Il est absolument nécessaire de ne laisser aux pervers aucun vide juridique où ils puissent s’épanouir.
Or, le harcèlement de rue en est bien un.
Quand les professionnels du harcèlement moral estiment n’être plus en mesure de sévir au sein de l’entreprise, ou avoir épuisé toutes leurs ressources de malfaisances sur le lieu de travail de leur cible ou dans son environnement professionnel, sans pour autant être parvenus à leur objectif la concernant, ils organisent à son encontre du harcèlement de rue.
Et là, elle se retrouve presque à tous les coups dans l’impossibilité de prouver quoi que ce soit ou d’obtenir des poursuites contre ses harceleurs, car, comme me l’ont plusieurs fois répété les policiers auxquels je décrivais ce que je subissais dans les années 1990 : n’importe qui a le droit de suivre n’importe qui dans la rue, ce n’est pas une infraction.
Il faut que cela cesse.
En ce qui me concerne, c’est à la suite d’une plainte concernant des faits répréhensibles commis sur le lieu de travail sous les yeux de témoins dont j’étais capable de donner identité et coordonnées – en l’occurrence professionnelles – et qui ont effectivement confirmé les faits à la police, que ce type de harcèlement a été instauré par mes harceleurs, en plus de tous les autres : seules les agressions physiques sur le lieu de travail et devant témoin devenaient proscrites, elles étaient désormais organisées dans la rue, où j’avais constamment sur les talons toute une équipe de harceleurs à la solde de mon employeur harceleur.
Les harceleurs de rue avaient pour consigne de m’agresser physiquement dès que les témoins potentiels disparaissaient de nos champs de vision.
J’ai dû composer avec cela quotidiennement durant plusieurs années, même après que de mes harceleurs de rue se soient bien fait prendre, en 1994, ce qui est matériellement possible : il suffit que des gens motivés pour les prendre sur le fait, par exemple des policiers habitués à ce genre d’exercice, se mettent eux aussi à suivre la victime quotidiennement dans tous ses déplacements, à distance suffisante pour repérer les harceleurs de rue. Ils n’ont alors qu’à verbaliser, pour peu que l’arsenal juridique existe.
Quand on leur parle de faits de harcèlement commis dans les entreprises, les policiers se dérobent assez souvent en arguant qu’ils ne peuvent entrer dans les entreprises.
La rue étant davantage leur territoire, ils devraient être contents qu’on leur donne enfin les moyens d’intervenir dans certains cas de harcèlement.
http://www.rfi.fr/france/20171018-france-harcelement-sexuel-projet-loi-unanimite-assemblee
Ces derniers jours, les femmes ont pris la parole sur les réseaux sociaux pour raconter les violences sexistes dont elles avaient été victimes. Dans la foulée, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a fait savoir qu’elle allait présenter un projet de loi contre les violences sexuelles d’ici le début 2018. Parmi les propositions envisagées, la hausse de dix ans du délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs. Le texte devrait également légiférer sur le harcèlement de rue.
Or, le harcèlement de rue en est bien un.
Quand les professionnels du harcèlement moral estiment n’être plus en mesure de sévir au sein de l’entreprise, ou avoir épuisé toutes leurs ressources de malfaisances sur le lieu de travail de leur cible ou dans son environnement professionnel, sans pour autant être parvenus à leur objectif la concernant, ils organisent à son encontre du harcèlement de rue.
Et là, elle se retrouve presque à tous les coups dans l’impossibilité de prouver quoi que ce soit ou d’obtenir des poursuites contre ses harceleurs, car, comme me l’ont plusieurs fois répété les policiers auxquels je décrivais ce que je subissais dans les années 1990 : n’importe qui a le droit de suivre n’importe qui dans la rue, ce n’est pas une infraction.
Il faut que cela cesse.
En ce qui me concerne, c’est à la suite d’une plainte concernant des faits répréhensibles commis sur le lieu de travail sous les yeux de témoins dont j’étais capable de donner identité et coordonnées – en l’occurrence professionnelles – et qui ont effectivement confirmé les faits à la police, que ce type de harcèlement a été instauré par mes harceleurs, en plus de tous les autres : seules les agressions physiques sur le lieu de travail et devant témoin devenaient proscrites, elles étaient désormais organisées dans la rue, où j’avais constamment sur les talons toute une équipe de harceleurs à la solde de mon employeur harceleur.
Les harceleurs de rue avaient pour consigne de m’agresser physiquement dès que les témoins potentiels disparaissaient de nos champs de vision.
J’ai dû composer avec cela quotidiennement durant plusieurs années, même après que de mes harceleurs de rue se soient bien fait prendre, en 1994, ce qui est matériellement possible : il suffit que des gens motivés pour les prendre sur le fait, par exemple des policiers habitués à ce genre d’exercice, se mettent eux aussi à suivre la victime quotidiennement dans tous ses déplacements, à distance suffisante pour repérer les harceleurs de rue. Ils n’ont alors qu’à verbaliser, pour peu que l’arsenal juridique existe.
Quand on leur parle de faits de harcèlement commis dans les entreprises, les policiers se dérobent assez souvent en arguant qu’ils ne peuvent entrer dans les entreprises.
La rue étant davantage leur territoire, ils devraient être contents qu’on leur donne enfin les moyens d’intervenir dans certains cas de harcèlement.
http://www.rfi.fr/france/20171018-france-harcelement-sexuel-projet-loi-unanimite-assemblee
Loi sur le harcèlement de rue : pas d’unanimité à l’Assemblée nationale
Par RFI Publié le 18-10-2017 Modifié le 18-10-2017 à 10:09
Marlène Schiappa, secrétaire d’État à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Bertrand Guay/AFP
Ces derniers jours, les femmes ont pris la parole sur les réseaux sociaux pour raconter les violences sexistes dont elles avaient été victimes. Dans la foulée, Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes a fait savoir qu’elle allait présenter un projet de loi contre les violences sexuelles d’ici le début 2018. Parmi les propositions envisagées, la hausse de dix ans du délai de prescription pour les crimes sexuels commis sur les mineurs. Le texte devrait également légiférer sur le harcèlement de rue.
La secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les
hommes envisage une verbalisation du harcèlement de rue et la mesure ne
fait pas l’unanimité dans la classe politique. Marlène Schiappa veut « lancer le débat », inviter les députés à définir les contours du harcèlement.
Où se situe la limite ? « Ça commence où ? », demande Claude Goasguen, député Les Républicains. La réponse n’est pas évidente. Sophie Auconie, députée du groupe les Constructifs est moins hésitante: « C’est lorsque que vous êtes dans un lieu public et qu’une personne vous aborde, ça, ça s’appelle de la séduction. Sauf que, quand je dis que je veux pas donner suite à cette attitude, alors ils doivent s’arrêter, et s’ils ne s’arrêtent pas, c’est là que commence le harcèlement de rue, qui doit être sanctionné ».
En guise de sanction, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes envisage la verbalisation des harceleurs par la police. Une proposition qui laisse la députée socialiste Valérie Rabault dubitative : « Le problème, c’est s’il n’y a pas de témoins, si c’est pas un flagrant délit, c’est là la difficulté. Et là c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. C’est rare de se faire prendre en flagrant délit dans ce type de situation».
Pour être efficace, il faudrait plus de policiers, relève Julien Aubert. Le député Les Républicains estime que la mesure est donc inapplicable : « Nous n’avons pas les moyens de mettre derrière chaque harceleur, un policier ». Le député LR est en revanche favorable à la prévention dès le plus jeune âge… avec une sensibilisation aux questions d’égalité homme femmes dès l’école primaire.
Où se situe la limite ? « Ça commence où ? », demande Claude Goasguen, député Les Républicains. La réponse n’est pas évidente. Sophie Auconie, députée du groupe les Constructifs est moins hésitante: « C’est lorsque que vous êtes dans un lieu public et qu’une personne vous aborde, ça, ça s’appelle de la séduction. Sauf que, quand je dis que je veux pas donner suite à cette attitude, alors ils doivent s’arrêter, et s’ils ne s’arrêtent pas, c’est là que commence le harcèlement de rue, qui doit être sanctionné ».
En guise de sanction, la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes envisage la verbalisation des harceleurs par la police. Une proposition qui laisse la députée socialiste Valérie Rabault dubitative : « Le problème, c’est s’il n’y a pas de témoins, si c’est pas un flagrant délit, c’est là la difficulté. Et là c’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. C’est rare de se faire prendre en flagrant délit dans ce type de situation».
Pour être efficace, il faudrait plus de policiers, relève Julien Aubert. Le député Les Républicains estime que la mesure est donc inapplicable : « Nous n’avons pas les moyens de mettre derrière chaque harceleur, un policier ». Le député LR est en revanche favorable à la prévention dès le plus jeune âge… avec une sensibilisation aux questions d’égalité homme femmes dès l’école primaire.
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