Très mauvaise journée pour tout le monde, les
manipulateurs qui paieront cher leurs saloperies du jour, les abusés qui
se fourvoient, comme les victimes des uns et des autres.
Mercure et Pluton sont fâchées jusqu’à dimanche, fin du 2e décan
prévoyez une difficulté à communiquer avec un proche ou un collègue.
Vous serez face à un mur, à quelqu’un qui ne veut pas vous écouter ou
qui retourne votre discours contre vous. A moins que vous ne soyez
obligé à garder un secret, que vous ne pouviez pas révéler certaines
choses, ce qui vous contrariera. En tout cas, ne poussez pas l’autre
dans ses retranchements et si c’est vous qui êtes » poussé « , prenez
le large.
Taureau
Il faudra faire avec un dysfonctionnement. Il peut autant s’agir d’un
objet qui soudain marche mal, que d’une relation où les échanges sont
pénibles et contradictoires. La dissonance en cause, celle de Mercure et
Pluton durera jusqu’à dimanche mais il est possible que vous n’y soyez
pas très sensible ; ou alors cela concernera quelqu’un de votre
entourage qui vous prendra à témoin de ses problèmes relationnels et que
vous chercherez, souvent en vain, à aider.
Gémeaux
Vous avez probablement un projet, natif de mai, personnel ou
professionnel, que vous ne pourrez concrétiser qu’au mois de mai quand
Vénus ne sera plus rétrograde. En effet, la planète a avancé en Bélier,
puis elle recule à présent et ira jusqu’à retourner en Poissons tout le
mois d’avril. Elle y sera en dissonance avec Saturne, ce qui n’est pas
de très bon augure pour ceux qui sont nés après le 15 juin. Vous vous
sentirez attristé, ou bloqué dans votre volonté d’avancer, de bouger.
Cancer
Vous serez sensible à la mésentente Mercure/Pluton, fin du 2e décan
et début du 3e. Vous constaterez qu’on ne vous laisse pas vous exprimer :
vous êtes bâillonné ! Le mot est peut-être un peu fort, mais il est
vrai que si vous êtes né autour des 11 et 12 juillet, vous êtes
actuellement dans une relation où l’autre a pris le pouvoir et en abuse,
que ce soit au boulot ou à la maison. Et vos paroles sont raillées ou
retournées contre vous. Mais vous avez commencé à en prendre conscience…
Lion
Vous sentez que vous devez faire la démonstration de votre volonté et
de votre détermination, natif de fin juillet, début août. Mais est-ce
vraiment nécessaire ? En tout cas, prenez des gants avec votre
hiérarchie ou avec un parent. A priori, vous devriez obtenir que vous
désirez mais votre manière d’agir risque de se retourner contre vous. La
conjoncture peut aussi s’appliquer à votre vie sentimentale (mêmes
natifs) et révéler qu’il y a un obstacle à une relation naissante.
Vierge
Aujourd’hui encore, la conjoncture semble servir vos intérêts, et
surtout en matière de finances. Mais vous aurez affaire à un
interlocuteur qui sera des plus coriaces. Cette personne cherchera à
vous coincer, à trouver la faille, le mensonge, alors que vous n’avez
rien fait ou dit de répréhensible. Né autour du 12 septembre, si vous
devez vous justifier faites-le par les faits, uniquement par des faits
concrets. Des papiers, des justificatifs qui seront les meilleures
preuves de votre bonne foi.
Balance
Ce n’est pas le moment d’entamer une discussion ou une négociation,
vos interlocuteurs seront insensibles à vos paroles. Attendez la semaine
prochaine, la dissonance Mercure/Pluton sera terminée et vous pourrez
enfin faire entendre votre voix. Cela concerne surtout ceux qui sont nés
autour des 12 et 13 octobre, qui reçoivent actuellement la pénible
dissonance de Pluton. Elle crée des situations de crise, qui sont
révélateurs de vos craintes, de vos angoisses ou blocages.
Scorpion
Un partenaire affectif ou professionnel vous cherche des poux, vous
vous demandez s’il ne s’agit pas d’une volonté de se venger, mais vous
ne savez pas de quoi. Ce sont ceux qui sont nés début novembre qui sont
les plus concernés par cette conjoncture qui mobilise leurs forces
intellectuelles et qui donc les font réfléchir en boucle. Vous vous
posez des questions sur l’autre, sur ses comportements, ses buts, mais
il faut aussi vous en poser sur vous et sur vos comportements à vous !
Sagittaire
Ça sent bon pour les natifs du 1er décan, qui bénéficient de la
rencontre Soleil/Vénus qui va avoir lieu dans un des secteurs les plus
valorisants de leur zodiaque. Vous y serez peut-être plus sensible jeudi
que les autres jours, mais elle sera active jusqu’au début de la
semaine prochaine. Certes, l’aspect n’est pas très fort, certains se
sentiront simplement plus confortables matériellement, mais une histoire
de coeur débutante peut aussi être au programme.
Capricorne
La Lune est chez vous et ne forme pas de bons aspects. Ne vous
étonnez pas si vous vous sentez balloté par la vie, natif du 3e décan.
Vous avez une décision à prendre, et vous suivez les injonctions
d’Uranus, c’est-à-dire qu’un jour vous avancez et le lendemain vous
reculez. Vous êtes polarisé sur le problème, qui vous demande de passer
un cap ou de tourner une page, mais il y a des choses à laisser derrière
vous et c’est probablement ce qui vous empêche d’aller de l’avant.
Verseau
Soyez attentif aujourd’hui, surveillez une tendance à la distraction,
dont vous savez qu’elle peut vous mener loin dans les lapsus et autres
erreurs de lecture ou d’écriture. A priori, cela s’adresse surtout aux
natifs du 3e décan, qui sont par ailleurs plutôt bien traités par les
astres. C’est juste la Lune de ce mercredi qui ne vous sera pas très
favorable dans la mesure où vous aurez la tête trop encombrée de pensées
et que vous risquez de rater la marche.
Poissons
L’actuelle dissonance de Saturne peut autant gêner ceux du 3e décan,
qu’accentuer de beaucoup leur ambition. Certains pourraient s’être fixés
un important objectif. Cela ne va pas sans difficultés, bien sûr, avec
Saturne ce n’est pas le règne de la facilité et le temps compte
énormément : il faut être patient. Et ce mois d’avril qui arrive vous
verra justement affronter des obstacles ou être obligé de reculer
momentanément. Mais vous repartirez de plus belle après avril.
Brest. Un jeune homme interpellé pour avoir déclenché des feux
Publié le 18 mars 2017 à 07h17
Modifié le 18 mars 2017 à 07h22
Plusieurs feux se sont déclarés cette nuit au petit matin dans les
rues de Brest. C’est d’abord un abri-bus qui a brûlé à 6h19 boulevard
Léon Blum. Puis une voiture rue Paul Masson ainsi que plusieurs
conteneurs à poubelles dans une rue avoisinante.
Selon nos informations, un suspect aurait été interpellé à proximité des incendies. Il s’agit d’un jeune homme.
Quatre voitures et plusieurs poubelles ont été incendiées, dans la nuit de vendredi à samedi, à Brest.
Il est 3 h 20 quand les pompiers sont appelés pour se rendre rue
Sully, dans le quartier de Kerinou, à Brest. Quatre voitures sont en
flamme. Des poubelles ont également été victimes du feu.
Un peu plus de deux heures plus tard, à 5 h 45, rebelote. Ce sont
cette fois-ci quatre conteneurs qui ont été incendiés, rue Paul-Masson,
en face d’un arrêt de bus du haut de la rue. Sur place, ce samedi matin,
une voisine témoigne : « Ce n’est pas la première fois, il y en
a marre ! Les poubelles ne sont vidées qu’une fois par semaine.
Résultat : elles débordent. C’est très dangereux ! »
Une interpellation
D’autres poubelles sont incendées dans la nuit. Les pompiers
interviennent à 6 h 04 rue Saint-Pol Roux et à 6 h 40 rue de
Kertatupage, à Lambezellec.
Ce samedi matin, la police a confrmé avoir procédé à l’interpellation d’un « jeune » homme, « pour des feux de poubelles »
La plus grande ville du Finistère, Brest (140 000 habitants), n’est
pas sa préfecture. C’est Quimper et ses 63 000 habitants qui joue ce
rôle. Brest est en outre la plus petite métropole de France : malgré sa
taille en dessous du seuil fixé par la loi (206 000 habitants au lieu de
400 000), la communauté urbaine de Brest (CUB) est devenue au 1er
janvier 2015 la plus petite des 14 métropoles du pays, Brest Métropole
Océane.
Dès sa création en 1974, la CUB se caractérisait par une forte
intégration des communes et des services mutualisés entre la ville
centre et sa communauté. Brest est donc une ville en avance sur les
évolutions institutionnelles.
Le FN y réalise des scores très bas
Sur le plan politique, Brest est à l’image du département : de
gauche, mais sans excès. Le maire François Cuillandre a été réélu en
2014 avec 52,7 % des voix face à Bernadette Malgorn, tête de liste UMP
en Bretagne aux régionales de 2010. À l’époque, elle n’avait reçu que
28,8 % des suffrages brestois contre 54 % à Jean-Yves Le Drian.
Avec près de 48 % d’abstention, Brest était très au-dessus de la
moyenne nationale aux municipales de 2014. Le Front national y réalise
des scores nettement inférieurs au reste du pays (10 % en 2014, 12 %
pour Marine Le Pen à la présidentielle de 2012). Fait marquant : la
population de la ville a explosé durant les 30 glorieuses (de 75 000 à
166 000 habitants), mais a perdu plus de 25 000 habitants depuis 1975.
Célèbre pour son urbanisme et… son climat
Son climat est célèbre pour la forte influence de l’océan, tout au
long de l’année. Son urbanisme a lui aussi sa petite renommée : d’abord
louée comme la ville la plus moderne de Bretagne dans les années
1950-1960, l’image de la ville ne tarda pas à se ternir dans les années
1970. Dernièrement les façades, dont beaucoup étaient devenues grises
avec le temps, ont été recolorisées.
Son développement et son économie se sont toujours construits autour
de son arsenal, à l’embouchure de la rivière de Penfeld. La rive gauche,
francophone et bourgeoise, s’est développée autour de son château alors
que la rive droite, connue pour son quartier de Recouvrance, s’est
constituée autour d’une tour médiévale, a toujours été populaire et est
restée bretonnante jusqu’au début du XXe siècle.
Bon an, mal an, les assassins d’ingénieurs ont toujours
leurs parrainages pour se présenter à l’élection présidentielle grâce
aux coups de pouces de quelques gros naïfs, et surtout, de milices qui
ne valent guère mieux que la leur.
Une exception française de plus en plus singulière alors
qu’ailleurs dans le monde l’heure est au désarmement de ces
organisations criminelles.
Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA),
a revendiqué aujourd’hui devant la presse « 523 parrainages » arrivés
selon lui au Conseil constitutionnel pour lui permettre d’être candidat à
la présidentielle.
Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, annoncera
samedi à 11H30 quelles candidatures auront reçu suffisamment de
signatures d’élus pour être validées.
« C’est la première fois qu’on a envie d’entendre Laurent Fabius », a
ironisé M. Poutou, expliquant lors d’une conférence de presse à
Montreuil (Seine-Saint-Denis) avoir « une inquiétude sur le
fonctionnement et sur le traitement » de la part de cette instance.
« On s’est donné les moyens de réussir, on est plutôt confiant, on
est fier de ce qu’on a réalisé, c’est un soulagement », a ajouté le
candidat, qui avait alerté il y a plusieurs semaines sur sa difficulté à
réunir des parrainages en nombre suffisant. « A chaque fois, on doit
passer un examen pour avoir le droit de participer à la
présidentielle », a-t-il regretté, évoquant la nouvelle loi « raffinée
pour réduire les mailles du filet ».
Présidentielle: Pourquoi le FN appelle-t-il soudainement les élus à parrainer Poutou et Guaino?
PARRAINAGES Marine Le Pen et Louis Aliot veulent
adresser un message à la « droite hors-les-murs » tout en se posant en
parti institutionnel…
Olivier Philippe-Viela
Publié le 15.03.2017 à 12:36
Mis à jour le 15.03.2017 à 17:42
On ne l’avait pas vu venir, et pourtant, Louis Aliot, vice-président du Front national, a bien appelé mardi sur BFMTV à parrainer… Philippe Poutou,
le candidat du Nouveau Parti anticapitaliste, totalement à l’opposé du
spectre politique. « Qu’on le veuille ou non, il représente un pan de
l’opinion française », a justifié le député européen.
« Le FN a longtemps eu des difficultés à réunir des parrainages »
Pourquoi donc la candidate du Front national et son vice-président
soutiennent-ils des politiques d’autres bords idéologiques ? Philippe
Poutou n’a pas cherché à comprendre, refusant dans un tweet le coup de
main d’Aliot.
Il y a pourtant des choses à dire sur l’appel de Louis Aliot. Selon
le politologue Gilles Ivaldi, chercheur au CNRS à l’Université de
Nice-Sophia Antipolis, le geste a une charge symbolique : « Le FN a
longtemps eu des difficultés à réunir des parrainages, et en a joué pour
se poser en parti antisystème. Soutenir Poutou, cela leur permet de
dire d’un que, maintenant, le Front national est un grand parti
institutionnel, qui a la force d’appeler à parrainer même ses
adversaires ; et de deux, ça leur permet de jouer les grands seigneurs
et d’insister sur le respect de la démocratie. »
Ce coup de pouce de Louis Aliot ne coûtera de toute manière pas
grand-chose à son parti, car Philippe Poutou risque de ne pas pouvoir se
présenter (il a 357 signatures à trois jours de la date limite) et,
s’il réussit, il n’est pas une menace électorale pour le FN, avec
environ 1 % d’intentions de vote dans les sondages.
Les législatives dans le viseur frontiste
Le parrainage officiel de Marine Le Pen adressé à Henri Guaino est en
revanche bien plus éclairant sur la stratégie du parti. « Elle essaie
aujourd’hui de toucher cette droite d’interstice, « hors-les-murs »,
située quelque part entre Les Républicains et le Front national »,
explique Gilles Ivaldi.
Trois personnalités en particulier sont concernées :
Nicolas Dupont-Aignan, que le FN vise depuis un moment pour créer une dynamique en vue des législatives.
Philippe de Villiers, qui s’est rapproché du FN par le biais de la très catholique Marion Maréchal-Le Pen.
Et Henri Guaino, devenu un électron libre chez LR.
Le chercheur du CNRS y voit un message du FN, non pas pour la
présidentielle, mais pour les législatives dans la foulée, en
juin 2017 : « Ce parrainage est une manière de lui faire un appel du
pied, avec l’idée que Guaino pourrait grossir les rangs de ce que sera
le Rassemblement bleu Marine (RBM). Car quel que soit le résultat de la
présidentielle, le défi du FN sera de réussir ce que le RBM n’avait pas
réussi en 2012, c’est-à-dire élargir la base du parti au niveau local.
