A l’époque, j’avais souligné son caractère typiquement brestois, puis ne m’en suis plus occupée.
Aujourd’hui, l’instruction de cette affaire est toujours en cours, et
n’a pas permis de rapporter beaucoup plus d’éléments qu’à ses débuts.
Sa fiche Wikipédia s’en est toutefois bien allongée.
Et le mobile du crime est désormais bien établi : il s’agit, comme en
témoignent très vite des proches des victimes, de la jalousie du
meurtrier à leur égard à propos d’un hypothétique héritage de 50 kg de
pièces et lingots d’or.
C’est exactement la même rapacité motivant aussi toutes les exactions
dont je suis victime depuis des lustres de la part de Brestois, la
perverse Josette Brenterch du NPA de Brest en tête.
Mais elle sous-tend de même très puissamment celles de ses complices
« déconnologues » Pascal Edouard Cyprien Luraghi, de Puy-l’Evêque, et
Jean-Marc Donnadieu, de Béziers.
Hubert Caouissin, qui a avoué avoir tué les membres de la famille
Troadec dans la nuit du 16 au 17 février 2017, souffrait d’une abolition
partielle du discernement au moment des faits, selon des experts
psychiatres. Les parties civiles ont demandé une contre-expertise. Plus
de 18 mois après les faits, les enquêteurs n’ont pas trouvé de trace du
trésor évoqué par l’accusé pour expliquer son geste.
Voici la maison familiale des Troadec, située à Orvault, dans la banlieue de Nantes. (Sipa)
Depuis un an et demi, les enquêteurs cherchent à résoudre l’énigme de
l’affaire Troadec, du nom de cette famille – Pascal et Brigitte, les
parents, Charlotte et Sébastien, les enfants – massacrée à Orvault, près
de Nantes, dans la nuit du 16 au 17 février 2017. Et l’une des réponses
pourrait se trouver du côté des expertises psychiatriques. Selon son
avocat maître Patrick Larvor, Hubert Caoussin – qui a avoué avoir tué
les Troadec et qui était en couple avec la sœur du père de famille,
Lydie -, souffrait en effet d’une abolition partielle du discernement au
moment des faits, selon Le Télégramme.
Une conclusion qui pourrait éventuellement avoir pour conséquence
d’atténuer sa peine, lors de son procès devant la cour d’assises, pas
prévu avant 2020.
Une hypothèse rejetée par les parties civiles, qui ont aussitôt
demandé une contre-expertise psychiatrique. « Il est difficile de parler
d’un dossier en cours d’instruction aussi complexe et dans lequel de
nombreux éléments restent à établir », a simplement commenté maître
Cécile De Oliveira, l’avocate des deux sœurs et de la mère de Brigitte
Troadec. « Dans les dossiers criminels, il y a une expertise
psychiatrique et une expertise psychologique. Cette dernière n’est pas
encore arrivée », a pour sa part déclaré maître Patrick Larvor, la
qualifiant « d’importante ».
Plusieurs éléments manquants compliquent l’affaire
Car plus de 18 mois après les faits, les enquêteurs ont du mal à
démêler les fils de l’histoire et à établir un scénario précis du drame.
Leur tâche est rendue compliquée par plusieurs éléments :
Le pied de biche, qu’Hubert Caouissin dit avoir utilisé pour tuer la
famille, n’a jamais été retrouvé. Lui assure l’avoir jeté par-dessus un
pont. Malgré les fouilles, l’arme n’a pas été retrouvée.
Les corps des quatre victimes n’ont pas été retrouvés entiers.
Hubert Caouissin a en effet raconté les avoir démembrés, puis d’en avoir
dispersé une partie dans le vaste terrain de sa propriété de
Pont-de-Buis-lès-Quimerch, dans le Finistère. Il aurait, selon ses
dires, brûlé une autre partie dans le four de sa propriété. Les crânes
n’ont jamais été retrouvés.
Malgré leurs recherches, les enquêteurs n’ont pas trouvé trace du trésor évoqué par Hubert Caouissin pour expliquer son geste.
L’affaire du « trésor » de famille
Toute l’affaire se situe dans ce dernier point. Passé aux aveux le 6
mars 2017, après avoir dans un premier temps assuré aux enquêteurs qu’il
n’était plus en contact avec sa belle-famille, Hubert Caouissin a en
effet expliqué q’un trésor était au coeur des tensions familiales.
Selon lui, l’histoire commence quand le père de Pascal Troadec
découvre, en faisant des travaux dans un logement qui lui appartient
dans le quartier de Recouvrance, à Brest, des lingots et des pièces
d’or. Il s’en serait emparé et aurait dissimulé ce trésor dans le garage
de la maison familiale. Gravement malade, il aurait confié à son fils,
Pascal, l’existence et le lieu de ce trésor, juste avant de mourir, en
2010. La femme du défunt, Renée, a témoigné dans les médias pour
confirmer l’existence de ce trésor, tout en disant ne l’avoir jamais vu
elle-même. Elle avait même raconté que son fils Pascal avait profité de
son absence pour récupérer le trésor, sans le partager avec sa soeur,
Lydie.
Une histoire qui aurait provoqué de vives tensions dans la
famille. Hubert Caouissin, en couple avec Lydie Troadec, n’aurait pas
supporté que sa compagne soit ainsi flouée par son frère. Selon son
récit, c’est pour espionner la famille Troadec et trouver des preuves de
l’existence de ce trésor qu’Hubert Caouissin se serait rendu à Orvault
la nuit du drame. Il s’était, à cet effet, muni d’un stéthoscope à
l’aide duquel il espérait les écouter à travers les murs. C’est alors
que le couple l’aurait surpris, qu’il aurait saisi un pied de biche et
massacré toute la famille.
Il assure donc que son geste n’était pas prémédité. Ce que refusent
de croire les sœurs de Brigitte Troadec, qui évoquent la haine que
vouait, selon elles, Hubert Caouissin à Pascal Troadec, et qui
l’accusent d’avoir organisé « le crime parfait ». Elles racontent
notamment que Hubert Caouissin avait fait supprimer le nom Troadec de sa
boîte aux lettres, pour faire seulement apparaître le prénom de sa
compagne, Lydie.
Le trésor reste introuvable… mais un trésor a bien disparu à Brest
Les enquêteurs ont fait de nombreuses recherches pour retrouver la
trace de ce trésor. Ils se sont notamment rendus à Monaco et en Andorre.
Les Troadec s’étaient rendus à plusieurs reprises à Perpignan avant le
drame, et les enquêteurs ont cherché à savoir s’ils n’avaient pas ouvert
un compte dans le micro-Etat voisin. Ils ont également étudié le train
de vie des Troadec, afin de voir s’il avait changé après la découverte
de ce trésor, ce qu’assurent par exemple Hubert Caouissin et Renée
Troadec. Mais rien n’a permis de faire ce constat.
Cette affaire a eu une résonance particulière parce qu’un trésor
constitué de lingots d’or a bel et bien disparu à Brest. En 1940, face à
l’arrivée des Allemands, le ministre des Finances de l’époque, Lucien
Lamoureux, décide en effet d’évacuer en urgence l’or de la Banque de
France vers l’étranger. Partis en train, les lingots et les pièces d’or
transitent par Brest avant d’être embarqués sur des bateaux. Mais
un paquet contenant 50 kilos d’or tombe à l’eau au moment du chargement
et n’a jamais été officiellement retrouvé.
A l’époque du drame d’Orvault, une habitante du Finistère avait témoigné de l’existence de cet or dans Le Télégramme.
Elle avait ainsi raconté que son père, en juin 1940, avait plongé dans
le port de Brest et découvert, avec trois amis, la caisse d’or. Il
l’avait conservée, dans le but de la soustraire aux Allemands. Après la
libération, pris de panique à l’idée d’être condamné pour ce « vol », il
l’aurait dissimulée dans un immeuble abandonné du quartier brestois de
Recouvrance.
L’accusé a exprimé des remords
Les parties civiles, elles, ne croient pas à l’existence de ce
trésor. « Qu’on arrête avec cet or! C’est n’importe quoi! Il n’y en a
pas. Il n’y en a jamais eu », a ainsi témoigné l’une de sœurs de
Brigitte, Hélène. Même la mère d’Hubert Caouissin n’y croit pas.
« Encore les lingots d’or? Mais c’est vraiment n’importe quoi! »,
avait-elle dit au début de l’enquête. Toujours est-il que si Pascal
Troadec possédait bel et bien ce trésor, nulle trace n’a été trouvée.
Par ailleurs, il n’aurait pas pu utiliser cet argent, les lingots étant
marqués et impossible à écouler.
Qu’il ait existé ou non, il est établi que ce trésor était à
l’origine des tensions dans la famille, et du ressentiment de Hubert
Caouissin envers Pascal Troadec, ayant mené, d’une certaine façon, à son
geste fatal. L’avocate de la famille de Brigitte Troadec estime ainsi
que l’accusé « harcelait » la famille. Depuis son incarcération, le
suspect a exprimé des regrets. Mais il n’en démord pas : pour lui,
Pascal Troadec a bien privé sa compagne Lydie du trésor familial.
Cet article est lié à une affaire judiciaireen cours.Le texte peut changer fréquemment, n’est peut-être pas à jour et peut manquer de recul. N’hésitez pas à participer à l’écriture de synthèse de manière neutre et objective, en citant vos sources et en suivant le conseil suivant :
N’oubliez pas que, dans nombre de systèmes judiciaires, toute personne est présumée innocente tant que sa culpabilité n’a pas été légalement et définitivement établie.
La dernière modification de cette page a été faite le 24 octobre 2018 à 23:12. → Sur Wikinews, voir aussi : France : le beau-frère de Pascal Troadec avoue avoir tué la famille.
Affaire Troadec
Façade du 24 rue d’Auteuil, à Orvault. Scène de crime dans l’affaire Troadec
L’affaire Troadec (parfois appelée affaire d’Orvault) concerne l’assassinat, dans la nuit du 16 au 17 février 2017, des quatre membres de la famille Troadec à Orvault, commune de l’agglomération nantaise, en Loire-Atlantique. Dans un premier temps, une alerte pour disparition inquiétante a été émise le 23 février 20171. Le 5 mars,
Hubert Caouissin, ex-beau-frère du père de la famille, déclare avoir
commis le quadruple meurtre et fait disparaître les corps en les
démembrant puis en les brûlant ou en les enterrant.
Hélène M., une des deux sœurs de Brigitte Troadec, s’inquiète du
silence inhabituel de sa sœur, de son beau-frère et de leurs enfants. En
effet aucun membre de la famille n’a donné signe de vie depuis le 16février2017 à leur domicile de la rue d’Auteuil, un secteur plutôt résidentiel et pavillonnaire, situé non loin du centre d’Orvault2,3.
Toujours sans nouvelle à la date du 23février2017, cette sœur de Madame Troadec décide, ce jour-là, d’alerter les autorités compétentes.
Les personnes disparues4
sont les suivantes : Pascal, le père, né le 12 septembre 1967 (49 ans),
plasturgiste dans l’entreprise Arlux-Visotec (PME spécialisée dans la
fabrication d’enseignes lumineuses) ; Brigitte, la mère, née le 2
novembre 1967 (49 ans), fonctionnaire du Trésor public à Nantes5 ;
Sébastien, leur fils, né le 11 février 1996 (21 ans) et Charlotte, leur
fille, née le 29 juin 1998 (18 ans), tous les deux étudiants.
« Si le contexte de violences graves ayant présidé à la
disparition de la famille Troadec semble désormais établi ; en revanche
les circonstances entourant la commission des faits demeurent
indéterminées et ne permettent pas de savoir si nous avons affaire à un
drame familial ou à l’intervention d’une ou plusieurs personnes
étrangères à la famille6. »
Les enquêteurs ont en effet relevé des éléments inquiétants : des
traces de sang identifiées comme appartenant à trois des membres de la
famille, hormis le sang de Charlotte, qui n’apparaît nulle part2,
et des indices suggérant un départ précipité sans qu’on sache s’il
était volontaire ou contraint. Les véhicules des deux parents sont
restés dans la propriété de la famille, seule la voiture Peugeot 308 du fils a disparu7.
Le 1ermars, une joggeuse retrouve un pantalon et la carte Vitale de Charlotte8 près de Dirinon, dans le Finistère
(département dont sont originaires les parents). Un livre scolaire au
nom de Pascal Troadec est également retrouvé en bord de route, ainsi que
deux linges semblables à des draps, dans cette même ville de Dirinon7.
Le lendemain 2mars, les policiers retrouvent le véhicule de Sébastien garé sur le parking de l’église Saint-Joseph, dans le quartier de Méan-Penhoët à Saint-Nazaire9,7 .
Boîte aux lettres de la famille Troadec, placée sous scellés
Le 5mars, Lydie Troadec, la sœur de Pascal Troadec et son ex-compagnon, Hubert Caouissin, sont placés en garde à vue au commissariat de Brest. Des traces d’ADN
de ce dernier sont retrouvées au domicile des victimes, ainsi que dans
le véhicule de Sébastien, alors que le suspect avait déclaré, lors d’une
précédente audition, ne plus avoir de contact avec la famille Troadec
depuis plusieurs années. Dans la soirée, l’homme avoue être l’auteur du
quadruple meurtre. Il est mis en examen et écroué pour « assassinats »
et « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ». Sa compagne, Lydie Troadec,
a, quant à elle, été mise en examen et écrouée pour « modification de
l’état des lieux d’un crime et recel de cadavres ». Le mobile serait dû à
un différend survenu lors d’un partage d’héritage :
le suspect aurait soupçonné Pascal Troadec de s’être approprié, après
le décès de son père en 2010, des lingots et pièces d’or que ce dernier
aurait détenus. Ces lingots proviendraient d’un trésor découvert en 2006
par le père de Pascal, alors artisan plâtrier, au cours de travaux
effectués dans un immeuble ancien du quartier de la Recouvrance, à Brest10.
En infraction avec la législation, celui-ci aurait subtilisé la
totalité du trésor sans informer de sa trouvaille le propriétaire de
l’immeuble ni l’administration11. À ce jour, ce prétendu trésor reste introuvable12.
Le 10 mars, des « fragments de quatre corps humains et des bijoux appartenant à la famille » ont été retrouvés à Pont-de-Buis-lès-Quimerch dans la ferme appartenant au suspect, Ils sont expertisés pour identification ADN 13.
Le 21 mars, l’analyse ADN confirme que les fragments de corps
retrouvés appartiennent à Pascal, Brigitte, Sébastien et Charlotte
Troadec14.
Le 6 avril 2017, devant le juge d’instruction, Hubert Caouissin passe
aux aveux et livre une description détaillée de la nuit du meurtre. Il
prétend avoir tué les quatre membres de la famille après avoir été
surpris dans la maison le soir du crime, mais cette version ne convainc
pas les enquêteurs15,16.
Comment un homme seul aurait-il pu tuer quatre adultes simultanément ?
Les enquêteurs penchent pour un crime avec préméditation où les victimes
auraient été tuées pendant leur sommeil. Au 14 avril, après les aveux
détaillés, les résultats d’une analyse morphoanalyse des traces de sang,
dans la maison d’Orvault, sont très attendus par la police pour
trancher la question : meurtre ou crime avec préméditation17.
Dans son numéro du 13 avril 2017, Le Télégramme
révèle que la gendarmerie a été mise sur la piste du beau-frère par une
lettre anonyme venant de la famille : « Arrêtez de chercher du côté de
Sébastien. Il n’a rien à voir avec tout ça. Allez plutôt voir le
beau-frère de Pascal. Il est jaloux de lui à en crever ». Les soupçons
au début de l’enquête se sont en effet portés sur Sébastien, étudiant en
BTS informatique, décrit comme un geek
ayant « souffert de fragilités psychologiques ». Ce sont les traces
d’ADN de Hubert Caouissin, retrouvées sur un verre d’eau au domicile des
victimes, qui ont persuadé la gendarmerie du sérieux de cette piste18,19.
Obsèques
Les obsèques des quatre membres de la famille Troadec ont lieu le vendredi 19mai2017 dans l’église Saint-Houardon de Landerneau, commune où réside la famille de Brigitte Troadec. Les corps sont inhumés dans le cimetière de cette même commune20.
Conjectures initiales sur le déroulement des faits
Localisation des lieux cités : Lieux des évènements. Autres villes importantes.
Le 16 février, l’ex-beau-frère de Pascal Troadec, Hubert C., 46 ans,
serait venu au domicile des Troadec avec un stéthoscope qu’il aurait
appliqué aux fenêtres pour tenter de savoir ce qui se serait dit à
l’intérieur. Il aurait espionné ainsi la famille une bonne partie de la
soirée et serait ensuite entré au domicile des victimes par le garage.
Il semblerait peut-être que Pascal Troadec et sa femme, ayant entendu du
bruit, soient descendus au rez-de-chaussée. Selon les déclarations de
Hubert C., le père de famille muni d’un pied-de-biche
aurait eu une altercation avec lui. Hubert C. se serait alors emparé du
pied-de-biche pour frapper et tuer les parents puis leurs enfants21.
Selon les aveux d’Hubert C., il serait alors resté dans la maison jusqu’au petit matin puis serait rentré à son domicile en Bretagne.
Le 17 au soir, il serait retourné à Orvault pour effectuer un nettoyage
de la maison. Dans la soirée du 18, il serait revenu à Orvault et y
aurait rentré la voiture de Sébastien dans le garage pour y mettre les
cadavres et les transporter dans sa ferme du Stang de Pont-de-Buis.
Dans la ferme, Caouissin démembre les corps à l’aide d’une hache et des tenailles à métaux22.
Certaines parties de corps sont enterrées dans les vasières de l’Aulne
maritime, et d’autres brûlées dans la chaudière à bois de sa ferme23. Avec l’aide de sa compagne, il nettoie le véhicule puis la dépose à Saint-Nazaire, au hasard, pour faire diversion24.
Conjectures sur le mobile supposé
Dans un entretien au quotidien Le Parisien,
jeudi 9 mars, la mère de Pascal Troadec explique qu’un trésor « de
lingots et de pièces d’or », découvert par son époux, est à l’origine de
la tragédie25. Un or « volé peut-être », croit-elle savoir, « à la Banque de France » lors de la Seconde Guerre mondiale.
Elle ajoute que son mari, ex-artisan plâtrier, a récupéré cet or en
2006, lorsqu’il a effectué des travaux dans un immeuble datant de 1907
du vieux quartier de Recouvrance, à BrestNotes 1. Il l’aurait ensuite caché dans le garage de leur maison26.
Le 10 mars, le journal régional Le Télégramme
publie le témoignage d’une femme qui déclare : « c’est mon père avec
trois amis qui ont remonté du fond du port de Brest les lingots tombés à
l’eau, lors du chargement du trésor de la Banque de France, en juin
1940, pour le soustraire aux mains des Allemands ». Ce témoignage
précise les circonstances de cette « subtilisation » et le devenir du
trésor par la suite27. S’il est vrai que ces témoignages sont sans preuve, ils s’appuient toutefois sur une anecdote historique et véridique de la débâcle française de 1940 : l’évacuation par bateau de 750 tonnes d’or appartenant à la Banque de France et chargées à Brest le 14 juin 194028.
Trois mois après le début de l’enquête, la police recherche toujours
activement cet hypothétique trésor. La police judiciaire a mis la main
dans la maison d’Orvault, un paquet de lettres écrites par Renée
Troadec, la mère de Pascal, dans lesquelles elle reproche à son fils
d’avoir volé «l’héritage». Toutefois elle ne fait pas référence
directement à cet or qui n’aurait jamais été déclaré. Un magot qui,
selon elle, aurait dû être partagé avec Lydie, la sœur de Pascal et
compagne d’Hubert Caouissin. La justice délivre, fin avril, des
commissions rogatoires internationales (CRI) pour tenter de retrouver la
trace de cet or éventuel dans les principautés d’Andorre et de Monaco,
où Pascal et Brigitte se seraient targués d’avoir mis à l’abri le
pactole29.
Aveux détaillés des suspects
Hubert Caouissin, a longuement détaillé aux enquêteurs ce qu’il s’est
passé dans la nuit du 16 au 17 février, lorsqu’il s’est introduit dans
la maison familiale d’Orvault (Loire-Atlantique) et aurait tué ses
occupants. Ses aveux qui tiennent sur dix-sept pages et sont largement
publiés dans la presse locale le jeudi 13 avril par Le Télégramme qui
reprend les PV d’audition du suspect et ce qu’il a déclaré aux
enquêteurs le 5 mars, lors de sa garde à vue15,30.
Le 9 juin 2017, Hubert Caouissin est à nouveau entendu par les juges
d’instruction sur le transport des corps jusqu’à la ferme d’Hubert
Caouissin, à Pont-de-Buis-lès-Quimerch (Finistère) et sur le nettoyage
de la maison des Troadec, à Orvault (Loire-Atlantique)31.
Le 6 février 2018, Hubert Caouissin est à nouveau entendu par le juge
d’instruction sur ses relations avec les membres de la famille Troadec
avant les faits32.
Polémique sur le traitement médiatique
Dans les premiers jours de l’affaire, un emballement médiatique a
conduit certains médias, liés aux chaines d’informations en direct, à
présenter à tort Sébastien Troadec, l’une des victimes, comme l’assassin
potentiel33.
Ils vont même enquêter eux-mêmes en recherchant sur internet les
commentaires, ou autres posts du fils pour y trouver des traces de
culpabilité. Cette accusation et ce manque de déontologie ont été
dénoncés par leurs confrères34,35.
Par la suite, l’affaire Troadec a donné lieu à des investigations
très complètes de la part de certains hebdomadaires qui en rendent
compte dans des articles détaillés36.
Expertise psychiatrique
Hubert Caouissin a été confronté à des psychiatres depuis son
incarcération. Le compte-rendu de ces entrevues a été rendu public. Dans
un rapport à l’automne 2017, remis aux juges d’instructions,
l’expertise conclut à «une altération du discernement». Cependant en
septembre 2018 une contre-expertise va être menée afin de vérifier les
conclusions d’une première expertise37.
Notes et références
Notes
↑
Cette version reste plausible, car le vieux quartier historique de
Recouvrance à Brest est le seul à avoir échappé en partie à la
destruction totale lors des bombardements alliés de la Seconde Guerre mondiale.
↑ Vincent Monnier, « Affaire Troadec : le poison du doute », L’Obs, no 2731, 9 mars 2017, p. 62 (lire en ligne [archive]).
Article initialement publié le 7 mars 2017, sous le titre « Affaire
Troadec : comment les médias se sont emballés », sur le site
tempsreel.nouvelobs.com, où il est ensuite devenu consultable en accès
payant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire