Plusieurs enquêtes sont en cours.
http://www.liberation.fr/societe/2015/01/16/amedy-coulibaly-et-son-mentor-djamel-beghal-auraient-ete-voisins-de-cellule-en-2005_1181425
Amedy Coulibaly et son mentor Djamel Beghal auraient été voisins de cellule en 2005
Cédric MATHIOT 16 janvier 2015 à 17:16
La chancellerie affirmait lundi que les deux hommes ne s’étaient pas connus en prison. Une version infirmée par des déclarations du terroriste de Porte de Vincennes aux enquêteurs en 2010.
Oui, la rencontre entre Amedy Coulibaly, braqueur devenu terroriste, et Djamel Beghal, son mentor de l’islam radical, s’est bien faite en prison, contrairement à ce qu’affirmait la chancellerie en début de semaine. Selon nos informations, les deux hommes – tombés en 2010 pour avoir projeté l’évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, auteur des attentats contre le RER parisien en 1995 – auraient été voisins de cellule, en 2005, à la maison d’arrêt de Fleury-Merogis (Essonne).
Dès que l’identité de l’auteur des tueries de Montrouge et de Porte de Vincennes a été connue, la presse a évoqué la radicalisation d’Amedy Coulibaly en milieu carcéral, au contact de Djamel Beghal, condamné à dix ans de prison en 2001 pour avoir projeté un attentat contre l’ambassade des Etats -Unis. Une version infirmée par le ministère de la Justice lors d’un point presse organisé lundi. A la question posée : «D’après ce que vous dites, Amedy Coulibaly n’a pas fait la connaissance de Djamel Beghal en prison ?», le porte-parole du ministère avait répondu : «Non. pas plus que Chérif Kouachi n’a rencontré Beghal en prison. Les trois n’ont jamais été ensemble. Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi ont été à Fleury ensemble un moment. Kouachi et Beghal aussi. Mais jamais les trois. Et il faut savoir que Beghal a toujours été à l’isolement pendant sa détention. Il n’a donc pu voir personne»
Isolement
En réalité, les trois hommes se sont bien trouvés en même temps dans la maison d’arrêt de l’Essonne. Amedy Coulibaly, qui enchaîne depuis 1997 les condamnations pour vols à main armée, se retrouve à Fleury le 31 janvier 2005, jusqu’au 25 août de la même année. Pendant cette période, Djamel Beghal (pour le projet d’attentat contre l’ambassade américaine) et Chérif Kouachi (pour la filière des jihadistes du XIXe arrondissement) purgent également leur peine dans le même établissement. Beghal y est incarcéré du 22 septembre 2004 au 29 mars 2006, Kouachi y séjourne du janvier 2005 au 11 octobre 2006. Les trois ont donc partagé la même maison d’arrêt pendant près de sept mois. Pendant cette période, Beghal est effectivement à l’isolement, comme il l’a quasiment tout le temps été.
Condamné à dix ans de prison, le terroriste, qui a changé douze fois d’établissement pénitentiaire, a effectué quasiment la totalité de sa détention en isolement (1). Dans l’ordinateur de Djamel Beghal, en 2010, les enquêteurs ont d’ailleurs trouvé un long texte intitulé «Le 11 Septembre et Guantánamo, made in France», où il narre son incarcération et compare l’isolement total à de la «torture légale». Selon nos informations, cet isolement aurait été essentiellement justifié par le prosélytisme constaté par l’administration pénitentiaire auprès d’autres détenus musulmans. L’enquête de police effectuée en 2010 a permis de dresser le portrait d’un détenu jouissant d’une grande aura auprès de ses «frères» musulmans détenus. Interrogé sur Djamel Beghal, Fouad Bassim, condamné dans l’affaire, évoque ainsi sa réputation : «Oui, j’en ai déjà entendu parler lors de mon séjour à la maison d’arrêt de Fleury. Beaucoup de frères parlaient de lui. Il est connu comme étant quelqu’un qui possède de la science religieuse.»
