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dimanche 27 novembre 2016

Après la mort de David Hamilton, une cinquième victime du photographe se dévoile


Pour elle, les faits n’étaient pas prescrits. De plus, elle avait déjà porté plainte, en 2008, mais n’avait pas été entendue.

Le photographe tenait pourtant depuis longtemps des propos ambigus.

A des journalistes du Monde qui en 2007 lui avaient clairement demandé s’il avait eu des relations sexuelles avec ses modèles de 13 ou 14 ans, il n’avait pas répondu non.

Au moins deux juges d’instruction pouvaient être soupçonnés de complicité ou de corruption.
Lequel aurait accepté de les « déjuger » ?

A quelques exceptions près, ils ne se contredisent jamais entre eux.


http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20161127.OBS1785/mort-de-david-hamilton-il-ne-faudrait-pas-transformer-notre-bourreau-en-victime.html

Mort de David Hamilton : « Il ne faudrait pas transformer notre bourreau en victime »


Mort de David Hamilton : "Il ne faudrait pas transformer notre bourreau en victime"
Elodie a accepté de témoigner à visage découvert. (Emmanuelle Anizon/L’Obs)

Elodie, une des victimes présumées du photographe accusé de multiples viols, qui s’est suicidé, a décidé de témoigner à visage découvert.




David Hamilton s’est suicidé. Quand la nouvelle est tombée, Flavie Flament (Cap d’Agde, 1987) a immédiatement fustigé la « lâcheté du photographe » qui « nous condamne à nouveau au silence et à l’incapacité de le voir condamné ». Et les autres ? Les trois femmes qui ont témoigné dans « l’Obs » ? Chez toutes, les révélations de l’animatrice avaient fait naître l’espoir d’être enfin entendues. Et là… Lucie (Cap d’Agde, 1987) se dit incapable de parler. « Je n’arriverai pas à exprimer ce que je ressens », dit-elle.  Constance (Saint-Tropez, 1967) a senti un « sentiment de culpabilité, remplacé très vite par un sentiment de gâchis : dites, on ne peut pas s’arrêter là ? », demande t-elle.

« Le geste est dramatique mais ses actes restent scandaleux ! » s’énerve Alice (Cap d’Agde, 1985). « Je n’ai fait que lui renvoyer le miroir de ce qu’il est, je n’ai rien à me reprocher. Plus ça va, plus je sens au contraire la colère monter : en nous empêchant de nous adresser à lui, il réussit à nous museler ! »

David Hamilton, le chasseur de jeunes filles

 

« Je suis déçue que la justice ne soit pas rendue »


Il y en a une autre, très en colère. Elodie. Nous ne l’avions pas citée encore dans « l’Obs ». C’est un quatrième témoignage, exclusif. La Tropézienne a 27 ans, et les agressions qu’elle raconte, similaires à celles vécues par les autres femmes, sont les plus récentes : elles datent de 2004. La jeune fille, forcément blonde et fine, avait 15 ans, et le photographe… 71 ans. Elodie a porté plainte pour viol, en 2008. Onze ans après la plainte d’Alice Et, pas plus qu’Alice, elle n’a été entendue : elle a écopé d’un non lieu.

Depuis le livre de Flavie Flament, elle espérait relancer sa plainte, comme nous le confirme son avocate Me Taylor Salusse :
« Elodie envisageait la réouverture de l’information pour charges nouvelles. Mais le suicide de David Hamilton éteint l’action publique. La plus grande souffrance  des victimes est de voir leur bourreau faire un sort à la vérité. »

Elodie avait tellement espéré que « Cette page se tourne, enfin », pour commencer à se construire une vraie vie, avec son amoureux. Sortir de ces blocages et de ces peurs qui l’empêchent d’avancer, encore aujourd’hui. Le geste du photographe la laisse « partagée. Je suis soulagée qu’il ne puisse plus agresser personne, déçue que la justice ne nous soit pas rendue, et inquiète aussi : il ne faudrait, pas, parce qu’il s’est suicidé, que les rôles soient inversés, que notre bourreau soit transformé en victime ! »

« Si je saute par la fenêtre… ? »


