Le 23 mars dernier, j’ai un peu douché mes adversaires,
surtout le malade mental Jean-Marc Donnadieu qui depuis maintenant une
dizaine d’années me présente partout mensongèrement comme un cas
psychiatrique extrêmement grave qui n’aurait jamais été ni ingénieur ni
informaticien et ne saurait même pas écrire, en publiant une série de
documents attestant au contraire, comme je l’ai toujours dit, que
j’avais bien des notes exceptionnelles en français à l’école – en fait,
toujours les meilleures, et dans l’enseignement supérieur comme jusqu’au
Bac, obtenu en section C avec mention - ici :
http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/23/je-ne-sais-pas-ecrire-parait-il/
Par la même occasion, j’ai publié un de mes devoirs de français de la classe de 3ème montrant que j’avais alors imaginé une situation de confinement provoquée par une catastrophe environnementale, un peu comme ce que nous vivons aujourd’hui, l’apparition de nouveaux virus comme Covid-19 pouvant résulter d’une destruction d’écosystèmes naturels (voir ci-dessous).
En même temps, ceux qui ne le savaient pas encore ont pu découvrir qu’à 14 ans dans les années 1970, j’étais donc, entre autres choses, un genre de Greta Thunberg, mais sans les troubles, et sans les parents célèbres favorisant l’accès aux médias.
A cette époque, ce n’était évidemment pas très commun.
Cependant, cela ne m’avait pas pris d’un coup du jour au lendemain, mes parents faisant déjà localement depuis le début des années 1970 un gros travail de sensibilisation à l’écologie – et à bien d’autres sujets de leurs préoccupations qui par la suite seront tous repris à leur compte par divers collectifs de l’extrême-gauche, non pas pour les porter, mais au contraire pour tout étouffer.
Afin d’éviter de me faire encore traiter de folle délirante par la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et tous ses complices harceleurs haineux, je vous ai collé ci-dessous un texte retraçant toute l’histoire de l’extrême-gauche française et de l’écologie dans les années 1970, attestant que ma mémoire ne me fait toujours pas défaut : dès cette époque nous étions bien perçus comme de dangereux activistes et concurrents à abattre par tous les moyens et ils furent bien tous employés pour nous détruire.
https://www.courrierinternational.com/article/coronavirus-la-destruction-des-ecosystemes-par-lhumain-favorise-lemergence-depidemies
Coronavirus.
Les scientifiques “chasseurs de virus” alertent depuis plus de dix ans sur l’apparition de nouvelles maladies liées à la déforestation. Paludisme, Ebola, Covid-19…. l’agression humaine aux écosystèmes finit par mettre en péril des vies humaines.
https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2012-1-page-191.htm
http://petitcoucou.unblog.fr/2020/03/23/je-ne-sais-pas-ecrire-parait-il/
Par la même occasion, j’ai publié un de mes devoirs de français de la classe de 3ème montrant que j’avais alors imaginé une situation de confinement provoquée par une catastrophe environnementale, un peu comme ce que nous vivons aujourd’hui, l’apparition de nouveaux virus comme Covid-19 pouvant résulter d’une destruction d’écosystèmes naturels (voir ci-dessous).
En même temps, ceux qui ne le savaient pas encore ont pu découvrir qu’à 14 ans dans les années 1970, j’étais donc, entre autres choses, un genre de Greta Thunberg, mais sans les troubles, et sans les parents célèbres favorisant l’accès aux médias.
A cette époque, ce n’était évidemment pas très commun.
Cependant, cela ne m’avait pas pris d’un coup du jour au lendemain, mes parents faisant déjà localement depuis le début des années 1970 un gros travail de sensibilisation à l’écologie – et à bien d’autres sujets de leurs préoccupations qui par la suite seront tous repris à leur compte par divers collectifs de l’extrême-gauche, non pas pour les porter, mais au contraire pour tout étouffer.
Afin d’éviter de me faire encore traiter de folle délirante par la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et tous ses complices harceleurs haineux, je vous ai collé ci-dessous un texte retraçant toute l’histoire de l’extrême-gauche française et de l’écologie dans les années 1970, attestant que ma mémoire ne me fait toujours pas défaut : dès cette époque nous étions bien perçus comme de dangereux activistes et concurrents à abattre par tous les moyens et ils furent bien tous employés pour nous détruire.
https://www.courrierinternational.com/article/coronavirus-la-destruction-des-ecosystemes-par-lhumain-favorise-lemergence-depidemies
La destruction des écosystèmes par l’humain favorise l’émergence d’épidémies
Publié le 28/03/2020 – 05:58
Les scientifiques “chasseurs de virus” alertent depuis plus de dix ans sur l’apparition de nouvelles maladies liées à la déforestation. Paludisme, Ebola, Covid-19…. l’agression humaine aux écosystèmes finit par mettre en péril des vies humaines.
L’apparition de ces étonnants agents pathogènes nouveaux, comme le
coronavirus responsable du Covid-19, n’est rien d’autre que le résultat
de l’anéantissement des écosystèmes, dont souffrent en particulier les
zones tropicales, où ils sont détruits pour faire place à des
monocultures intensives industrielles. L’émergence de ces maladies
découle aussi de la manipulation et du trafic de la faune et de la flore
sylvestres, souvent menacées d’extinction.
Il y a une dizaine d’années déjà que les scientifiques étudient les liens entre l’explosion des maladies virales et la déforestation.
Ce n’est pas quand un bulldozer écrase tout sur son passage sur une montagne grouillante de vie que le phénomène est visible : c’est quand apparaissent chez les individus des symptômes étranges et des maux jusque-là inconnus.
Le constat est établi dans de nombreux pays, de l’Asie du Sud-Est jusqu’à l’Amérique latine, avec des spécificités, des difficultés et des dynamiques propres à chacun. Cependant, il s’agit au fond partout de la même chose : d’une conception extractiviste du monde vivant, qui conduit l’humanité à mettre en péril sa propre existence. Et contre cela, aucune solution hydroalcoolique ne peut rien.
Carlos Zambrana-Torrelio est un chercheur bolivien et le vice-président d’EcoHealth Alliance, une organisation spécialisée dans l’étude des relations entre environnement et pathologies émergentes, dont le siège est à New York. Il sillonne les zones sensibles de la planète et travaille sur leurs relations entre elles, et avec leur écosystème.
Les zoonoses, ces maladies transmissibles de l’animal à l’homme, ont toujours existé partout dans le monde, sans toutefois prendre systématiquement une ampleur internationale – elles sont généralement contenues, ou ne trouvent pas les conditions nécessaires pour se propager.
Ainsi en juin dernier, un nouveau foyer épidémique a été identifié en Bolivie, causé par le virus Chapare [du nom d’une province de la région de Cochabamba, au cœur du pays].
Ce dernier avait été identifié pour la première fois en 2003 dans la région de Cochabamba, une zone déboisée au profit de rizières où la récolte se fait, en règle générale, manuellement – les paysans qui en vivent habitent donc à proximité des plantations.
Or voilà que, seize ans plus tard, est arrivé dans des services d’urgence de la région de La Paz [à plus de 300 kilomètres] un homme présentant des symptômes que les médecins n’ont pas identifiés immédiatement. Nul ne sait comment le virus qu’il avait contracté a voyagé depuis les rizières tropicales jusqu’aux altitudes andines.
Carlos Zambrana-Torrelio travaille en Afrique, en particulier au Liberia et en Sierra Leone, où l’épidémie d’Ebola a surpris tout le monde par sa virulence.
Là-bas aussi, c’est la fragmentation de la forêt tropicale qui fut la première cause de la maladie : le déboisement a en effet poussé plusieurs espèces de chauves-souris à se rassembler, en groupes serrés, sur les rares arbres encore sur pied. Cette réunion d’espèces différentes, qui dans l’environnement habituel n’interagissent pas, a fait office de bouillon de culture [les chauves-souris sont soupçonnées d’être l’un des réservoirs du virus Ebola].
Carlos Zambrana-Torrelio insiste :
Si les maladies zoonotiques ne sont donc pas nouvelles, elles sont manifestement en augmentation. David Quammen en étudie les raisons dans son ouvrage Spillover : Animal Infections and the Next Human Pandemic [“Tache d’huile : les infections chez l’animal et la pandémie humaine à venir”, non traduit].
Une humanité innombrable, cohabitant avec des bétails extrêmement nombreux, ajoutée à la destruction des habitats naturels et à des écosystèmes bouleversés : selon lui, tous les ingrédients sont réunis pour un scénario façon vengeance de dame Nature.
Dans un reportage de la National Public Radio, aux États-Unis, Quammen précise que nous, les êtres humains, sommes le point commun à toutes les zoonoses :
Les écosystèmes sont des entrelacs complexes, dont nous comprenons partiellement les relations évolutives grâce à de patientes observations scientifiques. Leur destruction au nom du progrès ou simplement de la cupidité a des côtés obscurs que nous finissons par subir dans notre chair.
Quand, par exemple, Jair Bolsonaro s’enorgueillit de la souveraineté brésilienne sur les cendres de l’Amazonie, il n’y a plus qu’à attendre que la maladie s’abatte sur cette forêt transformée en zone d’agriculture et d’élevage. En témoigne une étude publiée en 2010 dans la revue scientifique Emerging Infectious Diseases : la destruction de 4 % de la forêt a entraîné une hausse de 50 % des cas de paludisme.
Les espèces sauvages ne sont pas malades des virus dont elles sont porteuses, car elles ont évolué avec eux pendant des milliers d’années.
“Tout animal peut être porteur d’une cinquantaine de virus différents. Ça fait partie de la dynamique du système. S’il n’y avait pas d’êtres humains, il n’y aurait pas de transmission”, affirme Carlos Zambrana-Torrelio.
Fidel Baschetto, vétérinaire et professeur à l’université de Córdoba, en Argentine, renchérit : “Les virus qui sont nouveaux pour nous ne le sont pas pour la nature. Il s’agit donc de déterminer si on parle d’une maladie émergente, ou d’une maladie émergente pour l’homme. De nombreux virus ont coévolué avec certaines espèces et ces dernières ne souffrent pas de la maladie. L’agent pathogène sait que quand il pénètre dans un nouvel organisme, il ne doit pas le rendre malade ou du moins il ne doit pas le faire succomber. Car la mort de l’hôte – celui que nous appelons patient – entraîne aussi la mort de l’agent pathogène. Aucun micro-organisme n’a pour objectif la mort de son hôte. Mais avant que ce micro-organisme n’évolue, ce qui peut prendre des milliers d’années, la cohabitation produit la maladie”, ajoute le scientifique argentin.
Il ne faut pas en vouloir aux chauves-souris, moustiques, souris ou pangolins. Non, le problème vient de ce que nous faisons à leurs écosystèmes, il est lié au fait que nous les regroupons et les manipulons dans des milieux artificiels.
Telle est la véritable recette du coronavirus, qui sera probablement à l’origine d’une récession mondiale. Autrement dit, mutiler les écosystèmes coûte très cher.
La transmission à l’humain du coronavirus s’est produite sur un marché à Wuhan, une ville chinoise, où sont vendues des espèces sauvages braconnées.
Le commerce illégal de ces animaux emprunte les mêmes routes que le trafic de drogues et d’armes, et il pèse des milliards de dollars. Les consommateurs de cette viande vivaient autrefois dans les campagnes et ont migré en ville : aujourd’hui, au lieu de chasser, ils se fournissent sur les marchés pour tenter de retrouver le goût de leur enfance.
Dans le cas du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a aussi franchi la barrière des espèces dans l’un de ces marchés de produits frais, les excréments des chauves-souris ont notamment permis au virus de faire son chemin au point de devenir une épidémie, qui a touché 8 000 personnes en 2003.
Ne croyons pas que ce type de phénomène n’a lieu qu’en Chine, où le gouvernement a interdit la vente de ces produits, déplaçant probablement leur commercialisation vers le marché clandestin.
En Argentine, “nombreux sont ceux qui consomment des espèces sauvages (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères) sans savoir si cette habitude risque d’entraîner la transmission de parasites ou d’autres maladies, les conditions d’hygiène dans la consommation d’espèces sauvages restant très aléatoires”, affirme Claudio Bertonatti, conseiller scientifique de la Fondation Félix de Azara. De nouveaux foyers d’infection peuvent donc aussi apparaître de cette façon.
La protection des écosystèmes ne relève pas seulement du prêchi-prêcha écologique, elle concerne notre survie. Si la Terre est malade, alors nous le sommes aussi. “Nous devons arrêter de penser que nous, les êtres humains, sommes un élément indépendant du système, résume Carlos Zambrana-Torrelio. Car nous en déduisons, à tort, que nous pouvons transformer, détruire et modifier l’environnement à notre convenance. Tout changement que nous imposons à la planète aura une répercussion sur notre santé.” Nous sommes tous dans le même bateau. Notre destinée est commune, avec ou sans masque.
Il y a une dizaine d’années déjà que les scientifiques étudient les liens entre l’explosion des maladies virales et la déforestation.
Ce n’est pas quand un bulldozer écrase tout sur son passage sur une montagne grouillante de vie que le phénomène est visible : c’est quand apparaissent chez les individus des symptômes étranges et des maux jusque-là inconnus.
De nouveaux foyers d’épidémies
Le constat est établi dans de nombreux pays, de l’Asie du Sud-Est jusqu’à l’Amérique latine, avec des spécificités, des difficultés et des dynamiques propres à chacun. Cependant, il s’agit au fond partout de la même chose : d’une conception extractiviste du monde vivant, qui conduit l’humanité à mettre en péril sa propre existence. Et contre cela, aucune solution hydroalcoolique ne peut rien.
Carlos Zambrana-Torrelio est un chercheur bolivien et le vice-président d’EcoHealth Alliance, une organisation spécialisée dans l’étude des relations entre environnement et pathologies émergentes, dont le siège est à New York. Il sillonne les zones sensibles de la planète et travaille sur leurs relations entre elles, et avec leur écosystème.
Les zoonoses, ces maladies transmissibles de l’animal à l’homme, ont toujours existé partout dans le monde, sans toutefois prendre systématiquement une ampleur internationale – elles sont généralement contenues, ou ne trouvent pas les conditions nécessaires pour se propager.
Ainsi en juin dernier, un nouveau foyer épidémique a été identifié en Bolivie, causé par le virus Chapare [du nom d’une province de la région de Cochabamba, au cœur du pays].
L’amputation des forêts tropicales en cause
Ce dernier avait été identifié pour la première fois en 2003 dans la région de Cochabamba, une zone déboisée au profit de rizières où la récolte se fait, en règle générale, manuellement – les paysans qui en vivent habitent donc à proximité des plantations.
Or voilà que, seize ans plus tard, est arrivé dans des services d’urgence de la région de La Paz [à plus de 300 kilomètres] un homme présentant des symptômes que les médecins n’ont pas identifiés immédiatement. Nul ne sait comment le virus qu’il avait contracté a voyagé depuis les rizières tropicales jusqu’aux altitudes andines.
Carlos Zambrana-Torrelio travaille en Afrique, en particulier au Liberia et en Sierra Leone, où l’épidémie d’Ebola a surpris tout le monde par sa virulence.
Là-bas aussi, c’est la fragmentation de la forêt tropicale qui fut la première cause de la maladie : le déboisement a en effet poussé plusieurs espèces de chauves-souris à se rassembler, en groupes serrés, sur les rares arbres encore sur pied. Cette réunion d’espèces différentes, qui dans l’environnement habituel n’interagissent pas, a fait office de bouillon de culture [les chauves-souris sont soupçonnées d’être l’un des réservoirs du virus Ebola].
Carlos Zambrana-Torrelio insiste :
Tout commence par la déforestation. À Bornéo, la fragmentation du couvert forestier est en train de provoquer une recrudescence du paludisme. L’explication ? Dans des espaces ouverts, il y a de plus grands trous dans lesquels s’accumule l’eau où se reproduisent les moustiques. Ceux-ci vont transmettre le parasite [donnant la malaria] aux hommes qui, à proximité, exploitent les palmiers à huile.”
Si les maladies zoonotiques ne sont donc pas nouvelles, elles sont manifestement en augmentation. David Quammen en étudie les raisons dans son ouvrage Spillover : Animal Infections and the Next Human Pandemic [“Tache d’huile : les infections chez l’animal et la pandémie humaine à venir”, non traduit].
Le scénario de la vengeance
Une humanité innombrable, cohabitant avec des bétails extrêmement nombreux, ajoutée à la destruction des habitats naturels et à des écosystèmes bouleversés : selon lui, tous les ingrédients sont réunis pour un scénario façon vengeance de dame Nature.
Dans un reportage de la National Public Radio, aux États-Unis, Quammen précise que nous, les êtres humains, sommes le point commun à toutes les zoonoses :
Nous avons tellement proliféré et nous perturbons tant la planète… Nous rasons les forêts tropicales. Nous dévorons la vie forestière. Quand on entre dans une forêt, il suffit de secouer un arbre pour que tombent les virus – au sens propre comme au sens figuré.”
Les écosystèmes sont des entrelacs complexes, dont nous comprenons partiellement les relations évolutives grâce à de patientes observations scientifiques. Leur destruction au nom du progrès ou simplement de la cupidité a des côtés obscurs que nous finissons par subir dans notre chair.
Des virus en évolution
Quand, par exemple, Jair Bolsonaro s’enorgueillit de la souveraineté brésilienne sur les cendres de l’Amazonie, il n’y a plus qu’à attendre que la maladie s’abatte sur cette forêt transformée en zone d’agriculture et d’élevage. En témoigne une étude publiée en 2010 dans la revue scientifique Emerging Infectious Diseases : la destruction de 4 % de la forêt a entraîné une hausse de 50 % des cas de paludisme.
Les espèces sauvages ne sont pas malades des virus dont elles sont porteuses, car elles ont évolué avec eux pendant des milliers d’années.
“Tout animal peut être porteur d’une cinquantaine de virus différents. Ça fait partie de la dynamique du système. S’il n’y avait pas d’êtres humains, il n’y aurait pas de transmission”, affirme Carlos Zambrana-Torrelio.
Fidel Baschetto, vétérinaire et professeur à l’université de Córdoba, en Argentine, renchérit : “Les virus qui sont nouveaux pour nous ne le sont pas pour la nature. Il s’agit donc de déterminer si on parle d’une maladie émergente, ou d’une maladie émergente pour l’homme. De nombreux virus ont coévolué avec certaines espèces et ces dernières ne souffrent pas de la maladie. L’agent pathogène sait que quand il pénètre dans un nouvel organisme, il ne doit pas le rendre malade ou du moins il ne doit pas le faire succomber. Car la mort de l’hôte – celui que nous appelons patient – entraîne aussi la mort de l’agent pathogène. Aucun micro-organisme n’a pour objectif la mort de son hôte. Mais avant que ce micro-organisme n’évolue, ce qui peut prendre des milliers d’années, la cohabitation produit la maladie”, ajoute le scientifique argentin.
La désastreuse mutilation de la nature par l’homme
Il ne faut pas en vouloir aux chauves-souris, moustiques, souris ou pangolins. Non, le problème vient de ce que nous faisons à leurs écosystèmes, il est lié au fait que nous les regroupons et les manipulons dans des milieux artificiels.
Telle est la véritable recette du coronavirus, qui sera probablement à l’origine d’une récession mondiale. Autrement dit, mutiler les écosystèmes coûte très cher.
À lire aussi Économie. La peur d’une récession plombe Wall Street
La transmission à l’humain du coronavirus s’est produite sur un marché à Wuhan, une ville chinoise, où sont vendues des espèces sauvages braconnées.
Le commerce illégal de ces animaux emprunte les mêmes routes que le trafic de drogues et d’armes, et il pèse des milliards de dollars. Les consommateurs de cette viande vivaient autrefois dans les campagnes et ont migré en ville : aujourd’hui, au lieu de chasser, ils se fournissent sur les marchés pour tenter de retrouver le goût de leur enfance.