En théorie, l’isolement rend impossible tout contact. «Quand on est placé à l’isolement, on a beau être dans le même établissement que d’autres personnes, on ne les voit pas. Et quand vous êtes à l’isolement, quand vous sortez pour aller chez le médecin ou au parloir, les couloirs sont vides et vous êtes encadrés par deux surveillants de la pénitentaire», expliquait le porte-parole de Christiane Taubira, lundi. Les déclarations d’Amedy Coulibaly suggèrent une étanchéité moins parfaite.
Rencontre à la sortie
Lors de ses interrogatoires, il répète à plusieurs reprises avoir «rencontré Beghal en prison». Une bonne source assure que les deux étaient en réalité «l’un au-dessus de l’autre» pendant une période de leur détention, ce qui rend possible, sinon une rencontre physique, au moins des échanges, «notamment par les fenêtres». C’est ce qui apparaît dans les réponses de Coulibaly aux enquêteurs au printemps 2010. A la question «Connaissez-vous le parcours de Beghal ?», il répond : «Pas vraiment. Je sais qu’il était en Afghanistan. Il m’a dit qu’il s’était fait torturer là-bas. Le seul fait que je sois toujours en contact avec lui, ce n’est pas à cause de la religion, c’est parce qu’humainement, c’est une personne qui m’a touché. Quand j’étais en prison, il était juste au-dessus de moi, et il était aux isolés. Et cela m’a fait de la peine. Et maintenant sa situation n’est pas confortable, car il n’a aucun revenu, et ça m’a fait pitié.» Dans un autre interrogatoire, il livre la même version : «Quand j’étais en détention avec lui, c’était en 2005, j’étais dans une aile et lui se trouvait avec les isolés. Je parlais avec les isolés et, petit à petit, on s’est liés d’amitié. Je suis resté un certain temps en cellule au-dessous de lui.»
Pendant leurs sept mois de détention, les deux hommes ont suffisamment pu sympathiser pour qu’une rencontre soit organisée une fois sortis de prison, par le biais d’un intermédiaire. «Fin 2009, déclare Coulibaly aux enquêteurs, quelqu’un m’a appelé et m’a donné le numéro de Djamel Beghal. Je l’ai appelé, il m’a dit qu’il était à la campagne, il m’a demandé de passer le voir et j’ai commencé à y aller. La première fois, j’y suis allé seul et quand j’ai vu Beghal, il m’a demandé des nouvelles de Kouachi et il m’a dit de venir avec lui.» Chérif Kouachi, devenu un autre disciple de Beghal, futur assassin de l’équipe de Charlie Hebdo, qu’Amedy Coulibaly a aussi rencontré en prison, à la même époque, comme il l’a également plusieurs fois répété aux enquêteurs.
(1) Selon nos informations, il n’en est sorti qu’en 2008 lors de son séjour à Uzerche (Corrèze).
http://www.rennes.lemensuel.com/actualite/article/2015/01/27/attentats-le-telephone-du-mentor-des-terroristes-etudie-par-les-policiers-15684.html
le 27 janvier 2015, 12h40 (Actualisé le 27 janvier 2015, 18h37).
Attentats : le téléphone du « mentor » des terroristes étudié par les policiers rennais
Incarcéré à Rennes, Djamel Beghal a-t-il joué un rôle dans
l’organisation des attentats de début de janvier du fond de sa cellule ?
C’est ce qu’essaient de savoir les policiers de la DIPJ de Rennes après
la saisine d’un téléphone portable caché dans la cellule du « mentor »
des trois terroristes.
Djamel Beghal était-il en contact avec les frères Kouachi et Amédy
Coulibaly depuis sa cellule de la prison de Rennes – Vezin avant les
attentats ? C’est ce que cherchent à savoir les enquêteurs de la PJ de
Rennes depuis qu’un téléphone portable a été retrouvé, jeudi 8 janvier,
dans la cellule du « mentor » des auteurs des attaques des 7 et 9
janviers.
Ce jeudi 8 janvier, la traque des frères Kouachi, débutée la veille avec l’attentat de Charlie Hebdo, mobilise toutes les forces de sécurité. Les identités des terroristes sont connues. Tout comme les liens qui les unissent à Djamel Beghal.
Condamné à dix ans de réclusion pour avoir fomenté un attentat contre l’ambassade américaine à Paris, Beghal, 49 ans, est soupçonné d’être le « trait d’union » entre les trois terroristes. Il a fait connaissance avec Cherif Kouachi et Amédy Coulibaly à la prison Fleury-Mérogis, où les trois hommes auraient créé « des liens indéfectibles ».
Un téléphone caché… dans la télévision
Jeudi 8 janvier, Djamel Beghal est placé « à l’isolement » par les surveillants du centre de détention de Rennes-Vezin. « Il s’agissait de garantir la tranquillité de la prison », témoigne une source pénitentiaire. En fouillant la cellule laissée vacante, les surveillants trouvent un téléphone portable, caché dans la télévision. « Pour le moment, les policiers exploitent ses données », confirme une source proche de l’enquête.
Outre le portable de Beghal, les enquêteurs fouillent aussi la mémoire de l’ordinateur de Smain Aït Ali Belkacem, saisi une semaine plus tard au centre de détention de Condé-sur-Sarthe.
Cet Algérien, ancien du GIA, y purge une peine de perpétuité depuis sa condamnation, en 2002, pour sa participation à l’attentat du RER Saint-Michel en 1995. Belkacem est aussi une vieille connaissance des Kouachi et de Coulibaly. En 2002, Cherif Kouachi, Coulibaly et Beghal ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur son projet d’évasion.
Les deux « mentors » des terroristes ont-ils joué un rôle dans les attentats de Paris du fond de leurs cellules ? Les enquêteurs rennais et leurs collègues ornais planchent sur cette question, en liaison avec les policiers de l’antiterrorisme. Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes. A ce jour, « elles restent indépendantes et ne sont pas jointes à l’enquête sur les attentats », précise une source judiciaire.
Ce jeudi 8 janvier, la traque des frères Kouachi, débutée la veille avec l’attentat de Charlie Hebdo, mobilise toutes les forces de sécurité. Les identités des terroristes sont connues. Tout comme les liens qui les unissent à Djamel Beghal.
Condamné à dix ans de réclusion pour avoir fomenté un attentat contre l’ambassade américaine à Paris, Beghal, 49 ans, est soupçonné d’être le « trait d’union » entre les trois terroristes. Il a fait connaissance avec Cherif Kouachi et Amédy Coulibaly à la prison Fleury-Mérogis, où les trois hommes auraient créé « des liens indéfectibles ».
Un téléphone caché… dans la télévision
Jeudi 8 janvier, Djamel Beghal est placé « à l’isolement » par les surveillants du centre de détention de Rennes-Vezin. « Il s’agissait de garantir la tranquillité de la prison », témoigne une source pénitentiaire. En fouillant la cellule laissée vacante, les surveillants trouvent un téléphone portable, caché dans la télévision. « Pour le moment, les policiers exploitent ses données », confirme une source proche de l’enquête.
Outre le portable de Beghal, les enquêteurs fouillent aussi la mémoire de l’ordinateur de Smain Aït Ali Belkacem, saisi une semaine plus tard au centre de détention de Condé-sur-Sarthe.
Cet Algérien, ancien du GIA, y purge une peine de perpétuité depuis sa condamnation, en 2002, pour sa participation à l’attentat du RER Saint-Michel en 1995. Belkacem est aussi une vieille connaissance des Kouachi et de Coulibaly. En 2002, Cherif Kouachi, Coulibaly et Beghal ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur son projet d’évasion.
Les deux « mentors » des terroristes ont-ils joué un rôle dans les attentats de Paris du fond de leurs cellules ? Les enquêteurs rennais et leurs collègues ornais planchent sur cette question, en liaison avec les policiers de l’antiterrorisme. Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes. A ce jour, « elles restent indépendantes et ne sont pas jointes à l’enquête sur les attentats », précise une source judiciaire.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/01/28/01016-20150128ARTFIG00510-attentats-la-police-analyse-le-telephone-du-mentor-des-terroristes.php
Attentats : la police analyse le téléphone du mentor des terroristes
-
- Par lefigaro.fr
- Publié le 28/01/2015 à 22:17
Djamel Beghal a-t-il joué un rôle dans les récents attentats de Paris depuis le fond de sa cellule? C’est la question à laquelle la police judiciaire, en lien avec les policiers de l’antiterrorisme, tente de répondre. Pour savoir si ce détenu a récemment été en contact avec les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, les auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo et de la prise d’otages à l’Hyper Casher, les enquêteurs étudient le contenu d’un téléphone portable, retrouvé caché dans la cellule de Beghal incarcéré à Rennes, indique une source policière au Figaro, confirmant une information du Mensuel de Rennes. «Toutes les cellules de la prison ont été passées au peigne fin il y a quelques jours: on a notamment retrouvé un téléphone dans la cellule de Beghal, et dans d’autres, des cartes SIM et un système amplificateur Wifi», détaille cette même source, qui suppose que ces objets sont «rentrés à l’occasion de parloirs».
Cette saisie est particulièrement intéressante pour les enquêteurs,
qui savent que Djamel Beghal, actuellement incarcéré à Rennes, connaît
bien Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly. Ces derniers ont rencontré le
terroriste en 2005 à la prison de Fleury-Mérogis dans l’Essone, où il
purgeait une peine de 10 ans de prison pour son implication dans un
groupe ayant projeté un attentat contre l’ambassade des États-Unis à
Paris en 2001. À ce moment-là, Amedy Coulibaly et Chérif Kouachi sont
respectivement condamnés pour délit de droit commun et appartenance à
une filière de recrutement de djihadistes. C’est là qu’ils ont tous les
trois tissé des liens d’amitié. Selon Libération, Coulibaly et son mentor auraient même été voisins de cellule. Les deux détenus tombent alors sous la coupe de Beghal, décrit par ses amis comme un «fin théologien».
Autre piste intéressante pour les enquêteurs: le contenu de l’ordinateur de Smain Aït Ali Belkacem, le détenu qui a tenté de s’évader en 2010. Selon Le Mensuel de Rennes, l’appareil, en cours d’analyse, a été saisi dans sa cellule au centre de détention de Condé-sur-Sarthe dans l’Orne, où cet ancien membre du Groupe islamique armé (GIA) purge une peine à perpétuité depuis sa condamnation en 2002. Là encore, la police tente de savoir si cet homme était impliqué dans le projet fou des attentats de Paris. Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes mais n’ont pas été rattachées à l’enquête principale, menée sur les attentats.
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/29/attentats-a-paris-les-parcours-intimement-lies-des-freres-kouachi-et-d-amedy-coulibaly_4562539_4355770.htmlDeux enquêtes ouvertes
Les années passent et les trois hommes continuent de se fréquenter. En 2009, Beghal sort de prison et se retrouve assigné à résidence à Murat (Cantal), en attendant une expulsion vers l’Algérie qui ne viendra jamais. L’année suivante, Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly lui rendent régulièrement visite. Ensemble, ils planifient l’évasion d’un autre détenu, Smain Aït Ali Belkacem, un islamiste incarcéré à la centrale de Clarivaux dans l’Aube. Ce dernier a été condamné à perpétuité pour l’attentat de la station RER Musée-d’Orsay à Paris en octobre 1995. Les trois comparses sont alors arrêtés. L’opération a été déjouée par la police antiterroriste grâce à des écoutes téléphoniques. Chérif Kouachi bénéficie d’un non-lieu, Amedy Coulibaly prend 5 ans et Beghal, 10. Seul à avoir fait appel, sa peine a été confirmée en décembre dernier. Comme en première instance, il a nié toute implication directe dans cette opération. Au lendemain de l’attaque de Charlie Hebdo, le jeudi 8 janvier, il a été placé «à l’isolement» par les surveillants du centre de détention de Rennes-Vezin. Depuis, son avocat Me Bérenger Tourné nie tout lien entre son client et les attentats de Paris.Autre piste intéressante pour les enquêteurs: le contenu de l’ordinateur de Smain Aït Ali Belkacem, le détenu qui a tenté de s’évader en 2010. Selon Le Mensuel de Rennes, l’appareil, en cours d’analyse, a été saisi dans sa cellule au centre de détention de Condé-sur-Sarthe dans l’Orne, où cet ancien membre du Groupe islamique armé (GIA) purge une peine à perpétuité depuis sa condamnation en 2002. Là encore, la police tente de savoir si cet homme était impliqué dans le projet fou des attentats de Paris. Deux enquêtes préliminaires ont été ouvertes mais n’ont pas été rattachées à l’enquête principale, menée sur les attentats.
Attentats à Paris : les parcours intimement liés des frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly
Lorsqu’au lendemain de l‘attaque de Charlie Hebdo par deux hommes lourdement armés, un troisième, encagoulé, abat une policière municipale en pleine rue à Montrouge, nul ne sait encore si les deux affaires sont liées. Ce n’est que le troisième jour, alors qu’une prise d’otages est en cours dans un supermarché casher de la porte de Vincennes, quelques heures avant deux assauts simultanés où les trois terroristes vont trouver la mort, que les enquêteurs révèlent les liens étroits existant entre les frères Kouachi d’un côté et Amedy Coulibaly de l’autre.
Des liens qui prennent leur origine à la prison de Fleury-Mérogis, où Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly ont passé plusieurs mois. C’est là qu’ils ont rencontré leur mentor, Djamel Beghal, islamiste formé dans les camps d’entraînement d’Al-Qaida au Pakistan et en Afghanistan, condamné pour un projet d’attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris.
Depuis cette rencontre en détention, les liens sont restés étroits entre les trois hommes, comme le montre notre infographie.
De premières arrestations et mises en examen ont eu lieu, mercredi 22 janvier, dans l’entourage d’Amedy Coulibaly : quatre hommes, dont trois originaires de Grigny ou de la ville voisine, et un, rencontré alors qu’il était en détention à Villepinte. Un autre homme, proche des Kouachi, vient d’être extradé depuis la Bulgarie où il a été arrêté à la frontière, alors qu’il tentait de passer en Turquie.
Lire : Fritz-Joly Joachin, un proche des frères Kouachi, extradé vers la France
- Aline Leclerc
Journaliste au Monde Suivre Aller sur la page de ce journaliste -
Jérémie Baruch
(data)Journaliste au Monde Suivre Aller sur la page de ce journaliste Suivre ce journaliste sur twitter
http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/01/29/dans-la-tete-de-frere-djamel-beghal_4565928_3224.html
Dans la tête de « Frère » Djamel Beghal, mentor en terrorisme
Il est celui auquel tous les spécialistes de l’islam radical ont pensé lorsque l’identité des tueurs de Charlie Hebdo et du supermarché casher de la porte de Vincennes a été connue. C’est sous l’égide de Djamel Beghal, terroriste algérien incarcéré en France, que Cherif Kouachi et Amedy Coulibaly font connaissance à Fleury-Mérogis en 2006. Une fois libres, les deux hommes se rendent au domicile de l’Algérien à Murat, dans le Cantal, où il est placé en résidence surveillée. Dans un document du 26 juillet 2013, le parquet de Paris va même jusqu’à définir Amedy Coulibaly et Cherif Kouachi comme « les « élèves » de Djamel Beghal ».
Le terroriste, qui se fait aussi appeler Abou Hamza, est de nouveau derrière les barreaux depuis le printemps 2010, accusé d’avoir fomenté l’évasion de Smaïn Ait Ali Belkacem, l’auteur de l’attentat contre la station RER du Musée d’Orsay en 1995. Aucun contact récent entre les tueurs des 7, 8 et 9 janvier et leur mentor n’a été établi. Pourtant, les enquêteurs se posent la question du rôle qu’il a pu jouer dans leur passage à l’acte. Sa cellule a été fouillée à trois reprises dans les jours suivant les attentats.
Un téléphone lui a été saisi avant d’être transmis pour analyse à la DGSI. Sans puce, il ne devrait pas livrer d’information. « Le lien entre les visites de Kouachi et Coulibaly dans le Cantal et les attaques de janvier me parait impossible et rien, à ce jour, ne le démontre », assure Bérenger Tourné, l’avocat de Djamel Beghal. « Il est, en revanche, plausible que leurs relations avec mon cl…
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