Le Figaro :
Je ris, cela va de soi…
http://www.rtl.fr/actu/international/le-roi-du-maroc-victime-de-chantage-c-est-extremement-glauque-dit-l-avocat-eric-dupond-moretti-7779525557
La page de l’émission : L’Invité de RTL Soir
par Marc-Olivier Fogiel , Julien Absalon publié le 27/08/2015 à 19:37
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a été victime d’une tentative de chantage et d’extorsion de fonds. Le journaliste-écrivain Éric Laurent et sa co-auteure Catherine Graciet, qui disaient être sur le point de publier une enquête à charge sur la famille royale du Maroc, ont été interpellés, jeudi 27 août. Une affaire qualifiée d’ »exceptionnellement grave » par Éric Dupond-Moretti, qui défend le roi du Maroc.
Au micro de RTL, l’avocat français a dénoncé les agissements de l’homme de 68 ans, déjà auteur de livres sur le Maroc. « On sait qu’il n’y a aucune révélation fracassante. Il n’y a absolument rien à dire. Ce monsieur a précédemment écrit un ouvrage dans lequel il louait le régime de Hassan II. Il a été à la fois laudateur et il est aujourd’hui racketteur. Tout ça est extrêmement glauque« , a déclaré Éric Dupond-Moretti.
« C’est la première fois à ma connaissance qu’un personnage qui se veut journaliste exerce directement un chantage sur un chef d’État en exercice. C’est du jamais vu, c’est d’une audace folle« , s’étonne-t-il.
Les motivations des deux journalistes ne sont pas encore connues, mais elles intriguent particulièrement Éric Dupond-Moretti. « On se demande d’ailleurs quels sont les mobiles. Est-ce que c’est la vénalité ? Ou est-ce que cet homme et cette femme n’ont pas été instrumentalisés par un groupe ? Et en particulier, on se pose la question du terrorisme. Je le dis très sérieusement », prévient-il.
De plus, il y a quelques mois encore, les relations diplomatiques entre la France et le Maroc n’étaient pas au beau fixe. « Les conséquences géopolitiques de ce type d’agissement sont considérables« , estime l’avocat qui assure être dans une « démarche exclusivement judiciaire » et ne sait pas si « le parquet de Paris a informé le garde des Sceaux, qui aurait informé les autorités politiques ». En revanche, à la question de savoir si le roi du Maroc est au courant de ces arrestations, il répond : « Je le pense ».
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http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/qui-sont-les-journalistes-qui-ont-tente-de-faire-chanter-le-roi-du-maroc-7779532783
par Jean-Alphonse Richard , Marie-Pierre Haddad publié le 28/08/2015 à 14:25 mis à jour le 28/08/2015 à 14:41
Après avoir mené une enquête sur le Maroc, deux journalistes français ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris et placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, en proposant la non-publication de leur livre, en échange de trois millions d’euros.
Ainsi Éric Laurent et Catherine Graciet ont déjà écrit un livre accusateur contre Mohammed VI en 2012, Le roi prédateur. L’affaire a duré plusieurs mois. Le 23 juillet à Paris, Éric Laurent contacte le cabinet du roi du Maroc et leur annonce qu’il va publier un livre à charge. C’est alors qu’il sollicite un rendez-vous qui aura lieu le 11 août.
Au cours de ce face-à-face avec un avocat marocain, le journaliste aurait réclamé trois millions d’euros au représentant du Roi pour annuler la publication du livre. C’est ce que soutient le Maroc. Une plainte est alors immédiatement déposée auprès du procureur de Paris.
Âgé de 68 ans, Éric Laurent a écrit de nombreux livres d’enquête comme La Face cachée du pétrole, sorti en 2006, Bush l’Iran et la bombe en 2007. Son dernier livre Aux banques les milliards, à nous la crise, était prévu pour le 9 septembre prochain.
Catherine Graciet est une journaliste spécialiste du Maghreb. Elle a travaillé au Maroc pour le Journal Hebdomadaire. Elle est aussi l’auteure de plusieurs livres dont Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison sorti en 2003. Le journaliste Nicolas Beau a confié à l’AFP être « sous le choc » : « Je savais que Catherine avait ce projet de livre. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit ».
Les deux journalistes ne reconnaissent pas la tentative d’extorsion de fonds. Interrogés séparément, ils estiment qu’ils sont tombés dans un piège et qu’ils sont victimes d’une machination montée par le Maroc. L’avocat de la journaliste, Maître Moutet, parle de « coup monté ». Reste que l’enquête ouverte mi-août par le parquet de Paris après la plainte du Maroc, apparaît accablante : surveillances policières, photographies, enregistrements… jusqu’à ce rendez-vous dans un restaurant parisien.
Éric Laurent aurait accepté une enveloppe de 80.000 euros, acompte des deux millions qu’il devait finalement se partager avec sa consœur en échange d’une non publication. La preuve du chantage pour Maître Dupont Moretti, avocat du Maroc. L’ambassadeur du Maroc en France dénonce des pratiques « odieuses, abjectes et criminelles ».
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http://www.lepoint.fr/monde/chantage-contre-le-roi-du-maroc-c-est-tres-dommage-pour-la-france-28-08-2015-1959950_24.php
Source AFP
L’interpellation jeudi à Paris de deux journalistes soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume du Maroc est « une affaire navrante », a estimé vendredi l’écrivain Gilles Perrault, auteur d’un livre très critique envers l’ancien roi du Maroc Hassan II. « C’est une triste histoire qui risque de déconsidérer le travail de ceux qui essaient de donner une image objective du Maroc », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). « Cela risque de déconsidérer à l’avance toute critique » a-t-il ajouté, estimant également que c’était « très dommage pour la France ».
Gilles Perrault est l’auteur du retentissant Notre ami le roi publié en 1990 et qui faisait un bilan accablant de 30 ans du règne d’Hassan II. L’ouvrage s’interrogeait aussi sur la complaisance de certaines élites françaises à son égard. Perrault avait également préfacé l’an dernier un ouvrage très critique à l’égard du roi actuel du Maroc, fils d’Hassan II, écrit par l’ancien journaliste marocain de l’AFP Omar Brouksy. Intitulé « Mohammed VI derrière les masques », il était sous-titré « le fils de notre ami » en référence au livre de Gilles Perrault.
http://www.lepoint.fr/justice/chantage-contre-le-roi-du-maroc-ce-que-l-on-sait-de-l-affaire-28-08-2015-1959986_2386.php
Source AFP
Deux journalistes français ont-ils tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ? Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient toujours en garde à vue vendredi à Paris. Cette garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi, peut théoriquement durer jusqu’à quarante-huit heures et se terminer samedi avec l’éventuelle présentation des deux journalistes aux juges d’instruction en vue de leur mise en examen. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.
Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire, singulière et rocambolesque, a commencé le 23 juillet, quand Éric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Le journaliste n’est pas un inconnu au Maroc. Il avait déjà publié en 1993 un livre d’entretiens avec l’ancien monarque Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI. Début 2012, il publiait aussi, avec Catherine Graciet cette fois, un livre accusateur contre Mohammed VI, Le Roi prédateur (éditions du Seuil). Signe de l’ire de Rabat, l’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre.
Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. « Et là, surprise, énorme, raconte Me Dupond-Moretti, Eric Laurent dit : Écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteur, et, moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin. »
Le Maroc a déposé une plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions vont être organisées, « des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi » et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, toujours sous surveillance policière, avec « un acompte substantiel de 40 000 euros chacun ». Une source proche du dossier a confirmé jeudi à l’AFP qu’il y avait eu « remise et acceptation d’une somme d’argent ». Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
À ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes, qui ont publié plusieurs autres ouvrages (Bush, l’Iran et la Bombe, La Face cachée du pétrole, La Face cachée du 11 Septembre pour Éric Laurent, La Régente de Carthage : main basse de la Tunisie, Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison pour Catherine Graciet). Jeudi, les éditions du Seuil ont confirmé à l’AFP qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, « pour une sortie en janvier-février ».
« C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher », s’étonne une source proche du dossier. « Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, co-auteur de La Régente de Carthage. Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur l’affaire, la version des journalistes n’a à ce stade pas filtré.
L’affaire intervient dans un contexte particulier entre Paris et Rabat, qui se sont réconciliés au niveau diplomatique après une brouille, début 2014, lors de l’annonce de plaintes à Paris pour tortures contre le patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi. En février 2014, des policiers lui avaient notifié directement à l’ambassade du Maroc à Paris, où il se trouvait, une convocation d’un juge d’instruction, suscitant la colère de Rabat. Les deux pays s’étaient réconciliés à la faveur d’un nouvel accord judiciaire début 2015 entre les deux gouvernements, qui a été dénoncé par des organisations de défense des droits de l’homme.
http://www.20minutes.fr/societe/1674607-20150828-chantage-contre-roi-maroc-deux-journalistes-francais-interpelles
ENQUETE Eric Laurent et Catherine Graciet ont été
interpellés et placés en garde à vue jeudi, accusés d’avoir accepté de
l’argent extorqué…
N.Bg.
Ils sont toujours en garde à vue ce vendredi. Jeudi, les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet ont été interpellés à Paris, accusés d’avoir voulu extorquer deux millions d’euros au Royaume du Maroc pour ne pas publier un livre à charge contre Mohammed VI. Au lendemain de cette retentissante interpellation, 20 Minutes dresse leur portrait.
Les deux journalistes connaissent bien le Maroc, via deux parcours très différents. En 1993, le spécialiste de la politique étrangère Eric Laurent s’entretient avec le roi du Maroc Hassan II pour écrire Mémoires d’un roi, et garde « un contact privilégié avec le monarque jusqu’à sa mort, en 1999, indique Catherine Graciet dans une interview en 2012. Il a donc connu le palais royal et la Cour de l’intérieur. » Dans cet entretien lisible sur Feedbooks.com, la journaliste présente sa propre expérience d’enquêtrice au Maroc pour le Journal hebdomadaire, revue suspendue en 2009 à la suite de pressions du pouvoir. Après avoir écrit avec le journaliste Nicolas Beau Quand le Maroc sera islamiste en 2006, elle publie au Seuil en 2012 Le roi prédateur, consacré à Mohammed VI et sa fortune, coécrit avec… Eric Laurent.
A L’Express, Eric Laurent confiait en 2012: « A l’origine, notre propos n’était pas du tout d’écrire un livre sur la fortune du roi », mais plutôt de « faire une sorte d’état des lieux de la monarchie marocaine à l’heure des printemps arabes ». A la sortie du livre, la critique du Monde estimait que « le réquisitoire de ce livre est brut, les témoignages souvent anonymes, et les faits parfois approximatifs faute d’accès aux sources. » L’ouvrage jetait la lumière sur la façon dont le monarque marocain se serait considérablement enrichi sur le dos de ses sujets au fil des ans. Signe de l’ire de Rabat, l’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre. Selon le Monde diplomatique, il avait connu un « engouement » chez les Marocains, qui avaient pu le lire en ligne.
Si les faits sont avérés, l’appât du gain paraît être un mobile évident. Selon l’avocat du royaume Eric Dupond-Moretti, les coaccusés auraient demandé trois, puis deux millions d’euros en échange de la non-publication de leurs informations sensibles. Ce serait d’ailleurs avec 80.000 euros en poche qu’ils auraient été interpellés jeudi. Une autre version est avancée par l’avocat de la partie plaignante : « D’après les éléments dont nous disposons, nous pouvons penser que les deux auteurs ont été instrumentalisés par un groupe, un mouvement terroriste, pour déstabiliser le régime, peut-on lire sur Lefigaro.fr. Mais c’est à l’instruction de déterminer le mobile. »
Joint par Le Monde, l’avocat de Catherine Graciet ne croit pas du tout à la thèse terroriste esquissée par son confrère : « Parler de connexion avec un groupe terroriste, c’est du fantasme et c’est très grave », réagit Eric Moutet, qui estime que « tout cela sent le coup monté ». Selon RTL, les coaccusés estiment qu’ils sont tombés dans un piège. Le journaliste Nicolas Beau, qui avait travaillé en 2006 avec Catherine Graciet, se dit quant à lui « sous le choc ». « Je savais que Catherine avait ce projet [de livre], confie-t-il à l’AFP. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de sa part. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit. » L’auteur Christian Combaz, qui indique sur son site « avoir travaillé avec le très courtois Eric Laurent chez Flammarion », juge lui que « ça sent le montage dès les premières étapes du récit », imaginant plutôt que « les services marocains ont eu vent de ce projet [de livre] et ont monté l’opération de rachat des pages compromettantes (…) tout en prévoyant de la dénoncer, la main sur le cœur, au moment opportun ».
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Afrique/Deux-journalistes-francais-accuses-de-faire-chanter-le-roi-du-Maroc-2015-08-28-1349534
28/8/15 – 17 H 12
Les deux journalistes français, Catherine Graciet et Éric Laurent, auteurs de plusieurs livres d’enquêtes et très critiques sur le royaume du Maroc ont été interpellés jeudi 27 août à Paris. Ils sont depuis en garde à vue dans les locaux parisiens de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc.
Selon l’un des avocats du royaume du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire a démarré le 23 juillet 2015 lorsque Éric Laurent a contacté le cabinet royal marocain pour l’informer qu’il préparait un livre sur Mohammed VI avec sa consœur Catherine Graciet.
Tous deux ont déjà publié Le roi prédateur en 2012 aux éditions du Seuil dans lequel ils dénonçaient la colossale fortune de la famille royale que celle-ci a amassée en faisant main basse sur l’économie du Maroc.
Lors d’une première entrevue avec un avocat représentant le cabinet royal, Éric Laurent aurait réclamé trois millions d’euros pour ne pas publier le livre censé paraître début 2016 au Seuil. L’éditeur a confirmé la préparation de ce livre.
Le parquet de Paris a alors ouvert une enquête préliminaire et saisi des juges d’instruction après que le Maroc a déposé une plainte. D’autres rendez-vous entre des émissaires du Maroc et les deux journalistes ont ensuite été organisés sous surveillance des enquêteurs.
C’est au cours de la dernière rencontre le jeudi 27 août que les journalistes auraient accepté de recevoir une première somme d’argent, d’un montant de 40 000 € chacun selon Me Dupond-Moretti qui a dénoncé un « racket digne de voyous ».
À l’issue de ce rendez-vous ils ont tous deux été interpellés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte la veille pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.
L’avocat Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme, qui a souvent eu maille à partir avec le Maroc se déclare « stupéfait par cette histoire qui semble invraisemblable », mais « ne peut en dire plus faute d’informations ».
Le journaliste marocain Omar Brouksy, ancien de l’AFP et également auteur en 2014 d’un livre très critique sur le roi, Mohammed VI, derrière les masques (Éd. Nouveau Monde) et longtemps collègue de Catherine Graciet est lui aussi « abasourdi » et réclame « le respect de la présomption d’innocence ».
> À lire : Mohammed VI. Derrière les masques d’Omar Brouksy
Pour Gilles Perrault, auteur en 1990 de Notre ami le roi qui dressait un bilan accablant du règne d’Hassan II, cette « triste histoire risque de déconsidérer à l’avance toute critique » sur le Maroc.
Cette affaire laisse perplexe. Les deux journalistes sont chevronnés et connaisseurs du Maroc.
Éric Laurent a ses entrées au palais de très longue date. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis cette prise de contact direct en juillet 2015. Avant de signer plusieurs livres d’enquêtes (La face cachée du pétrole, Bush l’Iran et la bombe, tous deux chez Plon), il avait en 1993, publié La mémoire d’un roi, un livre d’entretien avec l’ancien roi du Maroc, Hassan II, père de Mohammed VI.
Quant à Catherine Graciet, elle aussi auteure de plusieurs livres d’enquêtes (dont Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison, Seuil, 2013), elle a vécu plusieurs années au Maroc et elle a notamment collaboré au Journal hebdomadaire, un journal d’information indépendant qui a mis la clé sous la porte en 2010 en raison de son endettement et de son asphyxie financière par le régime d’après ses anciens dirigeants.
« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consœur, dont La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ancien président tunisien Ben Ali.
Lorsque Catherine Graciet et Éric Laurent avaient publié leur ouvrage accusateur sur Mohammed VI, celui-ci avait fortement irrité le royaume. Le quotidien espagnol El Pais, qui avait publié les bonnes feuilles du livre, avait alors été censuré au Maroc.
Me Dupont-Moretti sur les ondes de RTL, s’est interrogé sur le mobile. « Est-ce que c’est la vénalité ? Ou est-ce que cet homme et cette femme n’ont pas été instrumentalisés par un groupe ? Et en particulier, on se pose la question du terrorisme. Je le dis très sérieusement », prévient-il.
« Le Maroc est depuis longtemps passé maître en pratique de corruption et manipulation », estime un observateur. « L’entourage du palais a-t-il tendu un piège aux journalistes qui connaissent pourtant les arcanes du pouvoir marocain ? Ces derniers ont-ils voulu jouer au plus fin en voulant montrer comment le Maroc achetait les personnes d’influence ? », interroge-t-il.
En 2014, une mystérieuse source marocaine qui dévoilait sur les réseaux sociaux des documents classifiés marocains avait accusé quatre journalistes français chevronnés, de Libération, du Point, de l’Express et de LCI, d’avoir publié, moyennant finance, des articles sur le Sahara occidental favorables à la position marocaine.
Cela se passait sur fond de sévère brouille entre la France et le Maroc après qu’une plainte pour torture avait été déposée en France contre le chef du contre-espionnage marocain.
Marie Verdier
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/08/27/01016-20150827ARTFIG00377-deux-journalistes-francais-soupconnes-de-chantage-aupres-du-roi-du-maroc.php
VIDÉO – Arrêtés à Paris, Eric Laurent et Catherine Graciet sont
soupçonnés d’avoir tenté d’extorquer des fonds à Mohamed VI en échange
de la non-publication d’un livre à charge. Ils pourraient avoir été
instrumentalisés par un mouvement terroriste, indique Eric
Dupont-Moretti, avocat du roi du Maroc.
Leurs détracteurs les appellent, avec une pointe d’ironie bien marquée, les « titulaires d’une carte de presse ». Il faut dire que ces deux journalistes français expérimentés se retrouvent depuis jeudi au cœur d’une affaire extravagante. Eric Laurent et Catherine Graciet, coauteurs en 2012 d’un livre accusateur contre Mohammed VI, sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, en lui réclamant d’abord 3, puis finalement 2 M€.
La contrepartie ? Renoncer à leur projet d’écrire plusieurs nouveaux brûlots contre le souverain de Rabat.
Mieux encore. Selon nos informations, les deux journalistes se sont engagés, dans un document manuscrit rédigé, signé et remis jeudi à l’émissaire du roi dans le cadre feutré d’un palace parisien, à ne plus rien publier sur le Maroc. Et ce, à vie !
