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vendredi 14 août 2015

Ghlam, Salhi, Coulibaly : le terroriste piégé par son téléphone

A la veille du 15 août, les conseils de vigilance se multiplient pour les Chrétiens, alertés par l’attentat manqué de Sid Ahmed Ghlam le 19 avril dernier à Villejuif, tandis que le procureur de Paris et d’autres acteurs de la lutte contre le terrorisme accusent Apple et Google de freiner leurs enquêtes avec le chiffrement de données.

L’Express rappelle à cette occasion comment plusieurs dossiers récents ont rebondi grâce à l’analyse des smartphones des suspects.


http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/08/11/01016-20150811ARTFIG00051–l-approche-du-15-aout-la-vigilance-autour-des-eglises-reste-elevee.php

À l’approche du 15 août, la vigilance autour des églises reste élevée

 

    • Par lefigaro.fr
    • Mis à jour le 11/08/2015 à 11:19
    • Publié le 11/08/2015 à 09:45

L'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte de Villejuif, contre laquelle Sid Ahmed Ghlam projetait un attentat.
 
Quatre mois après la tentative d’attentat contre une église de Villejuif, le ministère de l’Intérieur et la Conférence des évêques de France (CEF) ont envoyé fin juillet à tous les évêchés de France une note rappelant les consignes de sécurité à respecter dans les lieux de culte chrétiens.

Même l’été, la vigilance doit rester de mise aux abords des églises. C’est en substance le message que veulent faire passer le ministère de l’Intérieur et la Conférence des évêques de France (CEF), à l’approche du 15 août, période de rassemblements. Pour interpeller les fidèles, une affichette a été élaborée et envoyée fin juillet à tous les évêchés de France, rapporte ce mardi le quotidien La Croix. «Paroissiens réguliers ou occasionnels, visiteurs, soyez acteurs de votre sécurité», peut-on lire sur le document qui donne quelques consignes de sécurité: ne pas laisser son sac lors de la communion, signaler tout objet abandonné, détecter les tenues non-adaptées à l’événement, etc.

Il ne s’agit pas de renforcer la sécurité des 45.000 lieux de cultes catholiques que compte l’Hexagone mais de maintenir la vigilance des personnes fréquentant les églises. «On ne va pas installer des portiques de sécurité à l’entrée des églises», commente-t-on au CEF. Idem, à Lourdes où se retrouvent dès aujourd’hui les 8000 participants de l’association Pèlerinage national. «Nous avons un lieu ouvert 24 heures sur 24, sept jours sur sept, avec une multitude de portes. Nous n’allons pas fouiller tous ceux qui ont l’air bizarre», réagit dans les colonnes de La Croix David Torchala, chargé de la communication des sanctuaires.

Rassurer les fidèles et les touristes


Depuis l’attentat déjoué in extremis contre une église de Villejuif en avril dernier, la sécurité a été renforcée autour des églises. 178 églises bénéficient d’une protection spécifique. C’est notamment le cas de la cathédrale Notre-Dame de Paris ou la basilique du Sacré-Cœur, qui figurent parmi les endroits les plus visités au monde. Pour les autres, Bernard Cazeneuve a envoyé aux préfets de France une série d’instructions (afficher des pancartes «vigipirate», limiter les accès, augmenter les patrouilles au moment des offices ou lors des fêtes religieuses, etc). À Lourdes, lieu hautement sensible avec ses 6 millions de visiteurs par an, la présence policière a également été renforcée: les agents non-armés sont passés de cinq à onze.

Ces mesures, toujours en vigueur, ont pour but de limiter la menace terroriste mais surtout de rassurer les paroissiens et les touristes. «Lorsque nous voyageons, nous visitons de nombreuses églises et nous ne sentons jamais d’insécurité dans ces lieux», témoignait récemment dans La Dépêche du Midi un couple de touristes, de passage à Montauban. «De toute façon ce n’est pas une pancarte qui va stopper d’éventuels terroristes! Il ne reste plus qu’à compter sur sa bonne fortune et ne pas être au mauvais endroit au mauvais moment».

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http://www.planet.fr/societe-attentats-les-eglises-sous-haute-surveillance-le-15-aout.910758.29336.html

Risque d’attentats : les églises sous haute surveillance ce 15 août


Publié par Meddy Mensah le Vendredi 14 Août 2015 : 11h50

Risque d'attentats : les églises sous haute surveillance ce 15 août

Dans la crainte d’une ou plusieurs attaques terroristes contre des lieux de culte chrétien en ce jour particulier, ces derniers vont faire l’objet d’une protection renforcée.

Il y a quelques mois, et pour la première fois, un attentat déjoué avait pour cible une église. La découverte des projets terroristes de l’étudiant algérien, Sid Ahmed Ghlam, qui projetait de s’attaquer à une église de Villejuif (Val-de-Marne), avait en effet choqué et alarmé nombre de fidèles partout en France.

A lire aussi Ces églises, chapelles… devenues des mosquées

En ce jour particulier du 15 août, jour férié où les chrétiens fêtent l’Assomption de la vierge Marie, la protection des églises, qui vont très certainement être bondées, va être renforcée. Le ministère de l’Intérieur et la Conférence des évêques de France ayant fait passer fin juillet des consignes de sécurité à l’ensemble des paroisses.

Sur cette note transmise à tous les évêchés de France, il est écrit de signaler un objet abandonné, détecter « les tenus non-conformes à la prière » ou encore de ne pas laisser son sac sur les bancs de l’église.

« C’est à chacun d’être vigilant »

Pour Olivier Ribadeau Dumas, porte-parole des Evêques de France, cité par Europe 1, « les gens lorsqu’ils vont dans les églises n’ont pas comme première priorité la sécurité mais la prière. Pour que cette prière puisse être sereine et paisible, il est nécessaire d’être attentif aux objets abandonnés et aux comportements qui pourraient sembler étranges ». « C’est à chacun d’être vigilant. De toute façon, il est impossible de garder les 145 000 églises qui sont dans notre pays. »

Actuellement, seulement 178 églises sont sous protection policière ; la décision de protéger un lieu revenant aux préfets. A noter également que le 15 août, à midi, de nombreuses églises de France feront sonner leurs cloches en hommage aux chrétiens persécutés par l’Etat islamique en Orient.
 

Vidéo sur le même thème : Impressionnant : la foudre frappe une église de plein fouet !

La redaction
 
Publié par Meddy Mensah le Vendredi 14 Août 2015 : 11h50



http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/attentats-le-smartphone-meilleur-ami-ou-ennemi-des-terroristes_1706942.html

Attentats: le smartphone, meilleur ami ou ennemi des terroristes?


Par Jérémie Pham-Lê et , publié le 14/08/2015 à 16:45 , mis à jour à 16:50


Les enquêteurs sont rapidement parvenus à déchiffrer le téléphone de Yassin Salhi, auteur présumé de l'attaque en Isère, et découvrir sa connection syrienne.
Les enquêteurs sont rapidement parvenus à déchiffrer le téléphone de Yassin Salhi, auteur présumé de l’attaque en Isère, et découvrir sa connection syrienne. AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

 

Dans une tribune, le procureur de Paris et d’autres acteurs mondiaux de la lutte contre le terrorisme accusent Apple et Google de freiner leurs enquêtes avec le chiffrement de données. Si aucun exemple français n’est cité, plusieurs dossiers récents ont rebondi grâce à l’analyse des smartphones des suspects.


Apple et Google vont-ils empêcher les autorités françaises de déjouer les prochains attentats? La question est certes provocatrice, mais se pose à la lecture de la tribune du New York Times signée mardi par le procureur de Paris, François Molins, et d’autres responsables mondiaux de la lutte contre le terrorisme. Ils accusent ainsi les deux géants du Web de mettre en péril les enquêtes judiciaires via leur systèmes d’exploitations, iOS et Android. Lesquels disposent d’outils de chiffrement de données de plus en plus coriaces pour garantir la vie privée des utilisateurs, inquiets depuis l’affaire Snowden/NSA.

« Lorsqu’un smartphone n’est pas crypté, il est facile de retrouver certains éléments, même s’ils ont été effacés, comme des SMS ou des photos. Mais lorsque le chiffrement est poussé, c’est autant de temps perdu. Or, quand il y a un risque d’attentat, nous sommes en situation d’urgence », observe une source judiciaire jointe par L’Express.

Dans les faits, les enquêteurs disent ne pouvoir quasiment rien faire si un suspect en garde à vue ne donne pas son code. Aucun exemple d’échec français n’est cité dans la tribune. Mais le procureur de Paris rappelle que des enquêtes se sont accélérées ces derniers mois grâce à l’exploitation des téléphones.

1. Attentat à Saint-Quentin-Fallavier: la connection syrienne débusquée


Les faits > Quelques minutes avant de pénétrer dans l’usine iséroise, Yassin Salhi immortalise son acte barbare. Il prend deux photos de la dépouille de son patron qu’il vient de décapiter: l’une montre la tête posée sur le tronc, l’autre est un « selfie » dans lequel le terroriste présumé prend la pose. Il les envoie immédiatement à un contact via l’application Whatsapp.

L’analyse du téléphone > Il faudra moins de 48 heures après les faits pour que les enquêteurs parviennent à exploiter le portable du suspect, un Iphone. « On est remonté très vite », concède une source proche de l’enquête à L’Express, sans préciser si Yassin Salhi a été coopératif ou non. Le destinataire des clichés macabres possède un numéro canadien. Mais après quelques analyses, les enquêteurs découvrent que celui-ci est en réalité un Français parti faire le djihad et connu des services de renseignements. Le lien entre Yassin Salhi, qui niait pourtant tout motivation terroriste, avec la Syrie est établi.

2. Attentat évité de Villejuif: un chiffrement heureusement raté


Les faits > Suspecté d’avoir voulu attaquer une église à Villejuif, Sid Ahmed Ghlam est un féru d’informatique, matière qu’il étudiait à l’université. A son domicile, les enquêteurs retrouvent un tutoriel sur l’utilisation de logiciels de chiffrement de données, raconte Le Parisien. Non seulement le jeune homme crypte ses communications, mais il enregistre aussi des numéros et des adresses sur son téléphone portable via un alphabet codé.

L’analyse du téléphone > Maladroit dans ses gestes -il se serait accidentellement tiré une balle dans le pied-, Sid Ahmed Ghlam l’est aussi dans l’utilisation de son téléphone. Malgré toutes les précautions prises, il commet une erreur qui permet à l’enquête de rebondir. « A un certain moment, il a mal utilisé ses outils de chiffrement. S’il l’avait bien fait, on ne serait peut-être jamais arrivé à remonter jusqu’à ses données », confie une source proche de l’enquête. Après exploitation de son téléphone, les enquêteurs découvrent des contacts avec la Syrie. Selon Le Monde, Sid Ahmed Ghlam a été téléguidé par des djihadistes français, dont l’un est réputé proche de Mohammed Merah.

3. Attentats de Paris: des complicités mises au jour


Les faits > Les frères Kouachi, auteurs de l’attaque contre Charlie Hebdo, et Amedy Coulibaly, preneur d’otages de la porte de Vincennes, ont coordonné leurs attaques. Ils se sont appelés et ont échangé des SMS pendant plusieurs mois et jusque la veille du début des tueries.

L’analyse des téléphones > Dans sa tribune, le procureur de Paris cite le cas des attentats de Paris pour souligner le caractère « vital » de l’exploitation des téléphones. Mais n’en dit pas davantage. On ignore si des téléphones des Kouachi ont été expertisés. En revanche, il est certain qu’Amedy Coulibaly disposait d’un certain nombre d’outils qui l’ont aidé dans ses préparations. Selon l’AFP, pas moins de 13 portables ont été saisis au domicile du terroriste. L’homme cryptait ses échanges et utilisait des subterfuges, comme une « boîte mail morte », pour communiquer. Grâce aux analyses, l’enquête sur les complicités dont a bénéficié Amedy Coulibaly a très rapidement progressé, permettant la mise en examen de plusieurs personnes. A l’inverse, celle sur les frères Kouachi semble prendre plus de temps, leurs parcours restant flou. Faute d’éléments matériels à expertiser?

Reste que, comme le rappelle Rue89, les services de police ne sont pas si démunis que cela pour déchiffrer les smartphones. « Tout est cassable », écrit le site, rappelant que leur liste d’outils s’est d’ailleurs agrandie avec la loi sur le renseignement. La question est plutôt celle du temps. Au ministère de l’Intérieur, on reconnait que le débat est compliqué et on résume les choses ainsi: « Le cryptage a une utilité pour protéger la vie privée des concitoyens. Mais dans des cas très précis lorsque la sécurité est en jeu, les autorités doivent pouvoir accéder aux données. »


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