C’est finalement tout ce qu’avoue celui qui dit aujourd’hui ne se lever que vers 6 heures avant d’aller travailler.
Il semble faire beaucoup d’efforts pour s’exprimer, serait assez confus et apparaît comme « un enfant », mais tout cela est normal s’il sort d’un épisode de traitement psychiatrique lourd, n’importe qui d’autre serait dans le même état, même sans aucun trouble psychiatrique préalable.
Noter à ce sujet que certains marginaux vivent de l’AAH (Allocation pour Adultes Handicapés) en raison de « troubles mentaux » expressément provoqués par la prise de psychotropes avant les examens psychiatriques qui ont déterminé l’attribution de cette AAH. Ils ne sont pas plus fous que tous ceux qui ont pu également jouer la comédie pour être classés P4 et échapper de cette manière au service militaire obligatoire, parmi lesquels, même de futurs médecins…
Et l’on trouve bien des médecins dans la bande des cybercriminels du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi…
Par ailleurs, je relève en ce qui concerne la mort de Patricia Bouchon que Laurent Dejean parle bien comme moi d’assassinat et non de meurtre : elle s’est faite « assassiner », et non pas « tuer »…
Enfin, il dit s’être précipité chez sa mère pour l’appeler à la prudence sitôt après la disparition de la joggeuse, exactement comme le fit aussi le dénommé Robert Plant à Nîmes deux ans plus tard après avoir assassiné une autre joggeuse (cf. ci-dessous).
Or, les assassins de ces deux joggeuses sont bien liés.
Le second de ces pervers était venu me titiller sur mon ancien blog « Un petit coucou » chez OverBlog à propos de l’assassinat de Patricia Bouchon à Bouloc deux ans plus tôt le jour même de son crime, quelques heures avant sa commission – j’en ai gardé des traces probantes.
Quant au premier, je l’avais bien eu aussi sur mon blog entre le 11 et le 14 février 2011, sans pouvoir être plus précise à défaut d’avoir enregistré ses passages.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/proces-du-meurtrier-presume-patricia-bouchon-parole-est-accuse-1644880.html
Mardi 26 mars 2019, 9ème jour du procès de Laurent Dejean, poursuivi pour le meurtre de la joggeuse de Bouloc, la cour d’assises de Haute-Garonne va longuement entendre l’accusé. Pour la première fois.
Par Marie Martin Publié le 26/03/2019 à 13:00
Depuis le 14 mars 2019, ainsi que l’a voulu le président de la cour
d’assises, les jurés ont entendu tour à tour les enquêteurs, les
témoins, les experts, la famille. Mais pas l’accusé.
C’est aujourd’hui, mardi 26 mars, que Laurent Dejean prend la parole.
« Beaucoup de choses ont été dites, monsieur Dejean », explique le président. « La décision ne sera faite que de tout ce qui a été dit ». Avant de lui rappeler qu’il est quelqu’un de fragile, il invite Laurent Dejean à faire une déclaration spontanée.
« J’ai été choqué par la mort de Patricia Bouchon qui s’est faite assassiner », commence l’homme qui aura bientôt 40 ans. Laurent Dejean explique que quand il apprend la disparition de la joggeuse, il va chez sa mère pour lui dire de faire attention, un homme dangereux cirucle peut-être dans Bouloc.
Il admet très vite ses problèmes psychiatriques mais se décrit comme quelqu’un d’honnête : « vulnérable, honnête et vaillant ». Qu’a-t-il compris des huit jours d’audience qui ont précédé ? « Je suis un peu perdu avec toutes ces déclarations divergentes ».
Et de fait, Laurent Dejean est comme un enfant, debout dans le box des accusés. Il lève le doigt pour prendre la parole, il dit « d’accord » quand on lui fait une remarque, il compte sur ses doigts pour tenter de retrouver des dates. Ses propos sont parfois confus, il donne l’impression de fournir un gros effort pour dire ce qu’il a prévu d’exprimer.
La Clio blanche ? Comme lors de la première journée d’audience où il a été brièvement entendu, il confirme. Il a bien eu une Clio blanche première génération, entre novembre 2010 et juin 2011. Il l’avait donc au moment de la mort de Patricia Bouchon, contrairement à ce qu’il a toujours soutenu durant l’instruction.
Qu’en a-t-il fait et pourquoi s’en est-il débarrassé ? Les réponses manquent de clarté. La Clio n’avait pas de carte grise, il ne voulait plus rouler avec et l’a rendu au « gitan » du camp du Ginestous qui la lui avait vendue sept mois auparavant. Compliqué, commente le président, quand on sait qu’à Bouloc même, Laurent Dejean a les moyens de la démanteler et de la vendre au poids, ainsi qu’il l’a déjà fait par le passé. L’accusé maintient sa version. Mais mentionne tout de même avoir eu peur que les soupçons se tournent vers lui. Quand ? Avant ou après sa première audition, le 12 janvier 2012 ? Laurent Dejean ne sait plus.
Circulait-il de nuit, comme l’ont rapporté certains témoins ? « Pas quand je travaillais« . Il est catégorique. « Je me levais à 6 heures, j’étais au boulot à 7h-7h10. C’était un rituel« .
La drogue ? Oui, il en prenait. Du cannabis, pour se détendre. De la cocaïne, pour tenir au boulot.
Les crises de colère sont elles aussi évoquées. Laurent Dejean les reconnaît mais précise : « Je m’en prenais au matériel, jamais aux personnes« .
Et de répéter, comme le premier jour : « Je suis en prison depuis quatre ans pour rien« .
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/affaire-patricia-bouchon-l-accuse-a-la-barre-1553600615
mardi 26 mars 2019 à 13:17 Par Vanessa Marguet, France Bleu Occitanie
Laurent Dejean a passé près de 3h à la barre ce mardi matin, à la cour d’Assises de la Haute-Garonne, à quelques jours de la fin de son procès pour le meurtre de Patricia Bouchon, cette mère de famille tuée à Bouloc au nord de Toulouse en 2011, alors qu’elle était partie faire son jogging.
Toulouse, France
Debout dans le box des accusés, Laurent Dejean a un discours très décousu. Il démarre en annonçant : « j’ai été très choqué par la mort de Patricia bouchon », avant d’ajouter : »quand j’ai appris ça, j’ai foncé chez ma mère lui dire de s’enfermer à double tour ». Le président lui demande de poursuivre. Il se décrit alors comme un homme « vulnérable, honnête et vaillant ».
