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vendredi 16 juin 2023

Gabriel Fortin paranoïaque ?

C'était la grande question de ce matin. Ou plutôt, non, personne ne se pose la question, tout le monde l'affirme paranoïaque, y compris et surtout les psychiatres qui pourtant disent bien n'avoir pu l'examiner.

Mais bon, ne serait-ce qu'un procès prud'homal suffit à affirmer sa paranoïa, puisqu'ainsi il s'est clairement affirmé victime d'une injustice quelconque de la part d'un employeur, alors qu'aucune décision patronale ne saurait être remise en cause et ne l'est jamais, ni par les pouvoirs publics, ni par les médias, c'est toujours la justice divine qui s'exprime par la voix du patron, elle est absolue, sacrée.

Le salarié qui conteste son licenciement ou ses motifs ne se remet pas en question, nous dit en effet l'expert psychiatre appelé à la barre ce matin, le Dr Balais, il vit son licenciement comme une injustice, c'est la preuve de sa paranoïa.

Depuis les tout débuts de cette affaire, il n'y a jamais eu aucune remise en question du côté patronal, et pourtant, comme je le faisais observer hier, il y a matière :

http://satanistique.blogspot.com/2023/06/gabriel-fortin-deux-licenciements-qui.html

Comme d'habitude avec les psychiatres, on atteint encore d'incroyables sommets de débilité, de mensonges et de mauvaise foi avec ce procès :

 « Tous les éléments de rancune, de vengeance, tout le côté procédurier, même si ça dure des années, ce n'est pas grave pour eux (des profils tels que celui de Fortin, ndlr). La question du temps est presque annexe, même si ça nous choque nous qui sommes dans une temporalité normale », relève le médecin.

Combien de fois faudra-t-il vous le dire ? Intenter un procès contre un ancien employeur, ce n'est pas normal du tout, c'est hyper grave, c'est de la paranoïa.

« Le fonctionnement paranoïaque est assez respectueux de la loi, de la règle. Ces personnes, qui ont ce fonctionnement, peuvent également être très compétentes dans le domaine du droit ».

Farid Berrahma, dit « l'Indien », « le Gremlins » ou « le Rotisseur », dérangeait même son milieu, celui des voyous, en raison d'une paranoïa excessive qui l'amenait à dégainer ou faire assassiner plus vite que son ombre. Les plus grands paranoïaques sont toujours les pires criminels, des gens sans foi ni loi qui ont toujours vécu dans le crime organisé et n'ont pour la plupart jamais été suffisamment scolarisés pour développer de quelconques compétences dans le domaine du droit, qui de toute façon n'est vraiment pas leur tasse de thé, ils s'en moquent, ils s'affranchissent allègrement de toutes les lois.

Quand vous êtes respectueux de la loi, de la règle, vous n'avez au contraire a priori rien à craindre de quiconque et ne présentez pas l'ombre d'une quelconque paranoïa, sauf bien sûr quand vous commencez à être victime de crimes ou délits très inattendus, inexpliqués et inexplicables, ce qui vous amènera assez naturellement à déposer des plaintes, et d'autant mieux rédigées que vous êtes instruit.

Mais pour le Dr Balais, le paranoïaque n'est pas le criminel ou hors-la-loi, c'est au contraire celui qui respecte la loi. 

Pour le coup, il y a peut-être quand même une contradiction dans ses propos concernant Gabriel Fortin qui à l'évidence ne respecte plus la loi quand il se met à tuer. Mais cela ne l'effleure absolument pas, le rôle de l'expert psychiatre est de soutenir toutes les thèses patronales, peu importe avec quelles débilités.

Et cela continue :

Interrogé par le président sur ses innombrables notes informatiques et écrits : « Une façon de structurer sa vie, de remplir un certain vide. C'est aussi, quelque part, pour être lu (en référence à ses carnets saisis en détention, ndlr). Les paranoïaques écrivent beaucoup, c'est assez caractéristique », affirme le docteur.

Ah bon... Et elles sont où, toute les notes qu'aurait laissées, par exemple, le grand paranoïaque Farid Berrhama ? Comme si ces gens-là pouvaient laisser aux flics une documentation si abondante sur tous leurs trafics et tous leurs crimes...

 

 

https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/06/16/affaire-du-tueur-de-drh-suivez-en-direct-le-quatrieme-jour-du-proces-de-gabriel-fortin

 

  • 11:51

    Le président de la cour recadre un avocat avec force

    Nouveau coup de colère du président de la cour, Yves de Franca, qui recadre avec force Me Hervé Gerbi, avocat des sœurs de Patricia Pasquion, sur la « neutralité » des questions posées dans l'objectif de la « manifestation de la vérité ».

    Me Gerbi venait d'émettre des hypothèses sur la nature de ce que l'accusé « griffonne » dans le box, laissant supposer l'établissement d'une potentielle nouvelle liste de cibles. Le président n'a pas laissé passer, faisant ce rappel : « M. Fortin a le droit de griffonner ce qu'il veut ».

  • 11:42

    Deux des victimes visées par des tirs au visage : "comme un acte de barbarie"

    Me Dominique Arcadio interroge l'expert psychiatre sur une question qui « taraude » l'époux de Géraldine Caclin, DRH de Faun Environnement en Ardèche assassinée en janvier 2021. « Les blessures de la première victime (Estelle Luce, en Alsace) et de son épouse, deux femmes, ont ravagé leur visage. En tirez-vous des conclusions ? », demande l'avocat.

    « C'est difficile de répondre, indique le médecin. Effectivement ça fait interpréter qu'il y a volonté de supprimer la vie et d'avoir en plus une atteinte à l'apparence, la partie la plus importante de l'être humain. Comme quand on parle d'un acte de barbarie. On peut spéculer. Je n'étais pas au courant de ces détails ».

  • 11:29

    "Exprimer des regrets ne cadre pas" avec le profil de l'accusé

    Me Jakubowicz, avocat de Pôle emploi dont une employée, Patricia Pasquion, a été assassinée dans l'agence de Valence, met en avant que l'accusé n'exprime aucun regret sur les faits ou auprès des familles, présentes dans la salle. « En est-il incapable ? »

    Dans son esprit, il estime peut-être avoir rendu la justice 

    « On penche du côté qu'il ne peut pas, répond le médecin expert. Ça ne cadre pas avec son raisonnement si on se met à sa place. Il estime avoir subi des injustices profondes et n'a d'autre choix que d'essayer de les réparer. Exprimer des regrets sur ce qui s'est passé ne cadre pas. Dans son esprit, il estime peut-être avoir rendu la justice ».

    Un certain malaise traverse l'assemblée.

  • 11:14

    "Très peu de chances" que Fortin évolue face aux témoignages des familles

    Interrogé par Me Denis Dreyfus, avocat du mari et des deux filles de Patricia Pasquion, responsable d'équipe au Pôle emploi de Valence, sur l'éventuelle évolution de l'altérité de l'accusé à l'écoute des familles et des proches lors de procès, l'expert psychiatre affirme : « Il y a très peu de chances, étant donné la manière dont il fonctionne ».


  • 11:08

    Risque de récidive ? "On a le sentiment qu'il a atteint son objectif"

    Le médecin est interrogé sur le risque de récidive de l'auteur des crimes. « On évalue difficilement, reconnaît le Dr Balais. On a plus le sentiment qu'il a atteint son objectif et qu'il est passé à une autre perception ».

    L'expert précise que le passage à l'acte a été précédé d'un long processus de préparation par le tueur. Une récidive impliquerait selon lui que l'auteur des faits soit à nouveau dans une telle situation.

    Il peut estimer qu'il a été mal jugé, mais de là à reproduire le processus que nous connaissons, je ne pense pas

    Rappelons qu'un DRH a survécu à une tentative d'assassinat en Alsace et que l'auteur des faits avait d'autres cibles potentielles, dont un ancien flirt, sur lesquelles il avait effectué de nombreuses recherches.

     Peut-il avoir de nouveaux objectifs, demande un avocat ? « Le processus (qui a amené aux crimes de 2021) a duré plus d'une décennie avec un début et une fin. Après, son fonctionnement (à l'accusé) peut rester et il peut se fixer sur l'instant judiciaire. Il peut estimer qu'il a été mal jugé. Mais de là à reproduire le processus que nous connaissons, je ne pense pas », estime l'expert.

  • 11:00

    L'expert psychiatre s'exprime sur le rapport aux autres qu'a Fortin

    Son rapport aux autres ? « Dans le fonctionnement paranoïaque, il y a un côté hiérarchique, un peu comme un système militaire. Ces personnes n'ont de considération que pour celui qui est au sommet de la pyramide », souligne le docteur Balais.

    Sur le plan affectif, émotionnel ? « Ce n'est pas un domaine qui va être beaucoup investi parce qu'on ne peut pas tout maîtriser ».

  • 10:57

    Sur l'assassinat à Valence : "Une personne qui travaille à Pôle emploi représente son échec de vie"

    L'accusé ressent-il une forme de culpabilité ? « Ça implique d'avoir conscience de l'autre, de penser qu'on est responsable de ce qui s'est passé. Quelque chose de mal, avec des vies brisées, des gens dans la souffrance. Si l'autre n'a pas d'existence (dans la tête de l'auteur des faits), il n'y a pas de culpabilité », répond le Dr Balais.

