Encore deux chefs d’entreprise !
Rappelons qu’ils sont toujours considérés comme des petits saints dans toutes les administrations françaises et tous les syndicats de la fonction publique, notamment ceux de l’extrême-gauche…
On attend la suite avec impatience.
Officine criminelle de francs-maçons : deux chefs d’entreprise mis en examen
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Pierre T. et son partenaire Alain M. sont soupçonnés d’avoir commandité une violente agression à des membres d’une officine dirigée par des francs-maçons.
Deux chefs d’entreprise ont été mis en examen en juin à Paris, soupçonnés d’avoir commandité une violente agression pour se faire payer une dette, via des membres d’une officine dirigée par des francs-maçons qui aurait organisé une série de crimes, selon deux sources proches du dossier.
Pierre T., gérant d’une entreprise de construction à Toulouse, et son partenaire Alain M., ont été mis en examen le 24 juin et placés sous contrôle judiciaire, ont indiqué vendredi 12 août ces sources, confirmant une information du Parisien. «Mon client qui n’a jamais eu affaire de toute sa vie à la justice n’a rien à voir avec le cœur de cette affaire. Sans rien savoir, il est manifestement tombé dans une “béchamel” infernale», a affirmé auprès de l’AFP l’avocate de Pierre T., Me Marie Burguburu.
Instruit à Melun jusque-là, ce dossier a été transféré à Paris mi-mars et joint à l’information judiciaire visant une officine criminelle dirigée par des francs-maçons et suspectée d’au moins un assassinat. Pour récupérer une dette d’environ 300.000 euros, Pierre T. et Alain M. sont soupçonnés d’avoir commandité, entre 2019 et janvier 2020, une stratégie d’intimidation – messages menaçants, dépôts de rats morts, incendie d’un portail – envers le gérant d’une entreprise de BTP débiteur, jusqu’à la violente agression du compagnon de ce dernier en Seine-et-Marne. Pour ce faire, ils auraient été mis en relation avec Yannick P., ancien agent de la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et l’un des exécutants présumés de cette officine criminelle, dont les principaux acteurs ont été arrêtés. Ce dernier aurait ensuite demandé, contre quelques milliers d’euros, à Sébastien L., l’un des principaux hommes de main de la cellule, de brûler le portail du couple et de «donner quelques gifles, quelques tartes».
«Mon client a pris toutes ses responsabilités, ainsi qu’il l’a toujours fait dans ce dossier», a déclaré Me Antoine Ory, avocat de Sébastien L., déjà mis en examen dans d’autres volets. Pour Me Joseph Cohen-Sabban, avocat du couple victime, «on reste interloqué face au manque de la plus élémentaire moralité de la part de personnages par ailleurs bien intégrés». Cette enquête à tiroirs, qui avait démarré fortuitement fin juillet 2020 avec l’évitement d’une possible tentative d’assassinat d’une coach en entreprise à Créteil, a été élargie à de nombreux autres faits. La cellule est suspectée d’avoir ordonné l’assassinat du pilote de rallye Laurent Pasquali en 2019; un projet d’assassinat d’un «syndicaliste gênant» de la CGT à Bourg-en-Bresse la même année; de projets criminels visant le maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) Sylvain Berrios ou un opposant congolais au président Sassou Nguesso, Ferdinand Mbaou, etc.
Toulouse et la Franc-maçonnerie : radiographie d’une tradition chevillée à la Ville rose
Au moins 4 000 Toulousains sont Francs-maçons et pratiquent dans plus de 80 loges. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Quels sont leurs secrets ? Radiographie.
Formant une société ouverte à peu de membres et s’enfermant à double tour dans la discrétion, la Franc-maçonnerie constitue une nébuleuse peu connue.
Cette famille spirituelle parmi d’autres n’en reste pas moins bien ancrée dans notre société en raison d’une histoire vieille de trois siècles, l’inscrivant au patrimoine national, et des valeurs qu’elle a porté et continue de cultiver, à l’instar de la laïcité, de la tolérance et de l’humanisme.
À Toulouse, elle est une réalité forte. La Ville rose est en quelque sorte une capitale de la Franc-maçonnerie, annonce l’historien Paul Pistre, auteur de plusieurs ouvrages de référence sur la franc-maçonnerie à Toulouse.
« Depuis la fondation de la première loge, La Française des Arts en 1745, la présence de la Franc-maçonnerie est restée continue tandis qu’ailleurs elle a souvent été interrompue, notamment au moment de la Révolution française », abonde l’historien.
