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samedi 20 juillet 2024

Au grand jeu de la Légion d'honneur, le CHU de Brest vient de décrocher le gros lot

Qui a encore pipé la loterie ?


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A Brest, trois professeurs du CHU distingués par la Légion d’honneur – . 

 

« C’est incroyable ! » Ils n’en reviennent toujours pas, ce jeudi 18 juillet 2024. Ce n’est pas forcément tous les ans que des membres du CHU de Brest sont décorés de la Légion d’honneur. Alors trois le même jour, qui plus est à la demande de trois ministres différents, ils assument que c’est inédit. D’ailleurs, et cela pèse lourd dans leur étonnement comme dans leur satisfaction, tous trois font partie de ceux qui, en dehors de leur spécialité, travaillent avec les étudiants sur les rapports entre art (notamment littérature) et santé.

Dans la promotion du 14 juillet, les professeurs Guillaume Bronsard, pédopsychiatre, et Frédéric Dubrana, chirurgien orthopédiste, ont été nommés chevaliers. Armelle Gentric, gériatre, a été promue au grade d’officier. C’est a priori (mais la récompense n’est pas explicitement justifiée) pour ses travaux de recherche sur la maltraitance des enfants que le premier a été récompensé. Le deuxième estime que ses travaux, dont certains ont été traduits en plusieurs langues, lui ont pesé. Le troisième, d’ailleurs récemment élevé au titre de commandeur de l’ordre des Palmes académiques, a notamment créé l’accueil gériatrique aux urgences de Brest au cours de sa carrière.

« Tous nos collègues voudront participer ! »

Si leurs distinctions respectives et concomitantes sont le fruit du hasard, tous trois veulent croire que leur engagement commun, au-delà de l’aspect technique de leur métier, a été pris en compte. Ensemble, ils animent une fois par mois un séminaire de littérature avec une dizaine d’étudiants en médecine. Dans un café, sans blouse, essentiellement des travaux pratiques. Ils organisent aussi un cours transversal pour tous les étudiants de l’UBO : Art et Santé. Une soixantaine d’entre eux le suivent chaque année. « Tous nos collègues voudront y participer ! », s’amuse Frédéric Dubrana.

Nous travaillons globalement sur la dimension humaniste de la médecine

« Nous travaillons globalement sur la dimension humaniste de la médecine, sur le croisement entre l’art et la médecine, ajoute Guillaume Bronsard. L’art comme support d’enseignement de la complexité humaine, comme support des malades, poursuit Armelle Gentric. Les malades sont des personnes prises dans leur globalité, sans les réduire à leur maladie. »

« Proust, un homme très malade »

Tous trois aiment la littérature, « pas seulement celle qui traite de nos domaines, même si elle couvre tout le parcours de la vie », notent-ils. Les auteurs (surtout français mais aussi bretons) évoqués avec les étudiants sont souvent des classiques (« Proust, un grand malade », Molière, Zola, Céline pour « Voyage au bout de la nuit »), un peu moins quand ce sont les étudiants eux-mêmes qui les proposent. « Ils viennent de domaines variés et on s’amuse beaucoup ! », apprécie le chirurgien.

Sur le plan personnel, Armelle Gentric avoue une affection pour Albert Camus. « La Peste » ? « Plutôt « La Chute » ». Frédéric Dubrana, docteur en philosophie à la Sorbonne, adore « Les Mille et une nuits ». Je l’ai lu cinq ou six fois et je le relirai ». Guillaume Bronsard ? « « Madame Bovary », de Flaubert ou l’éternelle déception des femmes envers les hommes… Même si je dois beaucoup aux miens ! », s’empresse-t-il d’ajouter.

 

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