Protégeons les écosystèmes : il y va de notre survie
Dans le cas du Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a aussi franchi la barrière des espèces dans l’un de ces marchés de produits frais, les excréments des chauves-souris ont notamment permis au virus de faire son chemin au point de devenir une épidémie, qui a touché 8 000 personnes en 2003.
Ne croyons pas que ce type de phénomène n’a lieu qu’en Chine, où le gouvernement a interdit la vente de ces produits, déplaçant probablement leur commercialisation vers le marché clandestin.
En Argentine, “nombreux sont ceux qui consomment des espèces sauvages (poissons, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères) sans savoir si cette habitude risque d’entraîner la transmission de parasites ou d’autres maladies, les conditions d’hygiène dans la consommation d’espèces sauvages restant très aléatoires”, affirme Claudio Bertonatti, conseiller scientifique de la Fondation Félix de Azara. De nouveaux foyers d’infection peuvent donc aussi apparaître de cette façon.
La protection des écosystèmes ne relève pas seulement du prêchi-prêcha écologique, elle concerne notre survie. Si la Terre est malade, alors nous le sommes aussi. “Nous devons arrêter de penser que nous, les êtres humains, sommes un élément indépendant du système, résume Carlos Zambrana-Torrelio. Car nous en déduisons, à tort, que nous pouvons transformer, détruire et modifier l’environnement à notre convenance. Tout changement que nous imposons à la planète aura une répercussion sur notre santé.” Nous sommes tous dans le même bateau. Notre destinée est commune, avec ou sans masque.
Marina Aizen
Source
https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2012-1-page-191.htm
- L’extrême gauche française et l’écologie
- Une rencontre difficile (1968-1978)
- Philippe Buton
- Dans Vingtième Siècle. Revue d’histoire 2012/1 (n° 113), pages 191 à 203
1C’est
à travers la nébuleuse des organisations d’extrême gauche postérieure à
Mai 68 que nous entraîne Philippe Buton. À la recherche des relations
nouées aussi bien avec les questions d’environnement qu’avec l’écologie
politique proprement dite, il décrit un moment charnière dans l’histoire
de l’extrême gauche, que les questions environnementales expriment
aussi à leur manière.
2Aujourd’hui,
les réactions des organisations françaises d’extrême gauche à
l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima témoignent de leur
posture clairement écologiste. Pour tous ces groupes anticapitalistes,
les impératifs de la sécurité ont été sacrifiés sur l’autel du profit et
la société qu’ils appellent de leurs vœux devra impérativement
concilier la libération du travail et la protection de la nature : « En
se débarrassant d’une organisation économique dont le profit est le seul
moteur, l’humanité pourrait faire enfin des choix conscients y compris
en matière d’énergie », écrit Arlette Laguiller dans un récent
éditorial [1][1]Lutte ouvrière, 14 mars 2011. Voir également le titre de une du….
3Mais
cette posture écologiste de l’extrême gauche française ne fut pas
innée, bien au contraire. Dans les années 1960, l’extrême gauche
française s’était révélée totalement hermétique aux préoccupations
écologistes et les événements de Mai 68 n’avaient signifié, sur ce
point, aucune rupture [2] [2]L’histoire de cette décennie est traitée dans Philippe Buton,….
Dans les années postérieures aux événements de Mai, la préoccupation
écologiste s’insinue difficilement dans ces groupes révolutionnaires.
Pourtant, amorcée à l’occasion de la première marée noire qui a touché
les côtes françaises (le naufrage du Torrey Canyon en mars
1967), favorisée par la création d’un ministère de l’Environnement en
janvier 1971, impulsée surtout par la naissance d’un mouvement
écologiste indépendant (de la première manifestation antipollution, à
vélo, en avril 1972 jusqu’à la candidature René Dumont en mai 1974), la
préoccupation écologiste s’affirme progressivement dans la société
française. Or, du moins à première vue, l’extrême gauche n’apparaît pas
comme l’élément moteur, ni même essentiel, de cette prise de conscience.
4Nous
nous proposons d’étudier cette laborieuse prise en compte de la
question environnementale par cette mouvance dans la décennie qui a
suivi Mai 68. Pour ce faire, nous privilégierons comme sources les
multiples organes de presse édités pendant ces années. Car tous ces
groupes partagent, consciemment ou non, l’analyse de Lénine selon
laquelle un journal est « un organisateur collectif » et, pour toutes
ces organisations, la publication de leur journal demeure l’activité
essentielle.
5Dans
cette nébuleuse de groupes et de journaux, nous rencontrons en premier
lieu ceux dont les héritiers dominent aujourd’hui la scène
révolutionnaire. En effet, les trois principales organisations
révolutionnaires actuelles, toutes trois de sensibilité trotskyste, ont
leurs ancêtres directs dans des groupes actifs pendant ces années
post-68 : le Nouveau Parti anticapitaliste plonge ses racines dans la
Ligue communiste, le parti ouvrier indépendant (POI) a les siennes dans
l’Organisation communiste internationaliste et l’Union communiste
demeure identifiée, comme à l’époque, par le nom de son hebdomadaire, Lutte ouvrière. Aux trois journaux édités par ces organisations (respectivement Rouge, Informations ouvrières et Lutte ouvrière), nous avons ajouté L’Internationale, l’organe de l’Alliance marxiste révolutionnaire (AMR, le courant trotskyste dit pabliste [3][3]Du nom de son principal dirigeant, le militant grec Michel…), ainsi que Révolution !,
la publication d’une organisation issue de la Ligue communiste (LC) en
1971 et mâtinant son trotskysme originel d’épisodiques références
maoïstes. La deuxième famille que nous rencontrons est celle des
anarchistes. Le principal groupe est à l’époque, comme aujourd’hui, la
Fédération anarchiste, dont le journal s’intitulait déjà Le Monde libertaire. En revanche, les autres groupes importants des années 1970 (l’Organisation révolutionnaire anarchiste et son organe Front libertaire des luttes de classes, l’Organisation communiste libertaire et son journal Guerre de classes, l’Union des travailleurs communistes libertaires et sa publication Tout le pouvoir aux travailleurs) ont disparu.
Outre ces cinq organes trotskystes et ces quatre organes anarchistes,
ont été retenues les publications éditées par la famille militante
maoïste, aujourd’hui disparue [4][4]Pour être exact, il convient de préciser que quelques groupes…. Nous avons conservé les huit principales publications de ce courant : J’accuse, La Cause du peuple, Drapeau rouge, Front rouge, L’Humanité rouge, Le Marxiste-Léniniste, Prolétaire Ligne rouge et Tout. Enfin, nous avons choisi d’incorporer dans notre corpus l’hebdomadaire Tribune socialiste,
édité par le parti socialiste unifié (PSU). En effet, bien qu’issue de
la social-démocratie en 1960, cette organisation a enregistré au
lendemain de Mai un processus de radicalisation qui autorise son
classement dans la nébuleuse d’extrême gauche soixante-huitarde.
6En
définitive, l’étude des rapports entre l’écologie et l’extrême gauche
française nous permettra d’éclairer plus précisément la nature de cette
force politique. Aussi, après avoir présenté la typologie des postures
des groupes d’extrême gauche à l’égard de l’écologie, nous proposerons
quelques clés d’interprétation de cette différenciation. Car l’extrême
gauche française est loin d’être homogène. Et, vis-à-vis de l’écologie,
trois positionnements apparaissent : les pionniers, les suivistes et les
réfractaires.
Les pionniers de la conversion écologiste
7Les
pionniers se sont précocement ouverts à la préoccupation écologiste.
Ils ne renvoient pas la question à la solution magique de l’eschatologie
révolutionnaire, mais souhaitent obtenir des résultats immédiats. Le
parti socialiste unifié symbolise cette première posture. Initiateur de
la revendication écologiste en France, l’ayant soutenue dès avant 1968,
il maintient sa tradition d’ouverture novatrice. Tribune socialiste
est ainsi un des rares journaux à réagir à la création d’un ministère
de l’Environnement en 1971 et à soutenir sans réserves la manifestation
parisienne antipollution à vélo de 1972 [5][5]Respectivement Tribune socialiste, 480, 14 janvier 1971, et….
8Parmi
les pionniers, on compte aussi une partie des maoïstes. Tous les
maoïstes ont comme point commun de soutenir la Chine de Mao, d’où leur
nom. Mais les années post-68 voient l’émergence de deux sensibilités en
leur sein. D’une part, les groupes qui s’autodésignent
« marxistes-léninistes » et que de nombreux observateurs préfèrent
appeler « mao-staliniens », parce qu’ils insistent sur leur fidélité
envers l’ancien dirigeant soviétique. Cette sensibilité se veut
l’héritière du parti communiste français (PCF) de la période stalinienne
et elle privilégie le rôle du parti dans le processus révolutionnaire.
Mais un second courant est apparu, souvent appelé « mao-spontanéiste ».
Lui insiste sur la différence que représenterait Mao comparé à Lénine et
Staline. À la place du parti, ces maoïstes valorisent le peuple et sa
spontanéité révolutionnaire. Ce second courant est représenté dans notre
corpus par les journaux Tout, publié par Vive la Révolution, J’accuse et La Cause du peuple
édités par la Gauche prolétarienne. Or, quêtant la nouveauté issue du
peuple, ces deux organisations s’éloignent progressivement de leur
néoléninisme initial, multiplient les expériences hétérodoxes et, dans
les deux cas peu de temps avant leur autodissolution (1971 pour Vive la
Révolution, 1973 pour la Gauche prolétarienne), elles découvrent la
thématique écologiste. Ainsi, comme Tribune socialiste, Tout
commente la création en France d’un ministère de l’Environnement, grâce
à un article au titre provocateur, « Un ministère de la merde »,
illustré par une photographie à l’avenant (deux amoureux portant des
masques à gaz devant la tour Eiffel), toutes choses qui témoignent de la
préoccupation précoce de cette organisation maoïste envers
l’environnement [6][6]Tout, 8, 1er février 1971. Voir également « Le capital….
9Avec
un temps de retard et un ton au-dessous, la Gauche prolétarienne
franchit également le pas. Le premier article écologiste est publié dès
février 1971, dans J’accuse [7][7]« Lyon : l’industrialisation sauvage », J’accuse, 2, 15…, mais sans postérité. Un an plus tard, La Cause du peuple
intervient sur des thèmes écologistes, tels le logement ou l’urbanisme,
et elle soutient la première manifestation à vélo contre la pollution [8][8]Respectivement « Résolvons la crise du logement ! », La Cause….
Encore un an et, à l’occasion du rassemblement du Larzac de 1973, elle
inclut les défenseurs de la nature dans le front du combat populaire
ainsi constitué, contrairement à l’année précédente [9][9]La Cause du peuple – J’accuse, 48, 13 septembre 1973..
Pour autant, ni article de fond, ni réflexion globale ne furent
élaborés par la Gauche prolétarienne sur la question écologiste.
10Tel
n’est pas le cas du dernier groupe pionnier, celui d’un faible courant
trotskyste, les pablistes, alors regroupés dans l’Alliance marxiste
révolutionnaire, dont le journal publie, dès mars 1971, un article de
fond sur la pollution, en précisant, en avril 1972, que « la lutte
contre la pollution n’est pas une diversion capitaliste [10][10]Respectivement « L’environnement, un vrai problème mais pas de… ».
11Toutefois,
cette position pionnière est très minoritaire au sein de la mouvance
d’extrême gauche. Plus fournie apparaît la deuxième catégorie, celle des
suivistes.
Pour les trotskystes : deux pas en avant, un pas en arrière
12Les
organisations que nous qualifions de suivistes relèvent épisodiquement
l’importance de la pollution, s’inquiètent de la concurrence virtuelle
du mouvement écologiste et tentent d’ajouter l’arme environnementale à
leur panoplie anticapitaliste. Mais les résultats demeurent bien faibles
si on compare leur engagement dans le combat écologiste avec celui
observé dans leurs autres secteurs d’intervention (syndicats, étudiants,
femmes). L’archétype de cette catégorie est incarné par la principale
organisation d’extrême gauche sur l’ensemble de la période, la Ligue
communiste. Étant donné son importance, il convient d’approfondir
l’analyse.
13Nous avons étudié tous les titres des articles de son journal Rouge
du 18 septembre 1968, premier numéro, au 5 mars 1976, dernier numéro de
l’hebdomadaire, la Ligue tentant ensuite l’aventure de lancer un
quotidien [11][11]Rouge est édité par les anciens dirigeants de la Jeunesse…. L’analyse de ces 359 numéros [12][12]Aux trois cent trente-sept livraisons de l’hebdomadaire, nous… révèle la faible préoccupation écologiste autant que la progressive modification de cette attitude [13][13]La Ligue communiste, puis Ligue communiste révolutionnaire….
14Pendant ces sept années et demi, Rouge
n’a publié que treize articles consacrés à l’écologie, soit en moyenne
un article tous les vingt-six numéros, donc tous les six mois. Pour
autant, il existe une évolution : à l’étape du silence succède celle de
l’hésitation.
15La
période du silence dure trois ans et demi, de septembre 1968 à mars
1972, et le silence de cette période ne fait que prolonger celui de la
presse d’extrême gauche avant 1968. Dans les cent cinquante-quatre
premiers numéros, un seul petit article témoigne d’une préoccupation
écologiste [14][14]« Fos l’enfer de la pollution », Rouge, 131, 6 novembre 1971.….
La principale raison de ce silence réside dans la certitude de
l’imminence révolutionnaire. L’urgence est de préparer l’affrontement
décisif et la question écologiste n’apparaît alors ni urgente, ni
centrale, ni même importante. Les témoignages d’anciens militants sont
dépourvus d’ambiguïté : l’écologie reste soit un dérivatif, soit un
leurre réformiste.
16Mais
une nouvelle période commence en avril 1972. Désormais, le journal
traite, épisodiquement mais régulièrement, des problèmes écologistes :
toutes les quinze semaines en moyenne. Ce n’est pas l’engouement, mais
ce n’est plus le mépris, et ce relatif revirement s’explique par la
naissance d’un mouvement écologiste en dehors de l’extrême gauche
organisée. Beaucoup plus à l’affût du nouveau que ses concurrents, Rouge
témoigne de l’apparition de ce mouvement social. En avril 1972, le
journal couvre la manifestation parisienne à vélo, contre la pollution.
Sous un titre particulièrement peu subtil, « Pas de chambres à gaz, des
chambres à air », l’article adoube cette manifestation en parlant
d’« heureuse initiative » [15][15]« Pas de chambres à gaz, des chambres à air », Rouge, 155, 29…. Début juin 1972, Rouge
publie le communiqué des organisateurs de la manifestation, Les Amis de
la Terre. Or, celui-ci est très « gauchiste » dans son style : « Un
mouvement écologiste révolutionnaire se développe en France [16][16]« Un mouvement écologiste révolutionnaire se développe en… ».
Cette double réalité (l’apparition d’un nouveau mouvement social,
l’éclosion d’une possible concurrence politique) semble donc à l’origine
de l’intérêt de la Ligue pour l’environnement.
17Le
24 juin 1972, l’hebdomadaire trotskyste publie son premier article de
fond sur la question écologiste, en évoquant le rapport de Sicco
Mansholt dénonçant les risques de la croissance aveugle pour l’humanité.
Mais le propos de Rouge dépasse la simple actualité : il
remplit deux pages entières du journal, il souligne l’importance
politique du fait écologiste pour les révolutionnaires et il est rédigé
par le plus important théoricien trotskyste de l’époque, le dirigeant
belge de la Quatrième Internationale, Ernest Mandel [17][17]« Écologie et lutte de classes. La bombe Mansholt : la grande….
Le pari de la Ligue est clair. Pour étouffer la concurrence de
mouvements sociaux indépendants, elle s’empare de la revendication
écologiste. Son objectif est fluctuant : au mieux, prendre la tête du
mouvement contestataire, au minimum, impulser un courant écologiste
révolutionnaire. D’où l’insistance des dirigeants trotskystes pour
introduire un clivage entre réformisme et révolution au sein du
mouvement écologiste. En effet, s’il serait dommageable de se priver
d’une argumentation anticapitaliste supplémentaire, il ne s’agit pas
pour autant de transformer le parti révolutionnaire en un mouvement
réformiste. Et les articles de Rouge des années suivantes sont conformes à ce double cahier des charges : la lutte écologiste [18][18]Voir « Pollution. Elbeuf : unité contre le chlore », Rouge,… et la prophylaxie révolutionnaire, en dénonçant aussi bien les solutions prônées par Sicco Mansholt [19][19]« Écologie et lutte de classes… », op. cit. que l’organe de l’écologie réformiste que pourrait être Le Sauvage lancé par l’équipe du Nouvel Observateur en 1973 [20][20]Voir Rouge, 203, 4 mai 1973..
18En janvier 1974, Rouge semble placer l’écologie aux premiers rangs de ses préoccupations, car sa une est entièrement consacrée au débat écologiste [21][21]« Pénurie, chômage, gaspillage… Croissance zéro ? », Rouge,…,
et la livraison comprend un dossier de quatre pages dans lequel Daniel
Bensaïd réitère les commentaires d’Ernest Mandel sur le rapport
Mansholt. En fait, c’est un deuxième faux départ et le rythme
d’intervention ne s’infléchira pas par la suite, de même que la tonalité
écologiste de la Ligue ne se radicalisera pas. Et les mêmes préventions
à l’égard des écologistes organisés ne se démentiront pas non plus,
ainsi que l’illustre l’absence de toute réaction aux résultats
électoraux de René Dumont en mai 1974, alors même que Rouge est devenu quotidien.
19Un
an plus tard, l’hebdomadaire publie, sous le beau titre de « Réinventer
l’avenir », une longue interview de Brice Lalonde, des Amis de la
Terre, par Jean-Paul Deléage [22][22]« Réinventer l’avenir », Rouge, 297, 25 avril 1975..
De toute évidence, l’article est à usage interne et Jean-Paul Deléage
vise avant tout à convaincre ses camarades de la nécessité de se saisir
de cette question, comme le suggère la mise en sous-titre d’une phrase
de Brice Lalonde : « L’écologie, c’est une donnée de base que doit
intégrer le mouvement ouvrier ». Il s’agit d’une période où Jean-Paul
Deléage mène une opération de conversion écologiste à l’intérieur de la
Ligue. Mais sans beaucoup de succès et, à nouveau, le silence se fait
dans les colonnes du journal pendant huit mois.
20Pour
aller plus loin dans l’analyse et observer les choses moins visibles,
étudions le bulletin intérieur de la Ligue. Sa lecture de 1970 à 1977 [23][23]Les collections consultées, au Centre d’histoire du travail…
induit une conclusion sans appel : la question écologiste demeure
effectivement marginale dans la vie de l’organisation trotskyste. Pour
que cette question soit réellement abordée dans le bulletin intérieur,
il faut attendre l’été 1977 [24][24]« Socialisme ou barbarie », Discussions et débats : édité par….
La raison de ce regain d’intérêt pour l’écologie est d’ailleurs
simple : comme dans le cas de l’apparition du thème dans la presse,
c’est l’essor d’un mouvement écologiste autonome : « Le développement du
mouvement écologiste, l’ampleur des manifestations antinucléaires et
leur importance politique exigent que la LCR précise ses positions de
fond [25][25]Ibid.. »
21Désormais,
l’intervention écologiste de la Ligue communiste révolutionnaire se
résume par un double postulat, selon que l’on analyse son discours
public ou ses pratiques internes. Publiquement, c’est la fin des
hésitations, et la Ligue comme ses publications interviennent
régulièrement sur les questions environnementales. Ainsi, son programme
de 1977 leur réserve une place importante, un des dix chapitres de cet
épais livre de 397 pages [26][26]Ligue communiste révolutionnaire, Oui, le socialisme !, Paris,….