Mais rapidement le discours s’embrouille. L’accusé part dans tous les
sens sur son travail, sur le fait qu’il avait déjà vu Patricia Bouchon
faire son jogging.
Mais il y a une phrase qui ressort et retient l’attention de tout le monde : « Mr le président, je l’avoue, j’ai eu une Clio blanche« . C’est un moment important dans ce procès car une voiture de ce type a été vue par l’un des principaux témoins vers 4h30 du matin à 500 m du lieu du crime à Bouloc ce 14 février 2011. Or jusqu’ici l’accusé avait presque toujours nié en avoir possédé une. Il l’avait admis à un moment donné devant les enquêteurs avant de se rétracter. Le président demande donc à Laurent Dejean des précisions. Il a bien eu une Clio blanche de novembre 2010 à juin 2011, mais il se perd dans les explications : « je l’avais acheté 150 euros mais elle n’avait pas d’assurance ni de carte grise et je suis allé la ramener à celui qui me l’avait vendue, c’était un gitan du camps de Ginestous ». Le président s’étonne et lui demande pourquoi avoir menti et avoir nié l’existence de cette voiture.L’accusé répond : « j’avais peur qu’on dise que c’était moi pour le meurtre de Patricia Bouchon et ce n’est pas vrai ».
Les questions tournent également autour de son arrêt de travail d’un mois, 9 jours après la mort de Patricia Bouchon. Il parle de « burn out » à cause d’un surcroît de travail. Il ne s’entendait pas bien non plus, explique-t-il, avec ses collègues dans l’entreprise pour laquelle il était plaquiste. Mais là aussi, le discours est confus. Les avocats de la partie civile prennent la parole et le questionnent sur son côté « impulsif ». Il répond : « je n’ai jamais blessé personne. Je ne me suis battu que deux fois » dont une en maternelle.
Laurent Dejean reste près de 3h au micro, debout dans le box. Mais sa prestation n’apporte pas les réponses que la famille de Patricia Bouchon attendaient. La sœur de la victime Sandra estime qu’ »il continue à s’enfoncer dans ses contradictions« . Elle trouve que sa mémoire est « sélective » et dit rester « sur sa faim ».
Par :
https://www.sudouest.fr/2019/03/26/meurtre-d-une-joggeuse-pres-de-toulouse-l-accuse-clame-son-innocence-5932353-7.php
La disparition de Patricia Bouchon, âgée de 49 ans, avait été signalée par son mari, inquiet de ne pas la voir revenir de son jogging en février 2011
https://www.ladepeche.fr/article/2017/04/29/2565634-joggeuse-egorgee-nimes-robert-plant-condamne-30-ans-reclusion.html
Robert Plant a été condamné hier soir à 30 ans de prison. Plus tôt, la réclusion criminelle à perpétuité avait été requise par l’avocat général de la cour d’assises du Gard, contre le Britannique âgé de 36 ans, accusé de l’agression sexuelle et du meurtre d’une joggeuse à Nîmes en 2013.
Robert Plant a finalement été condamné hier soir par la cour d’assises de Nîmes à 30 ans de réclusion. Lors de son réquisitoire, le procureur a vait dénoncé un «crime d’une sauvagerie extrême». Et pour l’avocat général Stéphane Bertrand, Robert Plant était «un pervers» et «pas un fou». Il avait requis la prison à vie pour le Britannique de 36 ans, accusé d’avoir tué une mère de famille nîmoise en 2013 pendant qu’elle faisait son jogging. Plusieurs experts psychiatres ont conclu à une «psychose» du trentenaire, de type «schizophrénie simple», ainsi qu’à une altération de son discernement. Mais bien qu’en temps normal ce type d’analyse psychiatrique diminue la peine requise et la condamnation, l’accusé risque la prison à perpétuité.
Le 24 janvier 2013, Jamel Zammit appelle la police vers 18 h 40 pour signaler la disparition de sa femme Jouda, âgée de 34 ans. Elle était partie de son domicile situé dans le quartier de Courbessac à Nîmes, aux alentours de 17h, sans son portable. En effet, la jeune femme avait expliqué qu’elle allait chercher sa fille à l’école tout en faisant son footing. Mais Jouda tarde à rentrer et l’école signale que la mère n’est jamais venue chercher son enfant. Et son mari ne retrouve aucune trace d’elle sur le chemin qu’elle est censée avoir emprunté…
Peu après 22h, c’est finalement le chien d’un militaire de la gendarmerie qui découvre le corps de la jeune femme dans des fourrés et des ronces du Chemin des sangliers, une allée à proximité de son domicile. À côté du corps, un cutter dont la lame est sortie au maximum, sans son capuchon, est certainement responsable de la large «plaie d’égorgement» de 15 cm sur 7 cm qui défigure la victime.
«Jouda Zammit était une plaie béante qui autrefois était une femme» a dénoncé le procureur hier, à Nîmes : elle a été «défigurée», «massacrée», «lacérée» au cutter et à l’aide de pierres et de branches. D’autre part, reposant sur le dos, la victime était vêtue d’un pantalon marron baissé à mi-cuisses, ce qui a également soulevé le caractère sexuel de l’agression initiale.
Six jours plus tard, notamment sur la base de témoignages ayant permis d’établir un portrait-robot et de traces ADN, Robert Plant, un résidant du Chemin des sangliers, est mis en examen. L’homme assure ne se souvenir de rien et fournit aux enquêteurs des explications changeantes et confuses…
De leur côté, les expertises psychiatriques parlent de «bascule vers la psychose» ayant pu altérer son discernement, «mais pas au point de l’abolir».
Robert Plant, quant à lui, a assuré pendant le procès qu’il avait un «trou noir» et seulement des flash évoquant une agression de la jeune femme. «Est-ce que vous avez conscience que c’est difficile à croire ?», l’a interrogé son avocat Jérôme Boursican. «Je n’ai pas d’autre explication», a-t-il répondu.
Enfin, l’avocate de la famille a souligné le «deuil impossible» du mari de la victime, Jamel, et des trois enfants du couple, âgés aujourd’hui de 14, 11 et 7 ans, faute d’explications rationnelles de l’accusé.
