Selon de nouvelles révélations du Parisien, l’un des assaillants du Bataclan le 13 novembre 2015 l’a encore rappelé lors de l’attaque.
Le problème est connu de longue date.
Il pourrait avoir été la cause de l’attentat de Karachi du 8 mai 2002, comme de l’assassinat du journaliste Daniel Pearl quelques semaines plus tôt, le 1er février 2002, et de toutes les tentatives d’assassinat dont j’ai moi-même été victime depuis les années 1990, y compris, naturellement, celles de l’année 2002.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/attentats-de-paris-les-terrifiants-dialogues-de-l-attaque-du-bataclan-15-04-2016-5717689.php
Attentats de Paris : les terrifiants dialogues de l’attaque du Bataclan
La reconstitution audio de la tuerie du Bataclan, superposant messages radio des policiers et enregistrement trouvé sur place, a permis aux enquêteurs de reconstituer au plus près le déroulement de la tuerie.
Thibault Raisse | 15 Avril 2016, 00h00 | MAJ : 15 Avril 2016, 10h29
« Y a du monde au Bataclan. Ça tire à la… » Il est 21 h 56 lorsque le premier message radio d’un policier signale le début de la tuerie, qui a commencé neuf minutes plus tôt. Suivront 2 heures, 38 minutes et 44 secondes de pur cauchemar.
C’est un document aussi exceptionnel que terrifiant que les enquêteurs de la brigade criminelle viennent de remettre à la justice : l’exploitation d’un dictaphone abandonné par un spectateur et retrouvé au premier étage du Bataclan. La retranscription de l’enregistrement couplée à celle des échanges radio de la police — dont nous avons eu connaissance — retrace, seconde par seconde, le déroulement de la tragédie et dévoile pour la première fois les paroles exactes prononcées par les assaillants durant l’attentat.
« L’heure de la revanche est arrivée »
« Planquez-vous ! » Ce réflexe d’un spectateur est la première voix saisie par l’enregistreur. Les trois terroristes viennent de pénétrer dans la salle. « Je rêve ou quoi ? » poursuit un autre, incrédule. Le bruit des balles fuse tout comme les cris des victimes au rez-de-chaussée. Ce n’est qu’après sept minutes d’un carnage méthodique que les djihadistes s’adressent à leurs otages en leur intimant des ordres contradictoires. « Lève-toi ou je te tue », lance l’un d’eux. « Couché ou j’tire », enchaîne Samy Amimour, le seul formellement identifié sur la bande par les enquêteurs. « Vous bombardez nos frères en Syrie et en Irak. Pourquoi on est ici nous ? On est venus jusqu’en Syrie (sic) pour vous faire la même chose », clame un assaillant. « Nous on est des hommes, on vous bombarde sur terre. On n’a pas besoin d’avion, nous. Voilà, vous avez élu votre président Hollande, voilà sa campagne. Remerciez-le », développe un autre, avant de mettre en garde : « Celui qui essaie de faire le justicier je le tue. » Entre deux tirs, un terroriste reprend : « L’heure de la revanche est arrivée. »
« Casse-toi enfoiré »
Après douze minutes d’exécutions en série, les terroristes revendiquent cette fois clairement leur appartenance au groupe Etat islamique. « Vous connaissez Daech ? [...] Daech, c’est l’Etat islamique. Ils sont partout, en France, aux Etats-Unis. On va frapper partout. » Une minute plus tard, un premier policier de la BAC nuit entre dans la salle par la porte principale et prend Samy Amimour en joue. « Casse-toi, casse-toi enfoiré ! » menace le fanatique. Sans se laisser intimider, le fonctionnaire tire sur le terroriste. La ceinture explosive de ce dernier se déclenche au même moment. « Allahou Akhbar ! » célèbrent ses deux complices. Ismaël Omar Mostefaï et Foued Mohamed-Aggad décident alors de monter au balcon de la salle et d’entrer en contact avec la police via un spectateur contraint de se poster près d’une porte derrière laquelle ils se sont réfugiés avec une dizaine d’otages. « On est en prise d’otages. Ils ont des ceintures explosives. Ne venez surtout pas sinon ils font tout péter », dit-il aux fonctionnaires de la BRI, tout juste arrivés, tandis que les terroristes réclament un talkie-walkie pour pouvoir « parler avec un responsable ».
« Sortez-les de là, y en a marre »
C’est finalement avec le téléphone portable d’un spectateur que la police tente de communiquer avec les assaillants, mais les appels passent mal. Pendant ce temps, des renforts pénètrent en colonne à l’intérieur de la salle mais l’absence de plans des lieux rend leur progression difficile. « Putain, dépêchez-vous ! » supplie un spectateur. S’approchant de la porte derrière laquelle Mostefaï et Aggad sont retranchés, un policier est repéré par un terroriste. « Arrête-toi ! Casse-toi. Je fais sauter les otages. » « OK », répond le fonctionnaire en rebroussant chemin. L’heure qui suit, interminable, voit les renforts progresser jusqu’au balcon derrière un lourd bouclier. En les apercevant, des blessés réclament de l’aide, tandis que d’autres leur implorent de faire demi-tour pour éviter un nouveau bain de sang. Une situation délicate qui ralentit la progression. « Sortez-les de là, y en a marre », demande un policier via sa radio à 23 h 37. Quarante minutes plus tard, l’assaut final dans la salle où s’étaient retranchés les deux terroristes est donné, libérant les derniers otages.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/l-assassinat-de-daniel-pearl-eclaire-l-attentat-de-karachi-25-06-2012-2064606.php
L’assassinat de Daniel Pearl éclaire l’attentat de Karachi
A l’issue d’un récent déplacement aux Etats-Unis, le juge Marc Trévidic a acquis la certitude que l’attentat de Karachi, tout comme l’assassinat du journaliste américain Daniel Pearl, sont liés à des contrats d’armement.
