Je ne vois pas de Grande Muette là-dedans.
Tout ce que je vois, c'est l'Omerta, celle d'une vraie Mafia.
Je ne vois pas de Grande Muette là-dedans.
Tout ce que je vois, c'est l'Omerta, celle d'une vraie Mafia.
Le tribunal administratif de Paris a examiné mardi un recours du Syndicat de la magistrature (SM) contre «le refus systématique» du garde des Sceaux de communiquer les rapports de l'Inspection générale de la justice (IGJ), qui porte selon lui «une grave atteinte» à l'exercice de ses missions. Le tribunal saisi en référé, une procédure d'urgence, par le SM - classé à gauche - a indiqué qu'il rendrait sa décision d'ici «la fin de la semaine».
A l'audience, l'avocat du SM, Me Paul Mathonnet, a expliqué que le syndicat avait accepté «la culture du ministère de la Justice qui consistait à ne pas communiquer les rapports de l'Inspection générale de la justice» jusqu'en 2022, année au cours de laquelle s'est opérée «une prise de conscience de la dégradation très forte» des conditions de travail des magistrats.
En août 2021, une jeune magistrate s'était suicidée à la cour d'appel de Douai. Quelques mois après, plusieurs milliers de magistrats avaient signé une tribune inédite alertant sur les conditions de travail d'une institution rongée par une «grave perte de sens». Le SM avait alors commencé à demander la communication de rapports sur le fonctionnement des tribunaux mais a essuyé «un refus systématique à toutes ses demandes», selon Me Mathonnet.
Face à ces refus, le syndicat a saisi la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) qui a émis en mars 2023 un avis favorable à la communication d'une centaine de rapports, mais le ministère n'y a pas donné suite. Or, «la communication de ces documents est indispensable à la mission de ce syndicat», qui «agit au quotidien pour la défense de l'ensemble de la profession», a observé l'avocat, y voyant une «grave atteinte à l'exercice des activités et des prérogatives d'un syndicat professionnel». «La Justice ne doit pas se transformer en Grande Muette», surnom donné à l'armée, a-t-il conclu.
Le représentant du ministère a pour sa part demandé le rejet de cette requête, arguant qu'il n'y avait «pas de refus global, systématique» aux demandes de communication de rapports. «Nous nous prononçons au cas par cas», a-t-il assuré.
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