L’homme de 36 ans est né à Chatham, dans le Kent, dans le sud-est de la Grande-Bretagne.
À l’âge de huit ans, il est venu vivre en France avec ses parents.
Il y a grandi, et au moment des faits, résidait dans le Chemin des sangliers à Nîmes, sur lequel a été retrouvé le corps de la joggeuse.
Titulaire d’un CAP de tapissier, sans emploi, il consommait régulièrement du cannabis et de l’alcool.
En outre, il vivait seul avec sa mère depuis le décès de son père en 2012.
https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Meurtre-de-Nimes-La-derniere-course-de-Jouda-162391
Paris Match | Publié le 08/02/2013 à 18h21 |Mis à jour le 10/02/2013 à 21h51
La jeune mère de famille aimait faire du jogging dans la campagne nîmoise. La mort l’y attendait.
Jouda est morte depuis déjà deux jours. Mais à M’saken, en Tunisie, sa famille l’ignore encore. Jusqu’à ce coup de téléphone que reçoit Ridah, l’un de ses frères. C’est un ami qui l’appelle, inquiet. Il vient d’apprendre à la télé qu’une certaine Joudia Zammit a été assassinée. Il veut savoir si la victime fait partie de sa famille. A l’autre bout du fil, Ridah reste interdit. Incrédule, il balbutie : « Je ne sais pas. J’ai une soeur qui vit en France. Mais elle s’appelle Jouda, pas Joudia ! » Se raccrocher un instant à une simple lettre pour repousser l’horreur, conjurer en vain la tragédie. Mais ce dernier espoir, infime, est anéanti par un nouvel appel qui confirme le décès de Jouda. A des milliers de kilomètres, les parents de la victime, Mohamed et Mounira, pleurent avec ses frères et soeurs cette enfant chérie, toujours souriante et de bonne humeur. « Un ange », souffle Mohamed, les yeux embués de larmes. Son frère aîné, Anouar, dont elle était très proche, est le dernier à avoir entendu le son de sa voix. Jeudi 24 janvier, quelques heures seulement avant qu’elle soit tuée pendant son jogging, il lui a téléphoné Ils ont parlé de tout et de rien. Elle lui a raconté qu’elle venait de cuisiner des plats tunisiens pour le Mouloud, la fête qui célèbre la naissance de Mahomet.
Jouda a préparé un festin : de la mouloukhia – un ragoût relevé de poudre de corète – pour le déjeuner, un couscous pour le dîner et de l’assida, une crème blanche à base de semoule. La foi de la famille Zammit a souvent été mise à l’épreuve. Mohamed et Mounira ont déjà perdu un fils, Tarak, dans un accident de moto. Même si elle vivait loin d’eux depuis des années, Jouda restait très présente. Elle appelait souvent ses proches. Sans doute un peu nostalgique de M’saken, sa petite ville natale à une dizaine de kilomètres de Sousse ; nostalgique aussi de la grande maison traditionnelle de son grand-père, où cohabitent toutes les générations ; nostalgique du vaste patio où elle jouait, enfant, avec son cousin, Jamel, qui allait devenir son époux. Très jeune, Jamel a suivi son père en France. Mais il revient chaque été en Tunisie pour les vacances. Jouda, de son côté, grandit, devient une jolie jeune fille brune et enjouée. L’épouse idéale pour Jamel. Le couple se marie en 2000. Les noces ont lieu à M’saken. Jamel, agent de La Poste, repart en France. Au bout d’un an, le temps d’obtenir ses papiers, Jouda le rejoint. Elle travaille quelque temps comme caissière. En 2003, naît Hedi, suivi trois ans plus tard de Meriam. Jouda se consacre à sa famille. Mère au foyer, elle s’occupe avec amour de ses enfants, les accompagne à l’école et à leurs activités sportives. Hedi est un fou de foot. Loin des siens, Jouda construit son propre foyer sous le soleil de Nîmes. Les olives picholines n’ont pas le même goût que celles, réputées, de M’saken. Mais la douceur du climat gardois et l’influence méditerranéenne atténuent le mal du pays qui s’empare parfois de Jouda. Heureusement, l’été, elle retourne en Tunisie, retrouve ses proches, la plage, les saveurs et les odeurs épicées qu’elle aime tant.
Quand elle croise une amie sur le marché de M’saken, elle la prend dans ses bras et lance avec un grand sourire : « Tu sens bon la Tunisie ! » Mais, bientôt, vient le temps des sacrifices. Jamel et Jouda ont décidé d’acheter une petite maison à la périphérie de Nîmes. Pour réaliser leur rêve, il faut économiser, renoncer provisoirement aux vacances en Tunisie. Jouda s’y rendra une dernière fois en 2009. Elle est alors enceinte de cinq mois de son troisième enfant, rayonnante au côté de Jamel. Aux petits soins pour elle, sa famille établit même une liste de prénoms pour le bébé. Ce sera Sirine. Après avoir réalisé d’importants travaux, Jamel, Jouda et leurs trois enfants s’installent enfin dans leur nouvelle maison, à l’automne 2012. La petite villa blanche, au 2264 route de Courbessac, dans une zone pavillonnaire paisible, est modeste. Mais elle est à eux. Une agréable maisonnette avec un jardin, des allées au cordeau et des massifs de fleurs jaunes. La famille de Jamel habite le même quartier. C’est comme un petit morceau de Tunisie. Le quotidien de Jouda est rythmé par de nombreux allers-retours : les sorties d’école, les courses au supermarché, tout près, où elle se rend à pied. Récemment, elle a pris une nouvelle habitude : le jogging. C’est son médecin qui lui a conseillé de faire du sport, après une petite opération des varices subie cet été. Saine et dynamique, Jouda se plie de bonne grâce à l’avis du docteur. D’autant plus qu’elle veille à sa ligne.
Chaque jour, elle fait le même parcours. Le jeudi 24 janvier ne fait pas exception. Aux alentours de 17 heures, elle s’élance à petites foulées vers le centre de Courbessac. Elle traverse le bourg, prend la nationale avant d’emprunter le chemin du Sanglier, une route au pied de la garrigue appréciée des promeneurs et des joggeurs, en particulier des stagiaires de l’école de police qui se trouve à environ 800 mètres. A l’entrée, un panneau indique la direction du cimetière.
