Quel sera le sort réservé aux terroristes du 12 juin dernier quand ils seront tous identifiés ?
L'Inde annonce avoir abattu les trois terroristes responsables du sanglant attentat de Pahalgam
Les auteurs de l'attaque étaient recherchés depuis plus de 3 mois par les forces de sécurité indiennes. L'annonce a été l'occasion pour Narendra Modi de nier le rôle des Etats-Unis dans le cessez-le-feu négocié avec le Pakistan, tenu pour responsable de l'attentat de Pahalgam.

Par Clément Perruche
C'est une heureuse coïncidence. Alors que les députés indiens interrogeaient le gouvernement sur l'opération « Sindoor » lancée contre le Pakistan après l'attentat meurtrier de Pahalgam, le ministre de l'Intérieur indien, Amit Shah, a annoncé mardi en plein débat que les responsables de l'attaque terroriste avaient été neutralisés dans la journée de lundi.
« Tous les trois ont été abattus », a-t-il expliqué devant la chambre basse du Parlement indien. Cela faisait plus de trois mois que ces hommes étaient recherchés par les forces de sécurité du pays. Ils auraient été encerclés et éliminés dans une zone forestière située à seulement 30 kilomètres de Srinagar, la plus grande ville du Cachemire.
Bon timing
Les trois individus seraient des ressortissants pakistanais, a annoncé le ministre de l'Intérieur, indiquant que deux d'entre eux appartenaient au Lashkar-e-Taiba, un groupe terroriste bien connu et installé au Pakistan. « Les agences de sécurité indiennes ont des preuves détaillées de leur implication dans cette attaque », a déclaré le ministre de l'Intérieur, précisant que les fusils et munitions retrouvés sur les lieux de l'assaut correspondaient aux balles utilisées lors de l'attaque de Pahalgam.
Avec ces annonces, le gouvernement de Narendra Modi coupe l'herbe sous le pied de ses adversaires. Lundi, de nombreux députés de l'opposition avaient en effet interrogé le gouvernement sur le sort des attaquants de Pahalgam et la lenteur avec laquelle l'enquête visant à retrouver les terroristes était menée, dans un territoire qui est, de surcroît, l'un des plus militarisés de la planète.
Guerre avec le Pakistan
Les trois hommes étaient activement recherchés depuis le 22 avril, date à laquelle ils avaient fait irruption dans une vallée bucolique non loin de la ville de Pahalgman, au Cachemire, et exécuté à bout portant 26 hommes, dont 25 Indiens et un Népalais. Selon les témoins présents, les terroristes avaient demandé leur religion à ces hommes avant de les abattre, parfois devant leurs femmes.
En Inde, l'attentat avait suscité une vague d'émotion inédite. Mais l'attaque terroriste avait surtout eu pour conséquence de provoquer un conflit de grande intensité avec le Pakistan voisin. New Delhi avait en effet considéré que le voisin honni était le véritable commanditaire de l'attaque. Depuis des années, Islamabad est accusé d'apporter un soutien politique, logistique et financier à différents groupes terroristes menant des opérations dans la partie indienne du Cachemire, territoire que le Pakistan revendique dans sa totalité. Islamabad, de son côté, a toujours démenti toute responsabilité dans l'attaque.
Après l'attentat de Pahalgam, Narendra Modi avait juré de se venger et a mis à exécution ses promesses en lançant, le 7 mai, l'opération « Sindoor » contre le Pakistan. L'armée indienne a commencé par effectuer des frappes aériennes sur ce qui a été présenté comme des camps d'entraînements de groupes terroristes situés en plein territoire pakistanais. L'armée pakistanaise avait ensuite répliqué, entraînant les deux pays dans un affrontement d'une intensité inédite en plus de 25 ans. Après quatre jours lors desquels les deux frères ennemis ont échangé des attaques de drones suicides, des tirs d'artillerie et de missiles, les deux voisins ont finalement négocié un cessez-le-feu annoncé par Donald Trump sur les réseaux sociaux.
Modi recadre Trump
Le débat parlementaire autour de l'opération « Sindoor », a également été l'occasion pour le Premier ministre, Narendra Modi, de nier le rôle joué par Donald Trump dans le cessez-le-feu avec le Pakistan. « Aucun dirigeant étranger ne nous a demandé de mettre fin à l'opération », a déclaré le leader hindou sans mentionner directement le Président américain. En Inde, l'annonce par Donald Trump du cessez-le-feu avait irrité le gouvernement car il donnait le sentiment que New Delhi avait été contraint d'accepter une trêve sous la pression américaine.
Un narratif réfuté par le gouvernement indien, lequel clame depuis la fin des affrontements que c'est le Pakistan qui a réclamé un cessez-le-feu après que certains de ses sites militaires stratégiques ont été touchés par des frappes indiennes. Mardi, Narendra Modi a répété que c'était bien l'Etat-Major pakistanais qui avait « supplié » l'Inde d'arrêter les combats.
Clément Perruche (Correspondant à New Delhi)
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