Philippe Poutou, porte-parole du NPA, était aussi présent hier à Quimper.
Que faisait-il là ? La révolution communiste à Quimper ? Depuis quand est-il Centre Breton ?
Par ailleurs, vu le compte rendu de sortie du gardé à vue d'hier, on s'interroge sur les employés de ménage du commissariat de Quimper : seraient-ils en grève ? depuis si longtemps que les cellules seraient actuellement dans l'état décrit par Matthieu Guillemot ? Ou bien ce dernier, jaloux de son collègue de Brest Olivier Cuzon, serait-il en train de rechercher lui aussi la plainte de Darmanin ?
Des défenseurs de l’hôpital de Carhaix convoqués par la police : "on se retrouve en position d’accusés alors que nous sommes les victimes"
Dix militants pour la défense de l’hôpital de Carhaix sont accusés de séquestrations et violences en réunion. Le 14 septembre 2023, ils avaient envahi les locaux de l’agence régionale de santé à Quimper pour protester contre la fermeture des urgences. Une manifestation de soutien est organisée ce 14 mai 2024, jour de la première convocation au commissariat de police.
Matthieu Guillemot en est encore un peu déboussolé. Fin avril, au milieu des factures et du reste de son courrier, il a découvert une enveloppe avec un en-tête du ministère de l’Intérieur. Une convocation pour une audition sous le régime de la garde à vue pour "séquestration et violences en réunion". "On le vit très mal, reconnaît-il, c’est très lourd comme courrier, ça remue un peu !"
Comme lui, neuf autres personnes, six de la CGT, trois de la CFDT, ont reçu la même missive et sont convoqués, l’un après l’autre, chaque matin, à partir du 14 mai 2024.
"Nos seules armes sont notre dérision et notre détermination !"
"Les termes sont très violents : violence en réunion, ça donne l’impression que l’on a jeté quelqu’un à terre et qu’on l’a roué de coups, réagit Matthieu Guillemot. Nous ne sommes pas des délinquants, nous n’avons jamais utilisé la violence, poursuit-il, l’hôpital on le défend depuis longtemps, on a toujours agi avec des actes non-violents. À Carhaix, nos seules armes sont notre dérision et notre détermination. On ne comprend pas."
Le 14 septembre 2023, à l’issue d’une réunion entre les défenseurs de l'hôpital de Carhaix et les représentants de l'agence régionale de santé, les manifestants avaient décidé d'occuper les locaux et s’étaient installés dans une salle de réunion de l'antenne finistérienne de l'ARS.
Ils avaient quitté les lieux vers 17h, sans qu'aucune sortie de crise n'ait été trouvée. "Aujourd'hui, on avait une demande claire : la réouverture des urgences 7 jours sur 7, 24h/24, expliquait alors Mathieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance de l'hôpital de Carhaix. Et il y a une ARS, avec des rictus de sourire profondément agaçants, qui nous répond qu'elles ne sont pas fermées mais régulées. Réguler, ça veut dire que vous allez aux urgences, elles sont fermées et on vous demande de faire le 15. Un service qui n'accueille pas les patients, c'est un service fermé".
À LIRE : VIDÉO. Urgences à Carhaix. Le blocage des locaux de l'ARS à Quimper est levé
"Le cœur léger et la tête droite"
8 mois plus tard, il est donc invité à venir s’expliquer au commissariat. "On est sous le choc, mais on n’a rien à se reprocher, moi j’y vais le cœur léger et la tête droite."
Matthieu Guillemot souligne d’ailleurs qu’au lendemain de l’action du 14 septembre, le préfet du Finistère avait tenu une conférence de presse dans laquelle il avait expliqué que les choses s’étaient déroulées dans le calme.
"On nous prend pour des cons !"
"On les accuse de violences, ce sont des arguments totalement faux, s’agace Christian Troadec, le maire de Carhaix. C’est une forme d’intimidation, une volonté de masquer la réalité."
"Nous avions signé un protocole d’accord le 27 octobre 2023, mentionne-t-il. On parlait alors d’un accord historique ! Ils s’étaient engagés à ce que tout soit entrepris pour que nous ayons des urgences 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Rien n’a été fait ! Aujourd’hui, nos urgences sont fermées 24 h sur 24, 7 jours sur 7"
L’élu rappelle que l’hôpital de Carhaix est le seul établissement dans un bassin de population de 80 000 habitants. "Les gens sont contraints d’aller à Morlaix, à Brest ou à Quimper. Nous vivons une situation dramatique au niveau sanitaire. On nous balade, on nous prend pour des cons, voire, pire encore, on nous laisse pour des cons ! On se retrouve en position d’accusés alors que nous sommes victimes" déplore-t-il.
Christian Troadec appelle ses administrés à venir soutenir les militants convoqués, ce mardi 14 mai à 9h, devant la préfecture de Quimper. "Nous avons un gouvernement qui pénalise et qui judiciarise" regrette-t-il.
De nombreux soutiens, politiques et syndicaux, se sont manifestés et ont annoncé leur venue.
"Soutien aux défenseurs et défenseuses de l’hôpital de Carhaix victimes de la répression, écrit Philippe Poutou. Le
pouvoir répond à la lutte par des convocations policières (pour
séquestration inventée, tant qu’on y est), une méthode classique
d’intimidation. Pourtant, la violence et l’illégalité sont bien du côté
du ministère de la Santé et du gouvernement qui laissent se dégrader et
disparaître le service public de santé."
"Ce qui est fou, insiste aussi Matthieu Guillemot, c’est
qu’il y a d’un côté ceux qui défendent un accès aux soins pour tous,
qui sont convoqués au commissariat et ceux qui signent un protocole qui
prévoit de maintenir des urgences à Carhaix, qui ne l’appliquent pas et
qui accusent. C’est nous qui devrions les conduire devant un tribunal
pour mise en danger de la population du Centre Bretagne. Nous ne faisons
que défendre le droit à la santé pour tous."
Mais entre l’agence régionale de Santé (ARS) et les habitants de Carhaix, le dialogue est de plus en plus compliqué. "On nous a dit que les femmes en Guyane faisaient trois jours en pirogue pour aller accoucher, raconte Matthieu Guillemot, et que par conséquent, les femmes de Carhaix pouvaient bien faire trois quarts d’heure de voiture."
Résultat : en plus de leur catapulte, symbole de la lutte des défenseurs de l’hôpital depuis 2008, les Carhaisiens ont décidé qu’ils manifesteraient avec une pirogue et leur humour féroce. Comme pour le démontrer, Matthieu Guillemot conclut : "Malheureusement aujourd'hui, à Carhaix, les convocations pour les gardes à vue arrivent plus vite que les médecins."
À Carhaix, des soutiens aux défenseurs de l’hôpital partiront en car pour Quimper à 7 h 30, demain
À Carhaix, des soutiens aux défenseurs de l’hôpital partiront en car pour Quimper à 7 h 30, demain... |
Les soutiens carhaisiens aux dix défenseurs de l’hôpital de Carhaix (Finistère) auditionnés, ce mardi 14 mai 2024, partiront en car dès 7 h 30 depuis l’établissement de santé locale. Un rassemblement est prévu dans la foulée devant la préfecture du Finistère à Quimper (Finistère), vers 8 h 45.
Un transport en car est organisé au départ de l’hôpital de Carhaix (Finistère) à 7 h 30, mardi 14 mai 2024, pour les personnes qui souhaitent soutenir les défenseurs de l’hôpital de Carhaix, qui sont auditionnées du 14 mai au 28 mai.
Elles sont soupçonnées de « violence en réunion » et de « séquestration », après une action de septembre 2023, et devront se soumettre chacune à une audition sous le régime de la « garde à vue » au commissariat de Quimper (Finistère).
Lire aussi : Plusieurs élus du Finistère soutiennent les défenseurs de l’hôpital de Carhaix, bientôt auditionnés
Un rassemblement est prévu dans la foulée devant la préfecture du Finistère, à Quimper, à 8 h 45. Les convocations débutent elles à 9 h. Depuis leur annonce, une vague de soutiens politiques, syndicaux et de militants a été relayée.
https://www.lepoher.fr/200-personnes-a-quimper-en-soutien-aux-defenseurs-de-lhopital-de-carhaix/
200 personnes à Quimper en soutien aux défenseurs de l’hôpital de Carhaix
Mardi 14 mai, Matthieu Guillemot était la première des dix personnes
convoquées au commissariat de Quimper pour être interrogé, dans le cadre
d’une garde à vue, sur des faits supposés de « violence en réunion » et
de « séquestration » lors de l’occupation des locaux de l’Agence
régionale de santé (ARS), le 14 septembre dernier.
