Et cette fois, la France et des Français sont concernés.
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Après le Qatar, le Maroc est soupçonné d'avoir corrompu des députés du Parlement européen
Après le Qatar, le Maroc? Alors que les révélations concernant une possible affaire de corruption mêlant des députés européens et le Qatar continuent de secouer le Parlement européen, un autre pays nourrit des soupçons. Il s'agit du Maroc, qui pourrait être lui aussi impliqué dans ce scandale.
Un "lien très fort" entre un eurodéputé italien et le Maroc
Le lien entre le Qatar et le Maroc, c'est Antonio Panzeri, un ancien eurodéputé italien, actuellement incarcéré à Bruxelles dans l'affaire du "Qatargate". Dans une note confidentielle datée de 2011 que s'est procurée BFMTV, l'ambassadeur du Maroc évoque la question du Sahara occidental. Ce territoire occupé illégalement par Rabat serait l'objet d'une "forte demande du Parlement européen".
"Le meilleur moyen de gérer cette pression est de la canaliser par le biais d'Antonio Panzeri. Sur cette question, Antonio Panzeri a entamé un travail méthodique depuis son élection à la tête de la délégation du Maghreb", assure l'ambassadeur.
"L'engagement de M. Panzieri à défendre le point de vue du Maroc, à contrer la campagne pour les droits de l'Homme (...) m'a fait suspecter qu'il y avait un lien très fort avec le Maroc", estime à BFMTV l'ex eurodéputée portugaise.
700.000 euros retrouvés en liquide
Plusieurs éléments appuient les soupçons de corruption de l'eurodéputé. D'une part, lors de la perquisition effectuée à son domicile à Bruxelles, les forces de l'ordre ont mis la main sur 700.000 euros en liquide. Une bonne partie proviendrait du Maroc, selon les aveux de l'assistant de l'eurodéputé, Francesco Giorgi.
Par ailleurs, des écoutes réalisées auprès de l'épouse d'Antonio Panzieri montrent qu'elle a touché de l'argent de Rabat grâce à Abderrahim Atmoune. Un grand ami de l'Italien, à l'époque parlementaire et devenu aujourd'hui ambassadeur du Maroc en Pologne.
Un eurodéputé français conseiller du roi du Maroc?
Mis à part Antonio Panzieri, d'autres eurodéputés ont entretenu des rapports étroits avec le Maroc. L'un d'entre eux est français, il s'agit de Gilles Pargneaux, eurodéputé socialiste jusqu'en 2019.
Président du groupe d'amitié UE-Maroc, il a multiplié les voyages payés par le Maroc, auxquels il invitait d'autres députés. Sur son compte Facebook, des clichés montrent le député recevoir des cadeaux.
"C'était vraiment gênant, parce qu'il n'avait pas honte de se présenter au sein du Parlement comme conseiller de Sa Majesté le roi (du Maroc)", alors qu'il était eurodéputé français, indique Ana Gomes. "Tout le temps, il défendait les positions du Maroc", ajoute-t-elle.
Cadeaux et distinctions
Gilles Pargneaux a reçu à plusieurs reprises des décorations des autorités marocaines, et notamment de la part du Sahara occidental qui l'a ouvertement remercié le groupe d'amitié UE-Maroc pour ses services.
"C'est une distinction qui montre l'intérêt qu'accorde Sa Majesté le roi d'abord à l'action parlementaire et à l'action de cette équipe fantastique qui défend nos intérêts vitaux devant les instances internationales", avait déclaré à la télévision marocaine Mohamed Cheikh Biadillah, un conseiller du roi du Maroc, lors de l'une de ces cérémonies.
Après avoir quitté le Parlement européen en 2019, Gilles Pargneaux a maintenu des liens avec le Maroc, puisqu'il a fondé une ONG avec Mohamed Cheikh Biadillah. Il travaille aussi pour un cabinet de lobbying à Bruxelles dont le principal client n'est autre que le Maroc.
Corruption au Parlement européen : un mystérieux espion marocain au cœur de l’enquête
Après les réseaux d’influence du Qatar à Bruxelles, l’instruction s’intéresse à ceux du Maroc. Et particulièrement à un homme : Mohamed B., un agent de la DGED, déjà identifié par Paris dans une autre affaire, mais jamais retrouvé.
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Au fil des révélations à propos du « Qatargate » et de l’enquête de la justice belge sur cette affaire de corruption et de blanchiment impliquant des membres du Parlement européen, une nouvelle certitude se dégage : il faut désormais parler aussi d’un « Marocgate », tant les éléments qui fuitent de l’instruction menée par le juge bruxellois Michel Claise désignent le royaume chérifien comme l’un des autres acteurs-clés de ce dossier.
« Une saga aussi grave par son ampleur que consternante par le fait qu’elle ait pu se dérouler aussi longtemps, apparemment à l’insu de tous », disait, vendredi 16 décembre, un eurodéputé. S’il connaissait certains des acteurs concernés – dont cinq sont actuellement mis en examen et trois écroués –, l’élu assurait aussi qu’il n’avait lui-même jamais eu vent du moindre soupçon qui aurait couru dans les travées des institutions de Strasbourg ou de Bruxelles.
Un homme, l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, est au croisement de la double investigation sur le Qatar et sur le Maroc. Et l’ONG Fight Impunity, qu’il a cofondée, était un rouage essentiel du système utilisé par les deux pays. Un enquêteur belge qui s’est confié au journal italien La Repubblica le présente comme « un réel danger pour l’équilibre démocratique ».
D’après l’enquête, l’ONG installée au cœur de Bruxelles aurait reçu de l’argent du Qatar, par l’intermédiaire notamment du ministre du travail de l’émirat, Ali Ben Samikh Al-Marri. Il s’est rendu plusieurs fois à Bruxelles, soucieux de corriger l’image de son pays où, selon des estimations difficiles à confirmer, de nombreux ouvriers seraient morts sur les chantiers de la Coupe du monde de football entre 2011 et 2020.
« Un pacte secret »
Selon les enquêteurs, Fight Impunity et son dirigeant, M. Panzeri, auraient également reçu de l’argent en provenance du Maroc, par l’intermédiaire d’un diplomate, Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur en Pologne. L’eurodéputé italien et M. Atmoun ont coprésidé la commission mixte Maroc-Union européenne (UE) et ont été photographiés ensemble à plusieurs reprises, lors de rencontres à Bruxelles et à Rabat. Selon les médias belges Knack et Le Soir, c’est par l’intermédiaire de M. Atmoun que M. Panzeri aurait noué, en 2019, « un pacte secret » avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement extérieur du Maroc.
Des documents plus anciens et confidentiels de la mission marocaine auprès de l’UE, diffusés par un pirate informatique en 2014 et en 2015, ne permettent pas de certifier que M. Panzeri a été rétribué par les services secrets de Rabat ou qu’il était un de leurs agents. Mais ils jettent le trouble : qualifié de potentiel « allié de poids », d’« ami proche » du Maroc, susceptible notamment de « contrecarrer l’activisme croissant de nos adversaires au sein du Parlement », M. Panzeri est présenté comme celui qui sera capable de défendre le principe de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Remis en 2013, le rapport de Charles Tannock, un conservateur britannique, devait alors détailler la violation, par le Maroc, des droits de l’homme dans cette région.
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L'ancien eurodéputé José Bové décrit une tentative de corruption mettant en cause l'actuel Premier ministre du Maroc
L'ancien eurodéputé français José Bové explique vendredi 16 décembre sur France Inter avoir été victime d'une tentative de corruption quand il "était rapporteur de la Commission du Commerce extérieur entre 2009-2014". Alors que le Parlement européen est secoué par des soupçons de corruption en lien avec le Qatar, José Bové livre sa propre expérience sur France Inter et met en cause l'actuel Premier ministre marocain.
"Certains députés véreux ont profité de ça"
"En tant que rapporteur sur l'accord de libre-échange sur les fruits et légumes avec le Maroc, je m'étais opposé à ce projet parce qu'il était nuisible pour les producteurs marocains et européens", se souvient l'ancien eurodéputé écologiste. Il assure que le ministre marocain de l'Agriculture de l'époque, Aziz Akhannouch, "aujourd'hui Premier ministre" ne "supportait pas" son opposition.
"Il m'a proposé de m'amener un cadeau à Montpellier, dans un café discret, et qu'on se rencontre entre Noël et le premier de l'An", affirme José Bové. À la question de savoir si ce cadeau était de l'argent, José Bové ironise : "Ce n'était pas une théière, c'est clair, c'était ça". L'ancien eurodéputé précise que lors de cette conversation, il a fourni "une adresse" au ministre, "celle de [son] avocate". "Ça s'est arrêté", ajoute-t-il.
"Quand il y a des intérêts économiques colossaux qui sont en jeu, des États font pression et certains députés véreux ont profité de ça"
José Bovéà France Inter
José Bové évoque notamment un "club privé, dans le cadre d'associations d'amitié, regroupant des députés européens de toutes les tendances politiques". Près de dix ans après les faits, José Bové se "félicite" donc de la décision prise par la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, de mettre en place de futures réformes d'ampleur. Il appelle par ailleurs à "revisiter les votes", réalisés avec le Qatar.
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