De fortes connections avec l’Espagne
Sous la IIIe République, Toulouse ne compta presque aucun maire qui ne soit pas passé sous le bandeau. Ils s’appelaient Jules Julien, Honoré Serres ou Albert Bedouce… D’autres personnages dont la postérité a retenu le nom ont été initiés, à l’instar de l’antifasciste italien Silvio Trentin, libraire à Toulouse après avoir fui le régime de Mussolini.
D’autres exilés ont joué un rôle certain dans la Franc-maçonnerie toulousaine : les républicains espagnols qui ont participé à la renaissance des loges de la Ville rose après l’occupation allemande. « Grâce aux liens tissés à cette époque, le Grand Orient de France (GODF) a ensuite aidé à relever la franc-maçonnerie espagnole après l’ère franquiste. La province de Toulouse du GODF patronne aujourd’hui 11 loges en Espagne », révèle Paul Pistre.
Un fort développement depuis 1945
Au XXe siècle, la confrérie toulousaine a globalement connu une importante progression en terme d’effectif. Toulouse comptait moins de 10 loges en 1939. L’agglomération en héberge aujourd’hui plus de 80. 4 000 initiés s’y côtoient.
Qui sont-ils ? Les loges accueillent tous les profils depuis l’homme public jusqu’à l’individu seulement connu du fichier de la sécurité sociale. « On est tous différents, c’est une formidable richesse », devise un frère du GODF.
Que font-ils ? Entourés d’un cérémonial désuet et d’un symbolisme prégnant, ils polissent leur pierre et l’apportent à l’édifice. «Ils construisent leur temple intérieur considérant que leur personne est toujours perfectible et ils construisent le temple extérieur voulant humaniser au maximum la société », décode Paul Pistre.
La Franc-maçonnerie est une école de réflexion approfondie sur l’homme, de son passage à la nature qu’il reçoit par son corps à la culture que lui propose la société. Elle propose une philosophie humaniste, un approfondissement de soi, pour et avec les autres, la connaissance de soi et le travail sur soi-même passant par la reconnaissance de l’autre. Sans l’autre, je ne suis rien. Chaque loge est une petite humanité qui chemine ensemble. Nous ne détenons aucune vérité, nous cherchons ensemble. C’est un pari au fond, abonde un Franc-maçon initié au Droit Humain.
Les grands sujets de société s’invitent au temple et font l’objet d’exposés, les fameuses « planches », dont les conclusions ont pu parfois résonner jusqu’en très haut lieu. Les loges seraient-elles l’antichambre du pouvoir politique ? « Sous la IIIe République, il y avait effectivement des lobbies comme la défense de la laïcité. Aujourd’hui, les Francs-maçons sont moins politisés. Ils cherchent à donner du sens à leur vie », assure Paul Pistre.
Le fameux Grand Orient n’est plus majoritaire…
La pratique diffère selon les rites et selon les obédiences. Sept obédiences sont représentées à Toulouse. Le Grand Orient de France, plus penché sur les sujets d’actualité que les autres, compte 23 loges dans l’agglomération toulousaine dont 14 à Toulouse et 6 à Pechbonnieu. À Toulouse, les tenues maçonniques se tiennent au plus vieux temple de la ville, sis au 5 de la rue de l’Orient.
Longtemps majoritaire, cette obédience est aujourd’hui dépassée par la Grande Loge nationale de France (GLNF), imposant à ses membres de croire en Dieu et dont les 34 loges toulousaines se partagent le temple du 33 de la rue Gabriel-Péri.
Viennent ensuite la Grande Loge de France (GLF) comptant 9 loges, le Droit Humain, obédience mixte et la Grande loge régulière de France, récemment créée, patronnant 6 loges chacune. La Grande loge féminine de France, exclusivement réservée à ces dames, et l’obédience Memphis ferment la marche avec quelques loges.
Des symboliques maçonniques en ville
Au-delà des temples de l’agglomération affichant une certaine neutralité vu de l’extérieur, c’est probablement à l’hôtel du Département, siège du Conseil départemental boulevard de la Marquette que s’arbore, à Toulouse, le symbole maçonnique le plus connu.
Ce sont les deux piliers encadrant l’entrée qui doivent retenir l’attention. Ils rappellent les deux colonnes du temple de Salomon. « Il dressa les colonnes sur le devant du Temple, l’une à droite, l’autre à gauche : il nomma celle de droite Jakin, et celle de gauche Boaz… (Les Chroniques, II – 3 – 17) ». Présentes dans tous les temples maçonniques, ces colonnes sont le premier symbole que découvre le nouvel initié à sa sortie du cabinet de réflexion. Elles représentent la construction du temple intérieur et moral.
À Blagnac, c’est un rond-point dit de la Révolution qui présente des signes maçonniques et interpelle les amateurs d’ésotérisme. Cet ouvrage présente une grande pyramide et une plaque censée représenter les tables de la Loi reçues par Moïse. Cette plaque se trouve scindée en 11 tablettes de bronze. Pour certains, une douzième tablette existait et aurait disparu suite à une dégradation. Pour d’autres, il n’y a toujours eu que 11 tablettes.
11, un chiffre chargé de symboles pour les francs-maçons dixit, notamment, le philosophe Pierre Dortiguier qui l’interprète à partir du fameux rond-point blagnacais… Pour lui cette représentation du chiffre 11 est, dans l’esprit maçonnique, une mobilisation des « initiés », une sorte de mobilisation révolutionnaire pour lutter contre la loi établie.
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https://infodujour.fr/culture/24238-voyage-indiscret-chez-les-francs-macons-du-midi
« Voyage indiscret chez les francs-maçons du Midi »
Dans son ouvrage très documenté*, le journaliste Jacques Molénat s’immisce « sans vénération ni malveillance » dans les sombres arcanes de cette société que l’on dit aussi puissante que discrète.
De Toulouse à Toulon, de Montauban à Aix-en-Provence en passant par
Nice, Narbonne, Carcassonne, Nîmes, Montpellier, Béziers, Avignon ou
encore Sète et Saint-Chinian, dans l’Hérault, les francs-maçons sont
omniprésents, si l’on en croit Jacques Molénat. Même en Corse où, plus
qu’ailleurs sans doute, l’omerta est élevée au rang d’institution.
Ils occupent souvent des postes à responsabilités dans l’économie, la
justice, le sport, la politique. Quelle que soit leur obédience (que
l’auteur appelle ‘’les 110 tribus’’) : Grand Orient, Grande Loge de
France, Grande Loge Nationale Française, Droit Humain etc. ‘’ les Fils
de la Veuve’’ comme on les appelle parfois, se retrouvent dans des
fraternelles ou des confréries très fermées comme les fameux Clubs 50.
C’est là, parait-il, que se nouent les contacts utiles, que se font ou
se défont les petits arrangements « entre frères ».
Si la plupart viennent en loge chercher la nourriture spirituelle que le
monde profane ne leur offre plus, quelques-uns n’hésitent pas à se
servir des puissants réseaux maçonniques à des fins plus personnelles.
Cela donne lieu, de temps en temps, à de jolis scandales médiatiques.
C’est ce que l’on découvre en lisant ce livre qui tient à la fois du
glossaire pour profanes, du Who’s who pour initiés et de la rubrique des
faits divers d’un journal.
Entretien avec l’auteur.
« L’une des clés du pouvoir régional «
-Quelle idée de faire un livre sur les francs-maçons du Midi ? Seraient-ils moins vertueux qu’ailleurs ?
-C’est une idée toute simple de journaliste politique et d’enquêteur vivant à Montpellier depuis longtemps. Il y a une trentaine d’années j’ai appris, par inadvertance, l’existence dans ma ville, d’un cercle banalement dénommée le Club 50. J’étais dans une ignorance totale. On m’expliqua que ses membres étaient sélectionnés à un haut niveau social et maçonnique. Ils se retrouvaient le dernier jeudi de chaque mois autour d’une très bonne table de la ville. Ça m’a diablement intéressé. Je parvins à mettre la main sur l’annuaire secret du cénacle. Le feuilletant je découvris une bonne partie de la nomenklatura locale : le président de la chambre de commerce, le président du Tribunal de commerce , un haut cadre de l’URSSAF, le patron de l’ANPE, des banquiers, des mandarins du droit et de la médecine, le directeur du cabinet du maire, le patron de la Caisse régionale d’assurance-maladie, un avocat de renom, des promoteurs, le directeur de la Poste, le directeur des services du conseil général… Que du beau monde !
Bien sûr, ce n’était pas le QG clandestin de la ville, plutôt une
instance occulte où, entre Importants, s’échange de l’information,
carburant essentiel dans les affaires et l’exercice du pouvoir. Cette
découverte fut pour moi un déclic. La franc-maçonnerie m’a intéressé à
travers ses réseaux et, à un moindre degré, son riche univers
symbolique. Pour L’Express, dont j’étais le correspondant régional, j’ai
mené plusieurs enquêtes locales visant à bien comprendre comment, ville
par ville, fonctionne la maçonnerie locale. J’ai été assez rapidement
convaincu qu’elle est l’une des clefs du pouvoir régional.
Mon livre a pour point de départ ce travail d’enquête. Je l’ai
actualisé, restructuré, complété, élargi du côté de Toulouse, de la Côte
d’Azur et de la Corse. Bref, j’ai voulu synthétiser ce que j’ai appris
de la franc-maçonnerie méridionale.
Les francs-maçons seraient-ils moins vertueux dans le Midi qu’ailleurs
en France ? N’ayant enquêté que dans les régions méridionales il me
manque des points de comparaison. Ceci dit, je raconte plusieurs
affaires plutôt gratinées qui montrent que le Sud est le théâtre
d’indiscutables dérives à travers, en particulier, les fraternelles qui
réunissent, on le sait, autour d’intérêts communs, des francs-maçons de
différentes obédiences.
-La lecture de votre livre donne à penser que la maçonnerie, dans le Midi, serait moins un lieu de réflexion philosophique qu’un puissant lobby. Est-ce vrai dans toutes les villes du Sud ?
-A mon avis il n’y a pas de lobby homogène de la franc-maçonnerie,
comme le croient beaucoup de gens. Ce fantasme ne tient pas la route.
Au-delà de l’expérience commune, très émotionnelle, de la cérémonie
d’initiation, les francs-maçons ne forment en rien une entité cohérente.
Ils se divisent entre cinq à six « grandes obédiences » et
s’éparpillent entre une bonne centaine de micro-obédiences. Parmi eux il
y a des athées, des catholiques, des juifs, des musulmans, des
socialistes, des communistes, des réacs, des affairistes. C’est un
ensemble disparate impossible à coaguler et à faire marcher au pas. Je
dirais même qu’aujourd’hui, surtout en politique et dans les affaires,
la franc-maçonnerie est plus souvent instrumentalisée quelle
n’instrumentalise.
Je me suis aperçu en outre que la franc-maçonnerie colle à l’identité
des terroirs. A Nîmes, par exemple, ville taurine, beaucoup de frangins
appartiennent à des cercles tauromachiques. Et puis l’enracinement est
très différent d’une ville à l’autre. Une cité comme Narbonne a une
densité surprenante de francs-maçons. Des pans entiers de la bourgeoisie
locale se sont engouffrés dans les loges. Toulon est une ville sous
l’emprise de la GLNF, la Grande Loge nationale française. La
quasi-totalité des détenteurs du pouvoir économique et politique sont
affiliés à cette obédience.
-La maçonnerie n’est plus la force de proposition qu’elle était jusqu’au siècle dernier. Les obédiences se déchirent, dites-vous. Et pourtant la maçonnerie recrute toujours plus. Qu’est-ce qui attire encore chez les francs-maçons ?
– Il y a en effet une petit mystère. La franc-maçonnerie compte quelques 180 000 membres, un effectif en augmentation régulière. Dans le Midi, qu’il s’agisse de l’Occitanie, de la Provence, de la Côte d’Azur ou de la Corse les francs-maçons sont, en proportion de la population, deux à trois fois plus nombreux que dans le reste de l’Hexagone. Je n’ai pas d’explication globale à cette surreprésentation, seulement quelques pistes. Dans les régions méridionales le catharisme, le protestantisme, les pulsions irrédentistes ont, je crois, dopé ce goût du débat qui s’épanouit dans les loges. En outre, plus qu’ailleurs, le brassage des populations y est plus intense et, du coup, aiguise le besoin de lieux apaisés de sociabilité où l’on peut échanger et se faire des relations utiles.
Il faut ajouter la qualité de la méthode maçonnique, l’organisation très disciplinée des débats. Elle développe chez beaucoup de francs-maçons une capacité d’écoute et une ouverture à l’autre qu’on rencontre rarement dans d’autres organisations. Le fanatisme n’est pas dans l’ADN maçonnique. Quand monte la violence politique, cette constatation fait du bien. J’ajoute que pour des autodidactes la vie en loge se révèle souvent une formidable école du soir.
Propos recueillis par M.G.
* Voyage indiscret chez les francs-maçons du Midi de Jacques Molénat. Cairn Editions. 238 pages. 18 €.
On peut aussi commander l’ouvrage chez l’auteur : jacquesmolenat@yahoo.fr
Jacques Molénat, journaliste et écrivain Montpelliérain, décrypte la vie politique régionale depuis quatre décennies. Il a collaboré à de nombreux journaux dont Midi Libre, L’Express, l’Événement du Jeudi, La Croix, Marianne etc. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : Le Marigot des pouvoirs (Climats), Notables, trublions et filous (Chabot du Lez).
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