compteur

lundi 22 janvier 2018

Les djihadistes de l'Hérault : de gros poissons...


Lunel-Montpellier

Cliquer sur l’image pour l’agrandir


https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/de-lunel-a-la-syrie-le-parcours-de-yassine-s-qui-veut-rentrer-en-france_1978342.html

De Lunel à la Syrie, l’itinéraire du djihadiste Yassine S., décrit comme « sans pitié »


Par avec , publié le 22/01/2018 à 17:47 , mis à jour à 18:08

Yassine S., djihadiste français arrêté par les Kurdes en Syrie, a été interviewé par une équipe de France 2.
Yassine S., djihadiste français arrêté par les Kurdes en Syrie, a été interviewé par une équipe de France 2. France 2

Capturé par les forces kurdes, le Français a été interviewé par France 2. Il apparaît armes à la main sur plusieurs photos mais nie pour autant avoir combattu auprès de Daech.


Barbe fournie, blouson en cuir et claquettes au pied, il est filmé assis sur une chaise, à deux mètres d’un soldat kurde armé et masqué. Lui apparaît à visage découvert sans que son nom ne soit dévoilé pour autant. Le Français, capturé par les forces kurdes qui le présentent comme un djihadiste, s’appelle Yassine S. Il a été interrogé par une équipe de France 2.

Le jeune homme de 27 ans est loin d’être un inconnu des services antiterroristes. Il était visé par un mandat d’arrêt international, confirme une source proche de l’enquête à L’Express. Son nom apparaît dans le dossier de la filière de Lunel, petite ville de l’Hérault bien connue pour avoir été une filière d’acheminement de djihadistes dans la zone irako-syrienne. Entre novembre 2013 et décembre 2014, une vingtaine de jeunes ont ainsi rejoint l’organisation Etat islamique.

« Je peux vous égorger avec le sourire »


Mohamed Yassine S. est l’un des derniers Lunellois à avoir gagné la Syrie, écrivent Marc Leplongeon et Jean-Michel Decugis. Dans leur livre-enquête, Le chaudron français, consacré à Lunel, ils décrivent cet aîné d’une fratrie de trois enfants comme un suiveur, pas un meneur, « torturé entre l’envie de fonder une famille, ici, en France, et la volonté de servir enfin à quelque chose, d’être utile en Syrie. »

En décembre 2016, les deux journalistes le contactent. Le ton est bien moins lisse que dans le reportage télé, Yassine S. se fait menaçant: « Vous ne savez rien sur moi et vous ne saurez jamais rien à part que je peux vous égorger avec le sourire. Sale chien va, mécréant », écrit-il.

Face à la caméra de France 2, le djihadiste soutient pourtant clairement ne pas avoir participé aux combats. « Je n’ai rien à voir avec eux. Je n’ai pas pris les armes », affirme celui qui a été blessé à la jambe droite dans un bombardement. Le garde français, membre des forces kurdes, qui le surveille le reprend: « Pourtant on t’a arrêté avec le motif de combattant ». « C’est bien ça le problème », souffle Yassine.

Son frère est mort dans une opération suicide


Le Français appartenait à la katiba -brigade de combattants- d’un autre Lunellois, un certain « Abou Souleyman ». Surnommé également « Abdel le légionnaire », ce dernier n’est autre qu’Abdelilah Himich, soupçonné d’avoir planifié les attentats de Paris et Bruxelles. Yassine dit avoir côtoyé Foued Mohamed-Aggad et Ismaël Omar Mostefai, deux kamikazes du Bataclan.

Plusieurs photos viennent par ailleurs contredire son témoignage diffusé dimanche soir. Sur plusieurs clichés, le jeune homme apparaît en effet sourire aux lèvres et arme à la main, aux côtés de son frère cadet, Karim, présumé mort sur zone. « Abu bakr », de son nom de combattant, serait décédé dans une opération suicide au poste-frontière irako-jordanien de Trebil en avril 2015. C’est lui, le cadet, qui en premier avait quitté la France en juillet 2014.

C’est lui, son « petit frère », que Yassine S. serait aller chercher en Syrie en décembre 2014, quelques mois plus tard, se justifie-t-il à France 2. Il assure être parti là-bas « sans idéal », et sans connaître « aucune sourate » du Coran.

Il a « pété les plombs »


Lors d’écoutes téléphoniques fin 2014, deux jeunes Lunellois racontent qu’il est parti seul rejoindre le califat en passant par Barcelone. Ils dressent un portrait au vitriol du grand frère. Hamza M. et Abdelmajid R. le décrivent tour à tour comme un « taré », un individu « bizarre » et « instable dans sa tête », « fou » et « sans pitié ». Son départ a surpris Hamza M. Il l’a découvert lors d’une conversation sur Skype avec un ami commun, alors qu’il l’avait vu « deux jours avant à la mosquée [de Lunel]« .

Le père des frères S., entendu en juillet 2015 par un enquêteur de la DGSI, explique que Yassine ne pratiquait pas la religion avant son départ. Son fils avait connu « plusieurs échecs », notamment une rupture qui a beaucoup pesé. « Ecarté par sa belle-famille », Yassine a « pété les plombs ». « Il avait une belle vie. Je pense que son départ est en partie dû à cette rupture. Il n’y avait rien du tout de religieux dans son quotidien », témoigne-t-il. Divorcé, il a laissé derrière lui une petite fille. En Syrie, il a refait sa vie, épousé une Française avec qui il a eu un fils sur place, relate Le Midi libre.

« Je finis les interrogatoires et je rentre chez moi », lance-t-il dans le reportage de France 2, assurant vouloir « oublier » ce qu’il a vécu. Une information non confirmée à ce stade par les autorités. Yassine glisse cependant disposer d’informations « confidentielles » sur l’existence de cellules dormantes en France. Une manière de tenter de monnayer un éventuel retour en France? Dans le cas d’individus majeurs arrêtés en Syrie, la doctrine de l’Elysée consiste à laisser les autorités locales se prononcer sur leur responsabilité. Pour le moment, les Kurdes syriens n’ont pas encore jugé de ressortissants étrangers djihadistes présumés.



https://www.lexpress.fr/actualite/societe/cerveau-des-attentats-de-paris-les-etats-unis-soupconnent-un-franco-marocain_1853127.html

« Cerveau » des attentats de Paris: les Etats-Unis soupçonnent un Franco-Marocain


Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 23/11/2016 à 08:10

Qui a commandité les attentats de Paris et Bruxelles? Washington soupçonne un Franco-Marocain, Abdelilah Himich.
Qui a commandité les attentats de Paris et Bruxelles? Washington soupçonne un Franco-Marocain, Abdelilah Himich. REUTERS/Stringer

Washington a placé Abdelilah Himich, surnommé « Abu Sulayman al-Faransi », sur sa liste noire de « terroristes internationaux ». Cet ancien de la Légion étrangère est parti en Syrie en 2014 pour rejoindre Daech.


Son nom n’apparaît pas dans l’enquête française sur le 13 novembre 2015. Pourtant, les Etats-Unis ont inscrit mardi sur leur liste noire de « terroristes internationaux » un Franco-Marocain qu’ils soupçonnent d’avoir planifié les attentats de Paris et de Bruxelles.

Abdelilah Himich, surnommé « Abdel le légionnaire » ou « Abu Sulayman al-Faransi » est né en novembre 1989 au Maroc, a grandi à Lunel, commune près de Montpellier dans le sud de la France, ville marquée à partir de 2013 par le départ vers la Syrie d’une vingtaine de jeunes.

En le faisant figurer dans cette classification « terroriste » -ce qui déclenche une batterie de sanctions- le département d’Etat et le Trésor américains considèrent dorénavant le jeune homme comme un « terroriste international », une « figure des opérations extérieures (…) de l’organisation terroriste étrangère Etat islamique ».

Légion étrangère en Afghanistan


D’après Washington, Himich, parti en Syrie en 2014 pour rejoindre l’EI, a mis sur pied l’année suivante une « cellule de combattants étrangers européens, vivier d’auteurs d’attaques en Irak, en Syrie et à l’étranger ». Son « bataillon a pu compter à un moment 300 membres », avance la diplomatie américaine.

En outre, le centre français d’analyse du terrorisme (CAT) et une source proche du dossier en France rapportent que Abdelilah Himich « a fait son service militaire dans la Légion étrangère française pendant deux ans, période durant laquelle il a servi en Afghanistan ». Son parcours dans l’armée, à partir de 2008, expliquerait son « ascension rapide au sein de l’Etat islamique », estime le CAT.

La piste Abou Ahmed


Mais les autorités américaines vont plus loin et évoquent son rôle présumé dans les attaques de Paris et de Saint-Denis le 13 novembre 2015 (130 morts) et dans celles de Bruxelles le 22 mars dernier (32 morts) revendiquées par le groupe djihadiste.

Himich « a, selon des informations, été impliqué dans la planification des attentats », affirme un communiqué du département d’Etat, sans toutefois fournir davantage de détails sur la participation précise du Franco-Marocain aux attaques djihadistes en Europe.

LIRE AUSSI >> Sur la piste d’Abou Ahmed, insaisissable donneur d’ordre

D’autant que, à ce stade, il n’y a pas d’éléments sur Himich dans l’enquête judiciaire conduite par des juges antiterroristes à Paris sur les attentats du 13 novembre 2015. C’est le pseudonyme d’Abou Ahmed, parfois prononcé Abou Ahmad, qui ressort. Derrière cette kunya (surnom de combattants) se cacherait un djihadiste belge de 32 ans, Oussama Atar. « Il apparaît comme un coordinateur présumé des attentats, pas un commanditaire », confiait au début du mois à L’Express une source proche de l’enquête.



https://www.ladepeche.fr/article/2016/11/24/2465061-jihadiste-lunel-suspecte-usa-avoir-planifie-attentats.html

Publié le 24/11/2016 à 07:55
 

Un jihadiste de Lunel suspecté par les USA d’avoir planifié les attentats


Terrorisme – Paris et Bruxelles


Abdelilah Himich, ancien de la Légion étrangère et habitant de Lunel (Hérault) serait aujourd'hui tombé en disgrâce et emprisonné dans une geôle de Daech. /Photo DR
Abdelilah Himich, ancien de la Légion étrangère et habitant de Lunel (Hérault) serait aujourd’hui tombé en disgrâce et emprisonné dans une geôle de Daech. /Photo DR
Les djihadistes de l'Hérault : de gros poissons... dans AC ! Brest image-zoom
Les Etats-Unis ont inscrit mardi sur leur liste noire de «terroristes internationaux» un Franco-Marocain, ancien de la Légion étrangère et habitant de Lunel. Il s lesoupçonnent d’avoir planifié les attentats de Paris et de Bruxelles même s’il n’apparaît pas dans l’enquête sur le 13 novembre 2015.

Abdelilah Himich, surnommé «Abdel le légionnaire» ou «Abu Sulayman al-Faransi» est né en novembre 1989 au Maroc, a grandi à Lunel, commune près de Montpellier dans l’Hérault, ville marquée à partir de 2013 par le départ vers la Syrie d’une vingtaine de jeunes.

En le faisant figurer dans sa classification «terroriste» – qui déclenche une batterie de sanctions comme le gel d’avoirs aux Etats-Unis, le blocage de comptes bancaires et l’interdiction pour tout ressortissant américain d’être en contact et de commercer avec eux – le département d’État et le Trésor américains considèrent dorénavant le jeune homme comme un «terroriste international», une «figure des opérations extérieures (…) de l’organisation terroriste étrangère État islamique» (lire interview ci-dessous).

D’après Washington, Himich, parti en Syrie en 2014 pour rejoindre l’EI, a mis sur pied l’année suivante une «cellule de combattants étrangers européens, vivier d’auteurs d’attaques en Irak, en Syrie et à l’étranger».

Son «bataillon a pu compter à un moment 300 membres», avance la diplomatie américaine.

Aucun élément contre lui dans l’enquête française


En outre, le centre français d’analyse du terrorisme (CAT) et une source proche du dossier en France rapportent qu’Abdelilah Himich «a fait son service militaire dans la Légion étrangère française pendant deux ans, période durant laquelle il a servi en Afghanistan».

Mais les autorités américaines vont plus loin et évoquent son rôle présumé dans les attaques de Paris et de Saint-Denis le 13 novembre 2015 (130 morts) et dans celles de Bruxelles le 22 mars dernier (32 morts) revendiquées par le groupe jihadiste.

Himich «a été impliqué dans la planification des attentats», affirme un communiqué du département d’État, sans toutefois fournir davantage de détails sur la participation précise du Franco-Marocain aux attaques jihadistes en Europe. Aujourd’hui, selon une source, «il serait depuis quelques mois tombé en disgrâce et aurait été placé en détention par l’EI».

D’autant que, à ce stade, il n’y a pas d’éléments sur Himich dans l’enquête judiciaire conduite par des juges antiterroristes à Paris sur les attentats du 13 novembre 2015. La justice française pourrait demander davantage d’explications au département d’État américain.

Son nom apparaît en revanche dans l’enquête ouverte en novembre 2013 sur les départs des jeunes jihadistes de Lunel.

Dans le cadre de cette enquête sur la filière de Lunel, Himich fait l’objet d’un mandat d’arrêt international.


«On saura un jour le rôle qu’il a joué à Paris»


Selon les USA, Abdelilah Himich serait impliqué dans la planification des attentats de Paris et Bruxelles. Comment se fait-il que son nom ne soit même pas cité dans les enquêtes relatives à ces attaques ?

Pour l’heure, nous n’avons pas encore les moyens de vérifier cette affirmation des USA. Mais plusieurs sources disent la même chose et son rôle au sein de l’EI accrédite cette possibilité. Grâce à son passé de légionnaire, à sa connaissance du combat, Abdelilah Himich, qui est loin d’être un inconnu, a eu une ascension fulgurante au sein de l’organisation terroriste. C’est pourquoi il s’est rapidement retrouvé à la tête d’un bataillon de 300 Européens après avoir, dès son arrivée en Syrie en 2014, commandé l’unité constituée d’une vingtaine de jeunes de Lunel qu’il avait pour la plupart connu et recruté lorsqu’il vivait dans cette commune de l’Hérault. Il peut avoir permis ou facilité le retour en Europe et en France de certains des terroristes qui ont frappé Paris et Bruxelles. Il peut également avoir participé à leur formation, leur avoir apporté une aide logistique, lui dont la mission était de monter des attentats notamment en Europe. Nous saurons un jour le rôle qu’il a précisément joué à paris et Bruxelles

Tombé en disgrâce, Abdelilah Himich serait aujourd’hui emprisonné par Daesh. Qu’en est-il ?

Là encore, il est difficile de le vérifier mais plusieurs sources concordantes font état de cela. Quant à la raison pour laquelle il est incarcéré, là encore nous n’avons pas d’élément précis.

Les révélations américaines montrent-elles que nous sommes finalement loin de connaître toutes les personnes impliquées dans ces attaques ?

Ce genre d’attaques nécessite l’implication de plusieurs personnes au sein d’une chaîne complexe et collégiale. Sans doute d’autres jihadistes, pour l’heure non identifiés, ont pris par d’une manière ou d’une autre aux attentats de Paris et Bruxelles.

Est-ce à dire que nos services de renseignement et la collaboration entre les états ne sont pas assez efficaces ?

Le renseignement fonctionne beaucoup mieux qu’avant. D’importants moyens lui ont été alloués mais il reste maintenant à les décliner davantage sur le terrain et c’est ce à quoi travaillent ces services.

Recueilli par Guillaume Atchouel


http://www.rfi.fr/moyen-orient/20171015-syrie-raqqa-ei-abdelilah-himich-cerveau-presume-13-novembre-question

Raqqa: le sort d’un cerveau présumé du 13-Novembre en question


Par RFI Publié le 15-10-2017 Modifié le 15-10-2017 à 01:29 
 
 
media
Les Forces démocratiques syriennes inspectent des armes retrouvées dans une ancienne position du groupe Etat islamique à Raqqa, le 7 octobre 2017. REUTERS/Erik De Castro


Les jihadistes étrangers présents à Raqqa font partie de l’accord d’évacuation conclu par des chefs tribaux, a déclaré un haut responsable du Conseil civil de Raqqa. Ces propos dissipent la confusion qui a entouré, toute la journée de samedi, l’accord d’évacuation des jihadistes de la capitale autoproclamée de l’EI

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

C’est le sort des jihadistes étrangers qui aurait retardé la mise en œuvre de l’accord d’évacuation des jihadistes de Raqqa. Celle-ci a finalement commencé samedi pour se poursuivre dans la nuit de samedi à dimanche. Selon le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme, Rami Abdel Rahman, l’accord a été retardé à cause d’objections soulevées par les services de renseignements français, concernant l’un de ces combattants étrangers. Paris refuse en effet que le jihadiste soupçonné d’avoir planifié les attentats du 13 novembre 2015 soit exfiltré de la ville.

Rami Abdel Rahman faisait allusion à Abdelilah Himich, surnommé « Abdel le légionnaire » ou encore « Abou Souleyman al-Faransi ». Cet ancien légionnaire né à Rabat est accusé par les Américains d’être le cerveau des attentats de Paris et de Bruxelles. C’est le Français qui occupe le plus haut poste au sein du groupe Etat islamique. Il a dirigé une brigade de 300 hommes, essentiellement composée de jihadistes européens.

Selon le directeur de l’OSDH, les services français exigeraient qu’Abdelilah Himich soit arrêté ou éliminé. L’obstacle français aurait été levé, mais Rami Abdel Rahman ne précise pas sur quelle base. Finalement, les jihadistes quittent Raqqa avec 400 civils qui leur servent de boucliers humains, selon la chaîne panarabe al-Mayadeen, citant un chef tribal qui a participé aux négociations.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Abdelilah_Himich

Abdelilah Himich

Abdelilah Himich
Surnom Abou Souleyman al-Faransi
Abdel le légionnaire
Naissance 16 novembre 1989 (28 ans)
Rabat (Maroc)
Origine Marocain
Allégeance Drapeau de la France France (2008-2010)
Drapeau de l'État islamique État islamique (depuis 2014)
Grade Émir
Commandement Brigade Tariq ibn Ziyad
Conflits Guerre d’Afghanistan
Guerre civile syrienne
Faits d’armes Bataille de Raqqa (2017)
Distinctions Médaille commémorative française
Médaille de l’OTAN
modifier Consultez la documentation du modèle

Abdelilah Himich, surnommé Abdel le légionnaire ou Abou Souleyman al-Faransi, né le 16 novembre 1989 à Rabat au Maroc, est un djihadiste marocain ayant vécu en France1,2.

Biographie


Ayant vécu à Lunel (Hérault)1, commune marquée à partir de 2013 par le départ vers la Syrie d’une vingtaine de jeunes3. Le 13 novembre 2008, il s’engage dans de la Légion étrangère, au sein du 2e régiment étranger d’infanterie1,4. Il combat en Afghanistan durant six mois, du 3 juillet 2009 au 6 janvier 2010, et reçoit deux décorations : la médaille commémorative française le 30 août 2009 et la médaille de l’OTAN le 1er janvier 20101,3. Selon sa fiche de service, hormis une ivresse l’empêchant de prendre son service le 4 juillet 2010, Abdelilah Himich est considéré comme un soldat exemplaire ; mais selon la mère de sa compagne, il revient « très marqué » par l’Afghanistan1.

Abdelilah Himich fait défection le 28 septembre 2010 en profitant d’une permission pour assister à l’enterrement de son père, il est déclaré déserteur et radié des contrôles de la Légion le 21 octobre 20101,3. Il retourne à Lunel, puis emménage à Salon-de-Provence avec sa compagne. Il est condamné à 48 000 euros d’amende et 3 ans de prison, dont un avec sursis le 19 avril 20133 après avoir été arrêté à la gare du Nord à Paris2 pour avoir transporté 1,2 kilogramme de cocaïne en 2011 entre Amsterdam et Paris3. Il purge 5 mois de prison2. Après avoir manqué le concours d’aide-soignant, il fréquente des personnes radicalisées et devient l’émir d’un petit groupe de candidats au départ en Syrie3.

Il quitte Lunel dans la nuit du 6 au 7 février 2014 et rejoint la Syrie1. Il aurait d’abord intégré un petit groupe appelé Jaych Mohammed, avant de rallier l’État islamique1. Nommé « émir » et placé à la tête d’un groupe de 50 hommes, il participe à ses premiers combats en mars dans la région de Raqqa où il est blessé à l’épaule par un éclat d’obus1. Quelques mois plus tard, il est nommé émir de la brigade Tariq ibn Ziyad, forte de 300 combattants1. Sa compagne le rejoint également en Syrie et lui a donné un fils, Souleyman3.

En 2015, il aurait pris part à la formation du commando responsable des attentats du 13 novembre et de Bruxelles5.

Le 22 novembre 2016, les services secrets américains rendent publique leur enquête sur les attentats. Le département d’Etat inscrit Abdelilah Himich, sur sa liste noire des terroristes étrangers comme un « responsable des opérations extérieures » de l’État islamique et qu’il « aurait été impliqué [was reportedly involved] dans l’organisation des attentats de Paris en novembre 2015 et de Bruxelles de mars 2016, mais l’information n’est pas validée par la justice française1 ». Une source de confusion possible serait le témoignage d’un survivant du Bataclan qui raconte avoir entendu un des deux terroristes, encore vivants après que l’un d’eux a été abattu par un policier, s’adresser à son complice pour lui demander s’il « comptait appeler Souleymane », mais les enquêteurs français attribuent cette évocation du prénom Souleymane à Ibrahim El Bakraoui dont la kunya est Abou Souleyman al-Baljiki, qui meurt en se faisant exploser à Bruxelles le 22 mars 20163.

Il serait toutefois l’un des Français les plus importants au sein de l’EI, surtout depuis la mort d’Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole du groupe et principal coordinateur des attentats de Paris, tué en août par une frappe de drone américain2. Il est rapporté aussi qu’il serait tombé en disgrâce et aurait été emprisonné6.

En 2017, il aurait pris part à la bataille de Raqqa contre les Forces démocratiques syriennes ; son sort n’est pas connu, il pourrait avoir été fait prisonnier ou aurait fait partie du convoi de djihadistes évacués de la ville après la conclusion d’un accord négocié par le Conseil civil de Raqqa7,8.

Article connexe


Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j et k Soren Seelow, « Abdelilah Himich, le légionnaire devenu cadre de l’organisation Etat islamique » [archive], lemonde.fr, 23 novembre 2016 (consulté le 6 décembre 2016)
  2. a, b, c et d Thomas Liabot, « Abou Souleymane, un légionnaire devenu commandant de Daech? » [archive], lejdd.fr, 20 octobre 2016 (consulté le 6 décembre 2016)
  3. a, b, c, d, e, f, g et h « Abdelilah Himich, de soldat de la Légion étrangère à lieutenant de l’EI » [archive], nouvelobs.com, 23 novembre 2016 (consulté le 6 décembre 2016)
  4. Samuel Forey, Le sanglant parcours dans l’EI du légionnaire de Lunel [archive], Le Figaro, 28 février 2017.
  5. Nicolas Hénin, « Profession : formateur de djihadistes » [archive], lepoint.fr, 6 décembre 2016 (consulté le 6 décembre 2016)
  6. Guillaume Atchouel, « Un jihadiste de Lunel suspecté par les USA d’avoir planifié les attentats » [archive], ladepeche.fr, 24 novembre 2016 (consulté le 6 décembre 2016)
  7. Madjid Zerrouky et Allan Kaval, « Avant la chute de Rakka, la question stratégique du sort des étrangers de l’EI » [archive], lemonde.fr, 16 octobre 2017.
  8. Paul Khalifeh, Raqqa: le sort d’un cerveau présumé du 13-Novembre en question [archive], RFI, 15 octobre 2017.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire