du jeune notaire d’une importante famille locale. Caterina di Meo Lippi était pauvre et vulnérable, une adolescente avec peu d’attentes. Elle avait le profil pour être la mère d’un enfant illégitime“. Selon les deux chercheurs, ”il existe un réseau complexe de preuves qui soutiennent l’identification de Caterina di Meo comme étant la mère de Léonard“. La ”Caterina“ de la tradition populaire, telle qu’elle a été généralement imaginée jusqu’à présent, a un âge similaire à celui de Ser Piero [...]. Caterina di Meo Lippi, en tant qu’adolescente orpheline, était une cible facile pour les attentions sexuelles de Piero, et il n’aurait pas été si difficile de la marier plus tard avec le soutien de la famille de Ser Piero”. Kemp et Pallanti mentionnent comme indice la déclaration d’Antonio da Vinci de 1457, dans laquelle le grand-père de Leonrdo énumère les membres de sa famille afin d’obtenir un chèque de 200 florins pour chacun d’entre eux, une somme qui était exemptée d’impôts. Il inscrit, comme prévu, d’abord sa femme et ses enfants, puis ajoute Leonardo, le fils illégitime de Ser Piero qui, comme le précise son grand-père, est né de lui et de Caterina, l’épouse actuelle d’“Accattabrighe”. Antonio n’a pas obtenu d’allocation pour la mère de Leonardo. “Le ton de son enregistrement, écrivent Kemp et Pallanti, était plus familier que formel ; il parlait de ”Caterina“ comme s’il était localement évident à qui il se référait, sans qu’il soit nécessaire d’ajouter quoi que ce soit. Caterina Lippi et son petit frère auraient été pris en pitié dans la petite communauté. Ils n’étaient les enfants de personne. Leur situation n’aurait pas été unique. Cependant, leur cas est extrême et ne manquera pas d’attirer l’attention. Étant donné qu’elle a eu un fils du notaire et qu’elle a ensuite épousé Accattabrighe, sa vie aurait immédiatement fait l’objet d’une conversation”.

    Kemp et Pallanti ont trouvé des liens entre la famille Buti, celle des “Attaccabrighe”, et la famille Lippi, celle de Caterina : par exemple, le fait qu’Antonio et Caterina aient donné à l’une de leurs filles, Sandra, un nom très inhabituel pour l’époque, attesté cependant dans la famille Lippi (Sandra était l’épouse d’Orso, cousin de Caterina et fils de Giusto). Le contrat de mariage de Maria, l’une des filles d’Antonio et de Caterina, compte également parmi ses témoins Orso et le fils d’Aandra, Antonio. Un autre lien remonte à 1480, lorsque Attaccabrighe dut vendre un terrain : parmi les témoins se trouvait l’oncle de Leonardo, Francesco, frère de Piero da Vinci. Et même, en 1487, lorsque Attaccabrighe marie sa troisième fille, Lisabetta, à un paysan de Montespertoli, le notaire qui certifie les actes est Piero da Vinci lui-même : “un avocat de haut niveau pour une modeste transaction locale”, écrivent Kemp et Pallanti. Bref, un autre faisceau d’indices qui relierait la fille de Meo Lippi, Caterina, à celle citée comme mère de Léonard par son grand-père Antonio.

    Pour les deux théories, en somme, les preuves irréfutables et certaines manquent. Mais nous attendrons la publication de nouveaux articles scientifiques qui pourraient augmenter la probabilité d’une piste plutôt que l’autre.

    Que savons-nous vraiment de la mère de Léonard de Vinci ?
    Que savons-nous vraiment de la mère de Léonard de Vinci ?


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    https://fr.wikipedia.org/wiki/Salai

    Salai


    Salai
    Portrait de Salai par Léonard de Vinci, ~ 1502-1503,
    huile sur panneau, 37 × 29 cm. Coll. privée.
    Naissance
    Décès
    Nom de naissance
    Gian Giacomo Caprotti
    Nationalité
    Activités
    Maître
    Lieux de travail
    Mouvement

    Gian Giacomo Caprotti ou Giacomo Caprotti da Oreno, dit Salai, Salaï, Salaij, Andrea Salai ou Salaì en italien (de Sala[d]ino : petit diable) (né à Milan vers ~1480 et mort dans sa ville natale avant le ) est un peintre italien de l'école lombarde de l'entourage de Léonard de Vinci, son élève, son disciple dès ses 10 ans.

    Biographie

    Salai modèle du Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci.

    Gian Giacomo Caprotti est le fils de Pietro di Giovanni, locataire d'un domaine viticole de Léonard de Vinci près de la Porta Vercellina à Milan. Garçon loqueteux et inculte, Léonard le rencontre le à Milan où il se rend pour honorer une commande de son mécène Ludovic Sforza. En échange d'une somme de quelques florins donnée à son père, Léonard le recueille à ses dix ans dans sa bottega (it) (atelier d'artistes réunissant maîtres et élèves)1.

    Il devient le disciple de Léonard dès ses quinze ans. D'une beauté androgyne et troublante, il est souvent le modèle et participe à nombre de ses toiles et produit ses propres dessins2.

    Il accompagne Léonard à Mantoue, Venise et Florence.

    Suivant Walter Krämer[réf. nécessaire] et Michael Schmidt3[source insuffisante], il est dit être le fils adoptif de Léonard de Vinci, depuis le début de son apprentissage et son confident. Plus probable est l'hypothèse qu'ils étaient amants1. C'est Léonard de Vinci qui lui donne son surnom de Salaï (petit diable, ou progéniture du diable), en raison de son comportement, se trouvant continuellement à voler ou casser des objets.

    En 1516, Salai et un autre élève de Léonard de Vinci, Francesco Melzi, accompagnent le maître en France à l'invitation du roi François Ier. Il n'y reste que deux ans et retourne en Italie. À la mort du maître en 1519, celui-ci lui avait légué un vignoble dans lequel Salai se fait construire une maison, puis épouse Bianca Coldiroli d’Annono le à l'âge de 43 ans4,5.

    Quelques mois après son mariage, il meurt d'un carreau d'arbalète reçu soit lors d'un duel, soit victime d'un assassinat (les circonstances de sa mort n'ont pas été clairement établies)4 et est enterré à Milan le 6.

    Polémique

    Note d'Agostino Vespucci écrite en 1503 en marge d'un livre de l'université de Heidelberg, identifiant le modèle comme étant Lisa Gherardini.

    Une découverte de 2008 a semblé confirmer que le modèle de la Joconde est Lisa Gherardini. Dans une édition de l'œuvre de Cicéron, retrouvée à Heidelberg, en Allemagne, et datant d'octobre 1503, son propriétaire Agustino Vespucci, ami de Léonard de Vinci a annoté une page de l'ouvrage, indiquant que De Vinci avait trois peintures en cours cette année-là, dont un portrait de Mona Lisa del Giocondo7.

    En , Silvano Vincenti, président du « Comité national pour la valorisation des biens historiques », un organisme privé italien d'investigation sur l'histoire de l'art, affirme que le jeune Salai aurait servi de modèle à Léonard de Vinci pour La Joconde. Cette thèse laisse sceptiques les experts du musée du Louvre. Sans preuve scientifique, Vincenti fait état de fortes similitudes entre les traits des visages des protagonistes du Saint Jean Baptiste et L'Ange incarné avec le nez et la bouche de Mona Lisa8.

    Œuvres

    • Vierge à l'Enfant et le jeune Jean-Baptiste, Budapest, Szépmüvészeti Múzeum
    • Vierge à l'Enfant et sainte Anne Selbdritt9, Uffizi, Florence
    • Vierge à l'Enfant et sainte Anne Selbdritt Armand Hammer Museum, Los Angeles
    • Saint Jean-Baptiste, pinacothèque Ambrosienne, Milan
    • Vierge à l'Enfant avec les saints Jean-Baptiste et Paul et des anges musiciens, pinacothèque de Brera, Milan
    • Vierge à l'Enfant avec les saints Pierre et Paul,
    • Portrait de femme nue (Monna Vanna ou Lisa del Giocondo) (1515), musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg.

    Galerie

    Dans la culture populaire

    Notes et références


  • Sophie Herfort, Le Jocond : qui était vraiment Mona Lisa ?, Michel Lafon, 2011, 304 p. (ISBN 274991485X)

  • Clémentine Portier-Kaltenbach, Le grand quiz des histoires de France sur RTL, 20 novembre 2011

  • Voir aussi Martin Kemp et James Saslow.

  • Marine Gasc, « Salai, amant de Léonard de Vinci et modèle de la Joconde ? [archive] », sur Raconte-moi l'Histoire, (consulté le )

  • « De Vinci jeté en prison pour homosexualité [archive] », sur Soirmag, (consulté le )

  • (en) Janice Shell et Grazioso Sironi, « Salai and Leonardo's Legacy », in Leonardo's Art Twentieth-Century Connoisseurship and Iconographic Studies : Leonardo's Projects, c. 1500-1519, vol. 3, p. 397 à 410, Taylor and Francis, Inc, 1999

  • « L'identité de la Joconde enfin établie », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne [archive], consulté le )

  • « Et si la Joconde était un homme? », LExpress.fr,‎ (lire en ligne [archive], consulté le )

  • littéralement Anne la troisième (personnage du tableau) comprenant déjà Marie et Jésus.

    1. Saint Jean-Baptiste [archive], atelier de Léonard de Vinci, site du musée du Louvre

    Sources

    Voir aussi

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