Les velléités djihadistes de Samy Amimour et de ses deux
amis de Drancy qui comme lui s’étaient entraînés au tir avec des
policiers au printemps 2012 avaient été repérées ou dénoncées très tôt,
puisqu’une enquête préliminaire avait été conduite à ce sujet par le
parquet de Paris à compter du mois de mai 2012, selon une information du
Monde du 1er décembre 2015.
Soumis de ce fait à un contrôle judiciaire après que ses papiers lui eurent été confisqués à l’automne 2012, il l’avait rompu au mois de septembre 2013 pour se rendre en Syrie.
La justice, en l’occurrence une juge, lui avait facilité les choses en lui restituant sa carte d’identité au mois de février 2013 à la demande de son avocat arguant qu’il en avait besoin pour trouver du travail.
Sa radicalisation était connue. Aujourd’hui, les entreprises sont à la recherche de moyens de se prémunir contre ce fléau, ou de s’en débarrasser.
Au mois de février 2013, donc, la justice lui donne les moyens qu’il réclame pour retrouver du travail après qu’il ait démissionné de son emploi à la RATP.
Je rappelle ici que depuis plus d’une vingtaine d’années, cette même « justice » a toujours aidé Josette Brenterch du NPA de Brest et ses amis du crime organisé à multiplier à mon encontre crimes et délits ayant notamment eu pour but de m’empêcher de travailler ou de m’interdire définitivement tout retour à l’emploi après que j’aie refusé de commettre des crimes et délits contre la Nation qui pour l’essentiel avaient pour objet de permettre l’armement illicite de groupes islamistes.
http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/17/samy-amimour-de-la-priere-en-cachette-au-djihad_4811828_4809495.html
LE MONDE | 17.11.2015 à 11h22 • Mis à jour le 17.11.2015 à 14h31 | Par Stéphanie Marteau
Lire aussi : Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?
L’assaut a réveillé la petite cité de la Boule, nichée derrière la mairie. Dans ce quartier, la plupart des jeunes ont fréquenté le collège Paul-Bert, comme Samy Amimour, et n’avaient plus de nouvelles du jeune homme de 28 ans depuis son départ. A la différence d’autres Français partis faire le djihad, il ne s’affichait pas sur les réseaux sociaux et communiquait peu avec sa famille.
Le dernier à l’avoir vu en vie est son père, Azzedine. En juin 2014, le sexagénaire qui fait du commerce entre la Belgique et la Seine-Saint-Denis, s’est rendu en Syrie pour convaincre son fils de quitter les rangs de l’organisation Etat islamique, et l’aider à « refaire sa vie en Algérie ».
Sous les néons tristes du centre commercial de Bobigny, dans lequel nous l’avions rencontré après son périple, fin 2014, il avait dû admettre qu’il avait sous-estimé l’emprise de Daech sur ses
recrues. Azzedine savait alors qu’il ne reverrait plus jamais Samy, ce
fils qu’il n’avait pas vraiment élevé depuis qu’il s’était séparé de sa
mère, mais dont il avait constaté la radicalisation au fil des ans. « Samy n’était pas expansif, confiait son père. Je l’ai emmené à Dubaï, en voyage, en 2006. Il venait de commencer à faire la prière presque en cachette, parce que personne ne la faisait à la maison. »
Lire aussi : Le père d’un des kamikazes avait tenté, en vain, de le ramener de Syrie
De fait, les connaissances des Amimour dépeignent une famille « très occidentalisée » : « On sortait souvent au Palacio [à Paris] ou à l’Acropol [Chilly-Mazarin dans l’Essonne] avec sa grande sœur, avant qu’elle ne parte à Dubaï », raconte un copain d’enfance. La mère de Samy, une féministe, militait à l’association culturelle berbère et, comme sa plus jeune fille, avait été employée par la mairie de Drancy comme auxiliaire de vie scolaire. Titulaire d’un bac littéraire, le jeune homme avait quant à lui décroché un emploi de conducteur de bus à la RATP. A l’époque, son père, lettré et polyglotte, s’inquiète pourtant de voir Samy, qui ne parle pas arabe, devant Internet, happé par des vidéos de prédicateurs. Les conversations deviennent difficiles.
A l’été 2012, Samy commence à porter la djellaba et le saroual, arbore un bouc. « Moi, je me suis mis à la prière pour ne pas perdre le fil, pour qu’on partage encore quelque chose. J’essayais de lui traduire certains textes arabes en français, expliquait Azzedine, démuni. Un jour du ramadan, je l’ai accompagné à la mosquée du Blanc-Mesnil qu’il fréquentait. Il donnait l’accolade aux salafistes… » Son fils, si timide, si effacé, se dit désormais « fier de Ben Laden ».
Le 15 octobre 2012, quelques mois après les attentats de Mohamed Merah, Samy, l’un de ses amis et un autre jeune, soupçonnés de vouloir partir faire le djihad en Somalie, sont interpellés par la Direction centrale du renseignement intérieur. Auditionnés pendant quatre-vingt-seize heures, ils sont finalement relâchés et placés sous contrôle judiciaire. « Samy a été choqué par cette arrestation. Il était très volubile quand il est ressorti », note Azzedine.
Le jeune homme pointe chaque semaine au commissariat de Drancy jusqu’en septembre 2013, lorsqu’il « décide de descendre quelques jours dans le Sud pour des vacances », se souvient son père. Quand il a rappelé, une semaine plus tard, il était en Turquie, prêt à franchir la frontière : « Papa, il ne faut pas être égoïste. Vous vouliez me voir avocat, ou je ne sais quoi… C’est votre fantasme. En étant ici, je fais ce qu’il me plaît », leur a lâché le presque combattant, enjoignant sa mère à donner ses vêtements. Elle n’en a rien fait, sa chambre était devenue un sanctuaire.
Un mandat d’arrêt international est lancé contre le jeune homme, qui déjà ne se fait plus appeler « Abou Missa » (le nom de son chat), mais Abou Hajia (la guerre), et s’est marié. Et c’est un étranger qu’Azzedine a retrouvé le 29 juin 2014 à Manbij, à une centaine de kilomètres d’Alep. Appuyé sur des béquilles, Samy venait de Rakka, un fief de l’Etat islamique. « Il était avec un autre type, qui ne nous a jamais laissés seuls. C’était des retrouvailles très froides. Il ne m’a pas dit comment il s’était blessé, ni s’il combattait. »
Le soir, Azzedine a donné à son fils une lettre de sa mère. « J’avais glissé 100 euros dans l’enveloppe. Il est allé la lire dans un coin et m’a rendu les 100 euros, me disant qu’il n’avait pas besoin d’argent. » Dévasté par tant de froideur, le père a essayé de comprendre, a engagé la conversation avec les compagnons d’armes de son fils. Ils lui ont montré des vidéos des leurs, torturés par les hommes de Bachar Al-Assad. « Un collègue de mon fils m’a montré des films où eux-mêmes assassinent des mecs à bout portant. J’ai vu des images horribles. Je saturais », raconte-t-il. Dévasté, Azzedine a repris l’avion pour la Belgique, avant de repartir pour la France, sans jamais être inquiété par la police, pas plus que ne le sera son fils en cette fin d’année 2015.
Lire aussi : Attentats de Paris : un commanditaire belge parti en Syrie
Stéphanie Marteau
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/12/01/samy-amimour-histoire-d-une-radicalisation_4821444_3224.html
LE MONDE | 01.12.2015 à 11h40 • Mis à jour le 01.12.2015 à 12h02 | Par Simon Piel
Le 5 octobre 2012, d’une écriture maladroite, Samy Amimour déclare au centre de la RATP de Pavillon-sous-Bois qu’il est « démissionnaire de ses fonctions de machiniste-receveur », occupées depuis le 8 août 2011. Onze jours après, celui qui sera l’un des auteurs de l’attentat du 13 novembre au Bataclan, et qui mourra lors de l’assaut, est interpellé à son domicile de Drancy, en Seine-Saint-Denis.
Il l’ignore alors mais depuis le mois de mai 2012, le parquet de Paris conduit une enquête préliminaire sur son projet de départ vers le Yémen ou la zone pakistano-afghane pour faire le djihad. Deux de ses amis, Charaffe El-M. et Samir B., comme lui résidant à Drancy, sont arrêtés et conduits dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (devenue depuis la Direction générale de la sécurité intérieure, DGSI).
Samy Amimour est entendu pendant quatre jours. Quatre-vingt-seize heures durant lesquelles il est interrogé sur sa pratique religieuse, sa place en France en tant que musulman, le djihad international, ou encore la situation en Syrie. Un interrogatoire qui comporte ses propres limites : il y a les non-dits, les explications feintes et les postures devant la police et les magistrats. Il y a aussi une part de vérité, voire parfois de sincérité, qui éclaire un peu plus le parcours d’un Français qui a fini par basculer dans le terrorisme.
C’est un homme de 25 ans, revendiquant une pratique très stricte de l’islam, qui se présente devant les enquêteurs. S’il explique avoir ressenti le besoin d’approfondir sa connaissance…
http://www.lejdd.fr/Societe/Samy-Amimour-le-chauffeur-de-la-RATP-devenu-kamikaze-au-Bataclan-760211
Parti il y a deux ans en Syrie, Samy Amimour est finalement revenu en France pour commettre l’attentat du Bataclan qui a fait au moins 89 morts vendredi. Mis en examen dès 2012 pour « association de malfaiteurs terroriste », cet ancien chauffeur de bus originaire de Drancy avait violé son contrôle judiciaire.
http://www.lejdd.fr/Societe/La-derive-de-Samy-Amimour-chauffeur-de-bus-et-terroriste-du-Bataclan-760931
Samy Amimour, ancien conducteur de bus de Drancy, est l’un des trois tueurs du Bataclan. Il compte parmi ses victimes un agent de la RATP de la même commune… Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, l’heure est à la sidération.
Soumis de ce fait à un contrôle judiciaire après que ses papiers lui eurent été confisqués à l’automne 2012, il l’avait rompu au mois de septembre 2013 pour se rendre en Syrie.
La justice, en l’occurrence une juge, lui avait facilité les choses en lui restituant sa carte d’identité au mois de février 2013 à la demande de son avocat arguant qu’il en avait besoin pour trouver du travail.
Sa radicalisation était connue. Aujourd’hui, les entreprises sont à la recherche de moyens de se prémunir contre ce fléau, ou de s’en débarrasser.
Au mois de février 2013, donc, la justice lui donne les moyens qu’il réclame pour retrouver du travail après qu’il ait démissionné de son emploi à la RATP.
Je rappelle ici que depuis plus d’une vingtaine d’années, cette même « justice » a toujours aidé Josette Brenterch du NPA de Brest et ses amis du crime organisé à multiplier à mon encontre crimes et délits ayant notamment eu pour but de m’empêcher de travailler ou de m’interdire définitivement tout retour à l’emploi après que j’aie refusé de commettre des crimes et délits contre la Nation qui pour l’essentiel avaient pour objet de permettre l’armement illicite de groupes islamistes.
http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/17/samy-amimour-de-la-priere-en-cachette-au-djihad_4811828_4809495.html
Samy Amimour, de la prière en cachette au djihad
LE MONDE | 17.11.2015 à 11h22 • Mis à jour le 17.11.2015 à 14h31 | Par Stéphanie Marteau
C’est au 1, place Marcel-Paul, à Drancy, qu’a grandi Samy Amimour, l’un des trois kamikazes qui a semé la mort le 13 novembre au Bataclan. Lundi matin, à 6 heures, la police a défoncé la porte de l’appartement où il vivait jusqu’en septembre 2013, lorsqu’il a rejoint la Syrie. Les enquêteurs ont emmené son père, Azzedine, 68 ans, sa mère, Z., 54 ans, et sa sœur cadette, M., 21 ans, et les ont placés en garde à vue.
Lire aussi : Attentats du 13 novembre : que sait-on des terroristes impliqués ?
L’assaut a réveillé la petite cité de la Boule, nichée derrière la mairie. Dans ce quartier, la plupart des jeunes ont fréquenté le collège Paul-Bert, comme Samy Amimour, et n’avaient plus de nouvelles du jeune homme de 28 ans depuis son départ. A la différence d’autres Français partis faire le djihad, il ne s’affichait pas sur les réseaux sociaux et communiquait peu avec sa famille.
Le dernier à l’avoir vu en vie est son père, Azzedine. En juin 2014, le sexagénaire qui fait du commerce entre la Belgique et la Seine-Saint-Denis, s’est rendu en Syrie pour convaincre son fils de quitter les rangs de l’organisation Etat islamique, et l’aider à « refaire sa vie en Algérie ».
« Samy n’était pas expansif, confiait son père. Je l’ai emmené à Dubaï, en voyage, en 2006. Il venait de commencer à faire la prière presque en cachette, parce que personne ne la faisait à la maison »
Lire aussi : Le père d’un des kamikazes avait tenté, en vain, de le ramener de Syrie
De fait, les connaissances des Amimour dépeignent une famille « très occidentalisée » : « On sortait souvent au Palacio [à Paris] ou à l’Acropol [Chilly-Mazarin dans l’Essonne] avec sa grande sœur, avant qu’elle ne parte à Dubaï », raconte un copain d’enfance. La mère de Samy, une féministe, militait à l’association culturelle berbère et, comme sa plus jeune fille, avait été employée par la mairie de Drancy comme auxiliaire de vie scolaire. Titulaire d’un bac littéraire, le jeune homme avait quant à lui décroché un emploi de conducteur de bus à la RATP. A l’époque, son père, lettré et polyglotte, s’inquiète pourtant de voir Samy, qui ne parle pas arabe, devant Internet, happé par des vidéos de prédicateurs. Les conversations deviennent difficiles.
A l’été 2012, Samy commence à porter la djellaba et le saroual, arbore un bouc. « Moi, je me suis mis à la prière pour ne pas perdre le fil, pour qu’on partage encore quelque chose. J’essayais de lui traduire certains textes arabes en français, expliquait Azzedine, démuni. Un jour du ramadan, je l’ai accompagné à la mosquée du Blanc-Mesnil qu’il fréquentait. Il donnait l’accolade aux salafistes… » Son fils, si timide, si effacé, se dit désormais « fier de Ben Laden ».
« Papa, il ne faut pas être égoïste. Vous vouliez me voir avocat, ou je ne sais quoi… C’est votre fantasme. En étant ici, je fais ce qu’il me plaît »
Le 15 octobre 2012, quelques mois après les attentats de Mohamed Merah, Samy, l’un de ses amis et un autre jeune, soupçonnés de vouloir partir faire le djihad en Somalie, sont interpellés par la Direction centrale du renseignement intérieur. Auditionnés pendant quatre-vingt-seize heures, ils sont finalement relâchés et placés sous contrôle judiciaire. « Samy a été choqué par cette arrestation. Il était très volubile quand il est ressorti », note Azzedine.
Le jeune homme pointe chaque semaine au commissariat de Drancy jusqu’en septembre 2013, lorsqu’il « décide de descendre quelques jours dans le Sud pour des vacances », se souvient son père. Quand il a rappelé, une semaine plus tard, il était en Turquie, prêt à franchir la frontière : « Papa, il ne faut pas être égoïste. Vous vouliez me voir avocat, ou je ne sais quoi… C’est votre fantasme. En étant ici, je fais ce qu’il me plaît », leur a lâché le presque combattant, enjoignant sa mère à donner ses vêtements. Elle n’en a rien fait, sa chambre était devenue un sanctuaire.
Un mandat d’arrêt international est lancé contre le jeune homme, qui déjà ne se fait plus appeler « Abou Missa » (le nom de son chat), mais Abou Hajia (la guerre), et s’est marié. Et c’est un étranger qu’Azzedine a retrouvé le 29 juin 2014 à Manbij, à une centaine de kilomètres d’Alep. Appuyé sur des béquilles, Samy venait de Rakka, un fief de l’Etat islamique. « Il était avec un autre type, qui ne nous a jamais laissés seuls. C’était des retrouvailles très froides. Il ne m’a pas dit comment il s’était blessé, ni s’il combattait. »
Le soir, Azzedine a donné à son fils une lettre de sa mère. « J’avais glissé 100 euros dans l’enveloppe. Il est allé la lire dans un coin et m’a rendu les 100 euros, me disant qu’il n’avait pas besoin d’argent. » Dévasté par tant de froideur, le père a essayé de comprendre, a engagé la conversation avec les compagnons d’armes de son fils. Ils lui ont montré des vidéos des leurs, torturés par les hommes de Bachar Al-Assad. « Un collègue de mon fils m’a montré des films où eux-mêmes assassinent des mecs à bout portant. J’ai vu des images horribles. Je saturais », raconte-t-il. Dévasté, Azzedine a repris l’avion pour la Belgique, avant de repartir pour la France, sans jamais être inquiété par la police, pas plus que ne le sera son fils en cette fin d’année 2015.
Lire aussi : Attentats de Paris : un commanditaire belge parti en Syrie
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/12/01/samy-amimour-histoire-d-une-radicalisation_4821444_3224.html
Samy Amimour, histoire d’une radicalisation
LE MONDE | 01.12.2015 à 11h40 • Mis à jour le 01.12.2015 à 12h02 | Par Simon Piel
Le 5 octobre 2012, d’une écriture maladroite, Samy Amimour déclare au centre de la RATP de Pavillon-sous-Bois qu’il est « démissionnaire de ses fonctions de machiniste-receveur », occupées depuis le 8 août 2011. Onze jours après, celui qui sera l’un des auteurs de l’attentat du 13 novembre au Bataclan, et qui mourra lors de l’assaut, est interpellé à son domicile de Drancy, en Seine-Saint-Denis.
Il l’ignore alors mais depuis le mois de mai 2012, le parquet de Paris conduit une enquête préliminaire sur son projet de départ vers le Yémen ou la zone pakistano-afghane pour faire le djihad. Deux de ses amis, Charaffe El-M. et Samir B., comme lui résidant à Drancy, sont arrêtés et conduits dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur (devenue depuis la Direction générale de la sécurité intérieure, DGSI).
Samy Amimour est entendu pendant quatre jours. Quatre-vingt-seize heures durant lesquelles il est interrogé sur sa pratique religieuse, sa place en France en tant que musulman, le djihad international, ou encore la situation en Syrie. Un interrogatoire qui comporte ses propres limites : il y a les non-dits, les explications feintes et les postures devant la police et les magistrats. Il y a aussi une part de vérité, voire parfois de sincérité, qui éclaire un peu plus le parcours d’un Français qui a fini par basculer dans le terrorisme.
C’est un homme de 25 ans, revendiquant une pratique très stricte de l’islam, qui se présente devant les enquêteurs. S’il explique avoir ressenti le besoin d’approfondir sa connaissance…
http://www.lejdd.fr/Societe/Samy-Amimour-le-chauffeur-de-la-RATP-devenu-kamikaze-au-Bataclan-760211
Samy Amimour, le chauffeur de la RATP devenu kamikaze au Bataclan
Parti il y a deux ans en Syrie, Samy Amimour est finalement revenu en France pour commettre l’attentat du Bataclan qui a fait au moins 89 morts vendredi. Mis en examen dès 2012 pour « association de malfaiteurs terroriste », cet ancien chauffeur de bus originaire de Drancy avait violé son contrôle judiciaire.
Son identité a été révélée lundi par le parquet de Paris. Samy Amimour, 28 ans. Il est l’un des trois kamikazes à avoir perpétré le massacre dans la salle du Bataclan,
vendredi soir, faisant au moins 89 morts. Ce Français originaire de
Drancy, en Seine-Saint-Denis, n’était pas inconnu de la
justice. Soupçonné de nourrir un « projet de départ avorté vers le
Yémen », il avait été mis en examen en octobre 2012, à l’issue de quatre
jours de garde à vue pour « association de malfaiteurs terroriste », et
placé sous contrôle judiciaire.
En vain. L’année suivante, en septembre, Samy Amimour « avait violé son contrôle judiciaire » en partant pour la Syrie, a précisé le parquet lundi, en ajoutant qu’un mandat d’arrêt international avait été aussitôt « délivré contre lui ». Selon sa famille, que l’AFP avait rencontré le mois dernier, c’est son arrestation « traumatisante » en 2012, sous les yeux de ses parents « menottés dos à dos » et de sa jeune soeur après que les agents des services de renseignement ont « défoncé la porte » de l’appartement familial, qui avait »motivé son départ ». »Quand ils l’ont ramené à la maison, il m’a dit ‘Papa, j’ai rien fait’. Il n’avait fait que regarder des sites islamistes. C’est pas interdit », racontait son père, Azzédine.
Deuxième d’une fratrie de trois, Samy a toujours vécu chez ses parents et a travaillé 15 mois comme chauffeur de bus à la RATP avant de démissionner en 2012. Ses parents, des Français d’origine algérienne qui « fêtent Noël autant que l’Aïd », ont du mal à croire à sa radicalisation. Mais d’autres témoignages laissent penser l’inverse. Il fréquentait la mosquée du Blanc-Mesnil, « il avait demandé à sa mère de se voiler. Son père, qui parle très bien l’arabe, l’accompagnait à la mosquée, lui traduisait des textes, pour partager quelque chose avec lui », raconte sous couvert d’anonymat une amie de la famille. Mais elle garde le souvenir d’un jeune « très gentil ». « Tout le monde l’aimait. Un mec en or, la proie parfaite » pour les recruteurs au djihad.
« C’était quelqu’un de bien, bon élève. Quelqu’un comme nous, très naturel », témoigne un jeune voisin, qui était avec Samy au collège Paul-Bert. « On ne savait pas où il était parti, je ne l’avais pas vu depuis des années. » »Samy était bien éduqué, il avait du vocabulaire, c’était pas un de ceux qui font les cons dans le quartier », renchérit une voisine qui se demande « ce qui s’est passé là-bas, comment on lui a lavé le cerveau ». »Là-bas », c’est la Syrie. Le 11 septembre, Samy Amimour part sans prévenir ses partents. »La veille, alors que je m’apprêtais à partir (pour son travail en Belgique, Ndlr), il m’a fait la bise. D’habitude, c’était ‘salut, bonne route », expliquait son père. Quelques jours plus tard, il téléphone à ses parents pour leur dire: « Ne me cherchez pas, je suis en Syrie. »
Son père a alors tenté de le ramener en France. Fin juin 2014, Azzédine entreprend de se rendre en Syrie via la Turquie. Il débarque « dans la région d’Alep » le jour de la proclamation du califat de l’organisation État islamique, le 29 juin. Il parvient à voir son fils en tête-à-tête pour le convaincre de rentrer. Mais Samy ne voit pas pourquoi il rentrerait si c’est pour « être jeté en prison dès qu’il aura mis un pied en France », selon son père. Plus tard, les parents apprendront que Samy, avec lequel ils sont en contact par Skype, s’est marié avec une Française et qu’ils attendent un enfant.
Mi-octobre, Azzédine se préparait à un nouveau voyage pour récupérer son fils. Samy est finalement rentré sans les prévenir pour commettre, avec six autres kamikazes, les attentats les plus meurtriers de l’histoire de France.
En vain. L’année suivante, en septembre, Samy Amimour « avait violé son contrôle judiciaire » en partant pour la Syrie, a précisé le parquet lundi, en ajoutant qu’un mandat d’arrêt international avait été aussitôt « délivré contre lui ». Selon sa famille, que l’AFP avait rencontré le mois dernier, c’est son arrestation « traumatisante » en 2012, sous les yeux de ses parents « menottés dos à dos » et de sa jeune soeur après que les agents des services de renseignement ont « défoncé la porte » de l’appartement familial, qui avait »motivé son départ ». »Quand ils l’ont ramené à la maison, il m’a dit ‘Papa, j’ai rien fait’. Il n’avait fait que regarder des sites islamistes. C’est pas interdit », racontait son père, Azzédine.
« Samy était bien éduqué, il avait du vocabulaire, c’était pas un de ceux qui font les cons dans le quartier »
Deuxième d’une fratrie de trois, Samy a toujours vécu chez ses parents et a travaillé 15 mois comme chauffeur de bus à la RATP avant de démissionner en 2012. Ses parents, des Français d’origine algérienne qui « fêtent Noël autant que l’Aïd », ont du mal à croire à sa radicalisation. Mais d’autres témoignages laissent penser l’inverse. Il fréquentait la mosquée du Blanc-Mesnil, « il avait demandé à sa mère de se voiler. Son père, qui parle très bien l’arabe, l’accompagnait à la mosquée, lui traduisait des textes, pour partager quelque chose avec lui », raconte sous couvert d’anonymat une amie de la famille. Mais elle garde le souvenir d’un jeune « très gentil ». « Tout le monde l’aimait. Un mec en or, la proie parfaite » pour les recruteurs au djihad.
« C’était quelqu’un de bien, bon élève. Quelqu’un comme nous, très naturel », témoigne un jeune voisin, qui était avec Samy au collège Paul-Bert. « On ne savait pas où il était parti, je ne l’avais pas vu depuis des années. » »Samy était bien éduqué, il avait du vocabulaire, c’était pas un de ceux qui font les cons dans le quartier », renchérit une voisine qui se demande « ce qui s’est passé là-bas, comment on lui a lavé le cerveau ». »Là-bas », c’est la Syrie. Le 11 septembre, Samy Amimour part sans prévenir ses partents. »La veille, alors que je m’apprêtais à partir (pour son travail en Belgique, Ndlr), il m’a fait la bise. D’habitude, c’était ‘salut, bonne route », expliquait son père. Quelques jours plus tard, il téléphone à ses parents pour leur dire: « Ne me cherchez pas, je suis en Syrie. »
Il ne voulait pas revenir en France pour « être jeté en prison »
Son père a alors tenté de le ramener en France. Fin juin 2014, Azzédine entreprend de se rendre en Syrie via la Turquie. Il débarque « dans la région d’Alep » le jour de la proclamation du califat de l’organisation État islamique, le 29 juin. Il parvient à voir son fils en tête-à-tête pour le convaincre de rentrer. Mais Samy ne voit pas pourquoi il rentrerait si c’est pour « être jeté en prison dès qu’il aura mis un pied en France », selon son père. Plus tard, les parents apprendront que Samy, avec lequel ils sont en contact par Skype, s’est marié avec une Française et qu’ils attendent un enfant.
Mi-octobre, Azzédine se préparait à un nouveau voyage pour récupérer son fils. Samy est finalement rentré sans les prévenir pour commettre, avec six autres kamikazes, les attentats les plus meurtriers de l’histoire de France.
La dérive de Samy Amimour, chauffeur de bus et terroriste du Bataclan
Samy Amimour, ancien conducteur de bus de Drancy, est l’un des trois tueurs du Bataclan. Il compte parmi ses victimes un agent de la RATP de la même commune… Dans cette ville de Seine-Saint-Denis, l’heure est à la sidération.
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