En attendant, le FN reste un parti isolé, qui a besoin de trouver des
alliés sur le terrain. »
Avec en tête, pour Marine Le Pen, l’idée qu’une élimination de
François Fillon au premier tour le 23 avril pourrait provoquer
l’implosion de la droite, « rêve du FN depuis des années, rappelle
Gilles Ivaldi. Si cela se produit, dans certaines régions, notamment le
sud de la France, le Front national pourrait créer des passerelles avec
des candidats de droite qui seraient déboussolés et qui voudraient
chercher refuge dans un mouvement qui aurait le vent en poupe. »
Déjà 14 000 d’armes des FARC répertoriées par le gouvernement colombien
Le processus de dépôt des armes, qui a commencé au début de mars,
doit se terminer au plus tard à la fin de mai. La taille de l’arsenal
des guérilleros est encore inconnue.
Le Monde.fr avec AFP | 18.03.2017 à 02h53 • Mis à jour le 18.03.2017 à 14h37
Bogotá a annoncé vendredi 17 mars que les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) remettraient sous peu près de 14 000 armes aux Nations unies, dans le cadre de l’accord de paix conclu en novembre.
« Il y a déjà un inventaire de 14 000 armes des FARC qui seront remises prochainement aux mains de@MisionONUCol [la mission de l’ONU en Colombie], pour garantir une paix stable », a écrit le président colombien, Juan Manuel Santos, sur Twitter.
Cet arsenal comprend près de 11 000 fusils, a précisé pour sa part le ministre de la défense, Luis Carlos Villegas.
Nombre total d’armes inconnu
Depuis près d’un mois, les membres de la guérilla marxiste, au nombre d’environ 7 000, se trouvent dans 26 points de regroupement à travers le pays, conformément à l’accord de paix. Le processus de dépôt des armes, qui a commencé au début de mars, doit se terminer au plus tard à la fin de mai et les ex-combattants devront ensuite retourner à la vie civile.
La Mission des Nations unies a précisé dans un communiqué qu’elle
connaîtrait le nombre total des armes détenues par les FARC uniquement « quand sera fini le processus d’enregistrement et d’identification en cours ».
Les Forces armées révolutionnaires de Colombie, plus ancienne et
importante guérilla du pays issue en 1964 d’une insurrection paysanne,
ont signé en novembre le traité de paix avec le gouvernement pour mettre
fin au plus vieux conflit d’Amérique latine, qui a fait au moins
260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 6,9 millions de déplacés.
La Havanne. Vendredi 17 mars 2017. Bolivarinfos/CCN. Cuba a offert un
millier de bourses au gouvernement colombien et à l’organisation des
guérillas, FARC-AP, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie –
Armée du Peuple.
L’ambassadeur de Cuba en Colombie, José Luis Ponce, a fait cette
offre devant la Commission de Suivi, de Développement et de Vérification
de l’Accord de Paix, signé par le gouvernement colombien et les
FARC-AP.
L’ambassadeur cubain a qualifié la distribution des bourses, 200 par
an, sur une période de 5 ans, de contribution au processus de mise en
application des accords de paix négociés à La Havane.
Ces bourses seraient destinées aux jeunes guérilleros démobilisés et
aux déplacés de guerre. Ces derniers seraient choisis par le
gouvernement.
Cuba, rappelons-le, a accueilli les conversations de paix entre le
gouvernement et la principale organisation de la guérilla pendant plus
de 4 ans et s’en est portée garant aux côtés de la Norvège.
Sur son compte Twitter, Ivan Marquez, membre du secrétariat des FARC-AP, a qualifié l’offre de Cuba de geste pur d’humanisme
«Au général d’armée Raul Castro, notre gratitude pour combler la
Colombie de son amour et de sa solidarité. Il nous aide à la paix et
nous offre des médecins » a-t-il écrit.
Cette perverse et criminelle notoire a une vraie manie : dès qu’elle
se sent menacée d’être démasquée, comme ce fut le cas par exemple à
l’automne 2008 en conséquence de ce qui se passait alors sur le site
Rue89 me concernant – depuis lors, nous avons eu maintes confirmations
qu’avec sa clique de « militants » brestois elle suivait bien tous les
faits de harcèlements dont j’y étais victime, et avec moi mes différents
soutiens, et pour cause, elle en était l’instigatrice… – elle organise
des manifestations à tout casser histoire de rappeler à ses ouailles
qu’elle est bien de « gôche » , n’est-ce pas, et de galvaniser
ses troupes pour toutes les violences qu’elle les incite à commettre à
l’encontre de ses cibles.
En l’occurrence, au mois de décembre 2008, il s’agissait de revigorer
la bande de cybercriminels du malade mental extrêmement dangereux
Pascal Edouard Cyprien Luraghi dont le chef se lamentait de n’avoir pu
obtenir les exclusions de Rue89 qu’il réclamait à grands cris depuis le
début du mois.
Et donc, eh bien voilà, le pli est pris.
Que dire de plus ?
Qu’elle utilise régulièrement des jeunes pour tout casser ?
Tout le monde le sait.
Pour illustrer un peu plus mon propos, je ne me contenterai que d’une
anecdote concernant, encore, une manifestation lycéenne, remontant
celle-là à l’automne 2001.
J’avais alors eu la surprise d’être interpellée par un petit groupe
de manifestants du cortège qui, passant à proximité de mon domicile, se
dirigeait vers le lycée Dupuy-de-Lôme. Il s’en était détaché pour venir
gueuler jusque sous mes fenêtres et la police avait dû le ramener dans
le droit chemin.
Il faut bien dire que cette année-là j’avais porté plainte contre un
certain nombre de complices de Josette Brenterch qui alors ne comptaient
pas leurs coups pour m’empêcher de retrouver du travail, me démunir de
toutes mes ressources, et parvenir enfin à me contraindre à la
prostitution – ils n’y sont jamais arrivés.
Mea maxima culpa ! Je suis bien trop méchante pour avoir l’ « empathie » d’une péripatéticienne !
Ce jeudi, un coup de feu a retenti dans l’enceinte du lycée
Dupuy-de-Lôme à Brest. Il s’avère que le tir proviendrait d’un pistolet à
gaz qu’un élève de bac pro électricité portait dans son sac à dos. Le
bruit a été assourdissant mais selon certaines sources, l’élève n’aurait
pas sorti l’arme de son sac ni menacé quelqu’un directement. Le coup
serait donc parti accidentellement et n’a pas fait de victimes.
Le parquet confirme cette version en indiquant que le jeune homme, un
mineur, sera convoqué devant le délégué du procureur pour un rappel à
la loi. Une sanction qui semble indiquer la relative gravité du geste au
regard du trouble causé à l’ordre public. De son côté, l’établissement a
confirmé l’incident et le rectorat a fait savoir laconiquement que
toutes les mesures avaient été prises à la suite de l’incident.
Hier, à deux reprises, le lycée a été la cible de jeunes. Jean-Yves
Guengant a été frappé deux fois et blessé. Les lycéens sont choqués et
indignés.
Il est 14 h 15. Dans la cour de l’Iroise, Jean-Yves Guengant,
proviseur du lycée, gît par terre. Sans bouger durant quelques minutes,
sonné par le coup qu’il vient de recevoir à la tête et par sa chute. Et
inconscient semble-t-il. L’auteur du coup s’enfuit sans demander son
reste. Le proviseur, légèrement blessé, est relevé par des élèves et des
personnels de son lycée, et transporté à l’infirmerie. «Il va bien», a
précisé hier soir un membre de l’établissement. Selon l’AFP, il aurait
tout de même été hospitalisé.Le mouvement est parti de la cité scolaire
de Kérichen. Une action spontanée, peu organisée. Sans banderoles, ni
tracts. Ni revendication précise. Exceptés quelques termes injurieux
contre le ministre Xavier Darcos.
Déjà, le matin, le lycée de la place de Strasbourg en a fait les
frais : une porte cassée, des extincteurs vidés, une classe remplie
d’élèves caillassée. Certains ont reçu des projections de verre cassé,
mais il n’y a pas de blessés.
Vers 13 h 30, la manif se reconstitue. Départ du lycée Vauban. Ils
sont environ 200. Ils vont d’abord à la Croix-Rouge. Certains pénètrent à
l’intérieur, en ressortent vite. Direction l’Iroise. Sur la route, les
poubelles sont jetées sur la chaussée, et les vitres de quelques abribus
sont cassées.
À l’Iroise, ils rentrent sans problème. Mais, dans le bâtiment
principal, les entrées sont gardées par des adultes… ou des élèves,
comme au préau couvert. Des jeunes font pression. Un lycéen de l’Iroise
s’interpose et se fait bousculer. Jean-Yves Guengant intervient. Il fend
la foule, repousse les jeunes les plus agressifs. Il reçoit des
crachats. Soudain, un jeune le gifle. Le proviseur répond de la même
façon. Alors le jeune lui lance un coup dans la tête. Les lunettes du
proviseur volent. Déséquilibré, il tombe lourdement, tandis que les
« manifestants » prennent la fuite… laissant les membres de
l’établissement, estomaqués, et indignés.
« C’est inadmissible ! »
«C’est inadmissible! Je n’ai jamais vu ça!», réagit un enseignant, syndiqué de longue date au Sgen-CFDT, très choqué. Émotion partagée par les lycéens de l’Iroise. «C’est lamentable!
Aujourd’hui, aucune manifestation n’était prévue. Ils ne sont là que
pour casser. Ils décrédibilisent notre mouvement. On ne peut pas
accepter ça!» proteste Lancelot. C’est ce lycéen qu’a défendu Jean-Yves Guengant. «Je remercie le proviseur», dit-il.
Lancelot est engagé dans le mouvement de protestation contre les
réformes, mais de façon pacifique. Hier, selon lui, l’action des jeunes
n’avait rien à voir avec la manifestation de vendredi dernier, organisée
par un syndicat lycéen. Avec quatre autres collègues, Lancelot tente
d’organiser un comité pour structurer leur action. «Si des casseurs interviennent dans nos manifs, on arrêtera tout.»
Charles, un lycéen de l’Harteloire,dénonce : « C’est une bande de casseurs qui se sert des manifestations lycéennes comme prétexte.» Le recteur d’académie condamne «fermement» le climat de violence de la part de ce «groupe non identifié de 30 à 40 individus, se mêlant à des lycéens» et qui « dessert toute forme d‘expression lycéenne».
Manifestations de lycéens : nouveaux affrontements ce matin à Brest
…
Des lycéens manifestaient ce mercredi matin à Brest. Un groupe
constitué de près de deux cents adolescents a sillonné les rues de Brest
avant de vouloir pénétrer à l’intérieur du groupe scolaire privé La
Croix-Rouge, non loin du centre-ville.
De nombreuses voitures ont été dégradées à leur passage et des grenades lacrymogènes ont été tirées par les gendarmes mobiles (voir le reportage photos).
Un lycéen a été brièvement interpellé par la police alors qu’il escaladait les grilles de l’établissement scolaire.
A l’arrivée des gendarmes mobiles, les manifestants se sont ensuite
dirigés vers le groupe scolaire public Kerichen, le plus important
établissement de la ville proche de la Croix-Rouge, en dégradant à leur
passage les voitures en stationnement.
De nombreux rétroviseurs ont été arrachés et la vitre d’une voiture de police a été brisée.
Depuis deux jours, des jeunes sèment la panique dans les lycées de la
ville finistérienne. Hier, quatre d’entre eux avaient été interpellés.
Quelque deux cents lycéens manifestaient ce matin dans les rues de
Brest où de nombreuses voitures ont été dégradées à leur passage et des
grenades lacrymogènes ont été tirées par les gendarmes mobiles.
Un groupe constitué de près de deux cents adolescents a sillonné les
rues de Brest avant de vouloir pénétrer à l’intérieur du groupe scolaire
privé La Croix-Rouge, non loin du centre-ville.
Un lycéen a été brièvement interpellé par la police alors qu’il escaladait les grilles de l’établissement.
A l’arrivée des gendarmes mobiles, les manifestants se sont ensuite
dirigés vers le groupe scolaire public Kerichen, le plus important
établissement de la ville proche de la Croix-Rouge, en dégradant à leur
passage les voitures en stationnement.
De nombreux rétroviseurs ont été arrachés et la vitre d’une voiture de police a été brisée.
Les gendarmes mobiles ont lancé quelques grenades lacrymogènes en réponse à des jets de pierre des manifestants.
Lundi et mardi déjà, plusieurs dizaines de jeunes, sans mot d’ordre
ni revendication particulière, avaient dégradé du mobilier urbain et
perturbé les cours de plusieurs lycées de Brest lors de manifestations
dans les rues de la ville.
BREST.- « Toute cette violence, c’est incompréhensible ! » Paul Merdy, directeur du lycée Anne-Marie-Javouhey, est sidéré. Ce n’est tout de même pas la réforme du lycée – dont on ne sait encore pas grand-chose – qui peut expliquer cette débauche? »
Hier matin, son établissement a été la cible des « casseurs»: une
dizaine de vitres de classes caillassées; des élèves apeurés; la porte
d’entrée a failli céder. Un passant s’est interposé. Il a été jeté à
terre et a reçu une volée de coups de pied.
Lundi, au lycée de l’Iroise, le proviseur avait été frappé et
blessé ; une salle de classe remplie d’élèves, caillassée ; et une
porte, cassée. «Jamais vu ça.On a le droit de protester, mais il faut le faire pacifiquement et dans la concertation!», s’indigne Yves Garçon, professeur à l’Iroise, syndiqué au Sgen-CFDT.
«Ils veulent discréditer le mouvement de lycéens. C’est révoltant !»,
proteste Lancelot. Élève en première, il était aux premières loges pour
empêcher les autres jeunes d’entrer dans les bâtiments. C’est pour le
défendre que le proviseur est intervenu.
Sans leader ni revendications
Lancelot, comme d’autres camarades, est engagé contre les mesures de
Xavier Darcos. La semaine dernière, ils ont participé à la
manifestation-pacifique-qui a réuni 200 lycéens contre la suppression
des postes d’enseignants ; les classes trop chargées ; la réforme du
lycée et la suppression supposée des filières ; le nouveau recrutement
des enseignants,etc.
Ces jeunes ont voulu constituer un comité. Mais les «radicaux»
tentent de saboter leurs actions et lancent de fausses informations via les SMS et Facebook. « On
a passé notre week-end à démentir des rumeurs comme quoi l’Iroise
serait bloqué toute la semaine et qu’une manifestation était prévue
lundi. »
Qui sont ces « radicaux » qui se font déborder par des casseurs, qui
se lancent dans les rues sans leader ni revendications précises? Ce type
d’interventions est parti de Vauban et Lesven, des lycées industriels
et professionnels. « Des élèves en profitent pour ne pas aller en cours et s’amuser. D’autres ont envie de casser : des lycéens, mais aussi des jeunes qu’on ne connaît pas, qui viennent de Pontanézen (Un quartier « chaud ») », indiquent des élèves de Vauban.
Hier, quatre jeunes ont été interpellés pour jet de pierres sur des
policiers et destruction d’abris-bus. L’un d’entre eux, âgé de 18 ans,
n’est pas lycéen. Au total, dix-sept plaintes ont été déposées.
L’an dernier, début décembre, plusieurs manifestations issues de la
cité scolaire Kérichen avaient viré en échauffourées avec les forces de
l’ordre. Sauf que le bac professionnel en trois ans est une réalité. Et
qu’en janvier, quand leurs lycées se sont portés volontaires pour cette
réforme, il n’y a eu aucune réaction.
Ce midi, les « pacifiques » organisent une manifestation. Et les syndicats d’enseignants, avec prudence, une table ronde.
Les lycéens mobilisés contre la politique de Xavier Darcos
Les jeunes ont bien participé à la journée d’action, sans grève, à l’appel des syndicats enseignants.
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 10.12.2008 à 18h20 • Mis à jour le 10.12.2008 à 19h57
« Ne rajoutons pas à la crise celle de l’éducation : investissons pour elle ! », tel est le mot d’ordre des mobilisations de mercredi 10 décembre, destinées à dénoncer les treize mille cinq cents suppressions de postes de 2009, ainsi que les réformes du primaire, du lycée et de la formation
des enseignants. Des rassemblements – non assortis d’appels à la grève –
que le ministre de l’éducation Xavier Darcos a qualifié de « presque habituels », ont eu lieu dans plusieurs villes de France.
A Montpellier, entre dix-sept cents et trois mille personnes
ont manifesté. Le cortège, composé d’enseignants, de lycéens,
d’étudiants, de parents d’élèves et retraités de l’éducation nationale, a
défilé aux cris de « Darcos, t’es foutu », ou « Non à la suppression des Rased ». Trois mille postes au sein des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) doivent être supprimés l’an prochain.
Entre mille et quinze cents personnes, selon les estimations, ont défilé dans les rues de Toulouse derrière une banderole « Ensemble défendons l’école publique ». A Marseille, près de quinze cents personnes, selon la police et les organisateurs, ont défilé sous la pluie dans le centre-ville. « Un pays, une école, notre avenir, Académie Aix-Marseille« , pouvait-on lire
sur la banderole en tête du cortège composé d’enseignants, de parents
d’élèves, d’écoliers de maternelles et de primaires, de lycéens et
d’étudiants d’IUT. Les parents de la FCPE ouvraient la marche et étaient
pour la plupart vêtus de gilets de sécurité jaune fluorescent sur
lesquels on pouvait lire « Association éducative en danger de mort, chantier de démolition de l’école publique ».
A Paris, plusieurs centaines d’enseignants, de lycéens et de
parents se sont rassemblés à la gare Saint-Lazare en fin d’après-midi.
Portant des bonnets de Père Noël, voire l’habit complet, ils ont
distribué des tracts aux passants. Ils scandaient « Darcos, c’est pas un cadeau pour l’éducation » et « Des sous pour les écoliers, pas pour les banquiers ». Des lycéens, venus entre autres de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine, lançaient des slogans comme « Lycéens en colère, on va pas se laisser faire », ou encore « Dans tous les quartiers, dans toutes les régions, un même droit à l’éducation ».
Près de deux mille personnes, selon la police, manifestaient dans l’après-midi à Bordeaux,
en majorité des lycéens. D’autres rassemblements ont émaillé la journée
de mardi, au cours desquels plusieurs lycéens ont été interpellés. Deux
ont été présentés mercredi à un juge pour enfant pour des dégradations
commises en marge des défilés et un troisième, âgé de 18 ans, a fait
l’objet d’une comparution immédiate pour « violences » contre un policier.
A Rennes, près de deux mille lycéens, selon la police et les
manifestants, ont défilé toute la matinée et au moins huit lycées
étaient perturbés. Les manifestants ont commencé la journée aux cris de « Darcos, t’es foutu, la jeunesse est dans la rue » et sous une banderole proclamant « Non aux réformes bidons », dans un cortège dirigé par l’Union nationale des lycéens et SUD-Lycéens. Une quinzaine d’établissements étaient bloqués à Nantes,où un millier de lycéens ont manifesté avant de tenir une assemblée générale en plein air. A Cherbourg,
entre mille et quinze cents lycéens, selon les estimations, se sont
rassemblés dans la matinée. D’autres manifestations et blocages de
lycées ont été signalés dans de nombreuses villes de l’Ouest, perturbant
parfois la circulation, comme à Saint-Nazaire ou au Mans.
A Brest, où des jeunes et les forces de l’ordre s’affrontent dans la rue depuis lundi,
quatre interpellations ont eu lieu mardi, et la manifestation de
mercredi a été houleuse. Un groupe de quelque deux cents jeunes a
sillonné les rues en tentant de pénétrer dans un groupe scolaire privé et en dégradant des voitures
en stationnement. Les gendarmes mobiles ont lancé quelques grenades
lacrymogènes en réponse à des jets de pierres. A la mi-journée, le calme
était revenu. « On ignore pourquoi ils manifestent », avait
cependant déclaré plus tôt dans la journé Paul Merdy, directeur du lycée
Anne-Marie-Javouhey, dont une vingtaine de vitres ont été brisées par
des cailloux mardi.
« JE NE SUIS PAS MINISTRE DE L’HÉSITATION NATIONALE »
Xavier Darcos a dénoncé sur Europe 1« un mélange de mensonges ou d’informations erronées de nature à affoler les opinions publiques, qui est de la véritable désinformation ». Le ministre a assuré qu’il n’était pas question pour lui « de supprimer la maternelle », ni les « mathématiques« au lycée. Interrogé sur les violences survenues dans plusieurs villes, dont Brest, en marge de manifestations lycéennes, il a reconnu que « cela l’inquiétait », mais a indiqué qu’il ne « confondait pas les lycéens avec des bandes radicalisées qui viennent tout casser ». Quant à savoir s’il va revoir ses réformes, il a répondu : « je ne suis pas ministre de l’hésitation nationale, j’ai un devoir pour les générations futures. Il s’agit de réformer dans un pays qui en a besoin », défendant en particulier sa réforme du lycée.
Comme en écho, l’ex-ministre PS Jack Lang a déclaré sur RMC, à l’adresse de M. Darcos : « Si vous continuez comme ça, l’éducation nationale, ce sera votre Vietnam. »« Il y a un ras-le-bol, une colère (…) Les professeurs ne manifestent pas pour défendre des intérêts personnels, et je leur dis bravo. Bravo de faire ce travail de prise de conscience. Ils se battent parce qu’ils savent que l’école de la République est en grave danger », a-t-il ajouté. Pour lui, les réformes constituent « un plan pluriannuel de destruction de l’éducation nationale ». « En demandant que chacun respecte les règles et les biens, j’appelle l’ensemble des Français à se dresser avec force, avec détermination, contre ce plan de destruction », a-t-il dit.
Une pétition, lancée fin novembre sur Internet par une centaine de maîtres d’écoles primaires, pour demander l’arrêt de la politique
éducative menée par le gouvernement et la démission de Xavier Darcos,
avait recueilli, mercredi, plus de treize mille six cents signatures
électroniques. Elle n’était plus accessible en fin d’après-midi.
A Brest, le difficile apprentissage de la coordination
Publié le 11 décembre 2008
600 lycéens ont manifesté, hier, à Brest. Ceux qui s’étaient donné
pour mot d’ordre de casser ont vite été freinés par les forces de
l’ordre.
600 lycéens ont manifesté, hier, à Brest. Ceux qui s’étaient donné
pour mot d’ordre de casser ont vite été freinés par les forces de
l’ordre. Les autres s’organisent pour ne pas se laisser happer par les
débordements. Trente policiers en tenue, sept équipes d’interpellation,
cinq pour réguler la circulation et un escadron de 60 gendarmes venu de
Chateauroux en renfort… Suite aux excès de violence générés, lundi et
mardi, dans les rues de Brest par une cinquantaine de lycéens
incontrôlables, le préfet a pris des mesures, hier, pour stopper les
ardeurs des agitateurs. Dès 7 h 15, 200 élèves se sont postés devant le
lycée Dupuy-de-Lôme. Objectif affiché : faire un barrage filtrant.
Barrage devenu barricade, feux de poubelles et de palettes à la clé. Les
pompiers ont dû intervenir pour éviter qu’il ne se propage aux
voitures. Les policiers, eux, ont lancé quelques fumigènes pour
disperser les troupes. Une partie a alors mis le cap sur le centre-ville
en bloquant au passage la circulation sur le pont de l’Harteloire.
Deux lycéens interpellés
Pendant ce temps, quelque 80 lycéens de Vauban ont entrepris de faire
irruption à La Croix-Rouge. La procession s’est vite transformée en
affrontements avec les CRS, boulevard Léon-Blum : jets de pierres contre
grenades lacrymogènes. Bilan : des vitres de voitures en éclats et un
élève de Vauban, âgé de 15 ans, interpellé puis placé en garde à vue. Un
second de 16 ans a été arrêté, un peu plus tard. Les deux seront
présentés aujourd’hui au parquet.
Nouvelles actions attendues aujourd’hui
Déplorant ces agitations « gratuites et nuisibles », les lycéens de
l’Iroise ont mis en place un véritable comité. Ici, pas d’appel à se
regrouper lancé par SMS mais des assemblées générales en bonne et due
forme et un message clair : « Non à la suppression de postes dans
l’Éducation, encore non à la suppression de certaines matières et
options, toujours non au projet de réforme des lycées même si ce n’est
pas encore très clair ». Soutenus dans un communiqué par la FCPE du
Finistère, ils ont défilé hier midi, calmement, tracts à la main, de
leur établissement jusqu’à la sous-préfecture. Souhaitant éviter tout
débordement, ils ont mis en place leur propre service d’ordre. Pour
Lancelot, porte-parole du mouvement : « Pas question de se laisser
discréditer par quelques casseurs inconscients ». En contact avec des
représentants d’élèves de l’Harteloire et Amiral Ronarc’h notamment, il
tente depuis deux jours de coordonner des actions. Pas facile. Le lycée
Dupuy-de-Lôme a annoncé un nouveau blocus ce matin. Les autres préfèrent
ne pas bouger…
Des incidents se sont produits ce matin à Brest, pour la quatrième
journée consécutive, entre quelques dizaines de jeunes manifestants
opposés à la réforme Darcos et les forces de l’ordre.
Les gendarmes mobiles ont tiré quelques grenades lacrymogènes contre
un petit groupe de 150 à 200 jeunes, pour la plupart lycéens, qui
tentaient de bloquer l’accès au pont de Recouvrance. Ces manifestants,
sans banderoles ni slogans, ont de leur côté jeté des pierres contre les
forces de l’ordre.
Le petit groupe, qui avait auparavant défilé dans la ville sans
violences mais en perturbant le trafic, s’est ensuite rendu devant le
lycée Dupuy de Lome, à proximité du pont, où il se trouvait en milieu de
matinée.
Suite aux incidents répétés depuis le début de semaine dans de
nombreux lycées brestois, blessant plusieurs personnes dont un
proviseur, allant en s’accentuant au point que des tirs de grenades
lacrymogènes ont été aujourd’hui effectués depuis la rue sur la cour et
un toit du lycée Dupuy de Lôme, incommodant des centaines d’élèves et de
personnels, semant la panique, (voir le reportage d’un collègue) Ci
dessous.
La FSU du Finistère, réunie en CDFD à Châteaulin le 11 décembre :
exige la fermeture administrative de ces lycées tant que les autorités
ne seront pas en mesure d’y assure la sécurité des biens publics et des
personnes, dont des élèves mineurs ;
exige que le ministre renonce aux milliers de suppressions de postes
ainsi qu’à toute précipitation en matière de réforme du lycée, projets
directement responsables de ces incidents graves
A Brest, les élèves demandent plus que le simple report du projet Darcos.
Le Finistère jusqu’au-boutiste
BREST, envoyé spécial
Jour calme hier à Brest où l’agitation lycéenne qui a sévi la semaine
dernière, avec dégradations sur la voie publique et jets de pierres et
de grenades lacrymogènes entre jeunes et forces de l’ordre, a connu un
net reflux.
Depuis vendredi, les lycéens brestois ont commencé à s’organiser pour
éviter les débordements. Des représentants ont été désignés et reçus en
sous-préfecture hier matin. La décision de Xavier Darcos de reporter sa
réforme de l’éducation n’a en revanche rien changé à leur
détermination. Et, à l’entrée de la ville, devant les grilles du lycée
de l’Iroise, dont le blocus avait été voté en assemblée générale
vendredi et où ont été alignées des poubelles, la défiance reste grande
vis-à-vis du ministre de l’Education nationale. «S’il se contente de reporter sa réforme d’un an, cela ne sert à rien, estime William, solide garçon de 18 ans, en terminale littéraire. En
tout cas, il n’a pas dit qu’il la retirait et ce que nous voulons, ce
sont de vraies modifications. On pense aussi aux générations qui vont
venir derrière nous.» Foulard rouge autour du cou et petite barbichette au menton, Rémy campe sur la même position. «Xavier Darcos se prétend ouvert à la discussion mais ce ne sont que des mots, lâche-t-il. Quand
on traite des manifestants d’analphabètes, c’est grave. Il n’a aucune
intention de changer son texte. Il pense seulement que ce n’est pas le
moment. Mais s’il reste sur ses positions, on fera pareil et on
continuera tant qu’il n’y aura pas de changements».
«Paumés». Si certains élèves se sont intéressés de près aux
projets de réformes du ministre de l’Education, il semble que la
violence qui a pu éclater à Brest la semaine dernière, avec caillassages
de salles de classes, bagarres entre jeunes ou destruction de mobilier
urbain, soit aussi le symptôme d’un malaise plus profond. Ce n’est sans
doute pas un hasard si le mouvement est parti des deux principaux lycées
techniques et professionnels de la ville, les lycées Vauban et
Dupuy-de-Lôme. «Dans les manifestations de la semaine dernière, il n’y avait aucun slogan, relève Jean-Christophe Quenéhervé, conseiller principal d’éducation à Dupuy-de-Lôme. Mais
aux premiers rangs, on retrouvait les plus paumés, les plus
déscolarisés. Ceux qui cumulent tous les problèmes familiaux et sociaux.
On a senti une angoisse qui n’est sans doute pas sans rapport avec les
effets de la crise mondiale. Avec des jeunes qui se demandent ce qu’ils
vont faire et comment ils vont trouver leur place dans ce monde».
Sur les deux panneaux accrochés aux grilles de ce lycée où 43 % des
élèves sont issus des catégories socio- professionnelles défavorisées,
on lit d’ailleurs aussi bien le nom de Xavier Darcos qu’une évocation de
la «crise financière». Même si la suppression des BEP, des«parcours sans possibilités de réorientation» et une «sélection plus forte» sont aussi des craintes récurrentes.
Confinés. Tous ou presque s’accordent en tout cas à dire que
les véritables «casseurs», pas toujours lycéens, qui ne sont là que pour
en découdre, ne représentent qu’une minorité. «On voudrait organiser les manifestations proprement, souligne Pierre, 18 ans, en BTS de génie civil. Mais dès qu’il y a contact avec les CRS, ça déborde, on subit et on se fait gazer.»
C’est ainsi que les 1 000 élèves du lycée Dupuy-de-Lôme se sont
retrouvés confinés dans les salles de classes jeudi matin tandis qu’une
bonne trentaine de grenades lacrymogènes tombaient dans la cour. Elèves
de première et terminale générale dans un autre lycée, Camille et
Marine, 16 ans et demi, gardent quant à elles les stigmates des
dernières manifs pour avoir voulu s’interposer face à quelques jeunes «avec des capuches, venus seulement pour s’occuper». Trace d’hématome au front pour l’une, entorse pour l’autre, elles n’en demeurent pas moins mobilisées. «Avec les suppressions de postes, on va être combien par classe ? S’inquiète Camille. Et si on supprime les différences au niveau du bac, quelle valeur aura-t-il?»
