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mercredi 6 novembre 2019
Les médecins sous influence des laboratoires pharmaceutiques sont mauvais
C’est ce qui ressort de l’étude citée ci-dessous, une première en France.
Il convient d’y ajouter que les psychiatres hospitaliers ne doivent
leur science, toute leur science, qu’aux laboratoires pharmaceutiques
dont ils sont à la solde…
Les médecins qui reçoivent des cadeaux des laboratoires pharmaceutiques prescrivent plus et moins bien
Une étude publiée mercredi renforce « l’hypothèse selon laquelle
l’industrie pharmaceutique peut influencer les prescriptions des
médecins généralistes ».
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 08h06
Temps de Lecture 2 min.
L’étude montre que le groupe de médecins n’ayant reçu aucun
avantage des laboratoires est associé à plus de prescriptions de
médicaments génériques, pour les antibiotiques, les antihypertenseurs et
les statines. LOIC VENANCE / AFP
Les médecins généralistes français qui reçoivent des cadeaux des laboratoires pharmaceutiques ont tendance à faire « des prescriptions plus chères et de moindre qualité », montre une étude publiée mercredi 6 novembre.
Inversement, ceux « qui ne reçoivent aucun avantage de la part de
l’industrie pharmaceutique sont associés en moyenne à de meilleurs
indicateurs établis par l’Assurance-maladie quant à l’efficacité de
leurs prescriptions, et celles-ci coûtent globalement moins cher », concluent ses auteurs, médecins, chercheurs et ingénieurs à l’université et au CHU de Rennes.
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Ces résultats ne démontrent pas de lien de cause à effet mais « renforcent
l’hypothèse selon laquelle l’industrie pharmaceutique peut influencer
les prescriptions des médecins généralistes et offrent un aperçu sur
l’étendue de cette influence », soulignent l’université, le CHU et l’Ecole des hautes études en santé publique dans un communiqué.
« Cette influence, parfois inconsciente chez les médecins, peut
conduire à choisir un traitement qui n’est pas optimal, au détriment de
la santé du patient et du coût pour la collectivité. »
« Plus de prescriptions de génériques »
L’étude met en évidence qu’« en moyenne (…) le groupe de médecins n’ayant reçu aucun avantage est associé à » :
« des prescriptions moins coûteuses » ;
« plus de prescriptions de médicaments génériques par rapport aux mêmes médicaments non génériques » (pour trois types de médicaments : antibiotiques, antihypertenseurs, statines) ;
« moins de prescriptions de vasodilatateurs et de benzodiazépine pour des durées longues », dont l’usage est déconseillé par l’Assurance-maladie ;
« moins de prescriptions de sartans » par rapport à une autre famille de médicaments, recommandés pour leur efficacité similaire avec un moindre coût.
En revanche, « il n’existe pas de différence significative pour
la prescription d’aspirine, de génériques d’antidépresseurs ou de
génériques d’inhibiteurs de la pompe à protons », des médicaments antiacidité.
Les auteurs montrent également que plus le montant total des
avantages perçus est élevé, plus le surcoût moyen par prescription
augmente, tout comme le déficit de prescription des versions génériques
pour les antibiotiques, les antihypertenseurs et les statines.
« Les firmes pharmaceutiques dépensent énormément d’argent dans
la promotion des médicaments (23 % de leur chiffre d’affaire soit plus
que pour la recherche) dont les cadeaux ne sont qu’une partie », souligne le Dr Goupil, citant un rapport de la Commission européenne publié en 2009.
« Il semble peu probable que cet argent soit dépensé à perte et
les résultats de notre étude concordent avec les études existantes en
faveur d’une influence sur les prescriptions », ajoute-t-il.
90 % des généralistes « ont reçu au moins un cadeau » depuis 2013
L’étude, parue dans le British Medical Journal (BMJ), repose sur le croisement de deux bases de données. La première est le portail Transparence Santé, sur lequel doivent être déclarés tous les « liens d’intérêt » des professionnels de santé,
et notamment les équipements, repas, frais de transport ou d’hôtel
offerts par des entreprises du secteur (laboratoires pharmaceutiques,
fabricants de dispositifs médicaux, etc.), à partir d’un montant de
10 euros.
Selon cette base, « près de 90 % des médecins généralistes ont déjà reçu au moins un cadeau depuis 2013 », souligne Pierre Frouard, médecin généraliste à Rennes et coordonnateur de l’étude. « C’est la première étude de cette ampleur en France » qui exploite les données de ce portail, souligne Bruno Goupil, premier auteur de l’étude, interrogé par l’AFP.
La seconde base est le système national des données de santé
(SNDS), qui recense consultations, actes médicaux, prescriptions de
médicaments et hospitalisations remboursés en conservant l’anonymat des
assurés.
Les auteurs ont passé au crible les prescriptions d’un peu plus de
41 000 médecins généralistes travaillant exclusivement en libéral et les
ont classés en six groupes, en fonction du montant des avantages perçus
au cours de l’année 2016.
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