Comment Jean-Luc Mélenchon et d’autres peuvent-il affirmer que Poutine a roulé leur président dans la farine ?
Ecoutent-ils illégalement toutes ses conversations téléphoniques comme les miennes ?
Ah ça… ce n’est pas bien…
Cela dit, pour avoir une autre version des faits, ce n’est pas bien compliqué, il suffit d’aller sur le site Sputnik France qui contrairement à son homologue de Moldavie n’est pas encore censuré.
Mais bon, je ne suis pas journaliste, hein, encore moins politicienne, juste bêtement ingénieure, spécialisée dans les systèmes d’information.
https://fr.sputniknews.com/20220224/operation-ukraine-eviter-russie-plan-1055349992.html
Opération en Ukraine: « Il était possible d’éviter que la Russie passe au plan B »
© Sputnik . Vladimir Baranov
La Russie a lancé une vaste opération militaire dans l’Est de
l’Ukraine. Objectif principal annoncé: la neutralisation du potentiel
militaire de Kiev pour sécuriser le Donbass. L’analyste Xavier Moreau
fait le point sur la situation.
Vladimir Poutine a annoncé la nuit dernière le lancement d’une intervention militaire dans le Donbass. Et ce pour « protéger les habitants »
de la région. L’armée russe a alors entériné une large offensive sur
les infrastructures militaires ukrainiennes: aéroports, postes de
commandement, bases d’opérations de la marine, stations radars et
systèmes de défense anti-aériens ont été pris pour cible. Au total, 83
installations militaires de Kiev ont été détruites.
Au même moment, les milices des Républiques de Lougansk et Donetsk ont lancé une « contre-offensive«
sur les positions ukrainiennes avec le soutien de l’armée russe. À
Kiev, les autorités ont fermé l’espace aérien du pays, décrété l’État
d’urgence et appelé les civils volontaires à prendre les armes. Xavier
Moreau, fondateur du centre d’analyse politico-stratégique Stratpol,
revient pour Sputnik sur cette escalade et ses possibles conséquences.
Sputnik France: Les forces russes ont lancé ce 24 février
une série de frappes contre les sites militaires ukrainiens. Pourquoi
Vladimir Poutine agit-il ainsi, selon vous?
Xavier Moreau: « Il faut revenir sur l’histoire de
ce conflit, et surtout des accords de Minsk. Ceux-ci ont été signés il y
a maintenant sept ans, quasiment jour pour jour, et ont été validés par
une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu. Or, dans ces accords,
il y avait une date de péremption, c’est-à-dire que tout ce qui était
exigé vis-à-vis de Kiev –qui a signé ces accords après avoir perdu la
guerre, notamment lors de la bataille de Debaltseve– devait être exécuté
d’ici à décembre 2015.
Cela fait donc sept ans que la Russie patiente et demande à Kiev de
respecter les accords de Minsk, réclame à la France et à l’Allemagne de
les faire respecter par Kiev puisqu’elles en étaient garantes. En
outre, comme il y a une décision du Conseil de sécurité de l’Onu,
personne ne peut en sortir. Ni l’Ukraine, ni même la France, les
États-Unis ou l’Angleterre et les membres des Nations unies qui étaient
signataires de cette résolution et qui devaient obliger l’Ukraine à les
appliquer. Cela n’a pas été fait!
« Il était possible d’éviter que la Russie passe au plan B »
Je pense que Vladimir Poutine avait un plan B et que ce plan B est
ce à quoi nous assistons. Lorsque Vladimir Poutine a commencé à négocier
il y a quatre mois, à proposer des garanties de sécurité, lorsqu’il a
accepté de relancer il y a quelques semaines le format Normandie avec
les conseillers diplomatiques qui se sont réunis à Paris et à Berlin,
lorsqu’il a rencontré Emmanuel Macron, lorsqu’il a eu un entretien avec
Scholz et a rencontré Blinken, il était possible d’éviter que la Russie
passe à ce plan B.
Malheureusement, cela n’a absolument rien donné. On a même eu des
situations totalement grotesques, comme lors de la conférence de presse à
Kiev avec Volodymyr Zelensky où Emmanuel Macron a apporté son soutien
aux combattants ukrainiens qui étaient sur le front depuis 2014. Je
pense que là, Vladimir Poutine a compris que jamais ni Paris ni Berlin
ne feraient pression sur l’Ukraine pour qu’elle applique les accords de
Minsk.
Dans la mesure où, une fois de plus, Kiev se mettait à bombarder
toute la ligne de front dans le Donbass, ils ont décidé de passer au
plan B. Je ne vous cache pas quelle a été ma surprise. Je pensais que la
riposte russe serait plus proportionnée. Désormais, l’objectif est
annoncé: c’est dénazification et démilitarisation. C’est-à-dire que si
cela continue ainsi, dans trois jours, il n’y aura plus que des
lance-pierres en Ukraine. »
Sputnik France: Ce plan B dont vous parlez, jusqu’où ira-t-il, selon vous?
Xavier Moreau: « Un objectif est clair: détruire
tout le potentiel militaire de l’armée ukrainienne. Exactement comme la
Russie a détruit tout le potentiel militaire de l’armée géorgienne en
2008. Cela a commencé ce matin par une pluie de missiles Kalibr sur les
aéroports, les entrepôts de munitions… toute l’infrastructure militaire
ukrainienne. Je peux vous garantir que d’ici à trois jours, il n’y aura
plus de chars, il n’y aura plus d’artillerie, il n’y aura plus rien,
afin de rendre l’armée ukrainienne totalement inoffensive.
« La Russie n’a pas besoin de rester »
À côté de cela, je pense que la Russie ne reste pas dans un
territoire qu’elle ne contrôle pas politiquement. Donc, même s’il y a
toute une partie de l’Ukraine qui va accueillir avec satisfaction
l’arrivée des troupes russes –je pense à Kharkov, à Odessa, à toutes ces
villes qui sont profondément russes–, la Russie n’a pas besoin de
rester. Une fois que les dents de l’armée ukrainienne auront été
brisées, elle pourra rentrer tranquillement chez elle.
En revanche les régions de Lougansk et de Donetsk, dans les
frontières administratives de 2014, c’est-à-dire incluant le port de
Marioupol et la ville de Slaviansk qui a été la première à se soulever
dans le Donbass, vont être totalement reconquises par les armées des
républiques autoproclamées. Cela change complètement la donne, cela
neutralise de facto l’Ukraine au sens propre du terme ainsi que son
armée qui, à l’heure où je parle, est en train de tomber en morceaux. »
Sputnik: Est-ce que les responsabilités d’une telle escalade en Ukraine sont partagées?
Xavier Moreau: « Pour moi, il y a bien sûr la
responsabilité du gouvernement ukrainien. Cela dit, lorsque Zelenski
s’est fait élire Président, il est arrivé sur un programme de
réconciliation avec la Russie et de réconciliation avec les russophones.
Il a fait exactement comme son prédécesseur Porochenko qui, lui aussi,
en 2014, est arrivé avec un programme de réconciliation. Il a au
contraire fait un programme de persécution de la langue russe, de
persécution des Russes, de mise en avant des soi-disant héros de la
Deuxième Guerre mondiale qui étaient des collaborateurs nazis, comme
Stepan Bandera ou Roman Choukhevytch. Il a fait absolument le contraire
de ce pour quoi il a été élu.
Malgré tout, si la France et l’Allemagne avaient fait leur travail,
c’est-à-dire de faire pression sur Kiev pour l’application des accords
de Minsk, il n’y aurait pas eu d’autre alternative pour Kiev que d’obéir
à ces injonctions sous peine de perdre l’aide européenne. Même les plus
radicaux de l’entourage de Zelenski auraient dû se soumettre et enfin
appliquer les accords de Minsk. Donc, je pense que la responsabilité est
partagée.
Cette décision russe m’a toutefois surpris dans la mesure où Kiev
n’avait pas lancé de grande offensive, je m’attendais à ce que la Russie
riposte, mais pas aussi durement. Mais les dés sont jetés, il n’y a
plus qu’à observer comment les choses vont évoluer, surtout la nature
des sanctions qui vont être prises par Washington et par l’Union
européenne.
Sputnik: Justement, en matière de sanctions, à quoi vous attendez-vous?
Xavier Moreau: « Ce qui est intéressant dans cette
crise, c’est que désormais, que cela soit à Washington ou en Europe,
tout le monde dit que prendre des sanctions contre la Russie va
également faire mal aux économies occidentales. Joe Biden l’a dit, ainsi
que sa secrétaire au Trésor Janet Yellen, même Ursula Von der Leyen ou
Annalena Baerbock lorsqu’elle dit l’Allemagne est prête à supporter les
contraintes liées aux sanctions. Dans le domaine énergétique, je ne
crois pas que l’Allemagne soit capable de faire sans la Russie. Du point
de vue économique, Vladimir Poutine a choisi le moment idéal.
L’enjeu, c’est combien de temps va prendre cette démilitarisation
forcée de l’Ukraine. Si dans trois ou quatre jours c’est terminé, si
l’outil militaire ukrainien est anéanti et que l’armée russe se retire
en bon ordre, c’est un succès quasi complet. Cela sera difficile de
sanctionner une Russie qui n’est plus présente sur le territoire
ukrainien.
En plus, une fois ce système de forces de l’ordre oppressif que
l’Ukraine utilise pour mater les régions russes sera détruit, des villes
pourraient vouloir prendre leurs distances vis-à-vis de Kiev qui est
responsable de la catastrophe à laquelle on assiste aujourd’hui.
Pourquoi pas la République populaire de Kharkov? Kharkov est une ville
russe, même les dirigeants de Kharkov sont prudents mais ils ont un
tropisme pro-russe. »
Sputnik: Vladimir Poutine avait-il, selon vous, préparé sa
décision très tôt, comme l’ont affirmé les Américains, ou les derniers
développements l’ont-ils poussé à cela?
Xavier Moreau: Je pense que la Russie avait
différents plans. Je pense que le plan idéal, c’était l’application des
accords de Minsk, la fédéralisation de l’Ukraine, le respect des
minorités et les changements constitutionnels. En gros, tout ce qu’il y
avait dans les accords de Minsk, c’était cela le plan A! Mais du fait
que depuis décembre 2015, les accords de Minsk ne sont toujours pas
appliqués, il y avait un plan B.
« Macron porte une responsabilité particulière »
Je pense que ce plan B est né au milieu de l’année dernière. J’ai
eu vent de réunions qui ont eu lieu à Moscou et que la Russie préparait
des investissements massifs dans le Donbass. Pour que ces
investissements massifs se réalisent, il fallait que la région soit en
paix –soit par l’application des accords de Minsk, soit par une
opération militaire. Donc je pense que c’est un plan qui était dans les
cartons, qui n’était pas le plan idéal, mais que l’inconsistance et
l’inconstance de Paris et Berlin, qui refusaient de s’émanciper de la
tutelle de Washington, ont fait que les Russes sont passés au plan B.
Mais je pense que c’était évitable il y a encore une semaine.
Rendez-vous compte qu’Emmanuel Macron est rentré de Kiev sans même
un échange de prisonniers, ce qui avait été le cas il y a quelques
années. Par ailleurs, à aucun moment dans cette conférence de presse il
n’évoque avec Zelenski les points des accords de Minsk. Ils sont
pourtant très précis, avec une chronologie. Il doit y avoir un échange
de prisonniers, une amnistie, un changement dans la Constitution
ukrainienne, la prise d’un statut d’autonomie du Donbass, des élections
locales et ensuite seulement la restitution à l’Ukraine de ses
frontières. Emmanuel Macron n’a évoqué aucune de ces questions!
Je pense qu’il porte une responsabilité particulière, davantage que
Scholz, qui vient d’arriver et qui récupère les dossiers au débotté. Le
grand perdant, celui qui a provoqué cet échec –parce que le recours à
la force militaire est un échec–, c’est incontestablement Emmanuel
Macron. »
Sputnik sera bloqué en Moldavie, « un acte de censure », selon le média
10:00 26.02.2022 (Mis à jour: 10:52 26.02.2022)
© Sputnik . Alexei Danichev
/
Les autorités de la Moldavie ont informé la rédaction de Sputnik
que son site local sera bloqué à partir du 26 février et sa
radiodiffusion sera arrêtée le 7 mars. De son côté, la rédaction dénonce
« un acte de censure et de violation de la liberté d’opinion ».
Sur fond d’opération militaire russe en Ukraine, les autorités
moldaves ont pris la décision de bloquer Sputnik Moldova à partir du
samedi 26 février. Alors que son site n’est plus accessible, le média
continue de diffuser des informations sur les réseaux sociaux.
Dans un communiqué,
le Service moldave de renseignement et de sécurité qui a ordoné le
blocage prétend que ces sites sont « des promoteurs d’informations
incitant à la haine et à la guerre ».
La radiodiffusion de Sputnik Moldova sera suspendue à partir du 7 mars, précise le service moldave.
Pour la rédaction de Sputnik, il s’agit d’ »un acte de censure et
d’une violation flagrante des valeurs de la liberté d’opinion par les
autorités moldaves ».
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