Le jeune beau-frère de Chérif Kouachi qui fut brièvement
soupçonné d’être le troisième homme de l’attentat commis contre Charlie
Hebdo à Paris le 7 janvier 2015 se trouve actuellement dans un centre de
rétention en Bulgarie après avoir été intercepté fin juillet à la
frontière turque, alors que, semble-t-il, il tentait de rejoindre Daech.
Par ailleurs, le témoignage d’un djihadiste arrêté en Allemagne après son retour de Syrie le 20 juillet 2015 permet aux services de renseignement occidentaux de mieux appréhender l’organisation terroriste et sa solide implantation française.
Comme l’on pouvait s’en douter, les « loups solitaires » n’existent pas, ils communiquent avec leurs chefs par l’intermédiaire d’islamistes néophytes ou amateurs inconnus comme tels. Daech approuve leurs projets terroristes sans les avoir élaborés et y participe par la fourniture de moyens.
Dans ces conditions, l’on comprend aisément que ses cadres se mettent tous à rire jusqu’à en pleurer dès qu’est évoqué le cas de la France…
Le repenti a aussi donné des informations sur les djihadistes d’Asie du Sud et du Sud-Est, principalement des arrivants du Bangladesh, de Malaisie et d’Indonésie, où Al-Qaïda travaillait activement par le passé.
Enfin, avant de revenir sur ses connexions rémoises, je rappelle que le malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi est manifestement en relation avec le fournisseur de fausses Nike de Saïd Kouachi dès le mois de juillet 2014.
http://www.lejdd.fr/Societe/INFO-JDD-Le-beau-frere-de-Cherif-Kouachi-est-soupconne-d-avoir-voulu-rejoindre-Daech-801109
Il avait été brièvement soupçonné d’être le troisième homme du commando de Charlie Hebdo en janvier 2015. Mourad Hamyd, 20 ans, le beau-frère de Chérif Kouachi, a été intercepté fin juillet à la frontière turque. Il est suspecté d’avoir voulu rejoindre les rangs de l’Etat islamique.
Son nom avait surgi sur les réseaux sociaux aux côtés des frères Kouachi après le dévoilement, le mercredi 7 janvier 2015 au soir, de l’avis de recherche national lancé après le massacre de Charlie Hebdo. Mourad Hamyd, frère de la femme de Chérif Kouachi, avait en effet été soupçonné d’être le troisième homme du commando ayant attaqué le journal satirique. Mais grâce à un alibi solide (il était en cours à ce moment là dans son lycée de Charleville-Mézières) et à la mobilisation de ses camarades de classe, il avait rapidement été innocenté par la police. »On a jeté en pâture mon nom sans vérifications, en me mêlant à ces crimes barbares. J’espère seulement que cela n’entachera pas mon avenir… Je n’ai rien à voir avec cette histoire… Je suis un lycéen qui vit tranquillement avec ses parents… Je veux que mon nom soit lavé… », avait expliqué le samedi 10 janvier 2015 devant la presse le jeune homme de 18 ans.
Mourad Hamyd ne fait alors plus parler de lui jusqu’au 25 juillet 2016, jour où sa famille vient déclarer sa disparition. Ses proches redoutent un aller simple vers la Syrie ou l’Irak. Le parquet de Charleville-Mézières saisit la PJ de Reims qui constate que le jeune homme fait l’objet d’une fiche S et diffuse aussitôt le signalement de celui qui vient de terminer sa première année de fac en Sciences et Technologie. La réponse intervient le 28 : refoulé par les autorités turques, Mourad Hamyd a été placé en centre de rétention en Bulgarie. Dans la foulée, le parquet antiterroriste de Paris ouvre une information judiciaire en vue de délivrer un mandat d’arrêt européen à son encontre.
Pour lire cet article en intégralité, retrouvez le JDD en kiosques, sur iPad ou sur Internet. Découvrez également nos offres d’abonnement.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/01/05/01016-20160105ARTFIG00164-un-an-apres-la-veuve-de-said-kouachi-cherche-encore-a-comprendre.php
VIDÉOS – Par la voix de son avocat, Soumya Kouachi raconte comment
elle a vécu les mois qui ont suivi les attentats de janvier. Elle en
veut à son époux qui a commis «un crime atroce» et lui reproche de
l’avoir laissée seule avec son fils.
Caroline Piquet
http://www.bfmtv.com/societe/attentats-de-janvier-le-plan-secret-des-kouachi-et-de-coulibaly-942297.html
Par ailleurs, le témoignage d’un djihadiste arrêté en Allemagne après son retour de Syrie le 20 juillet 2015 permet aux services de renseignement occidentaux de mieux appréhender l’organisation terroriste et sa solide implantation française.
Comme l’on pouvait s’en douter, les « loups solitaires » n’existent pas, ils communiquent avec leurs chefs par l’intermédiaire d’islamistes néophytes ou amateurs inconnus comme tels. Daech approuve leurs projets terroristes sans les avoir élaborés et y participe par la fourniture de moyens.
Dans ces conditions, l’on comprend aisément que ses cadres se mettent tous à rire jusqu’à en pleurer dès qu’est évoqué le cas de la France…
Le repenti a aussi donné des informations sur les djihadistes d’Asie du Sud et du Sud-Est, principalement des arrivants du Bangladesh, de Malaisie et d’Indonésie, où Al-Qaïda travaillait activement par le passé.
Enfin, avant de revenir sur ses connexions rémoises, je rappelle que le malade mental extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi est manifestement en relation avec le fournisseur de fausses Nike de Saïd Kouachi dès le mois de juillet 2014.
http://www.lejdd.fr/Societe/INFO-JDD-Le-beau-frere-de-Cherif-Kouachi-est-soupconne-d-avoir-voulu-rejoindre-Daech-801109
INFO JDD. Le beau-frère de Chérif Kouachi est soupçonné d’avoir voulu rejoindre Daech
Il avait été brièvement soupçonné d’être le troisième homme du commando de Charlie Hebdo en janvier 2015. Mourad Hamyd, 20 ans, le beau-frère de Chérif Kouachi, a été intercepté fin juillet à la frontière turque. Il est suspecté d’avoir voulu rejoindre les rangs de l’Etat islamique.
A paraitre dans leJDD Mourad Hamyd était au lycée Monge de Charleville durant l’attentat de Charlie Hebdo. (Sipa)
Son nom avait surgi sur les réseaux sociaux aux côtés des frères Kouachi après le dévoilement, le mercredi 7 janvier 2015 au soir, de l’avis de recherche national lancé après le massacre de Charlie Hebdo. Mourad Hamyd, frère de la femme de Chérif Kouachi, avait en effet été soupçonné d’être le troisième homme du commando ayant attaqué le journal satirique. Mais grâce à un alibi solide (il était en cours à ce moment là dans son lycée de Charleville-Mézières) et à la mobilisation de ses camarades de classe, il avait rapidement été innocenté par la police. »On a jeté en pâture mon nom sans vérifications, en me mêlant à ces crimes barbares. J’espère seulement que cela n’entachera pas mon avenir… Je n’ai rien à voir avec cette histoire… Je suis un lycéen qui vit tranquillement avec ses parents… Je veux que mon nom soit lavé… », avait expliqué le samedi 10 janvier 2015 devant la presse le jeune homme de 18 ans.
Information judiciaire ouverte
Mourad Hamyd ne fait alors plus parler de lui jusqu’au 25 juillet 2016, jour où sa famille vient déclarer sa disparition. Ses proches redoutent un aller simple vers la Syrie ou l’Irak. Le parquet de Charleville-Mézières saisit la PJ de Reims qui constate que le jeune homme fait l’objet d’une fiche S et diffuse aussitôt le signalement de celui qui vient de terminer sa première année de fac en Sciences et Technologie. La réponse intervient le 28 : refoulé par les autorités turques, Mourad Hamyd a été placé en centre de rétention en Bulgarie. Dans la foulée, le parquet antiterroriste de Paris ouvre une information judiciaire en vue de délivrer un mandat d’arrêt européen à son encontre.