C’ÉTAIT un risque. En annonçant lundi, en plein déplacement à
l’étranger, qu’il reportait la réforme de la seconde pour se donner le
temps de mettre à plat, dans un climat plus serein, la refonte totale du
lycée, Xavier Darcos savait que le geste pouvait donner des ailes aux
lycéens qui manifestent depuis dix jours. Qu’interprété comme une «
reculade » de sa part, ou « une première victoire » contre lui, il
pouvait faire renaître le lot de revendications sur les suppressions de
postes par exemple. « Cela dit, nous confiait-il il y a deux jours, pour
ce qui est des postes, le budget est fait ! » De façon prévisible donc,
certaines organisations ont appelé à… amplifier la mobilisation. A
l’image de la Fidl, un des principaux syndicats lycéens, qui a maintenu
son mot d’ordre pour hier.
« La suspension n’est destinée qu’à casser et décrédibiliser notre mouvement »
De Rennes à la région Midi-Pyrénées, en passant par la Bourgogne, des
établissements ont été bloqués, pour la première fois à Paris
notamment. En province, on a défilé, parfois en cortège de plusieurs
milliers de manifestants, dans les grandes villes, comme Nantes. «
Lycéens révoltés, on ne veut pas être réformés » affichaient de
nombreuses banderoles à Bordeaux. « La suspension annoncée n’est
destinée qu’à casser et décrédibiliser notre mouvement », jure la Fidl
locale.
La présidente nationale, Alix Nicolet, réclame carrément que le
ministre « efface » sa réforme, redoutant… une stratégie machiavélique :
« Nous craignons que Xavier Darcos fasse passer sa réforme en fin
d’année ou pendant les vacances scolaires ». L’UNL, autre organisation
lycéenne, enfonce le clou, sous le slogan « Le ministre recule, les
lycéens avancent ». Mêmes arguments, même appel à renforcer la
mobilisation, jeudi, puis à la rentrée de janvier. Devant les lycées
bloqués, où l’on a pu voir flotter parfois un drapeau noir et où les
mots d’ordre radicaux l’emportent sur le nombre de lycéens mobilisés, on
évoque toujours les mêmes craintes : suppression du bac ou de certaines
matières en seconde, des lycée au rabais…
Côté adultes, à l’exception du Snes, de SUD, ou du Parti des
ouvriers indépendants (trotskiste) où l’on appelle à renforcer la
mobilisation sur fond de « première victoire », un léger fossé semble
s’être creusé hier avec les revendications des lycéens. Si les parents
de la PEEP (à droite) déplorent le recul du ministre, l’Unsa, la Ligue
de l’enseignement côté enseignants et même la FCPE, l’autre fédération
de parents (à gauche) « prennent » sobrement « acte » de la décision de
Darcos, tout en souhaitant toujours une réforme dont le lycée a besoin.
Devant l’Assemblée hier, le ministre a répété qu’il ne reculait que «
pour mieux sauter » et faire cette réforme en repartant de zéro. A
Strasbourg, Nicolas Sarkozy a également assuré : « Cette réforme, je la
soutiens, et elle se fera, en prenant le temps de l’écoute et de la
concertation. »
Cette affaire riche en rebondissements débutée avec
l’incendie de la maison de Jean-Jacques Le Page à Plougonvelin le 24
juillet 2009 a été examinée par la Cour d’assises du Finistère jusqu’à
vendredi dernier, 10 mars 2017, à compter du mardi 28 février 2017.
La principale accusée a été condamnée à une peine de vingt ans de réclusion criminelle assortie de dix ans de sûreté.
Elle a sitôt fait connaître son intention de faire appel, et Jacques
Pradel consacrait déjà à cette affaire l’une de ses émissions sur RTL,
hier, lundi 13 mars 2017.
En effet, à l’issue de ce premier procès, de nombreuses zones d’ombre
concernant l’ensemble des faits en question interrogent toujours,
rendant la vérité judiciaire bien incertaine.
Pour ma part, je rappelle que j’avais été définitivement bannie du
site Rue89 le 31 juillet 2009 alors que je commentais un article relatif
à cette affaire et me faisais copieusement insulter par le
« déconnologue » répondant au pseudonyme de « Homere ».
Originaire de l’Hérault et résidant en Thaïlande où il exerce
notamment comme hôtelier depuis de nombreuses années, cet homme
d’affaires très trouble se signalant depuis 2008 comme l’un des membres
les plus éminents de la bande de cyberdélinquants du malade mental
extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi tenait absolument à
me faire taire sur le milieu dans lequel le crime s’était produit.
Par la suite, il se revendiquera « bras armé du NPA en Thaïlande » et
avouera être l’organisateur de tous les harcèlements et campagnes de
calomnies publiques dont j’étais victime depuis le mois de février 2009,
ayant également concerné mon médecin-traitant, touché par ce crime de
Plougonvelin.
Or, cette affaire criminelle a été instruite par les mêmes juges ultra CORROMPUS
qui ont aussi toujours traité à l’envers toutes les affaires m’opposant
à Josette Brenterch du NPA de Brest et ses divers complices, notamment
ceux de la bande du psychopathe Pascal Edouard Cyprien Luraghi.
Leur instruction, terminée très précisément le jour de ma
condamnation illégale, le 11 juin 2013, est aujourd’hui clairement mise
en cause par les avocats de la défense.
Affaire Le Page. Vers un procès aux assises en 2016
Publié le 30 avril 2015
Modifié le 30 avril 2015 à 07h34
Revoilà le meurtre de Jean-Jacques Le Page,
survenu dans la nuit du 23 au 24 juillet 2009 dans sa résidence de
Plougonvelin, en première ligne. Mais cette fois-ci, il s’agira d’en
écrire l’épilogue puisque la cour d’appel de Rennes vient de confirmer,
dans un arrêt du 27 mars, la décision du juge d’instruction brestois de
renvoyer William Rolland et Laëtitia Monnier, dite « Lola », devant la cour d’assises du Finistère.
En revanche, Habib, le troisième homme, un temps dénoncé par Laëtitia
Monnier et suspecté d’être le « corbeau » de cette histoire à rallonge,
n’est pas renvoyé devant la juridiction criminelle. Presque cinq ans
après les faits, les deux jeunes gens renvoyés aux assises sont libres.
Ce qui ne devrait pas inciter la cour d’assises à aller vite pour
programmer un procès que l’on devine fleuve et qui pourrait occuper la
juridiction entre une et deux semaines. Joint, l’avocat de William
Rolland, Me Patrick Larvor, estime que le procès pourrait se tenir lors
du premier semestre 2016. Mais pour l’heure, aucune date n’est arrêtée.
Reste que l’audience promet d’être animée, même quelques années après
les faits et cette procédure qui n’en a jamais fini de rebondir. Car à
cette heure, Lola nie
en bloc et William Rolland joue toujours sur quelques incohérences qui
lui sont favorables mais aussi sur la rétractation d’aveux passés une
fois en garde à vue mais jamais renouvelés depuis. Bref, la tâche de la
cour d’assises s’annonce des plus ardues.
Meurtre de Plougonvelin (29). Retour sur les lieux du crime [Diapo]
Publié le 09 novembre 2009 à 12h22
Modifié le 10 novembre 2009 à 07h43
Les juges d’instruction saisis de l’affaire Jean-Jacques LePage se
sont rendus hier sur les lieux du meurtre, à Plougonvelin, en compagnie
de tous les protagonistes de l’affaire. La reconstitution de la nuit du
23 au 24 juillet derniers a duré toute la journée.
«Faites venir mademoiselle Monier». La voix claire de la juge
d’instruction Mathilde Boissy met fin aux conversations qui se tiennent
aux abords de la grille de la villa de Jean-Jacques Le Page,
fermée depuis le drame par des scellés et un cadenas. En une seconde,
le silence devient lourd autour de la procession judiciaire qui se met
en route le long du chemin de gravillons qui mène à la porte d’entrée de
la belle demeure totalement sinistrée. Un camion de pompiers suit, une
voiture de gendarmerie aussi. La bâche, battue par les vents et mangée
par la pluie depuis le jour du sinistre, qui hier encore laissait voir
le lieu du drame à travers sa béance, est à nouveau totalement déployée.
Quatre gendarmes se postent devant. Il est 9h15, dans le matin clair
illuminant ce lieu idyllique, juché au-dessus de la mer, au milieu de
résidences cossues. La reconstitution du meurtre de Jean-Jacques Le Page
commence. Circulez, il n’y aura plus rien à voir.
Une heure avant l’entrée pesante du drôle de cortège. Une première
voiture de gendarmerie arrive. Personne ne sait combien de temps va
durer la reconstitution
ordonnée dans le cadre de l’enquête par les juges Boissy et André.
Petit à petit, le déploiement de gendarmes devient imposant. L’on
s’affaire. Des plots sont disposés le long de la chaussée, un mannequin
en mousse et un couteau en plastique sont apportés. Les avocats de la
défense et des parties civiles arrivent au compte-gouttes, presqu’avec
la procureure Lemoine. Les juges suivent. Laëtitia Monier, dite Lola
aussi. En toute discrétion, ou presque. À l’arrière d’une voiture
simple de la gendarmerie, la jeune fille cache son visage à l’aide d’un
gros anorak sans forme. Un moment, elle sort de la voiture et montre
brièvement, de dos, sa frêle silhouette. Elle porte des habits amples,
et sa féminité n’apparaît qu’au hasard d’ongles vernis entraperçus.
Quel impact?
Le dernier à arriver est l’avocat de William Rolland, le prétendu
complice libéré depuis le 12 octobre. Son client le suit, libre comme
l’air. Il marche d’un pas lent. Grand, mince, les cheveux noirs dressés
par du gel, il semble un peu perdu dans le cortège. Son rôle sera
déterminant, pourtant. À son innocence proclamée, Laëtitia Monier
continue de marteler son implication. Que s’est-il dit de plus dans le
huis clos savamment pensé hier? Mystère. Le secret de l’instruction est
impénétrable, mais il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour
savoir que la vérité mettra bien du temps à éclater, dans l’«affaire Le
Page». Peut-être que cette reconstitution
fleuve, achevée après 18h sur la plage où Laëtitia Monier a été vue le
lendemain, permettra de faire avancer certaines convictions.
Meurtre de Plougonvelin (29). La libération de Lola se décide aujourd’hui
Publié le 04 février 2011
Modifié le 04 février 2011 à 07h24
Depuis 18 mois, Lola est en prison. Mise en examen pour l’assassinat
d’un retraité de Plougonvelin (29), la jeune femme clame son innocence,
crie à l’injustice, et veut être libérée. La cour d’appel de Rennes,
qui dira aujourd’hui si la détention doit être prolongée.
C’est une jeune fille mince aux longs cheveux clairs et au visage
d’adolescente. Seuls son regard sûr et la clarté de son élocution
trahissent ses 26 ans. Sans doute reflètent-ils aussi les difficultés
d’une vie peu commune: elle n’a jamais connu l’école durant dix ans de
nomadisme à travers l’Europe, en compagnie de sa mère. Elle s’est
installée seule à Brest à l’âge de 20 ans. Après avoir exercé des petits
boulots, elle est embauchée dans un bar à hôtesses. C’est là qu’elle
sombre dans l’alcool et les drogues dures et qu’elle rencontre
Jean-Jacques Le Page.
Le 24 juillet 2009, trois semaines après leur rencontre, le corps
carbonisé de Jean-Jacques Le Page est découvert dans les décombres de sa
maison du Trez-Hir, à Plougonvelin.
L’autopsie révèle qu’il est mort d’un «traumatisme cérébral majeur»
suivi de coups de couteau. Plus tard, on devait aussi retrouver un plomb
d’arme à grenaille dans l’une de ses orbites. Lola
(Laëtitia Monier pour l’état civil) avait été aperçue la veille au soir
non loin de là et le jour du drame, des témoins l’ont vue, l’air égaré,
portant un sac contenant un couteau. Elle est interpellée peu de temps
après et mise en examen pour assassinat. La forte consommation d’alcool
de la soirée, ajoutée au valium ingurgité en substitution à l’héroïne, a
sans doute rendu ses souvenirs nébuleux. Mais elle tente de raconter
cette soirée au Trezh-Hir au cours de laquelle elle aurait fait entrer
dans la maison de la victime son complice, William Rolland, venu pour
voler argent et objets de valeur. Selon elle, les deux hommes se
seraient battus à l’étage. Lorsqu’elle est montée, Jean-Jacques Le Page
était au sol mais vivant. Elle aurait alors quitté les lieux dans un
état second. À l’en croire, c’est son complice qui aurait ensuite tué la
victime et mis le feu à la maison pour faire disparaître le cadavre.
William Rolland, parti à Marseille après les faits, a été interpellé
là-bas.
Des aveux mais pas d’ADN
Placé en garde à vue, il aurait fait des aveux aux enquêteurs. Des
aveux sur lesquels il est revenu, dénonçant «la pression» dont il avait
fait l’objet lors de l’interrogatoire. La police scientifique a retrouvé
des traces de l’ADN de Laëtitia Monier mais elle n’a rien trouvé qui
puisse établir la présence de William Rolland. Ce dernier a d’ailleurs
été remis en liberté, voici un peu plus d’un an. La jeune femme, qui
maintient ses accusations et ses déclarations d’innocence, a vécu cette
libération comme une injustice. Le juge d’instruction de Brest a
d’ailleurs estimé, la semaine dernière, que la détention avait assez
duré, en rendant une ordonnance de mise en liberté sous contrôle
judiciaire. Le parquet avait alors fait appel et c’est la chambre de
l’instruction de la cour qui va maintenant décider.
Confrontation le 17 février
Pour l’avocate générale, il convient de prolonger la détention. «Il
faut pouvoir continuer les investigations», a-t-elle dit. «Une expertise
sur des traces de chaussures est en cours et des confrontations doivent
avoir lieu rapidement». Le résultat de ces expertises, qui pourraient
établir la présence sur les lieux de William Rolland, devrait être connu
avant trois mois. Quant aux confrontations, la prochaine est prévue le
17 de ce mois. Selon la défense, Laëtitia Monier «porte le chapeau» et
tout, dans ce dossier, concourt à établir qu’elle n’a pas tué: pas de
mobile, des vêtements sans taches de sang, un couteau dont elle se
serait évidemment débarrassé si elle avait tué et le fait qu’elle soit
restée à Plougonvelin. Pour Me Appéré, son maintien en détention n’est dû qu’à une chose: «La justice
n’aime pas reconnaître ses erreurs», a-t-il lancé en remarquant que les
investigations en cours concernent uniquement William Rolland. «Il est
difficile de se dire qu’on a peut-être remis le coupable en liberté».
Incarcérée depuis deux ans dans l’affaire du meurtre de Jean-Jacques
Le Page, retraité de Plougonvelin (29), Laëtitia Monier – dite Lola –
va être remise en liberté. Ainsi en a décidé, hier, la chambre de
l’instruction de la cour d’appel.
Le matin du 24 juillet 2009, les pompiers retrouvaient le corps
calciné de Jean-Jacques Le Page dans les décombres de sa maison du
Trez-Hir, à Plougonvelin,
détruite par un incendie. L’autopsie devait révéler que l’homme était
mort après avoir reçu un choc violent à la tête, quinze coups de couteau
et un plomb de pistolet à grenaille dans l’oeil.
Médicaments alcool et confusion
Laëtitia Monier, qui avait été vue sur les lieux dans la soirée du
23, était interpellée peu de temps plus tard. La jeune femme, une
employée de bar de Brest connue de la victime sous le nom de Lola,
a livré un témoignage d’une grande confusion en raison des
anxiolytiques et de l’alcool qu’elle avait absorbés. À l’en croire, elle
se serait rendue chez Jean-Jacques Le Page, qu’elle connaissait depuis
peu, en compagnie d’un ami qui devait y commettre un cambriolage.
L’opération se serait mal passée, s’achevant par un pugilat au cours
duquel son complice aurait tué la victime avant d’allumer l’incendie et
de prendre la fuite. Elle-même est restée au Trez-Hir où elle a été
retrouvée-errant sur la plage-par des baigneurs qui ont, par ailleurs,
indiqué avoir aperçu un couteau rougi dans son sac à main.
Aveux et rétractation
Le complice désigné, William Rolland, avait pris le train à Brest
quelques heures après l’incendie, pour se rendre à Marseille où il a été
interpellé quelques jours plus tard. Interrogé durant sept heures, il a
avoué le meurtre
en corroborant la version nébuleuse de Laëtitia Monier. Avant de se
rétracter. Les deux jeunes gens ont été mis en examen pour assassinat,
et placés en détention. William Rolland devait être mis en liberté deux mois plus tard, sous contrôle judiciaire. Lola,
sans doute victime de l’imprécision de son témoignage et des
modifications de versions livrées aux enquêteurs, aura dû attendre deux
ans.
Mystérieuse lettre anonyme
«À chaque investigation, les charges contre Mlle Monier
s’affaiblissent», a plaidé, devant la cour, son avocat Pierre Tracol, en
décrivant une jeune femme bien plus maladroite que manipulatrice. «Il
n’y a pas de mobile et aucun élément ne la relie au crime, sauf le fait
d’avoir été vue sur les lieux», porteuse d’un «couteau souillé de traces
apparemment anciennes». Un couteau qui n’avait pas été retrouvé au
Trez-Hir là où Laëtitia Monier avait indiqué avoir laissé son sac, mais
découvert à Brest plus de 20 mois plus tard grâce à une mystérieuse
lettre anonyme indiquant le lieu où il avait été caché. «On n’y a décelé
aucune trace de sang, ni aucune empreinte génétique», poursuit
l’avocat. «L’instruction n’a pas démontré ce qu’il s’est réellement
passé», a reconnu l’avocat général en requérant néanmoins- mais sans
grande conviction-le maintien en prison. Cette fois, la cour ne l’a pas
suivi et a infirmé l’ordonnance de prolongation de détention prise par le juge des libertés et de la détention. Les investigations qui vont se poursuivre devront éclaircir bien des mystères avant qu’un procès puisse avoir lieu.
Plus de deux ans après le meurtre de Jean-Jacques Le Page, à
Plougonvelin (29), les deux mis en examen sont libres, placés sous
contrôle judiciaire et attendent désormais les suites judiciaires à
cette affaire. À l’heure où l’instruction de cet incroyable dossier tire
à sa fin, «Lola» et William Rolland n’en finissent plus de clamer leur
innocence.
Laëtitia Monier, dite «Lola» ou encore appelée «Marie» par William Rolland
est incontestablement le personnage clé de cette affaire. Cette jeune
femme, aujourd’hui âgée de 27 ans, a été la première interpellée le 29
juillet 2009, cinq jours après le meurtre de Jean-Jacques Le Page. Employée au «46», un bar à hôtesses du centre-ville de Brest,
elle l’avait rencontré peu de temps avant et avait accepté, ce fameux
soir du 23 juillet, de le suivre dans sa résidence plougonvelinoise.
Que s’est-il passé là-bas ? Quelques certitudes : elle et lui ont mangé
vers 20 h dans une cafétéria brestoise puis se sont rendus sur la côte
vers 20 h 35. Dans la résidence de ce retraité, ils ont bu un verre
ensemble. Des traces d’ADN appartenant à la jeune femme ont ainsi été
collectées sur le verre. Il ressort également que Lola
a rencontré un groupe de jeunes à la sortie d’un bar de la station
balnéaire. Il est alors 23 h 30, une photo sera prise avec un téléphone
portable à 23 h 57. Elle se rend ensuite dans une villa où la fête se
poursuit. L’un des jeunes va voir deux couteaux dans un gros sac. Les
lames seraient ensanglantées, «mais avec du vieux sang, comme le disent
les témoins», corrige le nouvel avocat de Laëtitia Monier, Me Pierre
Tracol.
Il apparaît encore qu’à l’heure de midi, le lendemain, Lola
va aller se baigner à la plage du Curé tout habillée. Là encore, les
couteaux sont vus comme ils seront vus par ceux qui vont finalement la
prendre en stop jusqu’à Brest.
En juin 2011, près de deux ans après les faits, la juge Mathilde Boissy
reçoit une lettre anonyme lui indiquant que les couteaux et le sac se
trouvent dans le quartier de Recouvrance, à Brest.
Sur l’enveloppe, une trace d’ADN a été trouvée, mais pas identifiée.
Les objets sont pourtant récupérés, analysés. Les lames sont souillées,
«mais par aucune trace de sang humain», avance son avocat qui estime que
cette piste s’essouffle et joue aujourd’hui en faveur de Lola.
Car la jeune femme a toujours nié le crime, même si ses versions sur la
scène qu’elle aurait vue, puis seulement aperçue, ont varié au fil du
temps. La faute, selon sa défense, à «une personnalité plastique qui
épouse toujours la version de son contradicteur». Elle n’a jamais
contesté s’être rendue chez Jean-Jacques Le Page mais a mis en cause tour à tour William Rolland puis un certain Habib comme responsables du meurtre. Elle assure même s’être sauvée de la maison lorsque, selon elle, une bagarre aurait éclaté entre le retraité et William Rolland
qui serait venu cambrioler la maison. Mais où ? Au rez-de-chaussée de
la résidence comme elle a commencé par le dire ? Ou dans la chambre à
l’étage où le corps dénudé, seulement vêtu d’une ceinture herniaire, et
calciné de Jean-Jacques Le Page a été retrouvé ? Là encore, ses versions divergent.
Lors d’audiences publiques, la jeune fille a montré un visage mystique,
habitée par une grande foi catholique. Il a été prouvé par le biais
d’une expertise qu’elle est toujours vierge. Elle n’a cessé de demander
sa libération qui est finalement intervenue à la mi-août. «Six mois
avant, le juge brestois Fransois avait déjà raison en la libérant»,
s’indigne Me Tracol.
Une constante : ce grand échalas lymphatique, vu errant à la reconstitution du 9 novembre 2009, a toujours été mis en cause par Lola. Aujourd’hui âgé de 24 ans, William Rolland
n’a purgé que deux mois de détention provisoire à la suite d’aveux
passés en garde à vue, à Marseille. Il s’est rétracté lors de sa
première audition devant le juge d’instruction et depuis, il certifie ne
s’être jamais rendu sur les lieux. Épaulé par Me Patrick Larvor, William Rolland met en avant des horaires incompatibles avec la commission du meurtre : son portable a déclenché une borne à Brest à 22 h 30 et son voisin l’a accueilli à 23 h 58. Il a ensuite été vu en bas de la rue de Siam, à Brest, à plus de 30 km de la scène de crime. Il lui reste donc une heure et demi pour faire l’aller-retour mais William Rolland n’a ni voiture ni permis de conduire. Aucun taxi n’a fait la route.
Contre lui, il ne reste que les versions de Lola,
une trace de chaussure laissée sur la cuvette des toilettes «compatible
avec la sienne mais il n’est pas certain que ce soit la sienne», dit
l’expertise, et les aveux. Aveux érodés par l’expertise psychologique du
jeune homme qui montre un comportement infantile et l’impossibilité de
subir la pression sans craquer. Il aura aussi à expliquer pourquoi, au
lendemain du crime, il a pris le train avec son voisin pour Marseille.
Une coïncidence, a-t-il toujours expliqué.
La victime
Alors qui ? Lola et William Rolland
? Un des deux ? Aucun des deux ? «Je m’interroge sur le mobile et sur
la présence d’un tiers», suppute aujourd’hui Pierre Tracol. Il a dans
ses cartes une empreinte ADN n’appartenant à personne de connu et
retrouvée sur un bouton de volet. Et il reste encore l’emploi du temps
de Jean-Jacques Le Page à éclaircir. Pourquoi a-t-il téléphoné à Lola
le soir fatal, à 21 h 40 ? Pourquoi a-t-il été vu en train «de chercher
quelqu’un» dans un café voisin entre 20 h 30 et 21 h 45? Lola
dit avoir été la dernière personne à l’avoir vu vivant, avant la rixe.
Peu après, certainement, un voisin l’ayant reconnu route de la Corniche,
près de chez lui. Il était alors 22 h 30…
Publié le 16 octobre 2011 à 11h58
Modifié le 16 octobre 2011 à 14h47
Laëtitia Monier, dite « Lola », impliquée dans une rixe à la sortie
d’une discothèque, au port de commerce à Brest, dans la nuit de vendredi
à samedi, a été placée en garde à vue. Elle sera déférée devant le
parquet de Brest, cet après-midi.
Alcoolisée, « Lola« ,
âgée de 27 ans a tenté de subtiliser le téléphone portable d’une jeune
femme de 24 ans, à l’aide d’une bombe lacrymogène et d’un couteau dont
elle aurait menacé sa victime.
Publié le 10 novembre 2011 à 19h00
Modifié le 10 novembre 2011 à 19h09
L’affaire Le Page rebondit
encore, trois ans et demi après le meurtre de Jean-Jacques Le
Page, à Plougonvelin, près de Brest. Selon nos sources, l’enquête est
relancée et pourrait durer encore une bonne année. Cette actualité tient
à deux faits nouveaux.
D’une part, un caméscope, partiellement calciné, aurait été retrouvé
dans les décombres de la chambre de la victime. Il serait en bon état et
montrerait des scènes assez chaudes, mais sans Lola.
Par ailleurs, une expertise graphologique de la lettre anonyme reçue
par les juges d’instruction et qui indiquait, avant l’été, où se
trouvaient un sac et des couteaux ayant peut-être servi au crime, est en
cours.
Dire que l’affaire Le Page rebondit encore, trois ans et demi après le meurtre initial de Plougonvelin, peut paraître surréaliste. Et pourtant! Selon nos sources, l’enquête
repart pour un tour qui pourrait encore durer une bonne année. Cette
actualité tient à deux faits nouveaux. D’une part, la fille de
Jean-Jacques Le Page, lors d’une visite de la maison, située route de la
Corniche, aurait retrouvé dans les décombres de la chambre un caméscope
partiellement calciné mais dont la cassette VHS serait en bon état et
montrerait des scènes assez chaudes, mais sans Lola.
Ce matériel sera bien évidemment examiné avec le plus grand soin mais à
cette heure, le parquet se refuse à imaginer que l’appareil ait pu être
déposé postérieurement au crime de l’audioprothésiste. Pour autant, il a
demandé de dater l’appareil. Dans le même ordre d’idée, sans qu’il n’y
ait nécessairement de cause à effet, une expertise graphologique de la
lettre anonyme reçue par les juges d’instruction
et qui indiquait, avant l’été, où se trouvaient un sac et des couteaux
ayant peut-être servi au crime, est en cours. Il y a deux semaines,
William Rolland et Laëtitia Monnier, les deux seuls mis en examen pour
l’assassinat de Jean-Jacques Le Page, ont été priés de se présenter au
palais de justice pour des exercices d’écriture. Les résultats ne sont
pas encore connus. Mais une question demeure. Quelqu’un, très proche de
l’enquête et qui,
selon nos informations, disposerait d’informations encore tenues
secrètes, semble désormais tourner très près de la gigantesque nébuleuse
de ce fait divers qui tient en haleine enquêteurs et machine judiciaire
depuis maintenant trois ans.
Dégradations à Brest. « Lola » hospitalisée d’office
Publié le 13 janvier 2012 à 09h10
Décidément, « Lola » n’a pas fini de faire parler d’elle. Mise en examen depuis juillet 2009 dans l’enquête sur l’assassinat de Jean-Jacques Le Page à Plougonvelin (29), Laëtitia Monier, dite « Lola« ,
a purgé deux ans de détention provisoire. Remise en liberté, sous
contrôle judiciaire, en août dernier, elle a de nouveau été interpellée
en octobre.
La justice lui reprochait cette fois un vol de téléphone portable
avec violence ayant entraîné une incapacité de travail et un port d’arme
illégal (un couteau). Pour ce délit, elle a été condamnée en décembre
dernier à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal
correctionnel. À peine un mois plus tard, « Lola » s’est encore fait remarquer.
Mardi soir, place Guérin, à Brest,
elle a été arrêtée après avoir dégradé une dizaine de véhicules en
stationnement. La jeune femme n’était visiblement pas dans un état
normal. Incapable d’être entendue par la police, elle a fait l’objet
d’une procédure d’hospitalisation d’office.
Meurtre de Plougonvelin. Le procès du 28 février au 10 mars à Quimper
Publié le 03 novembre 2016 à 20h17
Le meurtre de Jean-Jacques Le Page, en juillet 2009, à Plougonvelin
(29), donnera lieu à un procès fleuve qui se tiendra du 28 février au 10
mars 2017, à Quimper.
Presque huit ans. C’est le temps qu’il aura fallu pour pouvoir audiencer le procès aux assises de Laetitia Monier, dite « Lola », et de William Rolland. Ils seront renvoyés à Quimper du 28 février au 10 mars pour le meurtre de Jean-Jacques Le Page, survenu à Plougonvelin (29), en juillet 2009.
Ils sont également mis en accusation pour la destruction du bien
d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes. La cour s’est donc
donné du temps pour plonger dans cette nuit mystérieuse où cet
audioprothésiste de 68 ans a été lardé de quinze coups de couteau avant
que sa résidence surplombant la mer ne soit incendiée.
Dix jours de débats
L’enquête, riche en rebondissements et controverses, permettra-t-elle
d’asseoir la culpabilité des deux accusés ? Les dix jours de débat ne
seront sans doute pas de trop pour parvenir à une vérité judiciaire qui
sera, sans nul doute, difficile à établir.
L’accusation sera portée par l’avocat général Emmanuel Phelippeau
tandis que Laetita Monier sera défendue par Mes Pierre Tracol et Pierre
Rustique. William Rolland, libre depuis octobre 2009, sera pour, sa
part, assisté de Mes Patrick Larvor et Thierry Fillon. Trois parties
civiles seront également représentées.
Ce mardi, un procès hors normes s’ouvrira aux assises de Quimper. Un
procès qui affole le temps, qui affole la raison, qui affolerait même
les scénaristes les plus fous. Ce mardi, s’ouvrira à Quimper le procès
de Lola et de William Rolland, renvoyés tous deux pour l’assassinat de
Jean-Jacques Le Page, à Plougonvelin (29), il y a presque huit ans.
Les pompiers auraient dû écouter la voix de cette femme, qui les
appelle dans la nuit du 23 au 24 juillet 2009. Elle habite Plougonvelin,
station balnéaire sur la mer d’Iroise, à une trentaine de kilomètres de
Brest. De sa fenêtre, route de la Corniche, elle voit de la fumée
s’échapper de la maison de Jean-Jacques Le Page. Mais par un hasard
lourd de conséquences, les pompiers ne se déplacent pas ou tout au moins
pas avant la matinée du lendemain. En ouvrant la porte, les flammes
bondissent en trouvant de l’air et embrasent en un rien de temps la
coquette villa d’un retraité de 68 ans, bien connu dans son lieu de
villégiature mais également à Brest où il fut un audioprothésiste de
renom. Ce sont les pompiers qui seront les premiers mis sur le gril,
s’excusant de leur négligence une fois le corps calciné du propriétaire
retrouvé dans des décombres brûlés puis noyés par l’eau.