Cette photo a été prise en 2012, lors d’une fête entre amis à Courbessac. Brun, la trentaine, un bouc, Robert Plant correspond en tout point au portrait-robot établi par la police à partir des premiers témoignages, ceux de voisins qui avaient signalé la présence d’un étrange promeneur sur le lieu du crime, peu de temps avant la mort de Jouda. Décrit comme un employé exemplaire, Robert devait reprendre ce mois-ci son travail dans une entreprise de fabrication de mobil-homes. (Photos DR)
Le corps de Jouda sera retrouvé non loin des tombes, quelques heures après que son mari a signalé sa disparition. La jeune femme gît dans un enchevêtrement de ronces, une plaie béante à la carotide. Son visage est lacéré, méconnaissable. Son pantalon de jogging est baissé au niveau de ses genoux. Tout indique que Jouda a tenté de résister à son agresseur. Dès le lendemain, la police commence à récolter des témoignages. Des voisins affirment avoir aperçu un étrange promeneur à proximité du lieu du crime, un homme d’une trentaine d’années qui semblait rôder. Alors que les enquêteurs poursuivent leurs recherches, Robert Plant, 32 ans, déjeune à la pizzeria La Tosca avec sa mère, Esther, qui vient de rentrer de Paris. Tous deux résident dans une belle demeure de 270 mètres carrés avec piscine, le long du chemin du Sanglier. Cela fait une douzaine d’années que les Plant possèdent cette villa. Originaires du Kent, région du sud de l’Angleterre, ces Britanniques sont arrivés en France dans les années 80.
Le père, Dennis, a décroché un poste important dans les télécoms. Alors que ses parents finissent par s’installer dans la maison de Courbessac, Robert reste à Paris. Un CAP de tapissier pour seul bagage, il exerce différents métiers, est employé comme vendeur dans des magasins de sport. Il descend fréquemment dans le Sud rendre visite à ses parents avant de s’y établir pour de bon, il y a quatre ans, après avoir perdu son boulot. Il enchaîne les missions d’intérim. L’année dernière, son père est mort d’un cancer du poumon.
Depuis, Robert vit seul avec sa mère dans la grande villa. Une sorte de Tanguy. Ou de Norman Bates, le héros de « Psychose ». Le quotidien des Plant, mère et fils, est soumis à d’immuables rituels. A la pizzeria, où ils vont fréquemment, ils s’assoient toujours à la même table, en terrasse. Robert arrose ses pizzas de pintes de bière. Ce vendredi 25 janvier ne déroge pas à la règle. La serveuse entend Robert parler à sa mère de la joggeuse assassinée. Il ne veut plus qu’Esther s’aventure sur ce chemin. C’est trop dangereux, lui dit-il. L’après-midi, le jeune homme erre près de chez lui, accompagné de son chien, interroge les policiers au sujet du crime, s’intéresse aux investigations.
Tout le week-end, les enquêteurs poursuivent leurs auditions. A partir des premiers témoignages, ils ont pu établir un portrait- robot de l’assassin. Beaucoup de voisins disent reconnaître celui qu’ils nomment « l’Anglais ». L’étau se resserre. Lundi 28 janvier, les enquêteurs se rendent chez les Plant. Ils saisissent des cutters identiques à celui, ensanglanté, retrouvé sur le lieu du meurtre. Robert livre un fragile alibi : le jour où Jouda a été tuée, il était chez lui à regarder la télévision. Quant aux griffures sur ses mains, il affirme s’être blessé en coupant des branchages au fond du jardin. Arguments peu convaincants. Robert est mis en garde à vue. Il nie d’abord en bloc, puis reconnaît sa présence à l’endroit de l’assassinat. Mais il prétend ne plus se souvenir de ce qui s’est passé. « Une amnésie traumatique », avance son avocat Julius Radzio. Durant son interrogatoire, Robert vomit, s’effondre. Stéphane Bertrand, le procureur adjoint, décrit un homme « assez transparent, introverti ». Confondu par son ADN, il est aujourd’hui écroué à la maison d’arrêt de Nîmes. Le corps de Jouda, lui, a été rapatrié mardi en Tunisie. Un ultime retour au pays natal.
Il semble faire beaucoup d’efforts pour s’exprimer, serait assez confus et apparaît comme « un enfant », mais tout cela est normal s’il sort d’un épisode de traitement psychiatrique lourd, n’importe qui d’autre serait dans le même état, même sans aucun trouble psychiatrique préalable.
Noter à ce sujet que certains marginaux vivent de l’AAH (Allocation pour Adultes Handicapés) en raison de « troubles mentaux » expressément provoqués par la prise de psychotropes avant les examens psychiatriques qui ont déterminé l’attribution de cette AAH. Ils ne sont pas plus fous que tous ceux qui ont pu également jouer la comédie pour être classés P4 et échapper de cette manière au service militaire obligatoire, parmi lesquels, même de futurs médecins…
Et l’on trouve bien des médecins dans la bande des cybercriminels du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi…
Par ailleurs, je relève en ce qui concerne la mort de Patricia Bouchon que Laurent Dejean parle bien comme moi d’assassinat et non de meurtre : elle s’est faite « assassiner », et non pas « tuer »…
Enfin, il dit s’être précipité chez sa mère pour l’appeler à la prudence sitôt après la disparition de la joggeuse, exactement comme le fit aussi le dénommé Robert Plant à Nîmes deux ans plus tard après avoir assassiné une autre joggeuse (cf. ci-dessous).
Or, les assassins de ces deux joggeuses sont bien liés.
Le second de ces pervers était venu me titiller sur mon ancien blog « Un petit coucou » chez OverBlog à propos de l’assassinat de Patricia Bouchon à Bouloc deux ans plus tôt le jour même de son crime, quelques heures avant sa commission – j’en ai gardé des traces probantes.
Quant au premier, je l’avais bien eu aussi sur mon blog entre le 11 et le 14 février 2011, sans pouvoir être plus précise à défaut d’avoir enregistré ses passages.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/proces-du-meurtrier-presume-patricia-bouchon-parole-est-accuse-1644880.html
Procès du meurtrier présumé de Patricia Bouchon : la parole est à l’accusé
Mardi 26 mars 2019, 9ème jour du procès de Laurent Dejean, poursuivi pour le meurtre de la joggeuse de Bouloc, la cour d’assises de Haute-Garonne va longuement entendre l’accusé. Pour la première fois.
C’est aujourd’hui, mardi 26 mars, que Laurent Dejean prend la parole.
« Beaucoup de choses ont été dites, monsieur Dejean », explique le président. « La décision ne sera faite que de tout ce qui a été dit ». Avant de lui rappeler qu’il est quelqu’un de fragile, il invite Laurent Dejean à faire une déclaration spontanée.
« J’ai été choqué par la mort de Patricia Bouchon qui s’est faite assassiner », commence l’homme qui aura bientôt 40 ans. Laurent Dejean explique que quand il apprend la disparition de la joggeuse, il va chez sa mère pour lui dire de faire attention, un homme dangereux cirucle peut-être dans Bouloc.
Il admet très vite ses problèmes psychiatriques mais se décrit comme quelqu’un d’honnête : « vulnérable, honnête et vaillant ». Qu’a-t-il compris des huit jours d’audience qui ont précédé ? « Je suis un peu perdu avec toutes ces déclarations divergentes ».
Et de fait, Laurent Dejean est comme un enfant, debout dans le box des accusés. Il lève le doigt pour prendre la parole, il dit « d’accord » quand on lui fait une remarque, il compte sur ses doigts pour tenter de retrouver des dates. Ses propos sont parfois confus, il donne l’impression de fournir un gros effort pour dire ce qu’il a prévu d’exprimer.
La Clio blanche ? Comme lors de la première journée d’audience où il a été brièvement entendu, il confirme. Il a bien eu une Clio blanche première génération, entre novembre 2010 et juin 2011. Il l’avait donc au moment de la mort de Patricia Bouchon, contrairement à ce qu’il a toujours soutenu durant l’instruction.
Qu’en a-t-il fait et pourquoi s’en est-il débarrassé ? Les réponses manquent de clarté. La Clio n’avait pas de carte grise, il ne voulait plus rouler avec et l’a rendu au « gitan » du camp du Ginestous qui la lui avait vendue sept mois auparavant. Compliqué, commente le président, quand on sait qu’à Bouloc même, Laurent Dejean a les moyens de la démanteler et de la vendre au poids, ainsi qu’il l’a déjà fait par le passé. L’accusé maintient sa version. Mais mentionne tout de même avoir eu peur que les soupçons se tournent vers lui. Quand ? Avant ou après sa première audition, le 12 janvier 2012 ? Laurent Dejean ne sait plus.
Circulait-il de nuit, comme l’ont rapporté certains témoins ? « Pas quand je travaillais« . Il est catégorique. « Je me levais à 6 heures, j’étais au boulot à 7h-7h10. C’était un rituel« .
La drogue ? Oui, il en prenait. Du cannabis, pour se détendre. De la cocaïne, pour tenir au boulot.
Les crises de colère sont elles aussi évoquées. Laurent Dejean les reconnaît mais précise : « Je m’en prenais au matériel, jamais aux personnes« .
Et de répéter, comme le premier jour : « Je suis en prison depuis quatre ans pour rien« .
https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/affaire-patricia-bouchon-l-accuse-a-la-barre-1553600615
Affaire Patricia Bouchon : l’accusé à la barre
mardi 26 mars 2019 à 13:17 Par Vanessa Marguet, France Bleu Occitanie
Laurent Dejean a passé près de 3h à la barre ce mardi matin, à la cour d’Assises de la Haute-Garonne, à quelques jours de la fin de son procès pour le meurtre de Patricia Bouchon, cette mère de famille tuée à Bouloc au nord de Toulouse en 2011, alors qu’elle était partie faire son jogging.
Toulouse, France
Clio blanche
Mais il y a une phrase qui ressort et retient l’attention de tout le monde : « Mr le président, je l’avoue, j’ai eu une Clio blanche« . C’est un moment important dans ce procès car une voiture de ce type a été vue par l’un des principaux témoins vers 4h30 du matin à 500 m du lieu du crime à Bouloc ce 14 février 2011. Or jusqu’ici l’accusé avait presque toujours nié en avoir possédé une. Il l’avait admis à un moment donné devant les enquêteurs avant de se rétracter. Le président demande donc à Laurent Dejean des précisions. Il a bien eu une Clio blanche de novembre 2010 à juin 2011, mais il se perd dans les explications : « je l’avais acheté 150 euros mais elle n’avait pas d’assurance ni de carte grise et je suis allé la ramener à celui qui me l’avait vendue, c’était un gitan du camps de Ginestous ». Le président s’étonne et lui demande pourquoi avoir menti et avoir nié l’existence de cette voiture.L’accusé répond : « j’avais peur qu’on dise que c’était moi pour le meurtre de Patricia Bouchon et ce n’est pas vrai ».
Encore beaucoup de questions
Les questions tournent également autour de son arrêt de travail d’un mois, 9 jours après la mort de Patricia Bouchon. Il parle de « burn out » à cause d’un surcroît de travail. Il ne s’entendait pas bien non plus, explique-t-il, avec ses collègues dans l’entreprise pour laquelle il était plaquiste. Mais là aussi, le discours est confus. Les avocats de la partie civile prennent la parole et le questionnent sur son côté « impulsif ». Il répond : « je n’ai jamais blessé personne. Je ne me suis battu que deux fois » dont une en maternelle.
Laurent Dejean reste près de 3h au micro, debout dans le box. Mais sa prestation n’apporte pas les réponses que la famille de Patricia Bouchon attendaient. La sœur de la victime Sandra estime qu’ »il continue à s’enfoncer dans ses contradictions« . Elle trouve que sa mémoire est « sélective » et dit rester « sur sa faim ».
https://www.sudouest.fr/2019/03/26/meurtre-d-une-joggeuse-pres-de-toulouse-l-accuse-clame-son-innocence-5932353-7.php
Meurtre d’une joggeuse près de Toulouse : l’accusé clame son innocence
La disparition de Patricia Bouchon, âgée de 49 ans, avait été signalée par son mari, inquiet de ne pas la voir revenir de son jogging en février 2011
Laurent Dejean, accusé du meurtre de Patricia Bouchon près de Toulouse,
le jour de la Saint-Valentin en 2011, a de nouveau clamé son innocence
mardi, plus de deux semaines après l’ouverture de son procès devant la
cour d’assises de Haute-Garonne. « Ça fait quatre ans que je suis
enfermé, mais je suis innocent », a lancé l’accusé, fidèle à ses
déclarations au premier jour des débats.
Le meurtre de la joggeuse, le lundi 14 février 2011, à Bouloc, pendant son footing matinal, Laurent Dejean dit ne l’avoir appris que par « le juge d’instruction » chargé de cette affaire. « Je ne savais pas pourquoi il y avait tant de gendarmes » à Bouloc, ajoute l’accusé, décrit comme « psychotique » pendant l’enquête, mais qui apparaît lucide et attentif.
Au cours des débats, il se perd toutefois quelquefois dans ses explications.
La disparition de Patricia Bouchon, âgée de 49 ans, avait été signalée par son mari, inquiet de ne pas la voir revenir de son jogging. Son corps n’avait été retrouvé qu’un mois et demi plus tard, le crâne enfoncé.
« J’ai été choqué par la mort de Patricia Bouchon », affirme Laurent Dejean, qui a reconnu pendant l’instruction avoir vu la victime une ou deux fois. « Mais la nuit, non », précise l’accusé devant la cour. « Il me semble l’avoir vue de jour », dit cet ancien aide-plaquiste de 39 ans, qui affirme ne se lever que vers 6 heures, avant d’aller au travail.
Patricia Bouchon avait l’habitude de courir très tôt le matin, à 4H30, heure à laquelle un témoin a vu une joggeuse le matin du 14 février. Quelques instants après, ce témoin avait vu une Clio stationnée sur la route.
Son témoignage—capital en l’absence de tout élément probant d’incrimination—avait permis d’établir un portrait robot du chauffeur dans lequel plusieurs personnes ont cru reconnaître Laurent Dejean. Mardi, Laurent Dejean a admis avoir possédé une Clio blanche. « Une chose que vous n’aviez jamais faite », pointe le président, Guillaume Roussel.
Sans se laisser déstabiliser, l’accusé assure qu’il « avait peur qu’on dise ‘oui, c’est toi qui as tué’ ».
Le procès doit s’achever le 29 mars.
Le meurtre de la joggeuse, le lundi 14 février 2011, à Bouloc, pendant son footing matinal, Laurent Dejean dit ne l’avoir appris que par « le juge d’instruction » chargé de cette affaire. « Je ne savais pas pourquoi il y avait tant de gendarmes » à Bouloc, ajoute l’accusé, décrit comme « psychotique » pendant l’enquête, mais qui apparaît lucide et attentif.
Au cours des débats, il se perd toutefois quelquefois dans ses explications.
« Il me semble l’avoir vue de jour »
La disparition de Patricia Bouchon, âgée de 49 ans, avait été signalée par son mari, inquiet de ne pas la voir revenir de son jogging. Son corps n’avait été retrouvé qu’un mois et demi plus tard, le crâne enfoncé.
« J’ai été choqué par la mort de Patricia Bouchon », affirme Laurent Dejean, qui a reconnu pendant l’instruction avoir vu la victime une ou deux fois. « Mais la nuit, non », précise l’accusé devant la cour. « Il me semble l’avoir vue de jour », dit cet ancien aide-plaquiste de 39 ans, qui affirme ne se lever que vers 6 heures, avant d’aller au travail.
Patricia Bouchon avait l’habitude de courir très tôt le matin, à 4H30, heure à laquelle un témoin a vu une joggeuse le matin du 14 février. Quelques instants après, ce témoin avait vu une Clio stationnée sur la route.
Son témoignage—capital en l’absence de tout élément probant d’incrimination—avait permis d’établir un portrait robot du chauffeur dans lequel plusieurs personnes ont cru reconnaître Laurent Dejean. Mardi, Laurent Dejean a admis avoir possédé une Clio blanche. « Une chose que vous n’aviez jamais faite », pointe le président, Guillaume Roussel.
Sans se laisser déstabiliser, l’accusé assure qu’il « avait peur qu’on dise ‘oui, c’est toi qui as tué’ ».
Le procès doit s’achever le 29 mars.
https://www.ladepeche.fr/article/2017/04/29/2565634-joggeuse-egorgee-nimes-robert-plant-condamne-30-ans-reclusion.html
Joggeuse égorgée à Nîmes : Robert Plant condamné à 30 ans de réclusion
Robert Plant dans le box des accusés. Son avocate accuse le coup . Photo AFP
Publié le 29/04/2017 à 07:50
Robert Plant a été condamné hier soir à 30 ans de prison. Plus tôt, la réclusion criminelle à perpétuité avait été requise par l’avocat général de la cour d’assises du Gard, contre le Britannique âgé de 36 ans, accusé de l’agression sexuelle et du meurtre d’une joggeuse à Nîmes en 2013.
Robert Plant a finalement été condamné hier soir par la cour d’assises de Nîmes à 30 ans de réclusion. Lors de son réquisitoire, le procureur a vait dénoncé un «crime d’une sauvagerie extrême». Et pour l’avocat général Stéphane Bertrand, Robert Plant était «un pervers» et «pas un fou». Il avait requis la prison à vie pour le Britannique de 36 ans, accusé d’avoir tué une mère de famille nîmoise en 2013 pendant qu’elle faisait son jogging. Plusieurs experts psychiatres ont conclu à une «psychose» du trentenaire, de type «schizophrénie simple», ainsi qu’à une altération de son discernement. Mais bien qu’en temps normal ce type d’analyse psychiatrique diminue la peine requise et la condamnation, l’accusé risque la prison à perpétuité.
Une plaie béante de 15 cm sur 7 cm
Le 24 janvier 2013, Jamel Zammit appelle la police vers 18 h 40 pour signaler la disparition de sa femme Jouda, âgée de 34 ans. Elle était partie de son domicile situé dans le quartier de Courbessac à Nîmes, aux alentours de 17h, sans son portable. En effet, la jeune femme avait expliqué qu’elle allait chercher sa fille à l’école tout en faisant son footing. Mais Jouda tarde à rentrer et l’école signale que la mère n’est jamais venue chercher son enfant. Et son mari ne retrouve aucune trace d’elle sur le chemin qu’elle est censée avoir emprunté…
Peu après 22h, c’est finalement le chien d’un militaire de la gendarmerie qui découvre le corps de la jeune femme dans des fourrés et des ronces du Chemin des sangliers, une allée à proximité de son domicile. À côté du corps, un cutter dont la lame est sortie au maximum, sans son capuchon, est certainement responsable de la large «plaie d’égorgement» de 15 cm sur 7 cm qui défigure la victime.
