Je livrerais bien mon témoignage, mais bon… moi aussi j’ai quelques frais, voyez-vous… les frais d’avocat que Momo me laisse supporter seule contre ses terroristes Josette Brenterch, Pascal Edouard Cyprien Luraghi, Jean-Marc Donnadieu et autres, par exemple… alors, je me tâte…
http://www.lepoint.fr/justice/maroc-le-journaliste-eric-laurent-concede-un-accord-financier-29-08-2015-1960301_2386.php
Maroc : le journaliste Éric Laurent concède un « accord financier »
Le journaliste réfute tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant au contraire un « traquenard » et une « manipulation » de la part de Rabat.
Source AFP
Publié le 29/08/2015 à 18:34 – Modifié le 29/08/2015 à 18:44 | Le Point.fr
Le journaliste Éric Laurent a concédé avoir cherché un « accord financier » avec le Maroc autour de son livre, mais a réfuté tout chantage ou extorsion de fonds, dénonçant au contraire un « traquenard » et une « manipulation » de Rabat, selon une déclaration samedi à l’AFP. « Éric Laurent reconnaît et assume, pour des raisons qui tiennent à un contexte personnel difficile, avoir consenti à rechercher un accord financier dans des conditions totalement étrangères à un chantage ou une extorsion de fonds », a déclaré son avocat, Me William Bourdon. « Rien dans le dossier n’établit [...] que l’un ou l’autre des journalistes aurait initié une discussion de nature financière et pas plus n’aurait exigé un paiement en contrepartie de la renonciation à publier le livre », a ajouté le défenseur d’Éric Laurent.
« Une opération de désinformation ahurissante »
Ce dernier a été mis en examen, dans la nuit de vendredi à samedi, comme sa consoeur Catherine Graciet, pour chantage et extorsion de fonds. Tous deux sont soupçonnés d’avoir exigé trois, puis deux millions d’euros du Maroc en échange de l’abandon de leur projet de livre et d’informations compromettantes sur la royauté. William Bourdon dénonce « l’opération de désinformation ahurissante menée depuis 48 heures par l’avocat de Rabat », une « tentative de manipulation de l’opinion publique [qui] n’est que le prolongement d’une première manipulation, soit le traquenard ourdi par Me Naciri, émissaire du roi, pour piéger les journalistes ».
« Ce dossier apparaît aujourd’hui comme une opération politique de Rabat pour mettre en scène de façon opportuniste sa victimisation dans des conditions de complaisance qui ne laissent pas à poser question », a ajouté l’avocat, pour qui « le zèle des agents français apparaît hors hors norme, illustré par la désignation de trois juges d’instruction, d’évidence hors de proportion avec les faits ». « On a voulu aussi diaboliser, discréditer les seuls journalistes qui aujourd’hui dénoncent les dérives de la monarchie chérifienne et dont l’enquête est de nature à révéler de lourds secrets », poursuit-il. « Un non-lieu sera demandé en temps et en heure et rapidement des actes de nature à établir les conditions dans lesquelles a été conçu, élaboré, et avec quels appuis ce coup monté », a conclu l’avocat.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/qui-sont-les-deux-francais-accuses-de-faire-chanter-le-roi-du-maroc_1710441.html
Qui sont les deux Français accusés de faire chanter le roi du Maroc?
Par LEXPRESS.fr , publié le 28/08/2015 à 16:09 , mis à jour le 29/08/2015 à 07:12
Les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet sont accusés d’avoir fait chanter Mohammed VI en proposant de ne pas publier leur livre contre de l’argent. Ils ont été présentés à un juge d’instruction vendredi soir pour une éventuelle mise en examen.
La nature des suspects comme celle de la victime présumée surprend: d’un côté, deux journalistes français, de l’autre, le souverain d’un pays en personne. Cet étrange attelage est pourtant celui du scandale présumé de chantage révélé jeudi par RTL. Eric Laurent et Catherine Graciet sont soupçonnés d’avoir demandé à Mohammed VI trois millions d’euros en échange de la non-publication d’un livre à charge. Ils sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés au juge d’instruction, en vue de leur éventuelle mise en examen. L’avocat de Catherine Graciet affirme que les journalistes ont été « piégés » par des « enregistrements sauvages ».
>> Lire aussi: Les derniers éléments de l’enquête sur l’affaire du chantage
Eric Laurent
A 68 ans, Eric Laurent a longtemps été grand reporter à France Culture où il s’occupait des questions de géopolitique. Selon la biographie publiée sur son blog, il a couvert un certain nombre de conflits à l’étranger parmi lesquels la guerre israélo-arabe de 1973 ou l’occupation soviétique de l’Afghanistan en 1979. Tout au long de sa carrière, il a publié plusieurs ouvrages d’enquête, sur le 11 septembre ou le pétrole par exemple.
L’écrivain a surtout beaucoup écrit sur le Maroc: un entretien avec le roi Hassan II, père de l’actuel souverain, en 1993 et un livre déjà à charge contre Mohammed VI, Le Roi prédateur, en 2012. Ecrit avec la même Catherine Graciet mise en cause aujourd’hui, le brûlot dénonce l’enrichissement du roi au détriment de son peuple. « Mohammed VI, lui, n’a aucun intérêt pour la chose publique et pas la moindre fibre politique. Seules comptent les affaires », critiquait Eric Laurent dans les colonnes de L’Express.
Ce livre lui a valu l’inimitié des autorités marocaines, qui ont interdit la diffusion du journal espagnol El Pais qui en a publié les bonnes feuilles. Dans une critique, Le Monde résumait l’oeuvre ainsi: « Certes, le réquisitoire de ce livre est brut, les témoignages souvent anonymes, et les faits parfois approximatifs faute d’accès direct aux sources. Mais l’ampleur de la prédation économique ainsi décrite [...] ne peut que choquer ».
Eric Laurent est également le père de Samuel Laurent, « consultant international » autoproclamé. Ce dernier, qui a écrit plusieurs ouvrages sur le djihad et le terrorisme, a été vertement critiqué par Libération, qui lui reproche ses approximations et ses analyses erronées.
Catherine Graciet
La journaliste est décrite comme une spécialiste du Maghreb. Selon le Huffington Post, elle travaille en tant qu’indépendante mais a notamment collaboré au Journal Hebdomadaire du Maroc. Outre le livre écrit avec Eric Laurent sur le Royaume, elle s’est intéressée à la Libye et à la Tunisie. Elle a notamment écrit sur le clan des Ben Ali, qu’elle accusait de « dérive mafieuse » auprès de 20 Minutes.
Son co-auteur, Nicolas Beau, s’est d’ailleurs étonné auprès de l’AFP des accusations portées à son encontre. « Je suis sous le choc [...] Je savais que Catherine avait ce projet. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit. »
http://tempsreel.nouvelobs.com/medias/20150828.OBS4896/eric-laurent-idole-des-complotistes-et-maitre-chanteur-presume-du-roi-du-maroc.html
Éric Laurent, idole des complotistes et maître-chanteur présumé du roi du Maroc
Selon l’avocat de la monarchie marocaine, le
journaliste et écrivain menaçait Mohammed VI de publier un livre
compromettant s’il ne recevait pas 3 millions d’euros.
Eric Laurent à Paris, en octobre 2007. (POUZET/SIPA)
« Racket digne de voyous », « d’une audace folle » : l’avocat français du Maroc, Eric Dupont-Moretti, n’avait pas de mots assez durs dans les médias quelques heures après l’arrestation d’Eric Laurent et Catherine Graciet. Accusés d’avoir réclamé 3 millions d’euros à la monarchie marocaine en échange de la non-publication d’une enquête à charge, le duo de journalistes est tombé dans les bras de la police à la sortie d’un hôtel parisien jeudi 27 août, après avoir chacun accepté une enveloppe de 40.000 euros. Ils sont toujours en garde à vue ce vendredi.
« Tout cela sent le coup monté », a réagi de son côté l’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, joint par « Le Monde ». On attend encore la version des suspects.
Eric Laurent, 68 ans, est loin d’être un inconnu au Maroc. Sous l’étiquette du « Figaro », il était venu dès 1993 interviewer le roi Hassan II, publiant un livre d’entretiens intitulé « Mémoire d’un roi », « le seul ouvrage du genre sur l’ancien souverain », rappelle « Jeune Afrique », « réalisé en bonne entente avec le palais ». Il reste aujourd’hui l’un des rares grands reporters à avoir pu approcher d’aussi près la cour royale marocaine.
En 2012, les deux journalistes sortent un livre sur son successeur Mohammed VI, au ton bien différent : « Le Roi prédateur » (Le Seuil) est une attaque en règle du système « M6″, son obsession pour le « business », sa vision clientéliste de l’économie, sa cupidité. En plein « printemps arabe », l’ouvrage, partagé « sous le manteau » des réseaux sociaux, fait l’effet d’une bombe, et est censuré – de même qu’est interdit le quotidien « El Pais » qui en publiait les « bonnes feuilles ».
Ce vendredi, la presse marocaine se réjouissait presque unanimement de l’arrestation des deux journalistes. Pour Samir Chaouki, directeur de publication des « Eco », cité par « Aujourd’hui Le Maroc », l’affaire « met à nu certains plumitifs occidentaux qui essaient de s’enrichir indûment sur le dos de certains pays comme le Maroc qu’ils croient être une république bananière ».
Tout au long de ses différentes vies, Eric Laurent a toujours été fasciné par les « trous noirs » de la géopolitique. Ce diplômé de Berkeley en Californie (droit et sciences de la communication), selon sa biographie personnelle, a constamment malmené la « version officielle » des événements : il couvrira pour Radio France la guerre du Kippour en 1973, la guerre d’Afghanistan en 1979 et celle du Liban en 1982, et connaît ses premiers grands succès avec des ouvrages sur la Guerre du Golfe et le Kosovo.
Il confesse sa fascination pour les faces sombres de l’humanité, qu’il révèle dans ses enquêtes : « L’univers du pétrole est exactement de la même couleur que le liquide tant convoité : noir, exacerbant les penchants les plus sombres de la nature humaine. Il suscite les convoitises, attise les passions, provoque trahisons et affrontements meurtriers, conduit aux manipulations les plus éhontées. » (ibid.)
Deux ans auparavant, avec « La face cachée du 11 septembre« , Eric Laurent avait accédé à une célébrité nationale en devenant le porte-étendard des théoriciens du complot : les opérations suicides contre le World Trade Center et le Pentagone auraient-elles été planifiées aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, avec la complicité de la famille royale ? Qu’est-il arrivé aux homonymes saoudiens des kamikazes qui s’entraînaient sur des bases américaines ? Pourquoi trois princes saoudiens sont-ils morts accidentellement à quelques jours d’intervalle en 2002 ?
Bien aidé par Thierry Ardisson, qui l’invitera à quatre reprises dans son émission « Tout le monde en parle », Eric Laurent signe un des best-sellers de l’année 2004 en France… Et un livre de chevet de la « conspirosphère » qui est alors en pleine éclosion sur Internet.
Quand les complots réels ne lui suffisent plus, il lui arrive aussi d’en imaginer. En 2013, il publie un livre étrange entre fiction et réalité, « La Conspiration Wao Yen », thriller décrivant un pacte entre la Chine et le Moyen-Orient censé provoquer l’effondrement de l’Occident sur fond d’impérialisme énergétique.
Sous le pseudonyme de Philip Kramer, Eric Laurent s’est adonné pendant de nombreuses années à son autre violon d’Ingres, l’écriture de romans d’espionnage apocalyptiques dans lesquels son héros fétiche, Seth Colton, déjoue les plus terrifiantes machinations, avec explosions de sous-marins nucléaires, sectes insondables et Armaggedons en pagaille.
Voici la façon dont « Le Fleuve des abysses », paru en 2003, était relaté dans « Le Nouvel Observateur » :
« La canicule meurtrière du mois d’août, à qui la faute ? A des écologistes fous qui traficotent le fond des océans pour détériorer le climat et débarrasser la terre de son surplus de population. Heureusement que veille Seth Colton, le preux chevalier en lutte contre les terrorismes. Est-ce raisonnable pour Eric Laurent, journaliste et enquêteur politique fort respecté, de faire ainsi joujou, sans trop y croire, avec de telles james-bonderies ? Du moins il nous instruit et nous amuse. C’est déjà très bien. » (Le Nouvel Observateur, 23 octobre 2013)
Ce goût pour le catastrophisme s’était aussi révélé dans une vaste enquête journalistique sur le syndrome de Kreutzfeld-Jacob (« Le Grand mensonge : le dossier noir de la vache folle »), où il reprend notamment les sombres projections de »250.000 morts au cours des prochaines années ».
Le flou entre les différents genres – récit, enquête, essai, document – se retrouve de façon encore plus controversée chez son fils, le « consultant international » Samuel Laurent, spécialiste des réseaux djihadistes, dont le travail avait été brocardé dans les grandes largeurs par un article de « Libération » en décembre dernier. Détail accablant : l’éditeur admettait que le fait d’avoir publié son père deux ans plus tôt »avait joué » dans la publication du brûlot »Al-Qaida en France ».
Catherine Graciet, également placée en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, est moins connue sur la scène de l’investigation. Désormais « freelance », cette pure spécialiste du Maghreb a travaillé au Maroc de 2004 à 2007 pour un titre indépendant, « Le Journal hebdomadaire », et a publié quatre ouvrages depuis 2006.
Critique du régime marocain comme de la présidence Ben Ali (« La Régente de Carthage – Main basse sur la Tunisie », 2009), elle est également l’auteur du livre « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une liaison » (2013), dans lequel un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi. Les Editions du Seuil ont par ailleurs confirmé qu’elle préparait avec Eric Laurent un nouveau livre sur Mohammed VI, « pour une sortie en janvier-février ».
« Je suis sous le choc. [...] Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès de l’AFP le journaliste Nicolas Beau, ancien du « Canard enchaîné » qui a cosigné deux livres avec elle. « A l’époque » du livre « La régente de Carthage », confie-t-il à « Arrêt sur images », « on avait reçu une proposition pour ne pas le publier. On en avait rigolé. »
Restent deux questions. Primo, comment expliquer une telle naïveté de deux journalistes si au fait des rouages de la monarchie marocaine ? Secundo, le livre à paraître sera-t-il publié un jour, et que contient-il ? D’après Eric Dupont-Moretti, « il n’y a rien à dire » sur l’ouvrage. Il ne comporterait aucune révélation fracassante. Connaissant ses deux auteurs, ce serait bien la première fois.
T.V.
Un long passif avec le Maroc
Eric Laurent, 68 ans, est loin d’être un inconnu au Maroc. Sous l’étiquette du « Figaro », il était venu dès 1993 interviewer le roi Hassan II, publiant un livre d’entretiens intitulé « Mémoire d’un roi », « le seul ouvrage du genre sur l’ancien souverain », rappelle « Jeune Afrique », « réalisé en bonne entente avec le palais ». Il reste aujourd’hui l’un des rares grands reporters à avoir pu approcher d’aussi près la cour royale marocaine.
En 2012, les deux journalistes sortent un livre sur son successeur Mohammed VI, au ton bien différent : « Le Roi prédateur » (Le Seuil) est une attaque en règle du système « M6″, son obsession pour le « business », sa vision clientéliste de l’économie, sa cupidité. En plein « printemps arabe », l’ouvrage, partagé « sous le manteau » des réseaux sociaux, fait l’effet d’une bombe, et est censuré – de même qu’est interdit le quotidien « El Pais » qui en publiait les « bonnes feuilles ».
Ce vendredi, la presse marocaine se réjouissait presque unanimement de l’arrestation des deux journalistes. Pour Samir Chaouki, directeur de publication des « Eco », cité par « Aujourd’hui Le Maroc », l’affaire « met à nu certains plumitifs occidentaux qui essaient de s’enrichir indûment sur le dos de certains pays comme le Maroc qu’ils croient être une république bananière ».
Idole des complotistes…
Tout au long de ses différentes vies, Eric Laurent a toujours été fasciné par les « trous noirs » de la géopolitique. Ce diplômé de Berkeley en Californie (droit et sciences de la communication), selon sa biographie personnelle, a constamment malmené la « version officielle » des événements : il couvrira pour Radio France la guerre du Kippour en 1973, la guerre d’Afghanistan en 1979 et celle du Liban en 1982, et connaît ses premiers grands succès avec des ouvrages sur la Guerre du Golfe et le Kosovo.
J’ai découvert à l’occasion du premier choc pétrolier de 1973 que le monde n’aime pas affronter la réalité », écrit-il dans « La face cachée du pétrole », en 2006.
Il confesse sa fascination pour les faces sombres de l’humanité, qu’il révèle dans ses enquêtes : « L’univers du pétrole est exactement de la même couleur que le liquide tant convoité : noir, exacerbant les penchants les plus sombres de la nature humaine. Il suscite les convoitises, attise les passions, provoque trahisons et affrontements meurtriers, conduit aux manipulations les plus éhontées. » (ibid.)
Deux ans auparavant, avec « La face cachée du 11 septembre« , Eric Laurent avait accédé à une célébrité nationale en devenant le porte-étendard des théoriciens du complot : les opérations suicides contre le World Trade Center et le Pentagone auraient-elles été planifiées aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite, avec la complicité de la famille royale ? Qu’est-il arrivé aux homonymes saoudiens des kamikazes qui s’entraînaient sur des bases américaines ? Pourquoi trois princes saoudiens sont-ils morts accidentellement à quelques jours d’intervalle en 2002 ?
Bien aidé par Thierry Ardisson, qui l’invitera à quatre reprises dans son émission « Tout le monde en parle », Eric Laurent signe un des best-sellers de l’année 2004 en France… Et un livre de chevet de la « conspirosphère » qui est alors en pleine éclosion sur Internet.
… et auteur de thrillers
Quand les complots réels ne lui suffisent plus, il lui arrive aussi d’en imaginer. En 2013, il publie un livre étrange entre fiction et réalité, « La Conspiration Wao Yen », thriller décrivant un pacte entre la Chine et le Moyen-Orient censé provoquer l’effondrement de l’Occident sur fond d’impérialisme énergétique.
Sous le pseudonyme de Philip Kramer, Eric Laurent s’est adonné pendant de nombreuses années à son autre violon d’Ingres, l’écriture de romans d’espionnage apocalyptiques dans lesquels son héros fétiche, Seth Colton, déjoue les plus terrifiantes machinations, avec explosions de sous-marins nucléaires, sectes insondables et Armaggedons en pagaille.
Voici la façon dont « Le Fleuve des abysses », paru en 2003, était relaté dans « Le Nouvel Observateur » :
« La canicule meurtrière du mois d’août, à qui la faute ? A des écologistes fous qui traficotent le fond des océans pour détériorer le climat et débarrasser la terre de son surplus de population. Heureusement que veille Seth Colton, le preux chevalier en lutte contre les terrorismes. Est-ce raisonnable pour Eric Laurent, journaliste et enquêteur politique fort respecté, de faire ainsi joujou, sans trop y croire, avec de telles james-bonderies ? Du moins il nous instruit et nous amuse. C’est déjà très bien. » (Le Nouvel Observateur, 23 octobre 2013)
Ce goût pour le catastrophisme s’était aussi révélé dans une vaste enquête journalistique sur le syndrome de Kreutzfeld-Jacob (« Le Grand mensonge : le dossier noir de la vache folle »), où il reprend notamment les sombres projections de »250.000 morts au cours des prochaines années ».
Le flou entre les différents genres – récit, enquête, essai, document – se retrouve de façon encore plus controversée chez son fils, le « consultant international » Samuel Laurent, spécialiste des réseaux djihadistes, dont le travail avait été brocardé dans les grandes largeurs par un article de « Libération » en décembre dernier. Détail accablant : l’éditeur admettait que le fait d’avoir publié son père deux ans plus tôt »avait joué » dans la publication du brûlot »Al-Qaida en France ».
Que contient le livre à paraître ?
Catherine Graciet, également placée en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne, est moins connue sur la scène de l’investigation. Désormais « freelance », cette pure spécialiste du Maghreb a travaillé au Maroc de 2004 à 2007 pour un titre indépendant, « Le Journal hebdomadaire », et a publié quatre ouvrages depuis 2006.
Critique du régime marocain comme de la présidence Ben Ali (« La Régente de Carthage – Main basse sur la Tunisie », 2009), elle est également l’auteur du livre « Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une liaison » (2013), dans lequel un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy par le régime Kadhafi. Les Editions du Seuil ont par ailleurs confirmé qu’elle préparait avec Eric Laurent un nouveau livre sur Mohammed VI, « pour une sortie en janvier-février ».
« Je suis sous le choc. [...] Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi auprès de l’AFP le journaliste Nicolas Beau, ancien du « Canard enchaîné » qui a cosigné deux livres avec elle. « A l’époque » du livre « La régente de Carthage », confie-t-il à « Arrêt sur images », « on avait reçu une proposition pour ne pas le publier. On en avait rigolé. »
Restent deux questions. Primo, comment expliquer une telle naïveté de deux journalistes si au fait des rouages de la monarchie marocaine ? Secundo, le livre à paraître sera-t-il publié un jour, et que contient-il ? D’après Eric Dupont-Moretti, « il n’y a rien à dire » sur l’ouvrage. Il ne comporterait aucune révélation fracassante. Connaissant ses deux auteurs, ce serait bien la première fois.
T.V.
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