Le ministre Rodriguez préoccupé par la diffusion de la chaîne russe RT au Canada
(Washington) Le gouvernement canadien a fait part samedi de ses « préoccupations » quant à la diffusion sur son territoire de la chaîne russe RT (ex-Russia Today), accusée par ses détracteurs d’être un porte-voix du Kremlin.
Régulièrement accusée en Occident de contribuer à la désinformation, RT est dans le collimateur de plusieurs pays européens, d’autant plus depuis l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine.
« Je partage les préoccupations de nombreux Canadiens quant à la présence de Russia Today dans notre système de radiodiffusion », a déclaré sur Twitter le ministre canadien du Patrimoine, Pablo Rodriguez.
Alors que les appels se multiplient au Canada pour interdire la diffusion de cette chaîne de télévision russe, le ministre, un proche du premier ministre Justin Trudeau, a assuré : « nous explorons toutes les options ».
Bien que « RT figure actuellement sur la liste de services non canadiens approuvés », sa licence de diffusion est « un privilège [pouvant] être retiré », avait averti vendredi dans le journal Le Devoir le gendarme canadien de l’audiovisuel, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications (CRTC).
Une interdiction de diffuser peut être décidée notamment en cas de manquement à l’obligation de « présenter les nouvelles avec exactitude et impartialité », a rappelé le CRTC, alors que RT est régulièrement accusée de biais pro-Poutine.
De plus en plus de pays ont ainsi débranché RT ces dernières semaines.
Vendredi, c’est ainsi le principal fournisseur d’accès à la télévision en Finlande qui en a stoppé la diffusion. Londres a de son côté demandé mercredi un réexamen par le régulateur Ofcom de la licence accordée à RT. Et, début février, l’Allemagne avait interdit RT sur son territoire, poussant Moscou à fermer le bureau de la radio-télévision allemande Deutsche Welle à Moscou.
Mise en service en 2005 sous le nom de « Russia Today », RT, financée par l’État russe, s’est développée avec des diffuseurs et des sites web en plusieurs langues, notamment en anglais, français, espagnol, allemand et arabe.
YouTube suspend les revenus générés par la chaîne RT
YouTube a annoncé samedi « suspendre » la possibilité pour certaines chaînes russes, dont RT, de monétiser leurs contenus sur sa plateforme, à cause des « circonstances exceptionnelles » en Ukraine.
YouTube a également annoncé que l’accès à RT (ex-Russia Today) et à d’autres chaînes russes avait été limité en Ukraine, pays faisant face à une invasion par la Russie depuis trois jours.
Les revenus sur YouTube sont générés grâce à la diffusion de publicités s’affichant lors du visionnement des vidéos hébergées. Vendredi, Facebook avait aussi déclaré avoir interdit aux médias d’État russes de gagner de l’argent par ce biais sur sa plateforme.
« À la lumière des circonstances exceptionnelles en Ukraine, nous prenons un certain nombre d’actions », a déclaré un porte-parole de YouTube.
« Nos équipes ont commencé à suspendre la possibilité pour certaines chaînes de générer des revenus sur YouTube, y compris les chaînes de RT dans le monde », a-t-il poursuivi.
La plateforme de vidéos a également précisé que les recommandations, redirigeant les utilisateurs vers ces chaînes, seraient « grandement limitées ».
« Et en réponse à la demande d’un gouvernement, nous avons restreint l’accès à RT et un certain nombre d’autres chaînes en Ukraine », a indiqué YouTube.
La plateforme a par ailleurs dit avoir supprimé des « centaines de chaînes » et des « milliers de vidéos » ces derniers jours, dont certaines pour « pratiques trompeuses », conformément à son règlement.
YouTube suspend la capacité de la chaîne russe RT à générer des revenus sur sa plateforme
YouTube a annoncé samedi «suspendre» la possibilité pour certaines chaînes russes, dont RT, de monétiser leurs contenus sur sa plateforme, à cause des «circonstances exceptionnelles» en Ukraine.
