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lundi 17 février 2020
Coronavirus : propagation rapide, près de 1800 morts en Chine
Décontractez-vous, les gars, cessez tous vos assassinats, harcèlements
et attentats anti-procès pour viols et autres abus, mettez-vous à table,
même, n’hésitez plus, dorénavant vous pouvez causer autant que vous
voulez de toutes vos saloperies, vu les lenteurs de la justice et la
rapidité de propagation du nouveau virus tueur, il n’y aura de toute
façon jamais aucun procès.
Photo : Le professeur Leung, du département de santé publique de l’Université de Hong Kong
Le Professeur Gabriel Leung, de Hong Kong University, a
déclaré en début de semaine dernière, “Il y a une possibilité que 60% de
la population mondiale finisse par contracter le virus”. Le taux de
propagation est tel, selon lui, que même si les mesures actuelles de
contingentement s’avèrent nécessaires et efficaces aux premiers stades
de l’épidémie, celle-ci risque de se propager bien au delà des pays
actuellement touchés.
Propagation rapide
Une statisticienne et conseillère de l’OMS, Ira Longini,
a également corroboré l’hypothèse émise par le Professeur Leung. »Avec
une contamination moyenne de 2,5 personnes par cas, explique-t-elle, le
taux de contagion du coronavirus COVID-19 peut atteindre 60 à 80% ».
L’effet des mesures actuelles est, selon cette autre spécialiste, de
ralentir la propagation, mais celle-ci est inéluctable, compte-tenu de
la nature même de la menace.
Pays déjà touchés par le COVID-19
Forme atténuée du virus
La particularité d’un coronavirus étant en effet de pouvoir passer
d’une espèce à l’autre, la capacité de transformation du COVID-19 est
grande, lui permettant de s’acclimater en permanence à de nouveaux types
d’organismes. La phase de la contagion à l’homme a donc consisté pour
le virus à réagir violemment aux nouvelles défenses qu’il a rencontré.
Statistiquement, les effets mortels ne profitent pas à un virus qui tend
à s’éteindre par diminution du nombre de porteurs. Ce sont par
conséquent les formes les plus bénignes qui auront au
final tendance à survivre, en continuant à se répandre via des sujets
dont elles n’affectent pas trop l’état de santé. On pourrait donc
s’acheminer progressivement, selon les scientifiques vers des formes
moins fortes du coronavirus, une nouvelle grippe en quelque sorte.
S’installer dans la durée
Pour l’instant, ces hypothèses ne peuvent être vérifiées car les
chiffres progressent encore et les modes de contagion évoluent, mais de
nombreux scientifiques commencent y attacher de plus en plus
d’importance. Ainsi Marc Lipsitch, éminent
épidémiologiste de l’Université de Harvard, affirmait-il il y a quelques
jours: »Ce virus va probablement nous accompagner au delà de cette
saison et peut être de cette année, en trouvant naturellement des
groupes favorables”. Si tel est le cas, les recherches ne devraient pas
s’orienter vers l’éradication de la maladie mais les moyens d’en
atténuer les symptômes. Le monde apprendrait dans ce cas à vivre avec ce
nouveau virus, comme il l’a déjà fait dans le cas de la grippe ou
du Sida.
Le bilan de l’épidémie de pneumonie virale est monté lundi à près de
1.770 morts en Chine continentale, selon des chiffres officiels publiés
lundi qui confirment une décrue, même si l’Organisation mondiale de la
santé a averti que la propagation du coronavirus reste « impossible à
prévoir ».
Des experts internationaux dépêchés à Pékin par l’OMS ont commencé à
discuter avec leurs homologues chinois. « Nous avons hâte que cette
collaboration importante et vitale contribue aux connaissances mondiales
sur l’épidémie de #COVID19″, a estimé le chef de l’OMS Tedros Adhanom
Ghebreyesus dimanche soir sur Twitter.
Cette rencontre intervient alors que le bilan de l’épidémie de
pneumonie virale Covid-19 s’est encore alourdi en Chine continentale
avec désormais 1.765 morts, pour la plupart dans la province du Hubei
(centre), selon des chiffres officiels publiés lundi. Le bilan hors
Chine continentale est de 1.770
Le ralentissement du nombre quotidien de nouveaux décès en Chine
continentale se confirme (105 lundi contre 142 dimanche et 143 samedi).
