Les motifs de l’agression à venir sont exposés par la future victime
elle-même dans son interview de jeudi matin : tout comme moi femme
ingénieur, elle se dit aussi, tout comme moi, de ce fait constructive,
nécessairement indépendante, et donc, forcément, dérangeante.
Cela dit, c’est quand même aussi une femme politique.
De ce fait, elle n’a jamais vu et ne verra jamais comme moi
s’exprimer sans aucune retenue toutes les haines qu’elle peut susciter.
Noter au passage l’extraordinaire hypocrisie des journalistes dans
leur débat public sur la diffusion d’images de la victime à terre,
évidemment choquante : ceux-là même qui avaient été les auteurs d’une
campagne de dénigrements massive contre les femmes ingénieurs à la suite
de la mise en accusation de Magali Guillemot pour les maltraitances
ayant conduit au décès de son fils le 5 décembre 1994 estiment n’avoir
pas plus de respect à lui témoigner qu’à Christine Boutin, un point
c’est tout.
Un maire d’une commune de Normandie interpellé après l’agression de NKM
Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate dans le 2e circonscription de
Paris, avait fait un malaise après l’agression d’un passant sur un
marché du 5e arrondissement.
Un homme a été interpellé et placé en garde à vue samedi matin, deux jours après l’agression de Nathalie Kosciusko-Morizet
sur un marché du 5ème arrondissement de Paris. Il est soupçonné d’avoir
agressé jeudi la candidate LR aux législatives en campagne à Paris, qui
avait perdu connaissance. Selon RTL,
il s’agirait de Vincent Debraize, maire sans-étiquette de la petite
commune de Champignolles, dans l’Eure. L’élu a été placé en garde à vue à
8h30 « pour des faits de violences volontaires sur personne chargée
d’une mission de service public », a indiqué une source proche du
dossier. L’homme, né en 1962, faisait notamment partie des 33 élus qui avaient parrainé la candidature de Henri Guaino, lors de la dernière présidentielle.
Il s’est présenté de lui-même samedi matin à la police judiciaire de
Paris, répondant à la convocation des enquêteurs. Après cette
altercation en présence de journalistes, l’agresseur avait pris la fuite
et était parti vers la bouche de métro la plus proche. Photographié,
son visage avait été diffusé dans les médias et le parquet de Paris
avait ouvert une enquête immédiatement. »Il a été identifié après des
témoignages et grâce à l’exploitation de la vidéo-surveillance », a
expliqué une source policière.
« Retournez dans l’Essonne ! »
Nathalie Kosciusko-Morizet, en ballottage défavorable
face au candidat de la République en marche Gilles Le Gendre,
distribuait des tracts sur le marché de la place Maubert dans le Ve
arrondissement jeudi matin lorsqu’un homme d’une cinquantaine d’années
les lui a pris pour les lui envoyer au visage, la traitant notamment de
« bobo de merde », selon une journaliste de l’AFP. »C’est votre faute
si on a Hidalgo aujourd’hui comme maire » à Paris, lui a-t-il affirmé,
lançant également : « Retournez dans l’Essonne ! », dont elle est
actuellement députée.
Elle a alors chuté et perdu connaissance plusieurs minutes, sous une
forte chaleur. Revenue à elle, elle avait été conduite, pour subir des
examens, à l’hôpital Cochin où le Premier ministre Edouard Philippe lui
avait rendu visite dans la journée. Durant cette journée, de nombreuses
personnalités politiques de gauche comme de droite ont témoigné leur soutien
à la candidate. Parmi eux, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, le maire
LR de Bordeaux, Alain Juppé ou encore son concurrent REM au second tour
de la circonscription, Gilles Le Gendre.
NKM a finalement quitté l’hôpital le lendemain à la mi-journée,
assurant « aller mieux ». « J’ai besoin encore de quelque temps pour
récupérer », ajoutait-elle, encore visiblement fatiguée, devant les caméras de BFM TV.
Vendredi en fin d’après-midi, plus d’une centaine de personnes se sont
rassemblées sur les lieux de l’agression pour « dénoncer un acte odieux
et inacceptable » et manifester plus largement « contre la violence en
politique ».
NKM agressée : « Je n’ai jamais assisté à quelque chose de si violent », dit le photographe
La candidate aux législatives a été violemment prise à partie tandis
qu’elle tractait sur un marché jeudi 15 juin. La diffusion d’une photo
d’elle au sol suscite la controverse.
Une élue de la République au sol. Les images de l’agression de
Nathalie Kosciusko-Morizet ont créé la polémique. Jeudi 15 juin au
matin, place Maubert, dans le Ve arrondissement de Paris, la candidate
aux législatives tracte sur le marché quand elle est prise à partie par
un homme. NKM s’effondre. Elle reste à terre, inconsciente, des passants se précipitent. Son agresseur observe sa victime, avant de prendre la fuite.
« Tout se passe en moins d’une minute voire même en
moins de trente secondes, raconte Geoffroy Van Der Hasselt de l’AFP, qui
a photographié l’agression. Ça va très très vite, moi je suis assez
loin donc je ne réalise pas tout de suite ce qui est en train de se
passer. C’est dans un réflexe que j’ai fait les photos, et c’est après que je me rends compte que c’est grave et qu’elle reste vraiment inanimée, qu’elle est vraiment inconsciente. »
Je pense que c’est un fait d’actualité qui mérite qu’une agence comme l’AFP s’en saisisse et diffuse l’information.
Geoffroy Van Der Hasselt, photographe AFP
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Une question se pose : fallait-il diffuser ces images ? Très vite,
les clichés se sont retrouvés sur les chaînes infos et les sites
internet. Certains médias les ont même recadrés, ce qui a choqué.
D’autres ont préféré les flouter. RTL.fr a fait le choix de ne
pas diffuser cette photo. L’image d’illustration de cet article a
d’ailleurs été prise quelques instants avant l’altercation.
« Je me suis posé la question de savoir si on en parlait, si on le
diffusait. À partir du moment où c’est un personnage public dans un lieu
public lors d’une réunion publique, je pense que c’est un fait
d’actualité qui mérite qu’une agence comme l’AFP s’en saisisse et
diffuse l’information, estime pour sa part Geoffroy Van Der Hasselt.
Ensuite, chaque rédaction peut prendre la décision de diffuser cette photo-là,
la photo juste avant où NKM reçoit le coup ou même encore la photo qui
précède parce que je n’ai pas envoyé que ces trois photos-là, j’en ai
envoyées d’autres avant et où NKM et en train de tracter sur le marché
et que tout se passe bien. »
Le photographe estime par ailleurs que ces photos témoignent du
climat de ces sept mois de campagne. « Même si ça arrive assez
fréquemment qu’il y ait des tensions, des invectives, jamais je n’ai
assisté à quelque chose de si violent. Ça montre bien la violence, la tension et la nervosité qu’il y a dans la politique actuellement« .
Geoffroy Van Der Hasselt rappelle également les clichés de l’assassinat
de l’ambassadeur russe en Turquie, ou encore le malaise de Christine
Boutin lors d’une manifestation contre le mariage pour tous. Des photos
détournées par les internautes qui à l’époque avaient fait rire
l’ancienne ministre…
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