Mais, dans le même temps, l’organisation ne suit pas. Tout se passe
comme si la Ligue donnait des gages à l’air du temps en publiant
épisodiquement des articles à tonalité écologiste, mais qu’en réalité
elle méprisait ce type de revendications, trop éloignées de sa culture
politique d’origine. Jean-Paul Deléage fut le principal responsable de
l’organisation à être sensible à l’écologie politique. Converti à cette
dimension par la lutte contre l’amiante à Jussieu où il est alors
maître-assistant, il se bat pour que la LCR prenne réellement à cœur le
combat écologiste. Publiant des articles sous le pseudonyme de Lesage,
il a la sensation de se heurter à un mur de bonnes paroles mais
d’incompréhension réelle. La Ligue en est demeurée à son sentiment
premier : la revendication écologiste est une revendication juste, que
la révolution (qui ne saurait tarder) permettra de satisfaire. En
attendant, elle risque de détourner beaucoup d’énergie du combat
principal : la conquête de la classe ouvrière. Pendant quelques années,
Jean-Paul Deléage multiplie ses efforts pour convaincre ses camarades, y
compris par le biais d’une activité fractionnelle interdite par les
statuts, en réunissant épisodiquement une quinzaine de militants
convaincus de l’urgence écologiste, avant d’être exclu de sa cellule au
début de l’année 1980 [27][27]Entretien Jean-Paul Deléage, 2 décembre 2010. La « dissidence….
En définitive, la Ligue n’a pas véritablement changé de politique et
son suivisme prudent demeure sa marque de fabrique pendant toute la
décennie.
22Un ton au-dessous de sa rivale, Lutte ouvrière développe une attitude proche. Dès l’été 1971, Lutte ouvrière publie des articles sur la pollution, l’urbanisme anarchique, les problèmes de logement [28][28]« Vierzon : les habitants des “Forges” luttent contre la…. Puis ce type d’articles devient régulier et relativement fréquent. Lutte ouvrière est ainsi le premier journal trotskyste à consacrer ses unes à des questions environnementales : en juillet 1971 à l’urbanisme [29][29]« Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs »,…, puis à la pollution provoquée par le nucléaire militaire français [30][30]« Mururoa : pollution pour toute la terre, profits pour…, aux catastrophes écologiques internationales [31][31]« Inondation au Bangladesh, incendies de forêts en France,…, à la gestion du quotidien [32][32]« Au-delà des vacances, se donner le temps et les moyens de…
et, enfin, en juillet 1977, à la question du nucléaire civil avec un
numéro intitulé « Énergie nucléaire : les capitalistes décident, voilà
le vrai danger [33][33]« Énergie nucléaire : les capitalistes décident, voilà le vrai… ».
23Pour
autant, si l’organisation trotskyste intègre désormais l’écologie à sa
panoplie anticapitaliste, il ne s’agit nullement d’un ralliement à
l’écologie politique, comme le montre le premier article de fond, au
titre parfaitement explicite : « L’écologie politique : un apolitisme
réactionnaire [34][34]« L’écologie politique : un apolitisme réactionnaire », Lutte… ».
Mais l’article provoque la réaction de nombreux lecteurs et le journal
doit s’en faire l’écho dans ses livraisons ultérieures, de même qu’il
augmente le nombre des articles consacrés à la pollution.
24La chronologie de la conversion écologiste de l’organisation trotsko-maoïste Révolution est peu différente puisque, comme pour Lutte ouvrière, le premier article de fond est publié relativement tardivement, à l’été 1974 [35][35]« Écologie : socialisme ou barbarie », Révolution !, 62, 5….
Et cet article témoigne des classiques préventions gauchistes envers
l’écologie politique : dénonciation des écologistes réactionnaires,
perception de la révolution comme l’unique solution et méfiance envers
les luttes concrètes, puisque « dans le cadre de la société bourgeoise,
la lutte contre les nuisances, contre la pollution ne peut qu’avoir pour
conséquence la stagnation, le chômage, l’accroissement de l’écart entre
riches et pauvres [36][36]Ibid. ».
Toutefois, l’intervention écologiste de cette organisation sera
désormais relativement nette, et nous relevons ainsi dix articles pour
la seule année 1975 [37][37]« Polluer sans temps mort… », Révolution !, 82, 14 février….
« Tout État pollue »
25Il
peut paraître surprenant de constater que, dans cette catégorie des
suivistes, se trouvent également les organisations anarchistes
françaises. Certes, en novembre 1969, l’organe mensuel de la Fédération
anarchiste, Le Monde libertaire, publie une flamboyante une écologiste, « Tas de cons… ça existe encore les oiseaux [38][38]« Tas de cons… ça existe encore les oiseaux ! », Le Monde… ! » D’autres unes dénoncent l’urbanisme moderne [39][39]« Du lapinisme à la cage à poules », Le Monde libertaire, 159,…, tandis que le premier article de fond sort en mai 1972, sous le titre bien anarchiste : « Tout État pollue [40][40]« Tout État pollue », Le Monde libertaire, 181, mai 1972. ».
Mais tout cela reste bien modeste jusqu’en 1974. Ainsi, le congrès de
la Fédération anarchiste (FA), en 1973, ne parle pas d’écologie [41][41]Le Monde libertaire, 192, juillet-août 1973., le pas étant franchi au congrès suivant, en 1974 où, pour la première fois, la question de l’environnement apparaît majeure [42][42]Le Monde libertaire, 203, juillet-août 1974.. La FA constitue une « commission écologiste » qui édite en novembre 1974 un numéro du Monde libertaire
largement consacré, pour la première fois, à la question écologiste :
« L’écologie, une nouvelle bonne conscience. Il est grand temps d’y
penser ! » proclame la une [43][43]« L’écologie, une nouvelle bonne conscience : il est grand…. Quant à appeler aux manifestations écologistes, il faut atten-dre 1977 : Le Monde libertaire
appelle alors à se rendre à la manifestation contre la construction
d’une nouvelle centrale nucléaire à Creys-Malville dans l’Isère, publie
plusieurs articles sur ce rassemblement de 1977, alors qu’il avait été
silencieux sur celui de 1976 [44][44]Le Monde libertaire, 235, juillet-août 1977 ; Le Monde….
26Cette
frilosité des anarchistes à s’emparer de la question écologiste est
encore plus évidente du côté des organisations moins traditionnelles que
la Fédération anarchiste. Les nouveaux groupes apparus dans les années
1970, voulant dépoussiérer le vieil anarchisme de la Fédération
anarchiste, souvent sensibles à une argumentation crypto-marxiste, sont
encore plus hermétiques que la maison-mère. Pour lire, dans Front libertaire des luttes de classes, le journal de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA), une dénonciation de la pollution, il faut attendre mars 1973 [45][45]« Le capitalisme continue à nous empoisonner », Front…,
et l’été 1974 pour que l’écologie devienne un axe de réflexion du
journal. Désormais, des articles sont publiés, relativement
régulièrement, sur la question écologiste [46][46]« L’énergétique », Le Monde libertaire, 34, juin-août 1974 ;…,
y compris des articles polémiques, tel celui de décembre 1974 dont le
titre est explicite (« L’idéologie réactionnaire dans le mouvement
écologiste [47][47]« L’idéologie réactionnaire dans le mouvement écologiste », Le… ») et provoque un débat dans les colonnes du journal [48][48]« Courrier écologique », Le Monde libertaire, 38, 24 janvier….
En fait, comme pour les trotskystes, la prise de conscience écologique
s’accompagne de la volonté d’introduire un clivage au sein du mouvement
écologiste entre révolutionnaires et réformistes.
27Cependant,
malgré les indéniables limites de leur conversion écologiste, les
organisations de cette deuxième catégorie apparaissent nettement plus
ouvertes que celles de l’ultime catégorie que nous avons distinguée,
celle des réfractaires.
Les réfractaires ou l’allergie écologiste
28Cette
attitude très hostile à l’écologie n’est pas l’apanage d’une quelconque
sensibilité et se retrouve aussi bien chez certains anarchistes, que
chez des trotskystes ou des maoïstes.
29Regardons ainsi l’Organisation communiste libertaire (OCL) et son périodique Guerre de classes [49][49]Il ne faut pas confondre l’Organisation communiste libertaire…. Pendant toute la durée de son existence, de 1971 jusqu’en 1975, Guerre de classes n’a publié qu’un seul article dénonçant la pollution, un article relié en outre à un topos anarchiste, l’antimilitarisme [50][50]« Les essais nucléaires du Pacifique », Guerre de classes, 6,….
La même attitude réfractaire s’observe au sein d’une autre organisation
anarchiste, issue d’une scission de l’ORA en 1976, l’Union des
travailleurs communistes libertaires (UTCL). Les premiers numéros de son
organe de presse sont muets sur la question écologiste, et il faut
attendre l’été 1977 pour que l’organisation s’inscrive vraiment dans une
démarche écologiste révolutionnaire [51][51]« Les mobilisations de l’été », Tout le pouvoir aux… sans que cela constitue, pour autant, un axe important de l’organisation [52][52]Encore en 1981, aucun des neuf axes de la plateforme d’action….
30Parmi
ces réfractaires, il est également nécessaire de ranger au moins une
organisation trotskyste, l’Organisation communiste internationaliste
(OCI). Son hebdomadaire, Informations ouvrières, n’intervient
pas sur les questions écologistes avant 1977. Et c’est pour dénoncer
« la réaction verte », titre d’un article d’Alexandre Hebert, le
dirigeant syndicaliste très lié aux trotskystes de l’OCI, qui stigmatise
le caractère réactionnaire des écologistes et soutient le développement
de l’énergie nucléaire [53][53]Alexandre Hebert, « La réaction verte », Informations….
Quelques semaines plus tard, rendant compte de la manifestation de
Creys-Malville, où un manifestant a trouvé la mort, l’hebdomadaire
maintient son hostilité envers l’écologie politique [54][54]Informations ouvrières, 813, 10 août 1977..
Toutefois, même une organisation comme l’OCI doit s’ouvrir quelque peu
aux préoccupations écologistes. Le journal signale que l’article
d’Alexandre Hébert a donné lieu à un abondant courrier qui l’amène à
lancer un débat dans ses colonnes, débat alimenté principalement par un
article anti-écologiste d’un dirigeant, mais aussi par un article
écologiste d’un lecteur [55][55]Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.. C’est le début d’une légère ouverture de l’OCI à la question écologiste.