Arrêtés le jour même par les policiers qui les surveillaient discrètement, Eric Laurent et Catherine Graciet ont été présentés tard vendredi soir à une juge d’instruction à l’issue de leur garde à vue qui avait été renouvelée, et à la suite de plusieurs perquisitions à Paris et en province. Ils ont été mis en examen dans la nuit pour «chantage» et «extorsion de fonds», et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Une première conversation enregistrée, les deux autres sous surveillance policière
Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats du royaume du Maroc, cette incroyable affaire, révélée par RTL jeudi, a débuté par un coup de téléphone d’Eric Laurent, le 23 juillet. Le journaliste d’investigation chevronné cherche alors à contacter le secrétaire particulier de Mohammed VI. Il va insister quelques jours plus tard et parvenir à décrocher un rendez-vous à Paris avec un avocat marocain, homme de confiance du royaume.
Et le 11 août, le journaliste apprend à cet émissaire son projet de livre à charge contre Mohammed VI. Selon Me Dupond-Moretti, Eric Laurent a alors évalué à 3 M€ le prix de la non-publication de ce présumé futur brûlot.
L’émissaire rentre au Maroc et rend compte au roi. « Devant des faits aussi graves, nous avons de suite décidé de porter plainte », glisse un proche du royaume. Le parquet de Paris ouvre aussitôt une information judiciaire. La deuxième réunion, puis la dernière — la seule où intervient Catherine Graciet — se feront sous « surveillance ». De plus, selon nos informations, la toute première conversation entre Eric Laurent et l’émissaire du roi a été enregistrée et remise à la justice française.
Deux enveloppes contenant en tout 80.000€ comme avance
L’affaire éclate au grand jour avec l’interpellation des deux maîtres chanteurs présumés. Jeudi, ils ont après une longue « négociation » accepté de recevoir chacun une enveloppe contenant environ 40 000 €, avance sur les 2 M€, prix de leur renoncement à écrire sur le Maroc.
« Le contexte du dossier est très troublant. Le royaume du Maroc a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », confiait hier soir Me Eric Moutet, avocat de la journaliste qui admet avoir accepté les 40 000 €. « Par ailleurs, c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages. Dans ce dossier, il y a une logique de stratagème », dénonce encore Me Moutet.
« Scandale clair et net » selon la partie civile, « affaire bien trouble » pour d’autres, cette histoire n’a peut-être pas fini de surprendre…
VIDEO. Chantage sur le Maroc. L’avocat de Graciet : «Ils ont été attirés dans un traquenard»
Les deux journalistes français soupçonnés d’avoir réclamé de l’argent afin de ne pas publier un livre à charge contre le roi ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de vendredi à samedi. Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient en garde à vue depuis jeudi après-midi. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage. Ils ont été mis en liberté surveillée.
Selon Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats du Maroc, l’un des journalistes avait contacté le palais royal le 23 juillet dernier pour annoncer la rédaction d’un livre et demander « des choses importantes ». Lors d’une rencontre avec un représentant du roi, il aurait demandé trois millions d’euros pour ne pas publier son ouvrage et le souverain chérifien a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris.
Lors d’une nouvelle réunion organisée jeudi à Paris sous le contrôle de la police et du parquet français pour piéger le journaliste et son co-auteur, ces derniers ont accepté de l’argent et signé un contrat, a ajouté l’avocat du roi du Maroc. »Le contrat, c’est en réalité la signature de leur culpabilité et la signature de ce chantage », a-t-il dit.
Me Eric Moutet, l’avocat de Catherine Graciet a invité à la prudence concernant les accusations formulées contre les deux journalistes. »Le royaume du Maroc a des comptes extrêmement lourds et un passif à solder avec Catherine Graciet. Ce dossier démarre, il y a des propos imprudents surtout dans le contexte de risques d’attentats, parler de terrorisme dans une affaire comme celle-là parait un petit peu avancé. Complot ou pas complot, je n’en sais rien. Il est clair qu’ils ont été attirés dans un traquenard », a-t-il dit.
http://www.lepoint.fr/justice/chantage-contre-le-roi-du-maroc-les-deux-journalistes-mis-en-examen-29-08-2015-1960189_2386.php
Source AFP
Deux journalistes français soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ont été mis en examen ce samedi pour « chantage » et « extorsion de fonds » et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Leur contrôle judiciaire leur impose notamment de ne pas entrer en contact entre eux ni avec d’autres protagonistes du dossier. Dans ce scénario rocambolesque, les deux journalistes, Éric Laurent et Catherine Graciet, ont été arrêtés jeudi à Paris à la sortie d’un rendez-vous avec un représentant du Maroc au cours duquel « il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent », a indiqué une source proche du dossier. L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier » dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP.
Le parquet de Paris a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage. Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire commence le 23 juillet, quand Éric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Le journaliste de 68 ans n’est pas un inconnu au Maroc. Il a publié en 1993 un livre d’entretiens avec l’ancien monarque Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI. Début 2012, il publie, avec Catherine Graciet cette fois, un livre accusateur contre Mohammed VI, Le Roi prédateur. L’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre. Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. « Et là, surprise, énorme », raconte Me Dupond-Moretti, « Eric Laurent dit écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteur, et, moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin« .
Le Maroc a déposé une plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions ont été organisées, « des rencontres filmées, enregistrées entre le représentant du roi » et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. « C’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages », a affirmé de son côté l’avocat de Catherine Graciet, jugeant qu’ »il y a dans cette affaire une logique de stratagème ». Selon Me Dupond-Moretti, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, sous surveillance policière, avec « un acompte substantiel de 40 000 euros chacun ». Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Les deux journalistes ont publié plusieurs autres ouvrages (Bush, l’Iran et la bombe, La Face cachée du pétrole, La Face cachée du 11 Septembre pour Éric Laurent, La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie, Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison pour Catherine Graciet). Jeudi, les éditions du Seuil ont confirmé à l’AFP qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, « pour une sortie en janvier-février ». « Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, co-auteur de La Régente de Carthage.
L’affaire survient dans un contexte particulier entre Paris et Rabat, qui se sont réconciliés début 2015 après une brouille d’un an à cause de plaintes à Paris pour tortures contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. En février 2014, des policiers lui avaient notifié directement à l’ambassade du Maroc à Paris, où il se trouvait, une convocation d’un juge d’instruction, suscitant la colère de Rabat.
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/29/il-y-a-eu-un-deal-financier-entre-les-deux-journalistes-francais-et-le-royaume-du-maroc_4739647_1653578.html
Le Monde.fr avec AFP | 29.08.2015 à 00h11 • Mis à jour le 29.08.2015 à 10h17
Deux journalistes français soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 août, a-t-on appris de source judiciaire. Selon une source proche du dossier, Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue, entamée jeudi soir, avoir formulé une offre de 3 puis 2 millions d’euros au Maroc pour le renoncement de la publication d’un livre compromettant pour le Palais royal, co-signé avec la journaliste Catherine Graciet.
L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a lui confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier », dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP. Pour lui, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé et « l’instruction devra déterminer le rôle de chacun ».
Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats de Rabat, l’affaire a commencé le 23 juillet : ce jour-là, Eric Laurent aurait contacté le secrétariat du Palais royal pour annoncer la sortie prochaine d’un livre polémique contenant « des choses importantes ». « Un représentant du Palais a alors été envoyé à Paris où une première rencontre a eu lieu avec M. Laurent », explique l’avocat, joint jeudi soir par Le Monde.
Au cours de cette rencontre, M. Laurent aurait déclaré être en train de préparer un ouvrage compromettant pour le Palais. Selon lui, « Eric Laurent dit : “Ecoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet” ».
« Le Palais a alors décidé de porter plainte auprès du parquet de Paris. Les policiers ont décidé d’organiser un flagrant délit », raconte Me Dupond-Moretti, qui a révélé l’affaire jeudi après-midi sur l’antenne de RTL. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, puis saisira des juges d’instruction.
Un autre rendez-vous, écouté et surveillé par la police, aurait alors été fixé. M. Laurent y aurait réitéré la même proposition. Enfin, un troisième rendez-vous aurait été fixé au jeudi 27 août dans un restaurant parisien. « Cette fois, Eric Laurent et Catherine Graciet étaient tous les deux présents. Un contrat a été signé et un acompte de 80 000 euros leur a été remis », déclare l’avocat. Les deux journalistes ont été interpellés à la sortie de ce rendez-vous, ils ont passé la nuit en garde à vue.
Selon Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats du Maroc, l’un des journalistes avait contacté le palais royal le 23 juillet dernier pour annoncer la rédaction d’un livre et demander « des choses importantes ». Lors d’une rencontre avec un représentant du roi, il aurait demandé trois millions d’euros pour ne pas publier son ouvrage et le souverain chérifien a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris.
Lors d’une nouvelle réunion organisée jeudi à Paris sous le contrôle de la police et du parquet français pour piéger le journaliste et son co-auteur, ces derniers ont accepté de l’argent et signé un contrat, a ajouté l’avocat du roi du Maroc. »Le contrat, c’est en réalité la signature de leur culpabilité et la signature de ce chantage », a-t-il dit.
Je ris, cela va de soi…
http://www.rtl.fr/actu/international/le-roi-du-maroc-victime-de-chantage-c-est-extremement-glauque-dit-l-avocat-eric-dupond-moretti-7779525557
Le roi du Maroc victime de chantage : « C’est extrêmement glauque », dit l’avocat Éric Dupond-Moretti
INVITÉ RTL – L’avocat français qui défend le roi du Maroc se demande si les deux journalistes interpellés ont été « instrumentalisés par un groupe ».
La page de l’émission : L’Invité de RTL Soir
par Marc-Olivier Fogiel , Julien Absalon publié le 27/08/2015 à 19:37
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a été victime d’une tentative de chantage et d’extorsion de fonds. Le journaliste-écrivain Éric Laurent et sa co-auteure Catherine Graciet, qui disaient être sur le point de publier une enquête à charge sur la famille royale du Maroc, ont été interpellés, jeudi 27 août. Une affaire qualifiée d’ »exceptionnellement grave » par Éric Dupond-Moretti, qui défend le roi du Maroc.
Au micro de RTL, l’avocat français a dénoncé les agissements de l’homme de 68 ans, déjà auteur de livres sur le Maroc. « On sait qu’il n’y a aucune révélation fracassante. Il n’y a absolument rien à dire. Ce monsieur a précédemment écrit un ouvrage dans lequel il louait le régime de Hassan II. Il a été à la fois laudateur et il est aujourd’hui racketteur. Tout ça est extrêmement glauque« , a déclaré Éric Dupond-Moretti.
La question du « terrorisme » évoquée par l’avocat
« C’est la première fois à ma connaissance qu’un personnage qui se veut journaliste exerce directement un chantage sur un chef d’État en exercice. C’est du jamais vu, c’est d’une audace folle« , s’étonne-t-il.
Les motivations des deux journalistes ne sont pas encore connues, mais elles intriguent particulièrement Éric Dupond-Moretti. « On se demande d’ailleurs quels sont les mobiles. Est-ce que c’est la vénalité ? Ou est-ce que cet homme et cette femme n’ont pas été instrumentalisés par un groupe ? Et en particulier, on se pose la question du terrorisme. Je le dis très sérieusement », prévient-il.
De plus, il y a quelques mois encore, les relations diplomatiques entre la France et le Maroc n’étaient pas au beau fixe. « Les conséquences géopolitiques de ce type d’agissement sont considérables« , estime l’avocat qui assure être dans une « démarche exclusivement judiciaire » et ne sait pas si « le parquet de Paris a informé le garde des Sceaux, qui aurait informé les autorités politiques ». En revanche, à la question de savoir si le roi du Maroc est au courant de ces arrestations, il répond : « Je le pense ».
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/qui-sont-les-journalistes-qui-ont-tente-de-faire-chanter-le-roi-du-maroc-7779532783
Qui sont les journalistes accusés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc ?
ÉCLAIRAGE – Éric Laurent et Catherine Graciet sont soupçonnés d’avoir fait chanter Mohammed VI en réclamant trois millions d’euros afin de ne pas publier un livre.
par Jean-Alphonse Richard , Marie-Pierre Haddad publié le 28/08/2015 à 14:25 mis à jour le 28/08/2015 à 14:41
Après avoir mené une enquête sur le Maroc, deux journalistes français ont été arrêtés jeudi 27 août à Paris et placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, en proposant la non-publication de leur livre, en échange de trois millions d’euros.
Ainsi Éric Laurent et Catherine Graciet ont déjà écrit un livre accusateur contre Mohammed VI en 2012, Le roi prédateur. L’affaire a duré plusieurs mois. Le 23 juillet à Paris, Éric Laurent contacte le cabinet du roi du Maroc et leur annonce qu’il va publier un livre à charge. C’est alors qu’il sollicite un rendez-vous qui aura lieu le 11 août.
Au cours de ce face-à-face avec un avocat marocain, le journaliste aurait réclamé trois millions d’euros au représentant du Roi pour annuler la publication du livre. C’est ce que soutient le Maroc. Une plainte est alors immédiatement déposée auprès du procureur de Paris.
Plusieurs enquêtes publiées
Âgé de 68 ans, Éric Laurent a écrit de nombreux livres d’enquête comme La Face cachée du pétrole, sorti en 2006, Bush l’Iran et la bombe en 2007. Son dernier livre Aux banques les milliards, à nous la crise, était prévu pour le 9 septembre prochain.
Catherine Graciet est une journaliste spécialiste du Maghreb. Elle a travaillé au Maroc pour le Journal Hebdomadaire. Elle est aussi l’auteure de plusieurs livres dont Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison sorti en 2003. Le journaliste Nicolas Beau a confié à l’AFP être « sous le choc » : « Je savais que Catherine avait ce projet de livre. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit ».
Les journalistes se disent victimes d’un piège
Les deux journalistes ne reconnaissent pas la tentative d’extorsion de fonds. Interrogés séparément, ils estiment qu’ils sont tombés dans un piège et qu’ils sont victimes d’une machination montée par le Maroc. L’avocat de la journaliste, Maître Moutet, parle de « coup monté ». Reste que l’enquête ouverte mi-août par le parquet de Paris après la plainte du Maroc, apparaît accablante : surveillances policières, photographies, enregistrements… jusqu’à ce rendez-vous dans un restaurant parisien.
Éric Laurent aurait accepté une enveloppe de 80.000 euros, acompte des deux millions qu’il devait finalement se partager avec sa consœur en échange d’une non publication. La preuve du chantage pour Maître Dupont Moretti, avocat du Maroc. L’ambassadeur du Maroc en France dénonce des pratiques « odieuses, abjectes et criminelles ».
http://www.lepoint.fr/monde/chantage-contre-le-roi-du-maroc-c-est-tres-dommage-pour-la-france-28-08-2015-1959950_24.php
Chantage contre le roi du Maroc : c’est »très dommage pour la France »
Gilles Perrault, auteur d’un livre critique sur Hassan II, redoute que cette « affaire navrante » déconsidère à l’avance toute critique sur le régime marocain.
Source AFP
Publié le 28/08/2015 à 12:12 – Modifié le 28/08/2015 à 12:20 | Le Point.fr
L’interpellation jeudi à Paris de deux journalistes soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume du Maroc est « une affaire navrante », a estimé vendredi l’écrivain Gilles Perrault, auteur d’un livre très critique envers l’ancien roi du Maroc Hassan II. « C’est une triste histoire qui risque de déconsidérer le travail de ceux qui essaient de donner une image objective du Maroc », a-t-il déclaré à l’Agence France-Presse (AFP). « Cela risque de déconsidérer à l’avance toute critique » a-t-il ajouté, estimant également que c’était « très dommage pour la France ».
Gilles Perrault est l’auteur du retentissant Notre ami le roi publié en 1990 et qui faisait un bilan accablant de 30 ans du règne d’Hassan II. L’ouvrage s’interrogeait aussi sur la complaisance de certaines élites françaises à son égard. Perrault avait également préfacé l’an dernier un ouvrage très critique à l’égard du roi actuel du Maroc, fils d’Hassan II, écrit par l’ancien journaliste marocain de l’AFP Omar Brouksy. Intitulé « Mohammed VI derrière les masques », il était sous-titré « le fils de notre ami » en référence au livre de Gilles Perrault.
http://www.lepoint.fr/justice/chantage-contre-le-roi-du-maroc-ce-que-l-on-sait-de-l-affaire-28-08-2015-1959986_2386.php
Chantage contre le roi du Maroc : ce que l’on sait de l’affaire
Alors que les deux journalistes soupçonnés d’avoir fait chanter le roi du Maroc sont toujours en garde à vue, de nombreuses questions restent en suspens.
Source AFP
Publié le 28/08/2015 à 13:55 | Le Point.fr
Deux journalistes français ont-ils tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ? Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient toujours en garde à vue vendredi à Paris. Cette garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi, peut théoriquement durer jusqu’à quarante-huit heures et se terminer samedi avec l’éventuelle présentation des deux journalistes aux juges d’instruction en vue de leur mise en examen. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.
Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire, singulière et rocambolesque, a commencé le 23 juillet, quand Éric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Le journaliste n’est pas un inconnu au Maroc. Il avait déjà publié en 1993 un livre d’entretiens avec l’ancien monarque Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI. Début 2012, il publiait aussi, avec Catherine Graciet cette fois, un livre accusateur contre Mohammed VI, Le Roi prédateur (éditions du Seuil). Signe de l’ire de Rabat, l’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre.
Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. « Et là, surprise, énorme, raconte Me Dupond-Moretti, Eric Laurent dit : Écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteur, et, moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin. »
Nombreuses questions
Le Maroc a déposé une plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions vont être organisées, « des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi » et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, toujours sous surveillance policière, avec « un acompte substantiel de 40 000 euros chacun ». Une source proche du dossier a confirmé jeudi à l’AFP qu’il y avait eu « remise et acceptation d’une somme d’argent ». Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
À ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes, qui ont publié plusieurs autres ouvrages (Bush, l’Iran et la Bombe, La Face cachée du pétrole, La Face cachée du 11 Septembre pour Éric Laurent, La Régente de Carthage : main basse de la Tunisie, Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison pour Catherine Graciet). Jeudi, les éditions du Seuil ont confirmé à l’AFP qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, « pour une sortie en janvier-février ».
« Folie douce »
« C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher », s’étonne une source proche du dossier. « Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, co-auteur de La Régente de Carthage. Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur l’affaire, la version des journalistes n’a à ce stade pas filtré.
L’affaire intervient dans un contexte particulier entre Paris et Rabat, qui se sont réconciliés au niveau diplomatique après une brouille, début 2014, lors de l’annonce de plaintes à Paris pour tortures contre le patron du contre-espionnage marocain Abdellatif Hammouchi. En février 2014, des policiers lui avaient notifié directement à l’ambassade du Maroc à Paris, où il se trouvait, une convocation d’un juge d’instruction, suscitant la colère de Rabat. Les deux pays s’étaient réconciliés à la faveur d’un nouvel accord judiciaire début 2015 entre les deux gouvernements, qui a été dénoncé par des organisations de défense des droits de l’homme.
http://www.20minutes.fr/societe/1674607-20150828-chantage-contre-roi-maroc-deux-journalistes-francais-interpelles
Chantage contre le roi du Maroc: Qui sont les deux journalistes français interpellés?
N.Bg.
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- Publié le 28.08.2015 à 14:53
- Mis à jour le 28.08.2015 à 16:26
Ils sont toujours en garde à vue ce vendredi. Jeudi, les journalistes Eric Laurent et Catherine Graciet ont été interpellés à Paris, accusés d’avoir voulu extorquer deux millions d’euros au Royaume du Maroc pour ne pas publier un livre à charge contre Mohammed VI. Au lendemain de cette retentissante interpellation, 20 Minutes dresse leur portrait.
Quel est leur parcours ?
Les deux journalistes connaissent bien le Maroc, via deux parcours très différents. En 1993, le spécialiste de la politique étrangère Eric Laurent s’entretient avec le roi du Maroc Hassan II pour écrire Mémoires d’un roi, et garde « un contact privilégié avec le monarque jusqu’à sa mort, en 1999, indique Catherine Graciet dans une interview en 2012. Il a donc connu le palais royal et la Cour de l’intérieur. » Dans cet entretien lisible sur Feedbooks.com, la journaliste présente sa propre expérience d’enquêtrice au Maroc pour le Journal hebdomadaire, revue suspendue en 2009 à la suite de pressions du pouvoir. Après avoir écrit avec le journaliste Nicolas Beau Quand le Maroc sera islamiste en 2006, elle publie au Seuil en 2012 Le roi prédateur, consacré à Mohammed VI et sa fortune, coécrit avec… Eric Laurent.
Ce premier livre était-il déjà à charge contre Mohamed VI ?
A L’Express, Eric Laurent confiait en 2012: « A l’origine, notre propos n’était pas du tout d’écrire un livre sur la fortune du roi », mais plutôt de « faire une sorte d’état des lieux de la monarchie marocaine à l’heure des printemps arabes ». A la sortie du livre, la critique du Monde estimait que « le réquisitoire de ce livre est brut, les témoignages souvent anonymes, et les faits parfois approximatifs faute d’accès aux sources. » L’ouvrage jetait la lumière sur la façon dont le monarque marocain se serait considérablement enrichi sur le dos de ses sujets au fil des ans. Signe de l’ire de Rabat, l’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre. Selon le Monde diplomatique, il avait connu un « engouement » chez les Marocains, qui avaient pu le lire en ligne.
Quel pourrait être le mobile ?
Si les faits sont avérés, l’appât du gain paraît être un mobile évident. Selon l’avocat du royaume Eric Dupond-Moretti, les coaccusés auraient demandé trois, puis deux millions d’euros en échange de la non-publication de leurs informations sensibles. Ce serait d’ailleurs avec 80.000 euros en poche qu’ils auraient été interpellés jeudi. Une autre version est avancée par l’avocat de la partie plaignante : « D’après les éléments dont nous disposons, nous pouvons penser que les deux auteurs ont été instrumentalisés par un groupe, un mouvement terroriste, pour déstabiliser le régime, peut-on lire sur Lefigaro.fr. Mais c’est à l’instruction de déterminer le mobile. »
Que dit leur défense ?
Joint par Le Monde, l’avocat de Catherine Graciet ne croit pas du tout à la thèse terroriste esquissée par son confrère : « Parler de connexion avec un groupe terroriste, c’est du fantasme et c’est très grave », réagit Eric Moutet, qui estime que « tout cela sent le coup monté ». Selon RTL, les coaccusés estiment qu’ils sont tombés dans un piège. Le journaliste Nicolas Beau, qui avait travaillé en 2006 avec Catherine Graciet, se dit quant à lui « sous le choc ». « Je savais que Catherine avait ce projet [de livre], confie-t-il à l’AFP. Si les faits sont avérés c’est très surprenant de sa part. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit. » L’auteur Christian Combaz, qui indique sur son site « avoir travaillé avec le très courtois Eric Laurent chez Flammarion », juge lui que « ça sent le montage dès les premières étapes du récit », imaginant plutôt que « les services marocains ont eu vent de ce projet [de livre] et ont monté l’opération de rachat des pages compromettantes (…) tout en prévoyant de la dénoncer, la main sur le cœur, au moment opportun ».
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Afrique/Deux-journalistes-francais-accuses-de-faire-chanter-le-roi-du-Maroc-2015-08-28-1349534
Deux journalistes français accusés de faire chanter le roi du Maroc
Les deux journalistes Catherine Graciet et Éric Laurent qui ont déjà écrit un livre accusateur sur Mohammed VI sont en garde à vue à Paris depuis jeudi 27 août.
28/8/15 – 17 H 12
FADEL SENNA/AFP
Le roi du Maroc,Mohamed VI dans son bureau en juin 2015.
Avec cet article
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Les deux journalistes français, Catherine Graciet et Éric Laurent, auteurs de plusieurs livres d’enquêtes et très critiques sur le royaume du Maroc ont été interpellés jeudi 27 août à Paris. Ils sont depuis en garde à vue dans les locaux parisiens de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc.
L’affaire a démarré en juillet
Selon l’un des avocats du royaume du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire a démarré le 23 juillet 2015 lorsque Éric Laurent a contacté le cabinet royal marocain pour l’informer qu’il préparait un livre sur Mohammed VI avec sa consœur Catherine Graciet.
Tous deux ont déjà publié Le roi prédateur en 2012 aux éditions du Seuil dans lequel ils dénonçaient la colossale fortune de la famille royale que celle-ci a amassée en faisant main basse sur l’économie du Maroc.
Lors d’une première entrevue avec un avocat représentant le cabinet royal, Éric Laurent aurait réclamé trois millions d’euros pour ne pas publier le livre censé paraître début 2016 au Seuil. L’éditeur a confirmé la préparation de ce livre.
Ouverture d’une enquête pour tentative d’extorsion de fonds
Le parquet de Paris a alors ouvert une enquête préliminaire et saisi des juges d’instruction après que le Maroc a déposé une plainte. D’autres rendez-vous entre des émissaires du Maroc et les deux journalistes ont ensuite été organisés sous surveillance des enquêteurs.
C’est au cours de la dernière rencontre le jeudi 27 août que les journalistes auraient accepté de recevoir une première somme d’argent, d’un montant de 40 000 € chacun selon Me Dupond-Moretti qui a dénoncé un « racket digne de voyous ».
À l’issue de ce rendez-vous ils ont tous deux été interpellés dans le cadre d’une information judiciaire ouverte la veille pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.
Des observateurs sidérés
L’avocat Patrick Baudouin, président d’honneur de la Fédération internationale des droits de l’homme, qui a souvent eu maille à partir avec le Maroc se déclare « stupéfait par cette histoire qui semble invraisemblable », mais « ne peut en dire plus faute d’informations ».
Le journaliste marocain Omar Brouksy, ancien de l’AFP et également auteur en 2014 d’un livre très critique sur le roi, Mohammed VI, derrière les masques (Éd. Nouveau Monde) et longtemps collègue de Catherine Graciet est lui aussi « abasourdi » et réclame « le respect de la présomption d’innocence ».
> À lire : Mohammed VI. Derrière les masques d’Omar Brouksy
Pour Gilles Perrault, auteur en 1990 de Notre ami le roi qui dressait un bilan accablant du règne d’Hassan II, cette « triste histoire risque de déconsidérer à l’avance toute critique » sur le Maroc.
Des journalistes chevronnés
Cette affaire laisse perplexe. Les deux journalistes sont chevronnés et connaisseurs du Maroc.
Éric Laurent a ses entrées au palais de très longue date. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis cette prise de contact direct en juillet 2015. Avant de signer plusieurs livres d’enquêtes (La face cachée du pétrole, Bush l’Iran et la bombe, tous deux chez Plon), il avait en 1993, publié La mémoire d’un roi, un livre d’entretien avec l’ancien roi du Maroc, Hassan II, père de Mohammed VI.
Quant à Catherine Graciet, elle aussi auteure de plusieurs livres d’enquêtes (dont Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison, Seuil, 2013), elle a vécu plusieurs années au Maroc et elle a notamment collaboré au Journal hebdomadaire, un journal d’information indépendant qui a mis la clé sous la porte en 2010 en raison de son endettement et de son asphyxie financière par le régime d’après ses anciens dirigeants.
« El Pais » censuré pour avoir publié les bonnes feuilles de leur livre
« Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs livres avec sa consœur, dont La régente de Carthage : main basse sur la Tunisie (2009, La Découverte), sur Leïla Trabelsi, épouse de l’ancien président tunisien Ben Ali.
Lorsque Catherine Graciet et Éric Laurent avaient publié leur ouvrage accusateur sur Mohammed VI, celui-ci avait fortement irrité le royaume. Le quotidien espagnol El Pais, qui avait publié les bonnes feuilles du livre, avait alors été censuré au Maroc.
Un mobile peu clair
Me Dupont-Moretti sur les ondes de RTL, s’est interrogé sur le mobile. « Est-ce que c’est la vénalité ? Ou est-ce que cet homme et cette femme n’ont pas été instrumentalisés par un groupe ? Et en particulier, on se pose la question du terrorisme. Je le dis très sérieusement », prévient-il.
« Le Maroc est depuis longtemps passé maître en pratique de corruption et manipulation », estime un observateur. « L’entourage du palais a-t-il tendu un piège aux journalistes qui connaissent pourtant les arcanes du pouvoir marocain ? Ces derniers ont-ils voulu jouer au plus fin en voulant montrer comment le Maroc achetait les personnes d’influence ? », interroge-t-il.
La France et le Maroc sortent d’un an de brouille
En 2014, une mystérieuse source marocaine qui dévoilait sur les réseaux sociaux des documents classifiés marocains avait accusé quatre journalistes français chevronnés, de Libération, du Point, de l’Express et de LCI, d’avoir publié, moyennant finance, des articles sur le Sahara occidental favorables à la position marocaine.
Cela se passait sur fond de sévère brouille entre la France et le Maroc après qu’une plainte pour torture avait été déposée en France contre le chef du contre-espionnage marocain.
Marie Verdier
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/08/27/01016-20150827ARTFIG00377-deux-journalistes-francais-soupconnes-de-chantage-aupres-du-roi-du-maroc.php
Deux journalistes français soupçonnés de chantage contre le roi du Maroc
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- Par Mathilde Golla
- Mis à jour le 28/08/2015 à 19:30
- Publié le 27/08/2015 à 20:58
Deux journalistes et écrivains français sont actuellement entendus
par la police à Paris. Ils ont été arrêtés dans la capitale, suspectés
d’avoir réclamé de l’argent à l’entourage du roi du Maroc en échange de
leur silence. Ils envisageaient de publier un livre à charge contre le
roi Mohamed VI. Une information judiciaire pour chantage et tentative
d’extorsion de fonds a été ouverte.
«Tout a commencé le 23 juillet, jour où le journaliste Eric Laurent a contacté le cabinet royal et sollicité un entretien avec un représentant du palais car il avait des choses importantes à demander», indique Eric Dupont-Moretti, avocat du roi du Maroc. «Le palais a alors envoyé un représentant du Roi, un de mes confrères. Là, Eric Laurent a affirmé qu’il préparait un livre avec Catherine Graciet et qu’ils accepteraient de ne pas le sortir contre 3 millions d’euros», affirme l’avocat français.
Immédiatement, le Royaume du Maroc dépose une plainte auprès du procureur de la République à Paris et une réunion est organisée sous le contrôle de la police et du parquet, ajoute l’avocat. Les propos du journaliste, qui réitère son offre, sont enregistrés.
Une troisième réunion a eu lieu ce jeudi, une nouvelle fois sous surveillance policière. Cette fois les deux écrivains sont présents. «L’objectif de cette rencontre était de s’assurer de l’implication de Catherine Graciet et de prendre les journalistes en flagrant délit», explique Eric Dupont-Moretti. «Le représentant du palais joue alors le jeu et il s’accorde avec les deux auteurs sur une somme à leur remettre contre leur silence. Ils acceptent de se partager 2 millions d’euros avec une avance reçue ce jour de 80.000 euros», explique l’avocat. «Les deux journalistes ont en outre signé un contrat ce jour dans lequel ils s’engagent à ne pas publier leur livre en échange des 2 millions d’euros», ajoute l’avocat.
«D’après les enregistrements, Eric Laurent affirme que le livre est une vision à 360 degrés sur le Maroc…Mais je n’ai pas eu accès au livre. Mais ce n’est pas forcément la vénalité qui a conduit cet homme à faire cette proposition. D’après les éléments dont nous disposons, nous pouvons penser que les deux auteurs ont été instrumentalisés par un groupe, un mouvement terroriste, pour déstabiliser le régime. Mais c’est à l’instruction de déterminer le mobile», souligne l’avocat.
En 2012, Eric Laurent et Catherine Graciet avaient publié Le roi prédateur, main basse sur le Maroc, aux éditions du Seuil. Dans cet ouvrage, le souverain est qualifié de «premier banquier, premier assureur, premier agriculteur» de son pays. Les deux auteurs dressent alors le portrait d’un «roi Midas» , classé au 7e rang en 2009 des monarques les plus riches par le magazine américain Forbes. Depuis la publication de ce livre, Eric Laurent et Catherine Graciet ne sont pas en grâce auprès du royaume. Le quotidien espagnol El Pais avait même été interdit sur le territoire marocain, le jour où il avait diffusé les bonnes feuilles de cet essai.
Contactées par l’AFP, les éditions du Seuil ont confirmé que les deux journalistes préparaient un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI, «pour une sortie en janvier-février». «Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit», a réagi auprès de l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs ouvrages avec sa consœur.
Les deux auteurs ont publié, chacun de leur côté, plusieurs livres «coup de poing». En 2013, Catherine Graciet a écrit «Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison» (Edition du Seuil), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de l’ancien président de de droite Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi. Co-auteur de La régente de Carthage, aux éditions La Découverte en 2009, la journaliste indépendante spécialiste du Maghreb, a dénoncé l’emprise mafieuse de Leila Trabelsi, l’épouse de l’ex-président Ben Ali en Tunisie. La même année, Eric Laurent a publié La face cachée des banques. Scandales et révélations sur les milieux financiers, aux éditions Plon, où il est question de falsifications des comptes, de contournement des lois, de systèmes clandestins et d’enrichissement des dirigeants.
«Tout a commencé le 23 juillet, jour où le journaliste Eric Laurent a contacté le cabinet royal et sollicité un entretien avec un représentant du palais car il avait des choses importantes à demander», indique Eric Dupont-Moretti, avocat du roi du Maroc. «Le palais a alors envoyé un représentant du Roi, un de mes confrères. Là, Eric Laurent a affirmé qu’il préparait un livre avec Catherine Graciet et qu’ils accepteraient de ne pas le sortir contre 3 millions d’euros», affirme l’avocat français.
Immédiatement, le Royaume du Maroc dépose une plainte auprès du procureur de la République à Paris et une réunion est organisée sous le contrôle de la police et du parquet, ajoute l’avocat. Les propos du journaliste, qui réitère son offre, sont enregistrés.
Une troisième réunion a eu lieu ce jeudi, une nouvelle fois sous surveillance policière. Cette fois les deux écrivains sont présents. «L’objectif de cette rencontre était de s’assurer de l’implication de Catherine Graciet et de prendre les journalistes en flagrant délit», explique Eric Dupont-Moretti. «Le représentant du palais joue alors le jeu et il s’accorde avec les deux auteurs sur une somme à leur remettre contre leur silence. Ils acceptent de se partager 2 millions d’euros avec une avance reçue ce jour de 80.000 euros», explique l’avocat. «Les deux journalistes ont en outre signé un contrat ce jour dans lequel ils s’engagent à ne pas publier leur livre en échange des 2 millions d’euros», ajoute l’avocat.
«D’après les enregistrements, Eric Laurent affirme que le livre est une vision à 360 degrés sur le Maroc…Mais je n’ai pas eu accès au livre. Mais ce n’est pas forcément la vénalité qui a conduit cet homme à faire cette proposition. D’après les éléments dont nous disposons, nous pouvons penser que les deux auteurs ont été instrumentalisés par un groupe, un mouvement terroriste, pour déstabiliser le régime. Mais c’est à l’instruction de déterminer le mobile», souligne l’avocat.
«Le roi prédateur, main basse sur le Maroc»
En 2012, Eric Laurent et Catherine Graciet avaient publié Le roi prédateur, main basse sur le Maroc, aux éditions du Seuil. Dans cet ouvrage, le souverain est qualifié de «premier banquier, premier assureur, premier agriculteur» de son pays. Les deux auteurs dressent alors le portrait d’un «roi Midas» , classé au 7e rang en 2009 des monarques les plus riches par le magazine américain Forbes. Depuis la publication de ce livre, Eric Laurent et Catherine Graciet ne sont pas en grâce auprès du royaume. Le quotidien espagnol El Pais avait même été interdit sur le territoire marocain, le jour où il avait diffusé les bonnes feuilles de cet essai.
Contactées par l’AFP, les éditions du Seuil ont confirmé que les deux journalistes préparaient un livre sur le roi du Maroc Mohammed VI, «pour une sortie en janvier-février». «Je suis sous le choc (…) Je savais que Catherine avait ce projet (de livre). Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit», a réagi auprès de l’AFP le journaliste Nicolas Beau, qui a écrit plusieurs ouvrages avec sa consœur.
Les deux auteurs ont publié, chacun de leur côté, plusieurs livres «coup de poing». En 2013, Catherine Graciet a écrit «Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison» (Edition du Seuil), où un ancien responsable politique libyen donne du crédit aux accusations de financement de la campagne de l’ancien président de de droite Nicolas Sarkozy par le régime de Mouammar Kadhafi. Co-auteur de La régente de Carthage, aux éditions La Découverte en 2009, la journaliste indépendante spécialiste du Maghreb, a dénoncé l’emprise mafieuse de Leila Trabelsi, l’épouse de l’ex-président Ben Ali en Tunisie. La même année, Eric Laurent a publié La face cachée des banques. Scandales et révélations sur les milieux financiers, aux éditions Plon, où il est question de falsifications des comptes, de contournement des lois, de systèmes clandestins et d’enrichissement des dirigeants.
Mathilde Golla
Un «deal financier» a bien eu lieu entre le Maroc et les deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume, qui ont été «piégés» par des «enregistrements sauvages», a déclaré à l’AFP Eric Moutet, l’avocat de la journaliste Catherine Graciet.
Catherine Graciet et Eric Laurent sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes et d’avoir extorqué un acompte de 40 000 € chacun.
