L’assassinat s’était produit à Paris au mois de janvier 2013 et le procès de l’unique accusé devait avoir lieu du 23 janvier au 10 février prochains.
Mais il est mort hier à l’hôpital, à l’âge de 34 ans.
Selon les informations publiées par Libération, il aurait été atteint d’une grave maladie au cerveau.
Privés d’un procès qu’ils attendaient depuis près de quatre ans, les avocats des familles des victimes ont exprimé leur colère et leur consternation et accusent la France d’être incapable de juger des crimes politiques commis sur le territoire français par des services étrangers.
Il est vrai que quand on sait ce dont sont capables certains médecins, surtout dans les services publics hospitaliers français, on se demande toujours en pareil cas s’ils ont bien soigné leur patient ou s’ils n’ont pas précipité sa fin, le cas échéant, même, après un faux diagnostic pour une pathologie inexistante.
http://www.liberation.fr/france/2016/12/17/omer-guney-accuse-de-l-assassinat-de-trois-militantes-kurdes-a-paris-meurt-avant-son-proces_1536033
Omer Güney, accusé de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, meurt avant son procès
Par LIBERATION, avec AFP — 17 décembre 2016 à 20:08 (mis à jour à 22:26)
Poursuivi pour «assassinats en relation avec une entreprise terroriste», il devait, seul, être jugé devant la cour d’assises spéciales de Paris, du 23 janvier au 10 février.
- Omer Güney, accusé de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris, meurt avant son procès
L’enquête avait conclu à «l’implication» de membres des services secrets turcs mais un seul accusé devait se retrouver devant la cour d’assises de Paris. Le procès n’aura pas lieu : Omar Güney, accusé d’avoir tué trois militantes kurdes à Paris en janvier 2013, est mort samedi matin dans un hôpital parisien.
Le Turc Omer Güney, ancien agent d’entretien à l’aéroport de Roissy, atteint d’une grave maladie au cerveau, est décédé samedi matin à l’âge de 34 ans à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière. Accusé d’«assassinats en relation avec une entreprise terroriste», il devait, seul, être jugé devant la cour d’assises spéciales de Paris, du 23 janvier au 10 février, un procès qui n’aura donc pas lieu, au grand dam des proches des trois militantes kurdes.
Le 9 janvier 2013, Sakine Cansiz, 54 ans, une des fondatrices du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, classé «organisation terroriste» par la Turquie, les Etats-Unis et l’Union européenne) réputée proche de son chef historique Abdullah Öcalan, Fidan Dogan, 28 ans, et Leyla Saylemez, 24 ans, avaient été abattues de plusieurs balles dans la tête, dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement de Paris.
Les avocats des familles des victimes ont fait part dans un communiqué de leur «colère» et de leur «consternation», en se voyant «privées d’un procès public qu’elles attendaient depuis près de quatre années».
«Une fois de plus, la France n’est toujours pas capable de juger un crime politique commis sur le territoire français par des services secrets étrangers», ont dénoncé dans ce communiqué conjoint, les avocats Sylvie Boitel, Antoine Comte, Virginie Dusen, Jan Fermon et Jean-Louis Malterre.
L’implication des services secrets turcs pointée du doigt
Au terme de l’instruction, les enquêteurs avaient pointé «l’implication» de membres des services secrets turcs, le MIT, dans ce triple assassinat, sans pouvoir toutefois établir qui étaient les commanditaires de ces crimes, selon une source proche du dossier.
Les investigations n’avaient pas permis d’établir si ces agents avaient agi «avec l’aval de leur hiérarchie» ou «à l’insu de leur service afin de le discréditer ou de nuire au processus de paix», entamé à l’époque entre Ankara et le PKK, a ajouté la source. Les services secrets turcs ont officiellement démenti en janvier 2014 tout rôle dans les assassinats.
L’enquête a montré que l’accusé s’était rapproché fin 2011 d’associations kurdes en région parisienne. Décrit par ses proches comme un Turc ultranationaliste, il avait infiltré cette mouvance «dans un but de surveillance et d’espionnage» avec pour mission «d’éliminer des cadres du PKK», d’après la source proche du dossier.
Devant les enquêteurs, Omer Güney a nié les crimes malgré de nombreux éléments compromettants: la vidéosurveillance l’a filmé entrant dans l’immeuble du CIK peu avant les crimes, l’ADN d’une des victimes a été retrouvée sur sa parka et sa sacoche contenait des traces de poudre.
Outre l’implication du MIT, plusieurs pistes ont été évoquées au début de l’enquête : un différend personnel, un règlement de comptes interne au sein du PKK ou un crime commis par les «Loups gris», groupe d’extrême droite turc. Toutes ont été abandonnées.
LIBERATION avec AFP
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