De plus, le nombre de nouveaux cas recensés en dehors du Hubei était de
seulement 115 lundi, contre près de 450 une semaine plus tôt.Un haut
responsable chinois a estimé que son pays était en train de maîtriser
l’épidémie: « On peut déjà constater l’effet des mesures de contrôle et
de prévention de l’épidémie dans différentes parties du pays », s’est
félicité le porte-parole du ministère chinois de la Santé, Mi Feng.
En dehors de la Chine continentale où au moins 70.500 personnes ont
été infectées, près de 800 cas de contamination par l’épidémie du
coronavirus ont été confirmés dans une trentaine de pays du monde.
En visite au Pakistan, le secrétaire général de l’ONU Antonio
Guterres s’est dit confiant que « l’effort gigantesque » consenti par la
Chine « permettra le recul progressif de la maladie ».
Mais le chef de l’OMS a averti de son côté qu’il était « impossible de prévoir quelle direction l’épidémie prendra ».
« Nous demandons à tous les gouvernements, toutes les sociétés et
tous les organismes de presse de travailler avec nous pour déclencher le
niveau d’alarme idoine sans souffler sur les braises de l’hystérie »,
a-t-il lancé à la conférence de Munich sur la Sécurité.
- Premier mort à Taïwan -
Au centre de la crise, la province du Hubei, où 56 millions
d’habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier, a encore
restreint la liberté de mouvement de ses citoyens bien au-delà de sa
capitale Wuhan.
Villages et cités résidentielles sont désormais soumis à « une
stricte gestion fermée », 24 heures sur 24, ce qui signifie que les
habitants ne sont plus censés sortir de chez eux jusqu’à nouvel ordre.
Les achats et la distribution de nourriture et de médicaments peuvent
être faits de façon « centralisée », précise une directive provinciale
publiée dimanche.
Dans le reste du monde, l’épidémie maintient la planète en alerte. Un
premier décès hors d’Asie –un touriste chinois de 80 ans hospitalisé en
France– et un premier cas sur le continent africain — en Egypte — ont
été recensés ces derniers jours. Taïwan a aussi annoncé dimanche son
premier mort, un chauffeur de taxi de 61 ans.
Le principal foyer d’infection hors de Chine reste le paquebot de
croisière Diamond Princess, en quarantaine au Japon: 355 cas de
contamination y ont été confirmés, dont 70 nouveaux cas annoncés
dimanche.
Plusieurs pays — Canada, Etats-Unis, mais aussi Hong Kong, près d’un
millier de passagers à eux trois — ont décidé d’évacuer rapidement leurs
ressortissants, bloqués dans le bateau en quarantaine depuis le 3
février. Mais les 3.711 personnes initialement à bord n’ont pas encore
toutes subi les examens permettant d’établir leur éventuelle
contamination.
Les Américains en quarantaine ont été évacués du bateau lundi à
l’aube. Une partie d’entre eux seront transportés dans une base
militaire en Californie et d’autres au Texas.
- Vol de papier toilette -
En Chine, après avoir révoqué vendredi les plus hauts responsables
politiques du Hubei et de Wuhan, le régime communiste a poursuivi le
mouvement dimanche avec l’annonce de sanctions contre de hauts
fonctionnaires de moindre rang.
« Lorsqu’une crise de cette ampleur se produit, cela prend une
importance politique, car l’image internationale de la Chine et la
légitimité du Parti (communiste) sont en jeu », estime la sinologue Zhou
Xun, de l’Université d’Essex (Angleterre).
Le régime du président Xi Jinping fait face à une vague inédite de
mécontentement pour avoir tardé à réagir à l’épidémie. Une colère
attisée par la mort au début du mois d’un jeune médecin de Wuhan qui
avait été convoqué par la police pour avoir alerté dès décembre sur
l’apparition du virus.
« De façon générale, depuis Mao, l’Etat a fait très peu pour la santé
publique », selon Mme Zhou. « Le résultat, c’est que le système de
santé est très faible, inefficace, coûteux et chaotique ».
A Hong Kong, territoire qui s’est barricadé pour se protéger contre
l’épidémie depuis une dizaine de jours, les consommateurs dévalisent les
supermarchés pour stocker aliments et produits d’entretien par crainte
de pénuries, même si les autorités affirment que la chaîne
d’approvisionnement continue à fonctionner normalement.
Lundi, selon la police hongkongaise, un chauffeur de camion a été
braqué devant un supermarché du quartier de Mong Kok par trois individus
armés de couteaux qui lui ont dérobé un important stock de rouleaux de
papier de toilette, un produit devenu difficile à trouver dans les
rayons.
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