Le Parisien | 25 Juin 2012, 07h58
C’était une rumeur, c’est devenu une certitude : il existe un parallèle entre l’attentat de Karachi, commis au Pakistan le 8 mai 2002, et l’assassinat du journaliste américain Daniel Pearl, perpétré trois mois plus tôt dans le même pays. Et ce parallèle, établi par le juge Marc Trévidic au terme d’un récent déplacement aux Etats-Unis, vient étayer un peu plus l’hypothèse d’un attentat commis pour des raisons politico-financières.
Qu’il s’agisse de l’explosion de la bombe ou de la décapitation filmée du journaliste, la cause du drame est, à chaque fois, la même : le non-respect, par le pays dont les ressortissants sont la cible, de contrats d’armement passés avec le Pakistan. Pour Daniel Pearl, c’est l’accord portant sur la livraison d’avions F-16, signé en 1990 avec les Etats-Unis. Pour les salariés de la Direction des constructions navales (DCN), dont onze ont été tués dans l’attentat, il s’agit du contrat Agosta, conclu avec la France en 1994 et portant sur la livraison de sous-marins. Dans les deux cas, derrière l’apparence purement « islamiste » des opérations, l’implication des services secrets pakistanais (ISI) ne fait plus aucun doute.
Des ravisseurs qui parlent de F-16
Chargé du volet terroriste de l’instruction sur l’affaire Karachi, le juge Marc Trévidic s’est rendu, en février, aux Etats-Unis. Il y a recueilli une audition capitale : celle d’Omar Cheikh, un Pakistano-Britannique emprisonné au centre de détention de Guantanamo, considéré comme l’organisateur de l’enlèvement de Daniel Pearl et suspecté d’être un agent de l’ISI. Au moment du rapt du journaliste, ses ravisseurs avaient envoyé deux e-mails aux autorités américaines. Parmi les conditions posées à la libération de leur otage figurait l’exécution du contrat sur la livraison des F-16 ou, à défaut, « le remboursement avec intérêts du paiement effectué par le Pakistan pour les avions ». Curieuse référence, pour des ravisseurs censés n’être animés que par des objectifs religieux…
A la demande du juge Marc Trévidic, la justice américaine a questionné Omar Cheikh sur ces courriels. Ce dernier les a formellement authentifiés. Pour le juge français, cette authentification est essentielle : elle accrédite le contenu du rapport Nautilus qui, depuis 2008, sert de fil rouge à son enquête.
Rédigé en septembre 2002 à la demande de DCN, ce document voit dans l’attentat un « but financier ». « Il s’agissait d’obtenir le versement de commissions non honorées » dans le cadre du contrat Agosta, indique-t-il. Ces généreuses commissions auraient donc engendré des rétrocommissions destinées à financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Jacques Chirac, vainqueur, aurait coupé ce circuit financier. Les services pakistanais auraient alors décidé de faire pression sur la France en perpétrant l’attentat de Karachi.
« Impossible », rétorquent les sceptiques, insistant sur le délai de sept ans entre la décision de Jacques Chirac et l’attentat de Karachi. Un argument que Marc Trévidic peut, désormais, facilement contredire : Daniel Pearl n’a-t-il pas été assassiné douze ans après la conclusion du contrat des F-16? Le magistrat, qui rencontre aujourd’hui comme chaque année l’ensemble des parties civiles du dossier Karachi, devrait partager avec eux cette analyse.
Chargé du volet terroriste de l’instruction sur l’affaire Karachi, le juge Marc Trévidic s’est rendu, en février, aux Etats-Unis. Il y a recueilli une audition capitale : celle d’Omar Cheikh, un Pakistano-Britannique emprisonné au centre de détention de Guantanamo, considéré comme l’organisateur de l’enlèvement de Daniel Pearl et suspecté d’être un agent de l’ISI. Au moment du rapt du journaliste, ses ravisseurs avaient envoyé deux e-mails aux autorités américaines. Parmi les conditions posées à la libération de leur otage figurait l’exécution du contrat sur la livraison des F-16 ou, à défaut, « le remboursement avec intérêts du paiement effectué par le Pakistan pour les avions ». Curieuse référence, pour des ravisseurs censés n’être animés que par des objectifs religieux…
A la demande du juge Marc Trévidic, la justice américaine a questionné Omar Cheikh sur ces courriels. Ce dernier les a formellement authentifiés. Pour le juge français, cette authentification est essentielle : elle accrédite le contenu du rapport Nautilus qui, depuis 2008, sert de fil rouge à son enquête.
Rédigé en septembre 2002 à la demande de DCN, ce document voit dans l’attentat un « but financier ». « Il s’agissait d’obtenir le versement de commissions non honorées » dans le cadre du contrat Agosta, indique-t-il. Ces généreuses commissions auraient donc engendré des rétrocommissions destinées à financer la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Jacques Chirac, vainqueur, aurait coupé ce circuit financier. Les services pakistanais auraient alors décidé de faire pression sur la France en perpétrant l’attentat de Karachi.
« Impossible », rétorquent les sceptiques, insistant sur le délai de sept ans entre la décision de Jacques Chirac et l’attentat de Karachi. Un argument que Marc Trévidic peut, désormais, facilement contredire : Daniel Pearl n’a-t-il pas été assassiné douze ans après la conclusion du contrat des F-16? Le magistrat, qui rencontre aujourd’hui comme chaque année l’ensemble des parties civiles du dossier Karachi, devrait partager avec eux cette analyse.
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