Comptes de campagne extraordinaires et conflits de la web
TV « Le Média » : les mêmes facturations astronomiques pour des
prestations souvent bénévoles de « petites mains », ceux qui au final
paient ou devraient payer les factures étant tantôt l’Etat, tantôt un public de gogos aux
revenus très modestes.
Où va l’argent ? A quoi sert-il ? Financement du terrorisme ?
En attendant qu’il soit répondu à ces questions, on peut déjà traiter Mélenchon d’escroc, comme il a déjà dit qu’on allait le faire...
A ce stade, point n’est besoin d’attendre les condamnations…
Les « petites mains » de la « déconnologie » se sont-elles gênées pour me calomnier publiquement ?
Non, pas une seule fois en dix ans…
https://www.francetvinfo.fr/politique/la-france-insoumise/enquete-franceinfo-comptes-de-campagne-sophia-chikirou-la-chere-communicante-de-jean-luc-melenchon_2992687.html
Prestataire incontournable de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, Mediascop est au centre de l’enquête préliminaire qui vise l’entourage du candidat. La société de Sophia Chikirou aurait facturé certains services à des prix très élevés.
La justice soupçonne l’existence de surfacturations lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. La Cellule investigation de Franceinfo révèle vendredi 19 octobre que la société de la communicante Sophia Chikirou aurait facturé très cher certaines prestations. Ses factures, qui ont été remboursées par l’État, intéressent les enquêteurs. Nous avons examiné les factures qu’elle a émises, rencontré certains de ses anciens employés et tenté de retracer l’ensemble de ses activités.
Stratégie de communication, gestion des réseaux sociaux, réalisation de vidéos, objets promotionnels… Mediascop était incontournable lors de la campagne de la France insoumise. L’agence de communication a facturé pour près de 1,2 million d’euros de prestations, soit 11% du budget total de la campagne. Situation inhabituelle, Mediascop employait une dizaine des membres du staff du candidat. Chez tous les autres candidats à la présidentielle ces fonctions étaient directement rattachées à l’association de financement de campagne qui payait leurs salaires. Jean-Luc Mélenchon a fait le choix de confier une bonne partie de son équipe à la société de Sophia Chikirou.
Mediascop a envoyé deux factures à l’association de campagne de Jean-Luc Mélenchon. L’une et l’autre commencent par lister les missions remplies par Sophia Chikirou au titre de la direction de la communication. En tout, la présidente de Mediascop facture son travail 80 000 euros hors taxes pour huit mois de campagne, soit en moyenne 10 000 euros mensuels. Mais plus bas, sont facturées d’autres prestations, toujours réalisées par Sophia Chikirou. Mediascop fait payer par exemple 6 000 euros pour la « rédaction des scenarii » des clips de campagne diffusés sur France Télévisions. Or, ils ont été rédigés par Sophia Chikirou, comme elle l’a expliqué à la commission des comptes de campagne.
On trouve également la main de la présidente de Mediascop sur les sept épisodes de l’émission « Esprit de campagne » diffusées sur le web. Les lignes « programmation et élaboration du conducteur » (de 1 200 à 4 800 euros par émission) et « préparation des intervenants » (3 600 euros en tout) correspondent à des tâches remplies par Sophia Chikirou. Ce que nous confirment trois acteurs de la campagne et un intervenant sur l’une de ses émissions. Mediascop fait également payer en supplément le travail de sa présidente sur les meetings. Dans cette vidéo, elle explique que les prestations « production » et « préparation de l’animation » sont bien effectuées par elle-même.
À l’écouter, les prestations qui apparaissent sous les mentions « production » et « préparation de l’animation » sur la facture seraient effectuées par elle-même ce jour-là, ce que deux anciens membres de l’équipe de campagne nous ont confirmé par ailleurs. Ce jour-là, ses interventions auraient donc été facturées 3 900 euros.
En additionnant tous les meetings, toutes les émissions et productions sur lesquels elle serait intervenue, Sophia Chikirou aurait valorisé son travail à près de 120 000 euros sur les factures de Mediascop, soit 15 000 euros mensuels en moyenne pour huit mois de campagne.
Un autre point qui pose question est la façon dont ont été facturées certains aspects de la campagne. C’est le cas du « community management », en clair, la gestion de la campagne du candidat sur les réseaux sociaux. D’après l’organigramme de campagne que nous nous sommes procuré, ces fonctions étaient assurées par trois personnes dont deux étaient payées par Mediascop. Pour les quatre derniers mois de la campagne, le travail des « community managers » est découpé en une dizaine de tâches différentes. Il est ainsi facturé 58 800 euros. Mediascop ne semble pas avoir choisi la solution la plus économique pour le candidat qui aurait consisté à facturer au forfait jours la mise à disposition des deux salariés.
Les vidéos réalisées par Mediascop pendant la campagne sont également facturées à l’unité. Il y en a pour plus de 100 000 euros au total. Là aussi, Mediascop semble faire un choix coûteux pour l’association de campagne, alors que d’après plusieurs témoins, ces clips étaient essentiellement réalisés par trois employés de Mediascop.
Cette facturation « à la tâche » peut donner lieu à des tarifs qui paraissent difficilement compréhensibles. Il en va ainsi d’une rubrique appelée « extraction audio et publication sur le compte Soundcloud de JLM ». Derrière cette terminologie technique se cache une opération simple : elle consiste à extraire le fichier son d’un discours, à le télécharger sur le réseau social Soundcloud en y ajoutant quelques commentaires (on peut trouver le compte de Jean-Luc Mélenchon ici). D’après plusieurs spécialistes que nous avons consultés, cette opération prend 5 à 10 minutes. Or, elle est facturée à chaque fois 250 euros l’unité. Et comme 19 discours de Jean-Luc Mélenchon ont été publiés sur Soundcloud, Mediascop a facturé la prestation 4 750 euros en tout.
Un peu plus loin, une autre rubrique a attiré notre attention : le « sous-titrage de vidéos publiées sur le compte Facebook du candidat ». Ces vidéos sont effectivement sous-titrées car la plupart des internautes regardent les vidéos sans activer le son. Pour chaque minute sous-titrée, Mediascop facture 200 euros à l’association de campagne. Un tarif très supérieur à celui pratiqué généralement par les sociétés spécialisées (15 euros la minute en général) et qui correspond à environ une demi-heure de travail.
Mediascop n’est pas un prestataire comme les autres dans l’univers politique. La société n’a pas de locaux, tous ses employés travaillent au QG du candidat, rue de Dunkerque, dans le Xe arrondissement de Paris. Pratique inhabituelle, elle refacture à l’association de campagne toutes ses charges : administration, frais téléphoniques, location de matériel… Jusqu’à la facture du cabinet d’expertise comptable qui suit ses comptes. « Je n’ai jamais vu ça », s’étonne l’ancien trésorier d’un candidat à la présidentielle. De fait, cette pratique, sans être illégale, a une conséquence : Mediascop n’a quasiment aucune charge, hormis ses impôts et les salaires et honoraires payés à ses employés. Si elle facture des services à un prix « classique » sur le marché, ses bénéfices sont nettement plus importants.
Sophia Chikirou aurait valorisé son travail personnel à près de 15 000 euros hors taxes sur ses factures, mais combien a-t-elle gagné en tant que présidente de Mediascop grâce aux campagnes présidentielle et législatives de la France insoumise ? Le 31 mars 2017, elle a transformé son entreprise en société par actions simplifiées. Les dispositions légales propres à ce statut semblent lui avoir permis de ne pas publier ses comptes 2017. Les derniers comptes disponibles de Mediascop datent de 2016. Ils donnent une vision partielle de sa rentabilité. Pour cette année, le chiffre d’affaires de Mediascop est de 162 900 euros, ce qui correspond, grosso modo, aux premiers règlements de la France insoumise pour la campagne présidentielle. La société réalise alors un bénéfice net (après impôts) de 76 600 euros, soit 47% de marge nette. Un ratio exceptionnel quel que soit le secteur d’activité.
En mars 2018, la commission nationale des comptes de campagne a rendu publique l’intégralité du compte de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Les factures de Mediascop ont alors commencé à circuler chez certains anciens membres de l’équipe de campagne. Un de ceux que nous avons rencontrés nous a raconté avoir été surpris en constatant à quel tarif son travail avait été facturé. D’autant que tous nous ont dit avoir eu conscience de travailler pour des salaires bien inférieurs à ceux auxquels ils auraient pu prétendre. Certains étaient payés 1 500 euros par mois en CDD, d’autres à peine plus en honoraires d’auto-entrepreneurs. L’un d’entre eux, à qui nous avons montré les factures nous a dit se sentir « blessé » : « Ce que j’ai fait sur la campagne, explique-t-il, je ne l’ai pas fait pour l’argent, on fait ça par conviction aussi… Elle nous demandait régulièrement d’en faire un peu plus gracieusement, on était payé au lance-pierre… Mais on le faisait… Et en fait, elle a fait de l’argent sur mon dos. Je suis dégoûté. » Cet ancien membre de l’équipe de campagne nous a par ailleurs affirmé qu’il n’était pas payé pour certaines missions qu’il a remplies, et qui ont pourtant été facturées par Mediascop au candidat Jean-Luc Mélenchon.
La France insoumise n’était certes pas la formation politique la plus fortunée de la campagne présidentielle, mais si elle a pu engager presque 11 millions d’euros de dépenses, c’est qu’elle savait très tôt qu’elle pourrait bénéficier du remboursement de l’État, vu qu’il apparaissait quasi-certain que son candidat allait franchir la barre des 5% des suffrages, condition pour être remboursé.
Le 16 mars 2018, la commission nationale de comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a effectué un signalement auprès du procureur de la République de Paris. Mediascop, ainsi qu’une association qui est intervenue sur la campagne de la France insoumise, l’Ere du peuple, sont visés par ce signalement de l’autorité de contrôle qui, bien qu’ayant validé les comptes du candidat, a estimé que la situation particulière de ces deux prestataires, dirigés par des proches de Jean-Luc Mélenchon posait quelques questions. Nous avions déjà expliqué que l’Ere du Peuple, présidée par un conseiller d’État, Bernard Pignerol, avait salarié deux rouages essentiels de la campagne des Insoumis, les actuels députés Bastien Lachaud et Mathilde Panot et refacturé leurs services en réalisant au passage une confortable marge. Le 18 septembre dernier le parquet e Paris classait sans suite une plainte de l’association Anticor qui visait les comptes plusieurs candidats à la présidentielle. Néanmoins, dans sa décision, le procureur François Molins rappelaient que, concernant le compte de Jean-Luc Mélenchon, « les surfacturations dénoncées [par la commission des comptes de campagne] tendent à faire sérieusement suspecter l’existence de manœuvres délibérées destinées à tromper l’organe de contrôle aux fins d’obtenir des remboursements sans cause. J’ai donc fait diligenter une enquête préliminaire qui est toujours en cours. »
L’enquête préliminaire aurait été ouverte pour escroquerie, abus de confiance, infraction à la législation des campagnes électorales et travail dissimulé aggravé. C’est dans ce cadre qu’ont eu lieu les perquisitions de mardi 16 octobre 2018. D’après nos informations, dès le lendemain, plusieurs anciens employés de Mediascop auraient été entendus par les policiers l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Nous publions intégralement les deux factures que Mediascop a émises pour la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon :
Facture Mediascop campagne … by on Scribd
Facture Mediascop campagne … by on Scribd
Sophia Chikirou a refusé toutes nos demandes d’interview. Son avocat, David Marais, nous a fait parvenir le communiqué suivant : « Toutes les accusations portées contre Mediascop et Madame Chikirou sont fausses et sont fondées uniquement sur les élucubrations de Monsieur de Chalvron * contre qui nous avons porté plainte en dénonciation calomnieuse en septembre dernier et dont il faudra se demander pour qui il agit. Cette opération est politique, elle n’a pour but que de nuire et de récupérer un maximum d’informations sur Jean-Luc Melenchon et ses partisans. »
* Note : Jean-Guy de Chalvron était le rapporteur chargé de l’examen du compte de Jean-Luc Melenchon. Il avait démissionné au cours de sa mission en raison de désaccords avec le président de la commission des comptes de campagne.
http://www.europe1.fr/medias-tele/aude-lancelin-au-media-nous-nous-battrons-pour-quaucun-centime-naille-a-sophia-chikirou-3762095
« Une passe difficile ». « Le Média a été laissé par l’ancienne direction dans un état économique exsangue », assure Aude Lancelin. « Un million sept-cent-mille euros ont été dépensés en 6 mois. Nous sommes dans une passe difficile, nous devons très vite augmenter nos revenus mensuels. Il n’est pas certain que nous y arrivions d’ici Noël mais nous sommes entièrement mobilisés par cette tâche ».
Mais Aude Lancelin et son équipe devront aussi se défendre devant la justice. En septembre, l’ex dirigeante du Média, Sophia Chikirou a assigné la webtélé en justice. Elle réclame 120.000 euros pour le paiement de prestations fournies par sa société, Mediascop et pour des dommages et intérêts.
« Je n’étais pas au courant ». Le 11 juillet, Sophia Chikirou avait facturé au Média 130.000 euros via cette société, dont elle est l’unique actionnaire. 64.000 ont été versés en juillet depuis le compte de la webtélé. Un virement de 67.000 euros avait par la suite été bloqué par la banque.
« Je n’étais pas au courant de ces facturations, ni de l’existence éventuelle d’une convention entre sa société Mediascop et le Média », affirme Aude Lancelin. « À l’heure où nous parlons, Sophia Chikirou nous réclame 120.000 euros, en plus des 64.000 euros qu’elle a déjà touchés cet été ».
Une page Facebook « séquestrée ». Une somme que la nouvelle directrice ne veut verser sous aucune prétexte. « Je le dis solennellement : nous nous battrons pour qu’aucun centime de nos Socios au RSA n’aille à Mediascop ». »Nous sommes un petit média indépendant que Sophia Chikirou a contribué à créer », poursuit la journaliste. Nous sommes financés uniquement par des petits donateurs dont certains sont des gens modestes ».
Autre sujet de tension entre Le Media et son ancienne directrice : la page Facebook de la webtélé. « Notre page Facebook est toujours séquestrée par l’ancienne direction », explique Aude Lancelin. « Sophia Chikirou la détient toujours de manière complètement illégale ». « Nous avons porté plainte et il y a eu plusieurs mises en demeure », affirme-t-elle. La guerre est décidément loin d’être terminée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophia_Chikirou
Fichier d’autorité international virtuel
Où va l’argent ? A quoi sert-il ? Financement du terrorisme ?
En attendant qu’il soit répondu à ces questions, on peut déjà traiter Mélenchon d’escroc, comme il a déjà dit qu’on allait le faire...
A ce stade, point n’est besoin d’attendre les condamnations…
Les « petites mains » de la « déconnologie » se sont-elles gênées pour me calomnier publiquement ?
Non, pas une seule fois en dix ans…
https://www.francetvinfo.fr/politique/la-france-insoumise/enquete-franceinfo-comptes-de-campagne-sophia-chikirou-la-chere-communicante-de-jean-luc-melenchon_2992687.html
ENQUÊTE FRANCEINFO. Comptes de campagne : Sophia Chikirou, la chère communicante de Jean-Luc Mélenchon
Prestataire incontournable de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon, Mediascop est au centre de l’enquête préliminaire qui vise l’entourage du candidat. La société de Sophia Chikirou aurait facturé certains services à des prix très élevés.
La justice soupçonne l’existence de surfacturations lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. La Cellule investigation de Franceinfo révèle vendredi 19 octobre que la société de la communicante Sophia Chikirou aurait facturé très cher certaines prestations. Ses factures, qui ont été remboursées par l’État, intéressent les enquêteurs. Nous avons examiné les factures qu’elle a émises, rencontré certains de ses anciens employés et tenté de retracer l’ensemble de ses activités.
Mediascop au cœur de la campagne Mélenchon
Stratégie de communication, gestion des réseaux sociaux, réalisation de vidéos, objets promotionnels… Mediascop était incontournable lors de la campagne de la France insoumise. L’agence de communication a facturé pour près de 1,2 million d’euros de prestations, soit 11% du budget total de la campagne. Situation inhabituelle, Mediascop employait une dizaine des membres du staff du candidat. Chez tous les autres candidats à la présidentielle ces fonctions étaient directement rattachées à l’association de financement de campagne qui payait leurs salaires. Jean-Luc Mélenchon a fait le choix de confier une bonne partie de son équipe à la société de Sophia Chikirou.
Les factures en question
Mediascop a envoyé deux factures à l’association de campagne de Jean-Luc Mélenchon. L’une et l’autre commencent par lister les missions remplies par Sophia Chikirou au titre de la direction de la communication. En tout, la présidente de Mediascop facture son travail 80 000 euros hors taxes pour huit mois de campagne, soit en moyenne 10 000 euros mensuels. Mais plus bas, sont facturées d’autres prestations, toujours réalisées par Sophia Chikirou. Mediascop fait payer par exemple 6 000 euros pour la « rédaction des scenarii » des clips de campagne diffusés sur France Télévisions. Or, ils ont été rédigés par Sophia Chikirou, comme elle l’a expliqué à la commission des comptes de campagne.
On trouve également la main de la présidente de Mediascop sur les sept épisodes de l’émission « Esprit de campagne » diffusées sur le web. Les lignes « programmation et élaboration du conducteur » (de 1 200 à 4 800 euros par émission) et « préparation des intervenants » (3 600 euros en tout) correspondent à des tâches remplies par Sophia Chikirou. Ce que nous confirment trois acteurs de la campagne et un intervenant sur l’une de ses émissions. Mediascop fait également payer en supplément le travail de sa présidente sur les meetings. Dans cette vidéo, elle explique que les prestations « production » et « préparation de l’animation » sont bien effectuées par elle-même.
À l’écouter, les prestations qui apparaissent sous les mentions « production » et « préparation de l’animation » sur la facture seraient effectuées par elle-même ce jour-là, ce que deux anciens membres de l’équipe de campagne nous ont confirmé par ailleurs. Ce jour-là, ses interventions auraient donc été facturées 3 900 euros.
En additionnant tous les meetings, toutes les émissions et productions sur lesquels elle serait intervenue, Sophia Chikirou aurait valorisé son travail à près de 120 000 euros sur les factures de Mediascop, soit 15 000 euros mensuels en moyenne pour huit mois de campagne.
Des missions découpées en tranches sur les factures
Un autre point qui pose question est la façon dont ont été facturées certains aspects de la campagne. C’est le cas du « community management », en clair, la gestion de la campagne du candidat sur les réseaux sociaux. D’après l’organigramme de campagne que nous nous sommes procuré, ces fonctions étaient assurées par trois personnes dont deux étaient payées par Mediascop. Pour les quatre derniers mois de la campagne, le travail des « community managers » est découpé en une dizaine de tâches différentes. Il est ainsi facturé 58 800 euros. Mediascop ne semble pas avoir choisi la solution la plus économique pour le candidat qui aurait consisté à facturer au forfait jours la mise à disposition des deux salariés.
Les vidéos réalisées par Mediascop pendant la campagne sont également facturées à l’unité. Il y en a pour plus de 100 000 euros au total. Là aussi, Mediascop semble faire un choix coûteux pour l’association de campagne, alors que d’après plusieurs témoins, ces clips étaient essentiellement réalisés par trois employés de Mediascop.
250 euros pour mettre en ligne un discours
Cette facturation « à la tâche » peut donner lieu à des tarifs qui paraissent difficilement compréhensibles. Il en va ainsi d’une rubrique appelée « extraction audio et publication sur le compte Soundcloud de JLM ». Derrière cette terminologie technique se cache une opération simple : elle consiste à extraire le fichier son d’un discours, à le télécharger sur le réseau social Soundcloud en y ajoutant quelques commentaires (on peut trouver le compte de Jean-Luc Mélenchon ici). D’après plusieurs spécialistes que nous avons consultés, cette opération prend 5 à 10 minutes. Or, elle est facturée à chaque fois 250 euros l’unité. Et comme 19 discours de Jean-Luc Mélenchon ont été publiés sur Soundcloud, Mediascop a facturé la prestation 4 750 euros en tout.
Un peu plus loin, une autre rubrique a attiré notre attention : le « sous-titrage de vidéos publiées sur le compte Facebook du candidat ». Ces vidéos sont effectivement sous-titrées car la plupart des internautes regardent les vidéos sans activer le son. Pour chaque minute sous-titrée, Mediascop facture 200 euros à l’association de campagne. Un tarif très supérieur à celui pratiqué généralement par les sociétés spécialisées (15 euros la minute en général) et qui correspond à environ une demi-heure de travail.
Mediascop, une société sans locaux
Mediascop n’est pas un prestataire comme les autres dans l’univers politique. La société n’a pas de locaux, tous ses employés travaillent au QG du candidat, rue de Dunkerque, dans le Xe arrondissement de Paris. Pratique inhabituelle, elle refacture à l’association de campagne toutes ses charges : administration, frais téléphoniques, location de matériel… Jusqu’à la facture du cabinet d’expertise comptable qui suit ses comptes. « Je n’ai jamais vu ça », s’étonne l’ancien trésorier d’un candidat à la présidentielle. De fait, cette pratique, sans être illégale, a une conséquence : Mediascop n’a quasiment aucune charge, hormis ses impôts et les salaires et honoraires payés à ses employés. Si elle facture des services à un prix « classique » sur le marché, ses bénéfices sont nettement plus importants.
Combien a gagné Sophia Chikirou grâce aux campagnes présidentielle et législatives ?
Sophia Chikirou aurait valorisé son travail personnel à près de 15 000 euros hors taxes sur ses factures, mais combien a-t-elle gagné en tant que présidente de Mediascop grâce aux campagnes présidentielle et législatives de la France insoumise ? Le 31 mars 2017, elle a transformé son entreprise en société par actions simplifiées. Les dispositions légales propres à ce statut semblent lui avoir permis de ne pas publier ses comptes 2017. Les derniers comptes disponibles de Mediascop datent de 2016. Ils donnent une vision partielle de sa rentabilité. Pour cette année, le chiffre d’affaires de Mediascop est de 162 900 euros, ce qui correspond, grosso modo, aux premiers règlements de la France insoumise pour la campagne présidentielle. La société réalise alors un bénéfice net (après impôts) de 76 600 euros, soit 47% de marge nette. Un ratio exceptionnel quel que soit le secteur d’activité.
Des employés peu payés… et amers
En mars 2018, la commission nationale des comptes de campagne a rendu publique l’intégralité du compte de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Les factures de Mediascop ont alors commencé à circuler chez certains anciens membres de l’équipe de campagne. Un de ceux que nous avons rencontrés nous a raconté avoir été surpris en constatant à quel tarif son travail avait été facturé. D’autant que tous nous ont dit avoir eu conscience de travailler pour des salaires bien inférieurs à ceux auxquels ils auraient pu prétendre. Certains étaient payés 1 500 euros par mois en CDD, d’autres à peine plus en honoraires d’auto-entrepreneurs. L’un d’entre eux, à qui nous avons montré les factures nous a dit se sentir « blessé » : « Ce que j’ai fait sur la campagne, explique-t-il, je ne l’ai pas fait pour l’argent, on fait ça par conviction aussi… Elle nous demandait régulièrement d’en faire un peu plus gracieusement, on était payé au lance-pierre… Mais on le faisait… Et en fait, elle a fait de l’argent sur mon dos. Je suis dégoûté. » Cet ancien membre de l’équipe de campagne nous a par ailleurs affirmé qu’il n’était pas payé pour certaines missions qu’il a remplies, et qui ont pourtant été facturées par Mediascop au candidat Jean-Luc Mélenchon.
La justice soupçonne des « manœuvres » pour obtenir des remboursements de l’État
La France insoumise n’était certes pas la formation politique la plus fortunée de la campagne présidentielle, mais si elle a pu engager presque 11 millions d’euros de dépenses, c’est qu’elle savait très tôt qu’elle pourrait bénéficier du remboursement de l’État, vu qu’il apparaissait quasi-certain que son candidat allait franchir la barre des 5% des suffrages, condition pour être remboursé.
Le 16 mars 2018, la commission nationale de comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) a effectué un signalement auprès du procureur de la République de Paris. Mediascop, ainsi qu’une association qui est intervenue sur la campagne de la France insoumise, l’Ere du peuple, sont visés par ce signalement de l’autorité de contrôle qui, bien qu’ayant validé les comptes du candidat, a estimé que la situation particulière de ces deux prestataires, dirigés par des proches de Jean-Luc Mélenchon posait quelques questions. Nous avions déjà expliqué que l’Ere du Peuple, présidée par un conseiller d’État, Bernard Pignerol, avait salarié deux rouages essentiels de la campagne des Insoumis, les actuels députés Bastien Lachaud et Mathilde Panot et refacturé leurs services en réalisant au passage une confortable marge. Le 18 septembre dernier le parquet e Paris classait sans suite une plainte de l’association Anticor qui visait les comptes plusieurs candidats à la présidentielle. Néanmoins, dans sa décision, le procureur François Molins rappelaient que, concernant le compte de Jean-Luc Mélenchon, « les surfacturations dénoncées [par la commission des comptes de campagne] tendent à faire sérieusement suspecter l’existence de manœuvres délibérées destinées à tromper l’organe de contrôle aux fins d’obtenir des remboursements sans cause. J’ai donc fait diligenter une enquête préliminaire qui est toujours en cours. »
L’enquête préliminaire aurait été ouverte pour escroquerie, abus de confiance, infraction à la législation des campagnes électorales et travail dissimulé aggravé. C’est dans ce cadre qu’ont eu lieu les perquisitions de mardi 16 octobre 2018. D’après nos informations, dès le lendemain, plusieurs anciens employés de Mediascop auraient été entendus par les policiers l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF).
Nous publions intégralement les deux factures que Mediascop a émises pour la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon :
Facture Mediascop campagne … by on Scribd
Facture Mediascop campagne … by on Scribd
Sophia Chikirou a refusé toutes nos demandes d’interview. Son avocat, David Marais, nous a fait parvenir le communiqué suivant : « Toutes les accusations portées contre Mediascop et Madame Chikirou sont fausses et sont fondées uniquement sur les élucubrations de Monsieur de Chalvron * contre qui nous avons porté plainte en dénonciation calomnieuse en septembre dernier et dont il faudra se demander pour qui il agit. Cette opération est politique, elle n’a pour but que de nuire et de récupérer un maximum d’informations sur Jean-Luc Melenchon et ses partisans. »
* Note : Jean-Guy de Chalvron était le rapporteur chargé de l’examen du compte de Jean-Luc Melenchon. Il avait démissionné au cours de sa mission en raison de désaccords avec le président de la commission des comptes de campagne.
http://www.europe1.fr/medias-tele/aude-lancelin-au-media-nous-nous-battrons-pour-quaucun-centime-naille-a-sophia-chikirou-3762095
Aude Lancelin : « Nous nous battrons pour qu’aucun centime de nos Socios au RSA n’aille à Mediascop », la société de Sophia Chikirou
19h30, le 22 septembre 2018, modifié à 14h09, le 23 septembre 2018
Invitée de Philippe Vandel, la nouvelle directrice du « Média », la webtélé fondée par des proches de la France Insoumise, est déterminée à ne pas verser les 120.000 euros réclamés par Sophia Chikirou, son ex-dirigeante.
INTERVIEW »Nous sommes dans un état d’esprit très combatif. » Invitée du Grand journal du soir du week-end sur Europe 1, Aude Lancelin, nouvelle directrice du Média, est déterminée. Son cheval de bataille: la guerre qui se joue
depuis le mois de juillet entre l’ancienne et la nouvelle direction de
cette webtélé, fondée par des proches de la France Insoumise.
« Une passe difficile ». « Le Média a été laissé par l’ancienne direction dans un état économique exsangue », assure Aude Lancelin. « Un million sept-cent-mille euros ont été dépensés en 6 mois. Nous sommes dans une passe difficile, nous devons très vite augmenter nos revenus mensuels. Il n’est pas certain que nous y arrivions d’ici Noël mais nous sommes entièrement mobilisés par cette tâche ».
Mais Aude Lancelin et son équipe devront aussi se défendre devant la justice. En septembre, l’ex dirigeante du Média, Sophia Chikirou a assigné la webtélé en justice. Elle réclame 120.000 euros pour le paiement de prestations fournies par sa société, Mediascop et pour des dommages et intérêts.
« Je n’étais pas au courant ». Le 11 juillet, Sophia Chikirou avait facturé au Média 130.000 euros via cette société, dont elle est l’unique actionnaire. 64.000 ont été versés en juillet depuis le compte de la webtélé. Un virement de 67.000 euros avait par la suite été bloqué par la banque.
« Je n’étais pas au courant de ces facturations, ni de l’existence éventuelle d’une convention entre sa société Mediascop et le Média », affirme Aude Lancelin. « À l’heure où nous parlons, Sophia Chikirou nous réclame 120.000 euros, en plus des 64.000 euros qu’elle a déjà touchés cet été ».
Une page Facebook « séquestrée ». Une somme que la nouvelle directrice ne veut verser sous aucune prétexte. « Je le dis solennellement : nous nous battrons pour qu’aucun centime de nos Socios au RSA n’aille à Mediascop ». »Nous sommes un petit média indépendant que Sophia Chikirou a contribué à créer », poursuit la journaliste. Nous sommes financés uniquement par des petits donateurs dont certains sont des gens modestes ».
Autre sujet de tension entre Le Media et son ancienne directrice : la page Facebook de la webtélé. « Notre page Facebook est toujours séquestrée par l’ancienne direction », explique Aude Lancelin. « Sophia Chikirou la détient toujours de manière complètement illégale ». « Nous avons porté plainte et il y a eu plusieurs mises en demeure », affirme-t-elle. La guerre est décidément loin d’être terminée.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sophia_Chikirou
-
Sophia Chikirou
(39 ans)
Bonneville
Nationalité Formation Activités Autres informations Partis politiques Parti socialiste (1997-2006)
La Gauche moderne (à partir de 2007)
Parti de gauche (à partir de 2008)
La France insoumise (à partir de 2016)
Sophia Chikirou, née le 3 juin 19791 à Bonneville (Haute-Savoie), est une conseillère en communication et femme politique française. Après avoir créé la société de conseil en communication Médiascop en 2011, elle prend part aux campagnes électorales de Jean-Luc Mélenchon. Elle participe en 2017 à la création du Média et en assure la direction jusqu’à son départ en juillet 2018, après plusieurs conflits internes.
Sommaire
Biographie
Formation
Sophia Chikirou naît en Haute-Savoie2 et y grandit. Ses parents sont tous deux Algériens3. Son père, ouvrier aujourd’hui retiré à Béjaïa4, fut militant de la CGT5. Elle est diplômée de l’Institut d’études politiques de Grenoble6, d’études supérieures spécialisées en communication politique et sociale (2002)7 et titulaire d’un master 2 en ressources humaines et responsabilité sociale de l’entreprise à l’IAE Paris8.
Carrière politique
Parti socialiste
Elle adhère au Parti socialiste (PS) en 19972,9. Dans les années 2000, elle est proche de Caroline Fourest et signe dans ProChoix10.
Elle est membre du conseil national du PS à partir de novembre 2005, porte-parole de Laurent Fabius dans le cadre de la campagne de ce dernier pour être investi par les militants socialistes pour l’élection présidentielle de 200711. Candidate à l’investiture des militants de la 21e section du Parti socialiste pour les élections législatives, elle a annoncé, le 11 juillet 2006, le maintien de sa candidature, malgré la désignation par le Bureau national du Parti socialiste, de George Pau-Langevin, ancienne présidente du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples le 11 juillet 2006, la candidature de George Pau-Langevin ayant été justifiée au nom de la représentation des Antillais vivant en métropole à l’Assemblée nationale2.
Cette candidature dissidente lui vaut, tout comme Michel Charzat, d’être exclue du parti2. Ayant par la suite renoncé à sa candidature, c’est Michel Charzat qui se présente.
La Gauche moderne
En novembre 2007, elle rejoint le mouvement La Gauche moderne2, fondé par Jean-Marie Bockel. Elle explique alors qu’elle « n’adhère pas au programme présidentiel mais soutient la volonté de réforme de Nicolas Sarkozy »12. Elle indique alors : « J’ai compris qu’il [Nicolas Sarkozy] avait gagné le jour où il a parlé d’un ministère de l’Identité nationale. Cette question de l’identité est centrale, il fallait l’affronter »13.
Conseillère communication de Jean-Luc Mélenchon
En juillet 2018, Sophia Chikirou quitte son poste de présidente de l’entreprise de presse et de directrice de la publication du Media pour redevenir conseillère communication de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne des élections européennes de 2019. Elle occupait déjà ce poste lors de de l’élection présidentielle de 201714. Elle est chargée d’une mission de contact permanent avec le mouvement espagnol Podemos15. Sophia Chikirou reste néanmoins présidente de la société de production audiovisuelle du Média16.
Carrière dans les médias
Mediascop
Sophia Chikirou fonde en juillet 2011 la société de conseil en communication Mediascop, associée avec Arnauld Champremier-Trigano et Alban Fischer. Sophia Chikirou, devenue proche de Jean-Luc Mélenchon en 2008, participe à sa campagne présidentielle de 2012, la société Mediascop assurant l’ensemble de la communication de cette campagne. En 2013, ses deux associés dans Mediascop cèdent leurs parts à Sophia Chikirou, qui devient ainsi la seule propriétaire. En 2016, Mediascop est prestataire de services pour Jean-Luc Mélenchon alors député européen. Puis Sophia Chikirou est « directrice de la communication » de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de élection présidentielle de 2017. Par ailleurs, sa société Mediascop est prestataire de services pour la communication de cette équipe de campagne. En 2016, le chiffre d’affaires de Mediascop est de 162 899 euros, avec un bénéfice net de 76 550 euros, soit 47 % de marge. Au terme de la campagne Mediascop reçoit une rémunération de 1 161 768 euros soit 11% du budget total du candidat Jean-Luc Mélenchon 17. La Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques mentionne que 54 600 euros auraient été indument payés18. Bien que la CNCCFP ait validé les comptes de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon, elle fait le 14 mars 2018 un signalement au parquet de Paris. Celui-ci ouvre une enquête préliminaire en avril19.
Le 19 octobre 2018, une investigation de Radio France confirme l’hypothèse de « facturations étonnamment élevées » de la part de la société Médiascop pour ses prestations lors de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélanchon. Alors que les salaires des membres du staff du candidat se situaient entre 1.500 et 3.000 euros mensuels, Sophia Chikirou émargeait à 10.000 euros mensuels en tant que directrice de la communication de la campagne. En plus de son salaire, Radio France révèle qu’elle facturait de nombreuses petites prestations à des tarifs plus élevés que la moyenne, portant, sur l’ensemble des huit mois de campagne, son salaire mensuel autour de 15.000 euros. Son avocat, David Marais, affirme que « toutes les accusations portées contre Médiascop et Madame Chikirou sont fausses »20.
Sophia Chikirou a aussi observé et participé sur le terrain à la campagne de Bernie Sanders pour les primaires présidentielles du Parti démocrate américain de 201621. Elle en retient la stratégie de contourner les médias traditionnels et développer la communication sur les réseaux sociaux, thème repris par Jean-Luc Mélenchon lors de la campagne présidentielle. Elle initie la création du site Internet du candidat, L’Avenir en commun22.
Le Média
Article principal : Le Média.Sophia Chikirou fonde avec Sébastien Vilgrain, Henri Poulain et Gérard Miller, du Média23, média en ligne dit « alternatif »24 consistant notamment en la création et la diffusion d’un journal télévisé, lancé le 15 janvier 2018. Après six mois de présidence, elle démissionne pour s’investir dans la campagne européenne du parti Podemos et garantir ainsi « l’indépendance » de la rédaction25. Pour Aude Lancelin, nouvelle responsable du Média depuis le 10 juillet 2018, Sophia Chikirou « a été chassée par les salariés », qui ne supportaient plus son management brutal26.
La présidence de Sophia Chikirou a fait l’objet de nombreuses critiques en interne au niveau de la gouvernance et de la gestion financière. Sophia Chikirou est favorable à un modèle économique avec une « diversification » des revenus notamment l’insertion de publicités d’annonceurs sélectionnés. Cette stratégie suscite des réticences de certains journalistes, dont notamment Aude Lancelin25.
Depuis son premier journal télévisé, Le Média a été marqué par plusieurs départs27 notamment en raison de désaccords sur le traitement du conflit syrien25.
Polémiques
Le soutien de Sophia Chikirou au journaliste Claude El Khal et sa prise de position, refusant de montrer des images de la bataille de la Ghouta orientale en Syrie, lui valent diverses critiques28 pour cette « ligne éditoriale que de nombreux journalistes ont jugée insultante pour les reporters de guerre qui risquent leur vie pour obtenir des clichés sourcés »29, si bien que l’AFP a publié une tribune pour contredire l’affirmation selon laquelle les images ne pourraient pas être vérifiées30. Cette polémique permet à Antoine Hasday, journaliste de Slate, d’affirmer que même les sources des ONG ne semblent pas suffire à convaincre Sophia Chikirou et qu’il « y a une différence fondamentale entre un doute raisonnable et une logique hypercritique qui n’est qu’un sophisme permettant d’entretenir la confusion sur des faits avérés. Celui du Média sur la Syrie s’apparente à la seconde catégorie »31.
En février 2018, la journaliste Aude Rossigneux limogée accuse Le Média d’une éviction et d’un management brutal32,33,34. En juillet 2018, un article de Médiapart décrit une situation de crise au Média où une pétition se montait contre Sophia Chikirou avant qu’elle démissionne, dénonçant ses méthodes managériales et son autoritarisme35,36.
Juste avant son départ du Média, Sophia Chikirou aurait procédé à deux paiements, pour plus de 130 000 euros, à sa propre société, Médiascop, révèle Mediapart, information reprise dans un article du Point37. Le chèque de 64 119,61 euros a été honoré par la banque, mais le virement suivant a été bloqué38. Selon Mediapart : « Via sa société Mediascop, dont elle est l’unique actionnaire, la consultante Sophia Chikirou donnait des conseils à la présidente Sophia Chikirou »39. Des salariés anonymes du Média accusent Sophia Chikirou de facturer des « prestations sans réalité », et la nouvelle direction du Média, composée de Gérard Miller, Henri Poulain et Aude Lancelin, lui reproche de s’être rémunérée alors qu’elle se présentait comme bénévole. Face aux accusations de malversation, Sophia Chikirou se défend en affirmant qu’elle était bénévole en tant que présidente du Média mais rémunérée comme conseil en stratégie. Elle affirme que les accusations contre elle sont de la « calomnie pure » et annonce porter l’affaire devant le tribunal de grande instance et demander un audit pour prouver sa bonne gestion40,41.
Ouvrage
- Ma France laïque, Paris, Éditions de La Martinière, 2007 (ISBN 978-2-84675-202-2)
Notes et références
- ↑ « Sophia Chirikou » [archive], sur dirigeants.bfmtv.com (consulté le 20 mars 2017)
- ↑ a b c d et e Borrel 2007.
- ↑ Remy Dodet, « « Insoumise », laïque, ex-sarkozyste… 10 choses à savoir sur Sophia Chikirou » [archive], sur nouvelobs.com, 22 octobre 2017 (consulté le 25 août 2018).
« La fille de parents algériens qu’elle est cible aussi une « gauche repentante » prête à se compromettre avec les islamistes. »
- ↑ Rachid Laïreche, « Sophia Chikirou tient la distance » [archive], sur liberation.fr, 22 septembre 2017 (consulté le 25 août 2018).
« Evoque son père, ouvrier à la retraite, qui passe du bon temps à Béjaïa, en Algérie. »
- ↑ « Sophia Chikirou, l’atout caché de Jean-Luc Mélenchon » [archive], sur lejdd.fr, 30 octobre 2016 (consulté le 25 août 2018).
« La vie de ses parents nés en Algérie, le syndicalisme de son père militant à la CGT, ses études à Sciences Po Grenoble puis la Sorbonne. »
- ↑ Notice BnF.
- ↑ « Entre universalisme et identités » [archive].
- ↑ « Changement organisationnel et responsabilité sociale de l’entreprise » [archive].
- ↑ Le Guay 2012.
- ↑ Samama 2016.
- ↑ « Sophia Chikirou : Pourquoi j’ai rejoint Laurent Fabius » [archive], 24 juin 2006
- ↑ Remy Dodet, « « Insoumise », laïque, ex-sarkozyste… 10 choses à savoir sur Sophia Chikirou » [archive], sur nouvelobs.com, 22 octobre 2017 (consulté le 25 août 2018).
- ↑ Sophia Chikirou, l’insoumise patronne de média [archive] Marianne, 15 février 2018
- ↑ « Sophia Chikirou quitte le Média pour la campagne des européennes » [archive], sur liberation.fr, 4 juillet 2018
- ↑ « Sophia Chikirou quitte la présidence du « Média » pour retravailler avec Jean-Luc Mélenchon » [archive], sur huffingtonpost.fr, 4 juillet 2018
- ↑ « Sophia Chikirou, ex-conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon, quitte la présidence du « Média » » [archive], sur Le Monde.fr (consulté le 5 juillet 2018)
- ↑ Mediascop, la très rentable société de la dircom’ de Mélenchon [archive] France Inter, 22 février 2018
- ↑ Une partie des comptes de campagne de Mélenchon épinglés [archive] Le Figaro, 13 février 2018
- ↑ France-Des liens entre proches de Mélenchon et prestataires scrutés [archive] Bousorama, 30 mai 2018
- ↑ « Campagne Mélenchon : les chers services de Mediascop », France Inter, 19 octobre 2018 (lire en ligne [archive])
- ↑ 6Medias 2016.
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- ↑ « Le Média, embourbé dans les polémiques, tente de gérer sa crise », LExpress.fr, 27 février 2018 (lire en ligne [archive]).
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- ↑ « Le Média : silence, on purge ! », FIGARO, 27 février 2018 (lire en ligne [archive]).
- ↑ « Aude Rossigneux évincée de la rédaction en chef du Média – ElectronLibre », ElectronLibre, 24 février 2018 (lire en ligne [archive]).
- ↑ « Aude Lancelin remplace Sophia Chikirou à la tête du «Média» sur fond de crise », FIGARO, 10 juillet 2018 (lire en ligne [archive]).
- ↑ Justine Brabant, Manuel Jardinaud et Antton Rouget, « «Le Média» joue sa survie », Mediapart, 8 juillet 2018 (lire en ligne [archive]).
- ↑ Le Point.fr, « Le Média : les très riches heures de Sophia Chikirou », Le Point, 10 août 2018 (lire en ligne [archive]).
- ↑ Crise au « Média » : Sophia Chikirou lance un appel à l’aide, Gérard Miller répond aux attaques [archive] Pure Médias, 14 août 2018
- ↑ Le Média : litige autour de prétendues prestations de Sophia Chikirou [archive] Le Parisien, 11 août 2018
- ↑ « « Le Média ». Accusée de malversations, Sophia Chikirou veut saisir la justice » [archive], sur Ouest France, 10 août 2018.
- ↑ BFMTV, « Le Média: Sophia Chikirou accusée de malversations » [archive], sur BFMTV (consulté le 12 août 2018).
Annexes
Bibliographie
- 6Medias, « Sophia Chikirou, l’atout com de Jean-Luc Mélenchon » [archive], sur Le Point, 30 octobre 2016
- Djaffar Benmesbah, « Sophia Chikirou : L’enfant terrible du 20e » [archive], Kabyles.net, 25 février 2007
- Anna Borrel, « Sophia Chikirou, élue PS passée de la diversité à la dissidence », Marianne, 17 décembre 2007 (lire en ligne [archive])
- Martin Choteau, « Jean-Luc Mélenchon et Sophia Chikirou “en osmose” : comment la jeune femme a transformé le candidat à la présidentielle », Gala, 6 avril 2017 (lire en ligne [archive])
- Rachid Laïreche, « Sophia Chikirou, la franche insoumise », Libération, 17 mars 2017 (lire en ligne [archive])
- Émilie Lanez, « Sophia Chikirou : la métamorphose de Mélenchon, c’est elle ! », Le Point, 8 avril 2017 (lire en ligne [archive])
- Virginie Le Guay, « Mélenchon. Sophia Chikirou, la femme de l’ombre », Paris Match, 20 avril 2012 (lire en ligne [archive])
- Sylvie Lotiron, « Portrait Sophia Chikirou : qui est la bonne fée de Jean-Luc Mélenchon ? », VSD, 20 janvier 2017 (lire en ligne [archive])
- Clément Parrot, « Cyberstratège, Sanders et brouille au PS : qui est Sophia Chikirou, la communicante qui souffle à l’oreille de Mélenchon ? », France Info, 13 avril 2017 (lire en ligne [archive])
- Caroline Petit, « Sophia Chikirou, l’atout com’ de Mélenchon », Paris Match, 15 mars 2017 (lire en ligne [archive])
- Sophie de Ravinel, « Sophia Chikirou, la muse de Jean-Luc Mélenchon », Le Figaro, 11 avril 2017 (lire en ligne [archive])
- Laurent-David Samama, « Sophia Chikirou, l’atout caché de Jean-Luc Mélenchon », Le Journal du dimanche, 30 octobre 2016 (lire en ligne [archive])
Liens externes
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