31Malgré
la présence de ces organisations anarchistes et trotskystes,
l’essentiel de cette catégorie des réfractaires est constitué par les
organisations maoïstes de la seconde sensibilité, dite
« mao-stalinienne ». Les journaux maoïstes que nous avons étudiés (Drapeau rouge, Front rouge, L’Humanité rouge, Le Marxiste-Léniniste, Le Prolétaire Ligne rouge) demeurent hermétiques à la préoccupation écologiste bien après les autres publications d’extrême gauche [56][56]Signalons toutefois que les publications les moins importantes…. Le journal de l’Union communiste française (marxiste-léniniste), Le Marxiste-Léniniste, comme Le Prolétaire Ligne rouge sont muets sur la question écologiste pendant de nombreuses années. L’exemple de Drapeau rouge est intéressant à approfondir. À l’origine, il s’agit d’une organisation maoïste implantée en Bretagne (son premier nom est Rennes Révolutionnaire) et, à ce titre, particulièrement au fait des catastrophes écologistes. Du reste, le premier numéro de Drapeau rouge comprend une nette dénonciation du capitalisme pollueur [57][57]« La pourriture de la société capitaliste en France », Drapeau….
Pourtant, rien de significatif n’est publié pendant longtemps : une
allusion lors d’une intervention centrale prononcée dans un meeting au
printemps 1973 [58][58]Drapeau rouge, 34, 8 juin 1973., un entrefilet sur une marée noire en janvier 1977 [59][59]« Bohlen : du pétrole et des idées », Drapeau rouge, 3… et un article d’une pleine page en mai 1977 [60][60]« Ekofisk : un accident ? », Drapeau rouge, 11, 9 mai 1977.. Il faut attendre l’été 1977, cinq ans après Rouge,
pour qu’un long article de synthèse paraisse, à l’occasion de la marche
sur Creys-Malville, et cet article demeure très balancé, développant
une thématique qui pourrait être ainsi résumée : non au nucléaire
capitaliste, oui au futur nucléaire socialiste ; « ce n’est pas
l’énergie nucléaire qui est dangereuse, c’est le bourgeois qui la
manipule de façon insensée [61][61]« Malville », Drapeau rouge, 16, août 1977. ».
Autre exemple significatif, la lutte des paysans du Larzac contre
l’extension du camp militaire est soutenue par les deux principales
organisations maoïstes (L’Humanité rouge et Front rouge),
mais elles omettent de signaler sa dimension écologiste, se limitant à
la question de l’alliance entre ouvriers et paysans ainsi qu’à
l’antimilitarisme [62][62]Voir L’Humanité rouge, 194, 25 juillet – 5 septembre 1973 ;…. En outre, leurs bulletins intérieurs sont, d’octobre 1970 à septembre 1976, totalement muets sur la question environnementale.
32Cette
surdité à l’égard de l’écologie, nous en trouvons également la preuve
en comparant les programmes des organisations édités à la même période
que celui de la Ligue, déjà analysé. Il n’y a pas une ligne sur
l’écologie dans le programme du parti communiste marxiste-leniniste de
France (PCMLF)-Humanité rouge ou dans celui du groupe éditant Drapeau rouge, l’Organisation communiste de France (marxisteléniniste) [63][63]Cahier rouge, 14, janvier 1978 ; Organisation communiste de….
Quant à celui du parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste),
il ne contient, sur quatre-vingt-seize pages, que deux phrases
consacrées à la pollution [64][64]Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste, Manifeste….
33Pour
autant, ces maoïstes interviennent, très épisodiquement, sur cette
question. La direction du parti communiste révolutionnaire
(marxiste-léniniste) a, dans une certaine mesure, sous-traité cette
question par son organisation de jeunesse, l’Union communiste de la
jeunesse révolutionnaire (UCJR). Ainsi, le premier numéro du journal de
cette organisation, Rebelles, en février 1976, contient deux
pages sur le nucléaire et l’écologie. Autre exemple, en avril 1978, un
commando de cette même UCJR a souillé de peinture noire la façade de la
Shell à Paris, afin de protester contre la marée noire de l’Amoco Cadiz.
L’action est implicitement revendiquée par l’organisation dans la
livraison de son journal en avril 1978, journal qui, pour l’occasion,
fait sa une sur la question de l’environnement avec la photographie
d’une manifestation et d’une banderole conforme au double credo
écologiste et révolutionnaire : « Le pouvoir aux travailleurs, pas aux
pollueurs [65][65]Rebelles, 9, avril 1978. Signe d’une évolution générale, le…. »
Cette opération de commando, décidée centralement, ne signe nullement
la montée de la préoccupation écologiste parmi ces militants maoïstes,
mais marque la volonté de la direction de l’UCJR (donc de celle du parti
communiste révolutionnaire) d’utiliser une arme de plus dans la
propagande anticapitaliste. À partir de ce moment, on peut affirmer que
les maoïstes se sont ouverts à la préoccupation écologiste, comme le
révèle l’exemple des élections législatives de 1978. À cette occasion,
les deux principales organisations maoïstes concluent une alliance
électorale. Or, pour la première fois, l’argument écologiste occupe une
place non négligeable dans leur propagande. À titre d’exemple, en
Loire-Atlantique, les maoïstes présentent deux candidats, mais ils
annoncent que, dans la huitième circonscription, « ils soutiendront les
candidats d’ÉCOLOGIE 44 et leur combat contre la centrale nucléaire du
Pellerin ; ils appellent à voter pour eux [66][66]CHT, Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste),… ».
34Cette
prise en compte de l’argumentaire écologiste reste cependant à la fois
tardive et limitée. D’une part parce que, à notre connaissance, seules
trois organisations maoïstes ont publié, avant 1979, l’équivalent du
texte d’Ernest Mandel de juin 1972, autrement dit la théorisation de
l’instrumentalisation écologiste : l’organisation, très marginale, de la
nouvelle Cause du peuple en 1977 [67][67]Il ne faut pas confondre la nouvelle Cause du peuple, très…
et, l’année suivante, deux organisations maoïstes importantes : le
parti communiste marxiste-léniniste (PCML) et l’Union des communistes
français (marxiste-léniniste) (UCF) [68][68]Le parti communiste marxiste-léniniste (PCML) est le nouveau….
D’autre part, parce que cette prise en compte demeure à sens unique :
il n’existe aucune interrogation de fond sur la question écologiste, ni
sur ses implications multiples ; il n’existe alors qu’une
instrumentalisation de la thématique écologiste. Le capitalisme est le
seul responsable des maux écologiques et, en conséquence, il faut
dénoncer ceux qui omettent de marteler cette idée, les écologistes
réformistes, donc réactionnaires.
35Pour
expliquer cette différenciation entre pionniers, suivistes et
réfractaires, il convient d’utiliser trois clés d’explication.
Modernité, marxisme et optimisme
36La
première clé est celle de la modernité, entendue comme volonté
d’établir un projet politique radicalement et volontairement novateur.
Certains partis se veulent modernes, à l’écoute des bruits et des
sentiments nouveaux issus de la jeunesse, tandis que d’autres se méfient
ontologiquement de la nouveauté, toujours suspectée de déviation et de
mirage anti-ouvrier. Entre préparer la gauche du 21e siècle
d’un côté, et retourner à Lénine de l’autre, entre séduire la jeunesse
et les couches moyennes d’une part, ou se recroqueviller sur une classe
ouvrière mythifiée d’autre part, il y a un grand écart, souvent masqué,
mais que la question écologiste tend à dévoiler.
37Le
PSU s’est toujours voulu à l’écoute du nouveau et son caractère
pionnier n’est donc guère étonnant. À l’inverse, tous les autres groupes
regardent à la fois dans le rétroviseur et sur la ligne jaune. Le
rétroviseur pour rester fidèle aux anciens, la ligne jaune qui menace
toujours d’acclimatation petite-bourgeoise ces minces phalanges de purs.
Leur obsession reste la trahison. Une telle préoccupation n’a pas de
sens aux yeux du PSU, pour lequel avancer vers la révolution serait
plutôt se détacher du passé de cette matrice social-démocrate, et non le
réactiver, voire le fixer.
38C’est ce même rapport à la modernité qui provoque la rapide mutation des maoïstes spontanéistes de Tout et de La Cause du peuple.
Mais leur dissolution quasi immédiate (dès qu’ils découvrent l’urgence
de l’écologie et des autres exigences culturelles non conformes à leur
univers théorique initial) témoigne de l’oxymore que signifiait un
marxisme-léninisme moderne dans la France des années 1970.
39Ce
rapport à la modernité éclaire également la fracture entre l’OCI d’une
part, la Ligue communiste et l’Alliance marxiste révolutionnaire d’autre
part. Ainsi, la Ligue veut réellement échapper au danger du repli
sectaire et s’ouvrir aux aspirations nouvelles de la jeunesse, même si
sa culture politique la fait perpétuellement se réfugier dans la
procrastination ou le dédain, sentiment porté au paroxysme chez ceux qui
se veulent les gardiens du temple de la vérité trotskyste, les
lambertistes de l’OCI.
40La
deuxième clé d’interprétation est le rapport au marxisme. Plus un
groupe se réclame du marxisme, et plus il accorde une place centrale à
la classe ouvrière, plus il peine à s’emparer de la question écologiste.
Certes, dans le cas du PSU ou des maoïstes spontanéistes, ce rapport au
marxisme renvoie partiellement à la question de la modernité, mais pas
dans le cas anarchiste, au contraire. Là, la volonté de moderniser la
vieille Fédération anarchiste amène la plupart de ces jeunes pousses de
l’après-1968 à succomber aux sirènes du marxisme et de l’ouvriérisme,
quitte à négliger les revendications écologistes, perçues comme
petites-bourgeoises.
41La
troisième clé d’explication est plus difficile à appréhender, mais elle
est essentielle pour comprendre les différences d’approche au sein des
organisations néoléninistes. C’est la notion d’optimisme
révolutionnaire. Si les trotskystes sont généralement optimistes, les
maoïstes le sont incorrigiblement. Et ce trait est d’autant plus
prégnant qu’il résulte de données à la fois historiques et idéologiques.
42Historiquement,
les trotskystes ont plus souvent appartenu au camp des vaincus qu’à
celui des vainqueurs. En URSS, en Espagne ou pendant la Seconde Guerre
mondiale, leurs échecs furent sanglants et la mort en martyre de leur
inspirateur est à l’image de la destinée de leurs minces cohortes. Les
maoïstes, eux, croient avoir toujours gagné : en URSS avec Staline, en
Chine avec Mao et aucune défaite décisive (Cambodge, Pérou, Inde…) ne
s’est encore produite.
43Cette
donnée factuelle est solidifiée par les données idéologiques. Prenons
les deux textes les plus sacrés de ces traditions politiques : le
programme de transition de 1938 pour les premiers, la lettre en
vingt-cinq points de 1963 pour les seconds. Le premier document, rédigé
par Trotsky, servira de base à la formation des militants marxistes
révolutionnaires au cours des décennies ultérieures. Or ce texte est
consubstantiellement ambivalent, marqué à la fois par un optimisme
parfois forcé sur l’urgence de la révolution socialiste et par un
pessimisme sous-jacent qui fait craindre pour l’humanité elle-même [69][69]Léon Trotsky, L’Agonie du capitalisme et les tâches de la IVe….
D’où le résumé classique de ce texte par l’alternative « socialisme ou
barbarie ». Pour les trotskystes des années 1930 jusqu’aux années 1950,
la forme concrète de la barbarie était la guerre, mondiale puis
nucléaire. Pour leurs successeurs des années 1970, la catastrophe
écologiste pourrait être la forme nouvelle de la barbarie redoutée [70][70]Cette perspective sera largement prolongée dans les décennies….
À l’inverse, les textes maoïstes excluent systématiquement toute
alternative pessimiste à la victoire du socialisme. Y compris avec
l’apparition des armes nucléaires, qui ne constitue pas une différence
de nature, comme le martèlent les textes programmatiques à l’origine de
la scission sino-soviétique, dont la lettre en vingt-cinq points. Si les
maoïstes envisagent avec tranquillité la perspective d’une guerre
nucléaire, rien d’étonnant qu’ils ne soient pas paniqués devant quelques
déchets radioactifs à stocker.
44Pour
conclure, il est difficile de ne pas insister sur le paradoxe de cette
extrême gauche française des années 1970, du moins si l’on écarte cet
hybride que fut le PSU et qui n’y appartient que partiellement. Mais
pour ce qui est des forces indiscutablement gauchistes, qui se veulent
l’avant-garde consciente du peuple comme les anarchistes, voire qui
s’autodésignent avant-garde du peuple comme les néoléninistes, ces
forces (dans de nombreux domaines de la novation sociopolitique) se
situent résolument à l’arrière-garde. Cela est vrai pour de nombreuses
questions et cela reste particulièrement accentué dans le cas de
l’écologie qui comporte, pour tous ces néoléninistes et pour beaucoup de
militants anarchistes, quatre péchés capitaux rédhibitoires :
économiquement, le fait de ne pas s’arrêter au concept de plus-value
défini dans Le Capital, mais d’introduire des notions
économiques étrangères à la théorie marxiste ; socialement, d’être une
revendication portée par la petite bourgeoisie et non par les ouvriers
qui, eux, veulent accéder à la consommation et non la rejeter ;
politiquement, d’être une revendication dont l’urgence exige des
victoires immédiates au lieu de se contenter du présent en attendant la
révolution salvatrice et, idéologiquement, d’être hantés par la
désespérance au lieu de lutter avec confiance.
45« Et pourtant, ils tournent », pourrait-on dire, car mon propos doit être nuancé par deux remarques essentielles.
46La
première est que l’extrême gauche change progressivement et s’ouvre à
ces revendications écologistes hétérodoxes, plus ou moins aisément,
rapidement et profondément selon les sensibilités. Cette observation
majeure renvoie au fait que l’extrême gauche française des années 1968
n’est ni une secte ni un courant politique marginal, mais reflète le
positionnement politico culturel d’une bonne partie de la jeunesse.
Celle-ci, dans son ensemble, s’approprie alors ces revendications
multiformes. Naissant chez tel ou tel militant, ces préoccupations vont,
par une sorte de capillarité sociale, imprégner les organisations
gauchistes.
47La
seconde remarque est que ce constat serait encore plus massif si nous
abandonnions le terrain du gauchisme politique pour aborder les rives du
gauchisme politico culturel qui nourrit la révolte existentielle de la
jeunesse française de cette période. Loin des arguties théoriques chères
aux militants, une bonne partie de la jeunesse française bricole ses
propres références, son propre argumentaire au service de quelques idées
à la fois vagues mais fortes (changer la vie, favoriser la liberté,
assurer l’égalité), le tout dans un langage mâtiné d’anarcho-marxisme de
toutes les variétés imaginables. Or ce gauchisme politicoculturel
spontané (qu’il provienne des vagues de lycéens grévistes de ces années,
des lecteurs de Charlie Hebdo ou du premier Actuel,
ou des successives strates d’anciens militants du PSU, anarchistes ou
néoléninistes revenus des querelles intestines et lassés de tout
attendre de la révolution future) est, lui, à l’origine de la prise en
charge par la société française de ces revendications alternatives,
parmi lesquelles la dimension écologiste occupe une place croissante.
Notes
- [1]
Lutte ouvrière, 14 mars 2011. Voir également le titre de une du journal du Nouveau Parti anticapitaliste, Tout est à nous, 96, 31 mars 2011 : « Planifions dès maintenant la sortie du nucléaire » ; ou l’article publié le 23 mars 2011 sur le site du parti ouvrier indépendant : « Drame au Japon. L’urgence absolue : la renationalisation » (http://www.parti-ouvrier-independant.com). La condamnation du nucléaire est encore plus affirmée dans la presse anarchiste. Nous ne prendrons que l’exemple du titre du communiqué de la Fédération anarchiste du 11 avril 2011 : « Arrêt immédiat du nucléaire ! Sortie immédiate du capitalisme ! » (http://www.federation-anarchiste.org).
- [2]
L’histoire de cette décennie est traitée dans Philippe Buton, « L’extrême gauche française ou l’impensé écologiste (1964-1968) », Écologie politique, « Penser l’écologie en France » dirigé par Charles-François Mathis et Jean-François Mouhot, à paraître.
- [3]
Du nom de son principal dirigeant, le militant grec Michel Raptis, dit Pablo.
- [4]
Pour être exact, il convient de préciser que quelques groupes français se réclament toujours de Mao Zedong mais, à la différence des années 1970, leur influence est devenue extrêmement marginale.
- [5]
Respectivement Tribune socialiste, 480, 14 janvier 1971, et 540, 31 mai 1972.
- [6]
Tout, 8, 1er février 1971. Voir également « Le capital pollue ? », Tout, 9, 18 février 1971. L’article « Fournier t’es un con », Tout, 16, 29 juillet 1971, démontre, par-delà le désaccord envers le fondateur de La Gueule ouverte, la présence de militants au rassemblement antinucléaire de Bugey.
- [7]
« Lyon : l’industrialisation sauvage », J’accuse, 2, 15 février-15 mars 1971.
- [8]
Respectivement « Résolvons la crise du logement ! », La Cause du peuple – J’accuse, 21, 25 mars 1972 ; « Changeons la ville », La Cause du peuple – J’accuse, 23, 1er mai 1972 ; « Un million de vélos gratuits », La Cause du peuple – J’accuse, 23, 1er mai 1972.
- [9]
La Cause du peuple – J’accuse, 48, 13 septembre 1973.
- [10]
Respectivement « L’environnement, un vrai problème mais pas de réelle solution capitaliste », L’Internationale, 9, mars 1971 ; « Rapport Mansholt : la lutte contre la pollution n’est pas une diversion capitaliste », L’Internationale, 20, 19 avril 1972.
- [11]
Rouge est édité par les anciens dirigeants de la Jeunesse communiste révolutionnaire, organisation dissoute par le gouvernement le 12 juin 1968. Ces dirigeants créent ensuite la Ligue communiste (avril 1969), jusqu’à l’interdiction de celleci par le gouvernement le 27 juin 1973, et sa résurrection sous le nom de Front communiste révolutionnaire, puis de Ligue communiste révolutionnaire, avant sa récente autodissolution en vue de fonder le Nouveau Parti anticapitaliste.
- [12]
Aux trois cent trente-sept livraisons de l’hebdomadaire, nous avons ajouté les vingt-deux livraisons d’une première tentative de parution quotidienne, lors de la campagne présidentielle de 1974.
- [13]
La Ligue communiste, puis Ligue communiste révolutionnaire (LCR), a fait l’objet d’une thèse de doctorat de bonne qualité. Mais son auteur n’étudie la prise en compte de la question écologiste par l’organisation trotskyste qu’à partir de 1976. Voir Jean-Paul Salles, La Ligue communiste révolutionnaire (1968-1981) : instrument du Grand Soir ou lieu d’apprentissage ?, Rennes, Presses universitaires de Rennes, « Histoire », 2005, p. 223 sq.
- [14]
« Fos l’enfer de la pollution », Rouge, 131, 6 novembre 1971. Seuls les titres des articles ont été systématiquement analysés. Aussi n’est-il pas impossible, mais peu vraisemblable, qu’une telle préoccupation se fasse jour dans des articles programmatiques ou dans des panoramas généraux d’actualité. En tout état de cause, la non-publication d’articles spécifiques serait déjà significative.
- [15]
« Pas de chambres à gaz, des chambres à air », Rouge, 155, 29 avril 1972.
- [16]
« Un mouvement écologiste révolutionnaire se développe en France », Rouge, 161, 10 juin 1972.
- [17]
« Écologie et lutte de classes. La bombe Mansholt : la grande peur de l’an 2000 », Rouge, 163, 24 juin 1972.
- [18]
Voir « Pollution. Elbeuf : unité contre le chlore », Rouge, 176, 21 septembre 1972 ; Rouge, 194, 2 mars 1973.
- [19]
« Écologie et lutte de classes… », op. cit.
- [20]
Voir Rouge, 203, 4 mai 1973.
- [21]
« Pénurie, chômage, gaspillage… Croissance zéro ? », Rouge, 236, 4 janvier 1974.
- [22]
« Réinventer l’avenir », Rouge, 297, 25 avril 1975.
- [23]
Les collections consultées, au Centre d’histoire du travail (CHT) de Nantes, sont incomplètes. Nous ne pouvons donc définitivement exclure que la lecture des quelques numéros manquants modifierait à la marge les analyses ici présentées.
- [24]
« Socialisme ou barbarie », Discussions et débats : édité par le Cercle de recherches socialistes, 69, [août] 1977.
- [25]
Ibid.
- [26]
Ligue communiste révolutionnaire, Oui, le socialisme !, Paris, Maspero, 1978.
- [27]
Entretien Jean-Paul Deléage, 2 décembre 2010. La « dissidence mentale » de Jean-Paul Deléage avec la Ligue résulte de la question écologiste, mais c’est le soutien de la Ligue à l’intervention soviétique en Afghanistan qui sera l’événement déclencheur de son départ.
- [28]
« Vierzon : les habitants des “Forges” luttent contre la pollution » et « La Saône empoisonnée : quand le profit passe avant tout », Lutte ouvrière, 149, 6 juillet 1971 ; « Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs », Lutte ouvrière, 150, 13 juillet 1971 ; « Bugey-cobayes », Lutte ouvrière, 151, 20 juillet 1971.
- [29]
« Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs », op. cit.
- [30]
« Mururoa : pollution pour toute la terre, profits pour quelques-uns », Lutte ouvrière, 256, 24 juillet 1973.
- [31]
« Inondation au Bangladesh, incendies de forêts en France, sécheresse en Afrique. La société capitaliste aggrave les catastrophes naturelles quand la science pourrait les réduire », Lutte ouvrière, 313, 27 août 1974.
- [32]
« Au-delà des vacances, se donner le temps et les moyens de vivre », Lutte ouvrière, 464, 23 juillet 1977.
- [33]
« Énergie nucléaire : les capitalistes décident, voilà le vrai danger », Lutte ouvrière, 465, 30 juillet 1977.
- [34]
« L’écologie politique : un apolitisme réactionnaire », Lutte ouvrière, 303, 18 juin 1974.
- [35]
« Écologie : socialisme ou barbarie », Révolution !, 62, 5 juillet 1974.
- [36]
Ibid.
- [37]
« Polluer sans temps mort… », Révolution !, 82, 14 février 1975 ; « Le capitalisme dans l’ère nucléaire », Révolution !, 86, 14 mars 1975 ; « Halte au programme nucléaire », Révolution !, 91, 25 avril 1975 ; « Les antinucléaires dans la rue », Révolution !, 92, 30 avril 1975 ; « Main basse sur la ville : les promoteurs sont les casseurs », Révolution !, 94, 16 mai 1975 ; « Attention nucléaire », Révolution !, 96, 30 mai 1975 ; « La sûreté des centrales », Révolution !, 97, 6 juin 1975 ; « Douce, douce, l’énergie » et « Mobilisations anti-nucléaires », Révolution !, 101, 11 juillet 1975 ; « Coup de force à Braud-Saint-Louis », Révolution !, 114, 28 novembre 1975.
- [38]
« Tas de cons… ça existe encore les oiseaux ! », Le Monde libertaire, 155, novembre 1969.
- [39]
« Du lapinisme à la cage à poules », Le Monde libertaire, 159, 1970 ; « Parking humain », Le Monde libertaire, 171, 1971.
- [40]
« Tout État pollue », Le Monde libertaire, 181, mai 1972.
- [41]
Le Monde libertaire, 192, juillet-août 1973.
- [42]
Le Monde libertaire, 203, juillet-août 1974.
- [43]
« L’écologie, une nouvelle bonne conscience : il est grand temps d’y penser ! », Le Monde libertaire, 206, novembre 1974.
- [44]
Le Monde libertaire, 235, juillet-août 1977 ; Le Monde libertaire, 236, septembre 1977.
- [45]
« Le capitalisme continue à nous empoisonner », Front libertaire des luttes de classes, 25, 8 mars 1973. Voir également « Plus notre dose de radioactivité augmente, plus elle nous diminue », Le Monde libertaire, 28, 26 mai 1973 ; « Industrie nucléaire », Le Monde libertaire, 31, février 1974.
- [46]
« L’énergétique », Le Monde libertaire, 34, juin-août 1974 ; « L’industrie nucléaire, solution au chômage ? », Le Monde libertaire, 40, avril 1975 ; « L’uranium enrichi… enrichit le capital », Le Monde libertaire, 42, juin 1975 ; « Manif antinucléaire à Pierrelatte », Le Monde libertaire, 38, 24 janvier 1975.
- [47]
« L’idéologie réactionnaire dans le mouvement écologiste », Le Monde libertaire, 35, décembre 1974.
- [48]
« Courrier écologique », Le Monde libertaire, 38, 24 janvier 1975.
- [49]
Il ne faut pas confondre l’Organisation communiste libertaire (OCL), éditrice du périodique Guerre de classes entre 1971 et 1975, et l’OCL qui résulte de la transformation de l’Organisation révolutionnaire anarchiste (ORA) en 1976 – après la scission provoquée par la tendance de l’Union des travailleurs communistes libertaires (UTCL) – et qui édite le périodique Front libertaire des luttes de classes.
- [50]
« Les essais nucléaires du Pacifique », Guerre de classes, 6, octobre 1973.
- [51]
« Les mobilisations de l’été », Tout le pouvoir aux travailleurs, 7, 15 septembre 1977.
- [52]
Encore en 1981, aucun des neuf axes de la plateforme d’action de l’UTCL n’est consacré à la lutte écologique, voir Tout le pouvoir aux travailleurs, 43, 15 novembre-15 décembre 1981.
- [53]
Alexandre Hebert, « La réaction verte », Informations ouvrières, 811, 20 juillet 1977.
- [54]
Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.
- [55]
Informations ouvrières, 813, 10 août 1977.
- [56]
Signalons toutefois que les publications les moins importantes ne sont pas conservées pour toute la période étudiée et demeurent lacunaires (Drapeau rouge est très lacunaire pour les années 1974-1976, Prolétaire Ligne rouge n’est conservé que pour la période 1971-1974, Le Marxiste-Léniniste pour la période 1974-1975). Mais, selon nous, ces lacunes documentaires ne remettent pas en cause nos conclusions.
- [57]
« La pourriture de la société capitaliste en France », Drapeau rouge, 1, novembre 1971.
- [58]
Drapeau rouge, 34, 8 juin 1973.
- [59]
« Bohlen : du pétrole et des idées », Drapeau rouge, 3 (nouvelle série), 14 janvier 1977.
- [60]
« Ekofisk : un accident ? », Drapeau rouge, 11, 9 mai 1977.
- [61]
« Malville », Drapeau rouge, 16, août 1977.
- [62]
Voir L’Humanité rouge, 194, 25 juillet – 5 septembre 1973 ; Front rouge, 82, 13 septembre 1973 pour le rassemblement de 1973 ; L’Humanité rouge, « spécial paysans », juillet – août 1974 ; L’Humanité rouge, 123, 6 septembre 1974 pour celui de 1974. L’antimilitarisme est du reste la raison pour laquelle L’Humanité rouge ne soutient pas le rassemblement de 1974, puisqu’elle s’est alors ralliée à une option originale : « Il faut renforcer la Défense nationale » est le titre du n° 240 du 12 septembre 1974.
- [63]
Cahier rouge, 14, janvier 1978 ; Organisation communiste de France (marxiste-léniniste), Accumuler des forces pour la révolution socialiste, supplément à Drapeau Rouge, 1er trim. 1977.
- [64]
Parti communiste révolutionnaire marxiste-léniniste, Manifeste pour le socialisme, numéro spécial de Front rouge, avril 1977, p. 34.
- [65]
Rebelles, 9, avril 1978. Signe d’une évolution générale, le même mois, Drapeau rouge consacre également sa une à la marée noire, avec le titre « Noire la mer, rouge notre colère » (34, 8 avril 1978).
- [66]
CHT, Parti communiste révolutionnaire (marxiste-léniniste), parti communiste marxiste-léniniste de France, Ni bourgeoisie de droite, ni bourgeoisie de gauche, développons les luttes de classes, préparons la révolution socialiste !, Nantes, 2 mars 1978, 2 p., ronéotypée.
- [67]
Il ne faut pas confondre la nouvelle Cause du peuple, très marginale, qui imite soigneusement le logo et la présentation de l’ancienne Cause du Peuple, née en 1968, très influente et éditée par la Gauche prolétarienne. La nouvelle Cause du Peuple édite, en 1977, une revue, également très confidentielle Les Cahiers du marxisme-léninisme, qui contient un article intitulé « les marxistes-léninistes et l’écologie ».
- [68]
Le parti communiste marxiste-léniniste (PCML) est le nouveau nom légal du parti communiste marxiste-léniniste français-Humanité rouge (PCMLF-Humanité rouge), l’Union des communistes français (marxiste-léniniste), dirigée par Alain Badiou, trouve son origine dans une scission du parti socialiste unifié. Voir respectivement Parti communiste marxiste-léniniste, La Question de l’énergie nucléaire, s. l., 1978 ; Union des communistes français (marxiste-léniniste), Nucléaire, écologie et politique révolutionnaire, Marseille, Éd. Potemkine, 1978.
- [69]
Léon Trotsky, L’Agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale (1938), Paris, Maspero, 1973.
- [70]
Cette perspective sera largement prolongée dans les décennies ultérieures. Voir, par exemple, Samuel Holder, « Socialisme ou barbarie : comment se pose la question en ce début de 21e siècle ? », Carré rouge, 27, octobre 2003.
- Mis en ligne sur Cairn.info le 17/01/2012
- https://doi.org/10.3917/vin.113.0191
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