Pour lire cet article en intégralité, retrouvez le JDD en kiosques, sur iPad ou sur Internet. Découvrez également nos offres d’abonnement.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/01/05/01016-20160105ARTFIG00164-un-an-apres-la-veuve-de-said-kouachi-cherche-encore-a-comprendre.php
Un an après, la veuve de Saïd Kouachi cherche encore «à comprendre»
- Par Caroline Piquet
- Mis à jour le 03/05/2016 à 16:51
- Publié le 05/01/2016 à 14:40
Un an après le drame, difficile de rentrer en contact avec
l’entourage des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly. Seule Soumya, la
veuve de Saïd Kouachi,
a accepté de s’exprimer par la voix de son avocat. La jeune femme de 30
ans refuse de parler directement aux journalistes, de peur que ses
propos soient mal interprétés, nous explique son conseil Me Antoine
Flasaquier. Installée depuis 2010 à Reims, la jeune femme de nationalité
française vit toujours dans son appartement du quartier de la
Croix-Rouge avec son fils de trois ans. «Elle a bien tenté de déménager
mais le bailleur social a refusé d’accéder à sa demande», explique
l’avocat au barreau de Reims.
Placée en garde à vue le 8 janvier, la jeune femme s’était murée dans le silence face aux enquêteurs, persuadée qu’il s’agissait d’une erreur. À cet instant, elle ne peut imaginer que son mari, avec qui elle était «très complice», a pu tuer douze personnes. Les semaines qui suivent sont tout aussi confuses. «Elle a eu un deuil compliqué», commente Me Flasaquier. «Elle n’a pas pu voir le cercueil, ni assister à l’enterrement et elle doit se faire à l’idée que son mari est un terroriste». Et quand les théories du complot commencent à remettre en question la mort des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, le doute la gagne. «Un jour, elle m’a appelé et m’a demandé: “vous êtes sûre que Saïd est mort”? J’ai dû lui répondre que j’en étais certain».
Puis elle s’imagine un autre scénario: son époux était peut-être un «agent dormant» qui attendait seulement d’être «réveillé» par une cellule djihadiste. «Cette hypothèse n’étant pas très réaliste, elle a essayé ensuite de comprendre», enchaîne son avocat. «Elle a cherché les signes avant-coureurs qui auraient pu la mettre sur la voie. Mais elle n’a trouvé aucun indice. Rien ne lui permettait d’anticiper ce qu’il s’est malheureusement produit». À son avocat, elle décrit un mari discret, n’ayant jamais versé dans le prosélytisme, ni fait de remarques sur Daech, la coalition en Syrie ou autres.
Aujourd’hui, Soumya Kouachi cherche encore une explication. «Elle se demande si Saïd a pu parler à quelqu’un et lui laisser un testament oral. Mais rien ne semble l’indiquer», suppose Me Flasaquier, qui n’a pas accès au dossier d’instruction. La jeune femme n’a pas souhaité se porter partie civile, par respect pour les victimes. Reste ce sentiment qui ne la quitte pas: Saïd ne s’est pas radicalisé, il s’est laissé embarquer dans cette histoire pour protéger son frère, pense-t-elle. «Du coup, ma cliente en veut énormément à Saïd car il l’a abandonnée, elle et leur enfant…Et que son crime est tout simplement atroce».
Atteinte d’une sclérose en plaque, Soumya Kouachi est déclarée inapte au travail. Entourée de sa mère et de ses sœurs, elle élève seule son enfant dont elle redoute la scolarisation. «Elle se demande aussi si son fils doit continuer à porter le nom de Kouachi mais c’est compliqué pour elle», reprend Me Flasaquier. «Son époux est peut-être un terroriste mais il reste le père de son enfant». En ce début du mois de janvier, la jeune femme n’est pas en France. «Elle m’a dit qu’elle voulait partir en Algérie. Elle sait que les médias vont en reparler et elle ne veut pas revivre tout ça et être pointée du doigt». Aucune charge ne pesant contre la jeune femme, elle est en effet libre de quitter le territoire.
