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Jean-Marie Le Pen dissout ses micropartis
Jean-Marie Le Pen a engagé la dissolution de Cotelec et Promelec, deux micropartis qui ont servi au financement des campagnes électorales de l’extrême droite pendant près de trente ans. Le signe d’un retrait des affaires politiques, mais également du durcissement des règles de financement électoral.
Publié aujourd’hui à 09h19, mis à jour à 09h21
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Depuis sa création, en 1991, Cotelec (pour « cotisation électorale ») était au cœur du financement des campagnes du Front national. Fin 2013, Jean-Marie Le Pen y a associé une seconde association, Promelec. Ces deux micropartis fonctionnaient comme des banques pour les campagnes du FN : ils prêtaient de l’argent aux candidats RN, souvent à des taux importants (entre 5,5 % et 6,5 %). Pour se financer, Cotelec et Promelec empruntaient de l’argent à des sympathisants, voire au FN lui-même, mais à des taux moins importants (3 %).
Les candidats frontistes, qui dépassent presque toujours le seuil de 5 % des voix, étaient quasi certains d’être remboursés par l’Etat. Cotelec gardait donc près de 3 % de marge sur chaque prêt. Un mécanisme rentable, qui a permis à Cotelec de survivre depuis 1991. Et à Jean-Marie Le Pen de garder la main sur le financement des campagnes, même après avoir été exclu du Front national, son microparti étant indépendant.
Mais le mécanisme s’est progressivement grippé. Certains candidats n’ont pas remboursé Cotelec qui, fin 2018, traînait des dettes de dix ans. Le Rassemblement national (RN) lui-même a longtemps été dans l’incapacité de rembourser 4,3 millions d’euros accordés par Cotelec pour la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2017. Pour obtenir satisfaction, Jean-Marie Le Pen a dû demander sa créance directement auprès du ministère de l’intérieur, en la prélevant sur les 5,2 millions de financement public annuel que touche le RN. Une fois ce versement effectué au printemps, Cotelec a pu rembourser ses multiples créanciers, avant le 30 juin.
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Car, pour prêter, Cotelec empruntait beaucoup : fin 2018, il y avait pour plus de 5 millions d’euros d’emprunts. Près de la moitié de la somme (2,3 millions) était répartie entre 448 personnes physiques, qui prêtaient à 3 % d’intérêt autant par militantisme que par « confiance en Jean-Marie Le Pen et en sa signature », selon l’entourage de l’ancien leader du Front.
Changement de réglementation
Mais 2 millions d’euros provenaient d’un emprunt de 2014 auprès d’une société chypriote, Vernonsia Holdings Ltd, obtenu grâce à un oligarque russe, Konstantin Malofeev. Fin 2018, Cotelec devait également 79 000 euros à des fédérations départementales du RN et 600 000 euros à la SCI Clergerie Hugo, une société civile immobilière détenue à 90 % par le RN, qui possédait l’argent de la vente du siège du FN.
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Jean-Marie Le Pen prêt à se ranger des affaires politiques ?
L’ex-patron du Front national a entamé la dissolution de ses deux micropartis politiques Cotelec et Promelec, rapporte « Le Monde » jeudi 24 décembre.
Par LePoint.fr
Pendant environ trois décennies, les micropartis de Jean-Marie Le Pen, Promelec et Cotelec, ont servi de « banques » aux candidats du Front national, puis du Rassemblement national. Lors des échéances électorales, ces formations ont financé de nombreuses campagnes, non sans polémiques parfois. Or, selon les informations que révèle Le Monde, jeudi 24 décembre, Jean-Marie Le Pen a décidé de dissoudre, lentement mais sûrement, ses deux micropartis. De quoi laisser présager son possible retrait définitif des affaires politiques françaises, évoque le journal.
Depuis 1991 pour Cotelec et 2013 pour Promelec, ces micropartis prêtaient de l’argent aux candidats frontistes en campagne, à des taux assez élevés, et pour se financer, eux-mêmes empruntaient de l’argent aux sympathisants voire au FN, à des taux plus avantageux. Des investissements presque toujours assurés d’être rentables et qui ont permis à Jean-Marie Le Pen de garder, au fil du temps, un certain pouvoir et une influence au sein des rangs frontistes, malgré son expulsion du FN.
Un agrément révoqué début décembre
Cotelec a ainsi financé à hauteur de plusieurs millions d’euros la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2017. Une somme que le Rassemblement national n’a toutefois pas été capable de payer. Au final, le microparti de Jean-Marie Le Pen a accumulé les dettes depuis une dizaine d’années, le forçant au passage à lui-même emprunter auprès de différents créanciers. Si depuis Cotelec est parvenu à rembourser ses créances, il semblerait bien que l’ancien leader frontiste ait décidé de se dégager des affaires politiques.
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Auprès du Monde, Jean-Marie Le Pen a confirmé que Promelec et Cotelec opéraient désormais sous le statut d’associations de droit commun dont l’objectif est de disparaître. Dans le détail, les associations de financement ont été dissoutes le 30 septembre dernier. En conséquence de quoi, la commission de contrôle des comptes de campagne et des financements politiques a donc révoqué, le 7 décembre, son agrément de parti politique.
Des changements de réglementation qui se sont avérés fatals
Le quotidien évoque aussi des changements dans la réglementation du financement de la vie politique comme raison de la disparition de ces micropartis. L’entourage de Jean-Marie Le Pen a confirmé au Monde qu’en raison de ces évolutions, « il n’était plus possible de maintenir le fonctionnement de Cotelec et de Promelec ».
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En avril 2019, Jean-Marie Le Pen se retirait de la vie politique active après avoir achevé son mandat de député européen. Lors de son ultime prise de parole au Parlement, il avait lancé un avertissement sur la « déferlante migratoire », comme le rapportait alors L’Opinion. Avant de conclure : « Je m’en vais, et le souvenir que j’emporte est le sentiment d’inutilité. »
A 92 ans, Jean-Marie Le Pen prépare discrètement son possible retrait définitif de la politique
Retraité de la vie politique active depuis juin 2019 et son départ du Parlement européen, Jean-Marie Le Pen s’apprêterait à se retirer définitivement de toute structure politique.
Si les menhirs possèdent a priori une durée de vie très élevée, c’est généralement moins le cas de leur carrière politique. Celle de Jean-Marie Le Pen, en tout cas, pourrait bien définitivement s’arrêter dans les prochains mois. Selon une information du Monde, l’ancien président et fondateur du Front National s’apprêterait à dissoudre les dernières structures dont il est à la tête. Deux micro-partis sont concernés, Promelec (fondé en 2013) et Cotelec (1991). Véritables « banques » des candidats FN, puis RN, les deux micro-partis ont vu leurs associations de financement s’auto-dissoudre en septembre dernier. Une décision qui fait perdre, de fait, le statut de micro-parti à Promelec et Cotelec. Contacté par Le Monde, Jean-Marie Le Pen a précisé que les structures perduraient encore, sous la forme « d’associations de droit commun dont l’objectif est de disparaître ».
Banques du RN et agents d’influence de Jean-Marie Le Pen
Depuis trente ans pour l’un, dix ans pour l’autre, Cotelec et Promelec avaient pour objet de prêter de l’argent aux candidats FN qui en faisaient la demande. Selon les informations du Monde, Cotelec aurait ainsi financé à hauteur de plusieurs millions d’euros la campagne de Marine Le Pen, en 2017. D’une manière plus générale, d’ailleurs, les micro-partis continuaient à prêter aux candidats FN et RN, même après le départ de Jean-Marie Le Pen. Une façon comme une autre de garder un pied dans la maison frontiste, malgré son exclusion, en contrôlant le nerf de la guerre. C’est finalement un changement dans la réglementation du financement de la vie politique qui aura eu raison des micro-partis lepénistes, dont le fondateur a assuré au Monde qu’il « n’était plus possible de maintenir » le fonctionnement.
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