«Jouda Zammit était une plaie béante qui autrefois était une femme» a dénoncé le procureur hier, à Nîmes : elle a été «défigurée», «massacrée», «lacérée» au cutter et à l’aide de pierres et de branches. D’autre part, reposant sur le dos, la victime était vêtue d’un pantalon marron baissé à mi-cuisses, ce qui a également soulevé le caractère sexuel de l’agression initiale.
Six jours plus tard, notamment sur la base de témoignages ayant permis d’établir un portrait-robot et de traces ADN, Robert Plant, un résidant du Chemin des sangliers, est mis en examen. L’homme assure ne se souvenir de rien et fournit aux enquêteurs des explications changeantes et confuses…
Bascule vers la psychose
De leur côté, les expertises psychiatriques parlent de «bascule vers la psychose» ayant pu altérer son discernement, «mais pas au point de l’abolir».
Robert Plant, quant à lui, a assuré pendant le procès qu’il avait un «trou noir» et seulement des flash évoquant une agression de la jeune femme. «Est-ce que vous avez conscience que c’est difficile à croire ?», l’a interrogé son avocat Jérôme Boursican. «Je n’ai pas d’autre explication», a-t-il répondu.
Enfin, l’avocate de la famille a souligné le «deuil impossible» du mari de la victime, Jamel, et des trois enfants du couple, âgés aujourd’hui de 14, 11 et 7 ans, faute d’explications rationnelles de l’accusé.
Qui est Robert Plant ?
L’homme de 36 ans est né à Chatham, dans le Kent, dans le sud-est de la Grande-Bretagne.
À l’âge de huit ans, il est venu vivre en France avec ses parents.
Il y a grandi, et au moment des faits, résidait dans le Chemin des sangliers à Nîmes, sur lequel a été retrouvé le corps de la joggeuse.
Titulaire d’un CAP de tapissier, sans emploi, il consommait régulièrement du cannabis et de l’alcool.
En outre, il vivait seul avec sa mère depuis le décès de son père en 2012.
Fleur Olagnier
https://www.parismatch.com/Actu/Societe/Meurtre-de-Nimes-La-derniere-course-de-Jouda-162391
Meurtre de Nîmes. La dernière course de Jouda
Paris Match | Publié le 08/02/2013 à 18h21 |Mis à jour le 10/02/2013 à 21h51
Par Elizabeth Philippe, Enquête Jean-Michel Verne à Nîmes, Ons Abid à M’saken, en Tunisie
La jeune mère de famille aimait faire du jogging dans la campagne nîmoise. La mort l’y attendait.
Jouda est morte depuis déjà deux jours. Mais à M’saken, en Tunisie, sa famille l’ignore encore. Jusqu’à ce coup de téléphone que reçoit Ridah, l’un de ses frères. C’est un ami qui l’appelle, inquiet. Il vient d’apprendre à la télé qu’une certaine Joudia Zammit a été assassinée. Il veut savoir si la victime fait partie de sa famille. A l’autre bout du fil, Ridah reste interdit. Incrédule, il balbutie : « Je ne sais pas. J’ai une soeur qui vit en France. Mais elle s’appelle Jouda, pas Joudia ! » Se raccrocher un instant à une simple lettre pour repousser l’horreur, conjurer en vain la tragédie. Mais ce dernier espoir, infime, est anéanti par un nouvel appel qui confirme le décès de Jouda. A des milliers de kilomètres, les parents de la victime, Mohamed et Mounira, pleurent avec ses frères et soeurs cette enfant chérie, toujours souriante et de bonne humeur. « Un ange », souffle Mohamed, les yeux embués de larmes. Son frère aîné, Anouar, dont elle était très proche, est le dernier à avoir entendu le son de sa voix. Jeudi 24 janvier, quelques heures seulement avant qu’elle soit tuée pendant son jogging, il lui a téléphoné Ils ont parlé de tout et de rien. Elle lui a raconté qu’elle venait de cuisiner des plats tunisiens pour le Mouloud, la fête qui célèbre la naissance de Mahomet.
Jouda a préparé un festin : de la mouloukhia – un ragoût relevé de poudre de corète – pour le déjeuner, un couscous pour le dîner et de l’assida, une crème blanche à base de semoule. La foi de la famille Zammit a souvent été mise à l’épreuve. Mohamed et Mounira ont déjà perdu un fils, Tarak, dans un accident de moto. Même si elle vivait loin d’eux depuis des années, Jouda restait très présente. Elle appelait souvent ses proches. Sans doute un peu nostalgique de M’saken, sa petite ville natale à une dizaine de kilomètres de Sousse ; nostalgique aussi de la grande maison traditionnelle de son grand-père, où cohabitent toutes les générations ; nostalgique du vaste patio où elle jouait, enfant, avec son cousin, Jamel, qui allait devenir son époux. Très jeune, Jamel a suivi son père en France. Mais il revient chaque été en Tunisie pour les vacances. Jouda, de son côté, grandit, devient une jolie jeune fille brune et enjouée. L’épouse idéale pour Jamel. Le couple se marie en 2000. Les noces ont lieu à M’saken. Jamel, agent de La Poste, repart en France. Au bout d’un an, le temps d’obtenir ses papiers, Jouda le rejoint. Elle travaille quelque temps comme caissière. En 2003, naît Hedi, suivi trois ans plus tard de Meriam. Jouda se consacre à sa famille. Mère au foyer, elle s’occupe avec amour de ses enfants, les accompagne à l’école et à leurs activités sportives. Hedi est un fou de foot. Loin des siens, Jouda construit son propre foyer sous le soleil de Nîmes. Les olives picholines n’ont pas le même goût que celles, réputées, de M’saken. Mais la douceur du climat gardois et l’influence méditerranéenne atténuent le mal du pays qui s’empare parfois de Jouda. Heureusement, l’été, elle retourne en Tunisie, retrouve ses proches, la plage, les saveurs et les odeurs épicées qu’elle aime tant.
Le médecin de Jouda lui avait conseillé de faire du sport après une petite opération
Quand elle croise une amie sur le marché de M’saken, elle la prend dans ses bras et lance avec un grand sourire : « Tu sens bon la Tunisie ! » Mais, bientôt, vient le temps des sacrifices. Jamel et Jouda ont décidé d’acheter une petite maison à la périphérie de Nîmes. Pour réaliser leur rêve, il faut économiser, renoncer provisoirement aux vacances en Tunisie. Jouda s’y rendra une dernière fois en 2009. Elle est alors enceinte de cinq mois de son troisième enfant, rayonnante au côté de Jamel. Aux petits soins pour elle, sa famille établit même une liste de prénoms pour le bébé. Ce sera Sirine. Après avoir réalisé d’importants travaux, Jamel, Jouda et leurs trois enfants s’installent enfin dans leur nouvelle maison, à l’automne 2012. La petite villa blanche, au 2264 route de Courbessac, dans une zone pavillonnaire paisible, est modeste. Mais elle est à eux. Une agréable maisonnette avec un jardin, des allées au cordeau et des massifs de fleurs jaunes. La famille de Jamel habite le même quartier. C’est comme un petit morceau de Tunisie. Le quotidien de Jouda est rythmé par de nombreux allers-retours : les sorties d’école, les courses au supermarché, tout près, où elle se rend à pied. Récemment, elle a pris une nouvelle habitude : le jogging. C’est son médecin qui lui a conseillé de faire du sport, après une petite opération des varices subie cet été. Saine et dynamique, Jouda se plie de bonne grâce à l’avis du docteur. D’autant plus qu’elle veille à sa ligne.
Chaque jour, elle fait le même parcours. Le jeudi 24 janvier ne fait pas exception. Aux alentours de 17 heures, elle s’élance à petites foulées vers le centre de Courbessac. Elle traverse le bourg, prend la nationale avant d’emprunter le chemin du Sanglier, une route au pied de la garrigue appréciée des promeneurs et des joggeurs, en particulier des stagiaires de l’école de police qui se trouve à environ 800 mètres. A l’entrée, un panneau indique la direction du cimetière.
Cette photo a été prise en 2012, lors d’une fête entre amis à Courbessac. Brun, la trentaine, un bouc, Robert Plant correspond en tout point au portrait-robot établi par la police à partir des premiers témoignages, ceux de voisins qui avaient signalé la présence d’un étrange promeneur sur le lieu du crime, peu de temps avant la mort de Jouda. Décrit comme un employé exemplaire, Robert devait reprendre ce mois-ci son travail dans une entreprise de fabrication de mobil-homes. (Photos DR)
Le corps de Jouda sera retrouvé non loin des tombes, quelques heures après que son mari a signalé sa disparition. La jeune femme gît dans un enchevêtrement de ronces, une plaie béante à la carotide. Son visage est lacéré, méconnaissable. Son pantalon de jogging est baissé au niveau de ses genoux. Tout indique que Jouda a tenté de résister à son agresseur. Dès le lendemain, la police commence à récolter des témoignages. Des voisins affirment avoir aperçu un étrange promeneur à proximité du lieu du crime, un homme d’une trentaine d’années qui semblait rôder. Alors que les enquêteurs poursuivent leurs recherches, Robert Plant, 32 ans, déjeune à la pizzeria La Tosca avec sa mère, Esther, qui vient de rentrer de Paris. Tous deux résident dans une belle demeure de 270 mètres carrés avec piscine, le long du chemin du Sanglier. Cela fait une douzaine d’années que les Plant possèdent cette villa. Originaires du Kent, région du sud de l’Angleterre, ces Britanniques sont arrivés en France dans les années 80.
Le père, Dennis, a décroché un poste important dans les télécoms. Alors que ses parents finissent par s’installer dans la maison de Courbessac, Robert reste à Paris. Un CAP de tapissier pour seul bagage, il exerce différents métiers, est employé comme vendeur dans des magasins de sport. Il descend fréquemment dans le Sud rendre visite à ses parents avant de s’y établir pour de bon, il y a quatre ans, après avoir perdu son boulot. Il enchaîne les missions d’intérim. L’année dernière, son père est mort d’un cancer du poumon.
Robert Plant vit seul avec sa mère dans une grande villa. Une sorte de Tanguy…
Depuis, Robert vit seul avec sa mère dans la grande villa. Une sorte de Tanguy. Ou de Norman Bates, le héros de « Psychose ». Le quotidien des Plant, mère et fils, est soumis à d’immuables rituels. A la pizzeria, où ils vont fréquemment, ils s’assoient toujours à la même table, en terrasse. Robert arrose ses pizzas de pintes de bière. Ce vendredi 25 janvier ne déroge pas à la règle. La serveuse entend Robert parler à sa mère de la joggeuse assassinée. Il ne veut plus qu’Esther s’aventure sur ce chemin. C’est trop dangereux, lui dit-il. L’après-midi, le jeune homme erre près de chez lui, accompagné de son chien, interroge les policiers au sujet du crime, s’intéresse aux investigations.
Tout le week-end, les enquêteurs poursuivent leurs auditions. A partir des premiers témoignages, ils ont pu établir un portrait- robot de l’assassin. Beaucoup de voisins disent reconnaître celui qu’ils nomment « l’Anglais ». L’étau se resserre. Lundi 28 janvier, les enquêteurs se rendent chez les Plant. Ils saisissent des cutters identiques à celui, ensanglanté, retrouvé sur le lieu du meurtre. Robert livre un fragile alibi : le jour où Jouda a été tuée, il était chez lui à regarder la télévision. Quant aux griffures sur ses mains, il affirme s’être blessé en coupant des branchages au fond du jardin. Arguments peu convaincants. Robert est mis en garde à vue. Il nie d’abord en bloc, puis reconnaît sa présence à l’endroit de l’assassinat. Mais il prétend ne plus se souvenir de ce qui s’est passé. « Une amnésie traumatique », avance son avocat Julius Radzio. Durant son interrogatoire, Robert vomit, s’effondre. Stéphane Bertrand, le procureur adjoint, décrit un homme « assez transparent, introverti ». Confondu par son ADN, il est aujourd’hui écroué à la maison d’arrêt de Nîmes. Le corps de Jouda, lui, a été rapatrié mardi en Tunisie. Un ultime retour au pays natal.
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