Placée en garde à vue le 8 janvier, la jeune femme s’était murée dans le silence face aux enquêteurs, persuadée qu’il s’agissait d’une erreur. À cet instant, elle ne peut imaginer que son mari, avec qui elle était «très complice», a pu tuer douze personnes. Les semaines qui suivent sont tout aussi confuses. «Elle a eu un deuil compliqué», commente Me Flasaquier. «Elle n’a pas pu voir le cercueil, ni assister à l’enterrement et elle doit se faire à l’idée que son mari est un terroriste». Et quand les théories du complot commencent à remettre en question la mort des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, le doute la gagne. «Un jour, elle m’a appelé et m’a demandé: “vous êtes sûre que Saïd est mort”? J’ai dû lui répondre que j’en étais certain».
«Elle en veut énormément à Saïd Kouachi»
Puis elle s’imagine un autre scénario: son époux était peut-être un «agent dormant» qui attendait seulement d’être «réveillé» par une cellule djihadiste. «Cette hypothèse n’étant pas très réaliste, elle a essayé ensuite de comprendre», enchaîne son avocat. «Elle a cherché les signes avant-coureurs qui auraient pu la mettre sur la voie. Mais elle n’a trouvé aucun indice. Rien ne lui permettait d’anticiper ce qu’il s’est malheureusement produit». À son avocat, elle décrit un mari discret, n’ayant jamais versé dans le prosélytisme, ni fait de remarques sur Daech, la coalition en Syrie ou autres.
Aujourd’hui, Soumya Kouachi cherche encore une explication. «Elle se demande si Saïd a pu parler à quelqu’un et lui laisser un testament oral. Mais rien ne semble l’indiquer», suppose Me Flasaquier, qui n’a pas accès au dossier d’instruction. La jeune femme n’a pas souhaité se porter partie civile, par respect pour les victimes. Reste ce sentiment qui ne la quitte pas: Saïd ne s’est pas radicalisé, il s’est laissé embarquer dans cette histoire pour protéger son frère, pense-t-elle. «Du coup, ma cliente en veut énormément à Saïd car il l’a abandonnée, elle et leur enfant…Et que son crime est tout simplement atroce».
Départ pour l’Algérie
Atteinte d’une sclérose en plaque, Soumya Kouachi est déclarée inapte au travail. Entourée de sa mère et de ses sœurs, elle élève seule son enfant dont elle redoute la scolarisation. «Elle se demande aussi si son fils doit continuer à porter le nom de Kouachi mais c’est compliqué pour elle», reprend Me Flasaquier. «Son époux est peut-être un terroriste mais il reste le père de son enfant». En ce début du mois de janvier, la jeune femme n’est pas en France. «Elle m’a dit qu’elle voulait partir en Algérie. Elle sait que les médias vont en reparler et elle ne veut pas revivre tout ça et être pointée du doigt». Aucune charge ne pesant contre la jeune femme, elle est en effet libre de quitter le territoire.
La rédaction vous conseille
- journaliste – Sa biographie
http://www.bfmtv.com/societe/attentats-de-janvier-le-plan-secret-des-kouachi-et-de-coulibaly-942297.html
Attentats de janvier: le plan secret des Kouachi et de Coulibaly
09/01/2016 à 16h15 Mis à jour le 31/05/2016 à 07h00
Depuis un an, les enquêteurs tentent de reconstituer le parcours des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly. BFMTV dévoile les derniers mois et leurs derniers échanges avant les attentats de janvier, qui ont fait dix-sept victimes.
En regardant les photos personnelles retrouvées dans les affaires des frères Kouachi
et d’Amedy Coulibaly, difficile d’imaginer qu’ils allaient commettre un
massacre. On y voit Saïd et Chérif sourire en famille, leurs enfants
posés sur leurs genoux, ou Amedy enlacer sa compagne à la plage. Des
scènes de vie ordinaires pour les terroristes à l’origine des attentats
de janvier, qui ont préparé leur plan pendant plusieurs mois. Dans le
plus grand secret.
Octobre 2014. Chérif Kouachi rencontre à trois reprises Farid Benyettou. Premier mentor religieux des deux frères, cet ancien prédicateur a été condamné, comme Chérif, dans le démantèlement de la filière jihadiste des Buttes-Chaumont.
