Un de mes lecteurs de Villeurbanne me rappelle bien à
propos cette affaire Troadec ou Caouissin qui a éclaté au mois de mars
2017 :
A l’époque, j’avais souligné son caractère typiquement brestois, puis ne m’en suis plus occupée.
Aujourd’hui, l’instruction de cette affaire est toujours en cours, et n’a pas permis de rapporter beaucoup plus d’éléments qu’à ses débuts.
Sa fiche Wikipédia s’en est toutefois bien allongée.
Et le mobile du crime est désormais bien établi : il s’agit, comme en témoignent très vite des proches des victimes, de la jalousie du meurtrier à leur égard à propos d’un hypothétique héritage de 50 kg de pièces et lingots d’or.
C’est exactement la même rapacité motivant aussi toutes les exactions dont je suis victime depuis des lustres de la part de Brestois, la perverse Josette Brenterch du NPA de Brest en tête.
Mais elle sous-tend de même très puissamment celles de ses complices « déconnologues » Pascal Edouard Cyprien Luraghi, de Puy-l’Evêque, et Jean-Marc Donnadieu, de Béziers.
https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/affaire-troadec-18-mois-apres-les-faits-le-mystere-du-tresor-demeure-intact-3754835
16h05 , le 13 septembre 2018
Hubert Caouissin, qui a avoué avoir tué les membres de la famille Troadec dans la nuit du 16 au 17 février 2017, souffrait d’une abolition partielle du discernement au moment des faits, selon des experts psychiatres. Les parties civiles ont demandé une contre-expertise. Plus de 18 mois après les faits, les enquêteurs n’ont pas trouvé de trace du trésor évoqué par l’accusé pour expliquer son geste.
Depuis un an et demi, les enquêteurs cherchent à résoudre l’énigme de l’affaire Troadec, du nom de cette famille – Pascal et Brigitte, les parents, Charlotte et Sébastien, les enfants – massacrée à Orvault, près de Nantes, dans la nuit du 16 au 17 février 2017. Et l’une des réponses pourrait se trouver du côté des expertises psychiatriques. Selon son avocat maître Patrick Larvor, Hubert Caoussin – qui a avoué avoir tué les Troadec et qui était en couple avec la sœur du père de famille, Lydie -, souffrait en effet d’une abolition partielle du discernement au moment des faits, selon Le Télégramme. Une conclusion qui pourrait éventuellement avoir pour conséquence d’atténuer sa peine, lors de son procès devant la cour d’assises, pas prévu avant 2020.
Lire aussi – Affaire Troadec : les enquêteurs sur la piste du « trésor »
Une hypothèse rejetée par les parties civiles, qui ont aussitôt demandé une contre-expertise psychiatrique. « Il est difficile de parler d’un dossier en cours d’instruction aussi complexe et dans lequel de nombreux éléments restent à établir », a simplement commenté maître Cécile De Oliveira, l’avocate des deux sœurs et de la mère de Brigitte Troadec. « Dans les dossiers criminels, il y a une expertise psychiatrique et une expertise psychologique. Cette dernière n’est pas encore arrivée », a pour sa part déclaré maître Patrick Larvor, la qualifiant « d’importante ».
Car plus de 18 mois après les faits, les enquêteurs ont du mal à démêler les fils de l’histoire et à établir un scénario précis du drame. Leur tâche est rendue compliquée par plusieurs éléments :
Toute l’affaire se situe dans ce dernier point. Passé aux aveux le 6 mars 2017, après avoir dans un premier temps assuré aux enquêteurs qu’il n’était plus en contact avec sa belle-famille, Hubert Caouissin a en effet expliqué q’un trésor était au coeur des tensions familiales.
Lire aussi - Affaire Troadec : ce que l’on sait de Hubert Caouissin, écroué pour assassinats
Selon lui, l’histoire commence quand le père de Pascal Troadec découvre, en faisant des travaux dans un logement qui lui appartient dans le quartier de Recouvrance, à Brest, des lingots et des pièces d’or. Il s’en serait emparé et aurait dissimulé ce trésor dans le garage de la maison familiale. Gravement malade, il aurait confié à son fils, Pascal, l’existence et le lieu de ce trésor, juste avant de mourir, en 2010. La femme du défunt, Renée, a témoigné dans les médias pour confirmer l’existence de ce trésor, tout en disant ne l’avoir jamais vu elle-même. Elle avait même raconté que son fils Pascal avait profité de son absence pour récupérer le trésor, sans le partager avec sa soeur, Lydie.
Une histoire qui aurait provoqué de vives tensions dans la famille. Hubert Caouissin, en couple avec Lydie Troadec, n’aurait pas supporté que sa compagne soit ainsi flouée par son frère. Selon son récit, c’est pour espionner la famille Troadec et trouver des preuves de l’existence de ce trésor qu’Hubert Caouissin se serait rendu à Orvault la nuit du drame. Il s’était, à cet effet, muni d’un stéthoscope à l’aide duquel il espérait les écouter à travers les murs. C’est alors que le couple l’aurait surpris, qu’il aurait saisi un pied de biche et massacré toute la famille.
Il assure donc que son geste n’était pas prémédité. Ce que refusent de croire les sœurs de Brigitte Troadec, qui évoquent la haine que vouait, selon elles, Hubert Caouissin à Pascal Troadec, et qui l’accusent d’avoir organisé « le crime parfait ». Elles racontent notamment que Hubert Caouissin avait fait supprimer le nom Troadec de sa boîte aux lettres, pour faire seulement apparaître le prénom de sa compagne, Lydie.
