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L’Iran cible des « terroristes » au Pakistan, qui riposte : la situation s’envenime entre Téhéran et Islamabad
Le Pakistan et l’Iran ont chacun mené cette semaine des frappes dans l’autre pays, causant plusieurs morts, chacun assurant avoir visé des cibles terroristes. Depuis, la tension monte…
Le Pakistan a annoncé ce jeudi 18 janvier avoir mené dans la nuit des « frappes contre des caches terroristes » en Iran, deux jours après une attaque iranienne sur son territoire, elle-même décrite par les autorités iraniennes comme visant une cible terroriste. Une montée des tensions peu habituelle pour ces pays qui s’accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir du territoire de l’autre.
• Deux enfants tués dans une frappe iranienne, selon le Pakistan
Le Pakistan a accusé mercredi l’Iran d’une frappe aérienne survenue mardi soir après des raids similaires conduits en Irak et en Syrie. Dans son communiqué, Islamabad n’a pas précisé où la frappe iranienne a eu lieu exactement, mais selon des médias pakistanais, elle s’est produite près de Panjgur, dans le sud-ouest de la province du Baloutchistan (ouest), où Pakistan et Iran partagent une frontière d’un millier de kilomètres.
« Cette violation de la souveraineté du Pakistan est totalement inacceptable et peut avoir de sérieuses conséquences », a averti le ministère pakistanais des Affaires étrangères. La frappe a « provoqué la mort de deux enfants innocents et trois fillettes ont été blessées », est-il ajouté.
• L’Iran affirme avoir visé un « groupe terroriste iranien »
Face aux accusations du Pakistan, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a insisté sur le fait que les forces armées de la République islamique avaient pris pour cible le « groupe terroriste iranien » Jaish al-Adl (Armée de la Justice en arabe) au Pakistan. Selon l’agence de presse iranienne Mehr, il s’agissait d’une « riposte par missile et par drone » ayant visé son quartier général en réponse à une « agression contre la sécurité » de l’Iran.
Jaish al-Adl, formé en 2012, a mené plusieurs attaques sur le sol iranien ces dernières années. Les Etats-Unis, qui considèrent le groupe comme une organisation terroriste, soutiennent qu’il « cible en premier lieu des membres des forces de sécurité iraniennes » mais également des responsables gouvernementaux et des civils par des assassinats, des enlèvements et des attentats-suicides.
Le vice-président iranien aux Affaires parlementaires, Mohammad Hosseini, a jugé mercredi « naturel » que son pays ait réagi après avoir demandé sans succès au Pakistan d’« empêcher l’entrée en Iran de gens qui tuent un grand nombre de personnes ».
« Aucun des ressortissants du pays ami et frère qu’est le Pakistan n’a été pris pour cible par les missiles et les drones iraniens », a déclaré le ministre iranien en marge du Forum économique mondial de Davos.
En réponse, le Pakistan, qui s’apprête à tenir des élections générales le 8 février, a rappelé son ambassadeur en Iran et décidé d’empêcher le retour de l’ambassadeur iranien, qui est actuellement dans son pays.
• Le Pakistan annonce des frappes sur des « caches terroristes » en Iran
Ce jeudi, le ministère pakistanais des Affaires étrangères a annoncé dans un communiqué avoir mené dans la nuit « une série de frappes de précisions, hautement coordonnées et spécifiquement ciblées, contre des caches terroristes » en Iran. « La mesure […] a été prise au vu de renseignements crédibles sur d’imminentes activités terroristes à une large échelle », a-t-il justifié, affirmant qu’un « certain nombre de terroristes » avaient été tués.
Au total, quatre enfants, trois femmes et deux hommes ont trouvé la mort dans ces frappes ayant visé une zone frontalière dans la province iranienne du Sistan-Baloutchistan, selon l’agence iranienne Irna, citant le vice-gouverneur de la province, Alireza Marhamati.
Toutes les victimes « sont des étrangers », a indiqué le ministre de l’Intérieur Ahmad Vahidi à la télévision. Elles seraient de nationalité pakistanaise, a précisé l’agence Fars sans citer de source.
Selon des médias iraniens, le chargé d’affaires pakistanais a été convoqué pour donner des « explications ». « Le Pakistan respecte complètement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République islamique d’Iran », s’est justifié le ministère pakistanais des Affaires étrangères après l’annonce des frappes. « Le seul objectif de l’action d’aujourd’hui [jeudi] était d’œuvrer à la sécurité du Pakistan et à notre intérêt national, qui sont primordiaux et ne peuvent pas être compromis », a-t-il ajouté.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne, Nasser Kanani, a de son côté indiqué que le chargé d’affaires pakistanais à Téhéran avait été convoqué dans la matinée au ministère des Affaires étrangères pour « officiellement notifier la protestation et demander des explications au gouvernement pakistanais ».
• La Chine se dit prête à prendre le rôle de médiateur
Pékin, qui entretient des liens privilégiés avec Islamabad et Téhéran, s’est dit prête à jouer le rôle de médiateur pour apaiser les tensions. « En cas de besoin des deux parties, nous sommes disposés à jouer un rôle constructif pour apaiser la situation », a indiqué devant la presse une porte-parole de la diplomatie chinoise, Mao Ning.
Les Etats-Unis ont de leur côté condamné ces frappes iraniennes, le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, dénonçant le fait que Téhéran ait « violé les frontières souveraines de ses voisins au cours des derniers jours ». L’UE a, elle, exprimé sa « vive inquiétude ».
Le Pakistan, seul pays musulman doté de l’arme nucléaire, et l’Iran sont tous les deux confrontés depuis des décennies à des insurrections larvées, le long de leur frontière commune. Tous deux s’accusent fréquemment de permettre à des groupes rebelles d’opérer à partir du territoire de l’autre pour lancer des attaques mais il est rare que les forces officielles de l’un ou l’autre de ces pays s’engagent.
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