Des faits que
nient les intéressés, estimant qu’il s’agit d’une tentative de
« criminalisation » des mouvements sociaux et syndicaux », selon
Matthieu Guillemot, porte-parole du comité de vigilance de l’hôpital de
Carhaix.
Soutien
Un peu moins de 200 personnes se sont
réunies devant la préfecture de Quimper, vers 8 h 30 pour soutenir les
dix défenseurs de l’hôpital. On comptait notamment la députée de la 6e
circonscription du Finistère, Mélanie Thomin, l’ancien candidat à la
présidentielle pour le NPA, Philippe Poutou, le maire de Carhaix,
Christian Troadec, le conseiller général, Philippe Guillemot, de
nombreux élus locaux et des militants syndicaux, et même l’ancien curé
de la paroisse de Carhaix-Huelgoat, Peter Breton.
Philippe Poutou et Mélanie Thomin étaient présents.
Aux cris de « Carhaix résistance », les manifestants se sont
dirigés vers le commissariat, devant lequel les attendait l’avocat des
personnes interrogées, Maître Fillion. Devant les manifestants, Matthieu
Guillemot a réaffirmé sa volonté de lutter « pour notre pays de centre
Bretagne, malgré la répression de l’État central ». Christian Troadec a
également pris la parole pour s’indigner que, « malgré le protocole de
sortie de crise signé cet automne, les urgences de Carhaix restent
fermées ! »
Il y avait du slogan ce mardi matin…
Le cortège a longé l’Odet avant de se rendre au commissariat
La catapulte étaient bien enentdue de sortie.
Matthieu Guillemot : “la plainte de la directrice du Chru de Brest, c’est juste du n’importe quoi”
Mardi 14 mai, Matthieu Guillemot, porte parole du comité de vigilance de l’hôpital de Carhaix, était le premier convoqué, dans le cadre d’une garde à vue, pour des faits de violence en réunion et de séquestration, suite à une plainte de Florence Favrel Feuillade, directrice du Chru de Brest-Carhaix, après l’occupation des locaux de l’ARS à Quimper. Un rassemblement de soutien a réuni 200 personnes, ce matin du 14 mai, pour accompagner Matthieu Guillemot qui a du répondre à une vingtaine de questions, de quoi lui faire dire que “la plainte de la directrice du CHru de Brest, c’est juste du n’importe quoi”.
Florence Favrel-Feuillade s’était déjà distinguée par une forme d’humour douteux vis à vis des centre Bretons.
Lire aussi : Vu de Brest, Carhaix est exotique
“On m’a posé des questions aussi débiles que : étiez-vous dans les locaux de l’ARS le 14 septembre ? Dans le dossier, Madame Feuillade se plaint sous la forme suivante : “Matthieu Guillemot m’a regardé avec un regard noir et a déclaré : je ne l’aime pas celle-là”. Franchement, c’est ça qui justifie une garde à vue !!! Madame Feuillade dit même avoir croisé un homme costaud avec un drapeau de la Fnsea, ce qui l’a effrayée… C’est ridicule. et dire qu’on avoir dix garde à vue de ce style pendant dix jours !”
Escorté par les manifestants, Matthieu Guillemot est arrivé avec trois quarts d’heure de retard à sa convocation pour un entretien qui n’aura duré que quelques minutes. “Ils choisissent l’heure à laquelle ils me relâchent, j’ai bien le droit de choisir l’heure à laquelle j’arrive !”
Sang, vomi et crachats
Après avoir répondu aux questions d’un officier de police, Matthieu Guillemot a été placé en cellule, “le temps que le procureur décide ou non d’un placement en détention”… Il explique : “C’était l’horreur. Deux mètres carrés, avec du sang, des crachats et du vomi sur les murs”…Il y est resté 20 minutes. “Comme une volonté d’intimider des militants syndicaux dans un dossier qui apparaît bien vide ? ” Des rassemblements sont prévus tous les matins à l’arrivée des convoqués.
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