VIOLENCES Une étude publiée ce mardi dresse un état des lieux chiffré des violences faites aux femmes en France…
VIDEO. Les violences faites aux femmes en cinq chiffres chocs
Anissa Boumediene
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- Créé le 25.11.2014 à 07:13
- Mis à jour le 25.11.2014 à 07:13
«Combattre toutes les violences faites aux femmes,
des plus visibles aux plus insidieuses». Tel est l’objectif de l’étude
publiée ce mardi au nom de la Délégation aux droits des femmes et à
l’égalité du Conseil économique social et environnemental (Cese), à
l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences
faites aux femmes, le 25 novembre. Blagues sexistes, agressions, viols,
harcèlement et autres frotteurs dans les transports, les violences à
l’encontre des femmes prennent de multiples formes et font chaque année
en France de nombreuses victimes. 20 Minutes vous révèle les cinq chiffres forts du document.
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Largement occulté auparavant, le harcèlement de rue
est mis en lumière dans cette étude, qui révèle que près de 20% des
femmes interrogées, soit une sur cinq, ont subi au moins une forme de
violence dans l’espace public au cours des douze derniers mois, allant
de l’insulte à l’attouchement. Un phénomène viral, illustré par de
nombreuses vidéos, tournées notamment à Paris, New York ou encore Bruxelles et qui touchent en majorité les jeunes de 20 à 24 ans.
200.000
Chaque année en France, plus de 200
000 femmes se déclarent victimes de violences conjugales. Le plus
souvent, il s’agit de violences répétées, puisque 70% des victimes
reconnaissent avoir été agressées à plusieurs reprises au cours des deux
dernières années. Des chiffres bien en deçà de la vérité compte tenu de
la proportion importante de victimes qui gardent le silence.
83.000
D’après les chiffres publiés par
l’Observatoire national des violences faites aux femmes en 2013, environ
83.000 femmes de 18 à 59 ans ont déclaré avoir été victimes de viols ou
tentatives de viols en 2012. En moyenne, 75.000 femmes sont violées
chaque année, soit plus de 200 par jour. L’année dernière, 1.275 d’entre elles ont été violées par leur conjoint. Mais là encore, beaucoup de victimes ne parlent pas et les chiffres avancés sont inférieurs à la réalité.
10%
Omerta, honte, peur des
représailles : à peine 10 % des femmes qui se déclarent victimes de
violences au sein du couple ont déposé plainte. Dans leur grande
majorité, les femmes n’osent pas se tourner vers la justice. En 2013,
selon le rapport annuel de l’Observatoire national de la délinquance et
des réponses pénales (ONDRP), 24.985 femmes ont porté plainte pour coups
et violences volontaires contre leur conjoint ou ex-conjoint. Si
parfois elles arrivent à confier leur calvaire à un proche, une partie
d’entre elles s’adresse à des services sociaux ou des associations
d’aides aux victimes. Toutefois, plus d’une femme sur cinq victime de
violences conjugales ne se confie à personne.
121
En 2013, 121 femmes sont décédées à la suite de violences conjugales.
Soit une femme tuée tous les trois jours en France par son conjoint ou
ex-conjoint. Dans le même temps, l’étude révèle que 25 hommes ont perdu
la vie du fait de leur conjointe. Le document souligne toutefois que 17
d’entre eux étaient violents avec leur compagne. Chez les hommes, la
non-acceptation de la séparation est la principale motivation de l’acte
meurtrier. Autre chiffre édifiant révélé par le rapport, dans près de la
moitié des meurtres au sein du couple (47,7 %), des faits de violences
antérieures étaient connus des services de police ou des unités de
gendarmerie.
Et chez les magistrats, quelle est la principale motivation de l’acte meurtrier ?
Juge d’instruction. Chef d’oeuvre en péril ? 13 janvier 2009
Raymond André est le coordonnateur du pôle de l’instruction finistérien
depuis… Raymond André est le coordonnateur du pôle de l’instruction
finistérien depuis sa création, en mars 2008. La possible disparition
des juges d’instruction ne va pas sans remous. Au pôle de l’instruction
brestois, Raymond André, juge coordonnateur, rappelle sa préférence pour
la collégialité et explique le rôle pivot de ce magistrat « indépendant
». « 15 h 48, mercredi : heure officielle du décès » : c’est par une
boutade que le doyen des juges d’instruction brestois, Raymond André,
évoque la disparition programmée du magistrat instructeur. Il n’a
pourtant pas le coeur à rire. Membre de l’Union syndicale des magistrats
et sympathisant de l’Association française des magistrats instructeurs
(Afmi), ce juge chevronné entend rappeler la place essentielle du juge
d’instruction dans la fragile architecture du système judiciaire
français. De l’indépendance En premier lieu, Raymond André s’attache à
répéter l’indépendance de ce juge et qui pourrait être remplacé par un
magistrat du parquet selon les voeux présidentiels. « À leurs
différences, nous ne sommes pas hiérarchisés et nous sommes nommés par
avis conforme du conseil supérieur de la magistrature et du président de
la République, alors que pour le parquet, seul celui de la Présidence
importe ». À ses yeux, ce distinguo suffirait presque à emporter la
raison, car garant d’une indépendance respectant l’essentielle
séparation des pouvoirs sur laquelle s’est édifiée la République.
D’autant que la création du pôle d’instruction départemental, à Brest,
ne date que de début mars 2008 et devait s’accompagner d’un changement
du système qui aurait préféré la collégialité au proverbial isolement de
ce magistrat, revenu sous le feu des critiques lors du fiasco
d’Outreau. « La collégialité, c’est ce que la commission parlementaire
réclamait et nous étions d’accord. Mais on ne nous a pas laissé le temps
: on aurait quand même pu voir comment ça fonctionnait ». Et le
magistrat d’ajouter que la solitude lors de l’instruction est
aujourd’hui plus relative que naguère, notamment grâce à la mise en
service d’un site intranet où les magistrats instructeurs s’échangent
informations et conseils. Quels moyens ? Pourtant, le président André se
propulse dans un avenir judiciaire débarrassé de l’instruction telle
que menée aujourd’hui, celle qui tend à « rechercher la vérité sur les
faits et les auteurs présumés d’un crime ou d’un délit complexe ».
Plusieurs interrogations le hantent, à commencer par le temps consacré
aux enquêtes. Si l’accent a été mis sur l’étouffement des affaires
politico-financières en cas de réforme, ici, ce sont des cas concrets
que cite Raymond André. « Lors de l’affaire des prostituées nigérianes,
nous avons mené un an d’enquête. Tout a été contesté, ça a demandé un
temps infini. Le parquet ne l’aura pas ». Comme il n’aura pas « le temps
d’écouter des mineurs victimes de viols, selon lui.« Ce ne sont des
choses que l’on ne peut voir qu’ici ». Et si réforme il doit y avoir,
elle devra nécessairement débuter « par le statut du parquet
garantissant son indépendance. Mais ça n’en prend pas le chemin. Le juge
de l’instruction, ce sera qui ? Un juge tampon ? Quels moyens aura-t-il
? Qui financera les expertises ? » ne se lasse pas d’interroger le
juge. En 2008, 95 dossiers ont été ouverts à l’instruction. Pour 63
d’entre eux, il s’agit de procédures pour crimes. 34 sont situés sur la
zone brestoise, 22 sur la zone quimpéroise et sept sur la zone
morlaisienne. Les 32 autres dossiers ont été ouverts pour des délits
dits complexes, comme ceux de délinquance financière.
Pour
l’affaire des prostituées nigérianes, deux coups de fil m’avaient suffi
à vérifier une hypothèse qui me sautait aux yeux. Je ne comprends pas
que la justice brestoise n’ait jamais pu remonter la filière.
Quant
aux affaires de viols, par ici, que les victimes soient mineures ou
non, elles ne sont généralement écoutées que de manière illégale pour
satisfaire aux desideratas des violeurs, pédophiles ou proxénètes.
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