Cette hache de boucher fut aussi l'arme retenue pour un duel à Lyon au XIXème siècle :
https://www.guichetdusavoir.org/question/voir/68199
Ainsi, dans le Courrier de Lyon du 12 septembre 1887, il est mentionné :
«
Le marquis de Pindray qui fut un spadassin incorrigible eut dans sa
vie de nombreux duels. L’un d’eux avec un boucher est particulièrement
intéressant. Un matin qu’il rentrait chez lui après une nuit de jeu, il
suivait pensif le long d’un trottoir, lorsqu’il fut violemment bousculé
par un garçon boucher qui accrochait à l’étal des quartiers de viande.
Pindray se fâche : discussion, menaces de part et d’autre. Bref, Pindray
lui propose une rencontre immédiate et lui dit de fixer ses armes. Le
boucher n’hésita pas et décrocha une doloire. On se battit, sur l’heure,
à la doloire : le boucher eut l’épaule presque détachée d’un coup de ce
bizarre instrument. Pindray mourut assassiné en Sonora lorsqu’il y mit
le pied à la tête de l’avant-garde de Raousset-Boulbon. »
Il s'agit de Charles de Pindray mort en 1852 :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_de_Pindray
Charles de Pindray
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Le marquis Charles de Pindray (né en 1816 et mort en juin 1852) est un aventurier français qui créa une colonie française au Mexique.
Biographie
Charles de Pindray est issu d'une famille noble du Poitou. Ses activités en France sont assez obscures. Il participe notamment en 1840 à une vaste escroquerie bancaire internationale.
Fuyant la police et la révolution de 1848, il émigre de France vers la côte est des États-Unis. En 1849, il décide de partir vers l'Ouest. Il intègre alors une caravane de colons partant à la conquête de l'Ouest. Pendant la traversée du continent, ses talents de chasseur sauvent la caravane de la famine. Tous les jours, il part chasser des animaux sauvages, pour ramener des vivres chaque soir. Arrivé à San Francisco, il décide de continuer cette activité et de vivre de sa chasse. Il achète une baleinière et parcourt les comtés de San Rafael et de Sonora, traquant infatigablement les ours et les élans. Aucun de ses employés n'aurait tenu plus d'une semaine sous ses ordres, tant la tâche était pénible.
Pindray acquiert bientôt une renommée considérable, notamment parmi la pègre locale. Il fréquente assidument les maisons de jeux et les prostituées dans les endroits les plus mal famés de San Francisco. Sa haute stature et son accoutrement font sensation. Il s'habille à la façon d'un mousquetaire avec de larges bottes en cuir et un grand chapeau de feutre ; des trophées de chasse pendent à son cou et il est parfois accompagné de la dépouille d'un ours, tirée dans une charrette. Il est de plus armé de pistolets ou d'un fusil de chasse, et une épée pend à son côté. Le prix du gibier étant descendu trop bas, il abandonne ses activités de chasse et devient l'intendant d'un propriétaire de bestiaux. Il mène les troupeaux à travers les terres sauvages de Californie jusque dans la Baie de Humboldt.
À cette époque, la rumeur court que se trouvent en Sonora des gisements de métaux précieux supérieurs à ceux de Californie. Pindray réunit alors 88 Français de San Francisco et s'embarque pour le Mexique. Il arrive à Guaymas en . Pindray et ses hommes sont bien reçus par les habitants, qui leur fournissent des vivres et du matériel. Ils s'installent près de Cocóspera, et sont bientôt rejoints par d'autres Français. La colonie compte alors 150 membres. Ils construisent une ferme, puis exploitent des mines. Ils tiennent en respect les Apaches, qui sont très vindicatifs dans la région. En échange, le gouvernement mexicain promet de fournir la colonie en denrées indispensables, mais ces promesses ne sont pas tenues. Face à la famine qui menace, de nombreux colons quittent Cocóspera. Il ne resta bientôt plus qu'une quarantaine de Français. Le , Charles de Pindray est retrouvé mort sous sa tente, une balle au milieu du front. On ne sut jamais s'il s'agissait d'un suicide ou d'un assassinat.
Les derniers colons de Cocóspera se rallièrent plus tard à l'expédition de Gaston de Raousset-Boulbon.
Bibliographie
- Léon Lemonnier, La ruée vers l'or en Californie, 1944, p. 158-159, 296-297 et 368-371
- Numa Broc, Dictionnaire des Explorateurs français du XIXe siècle, T.3, Amérique, CTHS, 1999, p. 259-260
- Olivier Cabiro, L'Affaire de la banque Glyn, 2022, Vendémiaire, pp. 24-29, 104-106, 127-147, 208-225, 241-245, 269-274
Références
- Ernest Vigneaux, Souvenirs d'un prisonnier de Guerre au Mexique lire en ligne sur Gallica
Liens externes
- (en) Livre électronique : A Frenchman in the gold rush; the journal of Ernest de Massey, Argonaut of 1849, translated by Marguerite Eyer Wilbur [archive]
- (fr) Article sur Études rurales [archive]
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