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lundi 17 juin 2024

Chez Mitterrand et à Nevers, des pédocriminels satanistes

 

 

 

 

Encore un cas totalement affolant et aussi édifiant.

Tout comme Chantal Frei et Inès Chatin, Maria Albertina Machado n'a pas connu ses parents biologiques et semble avoir fait l'objet d'un trafic d'enfants, possiblement, en ce qui la concerne, en provenance d'Espagne, alors que ses deux "parents" maltraitants à Nevers ou à proximité sont portugais.

Elle pourrait en effet avoir été volée dans un couvent madrilène dont une soeur de sa "mère" portugaise était mère supérieure l'année de sa naissance, en 1975.

Personnellement, je lui trouve un type andalous. On doit souvent le lui dire. L'Andalousie est précisément l'une des régions les plus touchées par les vols de bébés organisés depuis la guerre civile (1936-1939) et jusque dans les années 1990.

N.B. : Puisqu'il existe une photographie d'elle et de plusieurs de ses frères et soeurs enfants avec un homme et une femme qu'on lui dit être ses parents et qu'elle ne reconnaît pas, leur situation à tous pourrait être comparable à celle des deux givrés René et Renée Luraghi (alcoolisme, violence, troubles psychiatriques divers, dont la perversité narcissique) qui ont accueilli dès leur naissance pour les élever avec leurs propres enfants Francis Jean (continuellement défoncé par son père de manière gratuite, jusqu'à la mort, d'une overdose, à 22 ans), Pascal Edouard dit Cyprien (le chouchou de ses deux parents au moins jusqu'à l'arrivée de sa petite soeur lorsqu'il avait 4 ans, surprotégé jusqu'à prendre l'ascendant sur ses parents et les quitter définitivement dans la violence à 14 ans parce que son père ne le laissait plus écouter ses disques à tue-tête, et sans aucun diplôme en poche, pour devenir hors-la-loi, toxicomane, alcoolique, pédocriminel, trafiquant de drogue, cybercriminel, d'une violence inouïe, terroriste "islamigré", mythomane, calomniateur et harceleur, ce psychopathe ayant de plus le toupet de se prétendre écrivain alors que tous ses "bouquins", dont le premier a été entièrement réécrit par le correcteur de l'éditeur et le second publié suite à ses lettres de menaces à l'éditeur, ne sont toujours en relation ou motivés que par ses activités pédocriminelles en réseau ou gang mafieux très organisé) et Catherine ou Cathy Luraghi, les enfants de la demi-soeur de Renée, la tata Rollande qui était prostituée.

Il n'est pas impossible que la mère biologique de Maria Albertina Machado fût déjà elle-même une possession du réseau qui l'a exploitée.

Et il y a aussi des religieuses qui se font violer par des hommes d'Eglise.

Ensuite, il est exact que la "prédestination" de certaines victimes ne résulte que des décisions qui sont prises les concernant au sein d'organisations criminelles - comme pour moi à partir du moment où l'une d'elles m'est tombée dessus il y a maintenant plus de trente ans, à l'âge adulte, dans mon milieu professionnel : les mafieux ne m'ont jamais lâchée et ce sont bien toujours eux qui m'ont désignée comme cible à tous mes agresseurs ou harceleurs depuis plus de trente ans, tous de leurs sbires ou complices; je n'ai jamais eu affaire à des individus isolés et n'ai jamais eu, non plus, aucun problème avec des marginaux; cela dit, j'étais déjà menacée de mort enfant en raison des activités bénévoles de mon père : il faisait du bien, c'est mal... et recevait en conséquence des lettres de menaces de mort portant sur ses enfants, accompagnées de photographies de ceux-ci prises sur leurs lieux de vacances... et j'étais aussi du même fait déjà martyrisée à l'école (à partir de la 6ème, où l'on commence à être noté...) par les mêmes extrême-gauchistes que plus tard, les complices de mes employeurs mafieux, à savoir la criminelle Josette Brenterch du NPA de Brest et ses amis, auxquels je serai directement confrontée en 2004 et 2005 dans l'association AC ! Brest où je faisais preuve des mêmes "déviances" que mon père en apportant bénévolement mon aide à des personnes en détresse (chômeurs, précaires et exclus dont les droits n'étaient pas respectés... par des syndiqués à la CGT...).

Encore un point à noter : Pierre Bérégovoy, que Maria Albertina Machado cite parmi ses abuseurs, est entré dans la Résistance via le groupe « Résistance-fer » après être entré sur concours à la SNCF en 1942, ce qui en fait un proche des fondateurs de la Famille Adoptive Française en 1946 (cf. cas d'Inès Chatin). Par ailleurs, il a été très brièvement ministre de la Défense en mars 1993 (20 jours) tout en étant Premier ministre depuis près d'un an, et j'ai ensuite beaucoup entendu parler de son suicide à Nevers le 1er mai 1993. De notoriété publique, il était harcelé par l'homme d'affaires libanais Samir Traboulsi :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_B%C3%A9r%C3%A9govoy

Pierre Bérégovoy est cependant rattrapé par le cas de Samir Traboulsi, un financier libanais ami de sa famille, lequel se débat avec la justice, depuis 1989, dans l'affaire Pechiney-Triangle, un délit d'initié présumé qui semblait mettre en cause également les milieux politiques. Alain Boublil, son directeur de cabinet, est également impliqué et contraint de démissionner. Dès l'instant où Bérégovoy a été nommé à nouveau ministre des Finances en 1991, on sait maintenantLivre 1 que, selon ses propres dires, il avait été littéralement harcelé par l'homme d'affaires qui, ne voulant pas être inculpé par le juge d'instruction Édith Boizette, paraissait en mesure de faire pression sur son ami. Ainsi, au moment où Traboulsi est renvoyé devant un tribunal correctionnel en , il semble qu'il ait averti le Premier ministre qu'il dévoilerait que l'affaire dans laquelle il était incriminé avait débuté lors du dîner d’anniversaire de mariage du couple Bérégovoy, qui s'est tenu le au restaurant « Chez Edgar », à ParisLivre 1.

Or, notamment, la FAF a accueilli des enfants du Liban.

En outre, en 1975, la directrice de la FAF est Simone Chalon, ancienne Résistante originaire de la Nièvre et très impliquée dans l'accueil de réfugiés espagnols dès l'année 1938 :

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/comment-le-presume-pedocriminel-jean.html

Simone Chalon est née à Saint-Amand-en-Puisaye dans la Nièvre, de Jules Pierreclaud et Lucie Charpentier [le 31 octobre 1922]. Elle est l’aînée de quatre enfants.

Son engagement commence quand, âgée d'une quinzaine d’années, elle aide son père à préparer l’accueil des réfugiés espagnols. Celui-ci, conseiller municipal de Cluny, est en effet chargé avec le futur résistant Jean-Louis Delorme de superviser localement le plan que le gouvernement français prépare dès le début de l'année 1938 sur l'ensemble du territoire dans la perspective de la défaite de la République espagnole.

 

Lire ou relire :

http://satanistique.blogspot.com/2024/05/a-lyon-des-pedocriminels-satanistes.html

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/en-belgique-des-pedocriminels-satanistes.html

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/en-suisse-des-pedocriminels-satanistes.html

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/pedocriminalite-he-chantal-frei-ete.html

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/pedocriminalite-la-secte-bouddhiste-de.html

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/comment-le-presume-pedocriminel-jean.html

http://satanistique.blogspot.com/2024/06/nicolas-revel-fils-et-frere-de.html

 

 

https://www.parismatch.com/Actu/International/Espagne-justice-pour-les-enfants-voles-156632

Espagne: Justice pour les enfants volés

 

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A Bilbao, le 13 février 1978, Dolorès Chumillas, une humble femme de ménage, donne naissance à une petite fille. Quand elle réclame son enfant, le curé qui lui avait conseillé la clinique la gifle et la menace : « Tu n’as rien vu, tu ne sais rien et tu te tais. » Une sœur lui remet cette photo, c’est tout ce qui lui reste de sa fille. La clinique nie la naissance de l’enfant.

A Bilbao, le 13 février 1978, Dolorès Chumillas, une humble femme de ménage, donne naissance à une petite fille. Quand elle réclame son enfant, le curé qui lui avait conseillé la clinique la gifle et la menace : « Tu n’as rien vu, tu ne sais rien et tu te tais. » Une sœur lui remet cette photo, c’est tout ce qui lui reste de sa fille. La clinique nie la naissance de l’enfant.
© Pedro Valeros

Par Pascal Meynadier

Le franquisme volait les enfants des « rouges » (républicains) pour les rééduquer. Par la suite, c’est devenu un trafic crapuleux, très rentable, dirigé par des réseaux mafieux jusque dans les années 90. Le 27 janvier, les ­associations de victimes défileront pour ­commé­morer de nouveau l’anniversaire de la ­première plainte collective. La justice refuse de les entendre en vertu de la loi d’amnistie ­datant de 1977. Mais les traumatismes sont là, ­enfants et ­parents demandent des comptes.

Somos quienes creemos ser ? » (« Sommes-nous ce que nous croyons être ? ») Cette question, les ­Espagnols sont de plus en plus nombreux à se la poser. Ma mère est-elle vraiment ma mère ? Mon frère aîné est-il vraiment mort ? Pourquoi je ne ­ressemble pas à mes parents ? Une Barcelonaise a retrouvé sa mère biologique quarante ans après sa naissance, grâce à des détectives et à des tests ADN. Au ­moment des retrouvailles, la mère avait le certificat de décès de sa fille dans les mains et la fille, son certificat de naissance barré d’un tampon officiel « Adoptée, de mère inconnue » ! Pendant dix-sept ans, Arturo Reyes a fleuri la tombe de son fils, prétendument mort à la naissance, avant de découvrir que le petit cercueil était vide. Est-il toujours vivant ? A-t-il été adopté ? Comme Arturo, des dizaines de familles andalouses ont trouvé des cercueils vides lors d’une récente exhumation dans un cimetière de Cadix. Francisca Pinto s’en est aperçue lors d’un banal transfert dans un autre cimetière. Une association a recensé plus de 300 cas similaires, rien qu’en Andalousie. Signe de l’émotion populaire, une pétition spontanée a recueilli 30 000 signatures pour une ouverture immédiate des fosses communes. De son côté, la presse n’en finit plus de donner la parole aux victimes. A Carmen, par exemple, qui a passé quarante-deux ans à chercher sa sœur, née cinq minutes après elle, à la maternité O’Donnell de Madrid, autrefois appelée clinique du Generalisimo Franco.

Bébés offerts pour la fête des Rois

Chaque début d’année, à la saison de la fête des Rois, en prévision du jour de l’Epiphanie où l’on reçoit traditionnellement ses cadeaux, une épidémie d’otites provoquait une hécatombe de morts statistiques dans cette clinique. Les enfants étaient-ils offerts en cadeau ? Coordinatrice de la Plateforme des enfants volés, la Madrilène Mar Soriano a « perdu » sa sœur dans cette clinique, morte d’une « otite », comme huit ­autres enfants ce jour-là… Aujourd’hui, la parole se libère. L’heure est à la confession en Espagne. Sur leur lit de mort ou par testament, des parents révèlent à leurs enfants les avoir achetés, et des religieuses confessent leur rôle dans cet immense réseau mafieux. C’est après avoir lu, dans le quotidien « El Pais », le témoignage bouleversant d’une dénommée Liberia Hernandez, qui cherchait en vain sa mère biologique, qu’une religieuse de 73 ans est sortie de son silence, avouant que la sœur supérieure de la maternité de Ténériffe (îles Canaries) s’était livrée à un trafic d’enfants tout au long des années 60, en accord avec les autorités de l’époque.

La religieuse se souvient d’ailleurs « parfaitement » de la mère de Liberia Hernandez « qui s’accrochait aux barreaux de la maternité en hurlant qu’on lui rende son bébé ». La petite Liberia a été vendue à un couple de fonctionnaires, proche du pouvoir franquiste, qui vivait près d’Alicante, dans le sud-est de l’Espagne. Diffusée sur la chaîne de télévision privée Antena 3, la série documentaire en six ­épisodes « La fabrique des bébés » a révélé au grand public l’étendue des complicités : médecins, gynécologues, sages-femmes, curés, sœurs, policiers, etc. Depuis, les demandes de vérification d’ADN auprès des organismes spécialisés s’envolent. De reportages chocs en émissions de télévision, de manifestations en procès, le public découvre peu à peu une effroyable vérité que les autorités avaient tenté plus ou moins de cacher, même longtemps après la mort de Franco, en 1975.

De la fin des années 40 jusqu’au début des années 90, plus de 300 000 bébés espagnols auraient été volés ou adoptés ­illégalement. Dans le quotidien « El Mundo », le sociologue Francisco Gonzalez de Tena affirme avoir décelé des cas d’enfants volés jusqu’en 1995… Encore récemment, le 26 janvier 2011, sur le plateau de la très populaire émission « Espejo publico » d’Antena 3, l’avocat des victimes de cet horrible forfait, Me Enrique Vila, confirmait ce chiffre à peine croyable : « Les gens m’ont critiqué quand j’ai parlé de 300 000 enfants volés, mais je me rends compte que ce chiffre est encore trop ­faible. » Spécialisé en recherche de paternité, Enrique Vila ­estime que plus de 15 % des actes de naissance sont des faux officiels ! En pointe sur ce dossier depuis une dizaine d’années, cet avocat à la voix posée explique : « Depuis cinquante ans, un réseau mafieux de trafic de bébés s’est mis en place. On enlevait des nouveau-nés à leur mère pour les vendre à des prix allant de 300 euros dans les années 50 à 6 000 euros dans les années 90, soit bien après la chute de Franco. »

Des couvents catholiques orchestraient le trafic

Né au lendemain de la guerre civile espagnole, le « transfert » de bébés avait, à l’origine, des raisons idéologiques. Il s’agissait, selon les mots d’ordre franquistes, de « combattre la propension dégénérative des enfants ayant grandi dans une atmosphère républicaine ». Un premier décret (23 novembre 1940) accordait, aux seules personnes « irréprochables du triple point de vue religieux, éthique et national », la tutelle d’enfants dont « l’éducation morale était en danger ». Une deuxième loi, datant du 4 décembre 1941, a ensuite permis d’inscrire les enfants des parents fusillés, disparus, exilés, prisonniers, fugitifs ou clandestins au registre civil sous un nouveau nom, pour pouvoir être adoptés plus facilement. Dans son livre « Les enfants invisibles de la chambre noire », Francisco Gonzalez de Tena n’hésite pas à dénoncer ces décrets comme ayant « fourni une couverture officielle à une gigantesque opération de vols d’enfants, perpétrée par le régime franquiste ». Ce n’est qu’à partir des années 60 que le trafic de bébés s’est transformé en un pur commerce lucratif. Les victimes : des mères célibataires, des mineures, voire des couples analphabètes, pauvres.

C’est le juge Baltasar Garzon qui, le premier, dans un arrêt du 18 novembre 2008, a attribué aux franquistes « le ­développement d’un système de disparition d’enfants mineurs de mères républicaines (mortes, prisonnières, exécutées, exilées ou disparues) pendant plusieurs années, entre 1937 et 1950 ». Avant d’être dessaisi, puis suspendu pour « prévarication », c’est-à-dire pour avoir enfreint « sciemment » la loi d’amnistie générale de 1977 en enquêtant sur les crimes du franquisme, le magistrat andalou avait évalué à plus de 30 000 le nombre d’enfants de prisonnières politiques placés sous ­tutelle de l’Etat franquiste, ce qui aboutissait automatiquement à la perte de l’autorité parentale sur l’enfant. Les chiffres de Garzon s’appuyaient sur les enquêtes de l’historien catalan ­Ricard Vinyes, qui avait mené de minutieuses recherches sur le Patronat de Saint-Paul. Cette institution religieuse avait géré, pour le compte du ministère de la Justice franquiste, l’entrée dans les ordres de 30 960 enfants de prisonniers républicains, répartis dans 258 centres entre 1944 et 1954. Les buts de cette maison de patronage étaient explicites : « Les 30 000 enfants passés par le Patronat peuvent être de ceux qui entonneront la marche triomphale de l’Espagne, qui, avec les “évacuations” *, perdit douloureusement un jour 10 000 enfants que la Russie accueillit. » Dans son arrêt, le juge Garzon avait pris soin de ne pas donner davantage de précisions, étant donné, selon lui, « le nombre indéterminé d’enfants qui, de manière systématique, préconçue et avec une volonté véritablement criminelle », ont été enlevés à des familles « qui ne s’ajustaient pas au nouveau régime ».

Les responsables sont connus

Face au refus du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero de remettre en cause la loi d’amnistie, les associations ont donc décidé de changer d’angle d’attaque, en écartant les vols d’enfants sous la dictature franquiste. « Le vol systématique de bébés dans les cliniques et les maternités dont nous avons connaissance n’a rien à voir avec Franco. Certains sont survenus dans les années 90, car c’était un commerce très lucratif », explique Antonio Barroso, le président de l’Anadir, l’Association nationale des victimes des adoptions irrégulières qui milite pour que l’Etat espagnol accepte enfin d’ouvrir toutes ses archives publiques et privées. Les responsables sont connus : il s’agit de médecins, sages-femmes, infirmières, curés, sœurs, responsables de l’état civil. Les enquêtes avancent très lentement, l’année 2012 a mal commencé pour les associations de victimes : leur demande d’une commision d’enquête parlementaire a été rejetée la première semaine de janvier. Pour maintenir la pression, ces associations iront manifester devant les bureaux du procureur général de l’Etat le 27 janvier, date anniversaire de la première plainte collective concernant 261 cas de bébés volés.

* Jesus Hernandez, dans son livre « La grande trahison », révèle qu’au cours de la guerre civile 5 000 enfants ont été « évacués » des zones républicaines en Union soviétique : 2 000 moururent en Sibérie.

Antonio Barroso

Il y a trois ans, ce Barcelonais a eu le choc de sa vie. Agé de 41 ans, il a découvert que sa mère n’était pas sa mère biologique. Il avait été vendu, par un médecin de Saragosse, 200 000 pesetas, le prix en 1970 d’un petit appartement. C’est un ami d’enfance, Juan-Luis, qui lui a révélé ce que lui avait confié son propre père sur son lit de mort. Incrédule, Antonio Barroso n’a d’abord pas voulu le croire. Son acte de naissance, établi par l’hôpital, ne souffrait aucune contestation. Sa filiation semblait irréfutable, d’autant que sa vieille mère de 80 ans restait inflexible : « Tu es bien mon fils. » Le résultat de l’analyse ADN a pourtant démontré le contraire : Antonio n’avait aucun lien de sang avec sa mère. Il a fallu cette preuve pour qu’elle lui avoue la vérité. Abasourdi, il a porté plainte contre l’établissement hospitalier, mais a été débouté. Le tribunal a classé l’affaire pour prescription. Têtu, le Catalan n’en est pas resté là : il a fondé, en février 2010, l’Anadir, qui révélera l’ampleur réelle du trafic.


https://www.leparisien.fr/international/scandale-des-bebes-voles-sous-franco-un-proces-historique-en-espagne-07-09-2018-7879530.php

Scandale des «bébés volés» sous Franco : un procès historique en Espagne

Le premier procès du scandale des nourrissons soustraits à leurs mères sous le franquisme s’est ouvert cette semaine. Plus de 40 ans après la mort du Caudillo, l’Espagne explore ce passé qui ne passe pas.

La pancarte brandie par les manifestants demande le respect des droits de l’homme pour les bébés volés. Le procès d’un ancien obstétricien soupçonné d’avoir subtilisé un bébé à sa mère biologique passionne le pays.
La pancarte brandie par les manifestants demande le respect des droits de l’homme pour les bébés volés. Le procès d’un ancien obstétricien soupçonné d’avoir subtilisé un bébé à sa mère biologique passionne le pays. AFP/OSCAR DEL POZO

 

Qui rendra leur identité aux bébés volés du franquisme ? En Espagne, les plaidoiries se sont achevées cette semaine dans le procès historique qui passionne le pays, confronté aux fantômes de son passé. Ce procès oppose Eduardo Vela, un ancien obstétricien de 85 ans à Inès Madrigal, 49 ans.

L'accusé, contre qui onze ans de prison ont été requis, est soupçonné d'avoir subtilisé Inès Madrigal à sa mère biologique en 1969, alors qu'elle était bébé, afin de la confier à une famille ne pouvant pas avoir d'enfants. Cette pratique était monnaie courante sous la dictature du général Francisco Franco (1939-1975), et consistait à placer des nouveau-nés dans des familles aisées, partisanes de l'idéologie « nationale-catholique » du régime franquiste. Les parents victimes de ces vols étaient souvent des opposants à Franco, prisonniers politiques ou condamnés à mort, proches du communisme et de la gauche radicale.

Eviter toute «contamination idéologique»

Comme sous la dictature des colonels en Grèce (1967-1974), le but des franquistes était d'éradiquer toute trace du communisme dans la société, cette idéologie étant assimilée à une déviance, voire une maladie mentale. L'idée, dans l'optique franquiste, était donc de soustraire les nouveau-nés à toute « contamination idéologique » en les plaçant dans un milieu politiquement « sain ». Pratique adoptée ensuite sous la dictature du général Videla en Argentine, à la fin des années 1970.

A partir des années 1950, les vols de bébés visèrent plus largement les enfants nés hors mariage, les familles défavorisées ou trop nombreuses. L'Eglise catholique espagnole, favorable au régime, est accusée d'avoir participé à ce trafic, qui aurait concerné entre 130 000 et 150 000 enfants.

Plus sordide encore, les vols de bébés espagnols auraient continué jusque dans les années 1980, après la chute de Franco : les coupables, d'un cynisme absolu, avaient continué sur leur lancée, en troquant leurs motivations politiques pour des considérations financières.

Depuis la fin du régime militaire espagnol, plus de 2000 plaintes ont été déposées pour des faits similaires, mais aucune n'a jamais abouti. Une condamnation d'Eduardo Vela consisterait donc une première.

Briser l'omerta qui règne autour du franquisme

Son procès est révélateur du climat espagnol depuis la prise de fonction du Premier ministre social-démocrate Pedro Sanchez. Le nouveau chef du gouvernement entend briser l'omerta qui règne autour du franquisme. Une loi de 1977 a en effet amnistié toute personne ayant commis des actes criminels sous le régime du caudillo. A sa mort en 1975, le dictateur nationaliste a même été enterré dans l'immense mausolée de la Valle de los caidos. Ce mémorial, qui commémore également les combattants nationalistes et républicains de la guerre civile espagnole (1936-1939), accueille près de 450 000 visiteurs par an, ce qui en fait l'un des monuments les plus visités du pays.

Me Sanchez a récemment exprimé le souhait d' exhumer la dépouille de Franco, considérant sa présence dans le mausolée comme une apologie du fascisme. Cette décision divise profondément les espagnols. Selon un sondage paru dans El Mundo, 40,9 % d'entre eux soutiendraient l'exhumation et 38,5 % la critiqueraient. Pedro Sanchez entend également revenir sur la loi d'amnistie de 1977 par la création d'une commission d'enquête sur les crimes du régime franquiste. De telles commissions avaient permis de condamner les responsables des dictatures d'extrême-droite d'Amérique du Sud, comme au Chili ou en Argentine. Outre les combattants républicains tombés lors de la guerre civile, plus de 30 000 personnes auraient été tuées par le régime de Franco.


https://fr.euronews.com/2022/10/07/espagne-les-bebes-voles-du-franquisme-reconnus-comme-victimes

Espagne : les "bébés volés" du franquisme reconnus comme victimes 

 

Des manifestants tenant des poupées de bébé et des pancartes sur lesquelles on peut lire "Droits humains pour les bébés volés" à Madrid, le 26 juin 2018.
Tous droits réservés Photo : OSCAR DEL POZO (AFP)
 
Par Euronews avec AFP
Publié le

Adopté définitivement mercredi par le Sénat, un texte de loi phare du gouvernement de gauche reconnaît pour la première fois comme victimes du franquisme les bébés enlevés à leurs familles durant la Guerre civile (1936-1939) et la dictature (1939-1975).

L'exhumation de celle qui devait être sa jumelle a levé ses derniers doutes. Les ADN ne correspondaient pas et Maria José Picó Robles devient alors certaine que cette sœur, qu'elle cherche toujours, est l'un des nombreux "bébés volés" sous le régime franquiste en Espagne.

"C'était là", dit cette salariée dans le paramédical de 60 ans, les yeux larmoyants et la gorge nouée, en montrant la fosse commune du cimetière d'Alicante (sud-est) où sa sœur était censée avoir été officiellement enterrée.

"C'est l'ADN qui est notre espoir"

"On a dit à ma mère que ma sœur était morte deux jours après la naissance (en 1962). Elle n'a pas eu le droit de voir le corps et on ne l'a pas laissé assister à l'enterrement", raconte Maria José à l'AFP.

Il y a une dizaine d'années, lorsque les première affaires de "bébés volés" éclatent dans le pays, Maria José et ses parents, saisis par le "doute" et "l'angoisse", se demandent s'ils ne sont pas aussi victimes de ce scandale.

Ils commencent alors à rassembler des documents, entachés d'irrégularités, avant de saisir la justice qui ordonnera l'exhumation des ossements en 2013.

Depuis, la sexagénaire, qui préside une association consacrée aux bébés volés, poursuit inlassablement ses recherches.

Elle a laissé son ADN dans plusieurs banques génétiques et espère que sa sœur, prise d'un doute sur ses origines, aurait pu faire de même. "C'est l'ADN qui est notre espoir", explique-t-elle, priant pour "recevoir un jour un appel" d'un laboratoire.

Les Républicaines accusées de transmettre le "gène" du marxisme

Adopté définitivement mercredi par le Sénat, un texte phare du gouvernement de gauche reconnaît pour la première fois comme victimes du franquisme les bébés enlevés à leurs familles durant la Guerre civile (1936-1939) et la dictature (1939-1975).

Durant la répression qui a suivi le conflit, ce vol institutionnalisé avait pour but de soustraire des enfants à des républicaines accusées de leur transmettre le "gène" du marxisme.

Mais il a ensuite touché, à partir des années 1950, des enfants nés hors mariage ou dans des familles pauvres ou nombreuses.

Souvent grâce à la complicité de l'Église, ils étaient déclarés morts après l'accouchement, sans que l'on fournisse de preuves aux parents, puis adoptés par des couples ne parvenant pas à avoir de bébés et en général proches du régime "national-catholique" de Franco.

Après la mort de Franco en 1975, des trafics de bébés ont perduré, principalement pour des raisons financières, jusqu'en 1987 et l'adoption d'une loi renforçant le contrôle de l'adoption.

Des vols similaires ont également eu lieu sous la dictature militaire en Argentine ou sous celle de Pinochet au Chili. En Argentine, l'organisation des Grands-mères de la Place de Mai estime qu'un peu moins de 500 bébés sont nés en captivité et ont été illégalement remis à d'autres personnes.

En Espagne, il n'y a aucune estimation officielle du nombre de bébés volés mais les associations de victimes parlent de plusieurs milliers d'enfants concernés.

La justice avait estimé en 2008 que plus de 30 000 enfants de républicains morts ou faits prisonniers durant la Guerre civile, dont certains ont pu être "volés", ont été placés sous tutelle par l'État franquiste rien qu'entre 1944 et 1954.

Quelques rares Espagnols ont retrouvé par miracle la trace de leurs proches

2 136 plaintes à ce sujet ont été enregistrées en Espagne entre 2011 et 2019 mais aucune n'a abouti, principalement en raison de la prescription des faits.

Si la justice est en panne, quelques rares Espagnols, comme Mario Vidal, ont tout de même réussi à retrouver par miracle la trace de leurs proches.

"Mon père adoptif m'a dit qu'ils avaient payé 125 000 pesetas (725 euros), pour m'adopter", explique ce technicien-architecte de 57 ans vivant à Denia (sud-est) qui s'est lancé en 2011 à la recherche de ses parents biologiques.

Il se plonge alors pendant trois ans dans les archives de la région de Madrid, où il est né, et parvient à identifier sa mère... décédée 16 ans plus tôt.

"Cela a été l'un des jours les plus durs de ma vie", dit-il en confiant avoir été partagé entre "la satisfaction" de connaître ses origines et "le coup de massue" d'apprendre sa mort.

Issue d'une famille très conservatrice, sa mère l'avait eu hors mariage à 23 ans. Si un document officiel faisait état d'un abandon, un proche lui apprendra qu'elle avait tenté à plusieurs reprises de le récupérer à l'orphelinat mais en avait été empêchée et avait même été incarcérée pour cela.

Mario parviendra ensuite à retrouver son demi-frère, qui mourra trois ans plus tard, mais reste sans savoir qui est son père biologique. "Nous sommes les enfants d'une époque, dans laquelle ceux qui détenaient le pouvoir l'exerçaient comme bon leur semblait", dit-il.


https://www.lavie.fr/actualite/geopolitique/en-espagne-le-scandale-detat-des-bebes-voles-88447.php

En Espagne, le scandale d’État des bébés volés

 
Sous Franco et jusque dans les années 1990, des milliers de nourrissons ont été enlevés à leurs mères. Aujourd’hui encore, les familles attendent vérité et justice. 
 
Publié le 25/05/2023 à 11h47, mis à jour le 25/05/2023 à 11h47 • Lecture 12 min.
 

Comme chaque 25 mai, Journ&eacute;e internationale des enfants disparus, Mari Cruz Delgado, pr&eacute;sidente de SOS B&eacute;b&eacute;s vol&eacute;s Madrid, se mobilise.

Comme chaque 25 mai, Journée internationale des enfants disparus, Mari Cruz Delgado, présidente de SOS Bébés volés Madrid, se mobilise. • JOSE ANTONIO DE LAMADRID

Le temps n’a pas apaisé leur calvaire. Dans le local prêté à l’association Séville Bébés volés, présidée par Carmen Lorente, 65 ans, ses membres racontent leur terrible histoire. Chaque premier dimanche du mois, ces femmes manifestent face à la mairie, en quête de visibilité. Et chaque vendredi, elles se réunissent ici, au centre civique. À toutes ces mères, qui ont accouché dans l’ex-hôpital Virgen del Rocio ou des Cinco Llagas, un édifice Renaissance devenu le Parlement andalou, médecins et religieuses leur ont dit ce jour-là que leur bébé était mort, sans le leur montrer. Un mensonge et un crime, puisque en réalité leur enfant leur a été dérobé.

Pepi Rodriguez, 67 ans, cherche son premier bébé. « Sur l’historique médical, j’ai accouché en juillet et en septembre 1977 ! Le procureur m’a dit : “C’est une erreur sans importance.” » Fatima Otero, 61 ans, et son époux Miguel, 62 ans, cherchent leurs triplés, disparus à la naissance, en 1984. « Sur les trois, il y avait soi-disant deux siamois, mais nés pourtant sans césarienne : impossible ! » Carlotta Luna, 76 ans, est en quête de ses « jumeaux », nés en 1976. « Je n’ai même pas su qu’il y avait deux bébés. Rentrer chez soi les bras vides, c’est une douleur infinie ! » Antonia Cantero, 67 ans, sait que ses deux premiers enfants, nés en 1970 et 1971, lui ont été volés. « Sur une fiche, on a noté : “Gratuit”. Et il n’y avait pas de marché ? »

Le franquisme et le « gène marxiste »

En 2010, le scandale a éclaté en Espagne : on a su que des milliers d’enfants avaient été soustraits à leurs parents dans les maternités, sous la dictature du général Franco, mort en 1975, mais aussi bien après. À l’origine, le crime se voulait purge idéologique et eugénique : aux républicaines incarcérées, on arrachait leurs enfants pour éradiquer « le gène marxiste », préconisation du psychiatre Antonio Vallejo-Najera, formé chez les nazis.


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