http://www.lesechos.fr/politique-societe/politique/0203834610060-my-government-is-pro-business-lance-valls-a-la-city-de-londres-1050418.php
« My government is pro-business! », lance Valls à la City de Londres
Les Echos | Le 06/10 à 12:49, mis à jour à 13:11
En visite à Londres, le Premier ministre a déclaré devant la communauté financière britannique qu’il fallait « réduire les impôts en France qui pèsent sur les ménages, mais d’abord ceux sur les entreprises ».
« Un Premier ministre français socialiste à la City, c’est presque une révolution », a lancé le Premier ministre devant un parterre d’acteurs financiers britanniques. Après avoir rencontré David Cameron ce lundi dans la matinée à Londres, Manuel Valls s’est rendu au cœur du quartier financier de la capitale britannique où se concentrent la plupart des banques et compagnies d’assurances.
« J’estime que mon rôle c’est d’aller au devant des acteurs économiques, ceux qui créent la richesse », a poursuivi Manuel Valls qui a mis du cœur dans cette opération séduction puisqu’il n’a pas hésité à lancer : « My government is pro-business ! ».
« Investir en France »
Manuel Valls a aussi affirmé qu’il fallait « réduire les impôts en France qui pèsent sur les ménages, mais d’abord ceux sur les entreprises ». Voulant donner des gages de réforme, il a soutenu que « dans peu de temps les magasins seront bientôt ouverts » le dimanche « en tout cas à Paris », a-t-il précisé avant d’ajouter que prochainement, les musées seront aussi ouverts sept jours sur sept.« Si les Français sont les bienvenus à Londres, les Britanniques sont encore plus les bienvenus en France (…) Je vous invite, vous de la place de Londres, à venir investir en France », a-t-il aussi déclaré, soutenant vouloir « donner un objectif pour mon (son) gouvernement : refaire de la France la première puissance économique en Europe ».
Par ailleurs, il a encore ajouté que le Royaume-Uni « perdrait beaucoup à vouloir tourner le dos à l’Europe ». « Je ne doute pas un seul instant que cette rencontre suscitera, surtout en France, de nombreux commentaires », a encore déclaré le Premier ministre. Au-delà de la seule rencontre, ces propos devaient effectivement susciter bon nombre de réactions, y compris dans son propre camp.
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Manuel Valls à Londres contre le « french bashing »
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Manuel Valls à Londres contre le « french bashing »
Vincent Collen / Correspondant à Londres | Le 05/10 à 17:19, mis à jour le 06/10 à 12:15
Le Premier ministre prononce un discours devant la communauté financière britannique alors que l’image économique de la France est dégradée.
Le lieu n’a pas été choisi au hasard. A Londres lundi, Manuel Valls se rend à Guildhall, au cœur du quartier financier de la capitale britannique, à l’invitation du Lord-maire de la City of London, où se concentrent la plupart des banques et compagnies d’assurances. Il va y prononcer un discours « expliquant les réformes qui sont mises en œuvre pour améliorer la compétitivité de la France », dit-on à Matignon. Comme devant le patronat allemand à Berlin le mois dernier, la tâche sera difficile pour le Premier ministre, tant l’image économique de l’Hexagone est dégradée outre-Manche.
Au pouvoir depuis 2010, le gouvernement conservateur cite régulièrement la France en contre-exemple pour défendre les réformes libérales qu’il met en œuvre. Et il a accentué ses critiques depuis que la gauche est revenue aux commandes. En juin 2012, quelques jours seulement après l’élection de François Hollande, David Cameron avait déclaré qu’il « déroulerait le tapis rouge » pour les entreprises et les entrepreneurs français qui chercheraient à échapper à la tranche à 75 % de l’impôt sur le revenu, provoquant la colère du gouvernement français. De son côté, l’opposition travailliste se garde bien de citer la France en exemple en ce moment, vu le marasme économique dans lequel se trouve l’Hexagone. Le leader de l’opposition travailliste, Ed Miliband, n’y a fait aucune référence lors du congrès du parti le mois dernier. Manuel Valls doit rencontrer David Cameron et Ed Miliband aujourd’hui.
« French Bashing »
Le « French bashing » fait régulièrement la « une » des journaux en Grande-Bretagne. Dernier épisode en date, vendredi, le patron de John Lewis , l’une des plus anciennes chaînes de grands magasins du Royaume-Uni, a déclaré que la France était « finie ». « Si vous avez des investissements dans des entreprises françaises, retirez-les rapidement », a-t-il dit. Il s’est ensuite excusé, mais ses propos ont été largement repris par les médias, d’ailleurs assez critiques vis-à-vis de ces déclarations à l’emporte-pièce.Les chiffres montrent que les relations économiques entre la France et la Grande-Bretagne ne vont pas si mal que ça. Les entreprises britanniques ont annoncé 42 investissements créateurs de 2.500 emplois en France l’an dernier, selon l’Agence française pour les investissements internationaux. C’est 17 % de plus qu’en 2012. Le Royaume-Uni était le quatrième pays d’origine des investissements étrangers en France l’an dernier, derrière les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Italie. La France est même la première destination des investissements britanniques en Europe, devant l’Allemagne. Le secteur de la distribution est arrivé en tête des projets en 2013, avec Marks & Spencer, Primark et Castorama – propriété du britannique Kingfisher.
Les données de la Banque de France montrent l’importance des liens économiques entre les deux pays. Les investissements directs français au Royaume-Uni ont atteint un milliard d’euros en 2013, tandis que les investissements britanniques en France ont frôlé les 3 milliards. Quant aux échanges commerciaux, ils sont eux aussi très importants, et avantagent nettement la France. L’Hexagone a dégagé un excédent commercial de 8,6 milliards d’euros vis-à-vis du Royaume-Uni en 2013, et le solde est également positif pour les services, grâce au tourisme, en particulier.
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