Mais à l’autopsie du corps, la responsabilité des pompiers va
s’évanouir illico. Avant d’être la proie des flammes, Jean-Jacques Le
Page a été lardé de quinze coups de couteau. Personne ne se doute encore
que s’ouvre à ce moment précis une histoire criminelle qui ne donnera
jamais, quoi qu’il arrive, son intégrale vérité.
La faute à plusieurs éléments. Factuels d’abord : sur place, les
gendarmes peinent à collecter des éléments fiables dans cette maison
trop endommagée. Mais surtout, l’arrestation quelques jours plus tard de
Laëtitia Monnier, une call-girl surnommée Lola, alors âgée de 24 ans,
va faire basculer l’affaire au-delà du raisonnable, notamment en raison
de la personnalité de celle qui sera dès demain, au coeur du procès.
William, Habib et les versions dissonantes
Jean-Jacques Le Page a rencontré Lola dans un bar à hôtesses de
Brest, le « 43 », en plein centre-ville, quelques semaines ou mois plus
tôt. Après son arrestation, Lola ne restera constante que sur deux
points. Oui, elle a été chez lui ce soir-là et non, elle ne l’a pas tué.
Pour le reste, elle va servir aux enquêteurs des explications aussi
mouvantes que les sables. Dès le début de l’enquête, elle met en cause
William Rolland, un échalas un peu mou, copain de galère de la jeune
fille, sur la rive droite brestoise. Il est arrêté à Marseille, début
août 2009, et avoue en garde à vue le meurtre du sexagénaire. Avant de
se rétracter presque aussitôt.
Plusieurs questions se posent rapidement. Contre lui, celle de son
voyage à Marseille au lendemain du meurtre. « Un hasard » répondra-t-il
constamment. Pour lui, ce bornage téléphonique de la soirée du 23
juillet qui montre son impossibilité temporelle d’avoir fait le voyage
Brest-Plougonvelin aller-retour. Surtout que William Rolland n’a pas de
permis, pas de voiture et qu’aucun taxi n’a fait la route ce soir-là.
Contre toute attente, William Rolland est remis en liberté à peine plus
de deux mois après son arrestation, ne subissant qu’un contrôle
judiciaire spécialement léger.
Lola mettra aussi en cause un certain Habib qui parviendra à se
dédouaner sans difficulté. Mais des mois après le crime, la juge
d’instruction Mathilde Boissy reçoit une lettre anonyme lui indiquant où
se cachent les couteaux ayant servi au meurtre. Ils sont retrouvés dans
un sac, à Recouvrance, ensanglantés mais le sang s’avérera être animal.
Il s’avérera de la même manière que c’est Habib qui a écrit la lettre…
Le mystère Lola
Et il y a Lola. Catholique convaincue, brandissant devant le juge des
libertés et de la détention un certificat de virginité. Lola, récupérée
errant dans les rues de Plougonvelin le soir du drame par une troupe de
jeunes en goguette et qui l’amèneront chez eux. Où des couteaux seront
vus. Et seront revus le lendemain par une famille pique-niquant sur une
petite plage dite du Curé, alors que Lola se baigne habillée.
Que s’est-il passé chez Jean-Jacques Le Page ce soir du 23 juillet
2009 ? Pourquoi le retraité a-t-il été vu rue de la Corniche vers 22 h
30, « en cherchant quelqu’un » ? Huit ans d’instruction, de navettes
judiciaires et de rebondissements n’auront pas suffi à faire la lumière
intégrale. Le procès d’assises permettra-t-il de lever les zones d’ombre
?
Affaire Le Page. Neuf jours d’audience pour un stock de questions
Publié le 27 février 2017 à 00h00
Modifié le 27 février 2017 à 05h07
Le procès de Lola et de William Rolland s’ouvrira demain et durera
jusqu’au vendredi 10 mars. Il faudra, en effet, du temps pour éclaircir
les zones mystérieuses qui planent encore sur ce dossier.
La personnalité de la victime. La personnalité de Jean-Jacques Le
Page devrait aussi prendre du temps aux juges et aux jurés. Homme
reconnu et apprécié, il avait toutefois un goût pour les bars à hôtesses
où il avait rencontré Lola. Quelle était la nature de leur relation ?
Certaines sources proches de l’enquête affirment qu’à l’époque du
printemps 2009, l’homme aurait nourri un sérieux béguin pour la jeune
fille. Une époque où en parallèle, il avait reconnu une fille naturelle
déjà majeure, qui sera partie civile au procès, ainsi que son fils et sa
soeur.
Le mystère de la bille de plomb. Lors de l’autopsie, le médecin
légiste a retiré de l’orbite de la victime une bille de plomb semblable à
une grenaille tirée à l’aide d’une arme à feu. Mais aucun pistolet n’a
été retrouvé… De la même façon, comment expliquer qu’un caméscope ait
été retrouvé lors de la rétrocession de la maison à la famille plus d’un
an après le drame ? L’appareil se trouvait en état de marche sous le
lit. Et encore, cette trace de semelle de chaussure de marque Van’s sur
la lunette des toilettes. « Elle est compatible avec les chaussures de
William Rolland mais rien n’indique que ce soit la sienne ».
L’avant-soirée à Plougonvelin. Il est acquis qu’en début de soirée
Jean-Jacques Le Page a récupéré Lola et qu’ils ont fait route ensemble
de Brest vers son domicile.
Il l’a invitée à dîner dans une cafétéria puis ils sont rentrés.
Après ? On sait que l’homme a été vu dans un café voisin entre 20 h et
21 h 45 « en train de chercher quelqu’un ». On sait aussi qu’il a
téléphoné à Lola vers 21 h 40. Pourquoi ? Pas de réponse connue pour
l’instant.
Une nouvelle fois, Lola a varié dans ses explications, ce mardi, au
premier jour du procès du meurtre de Jean-Jacques Le Page, en 2009, à
Plougonvelin. La cour d’assises du Finistère a commencé à se pencher sur
la personnalité des deux accusés.
« Je prends du valium depuis dix ans. J’ai des trous de mémoire ».
Cheveux noirs tirés en arrière, Laëtitia Monier, dite Lola, a perdu de
sa superbe. « À l’époque, vous étiez drôlement jolie. Ça ne veut pas
dire que vous ne l’êtes plus », commente Me Balan, l’un des avocats des
parties civiles. Hier, au premier jour du procès du meurtre de
Jean-Jacques Le Page, tué dans la nuit du 23 au 24 juillet 2009, à
Plougonvelin, la jeune femme qu’il avait rencontrée au « 43 », un bar à
hôtesses brestois, a livré une nouvelle version des faits.
Lola a continué à crier son innocence, évoquant un projet de
cambriolage imaginé par William Rolland, son coaccusé. Un projet qui
aurait mal tourné, conduisant à la mort du commerçant, retraité de 67
ans. Son corps calciné, lardé de quinze coups de couteau, avait été
retrouvé dans les décombres de sa maison du boulevard de la Corniche.
Selon sa nouvelle version, elle aurait été invitée à quitter les
lieux par la victime qui était parvenue à désarmer son ami. Évoquant la
présence d’un certain Habib -dont l’implication a été écartée au cours
de l’instruction- elle décrit, de façon décousue et incohérente, avoir
ramassé le couteau sur la plage pour le placer dans son sac, avant
d’être appelée par la victime. L’un des deux couteaux ensanglantés vus
dans la nuit par un groupe de jeunes qui l’avait prise en stop, puis par
des témoins, le lendemain, sur la plage.
« Ça fait beaucoup de choses qui changent », lui fait remarquer la
présidente, Claire Fouquet-Lapar. « Ce n’est pas clair dans ma tête »,
admet Lola.
« J’ai menti »
Une jeune femme sous le joug de sa mère qu’elle qualifie
d’accaparante. Depuis ses 7 ans, les deux femmes ont longtemps vécu en
vase clos. Privée de scolarité au gré de la pérégrination des deux
femmes en Europe, elle évoque la prostitution de sa mère comme modèle.
Elle était devenue à son tour hôtesse dans des bars brestois, « parce
qu’on ne couche pas en France », insiste celle qui défend la virginité
par conviction religieuse. « Ce n’est pas contradictoire ? », questionne
Claire Fouquet-Lapar. « La masturbation, pour moi, ce n’est pas de la
prostitution. C’est une sorte de massage », soutient Lola.
Si elle n’a jamais formellement désigné « Will » comme l’auteur des
coups de couteau, la jeune femme s’est montrée encore plus prudente,
hier : « Je ne pense pas qu’il ait tué le monsieur. Il a dû s’enfuir
avant. Tout ce qu’il voulait, c’était l’argent ». « Lors de votre
première audition, vous avez dit avoir vu Jean-Jacques Le Page avec du
sang », lui rappelle la présidente. « J’ai menti », répond l’accusée.
Le témoin clé absent
« On m’a traîné dans la boue », martèle William Rolland. Le jeune
homme, âgé de 29 ans, s’était rétracté devant le juge d’instruction
après avoir livré des aveux qu’il dit extorqués. Pourtant décrit comme
intelligent, il avait reconnu être l’auteur des coups. « William,
c’était une proie facile. Je sais qu’il est innocent », défend sa tante.
Un témoignage tempéré par les bagarres et une affaire d’extorsion pour
laquelle il avait été condamné après sa sortie de détention provisoire. «
Vous ne pensez pas que c’est de la violence d’être accusé à tort ? Il a
vécu l’horreur en détention », martèle la tante.
William Rolland avait été remis en liberté grâce, notamment, à
l’alibi d’un ami qui l’avait accompagné à Marseille, au petit matin du
24 juillet. Un homme, témoin clé, qui s’est fait porter pâle, hier, à
une semaine de son audition, soulevant la colère des parties civiles. La
cour dira, ce matin, si elle entend se passer de son audition.
Appelée à témoigner devant les assises de Quimper, ce mercredi, la
mère de Lola, incapable de justifier de son emploi du temps la nuit du meurtre de Jean-Jacques Le Page, s’est retrouvée sur la sellette. Son téléphone avait borné près de Plougonvelin (29), au matin des faits.
« Est-ce que votre mère était présente ce soir-là avec vous ? »
Questionnée par Me Rajjou, partie civile, Lola cherche de l’aide dans le
regard de ses avocats. Après un long moment d’hésitation, la jeune
femme, coaccusée du meurtre de Jean-Jacques Le Page, dans la nuit du 23
au 24 juillet 2009, à Plougonvelin (29), répond par la négative. Avant
de tempérer ses explications: « Elle est incohérente ».
La deuxième journée de procès a ajouté un peu plus d’incertitudes aux
débats de l’affaire Le Page, ce mercredi, devant la cour d’assises du
Finistère. Appelée à témoigner de la personnalité de sa fille, la mère
de Laëtitia Monier n’a pas supporté le feu des questions des parties
civiles et de l’avocat général. « Je suis malade, ne me triturez pas
trop », insiste le témoin, avant de s’effondrer en larmes à la barre.
À plusieurs de ses codétenues, Lola avait pourtant confié que sa mère
était présente ce soir-là. « Elle aurait pu, mais elles mentent »,
répond l’accusée. « Elle a de l’imagination, elle peut inventer des
scénarios », confiait, plus tôt, la retraitée, en réponse à une question
de Me Larvor, l’avocat de William Rolland, sur la mythomanie de sa
fille soulevée par le Dr Cozic, l’un des experts psychiatres.
Son téléphone tout près de la villa
Oui mais voilà, plusieurs questions restent sans réponse, de l’avis
du ministère public et des parties civiles. À commencer par son arrivée
en train, dans l’après-midi du 23 juillet. Une simple coïncidence, selon
la mère de Lola : « Je voulais l’éloigner de Brest ».
Elle réfute l’avoir vue ce jour-là. Entendue par les gendarmes, elle
avait expliqué avoir passé la soirée aux Jeudis du port. Ce mercredi, en
réponse à une question de Me Rajjou, la femme a soutenu être restée se
reposer dans l’appartement de sa fille, avant de se défendre en
expliquant ne plus s’en souvenir, huit ans après les faits. Une nuit au
cours de laquelle son téléphone était resté muet. Avant de borner, au
matin des faits, près du Conquet, à seulement quelques kilomètres de la
villa de Jean-Jacques Le Page. « Je suis allée au Conquet en bus, je n’y
étais pas. Je n’y suis jamais allée », insiste-t-elle après avoir parlé
de « la grande maison » de la victime.
À la disposition de la justice
Baskets aux pieds, la retraitée n’est pas davantage à l’aise quant
aux enregistrements de ses conversations avec sa fille, les jours
suivant. Les deux femmes parlaient par code, Lola cherchant à savoir si
les gendarmes étaient venus à son appartement de Recouvrance. « Vous
portez des Adidas. Il vous arrive de porter des Vans ? », questionne, à
son tour, Stéphane Cantéro.
Sans le dire, l’avocat général fait référence aux traces de semelles
relevées dans les toilettes de la maison incendiée. « Non… Moi, c’est du
42, je crois qu’on avait retrouvé du 43″, justifie-t-elle, conduisant
l’avocat général à demander à la présidente d’acter les déclarations du
témoin. Des éléments qui, pour Me Rajjou, « permettent de penser que la
mère de Lola n’a pas tout dit ».
À la demande des parties civiles et du ministère public, la cour a ordonné que le témoin reste à la disposition de la justice.
Au tribunal ce jeudi, les experts se sont attardés sur les
circonstances de la mort de Jean-Jacques Le Page, via le témoignage
d’experts. Un avocat a évoqué « un acharnement ».
« Un vrai massacre. » La phrase est lâchée jeudi matin, devant la cour d’assises du Finistère, par Me Balan, avocat des parties civiles. Il commente l’expertise du Dr Saccardy, médecin légiste qui a examiné le corps « carbonisé » de Jean-Jacques Le Page, le 25 juillet 2009.
La veille, le cadavre de cet audioprothésiste réputé de la région
brestoise était retrouvé dans sa villa en flammes, à Plougonvelin.
Le Dr Saccardy explique avoir noté la présence de quinze plaies au niveau du thorax de la victime. La cause du décès ? Pas sûr. « J’ai aussi constaté un saignement interne de la boîte crânienne, qui peut être dû à un traumatisme », assure la légiste.
Une analyse contredite quelques minutes plus tard par d’autres professionnels de la médecine légale. Les Dr Bouvet et Le Gueut expliquent que « ce traumatisme cérébral serait le fait de la carbonisation ».
Les trois experts s’accordent au moins sur un point : un projectile a été retrouvé dans l’orbite droit de la victime. « Un calibre 11, tiré a priori d’un pistolet à grenaille », selon Marcel Ballester, expert en balistique. Un « plomb » qui ne provient pas du pistolet retrouvé près de la victime.
Signes de lutte
Cette blessure n’aurait pas été fatale à Jean-Jacques Le Page, mais
elle rajoute au calvaire qu’a pu endurer le retraité de Plougonvelin,
qui présente aussi des entailles au niveau des avant-bras. Probable
signe d’une lutte, selon le Dr Saccardy.
La matinée de jeudi a aussi été l’occasion, pour les avocats de
Laëtitia Monier – alias Lola – une ex-call girl, de mesurer le degré
d’implication possible de leurs clients. Me Rustique rappelle
qu’une voisine a vu une lumière s’éteindre à 5 h du matin, dans la
villa de la victime. À cette heure, sa cliente était en soirée.
« L’acharnement »
Il n’a pas non plus manqué de faire dire à l’experte qu’il fallait « une certaine force » pour sectionner un des cartilages de la victime, au niveau des côtes. Laëtitia Monier est chétive, presque frêle.
A-t-elle pu tout de même porter les coups de couteau ? A-t-elle été
aidée ? William R., co-accusé, nie toujours sa participation aux faits.
Le bornage de son téléphone, à Brest au moment des faits, parle pour
lui.
« Aucune chance »
Lundi, l’audition des accusés devrait apporter un éclairage sur « l’acharnement » dont a été victime Jean-Jacques Le Page, dixit Me Balan. À la barre, une des expertes est lapidaire : « La victime n’avait aucune chance de s’en sortir. »
Pendant ce temps, Lola, les yeux clos, la tête penchée, semble ne
plus lutter contre le sommeil. Ce vendredi, démarre le quatrième jour
d’audience. Il en reste six.
Attachée à sa virginité, elle travaillait pourtant dans un bar à
hôtesses. Personnalité complexe, Lola a été décrite par les experts
comme une jeune femme à l’enfance carencée, hier, lors d’une journée
plus favorable à son coaccusé.
Voûtée dans le box, Laëtitia Monier a écouté, d’une oreille
attentive, les experts défiler à la barre de la cour d’assises, hier, au
troisième jour du procès de l’affaire Le Page. Une posture corporelle
lourde de sens pour Françoise Keruzoré. L’experte psychologue avait été
marquée par la tenue de la jeune femme lors de son expertise. Comme dans
le box, elle portait des vêtements fermés jusqu’au menton. Une tenue
tout en contradiction avec « la robe sexy portée comme tenue de travail
». Une attitude qui témoigne, de son avis, d’un rapport au corps
compliqué pour cette jeune femme « à la personnalité très complexe ».
Mardi, Claire Fouquet-Lapar, la présidente de la cour d’assises, avait
déjà évoqué les condamnations prononcées après le meurtre de
Jean-Jacques Le Page, en juillet 2009, à Plougonvelin. Notamment
l’affaire d’un coup de couteau qu’elle avait porté à un homme au flirt
trop poussé. « Elle a un sentiment de danger à l’idée d’effraction de
son corps », estime Françoise Keruzoré. L’experte psychologue y voit la
conséquence d’une enfance carencée : « Elle a été élevée dans une grande
pauvreté de contacts familiaux ».
« Elle finit par se mentir à elle-même »
Cette absence de socialisation est la conséquence d’une relation
qualifiée de pathologique entre Lola et sa mère. « Elles fonctionnaient
sur la méfiance. Le noyau paranoïaque, c’était elles contre le reste du
monde. » Qualifiée d’intelligente, « elle est fine pour obtenir ce
qu’elle veut ». Des carences à l’origine des troubles de la
personnalité, décrits par l’ensemble des experts. Elle se réfugiait dans
l’alcool et les stupéfiants, la conduisant à des épisodes de violence
mal contenue. Ou à avoir recours au mensonge : « Elle finit par se
mentir à elle-même et ne plus être en mesure d’accéder à la réalité »,
décrit, pour sa part, le Dr Cozic. Son confrère, le Dr Masson, y voit de
la psychoplasticité modifiant son discours en fonction de
l’interlocuteur. « Est-ce une démarche volontaire ? », questionne Me
Tracol, avocat de Lola. « En général, c’est volontaire », estime
l’expert. Il émet l’hypothèse d’une amnésie défensive : « Elle s’exprime
facilement sur un sujet neutre. Quand on aborde les faits, c’est
différent ». Avant de tempérer son propos en réponse à une interrogation
de Me Rustique, le second conseil de Lola, sur l’influence de l’alcool
sur les troubles de la mémoire : « Ça peut y contribuer ».
Un revolver introuvable
La journée d’hier a été plus favorable à William Rolland. Coaccusé du
meurtre et de la destruction de la villa de Plougonvelin par incendie,
le jeune homme a bénéficié de l’audition des experts en médecine légale,
auteurs de la deuxième autopsie de la victime. Les deux médecins ont
confirmé que les quinze coups de couteau étaient bien à l’origine de la
mort, balayant l’idée d’un violent coup sur la tête. Ils ont aussi
qualifié d’incompréhensible l’une des expertises, à charge pour le jeune
homme. Elle estimait que les blessures, qu’il évoquait comme la
conséquence de chutes anciennes, étaient liées à sa présence dans un
foyer d’incendie. Reste le mystère des plombs retrouvés sur le corps de
la victime. De la grenaille tirée par un revolver 22 long rifle. L’arme
n’a jamais été retrouvée.
Huit ans après la mort de Jean-Jacques Le Page, sa famille attend
toujours la vérité. Une vérité qui n’est pas sortie de cette première
semaine de procès. Les débats reprendront lundi, à Quimper, devant la
cour d’assises.
Dans le box, face aux explications du professeur Villerbu, l’expert
psychologue, Laëtitia Monier s’est agacée, hier, pour la première fois
depuis l’ouverture du procès du meurtre de Jean-Jacques Le Page dont le
corps calciné avait été retrouvé dans les décombres de sa villa de
Plougonvelin, le 24 juillet 2009. Évoquant une rage de dent, la jeune
femme a quitté l’audience quelques minutes, avant de revenir. « Elle ne
fait face à l’insoutenable qu’en fuyant », commente l’expert. Toujours
impassible malgré les sentiments qu’elle dit avoir eus pour la victime, «
Lola » n’a pas varié face aux familles.
Dignes depuis l’ouverture du procès, les enfants et le filleul du
commerçant retraité se sont succédé à la barre des assises pour
témoigner de la personnalité de leur père et parrain. Un homme décrit de
toutes parts comme gentil, amusant et respectueux. À 67 ans, la victime
n’avait pas changé, attirée depuis toujours par les femmes. « Toute sa
vie, il s’est rassuré en plaisant aux femmes. Il avait de nombreuses
conquêtes », reconnaît son fils.
À sa fille, le petit homme, « frêle » depuis un grave accident en
2008, avait confié son amour pour Lola, rencontrée au « Club 46 », un
bar à hôtesse du centre-ville de Brest. « Il parlait de mariage ? »,
questionne la présidente, Claire Fouquet-Lapar. « Oui », confirme sa
fille, à qui il avait dit que la jeune femme était une étudiante en
médecine.
« Il n’y a qu’une personne qui a les clés »
Huit ans après les faits, les enfants de l’ancien audioprothésiste ne
parviennent pas à faire leur deuil. « Nous attendons la vérité. Qu’on
arrête de nous trimbaler. Ça fait huit ans qu’on nous raconte n’importe
quoi », martèle le fils de la victime. Sa soeur tourne le regard vers
Laëtitia Monier : « Il n’y a qu’une personne qui a les clés. Dites-nous
ce qu’il s’est passé ».
Invitée par la présidente de la cour à se lever, Lola reste
invariable : « La dernière fois que je l’ai vu, il m’a dit : » prends
vite un taxi » et il a fermé la porte », soutient la jeune femme. «
Vous êtes impliquée, insiste Claire Fouquet-Lapar, c’est vous qui le
connaissiez, qui faites, le cas échéant, venir quelqu’un et qu’on voit
avec des couteaux ». « C’est une personne que j’aimais bien. Je ne sais
pas qui a fait ça… J’aurais été incapable de faire ça, surtout pas à ce
monsieur ».
L’hypothèse d’aveux face à une situation compliquée
Une réponse toute faite, de l’avis du professeur Villerbu : « Elle ne
cherche pas à convaincre », analyse-t-il. Face aux questions plus
pressantes de la présidente, Lola évoque deux hypothèses : « Peut-être
Will (son coaccusé) ou quelqu’un d’autre ».
Le jeune homme, à la personnalité qualifiée de « fragile et
influençable », a bénéficié, hier, de deux expertises à nouveau
favorables. Pour le Dr Chanoine, expert psychologue, William Rolland –
désigné par Lola comme celui qui l’accompagnait cette nuit-là – aurait
pu passer aux aveux, sous la pression de la garde à vue, pour se
débarrasser d’une situation qui devenait très compliquée. « C’est assez
dans sa manière de fonctionner », témoigne l’expert, auquel s’associe le
professeur Villerbu.
À la lumière de ces personnalités, la cour d’assises se penchera la
semaine prochaine sur les faits. Le verdict devrait être rendu jeudi
soir.
La cour d’assises du Finistère a commencé à se pencher sur les faits
de l’affaire Le Page, ce lundi. L’occasion d’entendre des appréciations
parfois divergentes entre les différents enquêteurs.
« Quel intérêt avait Laëtitia Monier à mentir ? » L’enquêteur de la
brigade de recherches de Brest est formel : « Aucun ». La réponse a fait
bondir la défense de William Rolland, hier soir. Le jeune homme avait
été désigné par « Lola » comme présent, le soir de la mort de
Jean-Jacques Le Page, dans sa villa de Plougonvelin.
Le procès des deux accusés a repris par les auditions des enquêteurs
brestois et rennais de la gendarmerie. Leurs points de vue divergent.
Le dossier paraissait pourtant « clair et limpide au départ »,
reconnaît le directeur d’enquête de la section de recherches de Rennes.
Sur les déclarations de Lola qui reconnaissait sa présence au domicile
de la victime, la nuit des faits, William Rolland avait reconnu son
implication dans la mort du sexagénaire. « Il n’apportait pas d’élément
corroborant ce qu’il s’est passé sur place », tempère le directeur
d’enquête. « Il a fait une description de la maison. Mais des photos de
la maison lui sont présentées en garde à vue », souligne-t-il,
questionné par Me Fillion, l’avocat du jeune homme.
Sous le feu des questions de la défense, l’enquêteur de la brigade
des recherches de Brest qui avait recueilli ses aveux reste droit dans
ses bottes. Il admet avoir pu montrer des photos de l’extérieur de la
maison et avoir lu quelques passages de l’audition de Lola : « Mais
jamais on ne lui a dit dans quelle pièce se sont déroulés les faits, ni
par où l’auteur s’est enfui », explique-t-il.
« On manquait de temps »
L’interpellation de William Rolland, à Marseille, avait pourtant
placé les enquêteurs dans une position délicate, contraints de débuter
leurs auditions à la dix-huitième heure de garde à vue. « On manquait de
temps… On était trop court en personnel », confirme une enquêtrice de
la section de recherches.
Dans ces conditions, l’enquêteur de la brigade de recherches de Brest
s’était chargé seul de la dernière audition du jeune Brestois. Plus de
cinq heures d’audition – après deux longues auditions durant de la nuit –
au cours de laquelle il avait fini par craquer. Questionnée par la
présidente de la cour d’assises, Claire Fouquet-Lapar, sur la
description du gardé à vue assis sur le sol, pris de tremblements et en
pleurs, la gendarme explique qu’elle aurait fait une pause. Son collègue
en charge de l’audition, lui, avait qualifié l’état du jeune homme de «
serein » devant la juge d’instruction. « Il était fragile », lui fait
remarquer Me Larvor, son avocat. « En garde à vue pour assassinat, il
n’était forcément pas à son aise », se défend l’enquêteur.
Sans arme du crime
L’officier de police judiciaire s’appuie sur des éléments techniques
du dossier. À commencer par la téléphonie qui lui aurait laissé le temps
de se rendre au Trez-Hir. Une théorie balayée par un troisième
enquêteur de la section de recherches. « Il y a peu de probabilité qu’il
ait pu commettre un tel scénario ».
Seule certitude, l’hôtesse, vue à plusieurs reprises en possession de
couteaux, était bien à Plougonvelin. « Sa culpabilité ne tient que si
ces couteaux sont les armes du crime ? », questionne à son tour Me
Tracol, son avocat, en l’absence de l’arme du crime, jamais retrouvée. «
Oui », admet le directeur d’enquête. L’analyse des vêtements des deux
accusés n’a jamais permis de découvrir la moindre trace de sang,
réduisant les éléments à charge. « À moins qu’ils n’en aient pas porté
», corrige le directeur d’enquête.
Dix témoins se sont succédé, ce mardi, à la barre de la cour
d’assises du Finistère. Six d’entre eux ont vu Laëtitia Monier en
possession d’un ou de deux couteaux, quelques heures après le meurtre de
Jean-Jacques Le Page.
« Ce n’est pas banal, une fille qui se balade avec un couteau de
cuisine dans son sac ». Par « pitié », le peintre en bâtiment avait
accepté de transporter Lola, dans l’après-midi du 24 juillet 2009, entre
Plougonvelin et Brest. Dans le fourgon, les deux ouvriers avaient vu –
comme cinq autres témoins à s’être relayés à la barre, hier – le manche
d’un couteau de cuisine dépasser du sac à main de la jeune femme.
« Il me semble qu’elle a dit « j’irai en prison », dans la
fourgonnette. Qu’ils la prendraient pour une folle et qu’elle irait en
hôpital psychiatrique… Je lui ai demandé des explications, mais elle ne
m’a rien dit », témoigne l’ouvrier. Elle se serait débarrassée du ou des
couteaux dans une poubelle, rue de Glasgow, à son retour à Brest.
L’arme n’a jamais été retrouvée.
Hier, tout au long de la sixième journée du procès, ceux qui avaient
croisé le chemin de Laëtitia Monier, durant les heures qui ont suivi le
meurtre de Jean-Jacques Le Page, sont venus témoigner de leur rencontre
peu ordinaire avec l’accusée.
Peu avant minuit, elle avait suivi trois jeunes hommes en camping non
loin de là, invités à une soirée, dans une villa proche de la maison
incendiée. Après avoir bu et s’être baignée dans la piscine, la jeune
femme avait accompagné un des trois campeurs participant à la soirée
sous la douche.
Un flirt à l’issue duquel le sac à main de Lola s’était renversé,
laissant apparaître un couteau de boucher présentant des traces rouges.
Un couteau vu par un copain du campeur dans la nuit. Puis, le lendemain
matin, par l’un des deux jeunes hommes qui avaient invité le groupe à
finir la soirée dans la villa. À la recherche du portefeuille de Lola,
hystérique à son réveil parce qu’elle ne retrouvait pas son argent, il
avait plongé la main dans le sac à main.
« J’ai sorti un couteau maculé de sang, puis un deuxième dont la lame était plus courte ».
Mémoire sélective
Menacée d’un appel à la police pour qu’elle quitte la villa où
s’était passée la nuit, Lola avait réagi immédiatement en sortant de la
piscine. Mais elle avait refusé de partir. Le couteau, l’accusée redit
l’avoir ramassé sur la plage, abandonné, selon elle, le soir des faits,
par William Rolland.
Sous le feu des questions de Me Balan, Lola peine à expliquer la
raison pour laquelle elle avait mis l’arme dans son sac : « J’ai pensé
que Will avait peut-être fait une connerie… Je ne sais pas quoi vous
dire ».
Sang ou traces rouges ?
« Avec cette arme, vous allez faire la fête et vous vous baignez dans
une piscine ? », s’étonne, à son tour, l’avocat général, Stéphane
Cantéro. « Je n’ai rien à me reprocher », se défend-elle. En livrant le
nom de son coaccusé, elle avait décrit des traces de sang sur le
couteau. Interrogée par la présidente de la cour d’assises, la jeune
femme n’en est plus aussi sûre : « Du sang ou quelque chose de
ressemblant. Ce n’est pas étonnant quand on prend du valium et de
l’alcool ».
Questionnée dans la foulée sur l’argent qu’elle réclamait à son
réveil, l’accusée devient tout à coup prolixe, évoquant la somme de 300 €
donnée par la victime pour un bain avec elle. De l’argent perdu au
cours de la nuit dans la piscine, qu’elle voulait récupérer avant d’être
mise dehors : « Ils m’ont jetée dehors. Je m’en souviens bien, c’est
lui (NDLR : le témoin à la barre). Il avait les cheveux bouclés ».
« On peut tirer des conséquences sur ce dont vous vous rappelez ou
pas », lui fait remarquer la présidente. Les derniers témoins seront
entendus aujourd’hui.
Interrogée sur les faits, Lola a livré une nouvelle version de la
nuit du 23 au 24 juillet 2009, ce mercredi, sans convaincre. Elle a
toutefois fini par reconnaître avoir menti en livrant le nom de William
Rolland aux gendarmes.
« Je suis innocente. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ». Hier
soir, au terme de son interrogatoire sur les faits, Laëtitia Monier a
une nouvelle fois réfuté sa participation dans le meurtre de
Jean-Jacques Le Page, dans la nuit du 23 au 24 juillet 2009, à
Plougonvelin. Un homicide suivi de l’incendie de la villa du Trez-Hir
pour lequel la jeune femme avait livré les noms de William Rolland, son
coaccusé, d’un certain Habib rapidement blanchi par l’enquête et de sa
mère. Plusieurs témoins avaient également indiqué aux enquêteurs et à la
juge d’instruction avoir reçu les confidences de Lola, expliquant
qu’elle était l’auteur des faits. « C’est n’importe quoi », se défend
l’accusée.
« Vous êtes totalement complice »
Elle a livré, hier, une nouvelle version des faits, aussi incohérente
que les précédentes. « Vous ne vous rappelez pas à chaque fois de la
même chose. C’est un peu gênant pour connaître la vérité », lui fait
remarquer Claire Fouquet-Lapar, la présidente de la cour d’assises,
devant une salle trop étroite pour accueillir un public chaque jour plus
important à s’intéresser à l’affaire.
Et la jeune femme d’évoquer une nouvelle fois son arrivée dans la
villa du commerçant retraité en début de soirée. Le champagne et le bain
qui coule à l’étage pendant que son ami pénètre dans les lieux, selon
son récit. Elle décrit William Rolland désarmant Jean-Jacques Le Page en
se saisissant d’un couteau, avant d’être désarmé à son tour par le
sexagénaire qui la reconduit alors à la porte. Cette fois, son coaccusé
aurait réussi à prendre la fuite avant la mort du retraité. Pour la
rejoindre sur la plage où elle aurait récupéré le couteau !
Questionnée par la présidente, puis par les parties civiles et
l’avocat général, la jeune femme répond par un « c’est là où il y a un
trou noir », à chacune de ses nombreuses incohérences.
« Ce meurtre, c’est peut-être la pire des choses. Il est totalement
crapuleux. Quel que soit votre rôle, vous êtes totalement complice, vous
vous rendez compte de ça ? », tente Me Balan, l’avocat de la fille de
la victime. « La personne qui a fait ça, c’est très grave. Mais ce n’est
pas moi », martèle Lola. Le respect qu’elle dit avoir eu pour la
victime est pourtant apparu relatif au regard des SMS découverts dans le
dossier « brouillon » de son téléphone portable. Elle y avait rédigé un
message où elle indiquait qu’il n’avait « pas le moindre intérêt » pour
elle. « C’était un autre client », réfute-t-elle.
« J’ai menti, ils voulaient une version cohérente »
Au terme de la septième journée de débats, l’explication du
cambriolage imaginé par son coaccusé a été largement écornée par
Laëtitia Monier elle-même, en insistant sur le fait qu’il n’était « pas
déterminé que William Rolland était l’auteur des coups de couteau ».
Dès sa deuxième audition devant les gendarmes, la jeune femme avait
pourtant livré le nom du jeune homme en expliquant qu’elle l’avait fait
rentrer. Que sa présence rapidement découverte par Jean-Jacques Le Page
avait conduit le jeune homme à contraindre la victime à monter à l’étage
où elle l’avait découverte mourante. Elle avait terminé son audition en
expliquant que « Will » avait décidé de mettre le feu. « J’ai menti.
L’enquêteur voulait une version cohérente », a fini par admettre
Laëtitia Monier, interrogée hier soir par Me Thierry Fillion, l’un des
avocats du jeune homme. Et de se dédouaner aussitôt : « Ce n’est pas moi
qui ai avoué le crime ».
Affaire Le Page. 20 ans requis à l’encontre de Lola
Publié le 09 mars 2017 à 17h21
Modifié le 09 mars 2017 à 17h27Photo d’archives Le Télégramme
Ce jeudi après-midi, à Quimper, l’avocat général a requis une peine
de 20 années de réclusion à l’encontre de Laetitia Monier, la jeune
femme accusée d’avoir tué Jean-Jacques Le Page
et d’avoir incendié sa maison, dans la nuit du 23 au 24 juillet 2009, à
Plougonvelin. Pour Stéphane Cantéro, la jeune femme aurait agi seule,
le conduisant à requérir l’acquittement de son coaccusé, William
Rolland, Le verdict sera rendu demain.
À la veille du verdict, l’avocat général a requis la peine de 20 ans
de réclusion, ce jeudi, à l’encontre de Laëtitia Monier. Au terme des
débats, les parties civiles se sont jointes à ses réquisitions pour
réclamer l’acquittement de William Rolland.
Très ému, le neveu de Jean-Jacques Le Page a pris la parole une
dernière fois, hier matin, pour exprimer le sentiment de toute une
famille. « Je trouve dégueulasse qu’on ne nous dise pas simplement la
vérité ». La conséquence des mensonges répétés de Laëtitia Monier qui,
souligne Me Rajjou, l’avocat du fils de la victime « n’a fait
qu’inventer des scénarios tout au long de la procédure ».
Un système de défense à l’origine de la longue instruction de
l’affaire, obligeant la juge à vérifier chacune des explications de la
jeune femme accusée d’avoir poignardé le retraité, dans la nuit du 23 au
24 juillet 2009, dans sa maison de Plougonvelin, avant d’y mettre le
feu.
Par peur de perdre sa virginité
Ses mensonges, Stéphane Cantéro, l’avocat général, les compare
volontiers à ceux de Myriam Badaoui, la mère mythomane de l’affaire
d’Outreau qui avait multiplié les accusations pour couvrir les viols de
ses propres enfants.
Me Balan, l’avocat de la fille du commerçant retraité, en est
convaincu lui aussi : « Ce n’est qu’elle qui a pu faire ça »,
souligne-t-il, balayant, comme l’avocat général, toute idée de
complicité.
Confortée par la téléphonie et l’ADN, la présence de Lola, la nuit
des faits à Plougonvelin, avait été confirmée par les nombreux témoins
qui l’avaient croisée en possession de couteaux ensanglantés dépassant
de son sac à main.
Son mobile, pour l’accusation, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 32
ans, l’avait indirectement évoqué à travers sa virginité revendiquée : «
En se prostituant, elle se mettait en danger permanent parce que si
elle perd sa virginité, elle perd son identité », souligne le magistrat.
Cette nuit-là, la victime avait invité Lola chez lui pour une relation
tarifée. « Il en veut plus que d’habitude. Se sentant en danger, elle se
laisse déborder par sa fureur ». Le feu, elle l’aurait mis au lit dans
la foulée, « peut-être pas pour supprimer des traces mais avec la
volonté d’anéantir sa victime ».
Dangerosité
Des faits que la jeune femme a pu involontairement effacer de sa
mémoire. Parties civiles et ministère public en conviennent. Dès la
garde à vue, elle a pourtant commencé « à inventer des souvenirs par
stratégie », dénonçant, sans scrupule, des innocents pour échapper à sa
culpabilité.
« On voit rarement de tels criminels », insiste Stéphane Cantéro.
Inquiet du profil de la jeune femme, il a requis une peine de 20 ans de
réclusion.
« Aucun intérêt à condamner un innocent »
Comme les parties civiles, l’avocat général a, en revanche, estimé
qu’il n’existait pas de charges suffisantes à l’encontre de William
Rolland, le jeune homme accusé par Lola d’avoir porté les coups de
couteau. Tout au long des huit journées de débats, les charges sont
tombées, les unes après les autres. « Je requiers l’acquittement parce
qu’il y a trop de doutes. La société n’a aucun intérêt à condamner un
innocent. « Moi, je vous demande de l’acquitter en l’absence de doute »,
martèle Me Larvor, son avocat, évoquant les huit années de vie gâchées,
pour ce jeune homme âgé de 22 ans au moment de sa garde à vue. La
conséquence pour Me Fillion, son second avocat, « du crédit trop
important donné par l’enquêteur aux déclarations de Laëtitia Monier ».
Le verdict sera rendu aujourd’hui, à la suite des plaidoiries des avocats de la jeune femme.
Affaire Le Page. Lola condamnée à 20 ans de réclusion
Publié le 10 mars 2017 à 16h31
Au terme de son délibéré et après neuf jours de procès, la cour
d’assises du Finistère a condamné, ce vendredi après-midi, Laetitia
Monier, alias Lola, à la peine de 20 ans de réclusion assortie d’une
période de sûreté de 10 ans. La jeune femme âgée de 32 ans a été
reconnue coupable du meurtre de Jean-Jacques Le Page, dans la nuit du 23
au 24 juillet 2009, à Plougonvelin, et de la destruction par incendie
de sa maison. Accusé des mêmes faits, William Rolland a été acquitté,
conformément aux réquisitions de l’avocat général.
Au terme de neuf jours de procès, Lola a été reconnue coupable du
meurtre de Jean-Jacques Le Page et de la destruction de sa maison par
incendie, ce vendredi. Elle a été condamnée à une peine de 20 ans de
réclusion assortie de dix ans de sûreté.
Neuf jours de procès n’auront pas suffi à lever le mystère de
l’affaire. Près de huit ans après le meurtre de Jean-Jacques Le Page,
dont le corps calciné, lardé de coups de couteau, avait été découvert
dans les décombres de sa maison de Plougonvelin, au matin du 24 juillet
2009, la cour d’assises a donné sa vérité judiciaire, hier, à défaut
d’explications rationnelles de l’accusée. Elle a désigné Laëtitia
Monier, l’escort girl qui avait rendez-vous ce soir-là avec la victime,
comme l’auteur des 15 coups de couteau et de l’incendie qui s’en était
suivi. Condamnée à 20 ans de réclusion assortie d’une peine de sûreté de
10 ans, « Lola » n’a pas laissé paraître la moindre émotion à l’énoncé
du verdict. À l’inverse de son coaccusé, visiblement soulagé, en larmes à
l’annonce de son acquittement par la cour d’assises.
« Aucun élément matériel »
Point par point, la défense de Laëtitia Monier s’est pourtant
efforcée, dans la matinée, de démontrer l’absence de preuve de
culpabilité de Lola. Une jeune femme, « jamais condamnée » avant les
faits qui lui sont reprochés et dont les antécédents de violence
recueillis sont balayés par la défense. « Il faut s’en tenir à sa
première audition de garde à vue », martèle Me Rustique. Elle y
confirmait sa présence dans la villa de Jean-Jacques Le Page, dans la
soirée du 23 juillet 2009. Mais soutenait avoir quitté les lieux sans
rien savoir de ce qu’il s’y était passé. La mise en cause de William
Rolland ne viendra qu’à sa seconde audition. Conséquence pour Me Tracol
de la plasticité de sa personnalité : « C’est tout le problème de ce
dossier. Elle réagit en fonction de son interlocuteur », livrant à
chaque audition, une nouvelle version. Et de balayer l’idée d’une
stratégie élaborée : « Vous avez eu l’impression qu’on tentait de cacher
les choses habilement pendant ces deux semaines ? », questionne
l’avocat.
Le doute
Le couteau vu par de nombreux témoins en sa possession : « Aucun
élément ne prouve qu’elle a l’arme du crime » jamais retrouvée. Le
mobile soutenu par l’accusation qui l’aurait conduite à frapper par
crainte de perdre sa virginité ? « C’est n’importe quoi, vous n’avez que
des suppositions », défendent tour à tour les deux avocats de Lola.
Pour la défense, après six années d’instruction, trop de questions
restent sans réponse : à commencer par la disparition de la chevalière
de Jean-Jacques Le Page et du revolver ayant tiré une décharge de
grenaille sur la victime.
L’heure du crime en question
Mais c’est surtout l’appel de la voisine de la victime aux pompiers, à
5 h du matin, le 24 juillet, qui pose problème pour la défense. « C’est
le noeud de cette affaire, preuve de l’innocence de Laëtitia Monier »,
estime Me Rustique évoquant les descriptions faites à l’opérateur du «
18 » : des lumières qui s’éteignent et une fenêtre qui se ferme, cinq
heures après l’heure présumée du meurtre et de la mise à feu. L’oeuvre
de l’incendie pour l’accusation. La preuve de la présence du meurtrier
pour la défense, à l’heure où Lola participait à une fête dans une
maison voisine. Laëtitia Monier a évoqué, hier, sa volonté de faire
appel.
Aujourd’hui dans l’Heure du Crime, une émission en partenariat avec le journal Ouest-France.
C’est l’histoire d’un meurtre maquillé en incendie accidentel, pour
lequel une call-girl qui se trouvait chez la victime le soir du drame,
en 2009, vient d’être condamnée.
La Cour d’assises du Finistère a rendu son verdict vendredi dernier.
Elle condamne Laëtitia Monier, cette call-girl plus connue sous le nom
de Lola, à vingt ans de réclusion criminelle, pour le meurtre d’un
audioprothésiste retraité, Jean-Jacques Le Page, avec qui elle avait
passé la soirée du 24 juillet 2009, à Plougonvelin, dans le Finistère.
Un jeune homme de trente ans, William Rolland, que Lola avait accusé
d’avoir tué la victime ce soir-là, lors d’un cambriolage qui aurait mal
tourné, a été acquitté. Il est ressorti libre du procès.
Lola a fait appel. Elle est donc présumée innocente jusqu’à l’issue
de son deuxième procès. Nous revenons sur l’ensemble de l’affaire avec
mes invités…
Nos invités
Mickaël Louëdec, journaliste à Ouest France, Me Jean-Vladimir Balan, avocat au barreau de Paris, avocat de la fille de Jean-Jacques Le Page, Me Patrick Larvor, avocat au barreau de Brest, avocat avec Me Thierry Fillion de William Rolland, Me Pierre Tracol, avocat au barreau de Brest, avocat avec Me Pierre Hector Rustique de Laëtitia Monier, surnommée Lola, Me David Rajjou, avocat au barreau de Brest, avocat du fils de Jean Jacques Le Page.
Vous pouvez à tout momentsoumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l’équipe de l’émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L’Heure du Crime.