Marine Turchi de Mediapart a-t-elle commencé son enquête à Esquirol ?
Une troisième plainte qui va alourdir son dossier... Déjà visé par les accusations d'une cinquantaine de femmes pour violences sexuelles (allant de la tentative d'agression sexuelle au viol), Gérard Miller a vu une nouvelle plaignante aller déposer plainte, ce mardi 20 février, pour dénoncer un viol qu'elle aurait subi fin 2001, alors qu'elle venait de fêter ses 17 ans. Des faits "non-prescrits", selon son avocate, qui pourraient coûter cher à l'ex-complice de Laurent Ruquier.
D'ailleurs, c'est par le prisme de l'une des émissions de ce dernier que la jeune Aude G., sur le point d'avoir 17 ans, apprend à connaître Gérard Miller. A l'époque, elle est en terminale L au lycée Camille-Claudel de Vauréal (Val d'Oise) et est passionnée de psychanalyse : "J'aimais beaucoup ce que Gérard Miller représentait par sa profession. Il était rassurant. Il s'exprimait calmement, et représentait la gauche intellectuelle, la même que ma famille appréciait", explique-t-elle au début de sa plainte selon nos confrères du Parisien.
Avec sa meilleure amie Audrey, elle décide donc d'écrire à Gérard Miller, lui-même âgé de 53 ans. Sa lettre, adressée à Europe 1, parvient à son destinataire qui la rappelle le 9 novembre 2001, le jour de ses 17 ans : "Je suis Gérard Miller, vous souhaitez me rencontrer, on peut se voir dimanche", leur annonce le père de cinq enfants, avant de leur donner rendez-vous le dimanche suivant chez lui, à Paris.
Aude et son amie Audrey s'y rendent, ainsi qu'un de leur camarade, Matthieu. Le rendez-vous est succinct, mais les deux jeunes filles doivent revenir une deuxième fois pour continuer leurs questions. Le psychanalyste leur propose alors une séance d'hypnose, selon elles, qu'Audrey refuse en bloc, ce qui termine net leur entretien.
Mais Audrey continue de garder le contact avec lui, et à la fin du mois de novembre, retourne le voir une troisième fois. Selon sa plainte, elle déjeune avec lui et plusieurs amis dont Laurent Ruquier (qui a déjà dit ne pas se souvenir de ce moment et a refusé de se prononcer sur ces plaintes). A la fin du restaurant, il lui demande de l'accompagner chez lui. Cette fois, c'est dans "la pièce japonaise", décrite par de nombreuses plaignantes, que va se passer l'entrevue.
Un moment dont la jeune femme ne se souvient pas entièrement. En "état de sidération totale", elle se sent "incapable de bouger", avec un "corps lourd, comme dans un cauchemar, dont il est impossible de sortir". Le psychanalyste, "calme, mielleux, avec un sourire satisfait", lui dit qu'il ne "sera pas [s]on premier", alors qu'elle lui explique qu'elle est encore vierge.
Il aurait alors sorti son sexe, l'aurait placé dans sa main pour qu'elle le masturbe puis l'aurait ensuite forcée à une fellation. Un épisode qui l'a "hantée" toute sa vie, selon la plainte, et qui se rapproche de nombreux autres témoignages parmi la cinquantaine de femmes qui ont dénoncé, dans une enquête, les agissements du psychanalyste. Celui-ci, sans contredire les relations sexuelles avec la plupart des jeunes femmes, a toujours nié fermement le moindre viol.
Pour rappel, Gérard Miller est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture du dossier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire