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samedi 10 janvier 2015

7 janvier 2015, jour de paradoxes

Mes lecteurs les plus assidus le savent depuis longtemps s’ils n’ont la mémoire trop courte, car il m’est arrivé de l’évoquer dans des écrits publics : la soirée du 7 janvier 2005 est pour moi tout à fait mémorable.

En effet, ce soir-là, j’ai eu l’honneur et l’avantage de me faire huer par toute une assemblée d’extrême-gauchistes, ceux de Brest à peu près tous réunis dans le même amphithéâtre pour une conférence-débat sur les paradis fiscaux. J’avais eu le malheur de prendre la parole pour citer Denis Robert, son ouvrage « La Boîte noire », et poursuivre sur les mafias et la corruption. J’ai même dû prononcer les mots « fonctionnaires corrompus ». Or, toute la « gauche radicale » brestoise était bien présente. Le lynchage a été immédiat. J’ai terminé ma petite allocution sous les cris et sifflets des valeureux militants prétendument « antifascistes ». A la suite de quoi j’ai fait une très mauvaise rencontre – encore un ami et complice de Josette Brenterch, bien entendu.

Depuis, j’évite de bouger ou m’exprimer un 7 janvier, je ne prends plus le risque de m’exposer comme je l’ai fait ce jour-là, je l’ai payé beaucoup trop cher : en quelques mois, j’ai définitivement perdu les quelques libertés qui pouvaient encore me rester hors Internet, c’est-à-dire que j’ai dû me résoudre à ne plus jamais sortir de chez moi pour pouvoir me maintenir en vie.

Je m’étais donc juré de rester totalement silencieuse pour la journée anniversaire du 7 janvier 2015, alors que bouillonnait en moi l’envie de hurler toute la douleur de ces dix années d’enfer au point de menacer dangereusement de faire sauter tous mes verrous. Les mots naissaient dans mon esprit, formant des phrases qui s’allongeaient et s’enchaînaient les unes après les autres, j’aurais bien pu ne pas retenir mes doigts sur le clavier, je n’en avais plus la moindre envie. J’étais même tout à coup déterminée à marquer cet anniversaire de la publication adéquate, quitte à repasser au tribunal quelques mois plus tard. Bref, j’en étais encore très torturée, mais après tout, c’est peut-être normal, j’ai quand même eu affaire à un spécialiste ès manipulations qui m’a notamment traitée par injonctions paradoxales.

Puis il s’est passé ce qui s’est passé.

Fin de mes tergiversations.

Chapeau l’artiste.

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