Les enquêteurs ont fait de nombreuses recherches pour retrouver la trace de ce trésor. Ils se sont notamment rendus à Monaco et en Andorre. Les Troadec s’étaient rendus à plusieurs reprises à Perpignan avant le drame, et les enquêteurs ont cherché à savoir s’ils n’avaient pas ouvert un compte dans le micro-Etat voisin. Ils ont également étudié le train de vie des Troadec, afin de voir s’il avait changé après la découverte de ce trésor, ce qu’assurent par exemple Hubert Caouissin et Renée Troadec. Mais rien n’a permis de faire ce constat.
Cette affaire a eu une résonance particulière parce qu’un trésor constitué de lingots d’or a bel et bien disparu à Brest. En 1940, face à l’arrivée des Allemands, le ministre des Finances de l’époque, Lucien Lamoureux, décide en effet d’évacuer en urgence l’or de la Banque de France vers l’étranger. Partis en train, les lingots et les pièces d’or transitent par Brest avant d’être embarqués sur des bateaux. Mais un paquet contenant 50 kilos d’or tombe à l’eau au moment du chargement et n’a jamais été officiellement retrouvé.
A l’époque du drame d’Orvault, une habitante du Finistère avait témoigné de l’existence de cet or dans Le Télégramme. Elle avait ainsi raconté que son père, en juin 1940, avait plongé dans le port de Brest et découvert, avec trois amis, la caisse d’or. Il l’avait conservée, dans le but de la soustraire aux Allemands. Après la libération, pris de panique à l’idée d’être condamné pour ce « vol », il l’aurait dissimulée dans un immeuble abandonné du quartier brestois de Recouvrance.
Les parties civiles, elles, ne croient pas à l’existence de ce trésor. « Qu’on arrête avec cet or! C’est n’importe quoi! Il n’y en a pas. Il n’y en a jamais eu », a ainsi témoigné l’une de sœurs de Brigitte, Hélène. Même la mère d’Hubert Caouissin n’y croit pas. « Encore les lingots d’or? Mais c’est vraiment n’importe quoi! », avait-elle dit au début de l’enquête. Toujours est-il que si Pascal Troadec possédait bel et bien ce trésor, nulle trace n’a été trouvée. Par ailleurs, il n’aurait pas pu utiliser cet argent, les lingots étant marqués et impossible à écouler.
Qu’il ait existé ou non, il est établi que ce trésor était à l’origine des tensions dans la famille, et du ressentiment de Hubert Caouissin envers Pascal Troadec, ayant mené, d’une certaine façon, à son geste fatal. L’avocate de la famille de Brigitte Troadec estime ainsi que l’accusé « harcelait » la famille. Depuis son incarcération, le suspect a exprimé des regrets. Mais il n’en démord pas : pour lui, Pascal Troadec a bien privé sa compagne Lydie du trésor familial.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Troadec
Hélène M., une des deux sœurs de Brigitte Troadec, s’inquiète du silence inhabituel de sa sœur, de son beau-frère et de leurs enfants. En effet aucun membre de la famille n’a donné signe de vie depuis le 16 février 2017 à leur domicile de la rue d’Auteuil, un secteur plutôt résidentiel et pavillonnaire, situé non loin du centre d’Orvault2,3.
Toujours sans nouvelle à la date du 23 février 2017, cette sœur de Madame Troadec décide, ce jour-là, d’alerter les autorités compétentes.
Les personnes disparues4 sont les suivantes : Pascal, le père, né le 12 septembre 1967 (49 ans), plasturgiste dans l’entreprise Arlux-Visotec (PME spécialisée dans la fabrication d’enseignes lumineuses) ; Brigitte, la mère, née le 2 novembre 1967 (49 ans), fonctionnaire du Trésor public à Nantes5 ; Sébastien, leur fils, né le 11 février 1996 (21 ans) et Charlotte, leur fille, née le 29 juin 1998 (18 ans), tous les deux étudiants.
Le procureur de la République déclare le 27 février que :
Les enquêteurs ont en effet relevé des éléments inquiétants : des traces de sang identifiées comme appartenant à trois des membres de la famille, hormis le sang de Charlotte, qui n’apparaît nulle part2, et des indices suggérant un départ précipité sans qu’on sache s’il était volontaire ou contraint. Les véhicules des deux parents sont restés dans la propriété de la famille, seule la voiture Peugeot 308 du fils a disparu7.
Le 1er mars, une joggeuse retrouve un pantalon et la carte Vitale de Charlotte8 près de Dirinon, dans le Finistère (département dont sont originaires les parents). Un livre scolaire au nom de Pascal Troadec est également retrouvé en bord de route, ainsi que deux linges semblables à des draps, dans cette même ville de Dirinon7.
Le lendemain 2 mars, les policiers retrouvent le véhicule de Sébastien garé sur le parking de l’église Saint-Joseph, dans le quartier de Méan-Penhoët à Saint-Nazaire9,7 .
Le 5 mars, Lydie Troadec, la sœur de Pascal Troadec et son ex-compagnon, Hubert Caouissin, sont placés en garde à vue au commissariat de Brest. Des traces d’ADN de ce dernier sont retrouvées au domicile des victimes, ainsi que dans le véhicule de Sébastien, alors que le suspect avait déclaré, lors d’une précédente audition, ne plus avoir de contact avec la famille Troadec depuis plusieurs années. Dans la soirée, l’homme avoue être l’auteur du quadruple meurtre. Il est mis en examen et écroué pour « assassinats » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Sa compagne, Lydie Troadec, a, quant à elle, été mise en examen et écrouée pour « modification de l’état des lieux d’un crime et recel de cadavres ». Le mobile serait dû à un différend survenu lors d’un partage d’héritage : le suspect aurait soupçonné Pascal Troadec de s’être approprié, après le décès de son père en 2010, des lingots et pièces d’or que ce dernier aurait détenus. Ces lingots proviendraient d’un trésor découvert en 2006 par le père de Pascal, alors artisan plâtrier, au cours de travaux effectués dans un immeuble ancien du quartier de la Recouvrance, à Brest10. En infraction avec la législation, celui-ci aurait subtilisé la totalité du trésor sans informer de sa trouvaille le propriétaire de l’immeuble ni l’administration11. À ce jour, ce prétendu trésor reste introuvable12.
Le 10 mars, des « fragments de quatre corps humains et des bijoux appartenant à la famille » ont été retrouvés à Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans la ferme appartenant au suspect, Ils sont expertisés pour identification ADN 13.
Le 21 mars, l’analyse ADN confirme que les fragments de corps retrouvés appartiennent à Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec14.
Le 6 avril 2017, devant le juge d’instruction, Hubert Caouissin passe aux aveux et livre une description détaillée de la nuit du meurtre. Il prétend avoir tué les quatre membres de la famille après avoir été surpris dans la maison le soir du crime, mais cette version ne convainc pas les enquêteurs15,16. Comment un homme seul aurait-il pu tuer quatre adultes simultanément ? Les enquêteurs penchent pour un crime avec préméditation où les victimes auraient été tuées pendant leur sommeil. Au 14 avril, après les aveux détaillés, les résultats d’une analyse morphoanalyse des traces de sang, dans la maison d’Orvault, sont très attendus par la police pour trancher la question : meurtre ou crime avec préméditation17.
Dans son numéro du 13 avril 2017, Le Télégramme révèle que la gendarmerie a été mise sur la piste du beau-frère par une lettre anonyme venant de la famille : « Arrêtez de chercher du côté de Sébastien. Il n’a rien à voir avec tout ça. Allez plutôt voir le beau-frère de Pascal. Il est jaloux de lui à en crever ». Les soupçons au début de l’enquête se sont en effet portés sur Sébastien, étudiant en BTS informatique, décrit comme un geek ayant « souffert de fragilités psychologiques ». Ce sont les traces d’ADN de Hubert Caouissin, retrouvées sur un verre d’eau au domicile des victimes, qui ont persuadé la gendarmerie du sérieux de cette piste18,19.
Les obsèques des quatre membres de la famille Troadec ont lieu le vendredi 19 mai 2017 dans l’église Saint-Houardon de Landerneau, commune où réside la famille de Brigitte Troadec. Les corps sont inhumés dans le cimetière de cette même commune20.
Le 16 février, l’ex-beau-frère de Pascal Troadec, Hubert C., 46 ans, serait venu au domicile des Troadec avec un stéthoscope qu’il aurait appliqué aux fenêtres pour tenter de savoir ce qui se serait dit à l’intérieur. Il aurait espionné ainsi la famille une bonne partie de la soirée et serait ensuite entré au domicile des victimes par le garage. Il semblerait peut-être que Pascal Troadec et sa femme, ayant entendu du bruit, soient descendus au rez-de-chaussée. Selon les déclarations de Hubert C., le père de famille muni d’un pied-de-biche aurait eu une altercation avec lui. Hubert C. se serait alors emparé du pied-de-biche pour frapper et tuer les parents puis leurs enfants21.
Selon les aveux d’Hubert C., il serait alors resté dans la maison jusqu’au petit matin puis serait rentré à son domicile en Bretagne. Le 17 au soir, il serait retourné à Orvault pour effectuer un nettoyage de la maison. Dans la soirée du 18, il serait revenu à Orvault et y aurait rentré la voiture de Sébastien dans le garage pour y mettre les cadavres et les transporter dans sa ferme du Stang de Pont-de-Buis.
Dans la ferme, Caouissin démembre les corps à l’aide d’une hache et des tenailles à métaux22. Certaines parties de corps sont enterrées dans les vasières de l’Aulne maritime, et d’autres brûlées dans la chaudière à bois de sa ferme23. Avec l’aide de sa compagne, il nettoie le véhicule puis la dépose à Saint-Nazaire, au hasard, pour faire diversion24.
Dans un entretien au quotidien Le Parisien, jeudi 9 mars, la mère de Pascal Troadec explique qu’un trésor « de lingots et de pièces d’or », découvert par son époux, est à l’origine de la tragédie25. Un or « volé peut-être », croit-elle savoir, « à la Banque de France » lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle ajoute que son mari, ex-artisan plâtrier, a récupéré cet or en 2006, lorsqu’il a effectué des travaux dans un immeuble datant de 1907 du vieux quartier de Recouvrance, à BrestNotes 1. Il l’aurait ensuite caché dans le garage de leur maison26.
Le 10 mars, le journal régional Le Télégramme publie le témoignage d’une femme qui déclare : « c’est mon père avec trois amis qui ont remonté du fond du port de Brest les lingots tombés à l’eau, lors du chargement du trésor de la Banque de France, en juin 1940, pour le soustraire aux mains des Allemands ». Ce témoignage précise les circonstances de cette « subtilisation » et le devenir du trésor par la suite27. S’il est vrai que ces témoignages sont sans preuve, ils s’appuient toutefois sur une anecdote historique et véridique de la débâcle française de 1940 : l’évacuation par bateau de 750 tonnes d’or appartenant à la Banque de France et chargées à Brest le 14 juin 194028.
Trois mois après le début de l’enquête, la police recherche toujours activement cet hypothétique trésor. La police judiciaire a mis la main dans la maison d’Orvault, un paquet de lettres écrites par Renée Troadec, la mère de Pascal, dans lesquelles elle reproche à son fils d’avoir volé «l’héritage». Toutefois elle ne fait pas référence directement à cet or qui n’aurait jamais été déclaré. Un magot qui, selon elle, aurait dû être partagé avec Lydie, la sœur de Pascal et compagne d’Hubert Caouissin. La justice délivre, fin avril, des commissions rogatoires internationales (CRI) pour tenter de retrouver la trace de cet or éventuel dans les principautés d’Andorre et de Monaco, où Pascal et Brigitte se seraient targués d’avoir mis à l’abri le pactole29.
Hubert Caouissin, a longuement détaillé aux enquêteurs ce qu’il s’est passé dans la nuit du 16 au 17 février, lorsqu’il s’est introduit dans la maison familiale d’Orvault (Loire-Atlantique) et aurait tué ses occupants. Ses aveux qui tiennent sur dix-sept pages et sont largement publiés dans la presse locale le jeudi 13 avril par Le Télégramme qui reprend les PV d’audition du suspect et ce qu’il a déclaré aux enquêteurs le 5 mars, lors de sa garde à vue15,30.
Le 9 juin 2017, Hubert Caouissin est à nouveau entendu par les juges d’instruction sur le transport des corps jusqu’à la ferme d’Hubert Caouissin, à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère) et sur le nettoyage de la maison des Troadec, à Orvault (Loire-Atlantique)31.
Le 6 février 2018, Hubert Caouissin est à nouveau entendu par le juge d’instruction sur ses relations avec les membres de la famille Troadec avant les faits32.
Dans les premiers jours de l’affaire, un emballement médiatique a conduit certains médias, liés aux chaines d’informations en direct, à présenter à tort Sébastien Troadec, l’une des victimes, comme l’assassin potentiel33. Ils vont même enquêter eux-mêmes en recherchant sur internet les commentaires, ou autres posts du fils pour y trouver des traces de culpabilité. Cette accusation et ce manque de déontologie ont été dénoncés par leurs confrères34,35.
Par la suite, l’affaire Troadec a donné lieu à des investigations très complètes de la part de certains hebdomadaires qui en rendent compte dans des articles détaillés36.
Hubert Caouissin a été confronté à des psychiatres depuis son incarcération. Le compte-rendu de ces entrevues a été rendu public. Dans un rapport à l’automne 2017, remis aux juges d’instructions, l’expertise conclut à «une altération du discernement». Cependant en septembre 2018 une contre-expertise va être menée afin de vérifier les conclusions d’une première expertise37.
(Pas de lien référant)
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9 Jan | 07:30:27 | |
(Pas de lien référant)
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9 Jan | 08:40:00 | |
(Pas de lien référant)
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9 Jan | 08:58:25 | |
(Pas de lien référant)
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9 Jan | 10:05:57 |
A l’époque, j’avais souligné son caractère typiquement brestois, puis ne m’en suis plus occupée.
Aujourd’hui, l’instruction de cette affaire est toujours en cours, et n’a pas permis de rapporter beaucoup plus d’éléments qu’à ses débuts.
Sa fiche Wikipédia s’en est toutefois bien allongée.
Et le mobile du crime est désormais bien établi : il s’agit, comme en témoignent très vite des proches des victimes, de la jalousie du meurtrier à leur égard à propos d’un hypothétique héritage de 50 kg de pièces et lingots d’or.
C’est exactement la même rapacité motivant aussi toutes les exactions dont je suis victime depuis des lustres de la part de Brestois, la perverse Josette Brenterch du NPA de Brest en tête.
Mais elle sous-tend de même très puissamment celles de ses complices « déconnologues » Pascal Edouard Cyprien Luraghi, de Puy-l’Evêque, et Jean-Marc Donnadieu, de Béziers.
https://www.lejdd.fr/Societe/Faits-divers/affaire-troadec-18-mois-apres-les-faits-le-mystere-du-tresor-demeure-intact-3754835
Affaire Troadec : 18 mois après les faits, le mystère du trésor demeure intact
16h05 , le 13 septembre 2018
- Par
- Marianne Enault
Hubert Caouissin, qui a avoué avoir tué les membres de la famille Troadec dans la nuit du 16 au 17 février 2017, souffrait d’une abolition partielle du discernement au moment des faits, selon des experts psychiatres. Les parties civiles ont demandé une contre-expertise. Plus de 18 mois après les faits, les enquêteurs n’ont pas trouvé de trace du trésor évoqué par l’accusé pour expliquer son geste.
Depuis un an et demi, les enquêteurs cherchent à résoudre l’énigme de l’affaire Troadec, du nom de cette famille – Pascal et Brigitte, les parents, Charlotte et Sébastien, les enfants – massacrée à Orvault, près de Nantes, dans la nuit du 16 au 17 février 2017. Et l’une des réponses pourrait se trouver du côté des expertises psychiatriques. Selon son avocat maître Patrick Larvor, Hubert Caoussin – qui a avoué avoir tué les Troadec et qui était en couple avec la sœur du père de famille, Lydie -, souffrait en effet d’une abolition partielle du discernement au moment des faits, selon Le Télégramme. Une conclusion qui pourrait éventuellement avoir pour conséquence d’atténuer sa peine, lors de son procès devant la cour d’assises, pas prévu avant 2020.
Lire aussi – Affaire Troadec : les enquêteurs sur la piste du « trésor »
Une hypothèse rejetée par les parties civiles, qui ont aussitôt demandé une contre-expertise psychiatrique. « Il est difficile de parler d’un dossier en cours d’instruction aussi complexe et dans lequel de nombreux éléments restent à établir », a simplement commenté maître Cécile De Oliveira, l’avocate des deux sœurs et de la mère de Brigitte Troadec. « Dans les dossiers criminels, il y a une expertise psychiatrique et une expertise psychologique. Cette dernière n’est pas encore arrivée », a pour sa part déclaré maître Patrick Larvor, la qualifiant « d’importante ».