Elodie a pensé au suicide elle aussi autrefois. Dans l’appartement parisien de David Hamilton. « Je me disais : si je saute par la fenêtre en culotte, peut-être qu’ils verront ce que je vis  ? ».  Alice aussi, avoue y avoir songé longtemps… « Si aujourd’hui on peut déplorer qu’un homme ait mis fin à ses jours pour fuir ses responsabilités, n’oublions pas que dans la majeure partie des cas, ce sont des victimes qui mettent fin à leurs jours parce qu’elles ne sont pas entendues, dans l’anonymat le plus totale, rappelle Flavie Flament.

Flavie Flament confirme : l’homme qu’elle accuse de viol est bien David Hamilton

Elodie a voulu pour cet article qu’on utilise son vrai prénom. Et a décidé de poser pour nous, le visage découvert, devant la maison de Ramatuelle du photographe. Là où, dit-elle, tout a commencé. « Je n’ai pas honte, je n’ai pas à cacher mon visage. » Déterminée à faire libérer la parole. Elles sont donc quatre femmes désormais, solidaires autour de Flavie Flament, qui martèle que « le combat continue. »

Emmanuelle Anizon
Emmanuelle Anizon

Emmanuelle Anizon

Journaliste

 

Flavie Flament revient sur la mort de David Hamilton, qu’elle accuse de viol. (Francesca Mantovani)


Où vous trouviez-vous quand vous avez appris la mort de David Hamilton?

Au restaurant, en compagnie de l’homme que j’aime. Nous étions en train de dîner quand l’alerte est tombée sur mon téléphone. Ensuite, ça n’a pas arrêté de sonner. Les médias voulaient tous recueillir ma réaction. J’ai alors appelé mon éditrice, qui m’a confirmé que David Hamilton était bien décédé.

Une image vous est-elle revenue d’abord?

Non, pas d’image, j’étais dans un état de sidération. Mes pensées sont allées à toutes les victimes qui m’avaient contactée suite à la publication de mon livre [La Consolation, JC Lattès]. J’ai été prise d’une colère sourde. Une fois de plus, cet homme échappait à ses responsabilités ; une fois de plus, il avait trouvé le moyen de ne pas répondre aux accusations portées contre lui ; une fois de plus, il nous faisait porter le poids du silence. Nous ne pourrons jamais le regarder en face et obtenir réparation. Cet homme nous a volé nos premières fois. Là, il nous spolie notre reconnaissance. Par sa mort, il tente de faire peser le soupçon sur notre parole.

« Je n’ai plus eu aucun contact depuis qu’il m’a violée à l’âge de 13 ans »


Dans votre livre, le nom de David Hamilton n’est jamais mentionné. Cinq semaines après, vous avez décidé de le révéler, jeudi dernier dans L’Obs. Pourquoi maintenant?

Quand ce livre est sorti, je pensais que j’étais seule. Mais rapidement, des témoignages me sont parvenus de partout, de France mais aussi d’Allemagne, de Belgique… Les faits couvrent une période qui s’étend de 1967 à 2007. Aujourd’hui, nous sommes cinq femmes dont les viols sont avérés. Ils recoupent les mêmes périodes et les mêmes modes opératoires : gestes, paroles, rituels. Parmi nous, deux ont déjà porté l’affaire devant les tribunaux. En 1997 et en 2008, David Hamilton a été accusé de viol et de corruption de mineurs par deux femmes. Il a été mis en examen et une enquête a été ouverte. Toutes les plaintes ont été confiées à mon avocat.

«Il savait qu’on était toutes là et qu’on l’attendait…»


Après la publication de votre livre, David Hamilton a dit qu’il allait porter plainte contre vous pour diffamation. Qu’en a-t-il été?

Nous n’avons jamais rien reçu. Son avocat ne nous a jamais contactés. Je n’ai plus eu aucun contact depuis qu’il m’a violée à l’âge de 13 ans. S’il ne nous a pas attaqués, c’est qu’il ne le pouvait pas en réalité. Pourtant, nous avons publié une photo de lui en couverture du livre. Il aurait légitimement pu nous attaquer. C’était intentionnel, je voulais le faire sortir du bois. Puisque je ne pouvais aller à lui en raison de la prescription, il fallait qu’il vienne à moi. Il ne pouvait mettre ses menaces à exécution. C’est pour cela que j’ai révélé son nom dans L’Obs. Je n’étais plus seule. Des dossiers judiciaires se constituaient, nous avions la preuve de sa culpabilité. Nous savions, et lui aussi, qu’il ne pourrait contredire la parole de ces femmes dont il avait volé l’enfance, l’innocence. Nous étions en train de mettre au grand jour la personnalité d’un violeur pervers et dangereux. Il savait qu’on était toutes là et qu’on l’attendait…

David Hamilton devant l’une de ses photos à Paris, en avril 2015. (PJB/Sipa)

« Ça en dit long sur la lâcheté de cet homme »


Son suicide semble résonner pour vous comme un aveu?

Oui, c’est un aveu qui achève de montrer son mépris absolu vis-à-vis de ses victimes. Même si c’est dramatique, ça en dit long sur la lâcheté de cet homme qui a préféré fuir pour échapper à ses responsabilités. C’est une pitoyable révérence.

Eprouvez-vous de la culpabilité vis-à-vis de sa mort?

Non, aucune. Il ne faudrait pas que la culpabilité change de camp : nous sommes les victimes! Et bien souvent, ce sont elles qui mettent fin à leurs jours parce qu’elles ne sont pas entendues. La situation est dramatique. N’oublions pas que cet homme a brisé nos vies, celles de jeunes filles de 13, 14 ou 15 ans qui ont toutes, par la suite, connu les mêmes difficultés à mettre un pied devant l’autre, à trouver une place dans le monde, à se sentir sûres d’elles. Cet homme nous a détruites.

«David Hamilton emporte dans sa tombe son secret, mais aussi ses péchés»


Mais vous ne vous dites pas que c’était un vieil homme?

Et alors? La vieillesse ne constitue pas un non-lieu, comme la mort n’est pas un non-lieu. David Hamilton emporte dans sa tombe son secret, mais aussi ses péchés. La vieillesse, comme la mort, ne rend pas innocent.

« Les souvenirs me sont revenus à l’âge de 35 ans »


Savez-vous aujourd’hui pourquoi vous avez attendu si longtemps pour prendre la parole?

Comme je l’ai expliqué lors de la sortie de La Consolation, les victimes de viol sont très souvent sujettes à une amnésie traumatique. Une partie de votre mémoire vous déserte, tout simplement pour survivre. Une jeune fille qui a été violée ne peut continuer à vivre en se souvenant. C’est tragique : elle ne peut dire qu’elle a été violée. Elle ne peut connaître que l’oubli d’elle-même. Sa mémoire est arrachée. Une partie de sa vie est confisquée. En ce qui me concerne, les souvenirs me sont revenus à l’âge de 35 ans et ça a été terrible. Mais aujourd’hui, je me sens une personne complète. J’ai récupéré la partie de moi qui m’avait été volée.

Qu’allez-vous faire maintenant?

David Hamilton est mort. Mais notre combat continue. A travers les témoignages recueillis, c’est la parole des enfants violés que nous voulons libérer. La ministre Laurence Rossignol m’a proposé la coprésidence auprès d’un magistrat d’une mission de consensus autour de la prescription couvrant ce type de crime. Les victimes seront considérées au même titre que des « experts ». Enfin nous pouvons êtes entendues…

Ludovic Perrin – Le Journal du Dimanche


http://www.closermag.fr/article/david-hamilton-ambigu-dans-le-passe-on-a-dit-que-ma-relation-aux-modeles-est-degueulasse-687036

David Hamilton ambigu dans le passé : « On a dit que ma relation aux modèles est dégueulasse »


Par Jordan Landreau Le 26 novembre 2016 à 14h59


Le célèbre photographe David Hamilton
© BALDINI / BESTIMAGE
David Hamilton
© BERTRAND RINDOFF PETROFF / BESTIMAGE

© Agence / Bestimage

© RACHID BELLAK / BESTIMAGE
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Le célèbre photographe David Hamilton
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Le photographe accusé de viol par Flavie Flament et plusieurs femmes est décédé. Qu’en est-il de la vérité ?

David Hamilton a été retrouvé mort par asphyxie dans son appartement parisien ce vendredi 25 novembre. Il avait 83 ans. D’après nos informations, un voisin l’a découvert avec la tête recouverte par un sac plastique. Ce qui semble être au premier abord un suicide est évidemment un obstacle à la révélation de la vérité sur les accusations de viol qui visaient le photographe mondialement célèbre ces dernières semaines. En brisant le silence, Flavie Flament a ouvert la voie à d’autres femmes qui ont également affirmé avoir été victimes d’agression sexuelle de la part de David Hamilton.

Celui dont la carrière était à son sommet dans les années 1970 et 1980 a, peu avant sa mort, nié les accusations. « Je n’ai rien fait« , assurait-il à l’AFP, ajoutant qu’il comptait porter plainte. Mais quand il n’était pas encore au coeur du scandale, son discours n’était pas aussi catégorique. En effet, Le Monde évoque aujourd’hui une interview du photographe datant de 2007 où le photographe répondait « On dit que ma relation aux modèles est dégueulasse. On ne peut pas plaire à tout le monde« , lorsque le journal lui demandait s’il avait eu des relations sexuelles avec ses modèles âgées de 13 ou 14 ans. Connu pour ses clichés plus ou moins érotiques de jeunes filles, il a donc préféré rester ambigu à l’époque et emporte avec lui ses secrets en quittant ce monde… Flavie Flament, choquée, considère qu’il s’est suicidé « par lâcheté« .


http://www.boursier.com/actualites/reuters/suicide-du-photographe-britannique-david-hamilton-197436.html?fil40

Suicide du photographe britannique David Hamilton

 
26/11/2016 à 11h23

PARIS (Reuters) – Le photographe britannique David Hamilton, accusé de viol et d’agressions sexuelles mais qui clamait son innocence, s’est suicidé vendredi à son domicile parisien, a-t-on appris de source policière.

Selon cette source, qui a confirmé une information d’Europe 1, le photographe de mode, âgé de 83 ans, est mort d’asphyxie.

Compte tenu de la personnalité de la victime, la police judiciaire a été chargée d’une enquête pour rechercher les causes de la mort, ajoute-t-on de même source.

Une source proche de l’enquête a précisé qu’il s’était asphyxié en se couvrant la tête d’un sac en plastique.

Selon la radio, qui ne spécifie pas ses sources, il a été retrouvé inanimé par un voisin, alors que la porte de son appartement avait été laissée entrouverte.

Deux policiers étaient en faction devant la porte de son immeuble vendredi soir et un cordon de sécurité avait été mis en place pour tenir les badauds à distance, a constaté sur place une journaliste de Reuters, qui a vu entrer dans l’immeuble deux officiers de police judiciaire vers 23h20.

Accusé de viol par plusieurs femmes, dont l’animatrice de télévision et de radio Flavie Flament, le photographe avait annoncé son intention de porter plainte pour diffamation.

Dans un livre, « La consolation », Flavie Flament dit avoir été violée il y a près de 30 ans par un photographe célèbre dont elle ne révèle cependant pas le nom dans cet ouvrage.

Dans une récente interview enregistrée par l’Obs et diffusée par le site de l’hebdomadaire, elle déclare cependant : « L’homme qui m’a violée lorsque j’avais 13 ans est bien David Hamilton. »

Elle précise que c’est en 1987, dans le quartier naturiste du Cap d’Agde, dans le sud de la France, que David Hamilton l’a violée dans son appartement, où il la prenait en photo.

A la suite de la parution de son livre, d’autres femmes ont dit dans la presse avoir aussi été abusées, quand elles étaient adolescentes, par le photographe, auteur notamment d’albums photo et de films mettant en scène de très jeunes filles.

A la suite de ces accusations, David Hamilton avait dénoncé dans un communiqué des « propos diffamatoires », protesté contre une « absence totale de respect de (sa) présomption d’innocence » et assuré qu’il n’avait « jamais été l’auteur » des « comportements criminels » qui lui étaient « imputés par certains ».

(Service France, édité par Emmanuel Jarry)


http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/suicide_de_david_hamilton_un_proche_temoigne_on_est_sous_le_choc_379744

Suicide de David Hamil­ton : un proche témoigne : “On est sous le choc !“



“ Il n’était ni malade ni dépres­sif“


Mathieu BonisMathieu Bonis | samedi 26 novembre 2016 à 17:43


Suicide de David Hamil­ton : un proche témoigne : “On est sous le choc !“
 
 
témoi­gnage

Un proche du photo­graphe décédé hier soir, affirme qu’il ne sortait plus beau­coup de chez lui mais n’était pas pour autant dépres­sif, ajou­tant même qu’il travaillait sur plusieurs projets.

Il avait annoncé vouloir porter « plusieurs plaintes » dans les prochains jours, pour se laver des accu­sa­tions dont il se disait victime. Fina­le­ment, il n’en sera rien. Le photo­graphe anglais David Hamil­ton, 83 ans, a été retrouvé mort vendredi soir à son domi­cile, dans le 6ème  arron­dis­se­ment de Paris.

Retrouvé inanimé avec un sac plas­tique sur la tête, un voisin, fonc­tion­naire de police, a tenté de le réani­mer en vain. Il était en arrêt cardio-respi­ra­toire lorsque le Samu de l’hôpi­tal Necker a tenté à son tour de le sauver. Son décès a été constaté à 21 h 30. Le témoin n’a pas mentionné la présence de médi­ca­ments près du corps de l’artiste qui gisait au sol de son 40 mètres carrés au premier étage d’une rési­dence huppée.

Un très probable suicide commis dans la soli­tude la plus totale. En effet l’un de ses rares proches qui lui avait briè­ve­ment parlé quelques heures avant sa mort, a confié que le photo­graphe ne sortait presque plus de chez lui. De plus malgré ses costumes blancs et son appar­te­ment à Rama­tuelle, David Hamil­ton ne roulait plus du tout sur l’or.

Une réac­tion rappor­tée par Le Point qui n’ayant pas réussi à joindre son ex-femme ni son agent, a cepen­dant obtenu le témoi­gnage de son comp­table et ami.

Je l’ai eu encore hier matin au télé­phone. Il n’était ni malade ni dépres­sif. Je connais David depuis 40 ans. Je me suis occupé de son mariage puis de son divorce. On est sous le choc. Il était avec un colla­bo­ra­teur qui l’a quitté vers 18–19 heures vendredi, avec plusieurs projets en cours. Il travaillait sur ces prochaines expo­si­tions notam­ment en Belgique. Il devait tour­ner un film sur Saint-Tropez pour Arte“.

Ces dernières semaines, le photo­graphe de 83 ans avait été accusé de viols ou d’agres­sions sexuelles par plusieurs femmes, dont l’ani­ma­trice Flavie Flament, alors qu’elles étaient mineures.

Des crimes et délits présu­més aujourd’­hui pres­crits, inter­di­sant toute éven­tuelle pour­suite à son encontre. “Par sa lâcheté, il nous condamne à nouveau au silence et à l’in­ca­pa­cité de le voir condamné. L’hor­reur de cette annonce ne saura jamais effa­cer celles de nos nuits blanches“, a réagi Flavie Flament dans un commu­niqué.


http://www.lepoint.fr/societe/pour-hamilton-flavie-flament-se-faisait-de-la-publicite-sur-son-dos-26-11-2016-2085946_23.php

« Pour Hamilton, Flavie Flament se faisait de la publicité sur son dos »


Un proche du photographe affirme que les accusations de viol n’affectaient pas l’artiste, lequel travaillait à plusieurs projets.


Par
Publié le 26/11/2016 à 15:24 | Le Point.fr

David Hamilton devant ses oeuvres, durant une exposition à Aschenorf en Allemagne le 21 avril 2006. Ingo Wagner
David Hamilton devant ses oeuvres, durant une exposition à Aschenorf en Allemagne le 21 avril 2006. Ingo Wagner © INGO WAGNER / DPA / DPA/AFP/ INGO WAGNER

Le célèbre photographe David Hamilton, 83 ans, s’est donné la mort vendredi soir dans son appartement du boulevard Montparnasse (Paris 6e). Retrouvé inanimé avec un sac plastique sur la tête, un voisin, fonctionnaire de police, a tenté de le réanimer en vain. Il était en arrêt cardio-respiratoire lorsque le Samu de l’hôpital Necker a tenté à son tour de le sauver. Son décès a été constaté à 21 h 30. Le témoin n’a pas mentionné la présence de médicaments près du corps de l’artiste qui gisait au sol de son 40 mètres carrés au premier étage d’une résidence huppée.

David Hamilton, né à Londres en 1933, était divorcé, son ex-femme n’a pu être jointe alors qu’elle est à New York actuellement. Son agent en déplacement en Israël n’était pas non plus joignable. En revanche, son comptable, à son service depuis 40 ans, a accepté de répondre aux questions du Point. « Je l’ai eu encore hier matin au téléphone. Il n’était ni malade ni dépressif. Je connais David depuis 40 ans. Je me suis occupée de son mariage puis de son divorce. On est sous le choc. Il était avec un collaborateur qui l’a quitté vers 18-19 heures vendredi. Avec plusieurs projets en cours. Et il travaillait sur ces prochaines expositions notamment en Belgique. Il devait tourner un film sur Saint-Tropez pour Arte. »

Depuis plusieurs semaines et notamment la parution du livre autobiographique de Flavie Flament, ex-animatrice télé et ex-épouse de Benjamin Castaldi, David Hamilton a fait l’objet d’accusation d’agressions sexuelles sur des modèles, dont Flavie Flament, qu’il avait photographiés alors adolescentes.

« Il a toujours démenti. Ses accusations ne le perturbaient pas. Je l’ai incité à réagir plutôt que laisser prospérer ces calomnies. Elles étaient totalement fantaisistes. Quand on le connaît, tout cela ne pouvait avoir aucune réalité. Pour lui, elle se faisait de la pub sur son dos », conclut l’ami de 40 ans du photographe.


http://www.lepoint.fr/people/hamilton-vous-avez-eu-les-calendriers-moi-j-ai-eu-les-filles-19-11-2016-2084161_2116.php

Hamilton : « Vous avez eu les calendriers. Moi, j’ai eu les filles… »


Le photographe britannique David Hamilton avec le mannequin Élodie Durand, à Saint-Tropez, devant la galerie Gut Altenkamp, en 2006.
Le photographe britannique David Hamilton avec le mannequin Élodie Durand, à Saint-Tropez, devant la galerie Gut Altenkamp, en 2006. © INGO WAGNER / DPA / DPA/AFP/ INGO WAGNER

Par
Modifié le 19/11/2016 à 18:44 – Publié le 19/11/2016 à 10:06 | Le Point.fr

David Hamilton est aujourd’hui accusé de viols par d’anciens jeunes modèles. Portrait d’un photographe kitsch obsédé par les jeunes filles « en fleurs ».


Seize ans, c’était l’âge limite de ses modèles. Limite « supérieure » s’entend, car, au-delà de cet âge canonique, monsieur Hamilton déclarait forfait. « Les femmes, ce n’est pas mon rayon », a-t-il candidement répété, quarante ans durant, à longueur d’interviews. Un âge minimum requis ? Qu’importe, pourvu que les seins de ces toutes jeunes filles commencent à poindre un peu, et Hamilton était le plus heureux des hommes. Il les repérait, toujours blondes, toujours pâles, toujours minces comme des fils, sur les plages de Saint-Tropez ou dans les rues de Stockholm, à la terrasse des cafés, et parfois même à la sortie des écoles.
En 1983, une journaliste de Elle raconte dans un article assez grinçant que la dernière recrue du photographe britannique n’a que… 12 ans, et qu’il a littéralement enlevé la gamine à la sortie de son collège, chargeant manu militari sa bicyclette, à la vue de tous, dans le coffre de sa voiture… Jamais ses modèles n’ont été payés. Jamais les parents n’ont pu assister aux « séances de travail » du photographe, qui, à défaut de verser un salaire à ces jeunes filles, les emmenait voyager dans le monde entier. « Mais les parents sont ravis, ils trouvent leurs filles plus dégourdies à leur retour », se vante sans rire Hamilton dans un entretien donné au temps de sa gloire, au temps où ses livres se vendaient à des millions d’exemplaires et où ses innombrables produis dérivés – posters, cartes postales, puzzles – trônaient dans toutes les chambres d’adolescentes et firent sa fortune.

Une époque puritaine ?


Souvenez-vous, c’était l’époque où les filles portaient de longues jupes aux imprimés Laura Ashley et de jolies blouses dites « roumaines », où elles se parfumaient à l’Air du temps de Nina Ricci et où elles punaisaient, entre deux posters de Snoopy, ces drôles de clichés vaporeux, flous et kitschissimes. La « lumière hamiltonienne » ? Le terme est récemment entré dans le dictionnaire, en fait un bête bas de soie que l’ancien directeur artistique, qui n’a jamais caché n’avoir aucune notion de technique photographique, enfilait simplement sur l’objectif. Pour justifier son goût obsessionnel des très jeunes filles, qui, dans ses livres, ont bien souvent la culotte Petit Bateau baissée et s’enlacent dans des poses suggestives, l’homme n’a jamais craint de se comparer en toute modestie à Balthus, aux préraphaélites, à Degas… Rien que ça.

Las, à défaut d’être accrochées comme celles de ses maîtres dans de véritables musées, ses œuvres sont restées à son grand désespoir abonnées aux galeries, aux hôtels et aux magasins de posters. D’autant que, depuis quelques années, ses photos érotico-romantiques n’ont plus guère la cote. Son dernier livre, publié en France en 2007, n’a été tiré qu’à 8 000 exemplaires, et encore ses clichés ont été triés avec grande prudence tant ils gênent notre regard contemporain. La même année, il est exposé à la Biennale d’art contemporain de Lyon dans une salle… interdite aux mineurs. Alors, à chacune de ses expositions – la dernière a eu lieu à l’hôtel Scribe, à Paris, en 2015 –, l’« artiste » y va de son même petit couplet bien rodé : nous vivons une époque puritaine, coincée, ennuyeuse, peuplée de « mal-baisés » – dit-il – qui voient du porno ou de la pédophilie là où il n’a jamais cherché que « la candeur d’un paradis perdu ».

83 ans et des mocassins à pompons


Le plus étonnant de tout cela ? Si, du temps de ses immenses succès commerciaux, la presse n’a pas toujours été tendre pour les « œuvres » de ce photographe du dimanche, aujourd’hui, elle est souvent tout miel et d’une incroyable complaisance pour ce vieux monsieur – il a aujourd’hui 83 ans – qui porte des mocassins à pompons et des pantalons de velours, et incarne une époque que l’on fantasme, à défaut de l’avoir vraiment connue, une époque libérée, détendue, où, en somme, on avait « le droit »…

Mais le droit de quoi ? Dans son livre La Consolation (JC Lattès), l’animatrice Flavie Flament qui fut son modèle accuse – sans le nommer – le photographe de l’avoir violée à l’âge de 13 ans, et L’Obs vient de recueillir trois témoignages similaires d’anciennes proies supposées de l’artiste kitsch. Hamilton s’est indigné dans un communiqué et a récusé ces accusations. On ne saura peut-être jamais, puisqu’il y a prescription, si le photographe a oui ou non abusé de ces jeunes filles à peine pubères. Mais le numéro médiatique du vieux bonhomme – l’art censuré par la pudibonderie de notre triste époque – ne devrait plus guère fonctionner. Et la relecture de ses dernières déclarations « anti politiquement correctes » s’avère aujourd’hui ravageuse. Ainsi, à un journaliste qui dans une interview de 2015 se souvient avec émotion de ses calendriers sensuels, que rétorque Hamilton ?  « Vous, vous avez eu le calendrier. Moi, j’ai eu les filles… »

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