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mardi 9 avril 2019

Aude Lancelin semble expérimenter la méthode Brenterch au sein du Média


C’est donc avec un grand sourire que je lui dis : bienvenue au club !


http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/aude-lancelin-deplore-un-putsch-et-demissionne-de-la-presidence-du-media-20190409

Aude Lancelin déplore un «putsch» et démissionne de la présidence du Média



LE SCAN POLITIQUE – Dans un communiqué publié mardi soir, les «travailleurs» de la webtélé regrette une «initiative (qui) a été mal interprétée», et garde espoir de «parvenir à un consensus».

Dans un communiqué, publié sur son compte Twitter, la journaliste Aude Lancelin annonce qu’elle démissionne du site d’actualité Le Média, proche de La France insoumise. Elle dénonce «la prise de contrôle extérieure» de «militants politiques et d’anciens associés de Sophia Chikirou», pour qui le site d’information avait pris une position «pro gilets jaunes». «Ce soir, l’Assemblée générale de l’Association du “Média” élira un nouveau bureau», écrit Aude Lancelin. «Le résultat est connu d’avance. Celui-ci a été imposé par une écrasante majorité de personnages n’appartenant pas à notre équipe et dont, à une exception près, aucun n’est journaliste. (…) Cette coalition a pour but avoué, exposé devant témoins, de renverser l’actuelle direction. Tout cela s’est fait dans le dos de l’ensemble de la rédaction, ainsi que des équipes techniques du Média. Sans le moindre souci de leur avenir».

Mardi soir, les «travailleuses et travailleurs» de la webtélé ont publié un communiqué de réponse, où ils indiquent qu’Aude Lancelin «reste directrice de la rédaction et de la publication», et assurent «souhait(er) vivement qu’elle le demeure». Ils regrette une «initiative qui a été mal interprétée», et «ne désespèr(ent) pas de parvenir à un consensus». «C’est pour cette raison que le président de l’association “Le Média” a reporté la tenue de l’assemblée général prévue ce jour», est-il encore écrit.

En juillet 2018, c’était l’ex-conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon Sophia Chikirou qui quittait la direction du pureplayer dans un souci de «garantir son indépendance», comme l’indiquait Le Figaro. L’ancienne directrice de L’Obs l’avait alors remplacée le 10 juillet dernier, avec une volonté de faire évoluer le média. «C’est donc avec la fierté du travail accompli que je démissionne de la présidence de l’Entreprise de presse Le Média (…)», conclut Aude Lancelin. «Tous ceux chez qui notre aventure avait soulevé un immense espoir doivent s’en convaincre, nous ne capitulerons pas devant la coalition des faiblesses et des revanches. La bataille de l’information libre et indépendante continuera sous d’autres formes».



https://www.liberation.fr/france/2019/04/09/aude-lancelin-demissionne-du-media-et-denonce-un-putsch-a-venir_1720318

Aude Lancelin démissionne du Média et dénonce un «putsch» à venir


Par Frantz Durupt et Jérôme Lefilliâtre — 9 avril 2019 à 18:43
Aude Lancelin sur le plateau du Média. Photo Alain Jocard. AFP
 

Arrivée à la direction de la webtélé en juillet 2018, l’ancienne journaliste de «l’Obs», dont le bilan d’audience n’est pas contesté, a vu ses méthodes managériales de plus en plus critiquées.

 

  • Aude Lancelin démissionne du Média et dénonce un «putsch» à venir

Que se passe-t-il au Média ? «J’en sais foutre rien», répond un journaliste de la webtélé, qui tente de se tenir à distance des camps qui s’affrontent en son sein. «Je pense qu’ils sont tous dingues», finit-il par lâcher. Un autre : «J’ai découvert toute cette histoire ce matin, en même temps que tout le monde.» L’histoire, soyons honnêtes, n’est pas facile à démêler, tant s’accumulent les frustrations et les tensions depuis la naissance du site, très proche à l’origine de La France insoumise et habitué à régler ses comptes en public. La nouvelle crise a éclaté ce mardi avec la publication d’un communiqué tempétueux d’Aude Lancelin. Dans ce texte, la directrice du Média annonce sa démission et dénonce rien de moins qu’un «putsch» visant à la «renverser», une «prise de contrôle extérieure». «Il n’est évidemment pas possible pour moi de travailler désormais sous la tutelle d’une coalition illégitime à tout point de vue, qui a affiché ouvertement le souhait de me démettre et de s’imposer par la force, sans avoir consulté notre équipe», justifie-t-elle.

Communiqué : Aude Lancelin démissionne de la présidence de @LeMediaTV pic.twitter.com/CHKTgunBab
— Aude Lancelin (@alancelin) 9 avril 2019

Selon Aude Lancelin, qui avait succédé l’été dernier à Sophia Chikirou après une autre crise de gouvernance, la conjuration devait avoir lieu dans la soirée à l’occasion d’une assemblée générale de l’association qui coiffe le Média. Cette AG – finalement reportée au 16 avril à cause des événements du jour – devait procéder à l’élection d’un nouveau bureau, ayant le pouvoir statutaire de nommer le patron du Média. «Le résultat est connu d’avance», affirme la journaliste dans son communiqué. «Celui-ci a été imposé par une écrasante majorité de personnages n’appartenant pas à notre équipe et dont, à une exception près, aucun n’est journaliste.» L’exception, c’est Théophile Kouamouo, auteur mardi matin d’un mail qui a mis le feu aux poudres. «Nous sommes une nouvelle fois face à une crise», écrit l’ancien rédacteur en chef, redevenu simple journaliste. Certes, dit-il, «cette saison 2 [lancée en septembre 2018, ndlr] est une belle réussite en termes d’audience, et cette réussite, on la doit en grande partie à Aude, dont les choix de directrice de la publication ont été judicieux – il serait malhonnête de le nier. Mais d’un point de vue humain, le bilan n’est pas aussi bon – et cela aussi, il serait malhonnête de le nier».

De nombreux départs


Depuis plusieurs semaines, des tensions ont ressurgi au sein de la webtélé. Leurs causes diffèrent en fonction des personnes interrogées. Certains évoquent la surcharge de travail. D’autres, l’impossibilité de contester la ligne éditoriale fixée par Aude Lancelin. Le soutien inconditionnel au mouvement des gilets jaunes a cristallisé des différends éditoriaux, parfois tus, dans la rédaction. Plusieurs salariés sont partis, parfois quelques semaines seulement après avoir été recrutés en grande pompe : le journaliste Julien Brygo a à peine eu le temps de réaliser un documentaire sur un McDonald’s de Marseille qu’il a été mis fin à sa période d’essai, alors qu’il était question qu’il prenne la tête d’une future section syndicale. Les chargés des réseaux sociaux Lucas Gautheron et Mathias Enthoven ont mis les voiles, de même que le rédacteur en chef, Romain Moriconi. Très récemment, la directrice de la société de production du Média, Stéphanie Hammou, a annoncé à son tour son départ. Selon plusieurs sources internes, les relations entre Aude Lancelin et celle qui était censée codiriger la boîte avec elle étaient devenues exécrables.

Dans son mail daté de ce mardi, Théophile Kouamouo évoque la constitution d’une liste de «conciliation» en vue de l’élection du bureau. Un compromis alors que, d’après son récit, la candidature d’une liste «dissidente», regroupant d’actuels et anciens membres du Média qui «désapprouvent les méthodes de l’actuelle direction», avait été d’abord envisagée. Avec cette solution «représentant toutes les sensibilités du Média», Théophile Kouamouo espérait «éviter une crise ouverte». C’est raté. Il ajoutait vouloir faire advenir «la transition qui nous amènera à un collectif géré selon des normes démocratiques, ouvert et pluriel». Une critique implicite de la manière de diriger d’Aude Lancelin, jugée trop solitaire par certains salariés. Cette dernière, qui dit avoir pris connaissance de l’initiative lundi, l’a interprétée comme le premier temps d’un mouvement devant déboucher sur sa mise à l’écart. Elle a donc pris les devants en annonçant son départ.

«Ce sera difficile de se relever»


«Il n’a jamais été question de remplacer» Aude Lancelin, affirme un proche de la liste en cours de constitution. Toutefois, l’objectif assumé était bien, a minima, d’imposer un contre-pouvoir à la directrice du Média. «Il s’agissait de mettre en place une nouvelle organisation pour cadrer ses excès et contourner son autoritarisme», poursuit la même source. Pour Aude Lancelin, l’initiative est sans ambiguïté : «Elle est le fait d’une coalition d’un ou deux collaborateurs partis en mauvais termes, de militants politiques, et des anciens associés de Sophia Chikirou, qui avaient déjà conspiré au départ de cette dernière.» Auprès de Libé, elle ajoute : «On revient au système Chikirou où c’est un média sans journalistes, de communicants maquillés en journalistes.» Et donne les noms de ceux qui auraient «orchestré» le complot : Gérard Miller et Henri Poulain. Ces deux cofondateurs, membres à ce titre du bureau de l’association, disposent du pouvoir de nommer des «membres correspondants», lesquels prennent ensuite part au vote en AG. «J’ai démissionné du bureau en novembre et, depuis cette date, je ne suis plus impliqué ni de près ni de loin dans ce qui se passe au Média», se défend pourtant Gérard Miller, qui assure avoir appris de notre bouche la démission d’Aude Lancelin.

Au sein de la rédaction désormais sans tête, ce nouveau déballage de rancœurs et d’oppositions suscite la consternation. «Derrière tout cela, il n’y a que des enjeux de pouvoir», soupire une journaliste, supputant des règlements de compte liés à La France insoumise. «Ce sera difficile de se relever», commente un autre, relevant que la notoriété d’Aude Lancelin a profité à la visibilité de la webtélé. «Je suis épouvanté de voir cela, déplore un autre. On commençait à être identifiés par les gilets jaunes. Faire cela illustre un grand manque de sens politique… Le Média était déjà bien malade. Ils sont en train de l’achever.»

Frantz Durupt , Jérôme Lefilliâtre

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