Pour les innombrables victimes de militants de l’extrême-gauche par
ailleurs enseignants, le plus souvent dans des établissements publics,
les informations publiées le 19 février dernier par Nord Littoral
dénonçant une Ligue du LOL dans l’Education nationale ne sont pas une
surprise. Elles ne peuvent que déplorer de les voir publier si
tardivement, comme toutes celles relatives à la Ligue du LOL des
journalistes Vincent Glad et autres… et que ces premières dénonciations
ne s’étendent toujours pas à l’intégralité des journalistes et
enseignants qui s’adonnent à ces pratiques délictueuses, voire
criminelles…
Bien évidemment, je pense en priorité à la bande de « déconnologues » du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, qui compte plusieurs enseignants militants à l’extrême-gauche, notamment la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest, les « déconnologues » « historiques » Laurent Morillon de Montluçon et Claude Bobé d’Assé-le-Riboul, et encore bien d’autres malfaisants que nous ne connaissons que sous leurs pseudonymes, comme « Banana » ou « Malatrie », une bande de cybercriminels dont plusieurs membres sont également très proches de journaliste qui les ont toujours encouragés dans leurs activités délictueuses, voire criminelles, leur « Konducator » en tête.
http://www.nordlittoral.fr/119640/article/2019-02-19/harcelement-des-enseignants-denoncent-une-ligue-du-lol-dans-l-education
Depuis une dizaine de jours, l’affaire de la « Ligue du LOL », des journalistes et communicants qui harcelaient sur internet principalement de jeunes femmes, secoue le paysage médiatique français.
Des enseignants qui subissent des attaques répétées d’autres professeurs, dénoncent des similitudes dans la manière de procéder dans le monde de l’Éducation nationale.
L’une des personnes visées se défend, parle d’imposture et revendique le droit à l’humour.
Dénigrements de leurs travaux, montages ambigus parfois à caractère sexuel, insultes, menaces de mort… Des enseignants dénoncent les brimades de leurs collègues sur Twitter, qu’ils assimilent à une Ligue du LOL bis.
Tout est parti d’un tweet publié le 9 février dernier par un enseignant calaisien qui subit depuis plusieurs années des attaques sur la toile. Il fait le parallèle avec le groupe de journalistes, de publicitaires et de communicants parisiens accusés de harcèlement en meute et qui a défrayé la chronique la semaine dernière : « La ligue du LOL, c’était un peu les consternants chez les journalistes non ? » demande-t-il.
Philippe Watrelot, professeur de Sciences Économiques et Sociales dans le 91 lui emboîte le pas deux jours plus tard : « Il y a l’équivalent de la « ligue du LOL » dans le monde merveilleux de l’Éducation nationale. Ils se nomment eux-mêmes les ‘‘consternants’’. » Pour l’enseignant, ancien président du CRAP- Cahiers pédagogiques, il y a chez eux, « (le) même sentiment d’impunité et de supériorité, (le) même sexisme, (la) même excuse foireuse de l’« humour ». »
Ces raids numériques visent au moins deux enseignants calaisiens bien suivis sur les réseaux sociaux.
S’ils souhaitent garder l’anonymat pour ne pas impliquer leur établissement, ils évoquent tous les deux des procédés similaires à la Ligue du LOL .
L’un d’entre eux a ainsi été victime de plusieurs attaques suite à la publication récente d’un livre. Une photo qu’il avait postée sur les réseaux sociaux pour la nouvelle année a par exemple été récupérée et détournée, et le livre avec lequel il posait, remplacé par un ouvrage sur le sexe. L’objectif ? Se moquer et nuire à sa réputation selon lui. Sur un autre dessin, on le voit recevoir des coups de poing, des coups de pied et être menacé par un pistolet…
Le Calaisien s’interroge sur les motivations de ses harceleurs. Il estime être autant visé pour son appartenance syndicale, ses fonctions de formateurs que pour les idées éducatives qu’il défend et qu’il ne cache pas sur la toile.
L’autre enseignant calaisien évoque « une volonté de nuire à des collègues (plus) que du sexisme (avec) un effet de meute et la répétition. » Il dénonce des procédés pour le moins douteux : « Ils font des recherches sur les gens. Un jour, je suis rentré d’une semaine de vacances, j’avais des centaines de notifications m’insultant. Ils avaient découvert que j’avais participé à des Cahiers de vacances (activité qu’ils rejettent). Je crois qu’ils ne comprennent pas que c’est du harcèlement et que les gens en souffrent. C’est quand même grave pour des adultes qui plus est des éducateurs ! »
Face à ça « des collègues ont préféré quitter Twitter. D’autres ne partagent plus leurs travaux ou passent en compte privé », se désole l’enseignant.
Contacté, Philippe Watrelot explique que « par rapport à la ligue du LOL, il y a une différence d’intensité mais pas de nature. Ces gens pensent qu’ils ont une sorte de « mission » visant à dénoncer les « pédagogos » et à décrédibiliser tout ce qu’ils produisent. On est loin d’un débat puisque la finalité de ce harcèlement est d’intimider et de faire taire. Pour ma part je suis considéré comme le « pédagogiste en chef » parce que j’ai eu des responsabilités associatives et une petite notoriété médiatique notamment au moment de la réforme du collège (qui a envenimé les choses). J’ai eu droit à deux comptes parodiques et à de nombreuses insultes et diffamations. »
Comme pour la Ligue du LOL, les femmes sont-elles davantage visées ? C’est ce que pense l’enseignant en tout cas : « Les collègues femmes qui sont victimes de ces harcèlements subissent une violence bien plus grande que celle des hommes. Une prof a par exemple reçu un message où on lui souhaitait de se faire sodomiser avec un fer rouge… » glisse-il (voir ci-dessous).
Dans les discussions, il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver des messages à caractère sexuel visant notamment des femmes enseignantes : « Tu aimes qu’on te grimpe dessus ? » ou « Tu aimes quand c’est profond ? » entonnait ainsi un harceleur cet été en marge d’un rassemblement d’enseignants innovants s’intéressant au développement du numérique à l’école.
Un compte suivi par de nombreux « consternants » et intitulé LaDameDuCdi s’est même spécialisé dans l’humour sexiste. Ouvert lors du même événement, il s’en prend parfois aux enseignants calaisiens et se moque des professeures documentalistes, rebaptisées « beauculmentalistes ». Ses tweets sont tous d’un goût certain. Notons « Si à 17 ans on n’a pas tripoté la dame du cdi, c’est qu’on a raté sa vie », « J-6 avant de me faire péter le cul par les profs d’EPS » ou encore « Voir la dame du CDI sous un autre jour, c’est souvent s’apercevoir qu’elle n’a pas mis de culotte. » Tout un programme !
J.P.
Le procès devrait avoir lieu à l’automne 2019, soit plus de trois ans après le déroulement des faits. Le 2 juillet 2016, un enseignant, sous couvert d’anonymat, insulte et appelle à violer une de ses collègues sur Twitter: « Cette salope qui se fout des profs qui bossent, mais quand est-ce qu’on la gode au fer rouge ? » demandent-ils à d’autres internautes. La personne visée est Stéphanie de Vanssay, conseillère nationale du syndicat des enseignants UNSA, très active sur le réseau social (voir ci-contre).
L’ enseignant en question a été mis en examen pour avoir porté « atteinte à l’honneur où à la considération » de la militante pédagogique, visée depuis plusieurs années par des attaques sur la toile.
« Historiquement, les consternants sont nombreux à être entrés sur Twitter à l’occasion de la réforme du collège de 2016, précise l’un des créateurs du mouvement. L’ineptie de cette réforme bureaucratique et dogmatique s’est accompagnée d’une violence institutionnelle sans précédent dans l’histoire de l’Éducation nationale. C’est en particulier chez les profs de lettres classiques et chez les profs d’allemand que les dégâts, réels et physiques, ont été nombreux (dépressions, intimidations…) » analyse-t-il.
Dans un document que nous nous sommes procuré et qui cite plusieurs enseignants « pédagos » dont un professeur de Calais, il déconstruit leur rhétorique et leur reproche un soutien à « toutes les réformes néolibérales, l’entrisme du privé dans l’institution, (ou encore la défense des) discours d’inspiration managériale et entrepre-neu-neu-riale. » Une vision caricaturale que contestent les pédagos !
Le théoricien du mouvement réfute tout harcèlement des consternants contre les pédagogistes mais parle d’ironie: « Les pédagogistes ne maîtrisent pas l’ironie. Ils sont tout de suite dépassés, parce que les consternants ont l’esprit plus fin. Leurs critiques sur les délires pédagogistes sont ressenties comme d’ignobles agressions parce qu’elles sont le plus souvent faites sur le mode de l’humour. Désarmés sur ce terrain, les pédagogistes sont donc prompts aux jérémiades mettant en cause du « harcèlement ». Cette tentative pour faire taire l’humour est récurrente. On a vu comment l’humour grivois (et très Charlie) de la Dame du CDI leur est insupportable (lire en page 2). Ça n’attaque aucun individu, mais ils aimeraient bien faire la police de l’humour, et nettoyer Twitter de ces éclats de rire honteux. »
Il conclut sur le paralèlle avec la Ligue du LOL : « Ils (les pédagos) ne feront pas taire les consternants en clamant à qui veut les entendre qu’ils sont des harceleurs sexuels. Ça donne plutôt envie, plus que jamais, de dénoncer leurs impostures – et il faut bien reconnaître que sur celle-là, ils se sont surpassés. »
Trois questions à Stéphanie de vanssay, conseillère nationale se-unsa
Conseillère nationale du Syndicat des enseignants UNSA, Stéphanie de Vanssay a travaillé pendant 20 ans en ZEP avec des enfants handicapés et en RASED auprès d’élèves en difficulté. Sur Twitter depuis plus de 8 ans, elle partage ses réflexions sur le monde de l’éducation et notamment sur les pédagogies innovantes. Elle est régulièrement la cible d’attaques de trolls, avec parmi eux de nombreux enseignants qui lui reprochent ses idées.
Certains enseignants (dont des professeurs calaisiens) évoquent des points communs entre la Ligue du LOL- affaire de harcèlement qui touche le monde des médias – et des attaques sur la toile subies par des enseignants qualifiés de « pédagogistes » Qu’en pensez-vous ?
« Oui il y en a dans le sens où nos agresseurs utilisent peu ou prou les mêmes justifications que les membres de la Ligue du LOL et notamment le prétexte du droit à l’humour.
Il y a aussi des points communs dans les méthodes : avalanches de messages agressifs en meute, distillation de messages apparemment anodins mais s’en prenant directement à quelqu’un via un détail qu’elle seule peut capter, attaques personnelles répétées notamment sur la compétence, le physique, les centres d’intérêt…
On a aussi une certaine déshumanisation avec notamment des moqueries sur le nom que l’on déforme ou que l’on moque. Par exemple, j’ai droit régulièrement à « Déchargeay » et sa variante « Déchargay » (subtil mot valise mêlant mon nom à mon statut actuel de déchargée syndicale donc forcément feignasse). Ils me qualifient de « dingo à particule » ou de « pédagodiche » aussi.
Il y a une volonté de faire taire et de miner l’estime de soi des victimes. Ils construisent une image déformée de moi comme étant une odieuse donneuse de leçon surplombante, ils traquent chaque maladresse ou erreur d’expression et surinterprètent tout ce que je dis à des fins de dénigrement personnel et ils en profitent pour attaquer mon syndicat tout en me “dénonçant” à lui via des mentions très régulières quand ils diffusent les captures d’écran de mes tweets qu’ils commentent abondamment à charge. »
Concernant la Ligue du LOL, il y avait un effet de groupe. Diriez-vous la même chose ici ?
« On a affaire à un groupe. Je ne sais pas jusqu’à quel point il est coordonné ou spontané, s’il y a une organisation entre eux en privé ou pas mais ils se soutiennent, se relaient, diffusent les captures d’écran de nos tweets à attaquer pour contourner les blocages que nous avons mis en place pour nous protéger.
Plus perverse encore, il y a la stratégie de nous bloquer sur Twitter pour pouvoir nous dénigrer à loisir tranquillement et nous empêcher de signaler leurs tweets. En effet sur Twitter, les signalements qui pèsent sont ceux faits avec le compte de la personne attaquée ; or si notre agresseur nous a bloqués on ne peut pas signaler un tweet, insultant avec notre compte puisqu’on n’y a pas accès. »
Qu’est-ce qui caractérise les enseignants qui vous attaquent ?
« Contrairement à la ligue du LOL, on n’a pas affaire à une “élite à la fois intellectuelle, cool et branchée” mais plutôt à des enseignants attachés aux traditions, qui refusent de voir l’école évoluer avec la société, qui sont nostalgiques d’une école fantasmée où le professeur avait de l’autorité et une aura indiscutable. Ils défendent la transmission des savoirs et refusent d’avoir à remplir un rôle d’éducateur. Après ce n’est pas si homogène que ça, ce qui les rassemble avant tout, c’est leur haine du “pédagogisme”.
Cela a vraiment commencé avec la réforme du collège en 2015 et ça n’a pas cessé depuis. Même s’il y a des phases plus calmes et d’autres plus paroxystiques, des agresseurs qui abandonnent/disparaissent et des nouveaux qui apparaissent, le harcèlement, c’est tous les jours.»
Au printemps 2016, vous avez subi un raid numérique. Vous vous êtes indirectement retrouvée mentionnée parmi les tweets les plus partagés sur Twitter avec le #TaGueule2Vanssay
« Oui recevoir cette avalanche de tweets que j’ai subie après une interview sur Périscope en classe, a été très violent, surtout qu’à l’époque je ne savais même pas que ça pouvait arriver donc on se demande vraiment comment on a pu déclencher ça ! »
Les consternants qui vous attaquent reprochent aussi aux « pédagos » les mêmes méthodes. Ils dénoncent notamment des insultes. Il y aurait également eu des photos de leur domicile dévoilées sur la toile…
« Ils poussent à bout, on se défend… pas toujours avec finesse! Un compte a en effet tweeté un jour une photo que l’un d’eux a dit être celle de son domicile. Le tweet ne mentionnait aucun nom ni pseudo. »
Avec « #Dompterlestrolls ! » Stéphanie de Vanssay signe un « manuel d’autodéfense contre le harcèlement en ligne » sur un sujet qu’elle connaît bien (lire ci-dessus). Le livre sort ce mercredi 20 février. « Mon livre n’est pas un récit des agissements que j’ai subis mais un manuel pratique d’autodéfense contre les trolls à destination de toute personne qui s’exprime de façon militante sur les réseaux : journalistes, féministes, militants LGBT+, zététiciens… »
La militante pédagogiste a écrit parce qu’elle est « triste et désolée de voir plein de personnes qui se taisent ou désertent les réseaux sociaux à cause des attaques violentes des trolls. À la fois je les comprends et ne les juge surtout pas, partir peut être vital, mais je ne peux me résoudre à ce qu’on abandonne les espaces numériques qui sont de formidables lieux de partage et d’entraide, à ceux qui déversent des propos haineux », explique-t-elle.
Mais elle reste optimiste. « Il me semble que si on est informés, outillés, plus conscients des enjeux, il peut y avoir un sursaut qui permet de renverser la tendance. Une étude canadienne (la seule que j’ai trouvée à ce sujet) estime les trolls à moins de 6 % ; donc on est 94 % d’internautes plutôt respectueux même si parfois maladroits et imparfaits. Je voudrais que ces 94 % occupent la place qu’ils représentent et prennent plaisir à s’exprimer en ligne. »
Bien évidemment, je pense en priorité à la bande de « déconnologues » du malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, qui compte plusieurs enseignants militants à l’extrême-gauche, notamment la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest, les « déconnologues » « historiques » Laurent Morillon de Montluçon et Claude Bobé d’Assé-le-Riboul, et encore bien d’autres malfaisants que nous ne connaissons que sous leurs pseudonymes, comme « Banana » ou « Malatrie », une bande de cybercriminels dont plusieurs membres sont également très proches de journaliste qui les ont toujours encouragés dans leurs activités délictueuses, voire criminelles, leur « Konducator » en tête.
http://www.nordlittoral.fr/119640/article/2019-02-19/harcelement-des-enseignants-denoncent-une-ligue-du-lol-dans-l-education
Harcèlement: des enseignants dénoncent une Ligue du LOL dans l’Education nationale
Dénigrements de leurs travaux, montages ambigus parfois à caractère
sexuel, insultes, menaces de mort… Des enseignants dénoncent les
brimades de leurs collègues sur Twitter, qu’ils assimilent à une Ligue
du LOL bis.
Par Nord Littoral | Publié le 19/02/2019
Depuis une dizaine de jours, l’affaire de la « Ligue du LOL », des journalistes et communicants qui harcelaient sur internet principalement de jeunes femmes, secoue le paysage médiatique français.
Des enseignants qui subissent des attaques répétées d’autres professeurs, dénoncent des similitudes dans la manière de procéder dans le monde de l’Éducation nationale.
L’une des personnes visées se défend, parle d’imposture et revendique le droit à l’humour.
Dénigrements de leurs travaux, montages ambigus parfois à caractère sexuel, insultes, menaces de mort… Des enseignants dénoncent les brimades de leurs collègues sur Twitter, qu’ils assimilent à une Ligue du LOL bis.
Tout est parti d’un tweet publié le 9 février dernier par un enseignant calaisien qui subit depuis plusieurs années des attaques sur la toile. Il fait le parallèle avec le groupe de journalistes, de publicitaires et de communicants parisiens accusés de harcèlement en meute et qui a défrayé la chronique la semaine dernière : « La ligue du LOL, c’était un peu les consternants chez les journalistes non ? » demande-t-il.
Un enseignant calaisien caricaturé : on le voit recevoir des coups de poing, des coups de pied et être menacé par un pistolet…
Philippe Watrelot, professeur de Sciences Économiques et Sociales dans le 91 lui emboîte le pas deux jours plus tard : « Il y a l’équivalent de la « ligue du LOL » dans le monde merveilleux de l’Éducation nationale. Ils se nomment eux-mêmes les ‘‘consternants’’. » Pour l’enseignant, ancien président du CRAP- Cahiers pédagogiques, il y a chez eux, « (le) même sentiment d’impunité et de supériorité, (le) même sexisme, (la) même excuse foireuse de l’« humour ». »
Ces raids numériques visent au moins deux enseignants calaisiens bien suivis sur les réseaux sociaux.
S’ils souhaitent garder l’anonymat pour ne pas impliquer leur établissement, ils évoquent tous les deux des procédés similaires à la Ligue du LOL .
« Je suis rentré d’une semaine de vacances, j’avais des centaines de notifications m’insultant »
L’un d’entre eux a ainsi été victime de plusieurs attaques suite à la publication récente d’un livre. Une photo qu’il avait postée sur les réseaux sociaux pour la nouvelle année a par exemple été récupérée et détournée, et le livre avec lequel il posait, remplacé par un ouvrage sur le sexe. L’objectif ? Se moquer et nuire à sa réputation selon lui. Sur un autre dessin, on le voit recevoir des coups de poing, des coups de pied et être menacé par un pistolet…
Le Calaisien s’interroge sur les motivations de ses harceleurs. Il estime être autant visé pour son appartenance syndicale, ses fonctions de formateurs que pour les idées éducatives qu’il défend et qu’il ne cache pas sur la toile.
« Je crois qu’ils ne comprennent pas que c’est du harcèlement et que les gens en souffrent. »
L’autre enseignant calaisien évoque « une volonté de nuire à des collègues (plus) que du sexisme (avec) un effet de meute et la répétition. » Il dénonce des procédés pour le moins douteux : « Ils font des recherches sur les gens. Un jour, je suis rentré d’une semaine de vacances, j’avais des centaines de notifications m’insultant. Ils avaient découvert que j’avais participé à des Cahiers de vacances (activité qu’ils rejettent). Je crois qu’ils ne comprennent pas que c’est du harcèlement et que les gens en souffrent. C’est quand même grave pour des adultes qui plus est des éducateurs ! »
Face à ça « des collègues ont préféré quitter Twitter. D’autres ne partagent plus leurs travaux ou passent en compte privé », se désole l’enseignant.
Contacté, Philippe Watrelot explique que « par rapport à la ligue du LOL, il y a une différence d’intensité mais pas de nature. Ces gens pensent qu’ils ont une sorte de « mission » visant à dénoncer les « pédagogos » et à décrédibiliser tout ce qu’ils produisent. On est loin d’un débat puisque la finalité de ce harcèlement est d’intimider et de faire taire. Pour ma part je suis considéré comme le « pédagogiste en chef » parce que j’ai eu des responsabilités associatives et une petite notoriété médiatique notamment au moment de la réforme du collège (qui a envenimé les choses). J’ai eu droit à deux comptes parodiques et à de nombreuses insultes et diffamations. »
Une violence bien plus grande pour les enseignantes femmes
Comme pour la Ligue du LOL, les femmes sont-elles davantage visées ? C’est ce que pense l’enseignant en tout cas : « Les collègues femmes qui sont victimes de ces harcèlements subissent une violence bien plus grande que celle des hommes. Une prof a par exemple reçu un message où on lui souhaitait de se faire sodomiser avec un fer rouge… » glisse-il (voir ci-dessous).
Dans les discussions, il n’est d’ailleurs pas rare de retrouver des messages à caractère sexuel visant notamment des femmes enseignantes : « Tu aimes qu’on te grimpe dessus ? » ou « Tu aimes quand c’est profond ? » entonnait ainsi un harceleur cet été en marge d’un rassemblement d’enseignants innovants s’intéressant au développement du numérique à l’école.
Un compte suivi par de nombreux « consternants » et intitulé LaDameDuCdi s’est même spécialisé dans l’humour sexiste. Ouvert lors du même événement, il s’en prend parfois aux enseignants calaisiens et se moque des professeures documentalistes, rebaptisées « beauculmentalistes ». Ses tweets sont tous d’un goût certain. Notons « Si à 17 ans on n’a pas tripoté la dame du cdi, c’est qu’on a raté sa vie », « J-6 avant de me faire péter le cul par les profs d’EPS » ou encore « Voir la dame du CDI sous un autre jour, c’est souvent s’apercevoir qu’elle n’a pas mis de culotte. » Tout un programme !
J.P.
Un procès à venir pour un appel au viol
Le procès devrait avoir lieu à l’automne 2019, soit plus de trois ans après le déroulement des faits. Le 2 juillet 2016, un enseignant, sous couvert d’anonymat, insulte et appelle à violer une de ses collègues sur Twitter: « Cette salope qui se fout des profs qui bossent, mais quand est-ce qu’on la gode au fer rouge ? » demandent-ils à d’autres internautes. La personne visée est Stéphanie de Vanssay, conseillère nationale du syndicat des enseignants UNSA, très active sur le réseau social (voir ci-contre).
L’ enseignant en question a été mis en examen pour avoir porté « atteinte à l’honneur où à la considération » de la militante pédagogique, visée depuis plusieurs années par des attaques sur la toile.
Une guerre entre profs ? Ce que les consternants reprochent aux enseignants « pédagos »
« Historiquement, les consternants sont nombreux à être entrés sur Twitter à l’occasion de la réforme du collège de 2016, précise l’un des créateurs du mouvement. L’ineptie de cette réforme bureaucratique et dogmatique s’est accompagnée d’une violence institutionnelle sans précédent dans l’histoire de l’Éducation nationale. C’est en particulier chez les profs de lettres classiques et chez les profs d’allemand que les dégâts, réels et physiques, ont été nombreux (dépressions, intimidations…) » analyse-t-il.
Dans un document que nous nous sommes procuré et qui cite plusieurs enseignants « pédagos » dont un professeur de Calais, il déconstruit leur rhétorique et leur reproche un soutien à « toutes les réformes néolibérales, l’entrisme du privé dans l’institution, (ou encore la défense des) discours d’inspiration managériale et entrepre-neu-neu-riale. » Une vision caricaturale que contestent les pédagos !
Le théoricien du mouvement réfute tout harcèlement des consternants contre les pédagogistes mais parle d’ironie: « Les pédagogistes ne maîtrisent pas l’ironie. Ils sont tout de suite dépassés, parce que les consternants ont l’esprit plus fin. Leurs critiques sur les délires pédagogistes sont ressenties comme d’ignobles agressions parce qu’elles sont le plus souvent faites sur le mode de l’humour. Désarmés sur ce terrain, les pédagogistes sont donc prompts aux jérémiades mettant en cause du « harcèlement ». Cette tentative pour faire taire l’humour est récurrente. On a vu comment l’humour grivois (et très Charlie) de la Dame du CDI leur est insupportable (lire en page 2). Ça n’attaque aucun individu, mais ils aimeraient bien faire la police de l’humour, et nettoyer Twitter de ces éclats de rire honteux. »
Il conclut sur le paralèlle avec la Ligue du LOL : « Ils (les pédagos) ne feront pas taire les consternants en clamant à qui veut les entendre qu’ils sont des harceleurs sexuels. Ça donne plutôt envie, plus que jamais, de dénoncer leurs impostures – et il faut bien reconnaître que sur celle-là, ils se sont surpassés. »
Trois questions à Stéphanie de vanssay, conseillère nationale se-unsa
« Le harcèlement, c’est tous les jours»
Conseillère nationale du Syndicat des enseignants UNSA, Stéphanie de Vanssay a travaillé pendant 20 ans en ZEP avec des enfants handicapés et en RASED auprès d’élèves en difficulté. Sur Twitter depuis plus de 8 ans, elle partage ses réflexions sur le monde de l’éducation et notamment sur les pédagogies innovantes. Elle est régulièrement la cible d’attaques de trolls, avec parmi eux de nombreux enseignants qui lui reprochent ses idées.
Certains enseignants (dont des professeurs calaisiens) évoquent des points communs entre la Ligue du LOL- affaire de harcèlement qui touche le monde des médias – et des attaques sur la toile subies par des enseignants qualifiés de « pédagogistes » Qu’en pensez-vous ?
« Oui il y en a dans le sens où nos agresseurs utilisent peu ou prou les mêmes justifications que les membres de la Ligue du LOL et notamment le prétexte du droit à l’humour.
Il y a aussi des points communs dans les méthodes : avalanches de messages agressifs en meute, distillation de messages apparemment anodins mais s’en prenant directement à quelqu’un via un détail qu’elle seule peut capter, attaques personnelles répétées notamment sur la compétence, le physique, les centres d’intérêt…
On a aussi une certaine déshumanisation avec notamment des moqueries sur le nom que l’on déforme ou que l’on moque. Par exemple, j’ai droit régulièrement à « Déchargeay » et sa variante « Déchargay » (subtil mot valise mêlant mon nom à mon statut actuel de déchargée syndicale donc forcément feignasse). Ils me qualifient de « dingo à particule » ou de « pédagodiche » aussi.
Il y a une volonté de faire taire et de miner l’estime de soi des victimes. Ils construisent une image déformée de moi comme étant une odieuse donneuse de leçon surplombante, ils traquent chaque maladresse ou erreur d’expression et surinterprètent tout ce que je dis à des fins de dénigrement personnel et ils en profitent pour attaquer mon syndicat tout en me “dénonçant” à lui via des mentions très régulières quand ils diffusent les captures d’écran de mes tweets qu’ils commentent abondamment à charge. »
Concernant la Ligue du LOL, il y avait un effet de groupe. Diriez-vous la même chose ici ?
« On a affaire à un groupe. Je ne sais pas jusqu’à quel point il est coordonné ou spontané, s’il y a une organisation entre eux en privé ou pas mais ils se soutiennent, se relaient, diffusent les captures d’écran de nos tweets à attaquer pour contourner les blocages que nous avons mis en place pour nous protéger.
Plus perverse encore, il y a la stratégie de nous bloquer sur Twitter pour pouvoir nous dénigrer à loisir tranquillement et nous empêcher de signaler leurs tweets. En effet sur Twitter, les signalements qui pèsent sont ceux faits avec le compte de la personne attaquée ; or si notre agresseur nous a bloqués on ne peut pas signaler un tweet, insultant avec notre compte puisqu’on n’y a pas accès. »
Qu’est-ce qui caractérise les enseignants qui vous attaquent ?
« Contrairement à la ligue du LOL, on n’a pas affaire à une “élite à la fois intellectuelle, cool et branchée” mais plutôt à des enseignants attachés aux traditions, qui refusent de voir l’école évoluer avec la société, qui sont nostalgiques d’une école fantasmée où le professeur avait de l’autorité et une aura indiscutable. Ils défendent la transmission des savoirs et refusent d’avoir à remplir un rôle d’éducateur. Après ce n’est pas si homogène que ça, ce qui les rassemble avant tout, c’est leur haine du “pédagogisme”.
Cela a vraiment commencé avec la réforme du collège en 2015 et ça n’a pas cessé depuis. Même s’il y a des phases plus calmes et d’autres plus paroxystiques, des agresseurs qui abandonnent/disparaissent et des nouveaux qui apparaissent, le harcèlement, c’est tous les jours.»
Au printemps 2016, vous avez subi un raid numérique. Vous vous êtes indirectement retrouvée mentionnée parmi les tweets les plus partagés sur Twitter avec le #TaGueule2Vanssay
« Oui recevoir cette avalanche de tweets que j’ai subie après une interview sur Périscope en classe, a été très violent, surtout qu’à l’époque je ne savais même pas que ça pouvait arriver donc on se demande vraiment comment on a pu déclencher ça ! »
Les consternants qui vous attaquent reprochent aussi aux « pédagos » les mêmes méthodes. Ils dénoncent notamment des insultes. Il y aurait également eu des photos de leur domicile dévoilées sur la toile…
« Ils poussent à bout, on se défend… pas toujours avec finesse! Un compte a en effet tweeté un jour une photo que l’un d’eux a dit être celle de son domicile. Le tweet ne mentionnait aucun nom ni pseudo. »
Comment dompter les trolls ? Un livre sort mercredi
Avec « #Dompterlestrolls ! » Stéphanie de Vanssay signe un « manuel d’autodéfense contre le harcèlement en ligne » sur un sujet qu’elle connaît bien (lire ci-dessus). Le livre sort ce mercredi 20 février. « Mon livre n’est pas un récit des agissements que j’ai subis mais un manuel pratique d’autodéfense contre les trolls à destination de toute personne qui s’exprime de façon militante sur les réseaux : journalistes, féministes, militants LGBT+, zététiciens… »
La militante pédagogiste a écrit parce qu’elle est « triste et désolée de voir plein de personnes qui se taisent ou désertent les réseaux sociaux à cause des attaques violentes des trolls. À la fois je les comprends et ne les juge surtout pas, partir peut être vital, mais je ne peux me résoudre à ce qu’on abandonne les espaces numériques qui sont de formidables lieux de partage et d’entraide, à ceux qui déversent des propos haineux », explique-t-elle.
Mais elle reste optimiste. « Il me semble que si on est informés, outillés, plus conscients des enjeux, il peut y avoir un sursaut qui permet de renverser la tendance. Une étude canadienne (la seule que j’ai trouvée à ce sujet) estime les trolls à moins de 6 % ; donc on est 94 % d’internautes plutôt respectueux même si parfois maladroits et imparfaits. Je voudrais que ces 94 % occupent la place qu’ils représentent et prennent plaisir à s’exprimer en ligne. »
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