Plusieurs éléments manquants compliquent l’affaire
Car plus de 18 mois après les faits, les enquêteurs ont du mal à démêler les fils de l’histoire et à établir un scénario précis du drame. Leur tâche est rendue compliquée par plusieurs éléments :
- Le pied de biche, qu’Hubert Caouissin dit avoir utilisé pour tuer la famille, n’a jamais été retrouvé. Lui assure l’avoir jeté par-dessus un pont. Malgré les fouilles, l’arme n’a pas été retrouvée.
- Les corps des quatre victimes n’ont pas été retrouvés entiers. Hubert Caouissin a en effet raconté les avoir démembrés, puis d’en avoir dispersé une partie dans le vaste terrain de sa propriété de Pont-de-Buis-lès-Quimerch, dans le Finistère. Il aurait, selon ses dires, brûlé une autre partie dans le four de sa propriété. Les crânes n’ont jamais été retrouvés.
- Malgré leurs recherches, les enquêteurs n’ont pas trouvé trace du trésor évoqué par Hubert Caouissin pour expliquer son geste.
L’affaire du « trésor » de famille
Toute l’affaire se situe dans ce dernier point. Passé aux aveux le 6 mars 2017, après avoir dans un premier temps assuré aux enquêteurs qu’il n’était plus en contact avec sa belle-famille, Hubert Caouissin a en effet expliqué q’un trésor était au coeur des tensions familiales.
Lire aussi - Affaire Troadec : ce que l’on sait de Hubert Caouissin, écroué pour assassinats
Selon lui, l’histoire commence quand le père de Pascal Troadec découvre, en faisant des travaux dans un logement qui lui appartient dans le quartier de Recouvrance, à Brest, des lingots et des pièces d’or. Il s’en serait emparé et aurait dissimulé ce trésor dans le garage de la maison familiale. Gravement malade, il aurait confié à son fils, Pascal, l’existence et le lieu de ce trésor, juste avant de mourir, en 2010. La femme du défunt, Renée, a témoigné dans les médias pour confirmer l’existence de ce trésor, tout en disant ne l’avoir jamais vu elle-même. Elle avait même raconté que son fils Pascal avait profité de son absence pour récupérer le trésor, sans le partager avec sa soeur, Lydie.
Une histoire qui aurait provoqué de vives tensions dans la famille. Hubert Caouissin, en couple avec Lydie Troadec, n’aurait pas supporté que sa compagne soit ainsi flouée par son frère. Selon son récit, c’est pour espionner la famille Troadec et trouver des preuves de l’existence de ce trésor qu’Hubert Caouissin se serait rendu à Orvault la nuit du drame. Il s’était, à cet effet, muni d’un stéthoscope à l’aide duquel il espérait les écouter à travers les murs. C’est alors que le couple l’aurait surpris, qu’il aurait saisi un pied de biche et massacré toute la famille.
Il assure donc que son geste n’était pas prémédité. Ce que refusent de croire les sœurs de Brigitte Troadec, qui évoquent la haine que vouait, selon elles, Hubert Caouissin à Pascal Troadec, et qui l’accusent d’avoir organisé « le crime parfait ». Elles racontent notamment que Hubert Caouissin avait fait supprimer le nom Troadec de sa boîte aux lettres, pour faire seulement apparaître le prénom de sa compagne, Lydie.
Le trésor reste introuvable… mais un trésor a bien disparu à Brest
Les enquêteurs ont fait de nombreuses recherches pour retrouver la trace de ce trésor. Ils se sont notamment rendus à Monaco et en Andorre. Les Troadec s’étaient rendus à plusieurs reprises à Perpignan avant le drame, et les enquêteurs ont cherché à savoir s’ils n’avaient pas ouvert un compte dans le micro-Etat voisin. Ils ont également étudié le train de vie des Troadec, afin de voir s’il avait changé après la découverte de ce trésor, ce qu’assurent par exemple Hubert Caouissin et Renée Troadec. Mais rien n’a permis de faire ce constat.
Cette affaire a eu une résonance particulière parce qu’un trésor constitué de lingots d’or a bel et bien disparu à Brest. En 1940, face à l’arrivée des Allemands, le ministre des Finances de l’époque, Lucien Lamoureux, décide en effet d’évacuer en urgence l’or de la Banque de France vers l’étranger. Partis en train, les lingots et les pièces d’or transitent par Brest avant d’être embarqués sur des bateaux. Mais un paquet contenant 50 kilos d’or tombe à l’eau au moment du chargement et n’a jamais été officiellement retrouvé.
A l’époque du drame d’Orvault, une habitante du Finistère avait témoigné de l’existence de cet or dans Le Télégramme. Elle avait ainsi raconté que son père, en juin 1940, avait plongé dans le port de Brest et découvert, avec trois amis, la caisse d’or. Il l’avait conservée, dans le but de la soustraire aux Allemands. Après la libération, pris de panique à l’idée d’être condamné pour ce « vol », il l’aurait dissimulée dans un immeuble abandonné du quartier brestois de Recouvrance.
L’accusé a exprimé des remords
Les parties civiles, elles, ne croient pas à l’existence de ce trésor. « Qu’on arrête avec cet or! C’est n’importe quoi! Il n’y en a pas. Il n’y en a jamais eu », a ainsi témoigné l’une de sœurs de Brigitte, Hélène. Même la mère d’Hubert Caouissin n’y croit pas. « Encore les lingots d’or? Mais c’est vraiment n’importe quoi! », avait-elle dit au début de l’enquête. Toujours est-il que si Pascal Troadec possédait bel et bien ce trésor, nulle trace n’a été trouvée. Par ailleurs, il n’aurait pas pu utiliser cet argent, les lingots étant marqués et impossible à écouler.
Qu’il ait existé ou non, il est établi que ce trésor était à l’origine des tensions dans la famille, et du ressentiment de Hubert Caouissin envers Pascal Troadec, ayant mené, d’une certaine façon, à son geste fatal. L’avocate de la famille de Brigitte Troadec estime ainsi que l’accusé « harcelait » la famille. Depuis son incarcération, le suspect a exprimé des regrets. Mais il n’en démord pas : pour lui, Pascal Troadec a bien privé sa compagne Lydie du trésor familial.
Sur le même sujet :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Troadec
Affaire Troadec
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L’affaire Troadec (parfois appelée affaire d’Orvault) concerne l’assassinat, dans la nuit du 16 au 17 février 2017, des quatre membres de la famille Troadec à Orvault, commune de l’agglomération nantaise, en Loire-Atlantique. Dans un premier temps, une alerte pour disparition inquiétante a été émise le 23 février 20171. Le 5 mars, Hubert Caouissin, ex-beau-frère du père de la famille, déclare avoir commis le quadruple meurtre et fait disparaître les corps en les démembrant puis en les brûlant ou en les enterrant.
Pour les articles homonymes, voir Troadec.
Cet article est lié à une affaire judiciaire en cours.Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer à l’écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources et en suivant le conseil suivant :
N’oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie.
La dernière modification de cette page a été faite le 24 octobre 2018 à 23:12. → Sur Wikinews, voir aussi : France : le beau-frère de Pascal Troadec avoue avoir tué la famille.
Affaire Troadec
La dernière modification de cette page a été faite le 24 octobre 2018 à 23:12. → Sur Wikinews, voir aussi : France : le beau-frère de Pascal Troadec avoue avoir tué la famille.
Affaire Troadec
Façade du 24 rue d’Auteuil, à Orvault. Scène de crime dans l’affaire Troadec |
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Type | Quadruple meurtre, faits divers | ||
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Pays | France | ||
Localisation | Orvault | ||
Coordonnées | 47° 15′ 26″ nord, 1° 36′ 03″ ouest | ||
Date | 16 février 2017 | ||
Participant(s) | Hubert Caouissin Lydie Troadec |
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Bilan | |||
Morts | 4 | ||
Répression | |||
Arrestations | 2 | ||
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modifier |
L’affaire Troadec (parfois appelée affaire d’Orvault) concerne l’assassinat, dans la nuit du 16 au 17 février 2017, des quatre membres de la famille Troadec à Orvault, commune de l’agglomération nantaise, en Loire-Atlantique. Dans un premier temps, une alerte pour disparition inquiétante a été émise le 23 février 20171. Le 5 mars, Hubert Caouissin, ex-beau-frère du père de la famille, déclare avoir commis le quadruple meurtre et fait disparaître les corps en les démembrant puis en les brûlant ou en les enterrant.
Sommaire
Origine de l’affaire
Hélène M., une des deux sœurs de Brigitte Troadec, s’inquiète du silence inhabituel de sa sœur, de son beau-frère et de leurs enfants. En effet aucun membre de la famille n’a donné signe de vie depuis le 16 février 2017 à leur domicile de la rue d’Auteuil, un secteur plutôt résidentiel et pavillonnaire, situé non loin du centre d’Orvault2,3.
Toujours sans nouvelle à la date du 23 février 2017, cette sœur de Madame Troadec décide, ce jour-là, d’alerter les autorités compétentes.
Les personnes disparues4 sont les suivantes : Pascal, le père, né le 12 septembre 1967 (49 ans), plasturgiste dans l’entreprise Arlux-Visotec (PME spécialisée dans la fabrication d’enseignes lumineuses) ; Brigitte, la mère, née le 2 novembre 1967 (49 ans), fonctionnaire du Trésor public à Nantes5 ; Sébastien, leur fils, né le 11 février 1996 (21 ans) et Charlotte, leur fille, née le 29 juin 1998 (18 ans), tous les deux étudiants.
Enquête
Le procureur de la République déclare le 27 février que :
« Si le contexte de violences graves ayant présidé à la disparition de la famille Troadec semble désormais établi ; en revanche les circonstances entourant la commission des faits demeurent indéterminées et ne permettent pas de savoir si nous avons affaire à un drame familial ou à l’intervention d’une ou plusieurs personnes étrangères à la famille6. »
Les enquêteurs ont en effet relevé des éléments inquiétants : des traces de sang identifiées comme appartenant à trois des membres de la famille, hormis le sang de Charlotte, qui n’apparaît nulle part2, et des indices suggérant un départ précipité sans qu’on sache s’il était volontaire ou contraint. Les véhicules des deux parents sont restés dans la propriété de la famille, seule la voiture Peugeot 308 du fils a disparu7.
Le 1er mars, une joggeuse retrouve un pantalon et la carte Vitale de Charlotte8 près de Dirinon, dans le Finistère (département dont sont originaires les parents). Un livre scolaire au nom de Pascal Troadec est également retrouvé en bord de route, ainsi que deux linges semblables à des draps, dans cette même ville de Dirinon7.
Le lendemain 2 mars, les policiers retrouvent le véhicule de Sébastien garé sur le parking de l’église Saint-Joseph, dans le quartier de Méan-Penhoët à Saint-Nazaire9,7 .
Boîte aux lettres de la famille Troadec, placée sous scellés
Le 5 mars, Lydie Troadec, la sœur de Pascal Troadec et son ex-compagnon, Hubert Caouissin, sont placés en garde à vue au commissariat de Brest. Des traces d’ADN de ce dernier sont retrouvées au domicile des victimes, ainsi que dans le véhicule de Sébastien, alors que le suspect avait déclaré, lors d’une précédente audition, ne plus avoir de contact avec la famille Troadec depuis plusieurs années. Dans la soirée, l’homme avoue être l’auteur du quadruple meurtre. Il est mis en examen et écroué pour « assassinats » et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Sa compagne, Lydie Troadec, a, quant à elle, été mise en examen et écrouée pour « modification de l’état des lieux d’un crime et recel de cadavres ». Le mobile serait dû à un différend survenu lors d’un partage d’héritage : le suspect aurait soupçonné Pascal Troadec de s’être approprié, après le décès de son père en 2010, des lingots et pièces d’or que ce dernier aurait détenus. Ces lingots proviendraient d’un trésor découvert en 2006 par le père de Pascal, alors artisan plâtrier, au cours de travaux effectués dans un immeuble ancien du quartier de la Recouvrance, à Brest10. En infraction avec la législation, celui-ci aurait subtilisé la totalité du trésor sans informer de sa trouvaille le propriétaire de l’immeuble ni l’administration11. À ce jour, ce prétendu trésor reste introuvable12.
Le 10 mars, des « fragments de quatre corps humains et des bijoux appartenant à la famille » ont été retrouvés à Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans la ferme appartenant au suspect, Ils sont expertisés pour identification ADN 13.
Le 21 mars, l’analyse ADN confirme que les fragments de corps retrouvés appartiennent à Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte Troadec14.
Le 6 avril 2017, devant le juge d’instruction, Hubert Caouissin passe aux aveux et livre une description détaillée de la nuit du meurtre. Il prétend avoir tué les quatre membres de la famille après avoir été surpris dans la maison le soir du crime, mais cette version ne convainc pas les enquêteurs15,16. Comment un homme seul aurait-il pu tuer quatre adultes simultanément ? Les enquêteurs penchent pour un crime avec préméditation où les victimes auraient été tuées pendant leur sommeil. Au 14 avril, après les aveux détaillés, les résultats d’une analyse morphoanalyse des traces de sang, dans la maison d’Orvault, sont très attendus par la police pour trancher la question : meurtre ou crime avec préméditation17.
Dans son numéro du 13 avril 2017, Le Télégramme révèle que la gendarmerie a été mise sur la piste du beau-frère par une lettre anonyme venant de la famille : « Arrêtez de chercher du côté de Sébastien. Il n’a rien à voir avec tout ça. Allez plutôt voir le beau-frère de Pascal. Il est jaloux de lui à en crever ». Les soupçons au début de l’enquête se sont en effet portés sur Sébastien, étudiant en BTS informatique, décrit comme un geek ayant « souffert de fragilités psychologiques ». Ce sont les traces d’ADN de Hubert Caouissin, retrouvées sur un verre d’eau au domicile des victimes, qui ont persuadé la gendarmerie du sérieux de cette piste18,19.
Obsèques
Les obsèques des quatre membres de la famille Troadec ont lieu le vendredi 19 mai 2017 dans l’église Saint-Houardon de Landerneau, commune où réside la famille de Brigitte Troadec. Les corps sont inhumés dans le cimetière de cette même commune20.
Conjectures initiales sur le déroulement des faits
Le 16 février, l’ex-beau-frère de Pascal Troadec, Hubert C., 46 ans, serait venu au domicile des Troadec avec un stéthoscope qu’il aurait appliqué aux fenêtres pour tenter de savoir ce qui se serait dit à l’intérieur. Il aurait espionné ainsi la famille une bonne partie de la soirée et serait ensuite entré au domicile des victimes par le garage. Il semblerait peut-être que Pascal Troadec et sa femme, ayant entendu du bruit, soient descendus au rez-de-chaussée. Selon les déclarations de Hubert C., le père de famille muni d’un pied-de-biche aurait eu une altercation avec lui. Hubert C. se serait alors emparé du pied-de-biche pour frapper et tuer les parents puis leurs enfants21.
Selon les aveux d’Hubert C., il serait alors resté dans la maison jusqu’au petit matin puis serait rentré à son domicile en Bretagne. Le 17 au soir, il serait retourné à Orvault pour effectuer un nettoyage de la maison. Dans la soirée du 18, il serait revenu à Orvault et y aurait rentré la voiture de Sébastien dans le garage pour y mettre les cadavres et les transporter dans sa ferme du Stang de Pont-de-Buis.
Dans la ferme, Caouissin démembre les corps à l’aide d’une hache et des tenailles à métaux22. Certaines parties de corps sont enterrées dans les vasières de l’Aulne maritime, et d’autres brûlées dans la chaudière à bois de sa ferme23. Avec l’aide de sa compagne, il nettoie le véhicule puis la dépose à Saint-Nazaire, au hasard, pour faire diversion24.
Conjectures sur le mobile supposé
Dans un entretien au quotidien Le Parisien, jeudi 9 mars, la mère de Pascal Troadec explique qu’un trésor « de lingots et de pièces d’or », découvert par son époux, est à l’origine de la tragédie25. Un or « volé peut-être », croit-elle savoir, « à la Banque de France » lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle ajoute que son mari, ex-artisan plâtrier, a récupéré cet or en 2006, lorsqu’il a effectué des travaux dans un immeuble datant de 1907 du vieux quartier de Recouvrance, à BrestNotes 1. Il l’aurait ensuite caché dans le garage de leur maison26.
Le 10 mars, le journal régional Le Télégramme publie le témoignage d’une femme qui déclare : « c’est mon père avec trois amis qui ont remonté du fond du port de Brest les lingots tombés à l’eau, lors du chargement du trésor de la Banque de France, en juin 1940, pour le soustraire aux mains des Allemands ». Ce témoignage précise les circonstances de cette « subtilisation » et le devenir du trésor par la suite27. S’il est vrai que ces témoignages sont sans preuve, ils s’appuient toutefois sur une anecdote historique et véridique de la débâcle française de 1940 : l’évacuation par bateau de 750 tonnes d’or appartenant à la Banque de France et chargées à Brest le 14 juin 194028.