Leur garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi s’est terminée vendredi soir. Les deux journalistes ont été conduits au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. Le parquet avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.
40 000 € lors d’un rendez-vous jeudi
Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur cette affaire singulière et rocambolesque, la version des journalistes incriminés n’a pas filtré. Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Eric Dupond-Moretti, l’affaire a commencé le 23 juillet, quand Eric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. «Et là, surprise, énorme, raconte Me Dupond-Moretti, Eric Laurent dit Ecoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteure, et moyennant 3 millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin».
Le Maroc a déposé plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions sont organisées, «des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi» et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, toujours sous surveillance policière, avec «un acompte substantiel de 40 000 € chacun». Une source proche du dossier a confirmé jeudi qu’«il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent». Ils ont été arrêtés peu après.
A ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes, qui ont déjà publié chacun plusieurs livres d’enquête. Jeudi, les Editions du Seuil ont confirmé qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, «pour une sortie en janvier-février». «C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher», s’étonne une source proche du dossier.
Pour Me Moutet, «une logique de stratagème» s’est mise en place de la part du Maroc dans ce dossier.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/chantage-les-journalistes-s-etaient-engages-a-vie-a-ne-plus-rien-publier-sur-le-maroc-28-08-2015-5043615.php
Geoffroy Tomasovitch | 28 Août 2015, 23h01 | MAJ : 29 Août 2015, 10h13
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Journaliste spécialisée en économie
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http://www.leparisien.fr/faits-divers/chantage-sur-le-maroc-la-garde-a-vue-des-journalistes-se-poursuit-28-08-2015-5042789.php
28 Août 2015, 14h07 | MAJ : 28 Août 2015, 23h10
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Chantage sur le Maroc : les deux journalistes présentés à un juge
Soupçonnés d’avoir voulu faire chanter les autorités marocaines, les deux journalistes français placés en garde à vue jeudi sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen.
28 Août 2015, 14h07 | MAJ : 28 Août 2015, 23h10
Un «deal financier» a bien eu lieu entre le Maroc et les deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume, qui ont été «piégés» par des «enregistrements sauvages», a déclaré à l’AFP Eric Moutet, l’avocat de la journaliste Catherine Graciet.
Catherine Graciet et Eric Laurent sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes et d’avoir extorqué un acompte de 40 000 € chacun.
Leur garde à vue, qui a commencé jeudi après-midi s’est terminée vendredi soir. Les deux journalistes ont été conduits au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. Le parquet avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage.
40 000 € lors d’un rendez-vous jeudi
Si l’avocat du Maroc a livré de nombreux détails sur cette affaire singulière et rocambolesque, la version des journalistes incriminés n’a pas filtré. Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Eric Dupond-Moretti, l’affaire a commencé le 23 juillet, quand Eric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. «Et là, surprise, énorme, raconte Me Dupond-Moretti, Eric Laurent dit Ecoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteure, et moyennant 3 millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin».
Le Maroc a déposé plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions sont organisées, «des rencontres filmées, enregistrées, entre le représentant du roi» et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. Selon l’avocat, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, toujours sous surveillance policière, avec «un acompte substantiel de 40 000 € chacun». Une source proche du dossier a confirmé jeudi qu’«il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent». Ils ont été arrêtés peu après.
A ce stade, de nombreuses questions se posent, notamment sur les motivations des deux journalistes, qui ont déjà publié chacun plusieurs livres d’enquête. Jeudi, les Editions du Seuil ont confirmé qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, «pour une sortie en janvier-février». «C’est de la folie douce d’imaginer que leur chantage aurait pu marcher», s’étonne une source proche du dossier.
Pour Me Moutet, «une logique de stratagème» s’est mise en place de la part du Maroc dans ce dossier.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/chantage-les-journalistes-s-etaient-engages-a-vie-a-ne-plus-rien-publier-sur-le-maroc-28-08-2015-5043615.php
Chantage : les journalistes s’étaient engagés à vie à ne plus publier sur le Maroc
Eric Laurent et Catherine Graciet, deux journalistes soupçonnés d’avoir tenté de soutirer 2 M€ au roi du Maroc en échange d’un engagement à ne plus rien écrire d’embarrassant sur lui, ont été mis en examen dans la nuit de vendredi à samedi pour «chantage» et «extorsion de fonds».
Geoffroy Tomasovitch | 28 Août 2015, 23h01 | MAJ : 29 Août 2015, 10h13
Info le Parisien
Leurs détracteurs les appellent, avec une pointe d’ironie bien marquée, les « titulaires d’une carte de presse ». Il faut dire que ces deux journalistes français expérimentés se retrouvent depuis jeudi au cœur d’une affaire extravagante. Eric Laurent et Catherine Graciet, coauteurs en 2012 d’un livre accusateur contre Mohammed VI, sont soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc, en lui réclamant d’abord 3, puis finalement 2 M€.
La contrepartie ? Renoncer à leur projet d’écrire plusieurs nouveaux brûlots contre le souverain de Rabat.
Mieux encore. Selon nos informations, les deux journalistes se sont engagés, dans un document manuscrit rédigé, signé et remis jeudi à l’émissaire du roi dans le cadre feutré d’un palace parisien, à ne plus rien publier sur le Maroc. Et ce, à vie !
Arrêtés le jour même par les policiers qui les surveillaient discrètement, Eric Laurent et Catherine Graciet ont été présentés tard vendredi soir à une juge d’instruction à l’issue de leur garde à vue qui avait été renouvelée, et à la suite de plusieurs perquisitions à Paris et en province. Ils ont été mis en examen dans la nuit pour «chantage» et «extorsion de fonds», et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Une première conversation enregistrée, les deux autres sous surveillance policière
Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats du royaume du Maroc, cette incroyable affaire, révélée par RTL jeudi, a débuté par un coup de téléphone d’Eric Laurent, le 23 juillet. Le journaliste d’investigation chevronné cherche alors à contacter le secrétaire particulier de Mohammed VI. Il va insister quelques jours plus tard et parvenir à décrocher un rendez-vous à Paris avec un avocat marocain, homme de confiance du royaume.
Et le 11 août, le journaliste apprend à cet émissaire son projet de livre à charge contre Mohammed VI. Selon Me Dupond-Moretti, Eric Laurent a alors évalué à 3 M€ le prix de la non-publication de ce présumé futur brûlot.
L’émissaire rentre au Maroc et rend compte au roi. « Devant des faits aussi graves, nous avons de suite décidé de porter plainte », glisse un proche du royaume. Le parquet de Paris ouvre aussitôt une information judiciaire. La deuxième réunion, puis la dernière — la seule où intervient Catherine Graciet — se feront sous « surveillance ». De plus, selon nos informations, la toute première conversation entre Eric Laurent et l’émissaire du roi a été enregistrée et remise à la justice française.
Deux enveloppes contenant en tout 80.000€ comme avance
L’affaire éclate au grand jour avec l’interpellation des deux maîtres chanteurs présumés. Jeudi, ils ont après une longue « négociation » accepté de recevoir chacun une enveloppe contenant environ 40 000 €, avance sur les 2 M€, prix de leur renoncement à écrire sur le Maroc.
« Le contexte du dossier est très troublant. Le royaume du Maroc a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », confiait hier soir Me Eric Moutet, avocat de la journaliste qui admet avoir accepté les 40 000 €. « Par ailleurs, c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages. Dans ce dossier, il y a une logique de stratagème », dénonce encore Me Moutet.
« Scandale clair et net » selon la partie civile, « affaire bien trouble » pour d’autres, cette histoire n’a peut-être pas fini de surprendre…
VIDEO. Chantage sur le Maroc. L’avocat de Graciet : «Ils ont été attirés dans un traquenard»
leparisien.fr
http://www.lepoint.fr/politique/chantage-contre-le-maroc-l-avocat-de-la-journaliste-evoque-un-piege-28-08-2015-1960157_20.php
Source AFP
Catherine Graciet et Éric Laurent, placés jeudi en garde à vue, sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. L’avocat de la journaliste Catherine Graciet, Éric Moutet, dénonce des « enregistrements sauvages ».
« Le contexte du dossier est très troublant : le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a estimé son avocat.
L’affaire, singulière et rocambolesque, a été révélée peu après l’arrestation des deux journalistes, qui venaient de se faire remettre de l’argent lors d’un rendez-vous organisé à Paris avec un représentant du Maroc. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, avec des informations supposées gênantes.
Pour Me Moutet, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé. « L’instruction devra déterminer le rôle de chacun », a-t-il dit.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/29/97001-20150829FILWWW00016-roi-du-maroc-les-journalistes-deferes.php
http://www.lepoint.fr/politique/chantage-contre-le-maroc-l-avocat-de-la-journaliste-evoque-un-piege-28-08-2015-1960157_20.php
Chantage contre le Maroc : l’avocat de la journaliste évoque un « piège »
Un « deal financier » a bien eu lieu entre le Maroc et les deux journalistes français soupçonnés d’avoir fait chanter le royaume. Ils se disent « piégés ».
Source AFP
Publié le 28/08/2015 à 23:22 – Modifié le 29/08/2015 à 10:07 | Le Point.fr
Catherine Graciet et Éric Laurent, placés jeudi en garde à vue, sont arrivés vendredi soir au palais de justice de Paris pour être présentés à un juge d’instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. L’avocat de la journaliste Catherine Graciet, Éric Moutet, dénonce des « enregistrements sauvages ».
« Le contexte du dossier est très troublant : le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a estimé son avocat.
« Des enregistrements sauvages »
L’affaire, singulière et rocambolesque, a été révélée peu après l’arrestation des deux journalistes, qui venaient de se faire remettre de l’argent lors d’un rendez-vous organisé à Paris avec un représentant du Maroc. Ils sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc, Mohammed VI, avec des informations supposées gênantes.
Pour Me Moutet, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé. « L’instruction devra déterminer le rôle de chacun », a-t-il dit.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/29/97001-20150829FILWWW00016-roi-du-maroc-les-journalistes-deferes.php
Roi du Maroc : les journalistes mis en examen
-
- Par Lefigaro.fr avec Reteurs
- Mis à jour le 29/08/2015 à 10:10
- Publié le 29/08/2015 à 08:28
Les deux journalistes français soupçonnés d’avoir réclamé de l’argent afin de ne pas publier un livre à charge contre le roi ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de vendredi à samedi. Eric Laurent et Catherine Graciet, accusés d’avoir empoché de l’argent extorqué, étaient en garde à vue depuis jeudi après-midi. Le parquet, qui s’était déjà saisi en enquête préliminaire, avait ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage. Ils ont été mis en liberté surveillée.
Selon Eric Dupont-Moretti, l’un des avocats du Maroc, l’un des journalistes avait contacté le palais royal le 23 juillet dernier pour annoncer la rédaction d’un livre et demander « des choses importantes ». Lors d’une rencontre avec un représentant du roi, il aurait demandé trois millions d’euros pour ne pas publier son ouvrage et le souverain chérifien a déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris.
Lors d’une nouvelle réunion organisée jeudi à Paris sous le contrôle de la police et du parquet français pour piéger le journaliste et son co-auteur, ces derniers ont accepté de l’argent et signé un contrat, a ajouté l’avocat du roi du Maroc. »Le contrat, c’est en réalité la signature de leur culpabilité et la signature de ce chantage », a-t-il dit.
Me Eric Moutet, l’avocat de Catherine Graciet a invité à la prudence concernant les accusations formulées contre les deux journalistes. »Le royaume du Maroc a des comptes extrêmement lourds et un passif à solder avec Catherine Graciet. Ce dossier démarre, il y a des propos imprudents surtout dans le contexte de risques d’attentats, parler de terrorisme dans une affaire comme celle-là parait un petit peu avancé. Complot ou pas complot, je n’en sais rien. Il est clair qu’ils ont été attirés dans un traquenard », a-t-il dit.
http://www.lepoint.fr/justice/chantage-contre-le-roi-du-maroc-les-deux-journalistes-mis-en-examen-29-08-2015-1960189_2386.php
Chantage contre le roi du Maroc : les deux journalistes mis en examen
Éric Laurent et Catherine Graciet ont été mis en examen pour « chantage » et « extorsion de fonds » et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Source AFP
Publié le 29/08/2015 à 10:05 – Modifié le 29/08/2015 à 10:25 | Le Point.fr
Deux journalistes français soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le royaume du Maroc avec des informations supposées gênantes ont été mis en examen ce samedi pour « chantage » et « extorsion de fonds » et ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Leur contrôle judiciaire leur impose notamment de ne pas entrer en contact entre eux ni avec d’autres protagonistes du dossier. Dans ce scénario rocambolesque, les deux journalistes, Éric Laurent et Catherine Graciet, ont été arrêtés jeudi à Paris à la sortie d’un rendez-vous avec un représentant du Maroc au cours duquel « il y a eu remise et acceptation d’une somme d’argent », a indiqué une source proche du dossier. L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier » dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP.
Le parquet de Paris a ouvert mercredi une information judiciaire pour tentative d’extorsion de fonds et tentative de chantage. Selon le récit de l’avocat du Maroc, Me Éric Dupond-Moretti, l’affaire commence le 23 juillet, quand Éric Laurent contacte le cabinet royal et sollicite une rencontre en disant qu’il prépare un livre. Le journaliste de 68 ans n’est pas un inconnu au Maroc. Il a publié en 1993 un livre d’entretiens avec l’ancien monarque Hassan II, père de l’actuel roi Mohammed VI. Début 2012, il publie, avec Catherine Graciet cette fois, un livre accusateur contre Mohammed VI, Le Roi prédateur. L’édition du journal espagnol El País avait été interdite sur le territoire marocain le jour où le quotidien avait publié les bonnes feuilles du livre. Après l’appel d’Eric Laurent, un représentant du cabinet du roi, un avocat marocain, a rencontré le journaliste. « Et là, surprise, énorme », raconte Me Dupond-Moretti, « Eric Laurent dit écoutez, je prépare un livre avec Mme Graciet, co-auteur, et, moyennant trois millions d’euros, il n’y a pas de polémique, on retire notre bouquin« .
« Piège »
Le Maroc a déposé une plainte à Paris, conduisant le parquet à ouvrir une enquête. Dans ce cadre, des réunions ont été organisées, « des rencontres filmées, enregistrées entre le représentant du roi » et les journalistes, poursuit Me Dupond-Moretti. « C’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages », a affirmé de son côté l’avocat de Catherine Graciet, jugeant qu’ »il y a dans cette affaire une logique de stratagème ». Selon Me Dupond-Moretti, les deux journalistes sont sortis du dernier rendez-vous parisien, jeudi, sous surveillance policière, avec « un acompte substantiel de 40 000 euros chacun ». Peu après, ils ont été arrêtés et placés en garde à vue dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Les deux journalistes ont publié plusieurs autres ouvrages (Bush, l’Iran et la bombe, La Face cachée du pétrole, La Face cachée du 11 Septembre pour Éric Laurent, La Régente de Carthage : main basse sur la Tunisie, Sarkozy-Kadhafi, histoire secrète d’une trahison pour Catherine Graciet). Jeudi, les éditions du Seuil ont confirmé à l’AFP qu’ils préparaient un livre sur le roi du Maroc, « pour une sortie en janvier-février ». « Si les faits sont avérés, c’est très surprenant de la part de Catherine. Elle n’a pas le profil pour ce type de délit », a réagi le journaliste Nicolas Beau, co-auteur de La Régente de Carthage.
L’affaire survient dans un contexte particulier entre Paris et Rabat, qui se sont réconciliés début 2015 après une brouille d’un an à cause de plaintes à Paris pour tortures contre le patron du contre-espionnage marocain, Abdellatif Hammouchi. En février 2014, des policiers lui avaient notifié directement à l’ambassade du Maroc à Paris, où il se trouvait, une convocation d’un juge d’instruction, suscitant la colère de Rabat.
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/08/29/il-y-a-eu-un-deal-financier-entre-les-deux-journalistes-francais-et-le-royaume-du-maroc_4739647_1653578.html
Les journalistes soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc mis en examen
Le Monde.fr avec AFP | 29.08.2015 à 00h11 • Mis à jour le 29.08.2015 à 10h17
Deux journalistes français soupçonnés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc ont été mis en examen pour chantage et extorsion de fonds dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 août, a-t-on appris de source judiciaire. Selon une source proche du dossier, Eric Laurent a reconnu durant sa garde à vue, entamée jeudi soir, avoir formulé une offre de 3 puis 2 millions d’euros au Maroc pour le renoncement de la publication d’un livre compromettant pour le Palais royal, co-signé avec la journaliste Catherine Graciet.
L’avocat de Catherine Graciet, Me Eric Moutet, a lui confirmé vendredi soir l’existence d’un « deal financier », dans un « contexte très troublant ». « Le royaume marocain a des comptes évidents à solder avec Catherine Graciet et un nouveau livre sur l’entourage du roi est en préparation au moment où le deal financier se met en place », a-t-il déclaré à l’AFP. Pour lui, « c’est précisément l’avocat mandaté par le roi qui piège les journalistes par des enregistrements sauvages ». « Il y a dans cette affaire une logique de stratagème qui s’est mise en place », a-t-il jugé et « l’instruction devra déterminer le rôle de chacun ».
Selon Me Eric Dupond-Moretti, l’un des avocats de Rabat, l’affaire a commencé le 23 juillet : ce jour-là, Eric Laurent aurait contacté le secrétariat du Palais royal pour annoncer la sortie prochaine d’un livre polémique contenant « des choses importantes ». « Un représentant du Palais a alors été envoyé à Paris où une première rencontre a eu lieu avec M. Laurent », explique l’avocat, joint jeudi soir par Le Monde.
« Moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre »
Au cours de cette rencontre, M. Laurent aurait déclaré être en train de préparer un ouvrage compromettant pour le Palais. Selon lui, « Eric Laurent dit : “Ecoutez, moyennant 3 millions d’euros, je ne publie pas mon livre, un livre que je prépare avec Catherine Graciet” ».
« Le Palais a alors décidé de porter plainte auprès du parquet de Paris. Les policiers ont décidé d’organiser un flagrant délit », raconte Me Dupond-Moretti, qui a révélé l’affaire jeudi après-midi sur l’antenne de RTL. Dans la foulée, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire, puis saisira des juges d’instruction.
Un autre rendez-vous, écouté et surveillé par la police, aurait alors été fixé. M. Laurent y aurait réitéré la même proposition. Enfin, un troisième rendez-vous aurait été fixé au jeudi 27 août dans un restaurant parisien. « Cette fois, Eric Laurent et Catherine Graciet étaient tous les deux présents. Un contrat a été signé et un acompte de 80 000 euros leur a été remis », déclare l’avocat. Les deux journalistes ont été interpellés à la sortie de ce rendez-vous, ils ont passé la nuit en garde à vue.
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