Peu de gens le savent, nous avons à Brest un petit morceau de territoire américain. Le jardinier qui l’entretient est payé par Washington et reçoit sa paie en dollars.
Y est érigé un monument commémorant les hauts faits des forces navales des Etats-Unis et de la France pendant la Première Guerre Mondiale.
Il s’agit d’une tour en granit rose de 50 mètres de haut qui offre à son sommet un point de vue panoramique unique sur la ville de Brest et sa rade.
De novembre 1917 à décembre 1919, un camp militaire américain installé à Pontanézen sur la commune de Lambézellec avait accueilli plus d’un million de soldats américains.
Brest était devenu le premier port des Etats-Unis en France et Lambézellec la plus grande commune de France au niveau de la concentration américaine.
A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, nos amis américains ont largué sur Brest un déluge de bombes bien inutile qui a complétement rasé la ville, puis ils ont voulu l’acheter, sa rade les intéressait. Encore une fois, Charles de Gaulle a dit non.
Aujourd’hui, le quartier de Pontanézen à Brest est celui où sont implantés les salafistes.
http://www.wiki-brest.net/index.php/Monument_am%C3%A9ricain_du_cours_Dajot
Monument américain du cours Dajot
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Concession du terrain du monument américain
Le terrain sur lequel est érigé le monument américain procède d’une concession gratuite et perpétuelle. Cette concession est accordée au Gouvernement des États-Unis par le Gouvernement français sur un terrain dépendant des fortifications déclassées de Brest. Cette concession est faite en exécution des prescriptions du décret du 13 août 1927 (paru au JO du 26 août 1927) et conformément aux dispositions de l’article V de l’accord conclu le 29 août 1927 entre le gouvernement des États-Unis, représenté par John Pershing, Général des Armées, Président de la commission Américaine des Monuments de Guerre, d’une part, et le gouvernement de la République française représenté par Anne Marie Louis de Sartigues, son chargé d’affaires par intérim à Washington, d’autre part.[1]
- ↑ Procès-verbal de concession gratuite et perpétuelle, par le Gouvernement Français au Gouvernement des États-Unis de l’usage et de la libre disposition d’un terrain destiné à l’érection d’un monument commémoratif américain à Brest », 12/08/1930, Archives Brest métropole, Référence : 1M185
Une visite rare le 4 juillet 2013
Le 4 juillet 2013, jour de commémoration de l’Indépendance des États-Unis d’Amérique, les responsables de l’American Battle Monuments Commission ont organisé une visite du monument.
Quelques dizaines de personnes, brestois et visiteurs de passage, dont des américains et des allemands, ont ainsi pu monter par petits groupes les quelque 120 marches de l’édifice.
Ils ont ainsi pu découvrir, outre l’architecture du bâtiment, murs en granite rose de Ploumanac’h et escalier en fer forgé orné d’étoiles, un point de vue nouveau sur les panoramas de la ville vue d’en haut.
Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur « Cours Dajot ». |
Surplombant le port de commerce et la rade, la « tour rose » de 50 mètres de haut, sorte de phare à trois étages superposés, est un mémorial élevé sur le cours Dajot après la guerre de 1914-1918 pour commémorer l’accueil réservé aux Américains durant la Première Guerre mondiale. Plus de 800 000 hommes ont transité par Brest du 12 novembre 1917 au 28 novembre 1918.
Détruite par l’armée d’occupation allemande (le 4 juillet 1941) lors de la Seconde Guerre mondiale, elle sera reconstruite à l’identique en 1958, sur un terrain appartenant aux États-Unis.
Cette visite a précédé la commémoration officielle de la Fête nationale en fin de journée.
Photosphère du port de commerce depuis le toit du monument américain
L’association la « Maison du Libre » a développé un système de prise de vue panoramique et l’outil de visite virtuelle en ligne sous le nom du projet Open Path View.
L’outil nous permet de profiter d’un vue exceptionnelle depuis le toit du monument américain.
Séquences sonores
Durant la balade en ville, organisée par le service Patrimoines le 2 février 2016 sur le thème « Soldats et marins », Alain Boulaire évoque l’histoire du cours Dajot et du monument américain, puis deux comédiens amateurs lisent un texte de Catherine Beauchamp « Brest, port d’occident 1938″.
Monument américain, par Alain Boulaire
« Brest, port d’occident 1938″, par Joëlle Tassel et Jean-Baptiste Pressac
Pour télécharger les fichiers : clic droit et enregistrer la cible du lien sous… – Licence Creative Commons BY NC-ND
Écouter les autres séquences sonores de cette balade
Voir aussi
- Cours Dajot
- Américains à Ponta
- 1917, le jazz débarque à Brest
- Le monument américain du cours d’Ajot sur Wikipédia
http://www.wiki-brest.net/index.php/Am%C3%A9ricains_%C3%A0_Ponta
Américains à Ponta
Américains à Ponta | |
Un article de : | TAPAJ |
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Parution : | Février 1993 et mars 1993 |
N° : | 22 et 23 |
Auteur : | Patrick Quintin |
Les américains à Ponta (1917-1919)
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Chronologie de l’installation du camp américain à Pontanézen
PONTY: Ce fut une construction gigantesque d’un camp de transit.
Novembre 1917 : Les possibilités d’accueil du port de commerce, l’évacuation des troupes par voie ferrée, la création de cantonnements ont fait de Brest la tête de pont du débarquement des américains en France. En attendant l’aménagement du camp de transit de Saint-Marc, la caserne de Pontanézen a été mise à leur disposition.
12 novembre 1917 : Le premier convoi américain (environ 12 500 hommes) plus une centaine de « marines » venant de Saint-Nazaire viennent prendre leur quartier à Pontanézen.
Fin décembre 1917 : L’édification de 30 baraques est autorisée afin d’augmenter la capacité car à l’origine seuls 2 000 hommes pouvaient s’y installer. Toutefois cette installation est provisoire.
21 janvier 1918 : Ouverture du camp « Hôpital 33″ occupant 2 bâtiments de la caserne où François Vidocq a été interné (voir TAPAJ n°21 ).
Début 1918 : Avec l’afflux des soldats américains, le camp s’étend autour de la caserne de Ponta.
Mars 1918 : II est décidé la construction de nouvelles baraques et l’installation de tentes (de 2000 à 10000 soldats), la base de Ponta s’agrandit.
Durant l’été 1918 : Le développement du camp de Pontanézen s’accélère. Des installations diverses (cuisines, magasins, chemins d’accès aux zones de campement, canalisations d’eau venant de la Penfeld) sont aménagées sommairement. L’ « Hôpital 33″ est agrandi.
Septembre 1918 : Des travaux sont entrepris pour l’installation d’un camp permanent pouvant accueillir 50000 hommes, mais avec la pluie le camp devient un bourbier.
Hiver 1918-1919 : La grippe dite « espagnole » frappe non seulement Ponta, Brest, mais aussi la France entière et ses combattants, décimant une partie de la population.
Début 1919 : Le camp américain s’étend sur 687 hectares. 850 bâtiments y ont été construits pouvant accueillir environ 50 000 hommes. Le camp de tentes peut abriter 35 000 hommes. Ces camps sont divisés en 16 sections autonomes possédant chacune leur cuisine et leur réfectoire pouvant servir 7 500 repas à l’heure. Ces sections sont reliées par des routes goudronnées. Les trottoirs sont réalisés par 120 kilomètres de caillebotis. L’électricité est fournie par 6 centrales. Des baraques supplémentaires sont construites près de l’hôpital permettant ainsi l’installation de 2 300 lits. Au plus fort de l’intervention américaine en 1919, on a enregistré le départ de 26 000 hommes et l’arrivée de 12 000.
Décembre 1919 : Avec la diminution de l’activité durant l’été, le camp de Ponta est fermé.
Les autres installations
Août 1918 : Création du camp de la police montée près de la Maison Blanche.
Avril 1919 : Le « Salvage Dépot » est transféré du camp de Ponta en bordure du chemin vicinal 7. Là, sont recyclés les déchets du camp de Ponta et sont réparés chaussures et vêtements.
Juin 1919 : La YMCA (Young Men’s Christian Association) loue la brasserie de Kérinou qui devient une fabrique de crème glacée pour les « boy’s ».
Les conséquences sur la vie locale
La présence du camp américain à Ponta n’a pas eu que des retombées économiques sur Lambézellec.
Certes l’ « US ARMY » a fait appel à de la main d’œuvre civile. Au « Salvage Depot », 395 françaises (dont 110 à la couture) travaillaient.
Avant sa fermeture, au camp de Ponta, entre 1 500 et 1 800 personnes s’occupaient des cuisines ou étaient plantons et estafettes. La population lavait le linge à domicile. Les terrains et bâtiments étaient soit loués soit réquisitionnés. Mais des indemnités étaient prévues en cas de dégâts. Les réquisitions étaient encore effectives au début de l’été 1919.
Par contre, des dégâts furent causés aux chaussées qui n’étaient pas construites pour le passage d’autant de véhicules chargés de matériel de guerre et des approvisionnements les plus variés: corned-beef, pâle-ale, tonnes de tabac blond, sacs de couchage, couvertures, toiles de tente, savonnettes, rasoirs, lits de camp etc…
Tout un bric-à-brac, qui pour une grande part constitua – pendant des dizaines d’années – la « liquidation des stocks américains ».
Les routes, les chemins et les places étaient défoncés.
La circulation était réglée par les « MP’S » (Police Militaire).
Les cultivateurs de Mesmerrien et de Kergaradec ne pouvaient circuler. Les « MP’S » obligeaient les fermiers, les marchands, les bouchers de Lesneven ou Gouesnou à faire demi-tour.
Les commerçants et les paysans de Lambé, circulant sur le chemin de grande communication 65, déposent des réclamations à la mairie qui sont transmises au préfet maritime.
Les « faits divers »
D’ autre part, le comportement des américains n’est pas toujours exemplaire. Malgré la multiplication des patrouilles françaises et américaines, les « boy’s » se permettent de jouer du revolver pour s’amuser ou se procurer de l’alcool.
En mars 1918, deux américains volent du rhum dans une épicerie de Lambé en menaçant le personnel de leur revolver. Ils tirent, mais ils sont arrêtés.
En juin 1918, un « noir étranger » commet trois agressions de femmes, dont une blessée au couteau, pour tenter de leur faire subir les derniers outrages.
En 1919, la violence commise par les soldats américains augmente. Devant ce « Niagara » de dollars, des marchands ambulants, des « profiteurs » sont attirés. A des prix exorbitants, ils vendent des « souvenirs » les plus divers : pochettes, cravates, breloques, pipes, jumelles, etc… et bien entendu les « antiquités » et « curiosités » du folklore breton et de l’alcool.
Mais ils doivent s’installer à plus de 500 mètres du camp où ils louent ou achètent -à prix d’or- des parcelles de terrain sur lesquelles ils construisent des baraques, des « crêperies ».
Au devant de ce flot kaki, il n’y pas que les « marchands » qui sont attirés. On note le développement considérable de la prostitution. En mai 1918, un arrêté municipal décide que toute femme surprise à rôder autour du camp sera considérée comme « femme de mauvaise vie et de mœurs ».
L’existence du camp américain de Pontanézen a fait en 1918-1919 de Lambézellec la plus grande commune de France au niveau de la concentration américaine.
De Novembre 1917 à Novembre 1919 : 800 000 soldats ont débarqué à Brest. Au 1er Novembre 1919 : 1 200 000 ont été rapatriés depuis l’armistice.
TAPAJ n’a pas été le premier journal à être édité et distribué sur Ponta. De mars à août 1919, les américains du camp ont créé un bihebdomadaire : « The Pontanézen Duckboard » (« Duckboard » = caillebotis, le symbole du camp.)
Patrick Quintin
Voir aussi
1917, le jazz débarque à Bresthttp://www.letelegramme.fr/local/finistere-nord/brest/ville/brest-etats-unis-de-vrais-proches-20080725-3510637_1406034.php
Brest – États-Unis. De vrais proches
Souvent, pour relativiser son éloignement de Paris, Brest use d’un joli contre-pied, en précisant qu’elle est plus proche par rapport aux USA.
Souvent, pour relativiser son éloignement de Paris, Brest use d’un joli contre-pied, en précisant qu’elle est plus proche par rapport aux USA. Sans mentir non plus, elle peut revendiquer, avec l’Oncle Sam, des liens qui ne datent pas d’hier. Dans les relations entre Brest et les États-Unis, l’historien Alain Boulaire extrait quatre temps forts. La guerre d’indépendance américaine d’abord. Les grandes flottes françaises de soutien partent de Brest, en particulier les troupes du comte de Grasse et de Rochambeau. « Elles ont contribué fortement aux victoires de Chesapeake et de Yorktown en 1781 », commente-t-il. C’est aussi à Brest, pendant neuf mois, que fut basé un fameux corsaire américain, John Paul Jones. Il y ramena des prises. Il est campé, d’ailleurs, dans la bande dessinée « l’Épervier », de Patrice Pellerin. C’est également dans la rade de Brest que le pavillon de la jeune république américaine fut salué, pour la seconde fois, par la Marine royale française, ès qualités.
Ligne transatlantique
Second temps fort doublé de modernité : la ligne transatlantique Brest – New York, entre 1865 et 1973, inaugurée par le Lafayette. Le lobby des Havrais, soutenu par celui des Parisiens, aura raison de cette ligne, malgré le gain de temps en faveur de Brest. Ce constat, simplement géographique, eut une autre illustration : le premier câble transatlantique entre la France et les États-Unis, en 1869, relia la pointe du Minou à Dexburry. Il y eut aussi New York – Déolen. Troisième temps fort : la guerre de 1914-1918. À partir de novembre 1917, plus de 80.000 GI débarquent à Brest, qui devient le principal port des États-Unis en France. « L’esssentiel des combattants se retrouvaient sur le site de Pontanézen, aménagé en véritable cité, dont le journal Pontanézen Duck Board retrace la vie », explique Alain Boulaire. Le premier orchestre de jazz afro-africain, du 369 e régiment d’infanterie, dirigé par James Reese Europe, débarque aussi. Le blues et les negro-spirituals entrent à Brest, avec le basket et le base-ball.
Le président Wilson
C’est à Brest que le président Woodrow Wilson débarque, le 13 décembre 1918, du Georges-Washington, pour la conférence, puis la signature de la paix. Dès 1917, une place avait porté son nom à Brest. Le monument à la mémoire des combattants des forces navales des États-Unis fut inauguré, lui, en août 1937. Les Allemands le firent sauter le 4 juillet 1941, jour de l’Independance. Il sera reconstruit plus tard, à l’identique, mais en granit rose, au lieu du gris du premier. Il se trouve en territoire américain, sans privilège d’extraterritorialité. Alain Boulaire tient également comme temps fort le parrainage, en 1948, de Denver, du Colorado, avec les écoles de Brest, qui manquaient de tout. Et premier jumelage en 1962 entre une ville européenne et une ville américaine. L’épouse du général Dwight Eisenhower – laquelle avait fait une partie de ses études à Denver – y est pour beaucoup
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