Trois mois après le début de l’enquête, la police recherche toujours activement cet hypothétique trésor. La police judiciaire a mis la main dans la maison d’Orvault, un paquet de lettres écrites par Renée Troadec, la mère de Pascal, dans lesquelles elle reproche à son fils d’avoir volé «l’héritage». Toutefois elle ne fait pas référence directement à cet or qui n’aurait jamais été déclaré. Un magot qui, selon elle, aurait dû être partagé avec Lydie, la sœur de Pascal et compagne d’Hubert Caouissin. La justice délivre, fin avril, des commissions rogatoires internationales (CRI) pour tenter de retrouver la trace de cet or éventuel dans les principautés d’Andorre et de Monaco, où Pascal et Brigitte se seraient targués d’avoir mis à l’abri le pactole29.
Aveux détaillés des suspects
Hubert Caouissin, a longuement détaillé aux enquêteurs ce qu’il s’est passé dans la nuit du 16 au 17 février, lorsqu’il s’est introduit dans la maison familiale d’Orvault (Loire-Atlantique) et aurait tué ses occupants. Ses aveux qui tiennent sur dix-sept pages et sont largement publiés dans la presse locale le jeudi 13 avril par Le Télégramme qui reprend les PV d’audition du suspect et ce qu’il a déclaré aux enquêteurs le 5 mars, lors de sa garde à vue15,30.
Le 9 juin 2017, Hubert Caouissin est à nouveau entendu par les juges d’instruction sur le transport des corps jusqu’à la ferme d’Hubert Caouissin, à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère) et sur le nettoyage de la maison des Troadec, à Orvault (Loire-Atlantique)31.
Le 6 février 2018, Hubert Caouissin est à nouveau entendu par le juge d’instruction sur ses relations avec les membres de la famille Troadec avant les faits32.
Polémique sur le traitement médiatique
Dans les premiers jours de l’affaire, un emballement médiatique a conduit certains médias, liés aux chaines d’informations en direct, à présenter à tort Sébastien Troadec, l’une des victimes, comme l’assassin potentiel33. Ils vont même enquêter eux-mêmes en recherchant sur internet les commentaires, ou autres posts du fils pour y trouver des traces de culpabilité. Cette accusation et ce manque de déontologie ont été dénoncés par leurs confrères34,35.
Par la suite, l’affaire Troadec a donné lieu à des investigations très complètes de la part de certains hebdomadaires qui en rendent compte dans des articles détaillés36.
Expertise psychiatrique
Hubert Caouissin a été confronté à des psychiatres depuis son incarcération. Le compte-rendu de ces entrevues a été rendu public. Dans un rapport à l’automne 2017, remis aux juges d’instructions, l’expertise conclut à «une altération du discernement». Cependant en septembre 2018 une contre-expertise va être menée afin de vérifier les conclusions d’une première expertise37.
Notes et références
Notes
- ↑ Cette version reste plausible, car le vieux quartier historique de Recouvrance à Brest est le seul à avoir échappé en partie à la destruction totale lors des bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale.
Références
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- ↑ a et b « Disparus d’Orvault : le procureur de Nantes craint un « jeu morbide » » [archive], sur Ouest-France, 4 mars 2017 (consulté le 5 mars 2017)
- ↑ « « Je veux croire qu’ils sont encore vivants » : la sœur de Brigitte Troadec sort du silence », LCI, 2 mars 2017 (lire en ligne [archive])
- ↑ voir Fiches de recherches
- ↑ Jean-Marc Ducos, « Disparition des Troadec : ce que l’on sait sur chacun des membres de la famille » [archive], sur leparisien.fr, 2 mars 2017.
- ↑ « Disparus d’Orvault : les détails qui chiffonnent [Enquête] » [archive], sur Ouest-France, 28 février 2017 (consulté le 5 mars 2017)
- ↑ a b et c « Disparition de la famille Troadec à Orvault : Sébastien, 21 ans, au cœur de l’enquête » [archive], sur Le Parisien, 28 février 2017 (consulté le 5 mars 2017)
- ↑ « Disparus d’Orvault. Dans le Finistère, une journée de recherche » [archive], sur Ouest-France, 1er mars 2017 (consulté le 5 mars 2017)
- ↑ « Disparus d’Orvault. La voiture du fils retrouvée à Saint-Nazaire » [archive], sur Ouest-France, 2 mars 2017 (consulté le 5 mars 2017)
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- ↑ Capucine Truong, « Comment la presse a transformé le fils Troadec en assassin potentiel » [archive], sur arretsurimages.net, 6 mars 2017 (consulté le 11 mars 2017).
- ↑ Vincent Monnier, « Affaire Troadec : le poison du doute », L’Obs, no 2731, 9 mars 2017, p. 62 (lire en ligne [archive]).
Article initialement publié le 7 mars 2017, sous le titre « Affaire Troadec : comment les médias se sont emballés », sur le site tempsreel.nouvelobs.com, où il est ensuite devenu consultable en accès payant.
- ↑ Adriano, « Affaire Troadec, les médias coupables ? » [archive], sur Associated Press News, 11 mars 2017 (consulté le 18 mars 2017).
- ↑ « Affaire Troadec : un tueur dans la famille » [archive], sur parismatch.com, 25 mars 2017 (consulté le 28 mars 2017)
- ↑ (fr) Le Figaro, « Affaire Troadec : un expert conclut à l’«altération du discernement» d’Hubert Caouissin » [archive], sur msn, le 13 septembre 2018.
Documentaires télévisés
- « Disparitions mystérieuses de familles » le 11, 18 et 30 mars et 9 avril 2017 dans Chroniques criminelles sur NT1.
- « L’affaire Troadec : la haine en héritage » dans « Spécial familles disparues » le 1er mai 2017 dans Crimes sur NRJ 12.
- « L’affaire Troadec » (premier reportage) le 29 juillet 2017 dans Reportages faits divers sur TF1.
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