Suite des différents articles publiés depuis hier sur la condamnation de l’avocat grenoblois, avec, notamment, celui de Place Gre’net, très complet comme les précédents, à lire ici :
http://www.placegrenet.fr/2016/06/23/trois-ans-dinterdiction-dexercer-lavocat-bernard-ripert/95243
Extraits :
« Nous sommes secoués et abattus. Même quand on sait à quel point ils en veulent à Bernard Ripert, on ne pouvait anticiper qu’ils souhaitent le condamner à la mort professionnelle », se révolte Me Ronald Gallo, l’un des défenseurs de Me Bernard Ripert.
Bien qu’à l’issue de ces deux audiences Paul Michel ait requis contre le pénaliste sa radiation du barreau, la cour d’appel ne l’a pas suivi dans ses réquisitions.
Les attendus de l’arrêt – que nous avons pu consulter – soulignent en l’espèce le caractère disproportionné de la peine requise par le magistrat du parquet au regard des manquements à la discipline reprochés à Me Ripert.
Une « radiation de fait » pour les avocats de Me Ripert
Pour autant, les défenseurs du pénaliste affirment ne pas être dupes. Selon eux, cette relative clémence de la cour d’appel qui prend des apparences de demi-mesure, voire de compromis, n’est qu’une manière de déguiser les choses. Ils en sont intimement convaincus, il s’agit bel et bien là d’une « radiation de fait ». Une élimination.
Extrait des attendus de l’arrêt de la cour d’appel (cliquer sur l’image pour l’agrandir). © Joël Kermabon – Place Gre’net
Me Ronald Gallo ne manque d’ailleurs pas de s’en émouvoir. « Après l’avoir hospitalisé d’office en psychiatrie, ils lui interdisent aujourd’hui de travailler et de gagner sa vie. L’éliminer professionnellement c’est un peu l’éliminer physiquement », dénonce-t-il avec amertume.
Et de s’insurger. « Mais qu’a-t-il fait à ce point là pour justifier une telle férocité ? C’est un tombeau que la cour vient de dresser. Ils n’ont pas osé le radier […] Mais là, ils font semblant, c’est hypocrite ! »
Me Ronald Gallo va encore plus loin en soulignant « l’inadéquation des procédures disciplinaires intentées contre des membres des barreaux », dont il souhaite voir écarter tout magistrat (écouter son interview sur le site Place Gre’net).
Il y a de l’outrance, là. Il y en a souvent avec le provocateur Bernard Ripert, il y en a aussi de la part d’un certain nombre de ses avocats.
Rappelons donc, d’une part, que les différends entre avocats et magistrats sont excessivement rares, la plupart des litiges soumis aux instances disciplinaires des avocats concernant leurs clients ou d’autres justiciables, très nombreux à se plaindre, et d’autre part, que l’autorégulation d’une profession, quelle qu’elle soit, ne présente pas non plus toutes les garanties voulues pour le citoyen lambda, loin de là. Or, c’est bien pour lui que la profession existe, non pour les professionnels eux-mêmes.
Le procès de Me Ripert m’en rappelle un autre, l’un des multiples procès faits au proxénète qui dans les années 1990 a dirigé l’hôpital psychiatrique de Bohars, du CHU de Brest, après sa révocation de la fonction publique en 1999.
En effet, si son statut de fonctionnaire l’avait jusque-là toujours protégé de toute poursuite, comme de coutume à Brest, ensuite ce ne fut plus le cas, et il a été poursuivi et condamné, outre pour proxénétisme aggravé, mais uniquement pour avoir prostitué sa propre épouse, pour de multiples violences, avec ou sans armes, des dénonciations calomnieuses, des faux témoignages, des usurpations de titres, du fait qu’il se prévalait tantôt de son ancienne qualité de directeur hospitalier du CHU de Brest, qu’il avait perdue, tantôt de la qualité de commissaire de police, qu’il n’avait jamais eue, pour la confection de faux et l’usage de ces faux, et aussi pour un outrage à fonctionnaires de police dans l’exercice de leurs fonctions des plus croquignolesques…
Je précise ici à l’attention des deux débiles mentaux et malades mentaux extrêmement dangereux Pascal Edouard Cyprien Luraghi, de Puy-l’Evêque, et Jean-Marc Donnadieu, de Béziers, qu’il est inutile de me dénoncer au procureur de la République de Brest comme « diffamatrice » ou « calomniatrice » à raison de ce que je viens d’écrire, car j’ai le dossier complet de toutes les condamnations que j’évoque, en première instance à Brest comme en appel à Rennes.
Une de ces condamnations pour usurpation de titre résultait d’une plainte pour harcèlement et détournement de mineures déposée par le responsable d’un foyer de l’enfance du Finistère.
Il exposait avoir remarqué le manège du délinquant auprès de plusieurs des adolescentes dont il avait la charge, certaines s’étant plaintes que l’individu les harcelait tandis que d’autres, « fugueuses » régulièrement ramenées au foyer par celui-là même qui en définitive s’avérait être responsable de leurs disparitions, restaient silencieuses, puis avoir tenté d’en obtenir des explications et s’être alors vu menacer de perdre son poste, l’homme se présentant comme « directeur hospitalier du CHU de Brest » et faisant valoir ses relations haut placées, notamment dans le département.
Or, à cette date, le proxénète n’était plus fonctionnaire et avait perdu son ancienne qualité de directeur hospitalier. De ce fait, la justice locale l’avait poursuivi et condamné pour usurpation de titre et le directeur général du CHU de Brest, partie civile au procès, en avait obtenu des dommages et intérêts.
Quant au premier plaignant, soucieux de la sécurité des mineures sous sa responsabilité… c’est par moi qu’il a appris le devenir de sa plainte et son utilisation par le Tribunal de Grande Instance de Brest, lorsque je l’ai appelé pour en savoir plus sur cette histoire qui m’intriguait énormément, après avoir obtenu copie du jugement…
Sa plainte était restée sans suite, il n’avait jamais été interrogé par quiconque ni prévenu des poursuites engagées et de l’organisation d’un procès…
Comme ils en ont l’habitude, les notables locaux avaient réglé leurs comptes entre eux, continuant à traiter par le mépris les vraies victimes du psychopathe, comme ils l’avaient toujours fait auparavant.
http://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/l-avocat-bernard-ripert-interdit-d-exercer-pendant-3-ans_1805532.html
L’avocat Bernard Ripert interdit d’exercer pendant 3 ans
Par AFP , publié le 23/06/2016 à 16:48 , mis à jour à 16:48
Grenoble – Bernard Ripert, ancien avocat de l’organisation armée d’extrême gauche Action Directe, a été condamné jeudi par la cour d’appel de Grenoble à trois ans d’interdiction d’exercer, dont un an avec sursis, dans le cadre de poursuites disciplinaires.
La cour d’appel n’a pas prononcé la radiation de l’avocat, requise par le procureur général Paul Michel, estimant que cette peine était « disproportionnée au regard des faits commis« , selon l’arrêt consulté par l’AFP.
« Leur décision correspond pour moi à une radiation« , a cependant estimé Me Ripert, qui vient d’avoir 66 ans.
« Une fois de plus, les magistrats de la cour d’appel de Grenoble se sont vautrés dans l’illégalité comme certains animaux le font dans leurs déjections« , a poursuivi le pénaliste grenoblois, brièvement interné en psychiatrie fin mai.
Il a évoqué une « décision inique et inadmissible qui sera à coup sûr cassée » par la cour de cassation.
« C’est un tombeau que la cour d’appel vient de dresser« , a commenté Me Ronald Gallo, un de ses défenseurs, parlant d’une « condamnation à mort sur le plan professionnel« . « Ils n’ont pas osé le radier mais ils font semblant, c’est hypocrite« , a-t-il ajouté.
Le tonitruant avocat à la barbe blanche, soutenu par de nombreux confrères et des manifestants lors de son procès, était poursuivi pour divers manquements.
Dans son arrêt, la cour souligne ainsi « la gravité des propos » tenus par l’avocat devant une cour d’assises en mars 2015, propos qu’elle juge « motivés par la volonté » d’ »entraver le fonctionnement » de la cour en « déstabilisant son président« .
Me Ripert avait lancé au président qu’il était « préférable de connaître le code avant l’audience que de le découvrir pendant ou après« .
Les magistrats pointent aussi la « violence des accusations portées » par Me Ripert dans un courrier adressé à un directeur de maison d’arrêt: l’avocat avait demandé au fonctionnaire s’il se croyait « en 1942 avec son surveillant minable« .
Enfin, la cour d’appel relève la « volonté manifeste » de l’avocat de ne pas respecter les sanctions disciplinaires déjà prononcées (trois sanctions depuis 2009).
Alors qu’il était déjà sous le coup d’une interdiction d’exercer d’un an, Me Ripert avait voulu défendre des clients devant deux cours d’assises. Il avait alors invoqué l’article 275 du Code de procédure pénale qui permet à un accusé de se faire défendre par un ami aux assises.
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