À lire aussiLe Sénat demande la suspension «immédiate» de la chaîne Russia Today en France
YouTube a également annoncé que l’accès à RT (ex-Russia Today) et à d’autres chaînes russes avait été limité en Ukraine, pays faisant face à une invasion par la Russie depuis trois jours.
Les revenus sur YouTube sont générés grâce à la diffusion de publicités s’affichant lors du visionnage des vidéos hébergées. Vendredi, Facebook avait aussi déclaré avoir interdit aux médias d’État russes de gagner de l’argent par ce biais sur sa plateforme.
«À la lumière des circonstances exceptionnelles en Ukraine, nous prenons un certain nombre d’actions», a déclaré un porte-parole de YouTube. «Nos équipes ont commencé à suspendre la possibilité pour certaines chaînes de générer des revenus sur YouTube, y compris les chaînes de RT dans le monde», a-t-il poursuivi.
La plateforme de vidéos a également précisé que les recommandations, redirigeant les utilisateurs vers ces chaînes, seraient «grandement limitées». «Et en réponse à la demande d’un gouvernement, nous avons restreint l’accès à RT et un certain nombre d’autres chaînes en Ukraine», a indiqué YouTube.
La plateforme a par ailleurs dit avoir supprimé des «centaines de chaînes» et des «milliers de vidéos» ces derniers jours, dont certaines pour «pratiques trompeuses», conformément à son règlement.
Début février, l’Allemagne avait interdit RT sur son territoire, poussant Moscou à fermer le bureau de la radio-télévision allemande Deutsche Welle à Moscou.
RT est régulièrement accusée en Occident de contribuer à la désinformation.
À lire aussiGuerre en Ukraine: RT France «va déposer plainte pour menaces de mort»
Mise en service en 2005 sous le nom de «Russia Today», RT, financée par l’État russe, s’est développée avec des diffuseurs et des sites web en plusieurs langues, notamment en anglais, français, espagnol, allemand et arabe.
Guerre en Ukraine : l’Union européenne veut bannir les médias russes RT et Sputnik sans préciser comment
La décision de Bruxelles est contestée par la chaîne d’information continue RT, accusée de « diffuser des mensonges » par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen.
Article réservé aux abonnés
Quelques instants plus tard, le haut représentant de l’UE, Josep Borrell, insistait, lors d’une conférence de presse : « Nous voulons casser le récit des médias contrôlés par l’Etat russe, qui diffusent désormais de la propagande de guerre. Poutine veut conquérir un territoire, mais aussi les esprits. »
« Relais de propagande russe en Europe »
Vendredi déjà, le président français, Emmanuel Macron, qui avait qualifié RT France et Sputnik d’« organes d’influence » du Kremlin dès 2017, avait argué de la nécessité de se protéger « des relais de propagande russe sur le sol européen ».
Cette décision a été contestée par la chaîne elle-même. Ce bannissement constitue « une violation de l’Etat de droit et va à l’encontre des principes mêmes de la liberté d’expression et d’information », a-t-elle protesté dans un communiqué. Rappelant qu’« aucun manquement [à ses obligations légales] n’a été constaté qui pourrait justifier une pure et simple censure », elle annonce qu’elle « défendra ses droits et celui de ses salariés et saisira tous les recours juridiques possibles ».
Suspendre une chaîne dûment conventionnée – en France, elle est disponible sur Free, Intelsat et le bouquet de Canal+, mais aussi sur Internet, notamment sur YouTube – ne va pas sans présenter quelques difficultés, tant techniques que juridiques.
« Cette décision est particulièrement surprenante dès lors qu’elle ne semble s’inscrire dans aucun cadre juridique connu », commente l’avocat de la chaîne, David Koubbi. « Nous développons des outils pour interdire leur désinformation toxique et nuisible en Europe », s’est contentée de préciser Ursula von der Leyen.
La suite est réservée aux abonnés.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire