Elle était dans la région parisienne depuis le 25 avril 2014, elle est rentrée à Brest le 9 mai 2014.
C’est derechef depuis son douillet appartement d’un quartier « populaire » de cette ville qu’elle vient plusieurs fois par jour vérifier que ce blog est toujours sur pied.
Observons au passage qu’elle n’a rien à envier à ses complices NEMROD34 et Cyprien Luraghi, ou à l’illustre Henri Désiré Landru :
http://npa2009.org/content/en-hommage-%C3%A0-andr%C3%A9-fichaut
En hommage à André Fichaut…
Plusieurs centaines de personnes rendent un hommage militant à André Fichaut,syndicaliste CGT depuis ses 17 ans, militant trotskyste puis adhérent du NPA...
Une
foule importante, près de 400 personnes, a participé ce 2 juillet 2009
à l’hommage émouvant rendu à notre ami et camarade André Fichaut. Et
combien de messages d’ami-e-s au loin ou empêchés de venir, qui ont
demandé à être excusés, comme Olivier Besancenot, Daniel Bensaïd … André
avait 81 ans, et beaucoup de sa génération l’ayant apprécié, sont
malheureusement déjà partis, ils manquaient pour le saluer une dernière
fois, pour le remercier pour ses combats menés, pour ses encouragements à
celles et ceux qui luttaient.
Figure
reconnue et appréciée du mouvement ouvrier Brestois, André Fichaut a
mobilisé une dernière fois toutes les sensibilités politiques et
syndicales de sa classe : des
syndicalistes de la CGT Energie, de Sud Energie, de la métallurgie, de
la CGT Jabil, de l’UL CGT de Brest mais aussi d’autres syndicats, de
Solidaires notamment, des militant-e- du monde associatif: AFPS, AC! ,
Planning Familial, France Algérie… Des militant-e-s du NPA de toute la
Bretagne étaient là, des anciens de la LCR, de Brest, Rennes, Fougères,
Lannion, Quimper, Carhaix, Morlaix, Dinan … Une délégation représentait
le NPA national avec Alain Krivine, François Sabado et Olivier Martin,
tous les trois « vieux » complices de Max, le pseudo de Dédé dans la
section française de la Quatrième Internationale. D’autres personnalités
politiques d’extrême gauche étaient aussi venues comme Jeannette Habel,
Catherine Samary, Hubert Krivine. Des anciens de la Quatrième avaient
tenu à être là comme Jeannine Léostic ou Jean Gourmelen.
Les Verts de Brest avaient appelé par communiqué de presse à participer à la cérémonie, souhaitant: « rendre
hommage à Dédé Fichaut qui a sans ambiguïté, dénoncé la politique du
« tout-nucléaire » d’EDF où il travaillait, qui s’est publiquement
engagé comme syndicaliste contre le nucléaire , rompant avec la pensée
unique de son syndicat. Il fut ainsi un de ceux, parmi les militants
engagés qui furent avec la population, déterminants dans l’issue
positive de notre lutte à Plogoff! ».
Plusieurs
militants de Lutte Ouvrière, de l’Autre Gauche
Brest-Nouvelle-Citoyenneté, quelques membres du PCF, pas mal d’ex du PCF
étaient aussi présents, des libertaires … des militant-e-s de la liste
« La Gauche Debout! » aux dernières municipales sur laquelle André
Fichaut figurait, et sans doute beaucoup d’autres que nous oublions.
Les « Alternatifs » ont fait parvenir un communiqué, saluant la mémoire d’André Fichaut: « Homme
de conviction, militant communiste internationaliste depuis la fin de
la seconde guerre mondiale, André Fichaut aura su rester fidèle à sa
classe et marquer durablement plusieurs générations militantes, à Brest
et bien au-delà. Syndicaliste à EDF, il aura aussi grandement contribué à
redonner toute leur actualité et dimension politique aux notions de
contrôle ouvrier et d’autogestion. Vacciné à jamais contre le
stalinisme, André Fichaut aura toute sa vie militante fait preuve d’une
grande ouverture d’esprit et d’une volonté de rassembler les forces
disponibles pour changer la société. »
Cette
cérémonie a été l’occasion de faire revivre et partager la vie dans ses
joies et ses combats de notre camarade. Plusieurs personnes ont ainsi
pris la parole. Ce fut tout d’abord les enfants d’André et Annie:
Michèle puis Bernard, qui avec beaucoup d’émotion et de chaleur,
d’humour aussi, ont dit la chance qu’ils avaient d’avoir des parents
comme Dédé et Annie, parlant d’un père qui savait être très présent
quand il le fallait malgré un agenda de réunions très rempli, d’un père
curieux de tout, aimant la vie et « qui n’aurait pas voulu que nous soyons tristes aujourd’hui. »
C’est
le secrétaire général de l’Union Locale CGT qui pris ensuite la parole
rappelant le rôle de Dédé dans la grande grève reconductible et
victorieuse d’EDF de 1972, ses capacités pédagogiques dans la formation
de très nombreux militants. (Cf intervention jointe).
Après
la CGT, Josette Brenterch a évoqué la riche vie militante de Dédé dans
toute ses dimensions, au nom des camarades qui l’ont cotoyé dans les
luttes à Brest. (cf intervention jointe)
Enfin
vint le tour d’Alain Krivine qui commença en disant qu’il n’était pas
sûr que Dédé apprécierait cette cérémonie, tant il n’aimait pas les
éloges. « Tout juste acceptait-il d’être fier de se dire le plus ancien adhérent de la Quatrième, ce qui n’était pas sûr ».
Alain rappela les périodes difficiles de l’après guerre, le Parti
Communiste Internationaliste avait une petite implantation ouvrière,
André Fichaut y joua rapidement un rôle central, dans les années 60, la
jonction avec l’arrivée d’étudiants n’était pas évidente, mais déjà
c’était une ouverture indispensable pour se développer. Dédé savait être
toujours ferme sur ses convictions et en même temps ouvert à la
discussion, toujours prêt à l’élargissement, ce fut le cas avec TEAG
comme avec le projet NPA qu’il a soutenu à fond. Pédagogue il a joué un
rôle important dans la transmission du flambeau révolutionnaire aux
générations nouvelles. Alain Krivine a ensuite raconté avec humour le
savoir faire de Dédé pour passer clandestinement à l’Est encore
stalinien, du matériel de reproduction ou de la propagande, sans jamais
s’être fait arrêter. Il a conclut par un souhait: « que l’exemple de
Dédé Fichaut serve, afin que demain des dizaines, des centaines de
nouveaux « Dédé » suivent sa voie. Le meilleur hommage à lui rendre,
c’est de continuer son combat », a t-il conclu.
Olivier,
Josette comme Alain ont assuré la famille de toute leur soutien, et
transmis notre affection, saluant particulièrement Annie, dont Dédé
disait: « sans elle , je n’aurais pas été celui que vous connaissez. »
Un
chant de Jacques Brel, un texte du poète Gaston Couté, le « Gorille »
de Brassens, de la musique irlandaise qu’affectionnait beaucoup Dédé ont
alterné avec les interventions. Puis c’est avec la musique de
« Motivés » que toutes et tous sont allés saluer une dernière fois notre
cher André Fichaut.
Sur
un grand écran figurait cette belle photo de Dédé Fichaut rigolant,
photo prise le 22 novembre 2008 aux Halles de Carhaix où le NPA du
Finistère tenait sa première fête départementale. Un CHE au dessus de
son épaule, Dédé tenait la table de presse.
A Brest le 3 juillet 2009, André Garçon.
Soit, en français dans le texte :
C’est à travers de larges grilles,
Que les femelles du canton,
Contemplaient un puissant gorille,
Sans souci du qu’en-dira-t-on.
Avec impudeur, ces commères
Lorgnaient même un endroit précis
Que, rigoureusement ma mère
M’a défendu de nommer ici…
Gare au gorille !…
Où vivait le bel animal
S’ouvre, on n’sait pourquoi. Je suppose
Qu’on avait du la fermer mal.
Le singe, en sortant de sa cage
Dit « C’est aujourd’hui que j’le perds ! »
Il parlait de son pucelage,
Vous aviez deviné, j’espère !
Gare au gorille !…
L’patron de la ménagerie
Criait, éperdu : « Nom de nom !
C’est assommant car le gorille
N’a jamais connu de guenon ! »
Dès que la féminine engeance
Sut que le singe était puceau,
Au lieu de profiter de la chance,
Elle fit feu des deux fuseaux !
Gare au gorille !…
Celles là même qui, naguère,
Le couvaient d’un il décidé,
Fuirent, prouvant qu’elles n’avaient guère
De la suite dans les idées ;
D’autant plus vaine était leur crainte,
Que le gorille est un luron
Supérieur à l’homme dans l’étreinte,
Bien des femmes vous le diront !
Gare au gorille !…
Tout le monde se précipite
Hors d’atteinte du singe en rut,
Sauf une vielle décrépite
Et un jeune juge en bois brut;
Voyant que toutes se dérobent,
Le quadrumane accéléra
Son dandinement vers les robes
De la vieille et du magistrat !
Gare au gorille !…
« Bah ! soupirait la centenaire,
Qu’on puisse encore me désirer,
Ce serait extraordinaire,
Et, pour tout dire, inespéré ! » ;
Le juge pensait, impassible,
« Qu’on me prenne pour une guenon,
C’est complètement impossible… »
La suite lui prouva que non !
Gare au gorille !…
Supposez que l’un de vous puisse être,
Comme le singe, obligé de
Violer un juge ou une ancêtre,
Lequel choisirait-il des deux ?
Qu’une alternative pareille,
Un de ces quatres jours, m’échoie,
C’est, j’en suis convaincu, la vieille
Qui sera l’objet de mon choix !
Gare au gorille !…
Mais, par malheur, si le gorille
Aux jeux de l’amour vaut son prix,
On sait qu’en revanche il ne brille
Ni par le goût, ni par l’esprit.
Lors, au lieu d’opter pour la vieille,
Comme l’aurait fait n’importe qui,
Il saisit le juge à l’oreille
Et l’entraîna dans un maquis !
Gare au gorille !…
La suite serait délectable,
Malheureusement, je ne peux
Pas la dire, et c’est regrettable,
Ça nous aurait fait rire un peu ;
Car le juge, au moment suprême,
Criait : « Maman ! », pleurait beaucoup,
Comme l’homme auquel, le jour même,
Il avait fait trancher le cou.
Gare au gorille !…
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