    Comment le médecin interprète l'assassinat d'une salariée de Pôle emploi que l'accusé ne connaissait pas ? « Une personne qui travaille à Pôle emploi représente son échec de vie (l'accusé n'a plus travaillé de 2009 à 2021, ndlr) même s'il ne la connaît pas. Une façon de résoudre l'échec, c'est de supprimer. J'interprète comme ça », répond l'expert psychiatre.

  • 10:48

    "Rien ni personne ne peut arrêter les choses"

    « La dynamique de l'acte fait qu'il met en place une solution pour résoudre son problème de rejet, d'échec. Tout est basé là-dessus », souligne l'expert psychiatre.

    Avant de confier : « Si un être humain est en face, il devient accessoire, périphérique, inexistant. Il a un seul objectif : traiter le problème. Rien ni personne ne peut arrêter les choses ».


  • 10:44

    Ses nombreuses notes ? "Une façon de structurer sa vie"

    Interrogé par le président sur ses innombrables notes informatiques et écrits : « Une façon de structurer sa vie, de remplir un certain vide. C'est aussi, quelque part, pour être lu (en référence à ses carnets saisis en détention, ndlr). Les paranoïaques écrivent beaucoup, c'est assez caractéristique », affirme le docteur.

  • 10:33

    Fortin se serait arrêté à un feu rouge après l'assassinat à Guilherand-Granges : "Le paranoïaque est assez respectueux de la loi"

    Interrogé par le président sur le fait que Gabriel Fortin se serait arrêté quelques secondes après à un feu rouge, alors qu'il aurait tué Géraldine Caclin à Guilherand-Granges, l'expert explique : « Le fonctionnement paranoïaque est assez respectueux de la loi, de la règle. Ces personnes, qui ont ce fonctionnement, peuvent également être très compétentes dans le domaine du droit ».

    La voiture rouge de Gabriel Fortin avait été percutée par celle de policiers sur le pont Mistral, afin de pouvoir l’interpeller. Photo Le DL/Clarisse Abattu

    La « paranoïa » est un trouble de la personnalité reconnu chez Fortin, mais il n'y a « ni abolition ni altération du discernement » chez l'accusé .

    Le médecin est incité à éclaircir cette question : pourquoi la paranoïa n'a t'elle pas pu altérer le discernement de l'accusé en 2021, selon lui ?

    « Dans l'expertise, il n'y a pas d'élément montrant qu'il a été coupé de la réalité et, par ailleurs,  il y a une intention, une logique - même si elle est totalement aberrante - d'agir parce qu'il y a un préjudice, des licenciements. »

    « Mais à aucun moment un trouble mental n'intervient pour déclencher le passage à l'acte. C'est ce qui fait qu'on ne considère pas ça (la paranoïa) comme une altération mentale ». Le médecin reparle d'une « hypertrophie du moi » chez Gabriel Fortin.

  • 10:27

    Le délai entre les licenciements et le passage à l'acte est "annexe", selon le médecin

    Les licenciements de Gabriel Fortin ont eu lieu en 2006 (Francel, Chartres) puis 2009 (Faun, Guilherand-Granges), et le passage à l'acte (triple assassinat et une tentative)  a eu lieu environ douze ans après, en 2021. L'expert psychiatre est interrogé par la cour sur ce délai long entre les faits.

    « Tous les éléments de rancune, de vengeance, tout le côté procédurier, même si ça dure des années, ce n'est pas grave pour eux (des profils tels que celui de Fortin, ndlr). La question du temps est presque annexe, même si ça nous choque nous qui sommes dans une temporalité normale », relève le médecin.

    La veille, le commandant de police chargé de l'enquête en 2021 avait déclaré qu'il n'avait jamais vu de sa carrière un temps aussi long de passage à l'acte, « même dans le milieu du grand banditisme ».

  • 10:18

    La Covid "a alimenté son vécu de préjudice, de complot"

    « Il n'est pas dans le déni mais dans la non-reconnaissance des faits », estime le docteur Balais.

    Interrogé par le président de la cour sur le confinement lié à la Covid, « il a alimenté son vécu de préjudice, de complot. Le confinement a fait écho à son fonctionnement ».

    Rappelons que les crimes dont Gabriel Fortin est accusé ont eu lieu en janvier 2021, les deux premiers confinements étaient passés.


  • À lire

    Un homme solitaire

  • 10:09

    Être en prison serait "plus honorable que devenir SDF" pour Fortin, selon l'expert

    « Devoir se faire aider est contraire à son fonctionnement », observe encore le médecin, quand il est interrogé sur la période de déprime de Fortin après les licenciements successifs et avant le passage à l'acte.

    « Il préfère la détention que la déchéance sociale. C'est une des rares fois où il a dit quelque chose qui a expliqué un peu son comportement. »

    L'expert considère qu'il semble « plus honorable » pour l'accusé, « d'être un criminel, d'exister quand même, plutôt que de se retrouver SDF ».

  • 09:51

    Un portrait psychologique de l'accusé "tronqué", qui veut "contrôler la situation"

    Le fait que l'accusé ne parle pas au médecin psychiatre est une limite pour établir un diagnostic précis de la psychologie de l'accusé.

    « C'est clair que rien ne remplace un échange dans lequel des choses sont dites ou pas dites, la manière de raconter, le ton, l'aspect émotionnel ... ça représente un travail d'exercice qui est tronqué », explique le Dr Balais.

    « Il y avait chez lui une certaine jubilation à voir qu'il nous mettait en échec dans notre travail, c'est ce que j'ai ressenti », déclare encore le médecin, qui juge l'accusé intelligent et instruit, il sait que « l'examen peut être un élément important et il le bloque. »

    « C'est lui qui contrôle la situation », conclut l'expert.

    Gabriel Fortin. Dessin Emmanuelle Paolillo
  • 09:41

    "Il ne se remet pas en question et vit les choses comme des injustices", analyse l'expert

    « Il avait résolu son problème de métissage après avoir connu des remarques racistes », observe l'expert psychiatre.

    « La différence [entre Gabriel Fortin et son frère],  c'est que le père a reconnu son frère [Olivier], qui porte son nom, mais pas lui [Gabriel], puisqu'il porte le nom de sa mère. Il y a un sentiment d'abandon. » Son propre frère voit Gabriel Fortin comme « un personnage un peu complotiste et paranoïaque ».

    Le médecin poursuit : « Il n'a semble-t-il jamais eu de vie sentimentale, pas de vie de couple, pas d'enfant. »

    Par contre, Fortin est « hyper investi » dans son activité professionnelle mais au lieu d'arriver à « un accomplissement, il démissionne ou se retrouve licencié. Il devient triste, déprimé, laisse une lettre à sa mère et son frère qui laisse penser qu'il va se suicider ».

    On n'est pas très loin d'un suicide social

    « Il a raison, les autres ont tort, il ne se remet pas en question et vit les choses comme des injustices. C'est un cercle vicieux qui aboutit à un passage l'acte. »

    L'expert note encore : « Une montée progressive d'un processus, un engagement dans une dynamique de vengeance contre des personnes qu'il estime responsables de son malheur. On n'est pas très loin d'un suicide social ».
    Le docteur Balais ne conclut pas à « un trouble mental ». Il ne relève « pas d'abolition ni d'altération du discernement ».

  • 09:29

    Gabriel Fortin a "un fonctionnement paranoïaque", selon un expert

    Le docteur Balais poursuit. S'appuyant sur les rapports lors de son séjour en unité spécialisée à l'UHSA du Vinatier, l'expert fait ressortir sa « froideur, difficile d'accès, silencieux la plupart du temps. Une attitude qui fait que la relation est tout à fait maîtrisée par lui ». Il note encore : « Pas de trouble délirant, un profil orientant nettement vers un fonctionnement paranoïaque ».

  • 09:22

    Début du quatrième jour du procès du "tueur de DRH"

    L'audience reprend. Gabriel Fortin est présent dans le box des accusés. Le docteur Balais, expert psychiatre, commence sa déposition  : « M. Fortin a refusé de parler avec nous. Il n'y a pas eu moyen d'échanger. On a renoncé au bout de 30 minutes. Le rapport rédigé est une reconstitution de biographie et une analyse des scellés ».

  • 08:55

    Gabriel Fortin est arrivé au palais de justice de Valence


  • Zoom

    Gabriel Fortin, un personnage complexe

  • 06 : 30

    Vidéo : les enjeux de la quatrième journée expliqués par notre journaliste Joël Audran

  • Un expert psychiatre et des témoins du premier assassinat auditionnés

    Pour ce quatrième jour du procès de Gabriel Fortin, un expert psychiatre est auditionné dans la matinée, lors de l'après-midi des témoins du premier assassinat seront aussi entendus au Palais de Justice de Valence.

    Retrouvez le compte-rendu de la troisième journée d'audience.

  • Bonjour et bienvenue sur ce direct consacré au quatrième jour du procès de Gabriel Fortin dans l'affaire dite du "tueur de DRH".



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