Jamais le cadet des frères Kouachi n’aborde lors de ces trois rencontres Charlie Hebdo, ou ses projets d’attentats. En revanche, il s’en prend ouvertement à la France. « Pour lui, les musulmans étaient opprimés partout dans le monde, leur honneur était bafoué, et tous devaient laver cette humiliation, pour reprendre ces propos », poursuit Farid Benyettou.
Chérif Kouachi évoque aussi Amedy Coulibaly, surnommé « Doli », son ancien co-détenu de Fleury-Mérogis, dont il s’est rapproché depuis plusieurs mois. Les deux hommes se voient d’ailleurs régulièrement avec leurs compagnes. Fin novembre 2014, les couples se retrouvent au domicile de Chérif Kouachi à Gennevilliers. Devant les enquêteurs, après les attentats, voici ce que raconte l’épouse de Chérif Kouachi.
Une conversation secrète, à peine plus d’un mois avant les attentats, pour n’éveiller aucun soupçon. Dans leur vie quotidienne, les trois tueurs prennent en effet grand soin de ne jamais attirer l’attention.
A Reims, Saïd Kouachi se rend deux fois par jour dans un local qui fait office de salle de prière. Il s’y montre très discret. « Il était quelqu’un d’isolé. Je ne l’ai jamais observé avec des amis. Il ne montrait aucun signe de radicalisme ou d’extrémisme », explique à BFMTV Abdul Hamid Al Khalifa, imam de cette mosquée.
A son domicile, Saïd Kouachi est tout aussi discret: sa femme ne constate aucun changement dans son comportement, comme l’explique son avocat, Antoine Flasaquier.
Pourtant, à l’abri des regards, les frères se préparent. Sur certains clichés retrouvés dans leurs affaires personnelles, on découvre Chérif Kouachi dans l’obscurité d’une cave, faisant semblant tenir une arme longue, ou encore posant le doigt levé, comme pour mimer une scène de revendication.
En région parisienne, en décembre 2014, Amedy Coulibaly commence à mettre ses plans à exécution. Il s’est équipé de treize téléphones, pour contacter discrètement plusieurs copains de quartier. Le 27 décembre 2014, trois d’entre eux se rendent dans une armurerie de Montrouge. « Ils vont acheter des tasers, des gilets pare-balles, des couteaux. Ils y retournent une seconde fois sur ordre de Coulibaly pour acheter des couteaux plus gros encore », indique Axel Metzker, avocat d’une partie civile de l’Hyper Cacher. Les armes lourdes, notamment deux kalachnikov, sont récupérées en Belgique, à Charleroi, par d’autres proches.
Le 1er janvier 2015, Amedy Coulibaly organise l’exfiltration de sa compagne, Hayat Boumeddiene. Ils quittent en pleine nuit leur appartement, direction l’Espagne. A l’aéroport de Madrid, la jeune femme est prise en charge par un ami, Medhi Belhoucine. Le 2 janvier, à 13h32, une caméra filme leur embarquement pour la Turquie, porte d’entrée vers la Syrie.
De retour en France, Amedy Coulibaly est libre pour agir. Il s’installe dans une planque à Gentilly, en région parisienne, le 4 janvier. Le même jour, Saïd Kouachi quitte Reims pour se rendre à Paris en covoiturage. Elisabeth, une jeune femme qui a partagé ce trajet de deux heures se souvient d’un jeune homme courtois, très naturel. Un détail attire toutefois son attention: « A certains moments, son portable sonnait, mais il ne répondait pas… » Ses relevés téléphoniques montrent que Saïd Kouachi se rend ensuite dans le 11e arrondissement. Les enquêteurs pensent qu’il a rejoint Charlie Hebdo, sans doute pour un dernier repérage avant les attentats trois jours après.
6 janvier 2015, veille des attentats. A l’heure du déjeuner, Chérif Kouachi se rend dans une grande zone commerciale de Gennevilliers. Il y achète des bouteilles de verre, une paire de jumelles, des talkies-walkies, des lunettes de protection et des masques de peinture. Puis il rentre chez lui, où il reçoit une visite éclair, vers 23 heures, dont se souvient sa femme.
Les policiers ont pu déterminer que ce soir-là, Chérif Kouachi a vu pour la dernière fois Amedy Coulibaly. Les deux hommes ont sans doute réglé les derniers détails de leur opération. Le 7 janvier, au petit matin, Saïd Kouachi quitte son domicile à Reims pour se rendre de nouveau à Paris, en train.
A Paris, il rejoint son petit frère à Gennevilliers. « Il devait être 9 heures, il a commencé à regarder par la fenêtre. A ce moment-là, je l’ai trouvé distant, mais certainement pas nerveux. Et ce jusqu’au coup de sonnette de Saïd, vers 9h30″, se rappelle la femme de Chérif Kouachi lors de son audition.
A 10h19, Chérif Kouachi envoie un SMS à Amedy Coulibaly. La teneur du message est à ce jour encore inexploitable, mais les enquêteurs pensent qu’il a averti son complice de leur départ vers Charlie Hebdo, où ils vont abattre froidement douze personnes. Dès le lendemain, Amedy Coulibaly fait à son tour ses premières victimes.
>> Le récit de ces trois jours de terreur dans notre long-format interactif
Octobre 2014. Chérif Kouachi rencontre à trois reprises Farid Benyettou. Premier mentor religieux des deux frères, cet ancien prédicateur a été condamné, comme Chérif, dans le démantèlement de la filière jihadiste des Buttes-Chaumont.
Devenu infirmier aujourd’hui, celui qui passe pour un « traître » dans la sphère islamiste s’est confié à BFMTV. »Lorsqu’il est venu me voir, le sujet qui était omniprésent dans ses discussions, c’était le combat, la guerre sainte. Pour lui, l’Islam, ce n’était que ça. »
Jamais le cadet des frères Kouachi n’aborde lors de ces trois rencontres Charlie Hebdo, ou ses projets d’attentats. En revanche, il s’en prend ouvertement à la France. « Pour lui, les musulmans étaient opprimés partout dans le monde, leur honneur était bafoué, et tous devaient laver cette humiliation, pour reprendre ces propos », poursuit Farid Benyettou.
Amedy Coulibaly, ami proche de Chérif Kouachi
Chérif Kouachi évoque aussi Amedy Coulibaly, surnommé « Doli », son ancien co-détenu de Fleury-Mérogis, dont il s’est rapproché depuis plusieurs mois. Les deux hommes se voient d’ailleurs régulièrement avec leurs compagnes. Fin novembre 2014, les couples se retrouvent au domicile de Chérif Kouachi à Gennevilliers. Devant les enquêteurs, après les attentats, voici ce que raconte l’épouse de Chérif Kouachi.
« Ils venaient d’accomplir leur voyage à La Mecque. Hayat (compagne d’Amedy Coulibaly, ndlr) est montée à la maison pour me remettre des cadeaux. Doli est resté en bas de l’immeuble. Chérif est descendu pour le voir. Leur visite a duré entre une heure et une heure et demie. Pendant tout ce temps, Hayat et moi sommes restées dans mon appartement. Quant à Chérif et Doli, ils sont restés dehors. »
Des comportements hors de tout soupçon
Une conversation secrète, à peine plus d’un mois avant les attentats, pour n’éveiller aucun soupçon. Dans leur vie quotidienne, les trois tueurs prennent en effet grand soin de ne jamais attirer l’attention.
A Reims, Saïd Kouachi se rend deux fois par jour dans un local qui fait office de salle de prière. Il s’y montre très discret. « Il était quelqu’un d’isolé. Je ne l’ai jamais observé avec des amis. Il ne montrait aucun signe de radicalisme ou d’extrémisme », explique à BFMTV Abdul Hamid Al Khalifa, imam de cette mosquée.
A son domicile, Saïd Kouachi est tout aussi discret: sa femme ne constate aucun changement dans son comportement, comme l’explique son avocat, Antoine Flasaquier.
« Il n’était pas radicalisé, prosélyte ou virulent à l’encontre des musulmans modérés, de la France, ou même de Charlie Hebdo. Elle s’est même demandé pendant un moment si son époux n’avait pas été un agent dormant qu’on aurait réveillé un jour. »
Pourtant, à l’abri des regards, les frères se préparent. Sur certains clichés retrouvés dans leurs affaires personnelles, on découvre Chérif Kouachi dans l’obscurité d’une cave, faisant semblant tenir une arme longue, ou encore posant le doigt levé, comme pour mimer une scène de revendication.
Des complices pour acheter les armes
En région parisienne, en décembre 2014, Amedy Coulibaly commence à mettre ses plans à exécution. Il s’est équipé de treize téléphones, pour contacter discrètement plusieurs copains de quartier. Le 27 décembre 2014, trois d’entre eux se rendent dans une armurerie de Montrouge. « Ils vont acheter des tasers, des gilets pare-balles, des couteaux. Ils y retournent une seconde fois sur ordre de Coulibaly pour acheter des couteaux plus gros encore », indique Axel Metzker, avocat d’une partie civile de l’Hyper Cacher. Les armes lourdes, notamment deux kalachnikov, sont récupérées en Belgique, à Charleroi, par d’autres proches.
Le 1er janvier 2015, Amedy Coulibaly organise l’exfiltration de sa compagne, Hayat Boumeddiene. Ils quittent en pleine nuit leur appartement, direction l’Espagne. A l’aéroport de Madrid, la jeune femme est prise en charge par un ami, Medhi Belhoucine. Le 2 janvier, à 13h32, une caméra filme leur embarquement pour la Turquie, porte d’entrée vers la Syrie.
De retour en France, Amedy Coulibaly est libre pour agir. Il s’installe dans une planque à Gentilly, en région parisienne, le 4 janvier. Le même jour, Saïd Kouachi quitte Reims pour se rendre à Paris en covoiturage. Elisabeth, une jeune femme qui a partagé ce trajet de deux heures se souvient d’un jeune homme courtois, très naturel. Un détail attire toutefois son attention: « A certains moments, son portable sonnait, mais il ne répondait pas… » Ses relevés téléphoniques montrent que Saïd Kouachi se rend ensuite dans le 11e arrondissement. Les enquêteurs pensent qu’il a rejoint Charlie Hebdo, sans doute pour un dernier repérage avant les attentats trois jours après.
Ultime rencontre la veille
6 janvier 2015, veille des attentats. A l’heure du déjeuner, Chérif Kouachi se rend dans une grande zone commerciale de Gennevilliers. Il y achète des bouteilles de verre, une paire de jumelles, des talkies-walkies, des lunettes de protection et des masques de peinture. Puis il rentre chez lui, où il reçoit une visite éclair, vers 23 heures, dont se souvient sa femme.
« Nous étions couchés tous les deux quand l’interphone a sonné. Chérif a répondu. (…) Et c’est quelques minutes après qu’il est sorti, prétextant qu’il avait chaud. Il est resté dehors pendant 15 ou 20 minutes », expliquera son épouse aux enquêteurs.
Les policiers ont pu déterminer que ce soir-là, Chérif Kouachi a vu pour la dernière fois Amedy Coulibaly. Les deux hommes ont sans doute réglé les derniers détails de leur opération. Le 7 janvier, au petit matin, Saïd Kouachi quitte son domicile à Reims pour se rendre de nouveau à Paris, en train.
« Il embrasse sa femme et son fils. Il n’est pas ému ni stressé en partant, il n’y a pas d’effusion de sentiments particulières », raconte à BFMTV Me Antoine Flasaquier.
Un SMS encore mystérieux
A Paris, il rejoint son petit frère à Gennevilliers. « Il devait être 9 heures, il a commencé à regarder par la fenêtre. A ce moment-là, je l’ai trouvé distant, mais certainement pas nerveux. Et ce jusqu’au coup de sonnette de Saïd, vers 9h30″, se rappelle la femme de Chérif Kouachi lors de son audition.
A 10h19, Chérif Kouachi envoie un SMS à Amedy Coulibaly. La teneur du message est à ce jour encore inexploitable, mais les enquêteurs pensent qu’il a averti son complice de leur départ vers Charlie Hebdo, où ils vont abattre froidement douze personnes. Dès le lendemain, Amedy Coulibaly fait à son tour ses premières victimes.
>> Le récit de ces trois jours de terreur dans notre long-format interactif
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire