http://www.lequotidien.lu/faits-divers/un-magistrat-luxembourgeois-soupconne-de-prise-illegale-dinterets/
Un magistrat luxembourgeois soupçonné de prise illégale d’intérêts
Dans Faits divers, Justice, 05/11/2015 0
Le tribunal d’arrondissement de Luxembourg. (illustration Fabienne Armborst)
Un magistrat du tribunal d’arrondissement de Luxembourg fait l’objet de soupçons de prise illégale d’intérêts et d’une enquête disciplinaire.
Des perquisitions ont été effectuées au domicile de l’intéressé et sur son lieu de travail en date du 20 octobre, confirme un communiqué de l’administration judiciaire luxembourgeoise, diffusé aux médias ce jeudi 5 novembre.
Les soupçons portent sur une prise illégale d’intérêts présumée.
Visé par une enquête disciplinaire, parallèlement au volet pénal du dossier, le magistrat a été suspendu temporairement de ses fonctions.
Le Quotidien
http://paperjam.lu/news/le-juge-des-tutelles-suspendu
Le juge des tutelles suspendu
05 Novembre 2015 15:20
Si le magistrat doit être renvoyé en correctionnelle, il sera jugé comme n’importe quel autre justifiable.
Le magistrat Sandro Luci a été suspendu temporairement de ses fonctions
Affaire exceptionnelle dans la magistrature luxembourgeoise avec la suspension du juge des tutelles et des curatelles, au cœur d’une enquête pour prise illégale d’intérêts.
Le magistrat Sandro Luci, âgé de 45 ans, qui dirigeait jusqu’alors
les tutelles, les curatelles ainsi que les sauvegardes de justice, a été
suspendu temporairement de ses fonctions.
Le juge, qui bénéficie de la présomption d’innocence, est au cœur d’une enquête pour prise illégale d’intérêts. L’enquête judiciaire a été ouverte à la suite d’une dénonciation.
Le service Communication et Presse de la Justice a confirmé, dans un communiqué de presse, que des perquisitions ont eu lieu au domicile et sur le lieu de travail d’un magistrat du tribunal d’arrondissement de Luxembourg en date du 20 octobre 2015.
Fait exceptionnel: une perquisition était intervenue le 20 octobre dernier au Palais de justice, dans le bureau de Sandro Luci. Le juge a été délogé de son bureau d’une manière plutôt sportive. Son domicile a également été perquisitionné.
Selon les informations de Paperjam.lu, il aurait entretenu des relations préférentielles avec certains avocats auxquels il accordait les tutelles.
Activité assez méconnue, les tutelles et les curatelles assurent de confortables revenus aux avocats, à l’instar de certaines faillites.
Si le dossier devait se traduire par un renvoi du magistrat en correctionnelle, il sera jugé comme n’importe quel justiciable, le privilège de juridiction ayant été aboli il y a trois ans. Sous l’ancien régime, les affaires des magistrats étaient directement traitées devant la Cour d’appel, comme ce fut le cas, il y a quelques années, de l’affaire d’alcoolémie au volant de l’ancien procureur général d’État, Roby Biever.
Pour l’heure, l’intérim de la justice des tutelles et curatelles est assuré par les juges du tribunal de la jeunesse.
Parallèlement au volet pénal du dossier, une affaire disciplinaire a été entamée et la personne visée a été temporairement suspendue, précise le communiqué du service Communication et Presse de la Justice.
Le juge, qui bénéficie de la présomption d’innocence, est au cœur d’une enquête pour prise illégale d’intérêts. L’enquête judiciaire a été ouverte à la suite d’une dénonciation.
Le service Communication et Presse de la Justice a confirmé, dans un communiqué de presse, que des perquisitions ont eu lieu au domicile et sur le lieu de travail d’un magistrat du tribunal d’arrondissement de Luxembourg en date du 20 octobre 2015.
Délogement sportif
Fait exceptionnel: une perquisition était intervenue le 20 octobre dernier au Palais de justice, dans le bureau de Sandro Luci. Le juge a été délogé de son bureau d’une manière plutôt sportive. Son domicile a également été perquisitionné.
Selon les informations de Paperjam.lu, il aurait entretenu des relations préférentielles avec certains avocats auxquels il accordait les tutelles.
Activité assez méconnue, les tutelles et les curatelles assurent de confortables revenus aux avocats, à l’instar de certaines faillites.
Si le dossier devait se traduire par un renvoi du magistrat en correctionnelle, il sera jugé comme n’importe quel justiciable, le privilège de juridiction ayant été aboli il y a trois ans. Sous l’ancien régime, les affaires des magistrats étaient directement traitées devant la Cour d’appel, comme ce fut le cas, il y a quelques années, de l’affaire d’alcoolémie au volant de l’ancien procureur général d’État, Roby Biever.
Pour l’heure, l’intérim de la justice des tutelles et curatelles est assuré par les juges du tribunal de la jeunesse.
Parallèlement au volet pénal du dossier, une affaire disciplinaire a été entamée et la personne visée a été temporairement suspendue, précise le communiqué du service Communication et Presse de la Justice.
Etait-il VRAIMENT nécessaire de mettre le nom? Pour citer un
confrère: « Un signe manifeste d’une presse indélicate, qui s’évertue à
baffouer la présomption d’innocence, en outre c’est un signe fort de la
valeur et de la qualité du secret d’instruction, et de la manière dont
il est gardé. »
La rédaction s’est évidemment posé la question. Et a bien sûr eu le
souci de la présomption d’innocence. La position est qu’un juge est une
personnalité publique et que l’affaire est suffisamment grave pour que
l’information soit publiée. Même si comparaison n’est pas raison, en
France, lorsque les juges sont impliqués dans des affaires, la question
de ne pas mentionner leurs noms ne se pose même pas.
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/guaino-s-en-prend-a-l-assemblee-a-certains-juges-pervers-psychopathes-28-10-2015-5226449.php
Guaino s’en prend à l’Assemblée à certains juges « pervers », « psychopathes »
28 Oct. 2015, 17h34 | MAJ : 28 Oct. 2015, 17h34
Le député Les Républicains Henri Guaino, condamné il y a une semaine en appel à une amende pour outrage envers le juge Jean-Michel Gentil, a lancé mercredi à l’Assemblée nationale une charge contre certains juges « pervers » et « psychopathes ».
« Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », a attaqué le député des Yvelines lors des questions au gouvernement, avant d’ajouter, la main tremblante: « après tout, des juges infâmes, qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire ».
Cet ancien conseiller élyséen de Nicolas Sarkozy a ensuite évoqué des magistrats qui font preuve d’un « mépris de la Constitution (…) de la loi », ou d’ »abus de pouvoir ».
« Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y aussi des pervers et des psychopathes », a lancé M. Guaino.
« Je peux parfaitement comprendre votre sentiment profond, mais, en revanche, ce que je ne peux pas accepter c’est, ici dans cet hémicycle, les mots que vous avez utilisés », a répondu Manuel Valls, en l’absence de la garde des Sceaux, Christiane Taubira, en Guyane pour raisons personnelles.
« La mise en cause (de la magistrature), dans cet hémicycle par un député comme vous, avec la notoriété qui est la vôtre, c’est un affaiblissement de l’Etat de droit, c’est un affaiblissement de la République », a-t-il ajouté, appelant M. Guaino à reprendre ses esprits.
Certains députés de la majorité ont réagi sur Twitter, comme Christophe Sirugue (PS) pour qui ces mots contre la magistrature sont « un pur scandale en République », ou des vice-présidents de l’Assemblée, Sandrine Mazetier (PS), qui a pointé une « violente attaque », et Denis Baupin (écologiste), qui a dénoncé une « charge inadmissible et incroyablement violente » et affirmé que « même les députés UMP regard(ai)ent leurs godasses ».
Relaxé en première instance, M. Guaino a été condamné en appel jeudi dernier à une amende de 2.000 euros pour avoir outragé le juge Jean-Michel Gentil, qu’il avait accusé d’avoir « déshonoré la justice » après la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse au préjudice de la milliardaire Liliane Bettencourt en 2013.
Selon son avocat, l?élu va former un pourvoi en cassation et est prêt à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme.
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2015/10/28/25002-20151028ARTFIG00260-pervers-psychopathes-la-charge-de-guaino-contre-les-magistrats.php
«Pervers», «psychopathes» : la charge de Guaino contre les magistrats
-
- Par Tristan Quinault Maupoil
- Mis à jour le 28/10/2015 à 18:00
- Publié le 28/10/2015 à 17:17
Est-ce sa condamnation, la semaine dernière, à 2.000 euros d’amende
pour outrage au juge Jean-Michel Gentil qui a motivé Henri Guaino?
L’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, devenu député des Yvelines, a
delivré mercredi une charge contre le monde de la magistrature. Lors des
questions au gouvernement, le parlementaire des Républicains (LR) s’en
est pris aux «juges infâmes qui rendent des jugements iniques». «Ces
comportements deviennent habituels», s’est inquiété Henri Guaino.
Et de dérouler son attaque: «Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir». Autant d’éléments déjà soulevés par plusieurs personnalités de droite dans le cadre des différentes affaires qui visent Nicolas Sarkozy. «Voilà le visage d’une justice qui ne mérite plus son nom», a ajouté l’ancien conseiller elyséen qui dit «s’inquiéter pour nos libertés».
Avant de reprendre sa charge, mains tremblantes: «L’indépendance de la justice ne donne pas au juge le droit de juger selon ses caprices, ses préjugés, ses rancœurs». «Dans la magistrature comme partout ailleurs, il y a des gens honorent leurs fonctions. Il y a aussi des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie», a estimé Henri Guaino. «Des gens à qui l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement», s’est-il encore alarmé. Pour l’élu, le corps de la magistrature est «dévasté par le syndicalisme et le corporatisme», allusion au “mur des Cons” du Syndicat de la magistrature. Le député s’inquiète que la gauche fasse de ce corps «une clientèle» électorale.
Face à ces lourdes critiques, c’est le premier ministre qui s’est levé des bancs du gouvernement pour répondre. Christiane Taubira étant actuellement en Guyane pour des obsèques. «Je ne peux pas accepter dans cet hémicycle les mots que vous avez utilisés», a indiqué Manuel Valls. Le premier ministre s’est fait le garant de «la séparation des pouvoirs» qui impose «le respect de l’indépendance, des hommes et des femmes qui font la magistrature». Et ce au nom «des valeurs de la République».
Dans une réponse brève, et alors que la gauche conspuait Henri Guaino, Manuel Valls a «conjuré» l’élu LR: «Abandonnez ce discours, reprenez vos esprits et revenez sereinement dans le cadre de la République: le respect des pouvoirs».
Quant aux parlementairs de la majorité, ils ont aussitôt réagi sur Twitter. Pour Yann Galut (PS), «le député Guaino pète les plombs en direct». «Charge inadmissible et incroyablement violente de Guaino contre les magistrats. Même les députés (de droite) regardent leurs godasses», a écrit le député EELV de Paris Denis Baupin. Patrick Vignal (PS) s’interroge: «Que fait un élu comme Henri Guaino dans cet hémicycle?» Le socialiste Olivier Dussopt ironise: «Même Patrick Balkany semble gêné».
Et de dérouler son attaque: «Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir». Autant d’éléments déjà soulevés par plusieurs personnalités de droite dans le cadre des différentes affaires qui visent Nicolas Sarkozy. «Voilà le visage d’une justice qui ne mérite plus son nom», a ajouté l’ancien conseiller elyséen qui dit «s’inquiéter pour nos libertés».
Avant de reprendre sa charge, mains tremblantes: «L’indépendance de la justice ne donne pas au juge le droit de juger selon ses caprices, ses préjugés, ses rancœurs». «Dans la magistrature comme partout ailleurs, il y a des gens honorent leurs fonctions. Il y a aussi des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie», a estimé Henri Guaino. «Des gens à qui l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement», s’est-il encore alarmé. Pour l’élu, le corps de la magistrature est «dévasté par le syndicalisme et le corporatisme», allusion au “mur des Cons” du Syndicat de la magistrature. Le député s’inquiète que la gauche fasse de ce corps «une clientèle» électorale.
«Même Patrick Balkany semble gêné»
Face à ces lourdes critiques, c’est le premier ministre qui s’est levé des bancs du gouvernement pour répondre. Christiane Taubira étant actuellement en Guyane pour des obsèques. «Je ne peux pas accepter dans cet hémicycle les mots que vous avez utilisés», a indiqué Manuel Valls. Le premier ministre s’est fait le garant de «la séparation des pouvoirs» qui impose «le respect de l’indépendance, des hommes et des femmes qui font la magistrature». Et ce au nom «des valeurs de la République».
Dans une réponse brève, et alors que la gauche conspuait Henri Guaino, Manuel Valls a «conjuré» l’élu LR: «Abandonnez ce discours, reprenez vos esprits et revenez sereinement dans le cadre de la République: le respect des pouvoirs».
Quant aux parlementairs de la majorité, ils ont aussitôt réagi sur Twitter. Pour Yann Galut (PS), «le député Guaino pète les plombs en direct». «Charge inadmissible et incroyablement violente de Guaino contre les magistrats. Même les députés (de droite) regardent leurs godasses», a écrit le député EELV de Paris Denis Baupin. Patrick Vignal (PS) s’interroge: «Que fait un élu comme Henri Guaino dans cet hémicycle?» Le socialiste Olivier Dussopt ironise: «Même Patrick Balkany semble gêné».
Tristan Quinault Maupoil
- journaliste
- 84 abonnés
Journaliste politique au Scan du Figaro.fr >> Twitter: @TristanQM >> Mail : tquinault@lefigaro.fr
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/29/l-obsession-d-henri-guaino-contre-les-juges_4799299_4355770.html
L’obsession d’Henri Guaino contre les juges « pervers » et « psychopathes »
Le Monde.fr | 29.10.2015 à 11h14 • Mis à jour le 29.10.2015 à 11h35 | Par Samuel Laurent
« Des pervers, des psychopathes, des militants aveuglés par leur idéologie, des gens auxquels l’ivresse de leur toute puissance fait perdre tout discernement ! »
La dernière description en date de certains juges (il accorde à d’autres « d’honorer leur fonction ») faite par Henri Guaino, lors des questions au gouvernement mardi 28 octobre, s’inscrit dans la droite ligne de ses autres interventions sur le sujet. L’ancienne « plume » de Nicolas Sarkozy, devenu député en 2012, s’est fait une spécialité de se livrer, dès qu’il en a l’occasion, à des charges enflammées contre la justice et les magistrats.
Ces diatribes ont toutes, ou presque, la même origine : M. Guaino avait accusé, en mars 2013, le juge Gentil, qui a mis en examen Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, d’avoir « déshonoré la justice ». Ces propos lui ont valu une condamnation en appel à 2 000 euros d’amende, le 22 octobre 2015, après plusieurs rebondissements qui ont été autant d’occasions pour lui d’utiliser l’Assemblée ou les médias comme une tribune pour sa défense.
Le député (Les Républicains) des Yvelines est intervenu, en comptant la séance du 28 octobre, six fois lors des questions au gouvernement. Quatre de ses questions étaient consacrées à la justice. Voire à l’exercice de la justice contre sa personne. Il a également fait une proposition de résolution, toujours sur son cas personnel. Retour sur un long feuilleton.
1. Avril 2013 : Zola, le « viol des consciences » et le conseil supérieur de la magistrature
Mars 2013, le feuilleton du juge Gentil démarre. Lorsque ce dernier porte plainte, après s’être vu accusé par M. Guaino d’avoir « déshonoré la justice » en mettant en examen Nicolas Sarkozy, la garde des Sceaux, Christiane Taubira, saisit le conseil supérieur de la magistrature (CSM), afin qu’il décide si ces propos portent atteinte à la justice et sont donc susceptibles d’être poursuivis.
Quelques jours plus tard, M. Guaino profite des questions au gouvernement pour s’en plaindre : il cite « Zola, accusé ici même, par un chef de Gouvernement de la IIIe République, d’avoir déshonoré l’armée ». Et la saisine du CSM, qu’il assimile à une « instrumentalisation », constitue selon lui un « passage en force » susceptible de « violer des millions de consciences ». Or, estime M. Guaino :
« La France et l’Europe vivent une crise d’une violence inouïe qui génère beaucoup de souffrance et d’angoisse et met à l’épreuve la démocratie. Dans ce contexte, tout abus de pouvoir, même le plus infime, est plus insupportable et plus dangereux que jamais pour notre cohésion nationale. »
2. Mars 2014 : « Tout marche sur la tête. On est chez les fous »
M. Guaino ne réserve pas toutes ses diatribes à ses collègues parlementaires. Ainsi, le 9 mars, il assure à France 24, France Inter et Le Parisien, à propos de l’affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy :
« Est-ce que les juges sont au-dessus de la constitution ? Non. Tout marche sur la tête. On est chez les fous. La justice est devenue folle. On ouvre la voie au chaos constitutionnel […] Il y a juste l’envie de certains de trouver quelque chose de scandaleux. Certains juges font passer leurs convictions politiques avant l’éthique de leur fonction. »
3. Mai 2014 : La résolution Guaino pour suspendre les poursuites contre… Guaino
Le 16 mai 2014, M. Guaino envoie à la présidence de l’Assemblée une proposition de résolution « tendant à la suspension des poursuites engagées par le Parquet de Paris contre M. Henri Guaino, député, pour outrage à magistrat ». La résolution, un long mémoire justifiant du droit à critiquer la justice, mais qui fait totalement fi du principe de séparation des pouvoirs, ne sera évidemment jamais adoptée.
4. Novembre 2014 : « Odeurs d’égouts »
Le 13 novembre, M. Guaino intervient en séance pour évoquer les « odeurs d’égouts » qu’il dit sentir depuis « le bureau du secrétaire général de l’Elysée ». En cause : l’affaire Jouyet-Fillon : Le Monde révèle que M. Fillon aurait demandé à M. Jouyet, alors secrétaire général de l’Elysée de François Hollande, de « taper plus vite » sur M. Sarkozy.
Et M. Guaino d’interroger : « Que penser de ces connivences avec des journalistes qui violent à tout bout de champ le secret de l’instruction, qui passent leur vie à l’Élysée, au ministère de la justice et avec certains magistrats ? »
5. Décembre 2014 : le « climat malsain et revanchard »
Restons à l’Assemblée. Le 3 décembre, M. Guaino prend prétexte de sa relaxe en première instance, par le tribunal correctionnel de Paris, de l’accusation d’outrage à magistrat, pour interpeller le gouvernement. Il dénonce… l’appel du parquet de cette relaxe, estimant qu’il s’agit là d’une illustration « de corporatisme (…) de pressions syndicales », et d’un « climat malsain et revanchard ».
6. Mai 2015 : « L’ivresse de surpuissance » des juges
Le combat de M. Guaino continue en mai 2015, lorsque la justice valide l’utilisation des écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy. Sur RTL, M. Guaino promet de « ne pas reprendre la longue litanie des critiques » qu’il a contre la justice, mais ne peut pas s’empêcher de dénoncer « une ivresse de la surpuissance, une forme d’irresponsabilité de la part de certains juges ». Il réclame une réforme de la justice, qui en supprimerait le syndicalisme, et qui instaurerait un « principe de responsabilité ».
7. Octobre 2015 : « La démocratie otage du corporatisme judiciaire »
Vient le procès en appel. M. Guaino, et sa condamnation à 2 000 euros d’amende pour l’outrage à l’encontre du juge Gentil. Même s’il a été relaxé du chef de discrédit d’une décision de justice, le député est mécontent et le fait savoir : « Nous savons maintenant que la République et la démocratie sont otages du corporatisme judiciaire et du syndicalisme judiciaire », annonce celui qui promet de se porter en cassation.
8. Octobre 2015 : « Des pervers et des psychopathes »
On en arrive à la charge de M. Guaino ce mardi, soit une semaine après sa condamnation, en appel. M. Guaino prend une nouvelle fois la parole lors des questions au gouvernement. « Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler de mon cas personnel », attaque-t-il, avant… de parler de son cas personnel. « Après tout, des juges infâmes qui rendent un jugement inique, cela n’est pas la première fois dans l’histoire judiciaire. »
Et le député de dérouler : « Ecoutes incontrôlées, perquisitions sans raison, violations du secret de l’instruction, du secret professionnel des avocats, instrumentalisation de la presse, instructions à charge, mises en examen injustifiables, mépris de la Constitution, mépris de la loi, mépris des victimes, abus de pouvoir ». Avant de conclure : « Dans la magistrature, il y a des gens qui honorent leur fonction. Il y a aussi des pervers et des psychopathes. »
-
Samuel Laurent
Responsable des Décodeurs – Vérifications, contexte, données.
http://www.lanouvellerepublique.fr/France-Monde/Actualite/Faits-divers-justice/n/Contenus/Articles/2015/10/30/Henri-Guaino-poursuit-sa-croisade-anti-juges-2516092
Henri Guaino poursuit sa croisade anti-juges
30/10/2015 05:21
Henri Guaino a poursuivi, jeudi, sa charge contre les magistrats. Après avoir qualifié certains juges de « pervers » et de « psychopathes », mercredi à l’Assemblée nationale, il souhaite désormais la suppression du syndicalisme dans la magistrature, « une calamité ».
L’ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy à l’Élysée, condamné il y a une semaine en appel à une amende pour outrage envers le juge Jean-Michel Gentil, a expliqué sur RMC et BFMTV : « Moi, je ne soutiendrai pas un candidat à l’élection présidentielle qui ne proposera pas une réforme radicale de la justice à soumettre au peuple français. Parce que la justice appartient aux Français et pas aux magistrats, pas non plus aux hommes politiques ».
Un combat dans lequel Henri Guaino a reçu le soutien du secrétaire général du Rassemblement bleu Marine, Gilbert Collard. « Je suis complètement d’accord avec l’opinion d’Henri Guaino sur les magistrats, y compris les « marteaux »… », a-t-il twitté visant notamment les juges.
« C’est un propos absolument indigne d’un parlementaire, a réagi la garde de Sceaux, Christiane Taubira, sur BFMTV. On se rend compte à quel point ces responsables politiques contribuent à fragiliser la société, à la mettre en danger et en péril, à réduire la protection que les citoyens les plus vulnérables sont en droit d’attendre des institutions et qu’ils se montrent tout simplement indignes de leur charge ».
http://www.sudouest.fr/2015/11/02/nation-juges-infames-henri-guaino-et-christiane-taubira-a-couteaux-tires-2173188-710.php
« Nation », « juges infâmes » : Henri Guaino et Christiane Taubira à couteaux tirés
Dimanche, Henri Guaino a affirmé que Christiane Taubira a « toute sa vie détesté la nation, détesté l’Etat, détesté l’autorité »
Henri Guaino vs Christiane Taubira : le match entre l’ancienne plume de Nicolas Sarkozy et la ministre de la Justice semble parti pour connaître bien des prolongations. Et un certain nombre de coups. Lesquels, force est de le constater, pleuvent depuis plusieurs jours.
Mercredi 28 octobre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le député Les Républicains des Yvelines a porté une violente charge contre la magistrature et « ces juges infâmes qui rendent des jugements iniques. » En toile de fond de cette attaque émergeait bien entendu sa propre condamnation à 2000 euros d’amende pour outrage contre le juge Gentil dont il avait estimé publiquement, en 2013, au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, qu’il avait « déshonoré un homme, les institutions, la justice ».
Le lendemain, jeudi 29 octobre, devant cette mise en cause frontale de la justice, la Garde des Sceaux répliquait, jugeant Henri Guaino « indigne de sa charge ». « On se rend compte, souligne-t-elle, à quel point ces responsables politiques contribuent à fragiliser la société, à la mettre en danger et en péril. »
« Elle a un passé, une idéologie »
Ce qui a profondément irrité l’intéressé. Lequel, dimanche 1er novembre, sur le plateau du Supplément de Canal +, ne s’est pas fait prier pour lui répondre à son tour. « Elle est très mal placée pour ça (…) elle n’a aucun titre pour énoncer un tel jugement », attaque-t-il.
« Toute sa vie, poursuit-il, elle a détesté la nation, détesté l’Etat, détesté l’autorité. Regardez sa vie de militante, elle ne s’en est jamais cachée. Elle a un passé, elle a une idéologie ».
Il ajoute : « Elle a d’ailleurs milité pour l’indépendance de la Guyane. Pardonnez-moi, ce n’était pas un amour immodéré pour la France. »
« Elle a le droit d’avoir son idéologie, mais pour venir me donner des leçons après sur les institutions de la République et sur le sens de l’Etat, c’est un peu fort ».
« Nous garantissons l’indépendance »
« Le précédent quinquennat est terminé depuis trois ans maintenant. Depuis, les magistrats sont respectés »
Or, le soir même, Christiane Taubira était l’invitée de BFMTV. « Cela deux fois que M. Guaino s’autorise en tant que député à poser des questions sur une affaire personnelle, c’est juste du jamais-vu ». Pas question non plus de laisser passer le fond des propos d’Henri Guaino et sa remise en cause manifeste de l’impartialité de la justice : « Le précédent quinquennat est terminé depuis trois ans maintenant. Depuis, les magistrats sont respectés. Pas une parole du président de la République n’a mis en cause, en défiance, en interrogation, ni en critique la moindre décision de justice. Pas une parole du Premier ministre, pas une de moi-même Garde des Sceaux, pas une du ministre de l’Intérieur, pas une d’aucun membre du gouvernement. C’est un changement considérable. »
Et de rappeler : « Nous avons adopté en juillet 2013 un texte de loi qui interdit au Garde des Sceaux d’intervenir dans les procédures individuelles. Nous garantissons l’indépendance. » »Je n’ai pas besoin de la violence de M. Guaino pour avoir des certitudes sur mes convictions, poursuit-elle. Les affirmations péremptoires et violentes mériteraient peut-être un ou deux exemples. » Une dernière remarque qui n’aura certainement pas échappé à Henri Guaino…
http://www.sudradio.fr/Politique/Le-brunch-politique/G.-Collard-Si-H.-Guaino-veut-nous-rejoindre-j-en-serai-enchante
G. Collard : « Si H. Guaino veut nous rejoindre, j’en serai enchanté »
Par Jérémy Jeantet
Publié le 02/11/2015 à 16:35
Le député Rassemblement Bleu Marine a estimé que rien ne le sépare d’Henri Guaino et se dit « enchanté » à l’idée de voir le député des Yvelines rejoindre son mouvement, ajoutant tout de même qu’ils n’en ont « jamais parlé ».
©LOIC VENANCE / AFP
Gilbert Collard, député Rassemblement Bleu Marine du Gard
Invité de Louis Morin dans le Brunch Politique sur Sud Radio ce dimanche, le député Rassemblement Bleu Marine Gilbert Collard a pris la défense d’Henri Guaino, très critiqué depuis son intervention à l’Assemblée nationale au cours de laquelle il a fustigé des juges « pervers et psychopathes ».
« Des juges pervers et psychopathes, oui, il y en a, a assuré Gilbert Collard. Je vous rappelle qu’un juge s’est fait surprendre en train de se masturber en pleine audience (…) Des juges cinglés, comme des avocats cinglés ou des journalistes toqués, il y en a. Le drame, c’est que le journaliste toqué, on s’en rend vite compte à l’antenne, l’avocat toqué, les clients ne toquent pas trop fréquemment à sa porte, le juge cinglé, il a le pouvoir. Avant de pouvoir faire reconnaître qu’on a affaire à un magistrat pervers, il faut du temps. »
« Il n’a été question de rien pour l’instant »
Interrogé sur ce qui le sépare aujourd’hui d’Henri Guaino, Gilbert Collard a évoqué la possibilité d’un rapprochement : « Rien ne me sépare de lui. Je serais enchanté qu’il vienne. C’est un homme de qualité, c’est un homme courageux, qui dit ce qu’il pense, un peu comme je le fais. C’est une belle intelligence. Si demain, il veut venir au RBM, j’en serai enchanté, mais il n’a été question de rien pour l’instant. On n’en a jamais parlé. »
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