J’étais passée par là peu de temps avant l’explosion.
Il en avait été de même, ou presque, au mois de juillet 1995.
Drôle d’impression d’être poursuivie par les bombes…
Et même effet très bizarre avec les attentats d’octobre 1995 : il suffit que je sois plus ou moins dans les parages pour que ça saute, notamment le 17 octobre alors que j’ai un rendez-vous qui s’annonce assez tendu à 9h00.
Le tout à une époque où j’avais déjà quitté la capitale pour échapper à des tentatives d’assassinat à répétition et ne m’y rendais plus que très rarement.
http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/il-y-a-20-ans-l-attentat-de-port-royal-7786033292
Il y a 20 ans : l’attentat de Port Royal
REPLAY – Il y a 20 ans, le 3 décembre 1996, une bombe explosait dans le RER B à la station Port-Royal.
par Jacques Pradel publié le 02/12/2016 à 13:00
L’édito de Jacques Pradel
Le 3 décembre 1996, vers 18 heures, à une heure de forte affluence, une bombe explose dans une rame de la ligne B du RER à la station Port Royal, dans le 5ème arrondissement parisien, vers le boulevard St Michel.
Une bonbonne de gaz de 13 kilos a explosé dans l’avant-dernière rame du RER qui se dirigeait vers Massy en provenance de la Gare du Nord.
20 ans plus tard, l’attentat, qui n’a jamais été revendiqué, reste impuni…
Nos invités
Jean-Louis Bruguière, ancien magistrat, il a coordonné le pôle anti-terroriste de Paris. Il était l’un des trois juges d’instruction chargé de l’enquête, Louise Colcombet, journaliste au Parisien, Marceline Donnart, victime de l’attentat de Port Royal, Jean-Yves Danton, victime de l’attentat de Port Royal, Françoise Rudetzki, fondatrice de l’association SOS Attentats.Vous pouvez à tout moment soumettre une affaire à Jacques Pradel. Laissez votre message avec les principales informations nécessaires à l’équipe de l’émission pour programmer, peut-être prochainement, ce fait-divers dans L’Heure du Crime.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/port-royal-l-attentat-impuni-02-12-2016-6402900.php
Port-Royal : l’attentat impuni
>Faits divers|Louise Colcombet|02 décembre 2016, 7h00 | MAJ : 02 décembre 2016, 10h25|0
Louise Colcombet
Il y a vingt ans, presque jour pour jour, l’explosion d’une bonbonne de gaz chargée de clous et de poudre faisait quatre morts et près de cent blessés dans le RER B.
18 h 3, le 3 décembre 1996. Un colis piégé éventre l’un des wagons de
tête du RER B, station Port-Royal, en plein cœur de Paris. Dans la
rame, bondée en cette heure de pointe, les dégâts sont énormes. L’effet
de souffle provoqué par l’explosion de cette bombe artisanale, une
bonbonne de gaz remplie de boulons et de clous pour en augmenter l’effet
dévastateur, est terrible.
Martine Monteil, alors patronne de la brigade criminelle au Quai des Orfèvres, garde ancré en elle le souvenir « d’une odeur âcre, mélange de fumée, de poudre noire et de sang qui nous a pris à la gorge à notre arrivée ». « Sur le quai, détaille-t-elle, nous slalomions entre les corps, les amas de ferrailles et les restes humains… Je me souviens du visage d’une jeune femme aux beaux yeux en amande, épargnée au milieu de cette horreur. Mais, quand mon regard est descendu, j’ai vu qu’elle était démembrée et éviscérée. C’était une Canadienne en voyage de noces à Paris. » Bilan de l’attaque : quatre morts et quatre-vingt-onze blessés.
Immédiatement, tous les regards se tournent vers le terrorisme algérien. Un an plus tôt, le GIA avait mené une campagne de terreur dont l’acte de naissance, l’attentat du 26 juillet 1995 en gare RER de Saint-Michel, ressemblait en tout point à celui de Port-Royal : même cible, même méthode. Mais similitude ne vaut pas signature, et l’attaque ne sera jamais revendiquée. Vingt ans plus tard, en dépit d’une minutieuse enquête, qui reste ouverte, ses auteurs n’ont toujours pas été identifiés.
Jean-Louis Bruguière, l’un des trois juges alors chargés de l’enquête, parle aujourd’hui d’un « attentat orphelin », « sans paternité établie ». « Les éléments matériels étaient minces, se souvient Martine Monteil. Nous n’avions rien ou si peu sur quoi travailler : un sac de sport d’un modèle très répandu, des clous et un minuteur qu’on peut acheter dans le commerce… » Aucune piste ne sera pourtant négligée. Remontant par exemple le fil de la poudre noire présente dans la bombe, les policiers interrogeront plus de 6 000 armuriers à travers le pays et 160 de leurs clients. En vain. Les coups de filet dans les milieux islamistes ne donneront rien de plus. « Ce genre d’enquête avance grâce aux services de renseignement. Mais là, nous étions vraiment secs, se souvient Jean-Louis Bruguière. C’est d’ailleurs assez extraordinaire car, avec le temps, des gens, en France ou à l’étranger, finissent toujours par parler. Pas dans ce cas. » Seules certitudes : en raison de son poids, le colis piégé aurait été déposé par deux hommes au moins, au départ du train, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Mais l’absence de caméras de surveillance, à l’époque, n’a pas permis d’identifier les poseurs de bombe.
Le contexte de cet attentat isolé, intervenu à quelques jours de l’ouverture à Paris du procès d’une trentaine de militants islamistes marocains, a incité les enquêteurs à creuser la piste d’une implication du Mouvement de la jeunesse islamique marocaine (MJIM). L’un de ses cadres a d’ailleurs été arrêté en 2012 pour être interrogé sur l’attaque de Port-Royal, sans pour autant être mis en examen. Pour Jean-Louis Bruguière, fin connaisseur des milieux terroristes et auteur de plusieurs ouvrages*, l’hypothèse la plus plausible reste à ce jour celle du GIA. « Le réseau responsable de la vague sanglante de l’été et de l’automne 1995 avait été démantelé, on peut imaginer que des éléments résiduels aient pu monter cette opération, avance l’ancien magistrat antiterroriste. Mais pour qu’aucun élément ne soit jamais remonté aux services de renseignement, nuance-t-il, cela ne peut être le fait que d’une poignée d’hommes ayant agi localement avant de s’évanouir dans la nature. »
*« Les Voies de la terreur », Ed. Fayard, 295 pages, 18 €.
Martine Monteil, alors patronne de la brigade criminelle au Quai des Orfèvres, garde ancré en elle le souvenir « d’une odeur âcre, mélange de fumée, de poudre noire et de sang qui nous a pris à la gorge à notre arrivée ». « Sur le quai, détaille-t-elle, nous slalomions entre les corps, les amas de ferrailles et les restes humains… Je me souviens du visage d’une jeune femme aux beaux yeux en amande, épargnée au milieu de cette horreur. Mais, quand mon regard est descendu, j’ai vu qu’elle était démembrée et éviscérée. C’était une Canadienne en voyage de noces à Paris. » Bilan de l’attaque : quatre morts et quatre-vingt-onze blessés.
Immédiatement, tous les regards se tournent vers le terrorisme algérien. Un an plus tôt, le GIA avait mené une campagne de terreur dont l’acte de naissance, l’attentat du 26 juillet 1995 en gare RER de Saint-Michel, ressemblait en tout point à celui de Port-Royal : même cible, même méthode. Mais similitude ne vaut pas signature, et l’attaque ne sera jamais revendiquée. Vingt ans plus tard, en dépit d’une minutieuse enquête, qui reste ouverte, ses auteurs n’ont toujours pas été identifiés.
Jean-Louis Bruguière, l’un des trois juges alors chargés de l’enquête, parle aujourd’hui d’un « attentat orphelin », « sans paternité établie ». « Les éléments matériels étaient minces, se souvient Martine Monteil. Nous n’avions rien ou si peu sur quoi travailler : un sac de sport d’un modèle très répandu, des clous et un minuteur qu’on peut acheter dans le commerce… » Aucune piste ne sera pourtant négligée. Remontant par exemple le fil de la poudre noire présente dans la bombe, les policiers interrogeront plus de 6 000 armuriers à travers le pays et 160 de leurs clients. En vain. Les coups de filet dans les milieux islamistes ne donneront rien de plus. « Ce genre d’enquête avance grâce aux services de renseignement. Mais là, nous étions vraiment secs, se souvient Jean-Louis Bruguière. C’est d’ailleurs assez extraordinaire car, avec le temps, des gens, en France ou à l’étranger, finissent toujours par parler. Pas dans ce cas. » Seules certitudes : en raison de son poids, le colis piégé aurait été déposé par deux hommes au moins, au départ du train, à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Mais l’absence de caméras de surveillance, à l’époque, n’a pas permis d’identifier les poseurs de bombe.
Le contexte de cet attentat isolé, intervenu à quelques jours de l’ouverture à Paris du procès d’une trentaine de militants islamistes marocains, a incité les enquêteurs à creuser la piste d’une implication du Mouvement de la jeunesse islamique marocaine (MJIM). L’un de ses cadres a d’ailleurs été arrêté en 2012 pour être interrogé sur l’attaque de Port-Royal, sans pour autant être mis en examen. Pour Jean-Louis Bruguière, fin connaisseur des milieux terroristes et auteur de plusieurs ouvrages*, l’hypothèse la plus plausible reste à ce jour celle du GIA. « Le réseau responsable de la vague sanglante de l’été et de l’automne 1995 avait été démantelé, on peut imaginer que des éléments résiduels aient pu monter cette opération, avance l’ancien magistrat antiterroriste. Mais pour qu’aucun élément ne soit jamais remonté aux services de renseignement, nuance-t-il, cela ne peut être le fait que d’une poignée d’hommes ayant agi localement avant de s’évanouir dans la nature. »
*« Les Voies de la terreur », Ed. Fayard, 295 pages, 18 €.
Le Parisien
http://www.leparisien.fr/faits-divers/on-nous-a-completement-oublies-02-12-2016-6403284.php
Attentat de Port-Royal : « On nous a complètement oubliés »
>Faits divers|Propos recueillis par L.C.|02 décembre 2016, 7h00 | MAJ : 02 décembre 2016, 10h34|0
Propos recueillis par L.C.
Jean-Yves Danton était à 70 cm de la bombe
La bombe était placée sous le siège juste devant lui. Jean-Yves Danton, 77 ans, ex-ingénieur en aéronautique, grièvement blessé lors de l’attentat, se souvient avec précision de cette soirée du 3 décembre 1996.
Vingt après cet attentat, que ressentez-vous ?
JEAN-YVES DANTON. Avec le temps, c’est un peu plus facile. Je suis croyant et j’ai une famille soudée, une femme et trois enfants : cela été un vrai socle sur lequel j’ai pu m’appuyer. Mon PDG m’a également permis de me reconstruire en me permettant, après trois ans d’arrêt à cause de mes nombreuses hospitalisations, de revenir travailler. Je voulais savoir si j’étais encore capable de réfléchir, de reprendre les transports en commun… Ce n’est qu’après cela que j’ai pris ma retraite. Aujourd’hui, je suis toujours suivi médicalement, je marche avec une canne, mais comparé à d’autres, j’ai eu énormément de chance.
On peut vous qualifier de miraculé…
C’est vrai. La bombe était à 70 cm devant moi. L’un des pompiers m’a d’ailleurs confié qu’en me voyant sous les gravats, il a d’abord pensé que c’était fini pour moi… La charge a explosé alors que les portes se refermaient. L’instant d’après, j’étais sous les décombres, dans l’obscurité, car les lumières avaient sauté. J’avais les tympans percés, j’entendais les cris au loin… J’ai tiré la jambe du pompier pour attirer son attention. Je me souviens ensuite de mon transfert en ambulance, et de cette incroyable douleur… Ma jambe gauche était déchiquetée, on a failli l’amputer. J’ai été gravement brûlé sur tout le corps, j’ai subi vingt-quatre opérations.
Comment vivez-vous le fait que l’enquête n’ait jamais abouti ?
Je suis en colère et, pour tout dire, je trouve cela suspect. Y a-t-il un secret d’Etat derrière tout cela ? La presse a rapporté, il y a quelques années, le témoignage d’un transfuge des services secrets algériens, réfugié en Scandinavie, qui accusait ses services d’avoir fomenté l’attentat… J’espère toujours qu’on aura une vérité et qu’on ne refermera pas le dossier, même si, avec le temps, je suis un peu résigné. Quoi qu’il arrive, je n’ai ni haine ni esprit de vengeance mais, si on arrêtait les responsables, j’aimerais pouvoir leur parler.
Comment avez-vous vécu les attentats qui ont endeuillé la France depuis 2015 ?
A chaque fois qu’une nouvelle attaque se produit, ça me bouleverse et ça me met en colère pour les victimes car ces gens sont partis pour des souffrances pour le reste de leurs jours. Et malheureusement, je crois qu’ils n’en ont pas conscience. A l’époque, nous aussi étions reçus à l’Elysée, puis on nous a complètement oubliés. Il m’a fallu dix ans pour obtenir une carte d’invalidité en bataillant avec les experts !
Le Parisien
http://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/faits-divers/2016/12/03/il-y-a-20-ans-l-attentat-du-rer-faisait-quatre-morts-a-la-station-port-royal_12184804.html
Il y a 20 ans, l’attentat du RER faisait quatre morts à la station Port-Royal
Publié le 03/12/2016 à 06h07
C’était il y a exactement vingt ans. Quatre personnes perdaient la vie à la suite d’un attentat à la la station Port-Royal.
Si la France vit aujourd’hui sous la menace d’une nouvelle attaque terroriste, les décennies 1980 et 1990 et aussi été marquées par des attentats.
- Il y a tout juste vingt ans, le 3 décembre 1996, un attentat à l’explosif dans une rame du RER B à la station Port-Royal faisait quatre morts et 91 blessés. Les auteurs de cet attentat, intervenu un an après la vague de terreur revendiquée par le GIA (Groupe islamique armé), n’ont pas encore été identifiés.
Cet attentat survenait après trois autres attaques qui ont marqué la France des années 1980-1990.
- 15 juillet 1983 : 8 morts et 56 blessés à l’aéroport d’Orly. Cette attaque à la valise piégée, revendiquée par l’Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie (Asala), était motivée par la non-reconnaissance du génocide arménien.
- 17 septembre 1986 : l’attentat de la rue de Rennes. Entre février 1985 et septembre 1986, pas moins de treize attaques terroristes secouent la France. Le dernier d’entre eux se déroule rue de Rennes à Paris. Au total, ces attentats coûteront la vie à 13 morts et feront près de 300 blessés.
- 25 juillet 1995 : un colis piégé à la station Saint-Michel à Paris explose à 17 heures. Huit morts et près de 120 blessés sont à déplorer. Khaled Kelkal, 24 ans, suspecté d’avoir participé à la série d’attentats, sera abattu par les gendarmes le 29 septembre 1995.
Nicolas Faucon
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